[RP libre] Feu vert

[Bolrok]

Petite mise en situation rapide des événements suivants le retour de Bolrok à la Harde.

Les rugissements ne cessaient pas, que ce soit l'heure du lever de soleil, son zénith ou son coucher, et lorsque la lune blanche venait remplacer le soleil écarlate, les rugissements ne cessaient toujours pas. Plusieurs centaines de créatures, peut-être même un millier, rassemblés dans un même endroit... L'odeur de la mort, des excréments, des déchets, des carcasses, de la sueur et du sang... Voilà ce qu'est un campement d'homme-bête. Voilà ce que c'était une Harde.

Après être revenu de sa mission de sauvetage avec le jeune enfant-gave en vie, Bolrok reçut trois ordres du Seigneur de la Harde : Le premier était qu'il ne repartirait que quand ses blessures iraient mieux. Le deuxième était qu'il devait former sa bande lui-même. Et le troisième, c'était qu'il devait prendre l'enfant-Gave dans sa bande. Bolrok avait fait l'erreur de gronder un peu trop fort, provoquant presque la furie du Seigneur et de sa harde mais il avait signe de consentement et avait donc pris le louveteau au pelage cramoisi dans sa bande.

Rassembler une bande d'hommes-bêtes quand on est un Minotaure, et qu'on a un Gave et un Chaman dans son camp, c'est très simple. Les Gors s'étaient même livrés à de véritables duels à mort pour pouvoir faire partie de la bande de Bolrok. Finalement, ces Gors des forêts n'ont rien à envier à leurs cousins des terres arides : Bolrok aurait de toute façon ordonnait ces duels, car il n'acceptera que les plus forts. Cependant, toute bande devait avoir une force de reconnaissance. Il avait laissé Hati en charge des duels pendant qu'il se dirigeait vers le cercle extérieur du camp de la Harde, à la rechercher de quelques têtes connues. Il ne tarda pas à les trouver, ils étaient en train de se disputer avec une autre petite bande pour les restes d'un cadavres déjà presque disparus. Les trois Ungols qui l'avait guidé pendant sa mission de reconnaissance avaient fait du bon travail. Même s'ils ne sont pas revenus à son appel, ils ont eu l'intelligence d'aller prévenir la Harde qui s'était fait un plaisir sauvage à déchiqueter du peaux-vertes. Ces trois Ungors étaient lâches, mais intelligents. Et ils savaient que refuser quelque à Bolrok reviendrait à finir dans l'état du cadavre qu'ils se disputaient.

Le plus difficile, c'est de faire en sorte que la bande reste soudée assez longtemps pour que le chef se remette de ses blessures. Même avec les soins de Dooghur et de son humaine de compagnie Raina, que les Hommes-bêtes regardaient avec des yeux remplis d'avidité, d'envie divers et variés, aucune n'osa ne serait-ce que lever la main sur elle. Raina était clairement rattachée à Dooghur, et celui qui ose toucher la propriété d'un Chaman risque très gros, bien trop gros pour une seule Humaine. Dooghur et Raina firent de leur mieux pour aider à la guérison de Bolrok, mais la nature des Hommes-bêtes les poussent à ne suivre que le plus fort, et certains dans sa bande voyaient déjà que Bolrok ne feraient pas un bon chef. Ces récalcitrants finirent tous dans le grand tonneau de Bolrok, sang, membres et entrailles. Bolrok guérissait de ses anciennes blessures mais en gagnait de nouvelles pendant sa guérison. Heureusement, les soins étaient plus efficaces que les coups qu'il prenait.

Le troisième jour, la bande de Kanghak était repartie pour une autre mission, à moins que ce ne soit pour une chasse. Étonnement, les tentatives de renversement contre Bolrok ont diminuées. Même le plus stupide des Ungors comprendraient que Kanghak, ne pouvant prendre sa vengeance en face à face contre Bolrok, essayait de le faire tuer par d'autres. Étrangement, cela faisait sourire Bolrok de contentement car non seulement il avait prouvé qu'il était plus fort que Kanghak et ses laquais, mais en plus cela voulait dire que Kanghak continuerait de lui envoyer de quoi remplir son tonneau. "Kanghak sera donc le dernier à mourir" se disaient les Ungors et quelques Gors de sa troupe. Troupe qui marchait totalement au pas. Bolrok était un leader né, fais pour commander les troupes au combat. Hati quant à lui était celui que l'on pourrait considérer comme futur bras droit de Bolrok. Quand lui n'était pas là, c'était lui qui dirigeait la troupe. Cependant aucun duel n'arriva entre Bolrok et Hati pour le contrôle de la bande pour deux bonnes raisons : La première parce que le Seigneur de la Harde a désigné Bolrok et pas Hati ; et la deuxième, plus importante que la première, parce que Hati attends d'être pleinement développé pour affronter le pachyderme. Ce n'est encore qu'un louveteau, mais quand il deviendra un adulte, au pinnacle de sa forme, le loup affrontera l'éléphant.

