[Lucrétia & Dokhara] Eaux de jouvence

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Les chemins de la renaissance

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Oui pas de soucis pour récupérer l’or du passeur. Tu préfères que ce soit ajouté dans la Forêt ou dans ton (votre ?) inventaire(s) ?


Hans Zimmer écouta Lucrétia lui remonter les bretelles. Ses yeux s’écarquillaient peu à peu et il regarda avec épouvante le fétiche qu’il tenait dans la main.

- « D’solé madame, je pensais que, enfin, je croyais que c’était qu’une babiole comme ça. » tenta-t-il de s’excuser en laissant tomber l’araignée en bois.

Il murmura une prière à Taal et et se précipita vers son arbalète avant d’y engager un carreau. Pendant ce temps, Marcus et Dokhara se dépêchèrent de démonter les tentes et de plier bagage.

Autour d’eux, rien que la forêt, sombre, menaçante, immuable. Une brise fraîche faisait s’agiter les branches hautes des arbres qui entouraient le gîte des voyageurs. Hans tenait fermement son arbalète contre lui, les mains tremblantes, et scrutait attentivement les taillis environnants. Lucrétia, non loin de lui, pouvait entendre ses dents claquer par moment.


- « Ce maudit palefrenier n’a pas plus de jugeote que la carne qui lui sert de monture … » grommelait Marcus Freeh en roulant un sac de couchage, à peine assez fort pour que Dokhara l’entende. Pour un soldat comme lui, contrevenir aux ordres de la sorte était une faute lourde. « Finissez donc d’empaqueter, Madame de Soya, je m’en vais seller les chevaux. »

Une corde claqua soudainement et un vireton fendit l’air pour se perdre quelque part entre les troncs. Tous se retournèrent d’un coup, croyant à une attaque, et regardèrent Hans. Ce dernier eut un hoquet anxieux et s’essuya le front, d’où perlaient de grosses gouttes de sueur malgré la fraîcheur ambiante.

- « Excusez-moi … j’ai cru voir une ombre dans le sous-bois. » dit-il d’un ton honteux en grattant ses favoris grisonnants, avant d’encocher un nouveau carreau et de reprendre sa garde.

La troupe fut rapidement prête à partir et n’attendit plus. La nuit tombait sur la Drakwald. Marcus alluma deux torches. Il ouvrait la voie, monté sur son cheval, puis venaient Lucrétia et Dokhara, et enfin Hans, une torche dans une main et la bride de la mule de bât dans l’autre. Personne ne parlait, tous sondaient la forêt aussi loin que le permettait la lumière des flammes. La tension était palpable et les montures renâclaient nerveusement. Sentaient-elles l’appréhension de leurs cavaliers, ou quelque danger à proximité ? Toujours est-il que les craintes des aventuriers étaient fondées : à deux reprises, la lumière des torches se refléta sur des amas de filins argentés quelque part entre les troncs épais, sous-entendant des toiles qui s’enfonçaient dans la végétation épaisse. Il y avait bien des araignées géantes dans ces bois.

Ils chevauchèrent pendant plusieurs heures, s’éloignant de leur dernier campement. Marcus, la carte achetée à Ravenstein dépliée sur l’encolure de son roncin, tâchait de suivre les sentiers qui permettaient de border les bois denses sans y pénétrer. L’obscurité n’aidait pas, et la brume qui se levait peu à peu non plus. La troupe du revenir sur ses pas à plusieurs reprises, jusqu’à ce que pilotage de Marcus associé aux repérages aériens de Lucrétia ne permettent aux aventuriers de déboucher sur une petite éminence forestière dont le flanc était partiellement dégagé. Il y avait là un tumulus oublié que l’on devinait à peine sous la mousse et les fougères. Un chêne vénérable poussait sur l’un de ses côté et déchaussait des pierres taillées à une autre époque. L’entrée de la sépulture antique était fermée par une lourde dalle de pierre que l’on devinait sous le lierre grimpant et les arbres alentours jetaient leur couvert sur quelques pierres dressées çà et là dont le lichen cachait les gravures.


- « Nous devrions nous arrêter ici pour le reste de la nuit. » conseilla Marcus.

Il avait probablement raison, car le campement pourrait s’adosser à la pente dans laquelle le tumulus était encastré, évitant ainsi à ses occupants d’avoir à surveiller leurs arrières. L’aire était relativement découverte et seuls quelques arbres et buissons masquaient la vue jusqu’au sous-bois en contrebas. Si quelque chose venait de la forêt, les aventuriers auraient le temps de le voir venir grâce à la lueur des lunes jumelles. Cette dernière se reflétait sur les massifs de fougères tandis que l’on remontait le camp. Nos héros allaient certainement peu dormir cette nuit, mais il était nécessaire de trouver du repos pour pouvoir continuer le périple.


A des lieux de là, une main ramassa l’araignée en bois abandonnée sur l’humus noir de la Drakwald.














L’aube pointait peu à peu et Marcus était déjà debout, en train de replier son couchage. Hans se réveilla en bâillant et sortit de la tente alors que le soldat était en train de la démonter.

- « Eh beh ça va non, t’as une minute, par Sigmar ? Si j’ai survécu à cette nuit c’pas pour me prendre un piquet de tente sur le museau au réveil. » maugréa le palefrenier en jetant un regard noir à son ami. Hans Zimmer n’était pas du matin. Il salua les baronnes si elles se trouvaient à proximité, demanda à Dokhara si elle avait bien dormi et détacha les mules et les chevaux pour aller les faire boire avant le départ ; il avait repéré une bauge remplie d’eau en contrebas. « Promis, j’touche à rien ! » lança-t-il, de meilleure humeur. La nuit était passée et la tension de la veille était redescendue. Pendant que Marcus pliait le camp, le palefrenier descendit la petite colline en direction de l'orée de la forêt, les cinq bêtes derrière lui.

- « Il nous reste peu de provisions, Madame. » annonça Marcus en refermant son sac à dos en cuir. « La carte indique qu’il y a un relais fortifié à une demi-douzaine de lieues d’ici. On peut y être à la mi-journée. Peut-être qu’on pourra y acheter des vivres et glaner quelques informations sur les sentiers à suivre … et ceux à éviter. »

Une série de hennissements terrifiés retentirent soudainement depuis la forêt en contrebas, en direction de là où Hans avait amené les bêtes pour qu’elles s’abreuvent. Haendel, le cheval de Dokhara,, surgit en trombe du sous-bois et galopa à travers le champ de fougères pour revenir vers le campement. Le roncin de Marcus suivait non loin et gravit lui aussi la petite colline. Les deux animaux étaient paniqués, yeux écarquillés, oreilles couchées, membres tremblants. Marcus essaya de les attraper par la bride en soufflant des « là, lààà » apaisants mais Haendel se cabra en hennissant et faillit frapper l’homme d’arme de ses sabots ferrés. Marcus se jeta au sol et roula sur le côté, puis se releva dans la poussière et jeta un regard à Lucrétia. La vampire pouvait y lire un message clair, qui lui disait que quelque chose de grave venait certainement de se passer, et que le briscard attendait les ordres.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Dokhara de Soya
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Les chemins de la renaissance

Message par Dokhara de Soya »

Il n'avait guère été aisé de trouver le sommeil. Si le tapis de mousse recouvrant la pente du tumulus faisait office de confortable tapis, la crainte de voir tout à coup surgir des araignées géantes les ayant poursuivies était difficile à surmonter. Dokhara savait son amante sur le qui-vive, avait remarqué la bonne visibilité qu'offrait leur zone de repos, et elle savait que les dernières toiles entraperçues étaient désormais bien des lieues derrière eux, et pourtant... c'était une chose que de savoir la Drakwald dangereuse, c'en était une autre d'avoir vu dans ces filins quasi invisibles la preuve de monstres bien réels qui auraient pu les agresser à tout moment.

