[Hog] Le mauvais voleur

L'une des plus riches provinces de l'Empire grâce à ses célèbres chevaux. Les armées d'Averland sont fameuses pour leurs uniformes richement décorés. Bien que le dernier des Comtes Electeurs d'Averland, Marius Leitdorf, soit mort et que nul descendant n'ait été désigné, Averheim n'en reste pas moins la capitale.

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[MJ] Le Grand Duc
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[Hog] Le mauvais voleur

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Cela faisait plusieurs heures qu'ils croupissaient dans la prison sale de l'hôtel de ville de Streissen. Hog était assit sur la paille souillée dans un angle, Ania grelottant de froid contre lui. De l'autre côté de la pièce, sur le banc, se tenait l'un des deux malfrats qui avaient prit la fille du halfling en otage. Il se massait le front, les yeux rivés sur le sol crasseux, et ne semblaient se faire aucune illusion sur le sort qui les attendaient tous.

Bien entendu, Hog s'était fait attraper. Pourtant, le cambriolage avait relativement bien commencé. Faisant fi de sa peur et poussé par l'amour qu'il avait pour sa fille, le halfling avait réussi à duper les gardes de la famille Keller et à entrer dans le manoir à la faveur de la nuit par la porte des serviteurs. Toute la maisonnée semblait assoupie et l'apprenti voleur déambulait dans les vastes pièces au mobilier de luxe en essayant de faire le moins de bruit possible. Il réussi même à s'introduire dans la chambre du bourgmestre Sigismund Keller et à ouvrir tout doucement le coffret sur la table de chevet. Le gros bourgeois et sa femme ronflaient comme des morses et ne s'aperçurent de rien. Hog s'empara délicatement du collier tant convoité et le glissa dans sa bourse avant de prendre ses jambes à son cou. C'était sans compter sur le tapis kislévite qui décorait le haut des escaliers. Les larges pieds du halfling se prirent dedans et il dégringola les marches, faisant tomber trois chandeliers en argent massif au passage. Le vacarme éveilla les chiens de garde qui dormaient dans le hall d'entrée qui se mirent à aboyer comme des démons avant de se jeter sur le pauvre bougre sonné par sa chute. A peine une heure plus tard, il était jeté sans ménagement dans la cellule de l'hôtel de ville, bientôt rejoint par sa fille et les deux lascars qui eux étaient bien connu des gardes provinciaux et qui attendaient patiemment leur pigeon à la taverne avec leur otage, comme si de rien n'était. A la vue de la potence que les gardes avaient rapidement monté dans la cour, s'en prendre à la propriété d'un bourgmestre riche et colérique se révélait être une très mauvaise idée.

Un craquement sec retentit depuis la fenêtre qui donnait sur la cour de la caserne et l'ombre d'un homme fraîchement pendu se projeta à travers les barreaux de la fenêtre, s'étirant contre le mur de la cellule. Ania écarquilla les yeux en voyant le corps se balancer à la lueur des lunes jumelles et se blottit encore plus fort contre son père, pleurant en silence. Leur partenaire de cellule leva la tête d'un mouvement las et regarda le corps de son compère se convulser une dernière fois avant de s'immobiliser pour de bon, puis reprit sa position prostrée sans un bruit, certain de son avenir funeste et très prochain. En effet, alors qu'on coupait la corde de la potence dans la cour, la porte des geôles s'ouvrit avec un grincement sinistre en faisant entrer un courant d'air glacé. Deux gardes ruraux armés de hallebardes descendirent les quelques marches et vinrent ouvrir la porte de la cellule des trois condamnés. L'un d'eux baissa la pointe de son arme vers l'homme assit sur le banc.


- "A ton tour, ordure." lâcha-t-il avec un rictus mauvais tandis que son comparse s'approcha pour menotter le pauvre bougre et le forcer à se relever. Se dernier n'offrit aucune résistance et jeta un regard vers Hog et sa fille, impassible et résigné.

