Dire que l'endroit était bordélique aurait été une insulte au bordel. Le village, situé dans des collines parsemées de forêts, faisait très peine à voir. La population semblait pauvre et les enfants jouaient dans la boue, maigres comme des clous. Des vandales pillaient ouvertement les échoppes sous prétexte "d'impôts" et la plupart des hommes comme des femmes présents préféraient baisser les yeux plutôt que d'intervenir. Sur la route, un marchand avait expliqué à Ulricht que la bourgade de 1200 âmes était dirigée par le seigneur-sorcier Jules, dit "La Flamme", un mage bretonnien arrivé vingt ans plus tôt et qui avait littéralement décimé l'armée du précédent prince.
La compagnie commerciale faussa rapidement compagnie à notre cultiste en formation pour aller au seul bâtiment à peu près crédible du village: un fort de bois bardé d'un très haut donjon central de pierre aux allures de tour. Il ne fallait pas être bien malin pour comprendre qu'il s'agissait du centre du pouvoir de la région. Avant de s'en aller, Ivan, qui n'était pas un si mauvais bougre, laissa à notre héros une carte approximative de la région avec les informations importantes.
Laissé à lui-même, le serviteur de Tzeentch croisa par inadvertance le regard d 'une des brutes qui extorquait les paysans. Un des percepteurs cracha par terre et un autre craqua ses doigts tandis que celui qui semblait être le chef tapotait sur une hachette avec un air impatient.
Pour Ulricht le nouveau monde commençait ici, il faudrait apprendre à survivre...