Et, enfin, le quatrième jour se leva. Et avec lui vint le moment attendu pour Bolrok. Le Sol allait de nouveau être recouvert de Sang.

[Bolrok]

Son souffle était lent, sa respiration saccadée. Avec un effort plus important dû à sa fatigue, il tira sa hache du cadavre dans lequel il l'avait planté, provoquant un bruit de succion des plus agréables aux oreilles ensanglantées du mastodonte. Le sang coulé sur sa hache et sur lui. Il était recouvert de sang de la tête aux pieds, chaque parcelle de son corps vibrait d'excitation morbide et malveillante à cette seule sensation. Il contempla le cadavre qui était étendu devant lui et un sourire déformé révéla ses dents pointus, prêtes à dévorer le cadavre encore chaud de son adversaire, mais il arriva à se contenir. Ou plutôt, quelque chose le détourna de cette chaire si tendre sous son armure. Il se redressa de toute sa stature, le Tremble-Monde regardait le Sol-de-Sang face à lui, et il était satisfait. La bataille était finie, ses adversaires formaient de véritable charnier qui fallait grimper pour passer à certains endroits. Ces cadavres feraient le festin de sa Harde, le Sol-De-Sang avait été rassasié pour aujourd'hui, les dieux souriaient dans leurs domaines, et Bolrok se réjouissait devant ce spectacle de mort, de sang et de gloire. Il dominait un amoncellement de cadavre, le plus haut de tous et respira lentement les odeurs du champ de bataille, mais une lumière commença à percer les cieux. Elle devenait de plus en plus intense à chaque seconde qui passaient, et Bolrok poussa un puissant rugissement tonitruant devant cet ennemi qui osait brisait le paysage qui s'offrait à lui. La lumière gagnait encore plus en intensité, quand une voix lointaine lui parla à l'oreille.

"- Sors de ton sommeil. Il est l'heure." La voix était claire comme l'eau de la rivière, et le monde de Bolrok fut secoué jusqu'à ses fondations jusqu'à ce que tout fut brisé par l'ouverture des paupières du pachyderme.

Bolrok ouvris les yeux et fut éblouis par la lumière qui perçait dans sa tente à cause du drap relevait. Il grogna fortement avant de prendre la parole en tournant la tête vers celui qui avait osé le déranger. "- Tu as intérêt à avoir une bonne raison pour me sortir de mon sommeil, vieux Chaman. Ou sinon tu rejoindras les autres dans mon tonneau."

En tournant les yeux vers la gauche de sa tente, Bolrok put voir un peu plus clairement la forme simiesque du Chaman Dooghur. Ses blessures avaient bien guéri, mais même en dehors de ça, le Chaman semblait littéralement rayonner d'une nouvelle jeunesse. Il se tenait droit sur ses pattes arrière, non plus voûté comme un ancien. Il respirait la puissance et l'assurance de la jeunesse malgré ces années passées, comme si le fait d'être dans la forêt avait retiré des dizaines d'années sur ses épaules. Son long manteau blanc sur les épaules lui donnait presque l'allure d'un spectre dans la forêt, et avec son bâton au bout duquel pendait sa boule de cristal, n'importe quel Humain aurait pu le prendre pour un ermite, jusqu'à ce qu'il s'approche trop pour se rendre compte de son erreur.
A ses côtés, éternellement, l'Humaine Raina. Elle avait changé, aussi bien physiquement que mentalement. Elle avait toujours ces cheveux blonds, qui reflétaient si bien les rayons du soleil, mais on voyait qu'elle avait perdu quelque chose dans son esprit et dans son âme. Elle ne semblait plus vraiment attendre quoi que ce soit, fusse simplement du secours. Elle avait compris où elle se trouvait, et ce qu'elle risquait. Elle s'était donc rapprochée de Dooghur, sachant que ses compétences et connaissances étaient les seules choses qui faisaient qu'elle n'était pas le prochain plat, sacrifice, ou cadeau à un Gor mâle. Son esprit s'était légèrement brisé, et cela se reflétait dans son physique. Elle était plus maigre, et elle n'était que le pâle reflet du soleil, l'ombre de Dooghur, rien de plus. Le Chaman n'était pas gêné par l'attitude de l'Humaine, et beaucoup de rumeurs et de questions se posaient au sein de la Harde entière pour savoir pourquoi elle était si spéciale pour le Chaman.

