[Robin] Un bon petit village

L'une des plus riches provinces de l'Empire grâce à ses célèbres chevaux. Les armées d'Averland sont fameuses pour leurs uniformes richement décorés. Bien que le dernier des Comtes Electeurs d'Averland, Marius Leitdorf, soit mort et que nul descendant n'ait été désigné, Averheim n'en reste pas moins la capitale.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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[Robin] Un bon petit village

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Rédigé par Reinhard Faul, Assistant MJ


La mère de Robin, qui avait habituellement la réputation d’avoir la tête sur les épaules, tournait autour de son fils en lui répétant avec inquiétude des recommandations déjà données, des informations connues depuis bien longtemps et des conseils qu’il entendait depuis qu’il savait marcher. Écoute bien ce qu’on te dit, ne rêvasse pas comme d’habitude, ne voûte pas les épaules, est-ce que tu as bien mis ta gourde dans ton sac ?

Mais après avoir harcelé une énième fois son fils à propos de son paquetage, la pauvre femme (qui se prénommait Héléna) se rendit compte qu’elle était en train de lui tourner autour en radotant, et que le garçon devait déjà être bien assez inquiet à l’idée de quitter le nid. Elle s’excusa :

« Pardonne-moi, je sais que tu es prêt, c’est seulement que… »

La mère de Robin, peu habituée à parler de ses sentiments, fit un geste du bras en direction de la cuisine. Elle voulait signifier que son absence autour de la table allait l’attrister, mais ne trouvait pas les mots. Afin de cacher son trouble, elle changea de sujet :

« Puis je sais que je te l’ai déjà expliqué, mais c’est important pour moi… la prêtresse Sofia du Val-au-Cerf, c’est… c’est quelqu’un dans la région. Je ne voudrais pas qu’elle pense que je lui envoie un bêta incompétent. Enfin je sais que j’ai fait ce que j’ai pu avec toi, mais… mais c’est Soeur Sofia. C’est une personnalité, comme on dit. »

Héléna ne développa pas sur cet euphémisme mystérieux. Elle retourna près de la seule fenêtre de la cuisine de leur chaumière afin d’observer le portillon du jardin.

Il était prévu que Soeur Sofia passe chercher Robin et qu’ils montent ensemble dans la charrette du rémouleur qui faisait sa tournée dans la région. On parlait d’un voyage de six heures, mais le jeune homme ne l’avait jamais effectué auparavant.

Le village de Val-au-Cerf n’était pas loin, seulement, il s’en trouvait d’autres bien plus accessibles, ce qui expliquait que l’initié ne s’y soit jamais rendu. C’est qu’il fallait contourner le val qui donnait son nom à la localité. Selon les normes en Averland, pays de bocages, de collines douces et de rivières au flot tranquille, c’était une forêt primaire aux reliefs dangereux. Pour le reste du monde, c’était une zone boisée de cinq kilomètres de large qu’un enfant aurait pu traverser. Il y a quinze ans, une vieille dame s’y était tordu la cheville dans un pierrier en cueillant des champignons. On en parlait encore. La seule difficulté que posait le lieu, c’était que les chariots n’y passaient pas.

Ce qui faisait en réalité la réputation du Val-au-Cerf et qui rendait Héléna nerveuse, c’était son abbaye. Elle était assez petite selon les standard de l’Averland, accueillant sept prêtres et prêtresses de Taal et Rhya, mais, ça, Robin ne pouvait pas le savoir, n’ayant pas de quoi comparer. Elle avait sans doute été construite à une période donnée par quelqu’un, mais le jeune homme n’avait jamais eu l’idée de demander quand et par qui. Pas que ça change quoi que ce soit, qu’elle ait été construite il y a cent ans ou deux millions d’années, ce n’est pas ça qui lui donnait une réputation fameuse dans la région.

Même si Robin n’était jamais allé au Val-au-Cerf, il avait déjà vu au marché des étals débordants portant l’enseigne de l’abbaye (des cornes de cerf enveloppé de lierre). Elle avait des vergers débordants de pommes, et tous les produits en découlant. Du cidre, de la confiture, du pommeau, un espèce de gâteau au miel aussi dense qu’une brique qui pouvait se conserver un mois. Pour sa fortune, elle possédait non pas dix, pas vingt, mais trente têtes de Longues-Cornes d’Averland, qui donnait un fromage au parfum de fleurs. La mère de Robin avait de nombreuses fois fait le voyage jusqu’à l’Abbaye pour leur acheter des herbes de leur jardin médicinal. Ils avaient des variétés et des essences qu’on ne trouvait nul par ailleurs. Bref, une place là-bas, c’était l’assurance de repas nombreux et suffisants, d’activités intéressantes et de gens sympathiques à rencontrer. Le rêve de toute mère. C’est pour cela qu’Héléna était nerveuse. Elle, elle était prêtresse dans un village bien plus modeste d’une cinquantaine d’habitants. Son mari étant chasseur, ils vivaient à l’écart, ce qui lui convenait très bien. Le Val-au-Cerf comptait, quoi ? Deux cents familles ? Pour la pauvre femme qui n’était jamais allé à plus de trente kilomètres de son lieu de naissance, c’était la grande ville. Il lui avait fallu beaucoup de courage pour aller jusque là-bas et demander une faveur. C’était pour ça qu’elle fixait la fenêtre comme si sa vie en dépendait, aux aguets et en silence.

Robin sursauta donc quand elle poussa un cri :

« Lui ?! Qu’est-ce qu’il fiche ici ? »

Héléna se tourna vers son fils et expliqua à toute vitesse :

« Frère Moritz est de Val-au-Cerf aussi. Il sert Taal. Il est… gentil, mais il y a une chose qui compte plus que tout pour lui… »

Et Robin ne sut jamais ce qui comptait plus que tout parce que l’homme était déjà en train de frapper à la porte, et sa mère alla ouvrir en lui donnant un ordre d’une voix anxieuse :

« Ne dis rien ! Laisse-moi parler ! »

Le prêtre Moritz était un homme brun d’une cinquantaine d’année au physique atypique pour la région. Plutôt petit, maigre et sec comme une vieille pomme toute ridée, il avait la peau si abîmée par le soleil qu’elle ressemblait à du vieux cuir. Ses yeux étaient plissés et injectés de sang. Il était habillé comme tous les paysans de la région quoiqu’un peu plus sale. Des débris de végétaux avaient trouvé leur chemin jusque dans ses cheveux et il avait des traces de boue dans le dos, comme si il s’était roulé par terre. Il portait un sac étrange, harnaché autour de sa poitrine par beaucoup plus de sangles qu’il n’est nécessaire. Il dégagea une aura de nervosité et de folie douce dès qu’il passa la porte, car il se précipita sur Robin pour lui dire la réplique préférée des adultes énervants :

« Ouuuuh c’est le petit ? Oh la dernière fois que je t’ai vu tu étais grand comme ça ! »

Et il désigna une distance avec ses mains convenant mieux pour mesurer un poisson qu’un bébé.

« Tu étais rigolo comme tout ! T’arrêtais pas de te tripoter le…

- Où est Sofia ? »

Héléna semblait tendue. Moritz lui répondit d’un ton serein :

« Elle est souffrante. Elle a dit que c’est pas grave. Elle a dit que je devais passer prendre le gamin.

