Ainsi Gunther Kahr remercia-t-il en langage classique son dieu pour avoir réussi à assommer son adversaire d'un seul coup de chaise bien placé sur le crâne du bossu. Après la courte prière de circonstance, l'initié harangua une nouvelle fois la foule; hurlant des saintes et justes paroles, montant sur la table et s'agitant en levant haut son arme par destination.
Gunther Kahr: -Frappez moi ces ignobles bêtes écervelées et sanguinaires, frères, frappez! Ils prétendent que les dieux sombres leur accordent la puissance, mais ils ne sont que des misérables marionnettes dont couper les fils est pour nous chose facile! N'épargnez pas ces démons, n'hésitez pas, frappez, tuez, bannissez et renvoyez-les d'où ils viennent, des enfers! Sigmar est avec nous, il nous aide et nous donne la force de les vaincre, ne l'oubliez pas! J'ai vaincu facilement mon ennemi, et il en ser...
C'est alors que Ludwig, le médecin chaotique, bien armé, et qui avait réussi à se frayer un chemin jusqu'au clerc, lança à ce dernier un défi railleur. Juché sur sa table, Gunther se retourna, et, répliqua en envoyant avec force son tabouret en direction de son nouvel adversaire dans le but de le blesser ou de l'assommer. Le fait que Ludwig lui ait offert à boire, soit devenu son ami et ait trahi sa confiance, ainsi que la confiance de tous les autres villageois, alors qu’en temps que médecin, et étant le notable le plus instruit du village jouissant d’une grande influence sur la population de Gössenheim, il aurait au contraire dû dénoncer le chaos. Instruit comme il l’était, il ne pouvait ignorer les dangers du chaos, ou avoir été abusé : il avait volontairement en en toute connaissance de cause choisi le camp du mal absolu, des forces de la destruction. Il était donc tout à fait responsable et coupable de ce qui était arrivé, des meurtres sauvages, des rites horribles. Face à une telle ignominie, il n’y avait qu’un seul juste châtiment possible. De toutes manières, tous ces hérétiques étaient dangereux au plus haut point, et la mort était la seule sentence applicable et méritée pour eux. Ils n'auraient aucune pitié, comme leurs ennemis n'en auraient aucune, sauvages comme ils l'étaient. Gunther Kahr même temps qu'il tentait de frapper puissamment le médecin corrompu, hurla à pleins poumons, ce qui, il fallait le reconnaître, lui donnait un peu l’air d’un fou:
Gunther Kahr:- Toi, espèce de traître! Oser ainsi s'être moqué de moi! Oser accuser le propre fils d'une innocente victime de ton propre crime! Oser m'avoir trompé en se faisant passer pou mon ami! Oser trahir, en toute connaissance des enjeux, ton village, et massacrer ceux qui te faisaient confiance pour les soigner! Aujourd'hui, je vais mettre un terme à tes trahisons et venger tes victimes, sale hérétique! Admire la toute puissance de Sigmar face à celle de tes dieux!
Et, tout en restant sur la table, le clerc fit s'abattre la chaise vers Ludwig. Le deuxième combat singulier avait commencé, et à en voir la lame de l'arme de Ludwig, d'où un mince filet de sang s'écoulait, tous deux avaient déjà eu raison d'un adversaire. L'affrontement risquait d'être plus dur et plus dangereux. On aurait pu croire que le clerc était devenu fou, car il hurlait tout en combattant, debout sur une table, dominant la bataille générale qui avait lieu dans la place, les mains fermement refermées sur son arme pour le moins étrange, puisqu'il s'agissait d'une chaise de bois, chaise qui avait d'ores et déjà mis au tapis un hérétique. Ludwig, lui, paraissait plus conventionnel, puisqu'il maniait une arme par nature, à savoir une fine et dangereuse rapière, qui avait déjà goûté au sang humain d'un homme, ou d'une femme, loyal(e) à Sigmar, et aussi parce qu’il se battait les pieds sur le sol. Et puis, la comparaison n'était pas tout à fait équitable, car étant chaotique, il pouvait se permettre de faire plus de bizarreries que son ennemi sigmarite sans passer pour autant pour un fou.