Le Chaman ricana à la menace de Bolrok. "- Je n'aurais pas pris ce risque sinon, Bolrok. Je pense même que celle-ci va te faire totalement sortir de ta torpeur de pachyderme." Bolrok gronda, mais Dooghur n'en pris pas compte et continua. "- Le Seigneur de la Harde te convoque dans sa tente. Tu t'es assez reposé, Bolrok."

Bolrok accueillis la nouvelle avec un sourire mauvais et déformé. Enfin... Bolrok commença à s'animer, et il se redressa de sa position assise. Un lit était présent dans sa tête, mais ce dernier n'aurait soutenu le poids de Bolrok. En fait, aucun lit n'a jamais réussi cet exploit. Aussi, depuis toujours, Bolrok avait pris l'habitude de simplement s'assoir et de s'endormir dans cette position, ressemblant à une statue pendant qu'il dormait. Dans les terres d'om il venait, plusieurs fois des vagabonds égarés étaient passés à côté de lui en croyant qu'il s'agissait d'une statue d'une quelconque déité ancienne. Les fous avaient cruellement compris leur erreur.
Bolrok finit par se redresser de toute sa stature, dérouillant son corps d'une torpeur ankylosante. Ses muscles s'étiraient, ses os craquèrent et il poussa un bâillement qui fit se réveiller les femelles étalaient autour de lui, qui avaient passées la nuit dernière aux côtés du minotaure. Bolrok n'accorda aucune forme d'attention, à aucune d'entre elles, il prit simplement sa hache qui était posée à peine à un mètre de lui, et remis correctement son pagne. Une fois prêt, il se dirigea vers la sortie de sa tente, où Dooghur l'attendait déjà.

"- J'espère que tu as repris des forces, Bolrok. Le monde ne tremblera pas tout seul." Dit le Chaman, avec un sourire dentu en écartant le pan de la sortie pour Bolrok, Raina faisant de même pour l'autre côté.

Les images officielles de Dooghur et Raina sont mises dans la signature de Bolrok.

[Bolrok]

En sortant de sa tente, Bolrok ne fut même pas éblouis par le soleil à cause de tant d'années passées dans une terre où le soleil rayonnait si fort qu'on pouvait presque le voir dans la nuit, au loin. Il s'était fait une raison, dans ces terres les éléments étaient bien plus faible, plus facilement corrompus par ses sombres maitres, et le soleil lui même ne faisait pas exception à cette règle. Cette constatation renouvelée suffit à le faire sourire, car face au chaos, tout se soumet et se corromps. En prenant la direction de la tente du Seigneur de la Harde, Bolrok assista au réveil de la quasi-totalité de la Harde. La nuit dernière, un sacrifice avait été donné aux sombres dieux, et le sang, l'alcool et la sauvagerie avait coulée à flot dans tous les cercles de la Harde. Ceux qui étaient encore en vie sortaient d'une torpeur et une gueule de bois monumentale, ce qui impliquait que des duels allaient être lancés très rapidement.
Dooghur, percevant également cette tension meurtrière naissante, surtout dans le cercle des Minotaures, fit accélérer le pas à Bolrok et Raina, et assez rapidement, le trio entra dans la tente du Seigneur.

Comme la première fois qu'il y était entré, Bolrok ressenti une sauvagerie digne d'une dizaine de Minotaures émaner du Seigneur de la Harde seul. Il exsudait le carnage sous toutes ses formes, carnage qu'il semblait à peine arrivé à contenir au vu de l'état des femelles dans le fond de la tente. Mais cette fois-ci, comparait à la première fois, le Seigneur n'était pas sur son trône. Il était sur la droite de Bolrok, en train de regarder une carte grossière des environs. Quand le Seigneur de la Harde se tourna vers Bolrok, ce dernier soutint le regard du Seigneur l'espace de deux secondes, soit le temps qu'il fallut au Seigneur pour pousser un grondement de gorge assez intimidant pour que Bolrok ne baisse légèrement la tête en signe de soumission. Oui, le Seigneur de la Harde n'avait clairement pas volé son titre.

Le Seigneur de la Harde : https://i.pinimg.com/564x/76/11/52/7611 ... c3fd3f.jpg

"- Bolrok. Comment vont tes blessures ?"

"- Guéries, Seigneur."

"- Et ta troupe ? Est-elle prête ?"

"- Des Duels se sont déjà déroulés." Dit Bolrok avec un amusement certain.