- "Si tu avais réussi, on serai déjà dans les Principautés à boire jusqu'à plus soif à l'heure qu'il est. Puissent les dieux te maudire, demi-portion". dit-il en crachant sur le sol. Le garde lui colla un coup de pied pour le faire avancer. Les deux hommes d'armes l'encadraient de près et l'escortèrent à l'extérieur en refermant la porte de la prison derrière eux.

Hog et Ania se retrouvèrent seuls avec les rats qui rasaient les murs de la cellule, dans le silence interrompu par moment par l'eau qui gouttait lentement du plafond. La corde craqua à nouveau dans la cour, et une nouvelle ombre rectiligne dansa quelques instants sur le mur face à la fenêtre, avant que les gardes ruraux ne détachent le pendu. Ania éclata en sanglots pour de bon.


Les minutes s'étiraient et semblaient interminables jusqu'à ce que le grincement tant redouté de la porte des geôles se fasse entendre. Hog et Ania, les yeux embués de larmes, regardèrent les deux hallebardier descendre les marches en les fixant d'un air sombre. Étrangement, ils se contentèrent de se poster en faction devant la grille de la cellule. Ne venaient-ils par chercher le halfling pour le pendre haut et court ? Une grande ombre fît son entrée dans la prison, encadrée par une immense cape. L'homme descendit les quelques marches et vint se placer entre les gardes, avant de retirer son capuchon d'un geste lent et d'ouvrir largement sa cape. Jamais Hog n'avait vu d'humain -si tant est que c'était un humain- vêtu de la sorte. L'étrange personnage portait tout d'abord une coiffe ronde et haute, ornée d'un grenat qui soutenait lui même une longue plume pourpre. Une sorte de voile tombait sur des épaulières en cuir rigide d'où glissait une longue et ample robe bordeaux, pleine de plis et de replis. Cet accoutrement se terminait sur une paire de chaussures en cuir martelé avec raffinement, dont le bout pointu était légèrement recourbé. L'homme regardait Hog et sa fille avec un petit sourire, son visage au teint basané et à la barbe parfaitement taillée éclairés par la lueur des torches des geôles. Il croisa ses mains ornées de bagues et de pierreries avant de s'incliner profondément et de s'adresser directement aux deux prévenus à travers la grille de leur cellule.

- "Salam aleikoum, semi-homme." dit-il avec un sourire avenant. "Alors que ma suite et moi faisions halte dans cette charmante bourgade pour la nuit, il est venu à mon attention que la garde provinciale, bénie soit-elle, avait mit la main sur un voleur qui tentait de s'en prendre aux biens de ce cher bourgmestre, sire Sigismund Keller." Il marqua une pause en observant Hog et sa fille. Son sourire ne le quittait pas, et le halfling ne savait pas s'il était bienveillant ou s'il s'amusait simplement de son sort. "Là d'où je viens, un tel acte ne t'aurai coûté qu'une main, et je trouve que la mort est un châtiment bien sévère pour un acte aussi insignifiant. Hélas, je ne suis qu'un humble voyageur et je n'ai pas mon mot à dire concernant les lois de cette contrée." Le riekspiel qu'il employait était parfait et sans accent, plus pur que celui parlé dans le Moot. Il prit soudainement un air étonné. "Excusez mes manières, j'en ai oublié de me présenter. Je suis Abdelhamad Ibn Al-Thani, vizir du grand émir de Copher, Nayef ben Abdelaziz ben Abderrahmane Ghiyath ad-Din Suleyman, qu'Ormazd bénisse son nom. Je suis l'ambassadeur de mon bon seigneur auprès de l'empereur Karl Frantz, à Altdorf, mais la santé déclinante de mon glorieux émir me force à rentrer en Arabie avec mes gens." Abdelhamad, puisque c'était son nom, marqua une nouvelle pause et sourit. "Mais j'imagine que les questions d'état ne te préoccupent pas, toi à qui on doit passer la corde au cou dans quelques minutes ... Ormazd lui même, loué soit sa grandeur, a dû me placer sur ta route, car je peux t'aider. Vois-tu, la fille aînée de mon seigneur Nayef a été bénie par les cieux et porte en elle l'héritier de l'émirat, de sang plein et de haute lignée. Tu ne dois pas être sans savoir que lorsqu'une femme porte un enfant en son sein, des envies inattendues et impérieuse se dévoilent à elle. La princesse Assa a donc exprimé à plusieurs reprises son désir d'avoir un cuisinier halfling, dont les aptitudes sont connues et reconnues dans tout le Vieux Monde. Seulement, vos semblables sont une denrée rare sous nos latitudes." Il laissa passer encore quelques secondes, comme pour voir si Hog saisissait ce qu'il proposait.
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Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Hog Haute-Colline
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Re: [Hog] Le mauvais voleur