- Rien d’autre ? Tu lui as proposé d’aller chercher Frère… »

Le prêtre de Taal lui coupa la parole d’un geste agacé de la main, et expliqua :

« Évidemment. Elle m’a dit d’aller me faire enculer. »

La mère de Robin, qui n’aimait pas les gros mots et possédait même le sang froid de crier « punaise » quand elle se cognait le petit orteil dans un coin de meuble, hocha la tête d’un air entendu. Il semblait naturel que, en ce qui la concernait, si Soeur Sofia disait à Frère Moritz d’aller se faire enculer, le pauvre homme pouvait bien se pencher en avant et écarter les fesses. Héléna conclut donc par :

« Bon. On va faire comme ça alors. Tu prends soin de Robin hein ? »

Moritz roula des yeux en râlant :

« Oh, ça va, l’abbaye est pas si loin ! Je suis déjà allé jusqu’à Parravon moi ! »
Empathie : 3
réussite
Robin connaît bien sa mère, et brièvement dans ses yeux apparaît de la peur à la mention de Parravon. Mais elle ne se lève pas, ne dit rien. Sans s’être rendu compte de rien, le père Moritz poursuit :

« Je vais pas le casser en plus, t’as vu la taille du gamin ? »

Héléna le coupa dans ses récriminations d’une voix tremblante, comme parlant à elle-même :

« Bon, oui, vous êtes avec le rémouleur, il va directement là-bas, ça devrait aller… »

Puis, se forçant à sourire à son fils :

« Mais je ne vais pas vous retarder plus longtemps hein ? Transmets mes remerciements à Sofia. »

Tout le monde se dit au revoir, à plus tard, bonne chance, repasse quand tu veux, au pire c’est pas loin, et Robin partit vers sa nouvelle vie assis à l’arrière d’un chariot de rémouleur à côté de Frère Moritz.

Celui-ci, immédiatement après s’être assis, présenta des signes de nervosité évident. Puis, semblant prendre une décision après avoir regardé en tous sens, sortit une étrange cigarette de son étrange sac. Robin connaissait l’odeur du tabac, mais ceci était différent. Plus épicé. Le prêtre de Taal en pris une bouffée avec un plaisir manifeste, puis s’adressa à son tout jeune et tout nouveau collègue :

« C’est mon petit truc à moi, je fais pousser ça dans ma cabane dans le Val, un peu loin… je te propose pas de fumer parce que tu vas être tout parano et tout mou quand on va arriver au village. T’as de la chance, on arrive juste pour le festival en plus ! C’est tout décoré, y a plein à manger, et puis y a un grand feu… »

Frère Moritz hocha la tête d’un air demeuré, perdu dans ses pensées, puis il reprit :

« Enfin je disais ? Oui ! Fumer ! Je t’apprendrai ! Moi je trouve qu’on ressent mieux les dieux, on est vraiment connecté à la présence de la terre… tu verras, c’est chouette. »

Le prêtre de Taal claqua ses paumes sur ses genoux si fort que de la cendre vola partout, puis déclara d’un ton enthousiaste :

« Mais ça fait plaisir d’avoir un jeune ! J’en ai marre de voir les mêmes faces ridées depuis dix ans. Les gamins de Val-au-Cerf, ils veulent tous aller à la ville ! Ils partent tous ! À Wuppertal ! À Longingbrück, et même… »

Il ajouta ce détail les yeux écarquillés, déployant les mains comme si il révélait le secret du feu aux hommes :

« À Streissen ! C’était la petite du père Machin là, je sais plus. Sa mère était là-bas, elle l’a rejoint. ‘sont tous cons comme des chaises de toute façon dans cette famille. Bref ! »

Il changea de sujet :

« Tu vas voir, tu vas être bien. Je t’emmènerai en tournée chez les gens. Normalement, c’est Sofia qui s’en occupe, mais comme elle est souffrante… enfin c’est ça consiste à aller voir les femmes enceintes, les bébés, les vieux, les gens malades… Moi normalement je fais que les soins vétérinaires, c’est du boulot d’assurer les deux mais bon… j’ai quelqu’un pour m’aider maintenant, hein ? »

Il fit un grand sourire très sincère à Robin, puis regarda ses pieds.
Observation : 12, échec
Robin ne vit pas ce que le prêtre observait, puisqu’il regardait deux rouge-gorges se battre sur le côté de la route. Les distractions étaient rares à la campagne.

Le prêtre quant à lui leva le nez et s’adressa au rémouleur qui conduisait en silence :

« À droite ? Ouais ouais c’est ça hein. Dis voir, ça fait longtemps que t’es venu au Val ? »

Et le Frère Moritz commença une longue logorrhée à l’adresse du rémouleur qui avait une diction qu’on pourrait avoir la politesse de décrire comme particulière. C’était comme voir un spectacle de guignol. Le prêtre déclara que les rémouleurs c’était très bien, parce que sinon les couteaux ne coupent pas, et c’est quand même pratique d’avoir des couteaux qui coupent, sinon où irait-on ? Puis il se souvenait que sa mère avait des ciseaux de couturière, et qu’il fallait les aiguiser aussi, enfin c’était beaucoup d’ouvrage tout ça. Le rémouleur répondait par des grognements et des mots appartenant à un patois qui avait dû disparaître depuis cent ans.
Personne ne pouvait reprocher à Robin de s’endormir la tête posée sur son sac.

Quand le jeune homme se réveilla, il faisait presque totalement nuit et l’air se rafraîchissait. Le chariot avançait vers le centre du bourg. Il pouvait déjà en voir les illuminations, en cette occasion de fête. Un Moritz complètement défoncé interpella Robin qui ouvrait les yeux :

« Tiens, tu as fini par te réveiller ? »

Puis, à contretemps, il lui secoua l’épaule alors que le pauvre garçon était déjà en train de s’appuyer sur son coude pour se lever. En se redressant, celui-ci pouvait découvrir la place principale du Val-au-Cerf.

Le village avait visiblement été construit autour d’un croisement de route, avec son unique auberge pour les rares voyageurs, un temple, un entrepôt, quelques boutiques, quelques maisons en pierre (la région était assez riche pour en avoir), voilà tout le spectacle que pouvait offrir le Val à un jeune gars avide de découvrir le monde.
Néanmoins, c’était jour de fête. Comme partout ailleurs. Il s’agissait du solstice d’été, un classique. Ici, on mangeait, on décorait les maisons et on brûlait une effigie en paille sur un grand feu de joie. Rien de très original, vraiment, mais très mignon. Si les guirlandes qui festonnaient les deux rues du village n’étaient faites que de modestes fleurs des champs, elles étaient nombreuses et tressées avec soin. L’auberge avait sorti toutes ses tables et ses chaises, et il devait être bien agréable de manger toute cette nourriture posée là en extérieur dans la chaleur de la fin d’après-midi qui imprégnait encore un peu les lieux. Quand il commencerait à faire froid, on allumerait le feu et on danserait.

Mais Robin et Moritz n’eurent pas le temps de s’éloigner à plus de un mètre de la charrette avant qu’un petit vieux ne les interpelle.

Pas n’importe quel petit vieux. Ses vêtements n’étaient pas détonants pour la campagne, mais visiblement de meilleure facture et plus propres que le paysan standard. Plus encore, toute sa gestuelle et sa façon de parler indiquaient la confiance en soi et en l’avenir, un naturel causeur et hospitalier. Il accueillit le prêtre de Taal ainsi :

« Le père Moritz ! Et c’est votre nouvel initié ?! »

Le bonhomme adressa à Robin un immense sourire de bienvenue et le salua par un :

« Je croyais qu’il n’arrivait que demain ! Quelle chance ! Enfin pardon, je devrais me présenter. »

Il toussota avec une gravité visiblement simulée afin de détendre l’atmosphère, puis déclara :

« Herr Walten, représentant local du Seigneur ! Bourgmestre, dit plus simplement. Je m’assure que les comptes tombent juste et que tout le monde s’en sorte avec au moins ses vêtements sur le dos, hihi ! Bien sûr il m’est peut-être arrivé de fermer les yeux quand il a fallu refaire le toit du cloître après la tempête de 82… »

Moritz eu l’air extrêmement embarrassé et siffla entre ses dents :

« Dis pas ça devant le gamin ! Et si le vieux en entend parler ?