Quand bien même Hans avait été enguirlandé pour son manque de prudence, c'était sans doutes lui qui les avait sauvé. Aussi au réveil, lorsqu'il demanda à Dokhara si elle avait bien dormi, elle mentit en affichant un grand sourire jovial :

- Très bien Hans, grâce à vous. Si vous n'aviez pas eu l'œil aussi affuté en remarquant ce pendentif arachnide accroché à une branche, qui sait quelles horreurs seraient venues perturber notre nuit par surprise ?


Quelques minutes plus tard, après avoir grignoté une poignée de fruits secs et écouté la recommandation de Marcus sur leur prochaine destination, elle répondit à ce dernier d'un simple hochement de tête. Comme pour Ravenstein, les deux baronnes ne se montreraient pas et ce serait à Hans et Marcus de s'occuper du ravitaillement. Une façon de procéder qui était la plus pragmatique, mais qui commençait à peser sur le moral d'une baronne qui aurait offert une part non négligeable de son trésor en échange d'une seule nuit entre quatre murs, à l'abri de l'étouffante forêt.

La Drakwald n'apprécia guère ce désir d'infidélité de la jeune femme sembla t-il, puisqu'elle recracha deux de leurs cinq chevaux, qui coururent vers eux terrifiés. Haendel et Wagner étaient presque incontrôlables, le premier réagissant fort mal aux tentatives de Marcus de le calmer, manquant de peu de le frapper de ses sabots si l'homme d'armes n'avait pas pressenti le danger et esquivé le coup.

Dokhara sonda les bois en direction de la provenance des deux chevaux. Aucune trace de Hans et des trois équidés manquants.

Elle chercha à croiser le regard de Lucrétia, espérant des consignes avisées face à une situation qui les prenait au dépourvu. Elle eut tout juste le temps de voir la lahmianne finir de se transformer en corneille, et s'envoler dans les airs. Si la jeune rouquine en voulut à sa compagne de l'abandonner ainsi, elle reconnut que sa décision était la meilleure qui soit - c'était la manière la plus rapide de repérer le danger sans s'y exposer, puis d'intervenir.

Elle observa les deux chevaux terrifiés. S'ils les abandonnaient là, les équidés étaient capables de s'enfuir dans les tréfonds de la forêt, où les attendaient d'autres dangers encore auxquels Lucrétia ne pourrait les protéger.

- Marcus, Lucretia est une vampire, elle saura protéger Hans. On va lui prêter main forte, mais d'abord il faut attacher Haendel et Wagner si on ne veut pas les perdre. Hâtons-nous !

Chacun s'occupera de son cheval - inutile d'espérer les calmer durablement, ils semblaient bien trop affectés par ce qu'ils avaient vu en contrebas. Le but était seulement de réussir à se saisir de leur longe et de la nouer à un arbre proche. Ceci fait, ils sortiraient tous deux leurs épées au clair, et traverseraient la forêt au pas de course en direction du point d'eau dont leur avait parlé Hans, prêts à venir en aide à Lucrétia et son palefrenier quel que soit l'évènement qui avait ainsi pu terrifier leurs montures.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 02 sept. 2018, 14:19, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Les chemins de la renaissance

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Alors que Lucretia s’était penchée sur la main ouverte de Hans afin de pouvoir déchiffrer la signification de la petite babiole, elle avait senti que les trois personnages autour d’elle s’étaient raidis, attendant son verdict. Et lorsque ce dernier était finalement tombé, affirmant la présence de créatures que l’on eût préféré ne voir exister que dans les pires cauchemars, un silence plus lourd encore pesa soudainement dans le campement. Les premières œillades furent jetées çà et là, de part et d’autre de la clairière, et l’on fouilla craintivement du regard les épais taillis de la forêt. Les mains s’agrippèrent plus fermement autour des armes, et les mâchoires se crispèrent, attendant un choc, un impact, qui pouvait survenir d’un moment à un autre. Le moindre bruissement des frondaisons amenait la chair de poule, le moindre petit craquement de brindille vous faisait sursauter, et l’ambiance perfide et sombre des sous-bois rendait chacun à fleur de peau.

La Lahmiane les avait bien avertis sur le danger que représentaient leurs potentiels adversaires, et les avait mis en garde. Ils ne devaient pas même chercher à affronter les bestioles. D’ailleurs, mieux valait déguerpir tout de suite du bivouac afin d’aller en monter un autre, bien plus loin. Mais si elle s’était précipitée pour ranger ses affaires, éteindre le feu de camp, et abattre les tentes, Dokhara se chargea de se dresser pour le faire à sa place, en compagnie de Marcus. Cela se tenait ; Lucretia était effectivement la plus à même que de lutter contre ces créatures, et aucun humain ne devait, de leur côté, risquer de se faire mordre sous prétexte de s'exposer un empoisonnement létal. Hans, armé d’une arbalète, avait la possibilité de les tenir à distance sans se mettre en danger, à condition qu’il parvînt à les toucher. Le rechargement de l’arme, des plus longs, constituait en lui-même une nouvelle difficulté, mais ils n’avaient pas d’autre choix pour le moment. La Lahmiane hocha du chef, laissant sa compagne et le capitaine de son ancienne garde prendre les dispositions nécessaires pour démanteler le campement tandis que Hans et elle-même surveillaient les environs.

Lucretia scruta les ténèbres se sa vue perçante, tentant tant bien que mal de repérer le moindre mouvement dans cette végétation des plus denses. Les fougères se confondaient les unes aux autres, les branchages se mêlaient aux ramages des autres arbres, et le terrain inégal composé d’un tapis de feuilles mortes, concolores et uniformes achevait de lui compliquer la tâche. Derrière elle, une discrète agitation demeurait audible alors que l’on s’attelait à défaire le campement ; bougonnements de Marcus, bruits de bâches que l’on replie, questions posées par l’un ou par l’autre, tintinnabulement métallique du chaudron que l’on range… Tout autant de sons différents qui, aux oreilles de la vampire, paraissaient d’autant plus décuplés que la Drakwald demeurait silencieuse.

Soudainement, un sifflement strident se fit entendre, et Lucretia manqua de sursauter en pivotant sur elle-même afin de faire face à son assaillant. Mais elle ne trouva devant elle qu’un Hans des plus hébétés et confus ; l’homme, bégayant quelques paroles, s’excusa, expliquant avoir cru apercevoir un mouvement dans l’obscurité renforcée de la forêt. La jeune femme se détendit alors légèrement, reprenant sa garde tout en se retenant bien de jurer. L’envie de le sergenter de nouveau se fit sentir, tout aussi bien que celui de lui retirer son arme des mains. Voilà bien un engin qui, manipulé par la mauvaise personne, pouvait facilement créer un drame. Peut-être eût-il mieux valu confier l’arbalète à Marcus pour le moment, et laisser le palefrenier s’occuper des tâches pratiques, mais l’homme aurait vu son estime de en soi chuter de manière drastique après avoir ainsi été relégué aux bas travaux. Et Lucretia s’en passerait bien.