"- Parfait. Rassemble ta troupe, vous partez sur le champ. Tu vas me montrer de quoi tu es capable. La forêt est infesté par la vermine Peaux-vertes. Nous avons du mal à trouver leur campement principal. Trouve le. Ravage le. Massacre ces vermines vertes. Rends hommage aux dieux. Et montre que tu es utile à ma Harde, Minotaure." Les mots du Seigneur étaient d'abord presque léger, et plus il parlait, plus la rage et la colère faisaient surface, si bien que tous ceux dans la tente auraient fait un pas en arrière à cause de la présence écrasante du Seigneur, mais si un seul l'avait fait, il aurait signé son arrêt de mort.

Bolrok poussa un gloussement sourd. "- Des peaux vertes ? Un massacre ? Rendre hommage aux dieux ? J'y vais de ce pas, Seigneur." Bolrok sortit de la tente en appelant Dooghur à le suivre.

Ils marchèrent à travers le cercle des Minotaures et, par un sombre miracle, évitèrent que Bolrok ne se fasse demander en Duel. Le pachyderme était encore une trop grande curiosité pour beaucoup, et les Minotaures étaient un peu déconcertés face à l'un des leurs venant d'une autre terre.
Ils arrivèrent dans le cercle des Gors, et cette fois-ci, ce n'est pas à cause de son origine que Bolrok ne reçut pas de Duel, mais parce qu'il était un Minotaure. Et quand on tient à sa tête, un Gor ne défit pas un Minotaure, surtout quand il est blessé. Les Hommes-Bêtes restent des bêtes, et une bête blessée est extrêmement dangereuse. Bolrok était clairement une menace dans tout le cercle des Gors, mais il savait où il allait. En suivant son odorat, il n'eut aucun mal à trouver le louveteau, Hati. Ce dernier était très difficile à manquer à cause de sa fourrure écarlate, et au fil des quelques jours qui étaient passés, il s'était clairement distingué comme étant le bras gauche de Bolrok. C'est à dire pas celui en qui il avait le plus confiance, mais celui qui chatié. Hati avait de la force, de la vigueur et une rage débordante à revendre, si bien que de nombreuses cornes de Gors avaient été mises dans sa tente, et il en retirait une satisfaction comme seul un Homme-Bête pouvait en ressentir.
Hati avait, comme d'habitude, rassemblé les Gors de la troupe et d'autres pour que des Duels aient lieu. Seuls les plus forts sont permis dans la troupe dans laquelle il était, et cette mentalité plaisait beaucoup à Bolrok. Et quand ce dernier arriva en direction du cercle de Duel, et avant qu'un seul ne commence, il inspira avant de rugir puissamment pour avoir l'attention de tous.

"- Gors !! Préparez-vous !! On va chasser du peaux-vertes dans la forêt !! Et on ne reviendra pas avant d'avoir purgé le Sol-de-Sang de ces vermines !! En route !!!" Avait hurlé Bolrok, et tous les Gors de sa troupe rugirent, mugirent, braillèrent de concert. Enfin, la chasse allait commencer.

Hati vint se positionner rapidement aux côtés de Bolrok, à sa gauche, tandis que Dooghur vint se mettre derrière Bolrok avec Raina, pendant que ses Gors se rassemblaient face à lui. Attirés par les bruits de leur troupe, sortant des ombres des tentes, les trois Ungors vinrent se placer devant les Gors, face à Bolrok, lances et arcs prêts à l'emploi. La chasse allait pouvoir commencer.

"- Les Ungors, vous partez devant ! Deux en avant garde, un qui reste avec la troupe pour s'assurer qu'on vous suivent bien !" Les Ungors acquiescèrent et deux d'entre eux partirent sur l'instant.
"- Trois Gors à l'arrière ! Le reste vous savez quoi faire !" Tous les Gors poussèrent un cri désuni pour répondre. "- A LA CHASSE !!!" Et Bolrok rugis, vidant ses poumons dans un cri puissant et long, mêlé à lui les rugissement de sa troupe entière, unie derrière leur chef de troupe. Et c'est dans ce signal de mauvaise augure que la troupe se mit en course pour la saison de la chasse aux verts.