- Oh, lui ? Pfffff… le Seigneur est pas venu par ici depuis l’époque de mon grand-père. Ses terrains de chasse préférés sont carrément à l’opposé, à l’Est. Mais revenons-en au petit. Il est arrivé avant le feu de joie, par conséquent… »

Le prêtre de Taal cracha d’un ton indigné :

« Tu ne vas pas lui taper du pognon alors qu’il en a encore jamais gagné ?! Il vient d’arriver !

- C’est deux pièces de cuivre ! Et connaissant Héléna, je suis sûr qu’elle n’a pas laissé son bébé partir sans rien. Puis tu ne vas pas me faire la morale non ?! C’est moi qui aie aidé ta pauvre maman à t’accoucher. Alors laisse-moi expliquer au petit notre petite coutume. »

Moritz avait la mine contrite de quelqu’un de cinquante ans qui vient de se faire rappeler qu’il a eu une mère. Herr Walten se tourna vers Robin et expliqua :

« On a une petite loterie par chez nous, on gagne pas grand-chose mais ça sert à financer quelques bricoles. Des réparations de toit, un cadeau de mariage, des petites bêtises... Tu n’es pas obligé de jouer bien sûr ! C’est normal si tu ne veux pas, tu viens d’arriver. Tu vois l’effigie en paille là-bas ? »

Le vieillard montra du doigt une silhouette posée sur le bûcher. : de la paille nouée ensemble pour figurer vaguement les bras et les jambes.

« On a mis du bois bien bien sec et des bandes de cuir à l’intérieur pour que ça brûle longtemps... Sinon on irait tous se coucher dans une demi-heure et ça, ça serait bien dommage pas vrai ?! Tous les ans, tout le monde parie combien de temps l’effigie va mettre à brûler. On s’est organisé : il y a un tableau noir posé devant le Temple, avec un tableau. Tu peux choisir ton créneau avec les craies à côté… »

Puis il ajouta en tapant l’épaule de Robin :

« En plus le ticket de loterie donne droit à une des tourtes de notre Hanna ! Vu que tu es tout nouveau tu dois en goûter une ! T’en penses quoi ? »
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Robin Dampierre
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Re: [Robin] Un bon petit village

Message par Robin Dampierre »

« Oui m’man, d’accord m’man, je vois m’man. M’enfin, m’man.»

J’ai l’impression de répéter la même chose depuis hier, boarf, c’est pas grave. Il faut bien qu’elle vide son sac, enfin, sa caisse, enfin, sa grange plutôt. Elle est comme ça ma m’man, pour ça qu’elle est la meilleure. Bon euh, je re-re-re-re-revérifie. Vêtements ? Oui. Sac rempli de mes trucs ? Toujours. Ma bourse, enfin, oui, ma bourse, présente ! Bah voilà, il m’en faut pas plus. Comme quoi, c’est simple de préparer ses affaires. Bon, j’en ai pas beaucoup, c’est vrai. J’ai mon couteau à fromage aussi. Il est fait à ma taille, d’après p’pa. M’enfin, onze pouces de lame, c’est pour les très gros fromages bien durcis. J’aime le fromage, enfin, quand il est pas trop fort, ça me donne mal au bidou après. Hein ? Ah oui, m’man parle. J’ai hâte de découvrir le coin, j’aime manger. Normalement je devrais être tout gros et rond, comme le boulanger, mais c’est pas le cas. Faut croire que je mange pas trop alors. Seulement trois portions par repas, comme Rhya le voudrait.

Ah tiens, un frère. Il est tout p’tit et brun. On dirait un raisin sec. Oh non, lui aussi il va pas s’y mettre ? Roh, si, bien sûr qu’il va s’y mettre. J’ai du mal à comprendre le reste du truc. M’enfin, elle est… brute cette madame Sofia. C’est pas bien de dire aux autres des choses pareilles. Les jurons, c’est pour les co- euh, les idiots, héhé. Elle doit être très importante cette dame. Zut ! M’man est pas bien là, zut zut zut, euh, fait quelque chose. Trouvé ! Ah non ! Elle m’a dit de rien dire. Bon bah je vais rien dire alors. Parravon ? C’est lointain quand même. Bon allez, on va y aller.

Punaise, Frère Moritz il fume comme un dragon non mais oh. J’ai vu un soufflet à la forge produire moins de cendres. Je comprends pas pourquoi ils partent les autres jeunes. C’est tellement bien par ici. Oui, il faut bosser dur, c’est vrai. Mais euh, Streissen ? La Streissen ? Oula, euh, faut être très très très très courageux pour y aller. Ça doit être une jeune femme avec une tête en bronze et des cornes en acier. ‘Fin, de ce que j’en ai entendu, c’était une boucherie là-bas, leur cœur en saignent toujours comme le dit m’man. Ah euh, il me parle encore ?

« Ah oui, je peux et je vais aider. Y’a pas de soucis. »

Gné ? Roh mince, j’me suis endormi, quoique, j’ai probablement pas manqué grand-chose d’intéressant. Ça m'a l’air d’être un brave type, mais il a aussi l’air d’avoir ses problèmes ce pauvre monsieur. Il me fait penser aux fermiers locaux qui vont voir les halfelins pour avoir du “lait”. Je sais pas quel genre de vache ils ont, mais ici elles me font pas baver pendant trois heures et rire en voyant des papillons. Héhé, c’est pour ça que ça s’appelle le Moot. Les vaches font moot-moot au lieu de meuh-meuh, héhéhé. Hein ? Ah, on y est.

Roh c’est joli par ici, décoré comme tout, bien construit, malgré la nuit qu’arrive il fait beau ! Le frais ça m’dérange pas, si j’ai froid, mon corps tremble, et pouf, j’ai plus froid. C’est un secret que je dis pas aux autres, ils voudraient pas me croire… Bon allez, on descend. Le Solstice ne va pas se fêter tout seul. Oh, un riche. Encore un petit vieux ? C’est une hospice de la Colombe pour retraité ou quoi ? Bon euh, je vais parler un peu.

« Bonsoir m’sieur. Je m’appelle Robin, enfin, si vous connaissez ma mère, ptet que vous le saviez déjà.

Sympathique votre coutume. Je veux bien y participer. Mais euh, j’ai un problème. J’ai pas de pièces de cuivre. Je peux y mettre une pistole d’argent à la place ? Mais oui, pas de soucis. J’aime les tourtes en plus, allez, voici ma euh, contribution. »

Bon, je vais mettre un créneau euh, après la plupart j’dirais. J’en sais rien moi, je suis pas charbonnier. Votre effigie est rigolote. Par contre si ça a des bras et des jambes, j’espère que ça n’a pas de coeur, ce serait cruel ou sinon. Hein ? Une tourte ? Oh bah c’est une superbe coutume alors. Ça vaut totalement le coup. Je sais pas qui est cette Hanna, mais si elle fait des tourtes, ça doit être quelqu’un de bien.

