[Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Nippon, aussi connu sous le nom d'Empire du Soleil Levant, est un empire humain basé sur une île à l'est des côtes de Cathay. C'est un état indépendant peuplé de robustes paysans, de marins et de seigneurs féodaux, les Shoguns. La région est sous dictature, le Shogun Yoritomo Ieysau dirigeant Nippon d'un main de fer. Les paysages sont plaisants, mais les étrangers n'y sont pas les bienvenus. Ils y sont d'ailleurs très rares, car même si pour les Cathayens, ce n'est pas un petit voyage, très peu de gens du Vieux Monde arrivent à destination.

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[MJ] Loec
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par [MJ] Loec »

La renarde regardait Eijiro avec un œil bienveillant. Elle l'écouta sans l'interrompre et sans bouger. Son calme austère, si déconcertant, n'était pas sans rappeler les manières des grandes dames de Hyôdo. On l’imaginait sans peine, parcourant les fastes couloirs du palais impérial. Déambuler dans les magnifiques jardins secs des innombrables pavillons de thé de la cour. Converser innocemment avec les hauts-maîtres de calligraphie et les daimyôs les plus célèbres. Peut-être que cela était vraiment arrivé, dans un passé lointain oublié même des plus âgés. Les légendes et les mythes racontaient que les Kistune étaient des esprits malicieux qui n'hésitaient pas à se mêler des affaires des hommes pour leur jouer des tours et arriver à leurs fins. Mais cela n'avait pas d'importance pour le moment.
Maintenant qu'elle était aussi proche d'Eijiro, il pouvait presque sentir un doux parfum d'abélies et d'hibiscus se dégageant de sa peau de soie.
Lorsqu'il eut complètement fini de parler, elle lui répondit :

"Ce n'est pas que je ne pourrais pas, malheureusement."

Il fallut un petit effort intellectuel à Eijiro pour qu'il comprenne cette formulation alambiquée. Au Nippon, dans les milieux aristocrates, il était malvenu d'exprimer un refus de manière directe ou de dire clairement sa volonté. A la place, on utilisait des formules détournées et des sous-entendus, ce qui rendait parfois la diplomatie extrêmement compliquée. Certains clans mettaient un point d'honneur à respecter cette étiquette mondaine comme le clan Daimatzu. Eijiro lui-même dans sa prime jeunesse avait reçu les bases de cette éducation, mais les années passées dans ce temple isolé du monde lui avait fait oublier pratiquement tout ce qu'il savait.

"Je n'ai que peu d'amis, que ce soit dans les plaines célestes ou terrestres." continua-t-elle "Et aucun d'entre-eux n'est apte à nous aider maintenant. Il semble que nous n'ayons pas le choix. Nous devons prévenir le village ou le temple...

Je peux comprendre que vous n'ayez pas envie de retourner dans le monastère. Je vous propose de continuer notre chemin jusqu'au bas de la vallée. Il faudra toutefois porter notre ami inconscient. Nous ne pouvons décemment pas le laisser seul ici."


Si Eijiro trouva à redire à cette proposition, il ne le fit pas savoir. Il chargea l'homme blessé sur son dos. La renarde remit son masque vulpin devant ses yeux, et les deux entreprirent la longue descente de la montagne.
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Enfin, ils aperçurent les premières rizières qui annonçaient les abords de Yamamura. Elles étaient désertes et recouvertes de neige à cette époque de l'année. Eijiro avait dû faire des pauses régulières à cause du poids supplémentaire qu'il transportait et l'après-midi était déjà bien avancée. Dans le ciel gris, quelques nuages moroses survolaient la plaine dénudée.

"N'oubliez pas que notre homme a été attaqué..." dit Akiko en brisant le silence. Elle ne continua pas, mais sa phrase était lourde d'insinuations.