Bientôt, les affaires de chacun furent empaquetées, et l’on fut prêt à reprendre la route. Les montures se mirent au pas, et le petit groupe commença à chevaucher une énième fois, empruntant les chemins oubliés de la Drakwald. Le petit convoi s’illumina sous la lumière flamboyante de deux torches qui donnèrent subitement à la forêt un aspect luisant et jaunâtre, réfléchissant les ombres de part et d’autre des sentiers. Après les dernières mises en garde de Lucretia, tout le monde s’était tu, et l’on se suivait l’un l’autre en file indienne, guettant les plus proches environs en quête de l’innommable. Le danger pouvait se tapir dans n’importe quel recoin d’ombre, et les chevaux ne ressentaient que trop les craintes de leur maître. Ils renâclaient et battaient du sabot bien davantage qu’ils n’avaient coutume de le faire, quoiqu’en suivant de manière assez docile la voie montrée par Marcus. A plus d’une reprise, le couvert des arbres resplendit d’une myriade de petites étoiles blanc cru, et l’on s’émerveilla de la beauté de la nature. La seconde d’après, l’on frémissait soudainement d’horreur en s’apercevant qu’il s’agissait là en réalité de gigantesques toiles sur lesquelles avait été réfléchie la lumière des oupilles, et l’on effectuait alors un large détour pour éviter de réveiller la bête pouvant s’y nicher. Chacun avait en tête la répugnante vélocité que possédaient les araignées au sortir de leur cachette pour fondre en un instant sur leur proie minuscule, et personne ne voulait voir un arachnide dix fois plus gros fuser subitement dans sa direction. Si certains béotiens, au sein du petit groupe, avaient songé que la baronne de Bratian avait conté des légendes, ils s’en trouvèrent bien déçus. Mais, bien que le convoi sentît nombre de menaces peser sur lui, le temps se forlongea, et les secondes s’égrenèrent lentement sans que rien ne vînt pointer le bout de son nez.

A plus d’une reprise, l’obscurité se fit soudainement plus oppressante alors qu’ils passèrent au travers de bois plus épais que d’ordinaire, même si Marcus faisait tout son possible pour les éviter. Usant de sa carte, braquant malgré tout un œil devant lui en quête de danger, il chevauchait en tête, menant la voie, et la lueur de sa torche n’était pas autre qu’un phare pour les fugitifs qui le suivaient. La brume apporta bientôt son grain de sel en émergeant doucement d’un sol détrempé, les plongeant dans un monde opaque et humide qui les trompa à plus d’une reprise. Alors, comme elle n’avait eu de cesse de le faire, Lucretia se transforma de nouveau en corneille, prenant de la hauteur afin de retrouver leur chemin. Elle les aiguilla de ses indications et des différents points de repère qu’elle avait remarqués de là-haut, leur permettant d’éviter de tourner en rond, voire de revenir sur leurs pas. Au bout d’un certain moment, ils parvinrent en bordure d’un petit monticule contre lequel ils décidèrent de remonter le campement. Des lieues avaient dû être parcourues depuis que Hans avait lâché l’amulette.

L’endroit respirait la tranquillité, dans cette petite baie forestière protégée par une rangée d’arbres et un promontoire rocailleux recouvert de mousse et de fougères. Mais, en y regardant plus près, Lucretia remarqua qu’il s’agissait en vérité d’un tumulus dont l’entrée avait été scellée à l’aide d’une lourde dalle que le temps avait à son tour tapissée d’humus. Et à peine avait-elle saisi la pleine mesure de cette révélation que l’envie subite de briser ladite dalle lui prit. Assurément s’agissait-il de la même curiosité qui s'était emparée de Hans face à l’affiquet qu’il avait trouvé sur un autel, mais, contrairement au palefrenier, la Lahmiane se révéla en mesure que de résister à cette soudaine pulsion. Oui, elle se demandait bien les trésors qui pouvaient être cachés dans les tréfonds de la terre. Oui, elle ne pouvait que se questionner sur ce qu’elle pouvait y trouver là, qu’il s’agît d’objets, de pièces, ou même de monstres enchristés là des centaines d’années auparavant. Mais elle refréna sa passion soudaine pour les vieilles pierres et leur fortune, et s’attela une fois de plus à monter la garde.

En dépit de la dernière menace qui avait plané –et qui continuait certainement de le faire, Lucretia trouva la tâche plus aisée que d’ordinaire. L’agencement du monticule, qu’ils avaient laissé dans le dos, ne permettait que l’assaut de front aux potentiels adversaires qui viendraient s’en prendre à eux. Point de ronde à faire, point d’allée et venue ou de patrouille à n’en plus finir ; la Lahmiane s’adossa contre le tronc d’un arbre et veilla toute la nuit, sans que rien ne vînt une fois de plus la déranger.



***


Après avoir tant baroudé durant la nuit et après avoir connu pareille frayeur, le petit groupe paraissait avoir dormi d’un sommeil de plomb dans l’ombre du tumulus. La tension était retombée aussi doucement que la rosée scintillant sur les hautes herbes de la forêt, et chacun semblait être plus détendu, de meilleure humeur… Si ce n’était un Hans toujours aussi peu matinal, qui commença à grommeler à peine levé.

Lucretia les avait laissés dormir un peu plus longtemps, voyant tout doucement poindre l’aube au travers de la dense frondaison de la Drakwald. La luminosité s’était légèrement accentuée sous le feuillage, obligeant les ombres à repartir d’où elles étaient venues. Marcus s’était malgré tout levé de bonne heure, et à peine avait-il mis un pied en-dehors de la tente qu’il avait commencé à démonter cette dernière, séquestrant un palefrenier dès lors de mauvais poil. Il remua, bougonna, et jeta quelques regards hargneux en direction de son camarade, puis s’étira, salua tout le monde, et se mit en tête d’aller s’occuper des chevaux. Avec la promesse bienvenue de ne toucher à rien, cette fois-ci. Il détacha les cinq équidés, les retint par la bride, et entreprit de descendre la petite colline en direction d’une mare qu’il avait repérée non loin de là.

Pendant ce temps-là, le capitaine de la garde avait déplié une carte qu’il posa devant lui, invitant les deux baronnes à l’examiner avec lui. Selon lui, les provisions commençaient à manquer, et il leur faudrait se ravitailler le plus rapidement possible. Et justement, ladite carte indiquait un relai fortifié à une petite dizaine de lieues de leur emplacement. La Lahmiane hocha de la tête.

« Très bien. Nous ferons comme pour Ravenstein ; Hans et toi irez à deux dans ce fortin, et Dokhara et moi-même resterons dans les environs. »

Il n’avait pas davantage à dire, ayant déjà expérimenté cette façon de faire. D’une manière comme d’une autre, ils n’en eurent point le temps. Des hennissements terrifiés leur parvinrent d’en contrebas, de ces arbres derrières lesquels Hans avait disparu pour aller abreuver les montures. Puis, quelques secondes plus tard, Haendel surgit de nulle part, bientôt poursuivi par un Wagner irrépressible au regard fou. Mais pas le moindre signe des autres montures et de celui qui les avait amenées là-bas. Eu égard au comportement des deux chevaux, et aux bruits qu’ils avaient entendus, quelque chose de potentiellement grave avait dû se passer. Marcus s’était déjà attelé à rattraper son cheval et à tenter de le calmer, mais la bête, récalcitrante et encore effrayée, se cabra, battant des sabots avec véhémence. Ce fut tout juste si l’homme ne fut pas heurté par sa propre monture. Il avait certes du mal avec celle-ci, mais il restait encore à s’occuper de toutes les autres, et du palefrenier. Lucretia ne perdit pas de temps ; laissant le capitaine de la garde en proie avec Wagner, elle s’empara sur-le-champ de sa lame, se métamorphosa, fusant en direction de la bauge.