« Bon bah hâte de voir ça. Euh, on doit s’installer quelque part en particulier ? »

Je penche la tête, mais j’essaie d’avoir le dos droit. En même temps, pas le choix de pencher la tête, ils sont petits. Donc vers le bas, et sur le côté ? Roh mais ça donne mal à la nuque de faire ça. Ils avaient qu'à manger plus de soupe, ils seraient pas si petits, en plus les légumes c’est bon. Quand même, c’est sympa par ici. Ils doivent être tellement nombreux, je suis sûr que toutes les personnes ici doivent être sympathiques. J’ai vraiment envie de voir l’abbaye.
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Re: [Robin] Un bon petit village

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

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Herr Walten fit un grand sourire jovial à Robin, puis répondit :

« Merci beaucoup ! Si jeune, et il a déjà à cœur d’intégrer notre communauté ! .. Cette année on essaie de financer la réfection du vieux pigeonnier. Les gens aimeraient bien recevoir du courrier plus d’une fois par an… Et bien sûr que je vais te rendre ta monnaie ! Je ne suis pas un voleur ! Laisse-moi juste aller chercher la caisse. La plupart des gens ont misé en début de soirée, je l’avais rangée. Tu n’as qu’à aller écrire ton nom quelque part dans le tableau… »

Le vieillard indiqua le temple. En faisant quelques mètres, Robin pouvait voir un tableau noir posé sur des tréteaux. Quelques craies étaient à disposition (et comme toutes les craies laissées en libre-service, quelqu’un les avait pétées en minuscules morceaux et ce n’est pas du tout pratique pour s’en servir).
Afin de mesurer le temps, une clepsydre énorme et antique avait été placée au milieu de la rue. Il ne s’agissait pas de vases en porcelaine finement décorée comme on peut en voir en Averland, c’était un modèle parfaitement laid et taillé dans du granit. L’érosion avait sans doute faussé l’objet, mais personne dans le Val-au-Cerf n’avait besoin de mesurer une durée de temps au quart d’heure près. Tout l’ensemble était décoré avec des fleurs et des branches de lierre. Il s’agissait visiblement d’un petit rituel bien organisé.

Sur l’ardoise, Robin pouvait voir un tableau qui proposait différentes plages horaires d’une demi-heure, étalée sur toute la nuit. Chacun écrivait son nom dans une case (ou demandait à quelqu’un qui savait écrire de le faire à sa place). La plupart des gens avaient misé sur un feu de joie durant environs six heures.
Jet INT (+1 : connaissances végétales) : 16
Échec
Hélas, Robin n’avait aucune foutue idée de ce que pouvait être la bonne réponse. Et dans le fond, était-ce important ? On ne lui a même pas parlé du prix, mais ça ne sera sans doute pas son poids en pièces d’or. Heureusement, rien ne l’empêchait de mettre une réponse au hasard. Vu l’écriture tremblante et les pronostics hasardeux de certains de ses prédécesseurs, il ne serait pas le premier.

Et pendant que le jeune initié réfléchissait devant son tableau, voire écrivait une réponse…
Jet caché : échec
… une grosse voix, provenant visiblement d’une gorge qui avait trop profité du calva local, l’interpella en termes fleuris :

« C’est toi le nouveau mange-merde de l’abbaye. »

Robin se tourna. Il fit face à un homme entre deux âges, visiblement très abîmé par la boisson - un spectacle qui n’était pas rare pour le jeune initié. Sa mère rencontrait tous les paysans locaux lors ses offices et ses soins, et avait parlé à son fils des méfaits de l’alcoolisme aussi naturellement que des propriétés médicinales des plantes ou de comment aider une Longue-Corne à mettre bas.

Cet homme-là était visiblement du côté le plus bas de la pente. Son visage n’était pas rouge, mais jaunâtre, et ses yeux humides ne parvenaient plus à fixer un point précis. À la place de la musculature solide qu’arboraient la plupart des paysans du coin, il était maigre et flasque comme quelqu’un dont les organes vitaux baignent dans la plus grande sangria du monde.
Mais il serrait les poings à s’en blanchir les phalanges.

« Tu vas travailler dur pour garder le statu quo hein ? Bah oui, pauvre couillon, qu’est-ce que tu peux faire d’autre… ils les ont tous tués, tous tous. Mes deux gamins, qu’est-ce qu’ils faisaient ? Ils discutaient avec d’autres petits cons ? Ils ont collé deux affiches dans la rue ? J’ai même pas pu les enterrer… peut-être qu’ils étaient déjà morts de faim avant qu’ils ouvrent Streissen… »
Jet INT (+ 1 Sixième sens) : 10
réussite

Robin a mal à son bidou. Ce type va partir en sucette et se bagarrer. Pour l’instant il marmonne, mais il va péter une pile dans pas longtemps.
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Re: [Robin] Un bon petit village

Message par Robin Dampierre »

Un pigeonnier ? Ils sont vraiment bien lotis par ici. On ne recevait pas souvent de lettres à la maison, et les rares fois, c’était maman qui s’en chargeait. Faut croire qu’elle avait de la correspondance ailleurs, ça m’étonne même pas, au vu de ses talents, je me demande bien pourquoi elle en avait pas plus. Très jovial ce bourgmestre, il a l’air d’être un brave monsieur. Au moins il me rend ma monnaie, c’est plus qu’espéré. Bon, regardons un peu ce tableau…

Roh mais, saleté de.. J’arrive pas à agripper ces foutus bouts de craies de- Malheur et cornes ! Enfin, c’est bon, j’en tiens une. Doucement… douceeeeemeeeent- rah merdeuh ! Elle est tombée par terre. Mes doigts sont trop gros, malédiction ! Tempête, qu’il en soit ainsi… Et hop ! Écrasée entre mes doigts, t’es ptet plus que de la poussière ma petite, mais tu feras l’affaire. Bon euh, j’en sais rien, mais, avec un peu de chance, on sait pas ce qui peut se passer. Allez, hop, je n'adresserai pas de pensée envers mon signe astrologique pour un coup de pouce, ça pourrait se retourner contre moi. Rhya, prend les rênes ! Bon allez, on va espérer que ce vase qu’est la clepsydre cédera pas avec son âge. Ce serait quand même pas de bol si c’était le cas. Hehe, pas de bol, hein ? Ah oui, écrire avec mon nom. Ro-bin, Robin, voilà, facile à lire comme ça.

Gyé ? Hein, mais qu’est-ce qu’il me veut l’autre poivrot ? M’enfin il a fracassé son crâne ou quoi, on parle pas aux gens comme ça. Roh le pauvre, il a l’air en aussi bon état qu’un cadavre de biche pourri de trois jours. Son haleine en a l’odeur. Être aussi maigre, il doit être presque mourant. Faut manger monsieur, ça ne va pas d’être dans un tel état. Ses yeux, bon sang, ses yeux… C’est pas que son corps qui est meurtri, son esprit aussi. Il est brisé en mille morceaux, malheureusement, l’alcool c’est pas de la colle, il peut pas se réparer avec…

Oh, mon ventre se tord un peu, pourtant c’est pas moi qui ai bu du tord-boyaux ici. Ah, il serre les poings, il tremble. Oh non, il est furieux, il veut se battre en fait. C’est du suicide, dans son état, s’il se bagarre il va clamser. Oh non non non. Il faut pas, il faut surtout pas. Maintenir le statu-quoi? Mais qu’est-ce qu’il braille ? Ces deux gamins ? Streissen ? Crotte de pégase, je comprends mieux maintenant. Lui aussi, encore une autre victime. C’est pas lui ou les autres comme lui qui s’est fait tuer là-bas, pourtant, on dirait qu’il l’est un peu. Maman avait raison, la faux de Morr, c’est comme la misère, elle adore la compagnie.

Quelle horreur, tuer des gens car ils voulaient que les choses soient différentes. Si je veux repeindre la clôture entre moi et le voisin en blanc, c’est pas une raison pour qu’il vienne me saigner. Tous ces pauvres types, ils voulaient autre chose, le prix était de laisser de côté ce genre de village. Au final, ils n’ont eu ni le changement, ni la possibilité de revenir. Ils ont tout perdu, tout. Il reste que leur parents, comme ce monsieur. Il souffre, il souffre. Un parent devrait jamais avoir à enterrer ses enfants, ça aussi ça vient de maman. Je vais l’aider, le protéger un peu aussi, de lui surtout.