Ils arrivèrent à l'orée du village.
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Les maisons étaient vraiment différentes de l'architecture du temple ou du château de l'enfance d'Eijiro. Il ne s'agissait que de simples chaumières de bois au large toit triangulaire. Cela permettait de supporter le poids de la neige qui tombait de manière abondante dans la région. Il n'y avait pas grand monde dehors à part quelques enfants qui se retournèrent au passage de l'étrange trio.
Eijiro était déjà venu plusieurs fois ici (mais jamais accompagné, et surtout pas avec une femme masquée aux pieds nus). En s'enfonçant dans le cœur du village, ils pourraient trouver :

L'auberge Sakura. Un établissement discret mais toujours bondé. Le sake y était excellent et le personnel accueillant.

Deux ochaya, des maisons de thé. Respectivement nommées : Ochanomizu et Shunsui. Le thé servi n'était pas de très bonne qualité. On ne pouvait guère en attendre mieux dans un endroit aussi reculé.

L'unique okiya du village. Eijiro y était venu plus de fois qu'il ne voudrait bien l'admettre. Il connaissait d'ailleurs la plupart des geishas de la maisonnée.

Ichiba, le hall du marché. Il était sûrement fermé à l'heure actuelle. De toute façon, les produits vendus en hiver ne devaient pas être nombreux...
En dehors de cela, des magasins divers étaient dispersés dans tout le village.

La maison de la calligraphie. Eijiro n'y était jamais entré. Elle semblait toujours abandonnée mais il avait entendu dire qu'un grand maître y habitait.

Le Koban, une sorte de petite caserne. Il n'y avait pas de soldats ou de gardes permanents à Yamamura mais il y avait quelques armes entreposées. Jamais les villageois ne s'en étaient servis pour l'instant. Parfois, des hommes d'armes en voyage s'en servaient pour restaurer leur équipement mais c'était là sa seule utilité.
Les habitants des maisons voisines s'occupaient de garder l'endroit propre.

Yakkyoku, une maison-magasin tenue par la famille Yamada. Ils y vendaient des herbes et des onguents variés. Il s'agissait en quelque sorte des apothicaires du village, qui servaient à l'occasion de médecins.

Il n'y avait pas non plus de chef. Seulement un conseil des anciens qui s'occupaient de délibérer de la vie du village et des éventuels problèmes de justice.
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Saikuru Eijiro
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par Saikuru Eijiro »

Ce que cette "renarde" enchantait Eijiro!... Ses manières raffinées d'un autre temps, son parfum fleuri, sa peau de soie... Il avait l'impression d'être dans une sorte de rêve éveillé.
Bien sûr qu'il avait porté le corps jusqu'au village, au risque de s'éreinter... Bien qu'il avait songé à le laisser là, il n'allait pas passer pour un akunin' aux yeux de cette si belle Fortune... car cette femme était une Fortune, Eijiro en était sûr!

Ainsi, "sa belle" avec lui, il peina, souffla, se fatigua à ramener ce fichu blessé en Yamamura... mais enfin (enfin!) il y parvint:
Les toits triangulaires, couverts de neige, s'étalaient devant eux.
Une phrase que dit la "Renarde" fit tiquer Eijiro. Il se tourna vers elle, l'air un peu perdu:

-Oui, en effet, il a été attaqué... Vous pensez que ses agresseurs pourraient être dans le village?

Sans doute n'eut-il point de réponse. Et de toute façon qu'importait? Il était tard, ils étaient arrivés là, ils devaient agir comme il se devait.

L'apprenti Shugenja usa de ses dernières forces pour porter le blessé à Yakkyoku, la maison des médecins. Il tapa à la porte:

-Yamada San! Je suis Saikuru Eijiro, de Yamamura-Ji, un blessé m'accompagne! Il nécessite des soins urgents!


Là, dans la rue enneigée, Eijiroi restait aux aguets. Les paroles de la Dame d'Automne l'avaient mis en alerte. Il ajouta en surplus pour elle (avec embarras):

-Hem, Migoto Sama, vos pieds nus dans cette neige seront un fait qui pourraient paraître étrange... Dans notre intérêt à tous deux, auriez vous l'obligeance de ne point vous montrer aux villageois pour l'instant?
Modifié en dernier par [MJ] Loec le 18 avr. 2016, 11:22, modifié 1 fois.
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[MJ] Loec
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par [MJ] Loec »

Akiko ne répondit pas à la question d'Eijiro et les deux traversèrent le village en silence. Le seul bruit que l'on pouvait entendre était celui de la neige qui crissait sous leur pas ainsi que les enfants derrière eux qui avaient décidé de les suivre. Quand ils arrivèrent devant la maison-pharmacie, Eijiro demanda à sa compagne d'aller se cacher. Celle-ci accepta sans mal et lui fit savoir qu'il pourra la retrouver près de la maison de la calligraphie. Lorsqu'elle partit, la plupart des enfants la suivirent en chuchotant et en riant doucement.
Une fois qu'elle fut partie, Eijiro toqua à la porte de la Yakkyoku.