Elle parviendrait de la sorte plus rapidement à l’endroit désiré que si elle y avait été à pied, au beau milieu de cet endroit traîtreux aux trop nombreuses circonvolutions apportées par les arbres. Dokhara et Marcus sauraient se débrouiller avec les deux montures, du moins, l’espérait-elle. De son côté, elle avait en tête que de prendre un peu de hauteur afin de balayer un plus large horizon, de manière à repérer aussi bien les éventuels dangers que les chevaux et celui qui s’occupait de ces derniers. Et à partir de là, elle aviserait.
Je les prends sur moi. Au cas où. :mrgreen:
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 02 sept. 2018, 14:20, modifié 1 fois.
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FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Re: [Lucrétia et Dokhara] Les chemins de la renaissance

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Lucrétia
La lamhiane se changea donc en corneille et fila dans l’air frais du matin en direction des arbres. Son vol longea les frondaisons épaisses de la forêt et elle prit un peu d’altitude. Sous elle, la Drakwald s’étendait à perte de vue, une mer haute et noire ponctuée de collines et de monts boisés. Lucrétia repéra un petit ruisseau à travers les épais branchages, qui serpentait dans une pente torturée avant tomber dans un creux encerclé d’épais taillis, formant ainsi une mare saumâtre et peu profonde qui s’écoulait mollement à travers le sous-bois. C’était probablement l’endroit que Hans avait repéré la veille depuis le chemin qui les avait menés au tumulus. La cuvette était effectivement à quelques dizaines de mètres à peine après l’orée du bois, devant la pente recouverte de fougères.

La vampire se rapprocha en quelques coups d’aile, frôlant la canopée, et ce qu’elle vit confirma cette assomption. Le troisième cheval et les deux mules étaient prostrés dans un coin de la mare au milieu des ronciers, la croupe tournée contre un tronc épais et l’échine tremblante. Leurs yeux s’agitaient frénétiquement et leurs oreilles étaient à l’affût du moindre bruit. Mais nulle trace de Hans Zimmer à leurs côtés. Lucrétia pouvait sentir la peur nerveuse qui montait des bêtes, mais son odorat surdéveloppé capta une autre fragrance, beaucoup plus suave et alléchante : celle du sang frais.




Dokhara
Les chevaux étaient terrifiés et ne se laissèrent pas attraper si facilement. Quelle que soit la chose qui les ait fait fuir, cette dernière avait profondément perturbé les pauvres bêtes. Marcus grognait et jurait entre ses dents, mais il arriva finalement à se saisir de son roncin tandis que Dokhara empoignait la longe de sa monture. Le capitaine désigna la grosse branche d’un tronc couché, qui serait assez solide pour retenir les chevaux quand bien même ces derniers décidaient de tirer sur leurs attaches comme des forcenés. Le garde et la jeune baronne nouaient les longes à la ramure lorsqu’un bruit étrange et des tintements métalliques les firent se retourner vers leur bivouac, à trois mètres de là.

Ils tombèrent nez-à-nez avec deux gobelins qui étaient en train de fouiller les sacoches et les fontes de selle à toute allure. Les petits monstres étaient sortis de nulle part, sans que Marcus ou Dokhara ne s’en aperçoivent, tout occupés à maîtriser les chevaux qu’ils étaient. Les maigres bras des peaux-vertes étaient peinturlurés de chevrons bleus ou rouges, tout comme leurs cuisses chétives. L’un avait une paire de plumes horizontales piquées à même le scalp, et l’autre avait la face maculée de noir de charbon et un os pointu dans le nez. Les petits pillards jetaient des regards rapides aux deux humains et poussèrent un cri strident lorsque ces derniers se retournèrent vers eux. Ils tirèrent des dagues grossières de leurs pagnes et passèrent leurs longs doigts crochus sur le fil en ricanant tandis qu’un troisième d’entre eux surgit de l’intérieur de la tente de Dokhara, la marmite des aventuriers en guise de couvre-chef. Son regard vicieux se posa sur les humains et il tambourina sur sa poitrine décorée de colifichets primitifs.


- « Pa tué zoms ! Gargar y veu donné les zoms pour fai kada à TATARAGN’ » caqueta-t-il en brandissant une matraque à tête de pierre.

Un quatrième gobelin surgit d’un fourré à côté, une sagaie affutée entre les mains. La moitié de son visage disgracieux était comme fondu et son nez crochu était croqué par la vermine. Son œil restant était vissé sur Marcus et Dokhara, un puits sans fond de perfidie.

Les trois gobelins s’avancèrent lentement vers les humains, tendus sur leurs appuis, tandis que celui à la marmite poussait de petits hoquets excités en se grattant sous le pagne.


- « MAINTNAN VOU PA BATTEZ ! »

Dokhara dégaina certainement son épée, tandis que Marcus poussa un juron.

- « Par les couilles de Morr, ma lance ! » dit-il en pointa le doigt vers la tente de Dokhara, à côté de laquelle était couchée son arme.

Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Dokhara de Soya
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Les chemins de la renaissance

Message par Dokhara de Soya »

Des gobelins. Lucrétia les avait pourtant prévenus que plus que des araignées, le colifichet qu'ils avaient vu dans la forêt pouvait aussi être un indice de leur présence. N'ayant aperçu pendant leurs heures nocturnes de marche que des preuves d'existence des arachnides via leurs toiles tendues entre les arbres, Dokhara avait inconsciemment écarté la possibilité de croiser des peaux-vertes.
Ce groupe-ci les avait-il suivi depuis le lieu de leur précédent campement, ou bien en était-ce un autre qui était tombé sur eux par hasard ?

Elle observa les quatre vilaines petites créatures qui les menaçaient, arme en main. C'était la première fois que Dokhara voyait des gobelins. N'ayant que peu quitté la ville, elle ne connaissait des créatures hostiles aux hommes que les gravures des livres qu'elle avait parcouru avec ses enseignants. Hommes-bêtes, peaux-vertes, araignées géantes, tout cela n'était il y a quelque jour que de l'ordre du théorique pour Dokhara, des monstres qu'elle savait exister en dehors des murs d'Altdorf, mais qu'elle n'avait ni n'aurait jamais à rencontrer. La seule entorse qu'elle aie jamais faite à son univers bien ordonné était l'intrusion d'une lahmiane, qui semblait être pour sa vie le gravillon qui entrainait l'avalanche.

Epée en main, elle avait quelques secondes pour réfléchir à une stratégie. Elle gardait à l'oeil le quatrième, celui avec sa sagaie. C'était le seul qui pourrait les attaquer à distance et les surprendre, elle devait rester prête à esquiver s'il choisissait de lancer son arme.

Que savait-elle d'eux ? Pas grand chose, sinon que c'étaient de fourbes petites créatures, attaquant en groupes, rusées et agiles mais aussi particulièrement couardes. Malheureusement, à deux contre un, ils semblaient plutôt surs d'eux pour le moment.
Le fait que Marcus soit désarmé ne faisait que renforcer leur sentiment d'être en position de force.
Lorsqu'elle avait vu sa lance posée contre la tente, Dokhara avait eu des envies de meurtre. Quel genre de protecteur était-il donc ?
Depuis qu'ils avaient obtenu ces armes sur le Weiler, la fugitive ne s'était pas séparée un instant de son épée. A chaque bruissement des branches c'était le contact de son pommeau qui la rassurait. La nuit, seule dans sa tente, c'était en touchant la bande de cuir enroulée autour de la fusée de son arme qu'elle trouvait du réconfort. L'impression, sans doutes factice, de pouvoir se défendre face à ce que la forêt pourrait leur réserver de pire. La simple idée de ne pas avoir l'épée à portée de main la terrifiait, lui donnant l'impression de soudainement être vulnérable à tous les dangers.

Négocier semblait de toutes manières hors de propos. Le gnome verdâtre se servant de leur casserole comme couvre-chef avait été clair sur le fait qu'il souhaitait les faire prisonnier pour "Tataragn". Si Dokhara avait d'abord cru qu'il s'agissait du nom de leur chef gobelin, les paroles de Lucrétia lui revinrent rapidement en mémoire et une seconde hypothèse bien plus probable sur la nature de cet individu vint supplanter la première : une araignée géante friande de viande humaine.