« Herr, je sais pas quoi vous dire. Je suis plus que navré d’entendre le mal qui vous euh, accable. Je peux pas savoir ce que ça fait, j’ai pas d’enfant, je suis un peu jeune pour ça encore. Je pourrais jamais faire subir ça à ma mère, mourir, je veux dire. Ça lui briserait le cœur, je pourrais pas supporter de faire ça. Je peux même pas imaginer votre douleur.

Je suis pas là pour garder quoi que ce soit. J’étais pas à Streissen, je sais pas pourquoi, je sais pas comment ou les trucs du qui et quoi. Mais il y a un truc que je sais. Je sais que je suis là pour aider. Aider les plantations comme aider les récoltes. Aider les enfants comme aider les adultes. Aider les guéris comme aider les souffrants, comme vous. Z’êtes souffrant, m’sieur. Moi je m’appelle Robin. Robin Dampierre. Et vous ?

Ma mère me dit souvent qu’il faut cracher le poison en nous, et pour ça, faut parler. Je peux pas, je veux pas vous forcer à quoi que ce soit, mais… V’nez, Herr. Si vous voulez, on peut se mettre sur le côté, et… et racontez moi. C’que vous voulez, Herr, c’que vous voulez…»


S’il veut bien, je suis sûr qu’on peut se trouver un endroit sur le côté, en attendant la cérémonie, et puis zut. Pas important la cérémonie. Ce monsieur à besoin d’aide, les malades d’abord, l’amusement après. J’espère juste qu’il va m’écouter un peu, et venir avec moi. Faut qu’il vide son sac, enfin, sa ville entière au vu de son état. Je veux pas lui faire de mal, il le fait déjà bien tout seul.
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Robin] Un bon petit village

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

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Rédigé par Reinhard Faul, Assistant MJ


Le vieil homme plissa les yeux afin de fixer son regard de myope sur la silhouette immense de Robin. Il tenait debout, mais à la rigidité de sa posture et à l’expression brouillonne de son visage qu’il était, en un mot comme en cent, ivre mort. Comment allait-il réagir au monologue plein de bonnes intentions de Robin ? À ce stade d’intoxication, c’était plus le hasard que la raison qui dictait le comportement.
Jet Charisme (+2 réponse cohérente et empathique) : 14
Echec
… et le dé, ce jour-là, tomba du mauvais côté. Un rouage qui avait tourné de travers toute la journée dans le cerveau du vieil ivrogne venait de sauter. Il se mit à hurler, aussi brutalement que bruyamment :

« MAIS TU CROIS QUE JE VEUX RACONTER MA VIE À UN PETIT MERDEUX ?! »

Il fit un grand geste du bras, si brutal qu’il faillit emporter le reste du corps émacié du vieillard dans sa course. Il fallut une grande maîtrise à son propriétaire pour rester debout. Puis celui-ci tenta d’expliquer, avec l’a propos d’un homme dont l’alcoolémie se mesure avec une balance de cuisine :

« Moi je te parle de politique t’entends ?! Je m’en beurre la raie des conseils de ta mère ! Pourquoi tu crois que t’es là ? Tu crois qu’on avait pas de gamin qu’on voulait envoyer engraisser à l’abbaye ?! Mais ils partent tous pour Streissen ! TOUS ! Ils lisent deux bouquins puis ils parlent plus que de la charte de la ville. Moi aussi je les ai lus ces bouquins, à leurs âges, moi aussi ça m’a enculé le cerveau, mais à l’époque ils avaient pas assassiné toute la ville en les laissant crever de faim. ASSASSINÉ, J’AI BIEN DIT ASSASSINÉ ! »

Et l’homme (dont Robin ne connaissait pas le nom) sembla s’énerver en écoutant ses propres paroles, comme souvent les ivrognes. Il allait soit frapper quelque chose, soit quelqu’un, son corps commençait déjà à adopter une posture agressive et se tendre…

Le père Moritz arriva à ce moment-là depuis l’obscurité crée par l’ombre d’une des chaumines en pierre qui les environnaient. Sa démarche étant bien tranquille, son expression confiante. Il avait pourtant dû entendre les hurlements ? L’homme ivre se tourna vers lui avec fureur, ne rencontrant que les yeux étrécis par la drogue et la mine paisible du prêtre de Taal.
Jet sixième sens : 4
Réussite
Moritz en fait exprès. Ce n’est pas de la nonchalance, au contraire, c’est une attitude parfaitement maîtrisée. Pire, c’est un état religieux. Le prêtre véhicule un calme surnaturel, quelque chose d’animal et de viscéral. Même l’atmosphère semblait avoir changé. Il faisait plus chaud, il planait une odeur rassurante de nourriture et d’un musc familier quoique indéfinissable. Tout l’environnement semblait hurler soudain : nous sommes tous de la même meute, la nourriture est abondante, nos ennemis sont loin, pourquoi se mettre en colère ? À cet instant, le prêtre, qui passait aux yeux de Robin pour un gentil hurluberlu fumeur de drogue, prenait une autre dimension. Mais avec quel sens percevait-il toutes ces informations ? Le prêtre demanda d’un ton cajolant :

« Hé bah, voilà le vieux Finn ! T’as croisé le petit Robin ? Pas si petit que ça, ahahaha. »

Le père Moritz aurait pu dire n’importe quoi, le sens des paroles n’avait aucune importance. Le vieil ivrogne était comme hypnotisé. Il eut tout de même assez de colère en réserve pour lancer un dernier regard venimeux à Robin, mais le prêtre de Taal abattit ses dernières résistances avec quelques paroles :

« Il faut que je passe demain chez toi pour le lapin ?

- Hein ?

- La grosse blanche, elle a pas mis bas ?

- Ah ! Oui… »

Et là, le visage du vieux se transfigura. Il pensait maintenant à des bébés lapins, et son expression reflétait cela. Il expliqua :

« Je sais pas combien il y a de petits, j’ai pas osé toucher. Tu sais que la maman elle s’arrache les poils du ventre pour faire son nid ?

- Ah bon ? »
Jet INT : 14
Échec
Le père Moritz s’assit à côté de Finn, et dans son dos fit d’étranges signes de la main. C’était peut-être une espèce de blague à destination de Robin ?
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Re: [Robin] Un bon petit village

Message par Robin Dampierre »

Mais, mais il est complètement perdu ce pauvre type. Si tu veux pas me raconter des trucs, si tu veux pas me parler, pourquoi est-ce que tu m’adresses la parole ? Il est névrosé probablement, sa caboche doit pas tourner rond. C’est incroyable quand même, ils ont tous des trucs qui cloche par ici. Entre le père Moritz qui fume comme une cheminée, le bourgmestre qui aime prendre l’argent du premier venu, et l’alcoolique de service, qui seront les suivants ? Vu ce qu’on m’a raconté sur cette prêtresse Sofia, elle en fait partie visiblement. Val-au-Cerf hein ? J’espère qu’ils sont plus malins que les cervidés…

Et il me parle de Streissen, encore et encore cette ville. Ils n’ont décidément pas autre chose à la bouche. Streissen et cette charte, Streissen et les assassinés, Streissen et les jeunes qui y partent… M’enfin, ils ont que ça à faire par ici ? Si il suffit de lire deux livres pour se faire euh, maltraiter le cerveau, et bien je les plains. Ah non hein ! Tu baisses ton bras, je ne vais pas te fracasser, non non non ! Rah mais, il est irrécupérable ce vieux.