Un vieil homme à la barbe fournie lui ouvrit immédiatement. Il portait un bon embonpoint peu commun pour des paysans. Sa peau était fripée et abîmée par le travail dans les champs. A sa ceinture, il portait deux sabres courts qu'Eijiro ne put s'empêcher de remarquer. Théoriquement les paysans n'avaient pas le droit de porter des armes. Sans parler du prix d'un katana qui était normalement largement hors de prix pour un simple noumin.
A ses côtés, un enfants d'une dizaine d'année l'accompagnait. Sûrement son fils. Ce dernier transportait une lourde caisse de bois brun fermée par un petit cadenas de fer.
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L'homme remarqua immédiatement le blessé sur l'épaule d'Eijiro et lui fit signe d'entrer pour le déposer dans l'entrée. Le plancher de la maison était légèrement surélevé par rapport au sol de terre. Il n'y avait pas de marches pour y accéder et l'on devait enjamber une longue volige de bois posée à l'horizontale sur le sol pour y accéder. Cela permettait de protéger la maison des rats et autres nuisibles.

"Déchaussez-vous. Déposez-le sur le seuil. Je reviens." dit-il en enlevant ses propres sandales de pailles avant de s'enfoncer dans les couloirs de la maison.

Eijiro put détailler un peu plus l'intérieur sous le regard intrigué du fils de l'apothicaire. Les poutres du plafond étaient assez basses et laissaient suggérer un étage. C'était d'ailleurs plutôt commun dans la région car un grenier permettait de stocker les nombreux outils agricoles et les réserves de grains nécessaire à la survie pendant l'hiver.
En face de lui, des paravents de bois cachaient la vue sur ce qui se trouvait derrière. Toutefois, Eijiro put distinguer des hautes étagères remplies d'herbes sèches, de bols, et de produits divers. Le sol était un simple plancher aux lattes usées et décolorées par le temps.

Lorsque l'homme revint, il entreprit d'inspecter le blessé. Il avait ramené des outils de médecine dont un assortiment de petits scalpels aiguisés et un petit miroir de bronze (un objet très rare). Il commença par écouter le cœur et la respiration avant de continuer avec les yeux. Il avait vraiment l'air de savoir ce qu'il faisait ce qui rassura un peu Eijiro. Quand il eut fini, il se lèva et se tourna vers le jeune homme.

"Yamada no Yakkyoku ni youkoso. Je m'excuse pour mon impolitesse. Je suis Yamada. Et voici mon fils, Ichirô. La vie de votre ami n'est pas en danger, mais je n'arrive pas à déterminer ce qui l'a fait tomber dans le coma. Tout ce que je peux préconiser, c'est de le veiller durant les jours qui suivent."

Il s'arrêta de parler. Il n'avait posé aucune question sur les origines d'Eijiro. Mais il semblait attendre quelque chose. Peut-être une sorte de rémunération ?
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Saikuru Eijiro
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par Saikuru Eijiro »

*La maison de la calligraphie. Yoroshii.* Eijiro n'était pas près d'oublier ce rendez vous. Son regard s'attarda, agréablement pensif, vers la ruelle où sa belle renarde avait tourné... Déjà qu'il était fils de Daymio, être accompagné d'elle le faisait se sentir encore plus hors du commun. Il avait hâte de la retrouver...
... mais avant ça, il devait se débarrasser de la corvée de ce maudit blessé.