Message par Hog Haute-Colline »

On dit que les halflings possèdent ce don naturel pour la chance et malgré les épreuves qu’il avait vécues jusqu’ici, Hog croyait fermement à cette aptitude non officielle associée à son peuple. Toutefois, se retrouver derrière les barreaux d’une cellule, ayant pour seule fenêtre une ouverture bloquée par d’autres barreaux et donnant la vue sur la potence, qui serait très certainement sienne, le faisait douté de cette faculté si mystique. À ses côtés se trouvait sa fille Ania qu’il observait avec une moue un peu triste.

Il s’en voulait amèrement de l’avoir embarqué dans cette aventure, pestant intérieurement contre son côté borné et fier ayant fait en sorte qu’après la mort de sa femme, il n’avait pas voulu confier la petite à sa belle-mère comme elle lui avait demandé alors qu’il s’apprêtait à partir à l’aventure. Les voyages formeront son caractère et lui permettront d’apprendre de nombreuses choses sur le monde avait-il dit. Un halfling aventurier… Quelle sottise! Qu’il regrettait la chaleur et le confort de son foyer en ce moment, d’autant plus que la garde venait à peine de partir avec le deuxième malfrat l’ayant forcé à agir contre sa nature. Bien évidemment, il ignora totalement les insultes de ce dernier trop occuper à se troubler l’esprit par lui-même.

Si seulement sa fille était demeurée au Mootland. Il y repensait à nouveau. Rien de tout ça ne serait arrivé, ou du moins les conséquences auraient-elles été bien moins importantes, car en ce moment ce n’était pas seulement sa vie qui était en jeu, mais également celle de sa fille, son bien le plus précieux dans ce monde chaotique. En tentant d’effectuer l’impossible, en faisant outrage à ses propres lignes de conduite afin de la sauver, il avait fini par la sacrifier elle aussi. Il faisait un bien piètre père. Il passa son bras autour des épaules de la jeune halfling, tentant de la réconforter de son mieux tandis que le deuxième bandit se retrouvait la corde au cou.

Leur tour viendrait bien assez rapidement. La déception se mêlait à la crainte pour cet être si particulier de son espèce. Non pas la déception d’avoir échoué dans son rôle de père, mais plutôt la tristesse de savoir que l’ouvrage d’une vie serait très certainement oublié dans ce cachot sombre et humide. Les Recettes de Haute-Colline ne connaîtraient jamais leur heure de gloire, la base même de cette entreprise, de ce voyage, sombrerait dans le néant. Aujourd’hui, il perdait tout ce qui lui importait, à cause de ces stupides préjugés. La chance de son peuple, les aptitudes pour le vol et la subtilité des siens… Que des mensonges pourrissant sa vie. Jusqu’à une arrivée impromptue qui allait lui redonner espoir dans la chance légendaire associée à son peuple.

Un homme comme il n’en avait jamais vu jusqu’ici, éveillant sa curiosité si présente dans sa petite personne, celle-là même ayant fait de lui, d’après ses propos, le premier explorateur culinaire du vieux monde. D’autres explorateurs avaient avant lui entrepris de longs voyages. Des cartographes émérites qui avaient défini de nouvelles routes commerciales, trouvé des contrées jusqu’alors inconnues, que l’on pense à la Lustrie ou la lointaine Cathay. D’autres encore, avaient arpenté les terres afin de faire des rapports précis sur la géologie, la géographie, développant d’autres types de carte. Pour Hog l’exploration était bien différente. Un autre type de relevé, plus… gustatif.