Les trois gobelins avançaient, un sourire torve sur le visage.

Ils étaient en infériorité numérique, mais Dokhara n'avait pas peur. Elle avait déjà traversé des situations bien plus dramatiques dans le Reikerbahn District. A combien d'embuscades de petites frappes avait-elle survécu avec un peu d'astuce ? Des gaillards bien plus solides et mieux équipés que ces quatre petites créatures. Il ne s'agissait jamais que de se limiter a bien savoir se battre dans ce genre de situation, mais avant tout de trouver la faille sur laquelle agir. Jouer de vitesse sur les ennemis trop lents, séduire ceux sensibles à ses charmes, surprendre en utilisant une arme improvisée, baratiner et soudoyer les plus à même de trahir leur groupe.

Un coup d'œil derrière eux. Elle ne repérait pas d'autres peaux-vertes cachées. Avec un peu de chance ces quatre là étaient seuls.
Un coup d'œil au sol. Elle vit ce qu'elle cherchait à un petit mètre d'elle. Sans une hésitation elle fit un pas sur le côté puis se baissa prestement pour saisir une grosse branche qui pourrait faire office de gourdin improvisé, qu'elle jeta à Marcus.

- Si on en tue un, ça effrayera peut-être les autres, marmonna t-elle assez bas pour n'être entendue que du guerrier. Il faut leur faire peur. Montrer qu'on a une confiance totale en notre victoire !

A son tour de faire un sourire carnassier à ses adversaires, qu'elle n'eut même pas besoin de simuler. Trop longtemps qu'elle subissait l'oppressante atmosphère de la forêt. Pour la première fois, elle pouvait riposter, montrer à la Drakwald de quel bois elle se chauffait, qu'elle ne craignait pas ses dangers.

Sans plus attendre, Dokhara hurla de toutes ses forces en chargeant le gobelin le plus proche, bien décidée à la prendre de vitesse en comptant sur l'effet de surprise. Avec un peu de chance, sa détermination les étonnera assez pour qu'elle puisse porter le premier coup.

Restait juste à espérer que si celui avec la sagaie se décidait à lancer son arme, elle aurait d'assez bons réflexes pour l'esquiver.

Si possible et s'il ne la lance pas pendant sa charge (auquel cas Dodo tentera de l'esquiver en se jetant au sol de côté ^^°), Dodo tentera de toujours avoir un gobelin entre elle et le porteur de sagaie - avec un peu de chance, s'il la lance quand même, il tuera un de ses copains :p
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Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Les chemins de la renaissance

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Ainsi transformée en corneille, la sensation s’avérait toujours aussi indescriptible et renversante. Voler était une simple action, bien qu’inaccessible, mais ô combien jouissante. Elle vous emplissait de liberté et de fraîcheur, vous faisait ressentir la vie plus fortement que jamais, les courants aériens qui traversaient le monde et les cieux, et ce n’était que lorsque vous preniez un peu de hauteur que la vastité de la terre vous apparaissait dans toute sa splendeur écrasante. Le monde révélait ainsi, parfois, ses côtés les plus magnifiques. Pourtant, là, en l’occurrence et contrairement à d’ordinaire, Lucretia n’avait aucunement le temps de lanterner sous l’épaisse frondaison de la Drakwald.

Au contraire, plutôt que de se focaliser sur la sinistre beauté que pouvait détenir la dense forêt vue d’en haut, elle fusa en direction de là où étaient provenus les chevaux. Traversant les ramages, ses ailes déchiquetèrent un certain nombre de feuilles, et bien plus de brindilles encore. La faune s’en trouva bien surprise ; plus d’un écureuil leva le bout d’un museau incrédule sur son passage, et la Lahmiane aperçut, du coin de l’œil, un vieux sanglier qui, bien que pesant certainement dix fois son poids et faisant vingt fois sa taille, sursauta lors de sa fugace apparition avant de déguerpir ventre à terre.

Rapidement, Lucretia nota la présence d’un mince ruisseau qui louvoyait entre les troncs jusqu’à se perdre derrière ces derniers. Sachant que le palefrenier s’en était allé faire boire les montures, elle suivit son cours, descendant le torrent qui mènerait bien tôt ou tard à la bauge que Hans avait mentionnée. Effectivement ; la seconde d’après, une petite mare verdâtre, recouverte de lentilles d’eau, se révéla à elle. De longues et immenses racines, fondations d’arbres séculaires plus anciens encore, y puisaient sans compter leur énergie, et l’on eût dit de sinistres et larges dents s’étant refermées sur une partie de l’étang. Et entre ces crocs qui vous rendaient mal à l’aise se terraient Strauss et Brahms, les deux mules, ainsi que le troisième cheval.

Décrivant de longs cercles concentriques autour du point d’eau, la Lahmiane s’approcha avec prudence de l’épicentre d’un potentiel danger. Voilà qui ne lui disait rien qui valût, dans ces ondes trop calmes que venait recouvrir l’impénétrable et hostile végétation de la Drakwald. La menace pouvait survenir d’un côté comme de l’autre, jaillissant aussi bien d’une gigantesque créature millénaire habitant dans ce simulacre d’étang, que l’on pouvait penser peu profond, comme de chacun des buissons bordant ce dernier. Les montures, jusque-là épargnées, pouvaient avoir été converties en appât afin d’attirer une proie bien plus appétissante. Pourtant, les sens grand ouverts, la Lahmiane ne perçut aucune fluctuation dans l’air. Les oreilles des équidés demeuraient couchées, signe d’une profonde panique, et leurs yeux roulaient dans leurs orbites.

L’envie de se transformer non loin d’eux pour les ramener vers le campement titilla l’esprit de la corneille, mais celle-ci s’y opposa mentalement. Les montures, devant pareille métamorphose, et déjà bien traumatisées, risqueraient de prendre le mors aux dents, et deviendraient dès lors incontrôlables. Mais surtout, ce fut l’un de ses sens qui vint subitement l’alerter ; son odorat, lequel ressentit la douce mais pourtant capiteuse fragrance du sang. S’agissait-il de celui de Hans ? Elle ne pouvait le dire pour le moment, mais elle devait en avoir le cœur net. Toujours sous sa seconde forme, Lucretia arpenta la forêt, suivant à la trace l’odeur de sang, bien curieuse, quoi qu’appréhendant malgré tout la chose, de voir où celle-ci pourrait bien la mener.
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Les chemins de la renaissance

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Lucrétia


La corneille filait entre les arbres et les branchages tandis que le sous-bois déroulait sous elle : taillais épais, ronciers, pentes rocailleuses et amas de rochers. Certains troncs étaient plus larges qu'une maison et la cime de ces géants sombres se dressait loin vers le ciel nuageux. Les branches basses étaient si enchevêtrées qu'elles formaient un réseau gigantesque de tunnels et de passages masqués par les mousses grises qui pendaient comme de la barbe. La lahmiane, dans sa forme de familier, fusait dans ces couloirs de bois et de feuillage. La piste olfactive qu'elle suivait était fraîche, mais elle n'arrivait pourtant pas à la remonter jusqu'à sa source.

La trace s'estompa soudainement aux alentours d'un lacis particulièrement épais, dans les profondeurs du bois. L'entrée de ce dédale de ramures et de lianes de sèches était garni de vastes toiles blanchâtres. La soie s'écoulait en rideaux disparates, épaisse par endroit, fine par d'autres, et montait jusqu'à des branches à plus de vingt mètres de hauteur le long d'une ligne de troncs. Ces mêmes branches s'étendaient à l'horizontale et formaient des sortes d'arches qui enjambaient une ravine dans laquelle s'écoulait le lacis. Au delà, la forêt était encore plus noire et insondable, comme un mur végétal impénétrable.