Accueilli en la Yakkyoku par le médecin et son fils, si Eijiro s'étonna des armes portées aux flancs par le premier, il n'en montra rien. Ce paysan faisait bien ce qu'il voulait, ce ne serait pas Eijiro qui irait l'admonester. Rien à fiche!... Ceci étant, cela lui fit envie. Bien que voué (malgré lui) aux arts magiques, le jeune Shugenja eût bien aimé posséder un digne katana, être un Samouraï respecté, un grand guerrier... C'était d'ailleurs ce qu'il se projetait de devenir, maintenant qu'il avait quitté le Temple. Au diable les études fastidieuses, place à l'aventure!
Il faudrait qu'il se trouve une vraie arme.

Obéissant, Eijiro fit tout ce qu'on lui demandait, soit se déchausser, poser le blessé sur le seuil... et attendre.
Ce faisant, il observa distraitement l'intérieur du bâtiment défraichi, sans prêter attention à l'enfant. Des pots, des herbes, des mixtures, camelotes d'apothicaire, il n'y avait là rien de bien exaltant.
*Allez, dépêche toi, gros soigneur! Je n'ai pas que ça à faire!*

Enfin, le bedonnant médecin revint avec son matériel - dont un miroir, il était décidément riche! - et s'affaira sur le blessé.
Finalement il se présenta et expliqua, comme la Dame d'Automne avant lui, que tout ce qu'il fallait, c'était veiller le corps des jours durant.
Eijiro n'avait aucune envie de s'imposer une telle perte de temps. C'était fini, pour lui, le Temple et ses impératifs.
Il salua:
- Kon'ban'ha... Je suis Kitsu Akihito, mentit-il en donnant ce nom inspiré de celui de sa belle. Je dois continuer ma route. Je ne connais pas cet homme blessé, et je crois avoir déjà assez fait pour lui.
Il mit la main à sa bourse, et montra ce qu'il estimait comme étant le double, pour des services de médecin:
-Prendrez vous soin de lui?
Modifié en dernier par [MJ] Loec le 26 avr. 2016, 23:21, modifié 1 fois.
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[MJ] Loec
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par [MJ] Loec »

Le vieil homme tira la grimace en entendant la demande d'Eijiro. Il n'était pas très enchanté à l'idée de prendre soin d'un homme qu'il ne connaissait pas et de le veiller pendant des jours, ou peut-être des semaines. Même contre une rémunération aussi généreuse, l'apothicaire essaya de marchander ses services au prix le plus haut comme l'aurait fait un charlatan de bas étage. Il mit en avant son travail dans les champs qu'il devait assurer tous les jours, ainsi que les frais supplémentaires -assurément exagérés- induits par la surveillance d'un blessé.
Eijiro qui voulait avant tout se débarrasser de cette corvée discuta un petit instant avant d'abandonner. Il n'avait hâte que de retrouver sa belle à la maison de la calligraphie, quelque soit le prix demandé par ce "médecin".
Test de marchandage d'Eijiro (sous le CHAR) :

Obtenu -> 12 (trois degrés d'échec).

Il s'en sorti au coût d'1 ryo d'or et 30 pièces d'argent (1 co 30 pa). C'était bien sûr beaucoup trop, mais il s'en fichait. Il sortit de la maisonnée sans demander son reste en laissant le blessé derrière lui, et il se dirigea prestement vers le point de rendez-vous donné par Akiko.

Quelques minutes de marches dans la neige et les ruelles à moitié désertes de Yamamura et il arriva devant la vieille bâtisse. C'était l'un des bâtiments les plus ancien et les plus grands du village. Malgré son air décrépi, elle était plutôt impressionnante et son ombre intimidante qui grandissait dans le crépuscule ne faisait qu'amplifier cette sensation. Les fondations, les murs et le toit de la maison étaient faits de bois et non de chaume. Il y avait aussi des fenêtres de verre à l'étage ce qui était extrêmement rare, même dans les maisons de nobles ou de samouraïs de haut-rang.
Sur le fronton de la double porte qui constituait l'entrée, une bannière blanche flottait verticalement. Deux kanjis tracés à l'encre noire y été peints et indiquaient la nature de l'établissement.
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Shodô (calligraphie)

Soudain, Eijiro aperçut un homme qui accourait vers lui en agitant les bras.
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Il portait un large chapeau de paille tressé sur la tête et un coffre de bois plat dans son dos. Les billes du boulier qu'il portait dans la main tintaient au rythme de sa course saccadée.