Ah ! Enfin de l’aide, au moins la fumette ne l'empêche pas de venir m’aider, au père Moritz. Mais, pourquoi il est comme ça ? On dirait qu’il…. non, c’est pas possible si ? Je me sens bizarre, on dirait qu’il me fait un drôle de truc à le voir comme ça. C’est quoi cette odeur dans l’air ? Ce ne sont pas des tourtes quand même ? Attends, me dis pas que c’est le père qui fait ça ? Et l’autre, il se calme, et ils parlent de lapin. Comme ça, tout va bien.B Oui, tout va bien en fait, rien à redire. Non mais si en fait ! M’enfin qu’est-ce qui me prend, ça va pas du tout là ! J’ai inhalé de la fumée de sa pipe ou quoi ?

Du calme Rob, du calme. Reprends-toi, réfléchi, réfléchi bordel ! Reprenons. Le mec est chauffé, Finn là, il est en colère. Agressif même. Et puis, juste après, Moritz arrive. D’un coup, il y a cette euh, ce truc dans l’air là. Et là, Finn se calme, et je me sens… bizarre. Donc pas de doute, c’est Moritz qui fait ça ! Mais euh, il fait quoi ? ‘Fin, c’est pas normal ce qu’il vient de faire, c’est pas juste sa présence qui fait ça. Finn n'a rien remarqué lui, mais moi oui, moi je le vois ça. Moritz à une telle influence ? Non, c’est pas de l’influence ça, on dirait le pouvoir qu’a maman sur moi quand elle veut que je fasse quelque chose après une dispute. Mais Moritz, c’est pas la mère de Finn !

Non, je, je n’aime pas ce mot mais je vais devoir l’utiliser. C’est… c’est pas naturel, c’est surnaturel. Moritz vient de faire un truc surnaturel. Et je l’ai remarqué. Ils continuent de parler de lapin, je ne savais pas qu’ils faisaient de l’élevage de lapins par ici. C’est curieux. Je, je sais pas quoi dire, bordel je suis figé sur place là. C’est quand même pas possible que le père Moritz, ce soit un… un… non non, faut pas s’emporter quand même. Je sais pas comment il a fait ça, après tout. Va falloir par contre que j’en discute avec lui. J’espère qu’il m’en voudra pas, mais je peux pas faire la poule et enterrer ma tête.

Il me fait des signes là. Des signes pour moi ou pour Finn ? C’est dans son dos, donc pour moi je dirais. J’espère que c’est rien de bizarre, et que c'est juste lui qui me fait signe de repartir. On va dire que c’est ça hein ? Ha, haha, oui ça doit être ça. Bordel il me fout les jetons maintenant. J'acquiesce de la tête, je marmonne un merci, et j’y vais.

Bon bah, je suis de retour à la place. Je vais voir où les autres se sont installés pour voir le feu. Je vais peut-être enfin rencontrer des gens normaux, qui sait. Punaise, si le Moritz il est comme ça, j’ai encore plus peur de rencontrer la prêtresse Sofia. Si le père Moritz et ma mère ont autant d'appréhension envers elle, il doit y avoir plus que simplement une question de personnalité. Ah, trouvé, ils sont là les autres, ça sent bon en plus, des tourtes ?
Pauvre Robin, il se passe des choses bizarres, on espère qu'il ne surinterprète pas les choses. :mrgreen:
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Re: [Robin] Un bon petit village

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

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Rédigé par Reinhard Faul, Assistant MJ


Robin pouvait voir les tourtes, les sentir, toutes proches. La plupart des villageois s’étaient rassemblé autour d’un bûcher débutant (un homme ivre allumait maladroitement des boules de mousse avec son briquet pour les balancer un peu partout), mais celle qui s’appelait sans doute Hanna tenait toujours son stand. Une femme entre deux âges, costaude, qui regardait vers le feu avec intérêt. Une table en bois était devant elle, avec posée dessus des fleurs, des branches de lierre, mais surtout de délicieuses tourtes qui n’avaient pas encore eu le temps de refroidir durant cette nuit d’été. On avait disposé des parts sur de grands morceaux d’écorce. Une graisse onctueuse et odorante coulait de la garniture à l’intérieur. Il suffisait à Robin de faire quelques pas pour…

Mais Herr Walten arrivait en trottinant laborieusement depuis l’intérieur du temple.

« Robin ! J’ai ta monnaie ! Ne bouge pas ! »

La politesse exigeait d’attendre le vieil homme, déjà essoufflé en quelques pas à cause de son âge et de son surpoids. Les tourtes attendraient. Le bourgmestre lui tendit quelques pièces de cuivre avec un grand sourire :

« Tu as parié n’est-ce pas ce pas ? C’est très bien ! Il faut que je te présente les autres prêtres ! »

Un adolescent affamé n’est pas très dur à comprendre. Le regard en coin de Robin n’échappa pas à Herr Walten :

« Oooooh, tu n’as pas eu ta part de tourte ? C’est intolérable ! HANNA ? HANNAAAA ! Donne une part au petit voyons ! »

La femme sursauta, se tourna vers Robin, et sans lui accorder une parole lui donna un énorme morceau de tourte avant de se tourner à nouveau vers le feu, en fronçant des sourcils cette fois. Son regard était clairement dirigé vers un homme saoul en grande conversation avec une femme très grande, très fine, avec une dentition plus digne d’un cheval que d’un être humain.

Mais Robin n’eut pas le temps de se pencher sur ces petites histoires de villageois, car le Bourgmestre lui tapotait déjà l’épaule pour l’inviter à le suivre :

« Viens ! Viens ! Tu mangeras en parlant, on ne fait pas de chichi ici ! Il faut que tu rencontres tes futurs collègues ! »

Vu la taille du village, ce n’était pas un immense voyage que d’aller jusqu’à l’intérieur de l’auberge, là où les notables se réunissaient assis confortablement au chaud et loin de la vulgarité d’une meute de paysans ivres. D’ailleurs, que pouvaient être les notables d’un petit patelin comme le Val-au-Cerf ? Le couple de meuniers qui tenait le seul moulin à quarante kilomètres à la ronde, quelques marchands importants, le forgeron, et bien sûr quatre prêtres et prêtresses assis d’un air digne dans un coin. Herr Walten se précipita sur eux :

« Regardez qui je vous ai ramené ! »

L’enthousiasme du vieillard n’était absolument pas contagieux. Trois hommes et une femme toisaient le jeune homme sans l’ombre d’un sourire. Ils étaient tous vêtus de la même façon, bien différentes de celle du Père Moritz. Ils portaient des robes qui n’étaient ni luxueuses ni neuves, mais bien coupées et propres. Quelques broderies décoraient les manches et le col. Les trois hommes semblaient à peu près du même âge que leur collègue, autour de la quarantaine, mais la femme était bien plus vieille… et dégageait une aura assez malveillante. Elle ne semblait pas apprécier la présence de Robin.

Ce fut un des trois hommes, celui qui avait une calvitie prononcée, qui prit la parole :

« C’est le petit d’Héléna c’est ça ? Sœur Sofia m’en avait parlé avant… avant ses problèmes de santé. »

L’homme examina son jeune collègue de haut en bas, puis poursuivit :

« Pour toi, je suis Frère Altenbach. Je ne me fatiguerai pas à retenir ton nom si tu es aussi crétin que les autres avant toi… »

Herr Walten intervint d’un ton indigné :

« Oh ! C’est si méchant !