A y regarder de plus près, Lucrétia nota la présence de nombreux fétiches disséminés ça et là sur la façade de cet imposant complexe naturel. Des talismans primitifs et des plumes étaient pendus aux branchages, ainsi que des crânes et des colifichets d'os peints. Une cage thoracique humaine, quelque part près de l'entrée d'un tunnel de racines, servait de structure à un totem fiché dans des débris de soie blanche : les côtes figuraient les pattes d'une araignées, et étaient surmontées d'un grosse boule de bois piquées d'une myriade de petites pierres fixées avec de la résine. Cette effigie était dressée devant un parterre de casques et de heaumes impériaux, la plupart ébréchés ou couverts de lichen.

Il n'y avait pas un bruit dans cet endroit sordide et étouffant, sinon les craquements de la Drakwald qui semblait prendre vie.





Dokhara


Dokhara charge Gobelin 1 (+2 Att) : 14, raté.

Gobelin 1 attaque Dokhara : 3, réussi.

Le coup touche à la jambe gauche (8).
Dokhara perd 16 points de vie.
Il reste 59 points de vie à Dokhara.

Marcus soupesa la branche dans sa main et poussa un nouveau juron, mais hocha tout de même la tête à l'adresse de Dokhara sans quitter les gobelins du regard. Les deux humains s'élancèrent alors vers les peaux-vertes en lançant un cri féroce. Les abjectes créatures se mirent à hôler en coeur, piaillant à base de "lelelelelelelelele" sonores, et acceuillirent la charge sous les exclamations sifflantes de celui à la marmite, qui semblait être le meneur.

Le capitaine de Bratian se rua sur l'emplummé et le lancier tandis que Dokhara engageait le combat avec le gobelin dont la face était peinte en noir. La jeune baronne était encore inexpérimentée à l'usage des armes et, malgré toute sa bonne volonté, elle fut emportée par son élan. Son coup d'épée rageur siffla au-dessus du petit monstre vert qui se déporta prestement sur le côté avec un feulement railleur.


"Cheveu rouj' pas forte !" ricanna la crapule en esquivant deux autre coups.

Ce diable était agile comme un singe et sautillait autour de l'humaine pour la fatiguer. Lorsqu'il jugea qu'il avait assez joué avec elle, il se fendit et lança son bras maigrelet en travers, taillant la cuisse gauche de Dokhara avec sa dague dentelée. Le sang ne tarda pas à couler sous le pantalon en cuir de la baronne tandis qu'une vive douleur la lançait. Le gobelin se recula d'un bond et lapa le plat de son arme, laissant entrevoir ses crocs jaunes.

Sur la gauche de Dokhara, Marcus se démenait comme il le pouvait avec l'arsenal grossier qu'il avait entre les mains. Sa branche épaisse dessinait de grand arcs de cercle devant lui et ses deux assaillants n'osaient guère s'approcher de peur de se faire fracasser le crâne. Ils se contentaient plutôt de tourner autour du soldat comme des charognards, feignant parfois de passer à l'attaque et le laissant s'éreinter en attendant le bon moment pour frapper.


"PAR SIGMAR ! Battez vous petites merdes !" explosa Marcus, enragé.

Si la hardiesse de la charge des humains avait pu surprendre les peaux-vertes, ces derniers semblaient désormais assez confiants dans leurs chances de gagner ce combat inégal.

Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Lucrétia et Dokhara] Les chemins de la renaissance

Message par Dokhara de Soya »

Fourbes petites créatures ! Dokhara avait pris confiance en voyant que les gobelins ne portaient aucune armure, et n'étaient équipées que de simples dagues artisanales. Mais un ennemi n'a nul besoin de protection s'il peut esquiver les coups qu'on lui porte, et une arme fabriquée à la main restait amplement suffisante pour transpercer les chairs fragiles d'une jeune femme imprudente. Elle avait compté sur l'effet de surprise pour les effrayer - en négligeant sa défense, elle avait au contraire laissé une ouverture aux gobelins qui, fiers de ce premier sang, avaient désormais toute confiance en leurs capacités à remporter ce combat. Marcus ne s'en sortait guère mieux avec son gourdin improvisé, ses deux opposants aussi agiles que les siens.

Mais Dokhara n'avait pas beaucoup de choix dans la situation présente. Lucrétia partie aider Hans, elle ne serait pas de retour à temps pour la sauver. La fuite dans sa direction pouvait être envisagée, mais restait risquée - si ces gobelins travaillaient effectivement de pair avec des araignées, une course effrénée dans les bois pouvait les mener droit vers les mandibules d'un monstre géant. Pour cette fois, Dokhara devait compter sur elle-même et non pas sur sa surpuissante amante.

Elle testa son appui sur sa jambe gauche. Des pics de douleur lui traversèrent la cuisse à chaque pression, mais rien qu'elle ne puisse surmonter en serrant les dents - le gobelin lui avait laissé une belle estafilade sanglante, mais plus impressionnante à voir que réellement dangereuse pour elle. Elle devrait pouvoir bouger sans trop de mal, mais n'était pas certaine de réussir à courir s'il fallait fuir. Raison de plus pour ne pas encore abandonner ce combat trop tôt.

Voyant du coin de l'œil les deux adversaires de Marcus jouer avec lui et le pousser à l'épuisement tandis qu'il multipliait les coups devant lui, Dokhara tenta de ne pas faire les mêmes erreurs. Se mettant en garde, elle faisait quelques pas en arrière, tachant de toujours avoir ses deux ennemis dans son champ de vision, empêchant toujours l'un ou l'autre de la contourner.

Tachant d'économiser ses forces, Dokhara tenta d'analyser les mouvements de gobelins, prête à parer tout coup de dague, guettant la moindre erreur dans leurs pitreries arrogantes pour leur porter une attaque. Restait à espérer qu'ils en commettraient au moins une avant que Marcus ne succombe à ses opposants.

Les deux créatures souriaient, certaines de leur supériorité.

Dokhara eut une idée. Elle n'était certes pas une épéiste expérimentée, et d'ailleurs elle n'avait jamais remporté de duel par la force de ses compétences de combat, mais toujours par sa ruse.

Si les peaux-vertes ne lui montraient aucune ouverture à exploiter dans les secondes à venir, alors à elle d'en créer une ! Reculant d'un pas après l'autre en arrière pour les garder dans son champ de vision, il lui suffirait de jouer la comédie en faisant semblant de trébucher en ratant l'un de ces pas. Si les gobelins tombaient dans le panneau, ils baisseraient alors leur garde pour tenter d'exploiter cette erreur en l'attaquant, et elle pourrait ainsi les prendre par surprise grâce à cette supercherie.

Inconsciemment, Dokhara eut une prière muette pour Ranald. Les vieilles habitudes avaient la vie dure, une part d'elle espérant envers et contre tout que le dieu de la chance veille toujours sur elle.
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Escamotage : 1/2
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Armement :
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- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

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- Huile d'amande
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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Les chemins de la renaissance

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

La corneille volait de cime en cime, tentant de suivre la fragrance du sang qui, tantôt devenait plus forte, tantôt disparaissait soudainement pour laisser la place à ces odeurs de terre humide et de feuilles mortes. Parfois, les exhalaisons de la mort, charriées par le vent, venaient se faire sentir, provenant d’un cadavre évidé de quelqu’animal gisant au pied d’un arbre. A chaque fois, Lucretia craignait qu’il ne s’agît là du corps de Hans, qu’un certain maléfice aurait déjà totalement putréfié. Mais non ; aucune trace du palefrenier.