"Tasukete ! Tasukete !"

Essoufflé, l'homme s'arrêta devant Eijiro et remit rapidement ses lunettes en place.

"Aidez-moi gaijin ! Une noble dame se fait agresser !"

Le sang d'Eijiro ne fit qu'un tour dans ses veines. Il était certain que le nouveau venu parlait de sa dame d'automne ! Il lui ordonna de le mener à celle-ci sans attendre. Le bougre ne se fit pas prier.
***

Ils trouvèrent Akiko au coin de la maison. Elle était debout et elle se tenait l'épaule droite avec sa main gauche. A travers ses délicats doigts d'albâtre, un liquide carmin s'écoulait au goutte à goutte et venait tâcher son magnifique kimono. Sa manche avait été déchirée à cet endroit et on pouvait remarquer une fine balafre sanguine. Elle était seule et elle remarqua immédiatement Eijiro et son curieux compagnon.

"Vous arrivez en retard" dit-elle sur le ton de la plaisanterie. Elle n'avait pas quitté son air malicieux et sa blessure ne semblait pas l'affecter. Elle ramassa son masque de renard tombé par terre puis refusa l'aide d'Eijiro lorsque celui-ci lui proposa.

"Ne vous inquiétez pas. Ce n'est qu'une égratignure. Vous feriez mieux de vous occuper de ceci."

Elle lui tendu un curieux couteau ainsi qu'une lettre dont le cachet avait été brisé.
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Eijiro remarqua immédiatement que le kunaï était taché de sang. C'était sans doute l'arme qui avait servi à blesser sa précieuse nymphe. Quant à la lettre, il la déplia d'un geste sec :
Eijiro-sama へ

拝啓
寒さの中にも春の気配が感じられる近頃梅の開花便りも聞かれる今日この頃
J'espère que vous vous portez bien jeune maître. Même à travers le froid hivernal, la présence du printemps. Bientôt les jours où les pruniers fleuriront.

Je m'excuse mille fois de ne pas avoir donné de nouvelles. Mais votre père interdit à quiconque de vous contacter dans votre retraite.
Pourtant cette fois, c'est contre son grès que je vous envoie cette lettre et je ne saurais trop me repentir pour cette action.

A l'ouest, le clan Uruchi s'agite depuis leur place forte de Okakama. Daimyo-sama et votre cher frère n'y voient que les futilités dont les grands clans s'enorgueillissent. Mais j'ai bien peur que ce ne soit plus grave cette fois-ci.

Plusieurs des gardes manquent à l'appel dans les garnisons de nos frontières. Vous connaissez l'avidité des Uruchi. Je crains qu'ils ne profitent de la récente passivité de la cour impériale pour mettre à dessein des ambitions jusque là refoulées. Si c'est le cas, il ne fait aucun doute que notre clan serait entraîné dans un conflit auquel il ne résisterait pas.

Je vous espère en sécurité mais malgré votre situation, je ne saurais trop vous conseiller d'être prudent. Par le passé, les Uruchi ont déjà fait appel à des assassins de la lointaine Haikido. Vous êtes peut-être deuxième fils mais à leur yeux, vous demeurez un successeur potentiel s'ils venaient à convoiter nos terres.

La lettre était signée du sceau de Ryûji. Un nom qu'Eijiro n'avait pas entendu depuis longtemps. Il avait été son tuteur lorsqu'il habitait encore au château de son père. Il avait aussi été un confident et un ami. Il restait cependant aux ordres du daimyo son père, et il risquait la mort pour avoir désobéi et envoyé cette lettre...
/HRP Désolé, j'ai mis un peu de temps pour répondre. Ça s'accélère. J'espère que tu aimes l'aventure pour le moment ! N'hésite pas à me faire des remarques ;).
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Saikuru Eijiro
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par Saikuru Eijiro »