[Bolrok]

La troupe quittait le camp dissimulé dans le sentier des bêtes avec le rugissement d'une dizaine d'hommes-bêtes assoiffés de carnage et de sang, leurs cris en échos dans le sentier et la forêt mais aussi repris par le campement du Seigneur de la Harde. Leur course fit s'envoler les oiseaux, les petits animaux fuirent immédiatement le sentier des bêtes pour laisser la place au chef de la troupe alors que des souvenirs lui revenaient en mémoire.
Fut un temps où il parcourait un sentier bien moins verdoyant, avec une troupe d'homme-bête bien plus dangereux que ceux qui composent sa troupe actuelle. Sa troupe était certes dangereuse, et même si des Duels avaient eu lieu pour que seuls les plus forts ne rejoignent sa troupe, Bolrok ne pouvait que les trouves... "- Faibles."
Plus petits que lui, moins de muscles, moins de masse... moins de tout. Même parmi les autres Minotaure du camp du Seigneur de la Harde, Bolrok dépassait ces derniers d'une bonne tête. La forêt était très clairement un endroit où il se sentait bien, à sa place en tant qu'homme-bête. Mais ce climat était bien trop agréable. Bien trop laxiste. Un lieu où les choses pouvaient se trouver bien plus facilement que chez lui. Même si le danger était toujours aussi mortel, il n'était pas aussi présent. Tellement de verdure, tellement d'eau, tellement de proies, tellement d'Hommes... La seule chose qui n'avait pas changée, c'étaient les Peaux-vertes. Ces maudites choses verdâtres étaient absolument partout, à saccager et à désacraliser le Sol-De-Sang, au même titre que les Humains.

La troupe courrait d'un pas rapide et assuré grâce à la présence de l'Ungor devant la troupe. Bolrok savait qu'il avait fait le bon choix de prendre des Ungors, et surtout ces trois-là. Ils voulaient vivre et étaient lâches. Trop lâches pour engager un combat, et trop lâches pour ne pas obéir à Bolrok. De bons éclaireurs. Alors que Bolrok et le reste de la troupe étaient occupés à courir et à penser aux carnages à venir, l'Ungor ralentit légèrement la cadence pour se mettre au niveau de Bolrok.

"- Chef, ils sont trouvés des ennemis. Surement des Peaux-vertes. Ils viennent de beugler."

"- Montre le chemin !" Ordonna Bolrok. Et l'Ungor repris sa place et commença à prendre un virage pour sortir du sentier des bêtes, suivis par Bolrok et sa troupe. A peine sortis du sentier, Bolrok leva haut sa hache en hurlant. "- TUEZ A VOLONTÉ !!!!!"

[Bolrok]

La troupe sortit du sentier des bêtes, broyant, arrachant et détruisant tout ce qui se trouvait sur son chemin. En pointe se trouvaient Bolrok, rapidement rejoint par Hati, l'arrière se dispersant telle une meute fondant sur une proie. Rapidement les deux Ungors partis en reconnaissance furent visible ainsi que les peaux-vertes qu'ils avaient trouvés.

Ces Peaux-vertes oublièrent pratiquement immédiatement la présence des deux Ungors face à eux et lancèrent une pluie de flèche sur la troupe de Bolrok. Ce dernier se prit une flèche en pleine poitrine, mais entre sa rage du combat en roue libre, l'adrénaline et sa masse, la flèche n'arrêta pas sa course un seul instant. S'il avait pu exprimer de la fierté à ce moment-là, ça aurait été pour ce Gor qui s'était pris deux flèches et qui continuait à charger sans briser leur ligne bestiale.
Mais profitant de l'inattention totale des Peaux-vertes, les deux Ungors à l'avant décochèrent leurs flèches. L'un rata à cause de la vélocité de la monture arachnoïde du Peau-verte, mais le deuxième fit mouche dans la tête de l'une des araignées, celle-ci se cambra et remua mais son cavalier réussis à en reprendre le contrôle. Au moment de l'impact général.

Avant que l'impact en lui-même n'intervienne, les montures des Peaux-vertes eurent le temps de mordre les assaillants. La moitié ne réussit pas à mordre leurs assaillant, mais l'autre moitié paralysa Dooghur et un Gor, tandis que la dernière araignée mordit la Gor qui s'était pris les deux flèches dans le corps au niveau de la jugulaire.

L'impact n'arriva pas pour Bolrok et Hati, les deux étant instinctivement inquiet pour le Shaman.
"- Les Ungors ! Protégeaient le Shaman ou vous allez finir dans le tonneau !!" Hurlèrent en même temps l'éléphant et le louveteau.
Le reste de la charge fut mélangé. Les Gors avaient eu du mal à placer leurs coups, bien qu'un duo arrivât à éliminer l'un des Peaux-vertes alors qu'il était toujours sur sa monture, et que deux autres Peaux-vertes subissaient l'assaut d'un combattant sur deux, quand l'autre n'était pas mort ou paralysé. En voyant ce spectacle, Bolrok et Hati eurent respectivement la trombe qui se crispa et les poils qui se hérissèrent devant un spectacle si désolant.