- Oui mais c’est vrai. On a tout le temps des gamins qui se pointent en espérant feignanter, et j’ai appris à la longue que c’était plus rapide pour tout le monde de couper court à ce genre d’espoir. Notre ordre nous a confié des terres, et la responsabilité de ne pas abuser de notre statut. Dis-moi, « Frère », désires-tu nous rejoindre ou seulement trouver un endroit où on voudra de toi ? »
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Re: [Robin] Un bon petit village

Message par Robin Dampierre »

Ah, l’odeur des tourtes, enfin quelque chose de génial dans ce village ! Et donc elle c’est madame Hanna ? Oh mais, elles sont déjà préparées les tourtes… Bien posées là, facile d’accès, bon bah, je vais pas trop me gêner. Je vais pas bouffer les fleurs non plus, oh mais c’est qu’elle coule du gras en plus ces tourtes, de mieux en mieux. Allez, on se lance, au moins je n’aurais pas fait tout ce trajet pour finir le ventre vide, village de tarés là…

Rah mais, c’est pas possible, ils se donnent le mot pour me prendre de court ou quoi ? S’il est aussi assidu avec l’argent qu’il ne l’est avec le reste, il doit être le meilleur bourgmestre de tout le pays ! Bon, je vais pas le regarder trop méchamment, au moins c’est pas un obsédé de Streissen lui, je crois, enfin, j’espère. Bon, je prends les pièces de cuivre moi, et hop, dans la bourse.

« Oui, j’ai parié, ah, je peux les rencontrer maintenant ? Chouette, j’arrive. Merci pour la tourte Hanna. »

Je souris grandement à la dame, je fais gaffe à la tourte aussi, faut pas se vautrer maintenant. Malgré la taille impressionnante de celle-ci, elle ne fait pas le poids contre mon ventre ! Si je peux gagner contre trois poulets, c’est pas une tourte, mmh, sacrément bonne tourte, que mmmh, oui elle est bien. Ça valait le coup de venir ici, aucun regret. Une bien brave dame cette Hanna, elle mérite du respect et mmmh, plus de considération oui. Pourquoi elle regarde les deux autres là ? Oh, pas mes affaires, je vais pas la gêner, elle a du pain, enfin, des tourtes sur la planche. Ah, on y va, d’accord.

Mmmh, bon, au moins, je l’ai fini avant d’entrer à l’auberge. Bon, je vais m’essuyer les doigts avec la langue, on y verra que du feu. Hop, sur l’arrière des braies, et on en parle plus. Allez, voyons voir cette auberge. Ah, c’est calme par ici, c’est pas mal non plus, voir un mec torché tenté d’allumer un feu, c’est rigolo deux instants mais faut pas exagérer. Alors, ces fameux notables, oh bah oui, du grand classique, rien à redire, et les prêtres et prêtresses…

Bon, ils sont quatre, c’est pas mal, oui, c’est même bien. Avec Moritz, ça fait donc cinq, avec Sofia, six, et moi, donc sept. Respectable. Walten est motivé dis-donc ! Et mais me met pas la pression comme ça, non mais oh. Il leur saute dessus presque. Ah, ils sont froids quand même, pas très sympathique de leur part, pas de chichi qu’il disait l’autre. Sacrés habits, ils doivent pas travailler souvent en extérieur eux, probablement plus dans l’administration et la gestion des terres, il en faut, c’est bien. Pourquoi elle me regarde comme ça la vieille ? M’enfin, j’ai rien fait et elle me regarde comme si je lui avais fait tomber un esprit mauvais sur la tête. Et les autres sont vieux aussi, ils n'ont vraiment eux que des problèmes avec les jeunes ma parole. C’est dingue quand même d’être autant emmerdé par un truc qui s’est passé il y a dix ans. Bon, on commence par monsieur chauve, il est taré monsieur chauve ou pas ? Ah, il connaît ma mère, tant mieux, ça rend les choses plus simples.

Frère Altenbach, d’accord. Mais, pourquoi il me parle comme ça ? Mais, mais, roh c’est pas possible, ils ont vraiment tous, TOUS, un grain dans ce coin. C’est pas un village mais un asile Shalléen, c’est ça ? Je me suis trompé d’adresse, je ne suis pas à Val-au-Cerf mais à Val-au-Fous oui ! Il me connait même pas, et il me, mais, m’enfin ! C’est pas être méchant, il me prend juste pour un con en fait, pourquoi ? Je suis jeune donc comme les autres…

Attends, une seconde. Je comprends, rah bon sang, du calme Robin, du calme. Faut être di-plo-mate ici.

« Je désire apprendre et m’améliorer. On apprend pas en faisant rien. D’ailleurs, si vous aimez le vrai, je vais me permettre de partager le mien hein. Depuis que je suis arrivé ici, pas UN seul instant ne s'est passé, sans que j’entende la même chose encore et encore. Streissen.

Bah j’en ai ma claque. Oui vous avez eu des problèmes à cause de cette situation. Oui vous, prêtre ou non, avez perdu des jeunes qui se sont barrés à cause de ça. Et ça se voit, pas une seule personne que j’ai croisée à mon âge. J’aime pas être comparé à d’autres, car je suis moi et eux sont eux. S’ils étaient des “crétins” et qu’ils se sont barrés à cause de ça, soit. Moi je suis là, ici pour un but clair.

Je suis ici pour apprendre, continuer ma formation, et progresser, encore et encore. Je le souhaite, ma mère le souhaite. Quand on apprend à cuisiner, on cuisine. Quand on apprend à forger, on forge. Bien entendu que je suis ici pour vous rejoindre, comment apprendre autrement ? Si ça ne répond pas à votre question… et bah, frère Altenbach, je crains qu’en ce monde, rien ne puisse y répondre.


Moi, je m’appelle Robin, Robin Dampierre. Appelez-moi Robin, ou Rob, sauf si vous pensez que je mérite de m’appeler Frère Robin. »

Je me tiens droit, fièrement, les bras croisés là. Et je te regarde sans interruption, monsieur le prêtre chauve. Je suis pas intimidant, mais ça veut pas dire que je peux pas essayer autant que possible de transpirer de la confiance. Si vous voulez jouer au taré, d’accord, mais moi je vais pas me laisser marcher dessus alors que je suis tout sauf en tort.
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Re: [Robin] Un bon petit village

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

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Frère Altenbach avait la tête de quelqu’un qui venait de lécher un citron, sauf qu’aucun agrume n’était présent sur la table. Visiblement, les paroles de Robin lui déplaisaient beaucoup, bien que le jeune homme n’ait fait que répondre sur le même ton que celui sur lequel on lui avait parlé. Néanmoins, avant que le prêtre méprisant ait eu le temps de reprendre la parole, un de ses collègues posa une main sur son épaule en un geste d’apaisement. Il s’agissait d’un homme au faciès curieux : d’un part il était visiblement d’origine étrangère, la peau brune et les yeux bridés, une excentricité dans un village où la mobilité sociale au cours d’une vie était en moyenne d’une vingtaine de kilomètres, et d’autre part il avait une énorme balafre qui lui traversait le visage. Elle allait de son œil à sa bouche en passant par une de ses narines, qu’elle avait fort malmenée. C’était visiblement l’œuvre d’une épée. Pourtant, il était habillé comme ses trois autres collègues et personne ne semblait surpris de le voir là. Il calma même frère Altenbach avec quelques paroles (il avait un accent étranger assez prononcé, visiblement les « r » du Reikspielt lui causaient beaucoup de soucis) :

« Oh allez Alt, ne t’énerve pas. Comment veux-tu que le jeune homme ne soit pas sur la défensive quand tu t’adresses à lui comme un criminel ? Hmmm ? »

L’homme avait un accent mais parlait avec un niveau de langue impeccable, ne butant sur aucun mot. Sa voix était agréable et il semblait avoir l’habitude de parler en public. Il avait visiblement de l’influence sur son collègue, qui haussa les épaules d’un air de dire « t’as pas tort dans le fond », et s’adressa à Robin :