Pas de problème si tu tardes parfois, patron... ça peut m'arriver aussi d'ailleurs, et jamais ce n'est preuve de démotivation, seulement de mon IRL assez dense en ce moment (je monte une société agricole)... On fait à "notre" rythme, c'est parfait. :)
J'aime beaucoup l'aventure (et surtout la Dame d'Automne! Je l'aaaaaiiiimmmme!!!^^)
NB: j'ai vu le changement sur le pognon de ma fiche... N'as-tu pas oublié une couronne? J'avais 6 couronnes à la base non? Et j'ai payé 1 co et 30 argents...
*Quel akunin' ce médecin!*
Il avait marchandé comme un minable rebouteux! Cela avait gêné Eijiro, mais pas plus que ça... Car une fois sorti de l'échoppe, sa bourse plus légère, il l'avait déjà oublié, ainsi que le blessé... Ainsi que le Temple... Ne comptaient plus pour Eijiro que Sa Dame d'Automne et les belles aventures qu'il allait vivre avec cet être d'exception... Et l'envie d'avoir une vraie arme...

Arrivé à la Maison de la Calligraphie, il la contempla un instant. Mais surtout il cherchait sa belle renarde... La venue de l'homme paniqué fit immédiatement sortir son Tanto à Eijiro.
*Par les 7 Fortunes! Qu'y a t-il encore?! On ne peut jamais être tranquille avec sa Dame!?*
Les paroles de l'homme l'angoissèrent alors au plus haut point.
-Une femme se fait agresser? * Non! pas elle! Elle doit vivre! Avec moi!* Et tu fuis, Bachiatari!!
Eijiro n'allait pas fuir, lui. Non, certainement pas!... S'il ne connaissait nulle dame actuellement dans les rues du village, il serait peut-être allé plus lentement sur les lieux du drame, prudent, mais là non! Là il cavala, tanto en main, prêt à invoquer un mur de vent!
*Ma renarde! Nooon!*

heureusement, il la retrouva en vie, bien que légèrement blessée. Sa plaisanterie - comme si se faire agresser n'était qu'un détail pour elle? - décontenança Eijiro.
-Oui? en retard? heu...
Il n'avait d'yeux que pour le sang qui perlait de sa merveilleuse épaule. Mais elle refusa son aide, préférant lui donner un Kunaï sanglant et une lettre.

Eijiro lut la lettre.
*Are! Waa! C'est un message du vieux Ryûji? Comment? Pourquoi?*
La teneur du document lui fit vite oublier ces premiers émois étonnés. Il fronça les sourcils. Les Uruchi? Les Uruchi pourraient vouloir l'assassiner? Pire, les Uruchi pourraient déclarer la guerre aux Saikuru? Et, d'après Ryûji, les Uruchi vaincraient? Le Plus Fort des Dragons perdrait?...
*Par tous les kamis? Qu'est devenu le fief de mon père? Une terre faible, que le premier voisin belliqueux pourrait faire sienne? Non, je le refuse!*
La mâchoire d'Eijiro se serra, son regard se fit dur, tandis qu'il releva les yeux de la missive... Mais la sublime vision de la Dame d'Automne l'adoucit aussitôt quelque peu.
Il empocha le Kunaï et entraîna la belle avec lui (et avec égards) loin de l'homme au boulier:
-Arigato, dit-il à celui-ci. La noble Dame est en sécurité maintenant que je suis là. Nous devons partir.

Hors d'oreilles de l'homme, Eijiro dit à la renarde:
-Dès que tu seras guérie, que penserais-tu d'aller en terre Uruchi? C'est un clan voisin, belliqueux... Nous attaquerions leurs messagers, trouverions des preuves de leur attaque prochaine des terres de mon père... Cela ferait une belle aventure, non?
Il lui parlait comme si elle savait tout, qui était son père, qui il était vraiment... mais n'était-ce pas le cas? N'avait-elle pas deviné son nom?
-Si tu refuses, je me rangerai sans doute à ton avis. Car tu es plus importante pour moi...
Il s'interrompit un bref instant, car il avait failli déclarer des sentiments un peu trop précoces, qui l'auraient fait passer pour un Baka.
-Si tu acceptes, je dois me trouver des armes dignes de ce nom... Un arc et un sabre. Et des cuirs en protection, si ce n'est mieux...