Le tracé intangible et immatériel de la piste invisible la conduisit jusqu’en bordure d’un pan de forêt plus noir et plus sombre que d’ordinaire. Cela n’avait rien de normal, et, quand bien même la Drakwald disposait-elle de sa propre volonté qu’elle n’avait pu se muer de la sorte toute seule. Les branches se raccordaient lugubrement les unes aux autres en des entrelacs grimaçants ; les frondaisons formaient une voûte oppressante qui semblait s’appesantir sur votre tête, et les troncs des arbres paraissaient subitement se rapprocher les uns des autres, comme pour presser et engloutir le fol intrus qui viendrait y perdre ses pas. Mais plus encore, c’était l'apparition d’immenses toiles filées tapissant le sous-bois qui ne manquaient pas de déranger. De leur seule présence, elles transformaient cette futée angoissante en un antre mortel d’où pouvait surgir, à tout instant et dans le plus grand des silences, une créature de cauchemar. Les araignées géantes dont avait parlé la Lahmiane étaient bien vivantes, et cette dernière risquait d’en croiser plus d’un au détour de ce chemin mortel. Qu’avait bien pu traficoter Hans ?

A son sujet, Lucretia se posa la question du bien-fondé de cette quête dans laquelle elle s’était investie. Le palefrenier était un personnage qui avait, à plus d’une reprise, prouvé sa valeur tout au long de ces moments d’existence qu’il avait passés auprès de la maîtresse de Bratian. Mais ce n’était qu’un homme, un homme qui, très dernièrement, avait démontré un manque certain de discipline et de sang-froid. Il avait stupidement bravé l’ordre de Lucretia, qu’il l’eût nesciemment fait ou non, en récupérant l’affiquet représentant les araignées géantes. Puis, alors que reposait en partie sur lui le fardeau de surveiller les environs, il avait lâché un malheureux carreau d’arbalète au hasard dans la forêt, après avoir paniqué. Le trait avait quitté la clairière, disparaissant dans la végétation, parcourant possiblement un sacré bout de chemin avant de se ficher quelque part au loin. Trait qui, potentiellement, aurait tout à fait pu indiquer à ces arachnides leur présence et leur direction.

Lucretia était une Lahmiane. Si nombre d’années s’étaient écoulées depuis sa transformation, ce n’était rien en comparaison de ce qui pouvait encore l’attendre. Des siècles et des siècles encore à vivre, plusieurs millénaires, peut-être, d’existence qui lui tendaient les bras, et tout cela pouvait être réduit à néant par la sottise d’un seul homme qui n’était pas autre, pour elle, qu’un bête palefrenier maladroit. Fallait-il qu’elle en vînt à sacrifier un avenir de liberté infinie pour aller plonger tête baissée dans un traquenard gluant que pour mieux se faire cerner par une myriade de chélicères ? C’eût été la bêtise même. Elle n’était pas obligée de faire cela. A dire vrai, les montures apeurées dans l’étang représentaient à elles seules, de par leur endurance et ce que contenaient leurs fontes de selle, bien davantage de valeur que n’en possédait le pauvre homme. La Lahmiane reprit sa forme humaine, s’environnant de ténèbres que pour mieux renaître au sommet de sa sombre gloire. Et lâcha un petit soupir.

C’était décidé. Elle tâterait quelque peu, vérifierait la dangerosité des lieux ainsi que la menace de ses potentiels adversaires mais, si les choses venaient à tourner court, elle ne s’y attarderait pas davantage et rejoindrait les équidés pour les ramener au campement. Par ailleurs, eu égard à ces odeurs de sang qu’elle avait traquées, il était bien possible qu’Hans fût déjà mort. Risquer sa propre vie pour un cadavre, voilà qui résultait de la stupidité même. Elle serra les mâchoires, tentant d’éloigner, l’espace de quelques instants, le bon sens qui lui commandait de déguerpir de là. Après tout, elle disposait encore de quelques atouts dans sa manche.

Pas question de suivre aveuglément ces araignées jusque dans leur antre, non. D’autant plus qu’elle n’était pas même certaine que Hans s’y trouvait bel et bien. A l’instar de ses récentes métamorphoses, Lucretia se plongea au beau milieu des vents qui composaient l’Aethyr pour en retirer une essence aussi noire que pure, destinée à accomplir les caprices de sa volonté. Et usant de sa force mentale, elle se représenta mentalement la silhouette du palefrenier, qu’elle imagina de toute sorte. Marchant tranquillement dans la Drakwald, s’enfuyant subitement, ou happé, même, par l’une de ces gigantesques araignées. Et chacune de ces silhouettes intangibles laissait dans son sillage une piste visible d’elle seule, passant doucement de l’imagination de son esprit à la réalité, se dessinant dans la mousse composant le tapis cotonneux et moite de la Drakwald.

Hans était-il véritablement perdu dans cet antre qui se découpait devant elle ?
Je jette le sortilège Pistage pour suivre la trace du palefrenier, et, s’il s’avère qu’il est bien là-dedans, j’opte pour une tout autre stratégie ; j’use du sort Flammèche pour mettre le feu, lequel devrait se propager, aux toiles d’araignée avant d’immédiatement reprendre ma forme de corneille et d’observer ce qui se passe (et pourquoi pas de trouver Hans un peu plus loin ?)
C’est risqué, pour lui, mais assurément moins que de me jeter bêtement dans la gueule du loup, de mon avis. :p
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 02 sept. 2018, 14:21, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total : 24 xps
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Les chemins de la renaissance

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Lucretia







Incantation de Pistage : 6, réussi.

+1 xpm

Parmi le spectre de tous les possibles, seule une empreinte s’ancra dans le monde tangible. La piste de Hans Zimmer se revela à Lucrétia sous la forme d’un sillon dans l’humus de la forêt, de ceux qui se tracent lorsqu’un corps inerte est trainé sur le sol. Cette trace serpentait sur le sol noir jusqu’à la base d’un large tronc. Ce dernier était de ceux dont partaient racines et branches pour aller soutenir l’immense structure végétale qui embrassait la ravine comme le nid de quelque oiseau titanesque. La lahmiane devait avoir la certitude que la créature qui avait enlevé Hans avait tiré le pauvre homme dans ce dédale de souches et d’épines. L’odeur du sang était encore très présente et la piste était fraîche : Lucrétia ratait probablement le passage des ravisseurs de quelques minutes à peine, sinon moins. (/i]





Incantation de Flammèche : 4, réussi.

+1 xpm






De petites étincelles jaillirent de la paume du vampire et sautèrent dans les taillis les plus proches, faisant roussir les feuilles et flétrir les toiles de soie. La pluie de l’avant-veille avait laissé les bois frais et humide, aussi le feu déclenché par Lucrétia n’eut que peu d’effets. Des flammes molles se répandaient au fil des brindilles et des lézardes de l’écorce, suivant les toiles des araignées comme des chemins vaporeux. Le brasier ne put attendre qu’une dimension ridicule comparé à l’étendue du mur de ronciers et de troncs qui lui faisait face, mais un arbrisseau ou deux s’enflammèrent tout de même de manière franche, illuminant le maquis forestier d’une lumière dansante. L’entrée d’un tunnel proche, entre les racines d’un arbre millénaire et tapissé d’une collerette de soie gluante, s’affaissa sous l’effet de la chaleur. La toile salie se racornit et provoqua un éboulis qui entraîna des branches, des souches, des rochers et Sigmar sait quoi dans une pente au-delà de l’enchevêtrement.

Le vacarme provoqué par le petit éboulement s’évanouit rapidement et seul résonnait dans la Drakwald le craquement du bois en train de brûler.