Pour en revenir à notre homme, il disait provenir des terres du Sud, L’Arabie. Une contrée que notre explorateur avait espéré voir un jour afin de poursuivre ses recherches. Bien évidemment, c’était avant l’évènement fâcheux dans lequel il se trouvait. Point que soulevait justement cet homme au nom long et compliquer, servant un seigneur au nom encore plus long et compliqué. Abdelhamad Ibn Al-Thani. L’homme que la chance avait mis sur sa route, ou peut-être était-ce Esméralda, bien que malgré le sérieux de sa situation, Hog n’avait même pas songé à lui adresser une prière. Cet homme était à la recherche d’un chef halfling pour la fille aînée de son maître qui était enceinte. Une opportunité qu’on lui offrait sur un plateau d’argent, faisant bondir le futur pendu de son banc. Ses courts pieds franchirent rapidement l’espace le séparant de son interlocuteur, offrant un grand sourire à ce dernier, avant de s’incliner dans une révérence un peu maladroite.


-Mon seigneur, la chance vous sourit en effet, vous avez devant vous l’un des plus grands chefs qui soit dans la région. Avant de m’être fait sournoisement forcer la main pour effectuer un crime dont je ne suis aucunement fier, les malandrins qui pendent à la potence ayant kidnappé ma fille que vous voyez là-bas pour me forcer à travailler pour eux, j’offrais mes services aux nobles locaux pour l’élaboration de banquet et de repas. La cuisine, fait parti de mes forces je dois l’avouer, je suis moi-même l’auteur d’un ouvrage culinaire qui je l’espère deviendra célèbre un jour. Bien évidemment, si je ne termine pas au bout d’une corde.

Se vendre pour sortir de ce cachot, rejoindre l’Arabie afin d’y cuisiner et potentiellement pouvoir poursuivre ses explorations afin de peaufiner son œuvre, voilà qui galvanisait le petit être, jusqu’à ce qu’il réalise un point non négligeable dans cette situation, sa fille. Son visage se tourna vers la petite, toujours apeuré qui était encore assise sur le banc de bois dans cette cellule sombre. Son regard revenant rapidement vers l’homme devant lui.

-Je vous offrirait avec joie mes services, si vous les acceptez. J’aurais toutefois une petite requête, bien que ma position actuelle rende les négociations bien futiles. J’aurai besoin de ma fille pour m’assister dans mon entreprise, tout grand chef à besoin d’un marmiton.

Ne sachant pas trop comment réagirait son homologue de grande taille, il eut un petit rictus renfrogner, pilant sur son orgueil avant d’ajouter à voix basse afin d’éviter d’être entendu par la gamine.

Si cette offre ne vous plait pas, vous pourriez toujours m’assurer qu’elle regagne le Mootland ou ma belle-famille pourrait s’occuper d’elle et je viendrai avec vous.

L’idée d’abandonner sa fille ne lui plaisait pas du tout. L'idée de la voir grandir au sein de sa belle-famille lui plaisait encore moins, mais si c’est ce qui était nécessaire afin de préserver la vie de la petite, il était prêt à prendre ce sacrifice. Après tout, la chance Halfling existait-elle réellement.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 24 févr. 2015, 17:58, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total : 6 xps
Hog Haute-Colline, Voie de l'explorateur
Profil: For 7 | End 7 | Hab 12 | Cha 9 | Int 8 | Ini 9 | Att 8 | Par 7 | Tir 10 | NA 1 | PV 45/45
Lien Fiche personnage: Hog Haute-Colline
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Objets: Livre de Recette Haute-Colline, Outils de Boucher, Outils de Cuisine

Arme et Armures: Arc Court 26+1d8 dégâts // Dague 12+1d6 dégâts, 6 parade //


Compétences:

Générale:

• Géographie: Votre personnage a une connaissance considérable de la géographie de sa région natale et une bonne idée de la géographie des parties connues du monde (rivière, montagne, ville etc.,) Le MJ décide du bonus, du malus et de la précision des renseignements obtenues.