Ils passèrent tellement de temps à penser aux punitions que les troupes allaient subir qu'ils ne virent même pas leur adversaire prendre la fuite. Les autres Peaux-vertes prirent également la fuite en voyant qu'ils commençaient, malgré cet assaut honteux, à perdre leur avantage. D'autres coups furent donnés par les troupes de Bolrok et un autre Peau-verte fut mis à bat de sa monture.

A la fin du combat, les Gors et Ungors se mirent à festoyer sur les cadavres peaux-vertes et le Gor vaincu, mais un éléphant et un louveteau les fixaient avec des yeux emplis de promesses de souffrance et de torture.

[Bolrok]

Les Gors festoyaient sur les cadavres trop peu nombreux des Peaux-vertes encore tressaillant de vie ainsi que sur la carcasse du Gor. Ils s'étaient presque immédiatement jetés sur les meilleurs morceaux, ne laissant que des restes aux Ungors.
Hati avait la gueule légèrement ouverte, un souffle rauque d'où on pouvait sentir une chaleur infernale et une puanteur immonde. Les crocs découverts, les griffes sorties, les poils hérissaient. Tout dans sa posture et dans son comportement indiqué qu'il allait tuer toute la troupe pour leur pathétique démonstration.
Dooghur, de son côté, avait senti que le louveteau était en train d'entrer dans une rage sans pareil et s'était légèrement reculé pour ne pas être dans sa ligne de mire. Et il fit de grand pas en arrière, la tête baissée et pris une posture de soumission totale quand il vit l'immobilité totale de Bolrok. Si les Minotaures font de grands mouvements quand ils sont enragés, Dooghur savait que le calme annoncé une tempête.
Bolrok ne bougeait pas. Aussi immobile qu'une statue, il donnait l'impression d'être mort debout. Les seules indications qu'il vivait encore était son ventre énorme qui se gonflait et dégonflait lentement, sa trompe qui vibrait au fil de ses respirations et ses yeux qui regardait l'assemblée de Gors devant lui, ceux qui étaient censés être sa troupe. D'un coup, comme le tonnerre qui claque, il se fit entendre d'une voix tonitruante.

"- Vous êtes faibles !!" Hurla le Minotaure à sa troupe. Cette dernière s'arrêta immédiatement de festoyer et les représentants tournèrent la tête vers leur chef à l'unisson.
Le chef en question fit un pas en avant vers eux. Un pas lourd qui fit trembler le sol autour de lui. Le louveteau se tenait dans son ombre, prêt à sauter sur le premier venu. "- Ces Peaux-vertes se sont enfuies ! Vous vous êtes battus comme des faibles !! Vous êtes"

L'un des Gors se redressa subitement et pris une posture de défie face au Minotaure. "- Nous, faibles ? Toi, pire. Toi, pas digne d'être chef." Et le Gor saisi son énorme hache, prêt à affronter le Minotaure.

Un Duel contre le chef de la troupe. Quelque chose qui ne s'était pas encore passé. Aucun des Gors ici présent n'avait vu de quoi Bolrok était capable. Les Ungors, eux, savaient et en conséquence, ils ont rapidement disparu du terrain au même titre que le reste du festin. Hati recula malgré sa colère sourde car un Duel est une chose sacrée, et personne n'a le droit d'intervenir. Les autres Gors formèrent un semblant de cercle guerrier et se mirent à rugir, mugirent et émettre des sons difformes et bestiaux. Dooghur se plaça dans le cercle des Gors, en son centre, et se faisait le témoin vivant des dieux devant cet acte sacré.

Alors que les acclamations se faisaient de plus en plus sauvage, Bolrok crut entendre un souffle... Un ricanement... Puis une voix. Distante mais si puissante...
"- ... aibles... s faibles... les faibles... les... Tue... Tue les... Tue les... TUE LES FAIBLES !!! TUE-LE !!!!"
Bolrok poussa un puissant barrissement en chargeant son adversaire. Devant la rapidité et la puissance de l'assaut, son adversaire ne put strictement rien faire pour empêcher la hache de Bolrok de se planter dans son flanc gauche, coupant sa peau comme du beurre, lui tranchant les côtes et quand il ressortit sa lame, les boyaux du Gor commencèrent déjà à se répandre sur le sol.
"- QUE LES FAIBLES MEURENT !!! QUE LES PUISSANTS SE BATTENT ENTRE EUX !!! ÉLIMINE CE FAIBLE !!!!!"
Bolrok barrit une nouvelle fois et donna un deuxième coup de hache là où son premier avait déjà touché, mais cette fois-ci, sa hache ne s'arrêta pas et coupa le Gor en deux, répandant tripes et boyaux, sang et chaires sur le sol.
Et alors que le sang de sa victime aspergea son corps plein de vie, Bolrok entendit la voix partirent lentement, alors que plusieurs ricanements se faisaient entendre, jusqu'à ce que le silence revienne.