Puis un hululement étrange se fit entendre. Il était guttural, comme un aboiement assez rauque. Un autre lui répondit depuis des frondaisons non loin de là, et un autre encore depuis un creux quelque part dans les méandres de ces ponts et de ces arches moussues.

Un gobelin des forêts surgit d’un trou dans l’humus, quelque part entre d’énormes racines, et s’avança prudemment vers les arbrisseaux que les flammes finissaient de consumer. De petits os pointus étaient fichés dans sa peau, qui elle était tatouée de chevrons bleus et de spirales rouges. Il brandissait un arc décoré de plumes noires et scrutait les environs de son regard mauvais, aux aguets.

Il ne vit pas Lucrétia, qui s’était rapidement transformée en corneille pour aller se percher sur une branche non loin. Un autre gobelin sembla apparaître de nulle part, puis un autre, et encore un autre. Bientôt ils étaient une dizaine devant le feu et le tunnel écroulé, à se chamailler ou à regarder les flammes avec incrédulité. D’autres arrivaient encore, s’extirpant de galeries invisibles ou sautant depuis des escaliers de branches qui descendaient du lacis. Ces petits monstres connaissaient leur environnement et y étaient parfaitement adaptés, et une attaque frontale sur une de leur tanière se confronterait certainement à des embuscades vicieuses et mortelles.

La lahmiane vit un entrelacs de toiles s’agiter dans un coin du profond taillis et une araignée géante s’extirpa d’un étroit passage, un gobelin sur le dos. L’horrible arthropode avait une carapace grisâtre et une grosse tête garnie d’yeux et de deux chélicères boursoufflés. Ses huit pattes étaient courtes et épaisses, garnies de poils épais et peintes d’anneaux rouges ou bleus. Le monstre de la taille d’un poney descendit la façade du lacis quasiment à la verticale, son cavalier solidement accroché à son thorax, et s’arrêta sur le nœud d’une racine géante qui surplombait la scène provoquée par Lucrétia. L’araignée s’immobilisa à l’exception de deux pédipalpes qui tâtonnaient fébrilement devant elle.


- « Keskisspass ! » héla le gobelin sur son dos. Il portait un rideau de fémurs attachés à l’horizontal en guise de plastron et une cape mitée en fourrure de loup. Un collier de perles grossières et un autre de crânes d’oiseaux et d’écureuils semblaient le désigner comme un membre important du groupe. Ses bras et sa face étaient tatoués de toiles d’araignées en craie blanchâtre.

Lucrétia, perchée non loin, ne rata rien de l’échange entre les peaux-vertes des forêts.

- « On sé pa ô Dur-dur. Gazak y ramèn’ choz-roz et PAF ! Feu !» lui répondit l’un des sbires en pointant les flammes qui commençaient à faiblir. « Kak y di magik du choz-roz» continua la misérable créature. « Magik ! »

Le mot fut repris par le petit groupe, murmuré ave crainte. L’énorme tarentule, immobile jusque-là, bondit à la vitesse de l’éclair et retomba sur la sentinelle qui avait répondu au cavalier. Ses chélicères se levèrent d’un geste et deux crocs acérés se plantèrent dans le thorax de l’impudent qui eut à peine le temps de hurler. Le chef resta impassible, toujours accroché au dos de l’arthropode. Ce dernier s’éloigna vers le taillis à reculons, entraînant sa proie avec elle dans les profondeurs d’un tunnel.

- « Pa magik ! Lelelelelelele !! Gazak chass’choz-roz sur pierre dé morts. Chop-chop !!! Ki pren plus choz-roz chef ! » hurla le cavalier en disparaissant dans la galerie en même temps que l’araignée.

Ces paroles étaient peut-être difficiles à comprendre pour Lucrétia, mais les gobelins partirent au quart de tour. Ils se mirent à pousser des « lelelelelelelele » aigus et bruyants et s’élancèrent dans la forêt, se bousculant les uns les autres pour grimper en premier sur les meilleures branches ou se jeter dans les meilleures pistes entre les fougères géantes. D’autres peaux-vertes jaillirent à droite à gauche dans un désordre tapageur et suivirent cette première vague, surgissant de la végétation pour y replonger aussitôt. Tout un parti de chasseurs, peut-être une dizaine, déboula à toute vitesse pour traverser un pont naturel juste sous le perchoir de Lucrétia. Tout le bois résonnait des cris de guerre des gobelins excités qui se ruaient seuls ou en groupe vers l’orée de la forêt, et le campement des aventuriers.








Dokhara







Dokhara attaque Gobelin 1 : 4, réussi.

Parade de Gobelin 1 (-2 grâce à la ruse de Dokha) : 10, raté.

Gobelin 1 perd 26 points de vie.






Dokhara recula de quelques pas, mouvement suivi par son agresseur qui s’avança au même rythme en faisant passer sa lame rouillée d’une main à l’autre, un sourire vicieux imprimé sur sa face noire. La baronne fit alors mine de trébucher en arrière et le gobelin n’attendit pas une seconde, saisissant cette opportunité pour plonger en avant avec un aboiement excité. Il lui en coûta, car la jeune femme était restée sur ses appuis et elle n’eut qu’un geste à faire pour ramener son épée contre l’abjecte créature, la taillant à l’oblique de bas en haut. L’assaillant poussa un glapissement aigu en bondissant en arrière, son torse chétif barré d’une entaille de l’aine jusqu’à l’épaule. Son regard larmoyant et rempli de haine se posa sur la plaie d’où s’écoulait déjà un sang sombre, puis sur Dokhara. L’Homme était une créature violente et mauvaise, mais jamais la jeune baronne n’avait vu autant de cruauté que dans les yeux enfoncés de ce peau-verte.

- « JVAI T’CREVER. CREVER CREVER CREVER !!» piailla-t-il, hystérique.

A quelques mètres à peine, Marcus continuait de bourriner avec sa grosse branche. L’un des grands arcs de cercle qu’il décrivait cueillit finalement un gobelin sous le menton et l’envoya voler dans le champ de fougères en contrebas. Le craquement provoqué par le coup et l’absence de mouvement dans les buissons près du point de chute de la créature laissaient présager que cette dernière était hors d’état de nuire. Ce n’était cependant pas le cas de celui au faciès fondu qui profita de l’élan de Marcus pour bondir au-devant et lui planter la pointe de sa lance entre les cotes. Le soldat poussa un râle et voulu riposter en renvoyant sa bûche à l’aveugle mais l’habile gobelin s’était retiré pour continuer de harceler l’humain.

Marcus n’avait plus qu’un ennemi désormais, et lui faisait face en se tenant le flanc d’une main, la respiration rauque. Derrière eux, le chef de la bande de peaux-vertes sautillait sur place en poussant des cris énervés. Il s’arrêta soudainement cependant, et sembla tendre l’oreille en direction de la forêt. Puis il jeta brusquement la marmite qui lui servait de couvre-chef et s’agita, visiblement paniqué. Et il prit ses jambes à son cou, escaladant le tumulus qu’il avait dans le dos et disparaissant derrière. Le lancier qui harcelait Marcus jeta un coup d’œil rapide à son chef et fit de même, plongeant dans la mer de fougères tout près et détalant à toute vitesse sous couvert des larges feuilles. L’adversaire de Dokhara poussa un grognement frustré et s’enfuit lui aussi, non dans se retourner pour jeter un regard plein de venin à la baronne avant de disparaître derrière un tronc.


- « C’est ça ! » lança Marcus avec une grimace de douleur tandis qu’il agitait son gourdin improvisé vers les fougères. « Que je te revois pas ou je t’escagasse pour de bon !! »

Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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