« Je suis frère Norka. Excuse la brusquerie de mon collègue. Frère Moritz nous a présenté les trois derniers hmm… candidats, dirons-nous, à ton poste, et ils n’étaient pas fameux. Le dernier en date s’est senti en droit de partir avec la caisse du Grand Marché de Longingbrück et la récolte personnelle de… plantes médicinales, disons, de frère Moritz. Il était bien chagrin, d’ailleurs. Mais bref. »

L’homme observa Robin, l’air de l’évaluer. Sembla réfléchir. Puis reprit :

« Mais c’est amusant que tu parles de Streissen. Figure-toi que nous en parlions pas plus tard qu’hier. Frère Altenbach n’était pas dans la région au moment des événements, et moi-même ne suis arrivé ici qu’il y a six mois, alors nous sommes dans la même situation que toi, obligé d’écouter les potins et tirer un tableau imparfait des événements. »

Frère Norka eu un sourire carnassier, il prenait visiblement plaisir à sa vanne élaborée, mais savait ne pas abuser des bonnes choses. Il passa au sujet suivant :

« Donc, comme tu l’auras deviné, nous quatre sommes des prêtres de Taal et Rhya affectés au Val-au-Cerf. Notre collègue ici présente s’appelle sœur Stolz. Sa grande expérience est très appréciable, ainsi que son carnet mondain. C’est une très lointaine cousine de la Grande-Comtesse, j’espère que tu connais bien tes manières à table. »

La vieille dame rendit un regard empreint de malveillance à Robin. Elle était très âgée, les cheveux intégralement blancs (elle commençait même à en perdre un peu sur le sommet du crâne) et des taches de vieillesse sur le front. Elle était visiblement en train de déguster une soupe aux champignons, un spectacle qui n’était pas pour les âmes sensibles quand l’artiste faisait des bruits de succions absolument répugnants pour venir à bout d’un cèpe particulièrement coriace. On voyait à sa peau pendante autour des lèvres qu’il lui manquait pas mal de dents. Elle ne dit pas bonjour à Robin, ne lui rendit aucune politesse, se contentant d’observer le nouveau venu avec méfiance. Frère Norka n’en tint aucun compte et poursuivit :

« Et voici frère Engelmann. Ne fais pas attention à lui, laisse le tranquille, c’est tout ce que je te demanderai. »

Le dernier prêtre mentionné avait l’air… malade. Les yeux profondément cernés, le teint pâle, il regardait dans le lointain sans se préoccuper de Robin. Il ne semblait pas du tout écouter la conversation, en fait.
Jet Sixième Sens : Réussi

CET HOMME EST MALADE. IL VA MOURIR. CETTE NUIT !

(Je te laisse jouer comment tu veux recevoir ce message étrange et mystique. Si tu n’as pas d’idée je m’en occuperai).

Jet Endurance : Réussi
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Re: [Robin] Un bon petit village

Message par Robin Dampierre »

Au moins ça c’est dit, je vais pas le laisser me rentrer dedans sans rien faire, et s'il est pas content, tant pis pour lui. S’il doit s’arracher les cheveux, enfin, ceux qu’il a encore, et beh ainsi soit-il. Tiens, je l’avais pas remarqué lui et sa cicatrice. Ça doit faire mal une telle balafre, j’espère qu’il en souffre plus maintenant. Je me demande bien d’où il vient, l’Ostland peut-être ? Boarf, quelle importance, il est déjà plus sympathique que frère Altenbach. Il parle bien d’ailleurs, il a euh, comment papa disait ça déjà ? Ah ouais, il a le bon mot.

Ils ont eu d’autres candidats ? Et ils se sont tous barrés ? M’enfin, ils sont insupportables ou quoi ? Que quelques jeunes se tirent, d’accord, que presque tous se barrent, et que ceux qui viennent après restent pas… Ils foutent du purin dans la soupe ou bien ? Roh zut, j’ai pouffé de rire en imaginant le frère Moritz être triste sans sa fumette. Il doit être comme un chat qu’on réveille pendant la sieste hehe.

Ah bah je le savais ! Eux-mêmes ils arrêtent pas avec Streissen, et, hein ? Comment ça ils… ils sont comme moi ? Perdu et ennuyé ? Ah bon ? Bon bah faut croire que ça fait le même effet, ça explique le vieux, euh, c’est quoi son nom ? Le vieux Finn, il doit être bien perdu lui aussi. Je comprends pas pourquoi Norka sourit, je dois pas avoir compris quelque chose, tant pis.

Soeur Stolz donc. Elle est encore en vie ? Quelle force à son âge, elle doit avoir l’âge pour être mon arrière-grand-mère. Je comprends pas pourquoi elle me regarde comme ça. Elle doit pas aimer les jeunes hommes comme moi, je devine. Elle est de sang bleu donc ? Très haut en plus, la Grande Comtesse, c’est pas rien comme lien familial. Elle mange normalement, pour son temps en tout cas. Un carnet ? Ça doit être là-dedans qu’ils ont tiré les tableaux et les potins, sûrement. Mes manières à table ? Euh, genre, comment on mange ? Bah, avec mes mains et des trucs, on fait ça autrement maintenant ? Meh, pas important je présume.

Frère Engelmann, c’est un joli nom ça, très beau pour un prêtre. Il va pas bien, le pauvre. Il ressemble plus à un prêtre de Morr que de Rhya et Taal. Il doit mal dormir pour être dans un tel état. Il n'écoute même pas, il doit être dans ses pensées. Je me gratte la tête, je me demande bien pourquoi.


CET HOMME EST MALADE. IL VA MOURIR. CETTE NUIT !


Hein ? Qui a dit ça ? Je me retourne, ça venait de derrière moi mais, mais y’a personne ??! Bordel, mais qui a dit ça ? Jamais entendu une voix comme ça. Je regarde de gauche à droite, mais rien n’est là. Pas possible mais, mais comment ça il va mourir cette nuit ? Malade ? Engelmann ? Mais, comment ? Je, je, rah mais ça n’a aucun sens. Je, du calme, du calme bon sang de bonsoir.

Je me retourne, roh ils me regardent tous, je dois avoir l’air si con, euh, ah je sais.

« Ah euh, j’avais cru entendre quelque chose, excusez-moi, ça doit être euh… la fatigue, ouais, ça doit être ça. »

Je suis pas rassuré, et ils me regardent tous, donc je le suis encore moins, donc ils me regardent encore plus. Si on entend des trucs comme ça par ici, pas étonnant que les jeunes ont tous pris la sortie Bretonnienne, ils sont pas net par ici, vraiment pas. Entre Moritz qui fait des choses pas très naturelles, et ça, il y a de quoi faire appel à… non non, quand même pas, mais euh, faire appel à un prêtre ! Ah, c’est vrai, bon bah euh, fait chier.

Pourquoi j’ai entendu ça surtout ? Je sens des odeurs bizarres, j’entends des voix qui ne sont pas là. Je vais commencer à me demander si je deviens fou.

« D’accord, frère Norka, euh, je crois que je comprends pourquoi vous me dites ça. »

Je me touche le nez avec mon pouce, que dire d’autre, je suis toujours pas rassuré, et je dois avoir l’air livide.

« Bon euh, je crois que vous allez un peu réfléchir et euh, on se retrouve au feu de l’effigie de paille alors ? Ouais, on va faire ça je pense, bonne soirée, et bon appétit sœur Stolz. »

Je tourne les talons et je me dirige vers la sortie.
Lien fiche : https://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.p ... _dampierre
Caractéristiques : FOR 10 / END 11 / HAB 8 / CHAR 9 / INT 9 / INI 8 / ATT 8 / PAR 8 / TIR 8 / NA 1 / PV 65/65

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