En effet, le silence pesait dans le cercle. Les Ungors étaient revenus et regardaient rapidement les deux moitiés de cadavre du Gor et Bolrok, Dooghur qui regardait Bolrok d'un air très satisfait, et Hati qui regardait Bolrok avec un mélange de peur et de respect. Les Gors, quant à eux, étaient dans un silence bien plus profond. Lui, le Minotaure venu de loin et qui n'avait rien fait pendant la bataille, venait d'éliminer si facilement un rival. D'un coup, ils prirent conscience que Bolrok était dangereux, mortellement dangereux, au même titre que n'importe quel Minotaure.

Bolrok regarda les Gors. "- Vous ! Êtes ! Faibles !! Moi ! Je suis ! Fort !! Si un autre veut tenter sa chance, qu'il entre dans le cercle !!" Personne ne bougea une oreille. "- Vous ! Êtes ! Faibles !! Moi ! Je suis ! Fort !! Suivez-moi, et vous deviendrai plus forts !! Défiez-moi, et je vous montrerai à quel point, vous êtes faibles." Bolrok posa violemment le pied sur le torse encore remuant du Gor et se pencha pour extraire le cœur de sa cage thoracique. Il le renifla et plissa la trompe de dégoût. "- Faible jusque-là." Et il laissa tomber le cœur au sol.

Quand il se retourna, signe que le Duel était fini, tous allèrent se jeter sur les restes du Gor, mais Bolrok repris la parole. De ce ton dont on sait ce qui se passera si on désobéi. "- Les Gors !! Jusqu'à ce que vous vous montriez moins faibles, vous mangerez en dernier."

[Bolrok]

Après le Duel, la troupe s'était remise à festoyer, ou plutôt les Ungors festoyaient le repas tandis que les Gors rongeaient leurs freins, empêchant leurs instincts les plus primaires de fracasser le crâne des Ungors pour éviter que le leur ne soit rapidement détaché de leur corps car à quelques mètres à peine de là, Bolrok s'était assis et Hati vint à son côté, rapidement rejoint par Dooghur.

"- Quelle force, Bolrok ! Assurément tu"

"- Dooghur." Bolrok avait coupé le Shaman et posa un regard en coin sur ce dernier. "- Tu avais prévu ce qui allait se passer, pas vrai ? Tu l'avais vu. Ose me dire que je me trompe."

Hati regarda Dooghur avec une légère surprise, mais Dooghur se contenta de sourire et de ricaner légèrement avant de reprendre la parole.

"- Je n'avais pas vu que je serais blessé, ceci dit. Mais oui, je t'ai vu dans une vision il y a deux jours. Et je peux aussi te dire que ces maudits Peaux-vertes sur lesquels nous sommes tombés ne sont pas ceux que l'on cherche."

Bolrok expira et garda les yeux dans le vague quelques instants quand finalement un grand sourire étira ses lèvres. "- Je les ai entendus, Shaman." A ces mots, Hati et Dooghur pivotèrent leurs têtes de concert pour regarder Bolrok et prêter attention à ce qu'il allait dire. "- J'ai entendu les ricanements des dieux. Et j'ai entendu le rugissement féroce, celui qui nous confèrent notre force, celui qui nous permet d'être toujours plus fort et de rappeler aux humains que le Sol-De-Sang n'est pas à eux."

"- Que t'as-t-il dit, Chef ?" Demanda Hati.

L'éléphant regarda le loup et sourit de plus belle. "- Élimine les faibles. Que les faibles soient éliminés. Que les forts se battent entre eux." Bolrok regarda en direction de sa troupe alors que son sourire disparut. "- Ils sont faibles."

Dooghur ricana et tapota l'épaule massive du mastodonte. "- Tu as raison Bolrok, tu as bien raison. Ceux-là sont faibles, mais qu'y peux-tu ? Tu as toi-même perdu de ta splendeur, à force de voyager dans des terres faibles. Tu redeviens celui que tu étais, Bolrok le Tremble-monde. Montre-leur ce que c'est qu'être fort, et ils deviendront forts eux aussi."

Les paroles du Shaman étaient sages, et l'égo de Bolrok se gonfla autant que sa vigueur. Mais malgré cela un doute persistait dans son esprit. "- Ils ne seront jamais assez forts... ils sont indignes de ma Harde." Pensa le pachyderme.