Eijiro cessa alors de parler, attentif aux réactions de son amour d'Automne... Il était passé au tutoiement sans même s'en apercevoir.
Un Yukaï dans ma poche, un! C'est le début de la fortune!!! :D
Modifié en dernier par [MJ] Loec le 09 oct. 2016, 15:08, modifié 1 fois.
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"Sasarindō, les feuilles de bambou et les fleurs de gentiane." Mon du Daymio Saikuru Akira Sama.
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[MJ] Loec
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par [MJ] Loec »

Eijiro se réveilla à l'aube. Il s'étira paresseusement puis rangea les draps de son futon dans un coin de la pièce. L'air frais du matin le fit frissonner et il rajusta sa tenue. Sans attendre, il prit sa dague et ses affaires puis descendit dans la salle commune de l'auberge.
Tu payes 6 sous de cuivre pour une nuit à l'auberge pour deux.
Akiko l'y attendait déjà. Elle sirotait un thé fumé accompagnée par l'homme d'hier. Eijiro lui lança un regard noir mais celui-ci fit comme s'il n'avait rien remarqué.

"Ohayo gozaimasu, Eijiro-sama. J'espère que vous avez passé une excellente nuit. Encore une fois je m'excuse de m'imposer. Après toutes ces années, j'avais envie d'aventure. Je ne vous dérangerai pas. Je vous jure que je peux être utile."

Eijiro s'apprêtait à dire une réplique cinglante mais le regard perçant de sa dame ainsi qu'un subtil mouvement de sa main le fit taire. Après les événements d'hier tout était allé très vite. Sans vraiment savoir pourquoi, il devait maintenant se coltiner ce heimin. Il avait évidemment voulu s'y opposer mais sa dame l'avait finalement convaincu. De plus, s'il croyait les dires de Ryôhei, l'homme était originaire de la province d'Iwami, située à la frontières des terres Uruchi. Il avait aussi des compétences en commerce, et au pire, il pourrait toujours les distraire grâce à sa calligraphie.



Ils ne purent pas acheter de provisions supplémentaires. L'hiver était rude dans les petits villages. Il était rare que les paysans aient suffisamment de surplus pour pouvoir le vendre. De plus, les taxes étaient sévères et une bonne partie du riz revenait au père d'Eijiro et aux Saikuru.
Bien qu'ils ne trouvèrent pas de carte de la région, ils reçurent quelques informations de la part des locaux. La neige bloquait la plupart des cols à cette saison. Les routes étaient déjà dangereuses à emprunter et le temps menaçait d'empirer. Il n'y avait rien de pire que de se retrouver bloqué au milieu de nul part par une tempête de neige. Malheureusement, ils étaient obligés de traverser les montagnes s'ils ne voulaient pas faire un détour par le sud qui rallongerait leur voyage de plusieurs semaines. En voyageant vite et en partant du principe qu'ils ne rencontrent aucun problème, ils devraient mettre un peu plus de deux semaines pour atteindre leur but.

Akiko ne semblait pas effrayée par la perspective d'emprunter les cols montagneux, mais Eijiro savait qu'elle était contre le fait de surveiller les Uruchi. Bien qu'elle ne l'ait jamais dit clairement, elle préférait remettre tout cela aux mains du Daimyô. Il était vrai qu'un aller-retour jusqu'aux provinces Uruchi risquait de mettre très longtemps. Peut-être trop longtemps pour que cela serve à quelque chose. Entre-temps, les guerriers uruchi auraient eu tout le loisir de se préparer, et pourraient attaquer au début du printemps.
Quant au père d'Eijiro, c'était un homme sage. Mais avec aussi peu de preuves, rien ne garantissait qu'il prenne leur avertissement au sérieux. Il y avait aussi une forte chance pour qu'Eijiro soit puni pour avoir quitté le monastère. De toute façon, se sentait-il la force de faire face à son père (et surtout à son frère) ?
Aucun des choix ne semblait correct. Même essayer de traquer le tueur à gage semblait peine perdue. Celui-ci était sans doute loin désormais. Sans compter sur le fait qu'il était un assassin professionnel. Le pourchasser était peut-être aussi dangereux que de le fuir.
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