Les trois hommes-bêtes humèrent en même temps dans la même direction, alertés par une odeur. Une odeur humaine qu'ils avaient appris à reconnaitre, autant qu'à détester sauf pour le Shaman. Des sous-bois sortis l'Humaine Raina, assise sur le dos du loup dompter par Dooghur. Elle tenait sur le loup en étant complétement couchée sur lui, elle avait passé ses bras autour du loup et serrée les poils de la poitrine du loup de toutes ses forces. Pas une bonne cavalière, surement pas une guerrière, mais seul Dooghur savait ce que les Dieux avaient prévus pour cette femelle.
Le loup s'arrêta devant son maitre, et Raina posa difficilement pied à terre, très peu habituée à chevaucher quoi que ce soit, encore moins un loup de cette taille. Elle parla à Dooghur dans la langue des Hommes, et Hati semblait de plus en plus frustré. Ceci n'échappa pas à Bolrok et il en ria intérieurement. En effet, depuis que Raina était dans le camp du Seigneur de la Harde, Dooghur ne l'avait jamais quitté un seul instant car il savait ce qu'il se passerait. Et le jeune loup semblait multiplier les tentatives pour éloigner le Shaman de l'Humaine pour assouvir un besoin des plus vils, qui finirait surement par la tuer que ce soit d'épuisement, ou par démembrement sanglant.
Dooghur soupira et prononça des mots dans la langue des Hommes, et pour la première fois depuis des semaines, Raina eut peur. Tout dans son attitude transpirait la peur, que ce soit ses petits tremblements de main, la sueur sur son front ou le regard terrifié qu'elle lança en direction du loup et de l'éléphant. Elle voulut se lancer dans une conversation, mais Dooghur lui fit comprendre que cette discussion n'avait pas lieu d'être. La tête baissée et osant à peine respirée, Raina suivis Dooghur qui revins auprès de Bolrok.

"- Un problème, Shaman ?" Demanda Hati.

"- Pas pour moi, ne t'en fais pas." Répondis Dooghur en désignant Raina du bâton. "- Elle sait ce qui l'attends si elle me déçoit une deuxième fois, jeune loup."

Le corps entier du jeune loup se hérissèrent immédiatement deux secondes après que Dooghur eut parlé, le temps que les mots soient compris. Il regarda Raina avec des yeux remplis de mille promesses, de la bave commença à couler de ses babines, un grognement léger mais persistant s'éleva de sa gorge et la vigueur du loup fit un pic immédiat. Raina essaya de se coller à Dooghur, mais ce dernier la repoussa.
Bolrok se releva tel une montagne.

"- Les Ungors !!!" Hurla le pachyderme. Les Ungors arrivèrent en quatrième vitesse devant leur chef adoré. "- Reprenez la route. Deux en éclaireurs, le troisième avec nous. Gardez cette formation en tête, que je n'ai pas à le répéter encore une seule fois." Les Ungors acquiescèrent et deux d'entre eux partirent au triple galop.

Le mastodonte fit signe à Hati et Dooghur de se préparer à repartir alors qu'il s'avançait vers les Gors. "- On repars ! Vous avez été faibles une fois. La deuxième fois, vous ferez partis du festin." Avec cette menace en tête, la troupe repartit en chasse. La nuit allez bientôt tombée, et les prédateurs sont de sortis.

[Bolrok]

Le Seigneur de la Harde regardait les restes qui étaient étendus à ses pieds avec un mélange de rage et de dégoût depuis bientôt deux minutes. La tension à l'intérieur de la tente du Seigneur n'avait fait que croitre depuis que Dooghur était revenu avec peu de Gors, et les restes non consommés par eux-mêmes : Le crâne de Hati, figeait dans une expression de colère ; et les deux défenses en ivoire de Bolrok.

"- Répète, Chaman."

Dooghur haussa nonchalamment les épaules. "- Une attaque qui a mal tournée, il y avait un de ces immenses peaux-vertes immondes dans l'eau. Il a tué pratiquement tous ceux qui voulaient passer la rivière."

"- ... Fais ce que tu veux de tes pitoyables trophées, Chaman. Et pars de ma Harde, toi et ton Humaine, avant que la nuit ne tombe."

Dooghur fut étonné par cet ordre, mais il sentait que rétorquer signifierait finir dans le même état que Hati ou Bolrok, alors il se contenta de ramasser et faire ramasser les restes par d'autres Gors.


A la nuit tombée, loin de la Harde qu'il venait de quitter avec Raina, Dooghur regarda son nouveau bâton, fait dans les ivoires de Bolrok, et trônant à son sommet le crâne de Hati. Les ricanements satisfaits de Dooghur résonnèrent avant de laisser place au silence de la nature.

Voici la fin de Bolrok. Ce serait dommage de gâcher...