• CUISINE: Votre personnage sait préparer une quantité de plats, juger de la qualité des ingrédients et de la finition du produit. Il a également un bonus de +1 pour déceler de la drogue ou du poison dans de la nourriture sans toutefois pouvoir identifier leur nature

• Connaissance végétale: Votre personnage sait reconnaître les différentes variétés végétales (plantes, fleurs, arbres etc.). Il en connait leurs propriétés, les périodes de récolte (jours, années, circonstances spéciales). Sur un test réussi, il sait déterminer les endroits possibles où les trouver.

• Chasse: Votre personnage maitrise les techniques de chasse, connait les habitudes et comportements des animaux et sait déterminer les lieux ou les débusquer. Il peut ajouter un bonus de +1 lors de ses tentatives de prise de gibier.

• Alphabétisation: Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde (Bretonnien, Tiléen, Estalien, etc.,) si bien entendu il comprend ce langage (pour cela, il devra posséder la compétence «langue étrangère» pour ce langage.


Résistances:

• RESISTANCE A LA MAGIE (2): Votre personnage est particulièrement résistant aux effets de la magie. Contre les sorts de dégâts, son endurance est multipliée par le nombre de point qu'il possède dans cette compétence. En cas de test à effectuer sous une caractéristique pour résister aux effet de la magie, il peut faire autant d'essai qu'il a de point dans cette caractéristique.

• Survie en milieu hostile: Il peut ajouter un bonus de +1 sur tous ses tests lorsqu'il se retrouve dans un environnement hostile. Il est également capable de trouver de la nourriture (de base, pas forcément appétissante) alors que rien ne semble disponible

• CHANCE: Votre personnage est ce que l'on dit populairement comme “né sous une bonne étoile”. Pour mettre en lumière cet état de fait, il peut ajouter ou soustraire +/- 1 à tous les tests et jets de dés qui s'appliquent à lui ou qui résolvent des actions le concernant (Ce modificateur peut être appliqué à un jet de dé, après que le résultat soit connu, afin de pouvoir transformer un échec en réussite. Cependant, votre personnage ne peut utiliser cette compétence qu’un certain nombre de fois par jour. La première fois qu'il y fait appel, dans une journée de jeu, le MJ doit faire un jet secret de 1D3. Le résultat de ce jet représente le nombre de “coup de chance” que votre personnage pourra connaître dans cette journée.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Hog] Le mauvais voleur

Message par [MJ] Le Grand Duc »

- "Une requête ?" demanda le vizir avec un regard amusé. Il sourit et observa le halfling et sa fille en se lissant la barbe. "Voilà qui est courageux. Accordé. Ta fille viendra avec nous." Il se retourna vers l'un des gardes. "Veuillez ouvrir cette cellule et rendre leurs effets personnels à ces gens. Il va sans dire que j'ai l'accord du bourgmeste Sigismund Keller, il serai donc mal avisé que vous me désobéissiez." lui dit-il sur un ton mielleux. Hog préféra ne pas connaître les tractations qui avaient eu lieu entre Abdelhamad et Keller, mais le vizir était visiblement quelqu'un de très influent, même si loin de sa terre natale.

Le hallebardier hésita une seconde et jeta un regard à son comparse, mais il céda sous le regard insistant de l'Arabien et s'avança pour ouvrir la grille, avant de disparaître dans la réserve et de revenir avec le sac de voyage de Hog ainsi que sa dague, son arc et son carquois. Il les tendit au halfling à contrecoeur et s'écarta du passage avec un grognement réprobateur. Abdelhamad inclina la tête avec un sourire en guise de remerciement et fit un ample geste de sa large manche en direction de la sortie.

- "Vous voilà libres, semi-hommes. Veuillez me suivre, je vous prie." dit-il avant d'ouvrir le pas et de remonter les marches qui sortaient de la prison, Hog et sa fille sur les talons.

La nuit était fraîche et les lunes jumelles éclairaient la cour de la caserne dans laquelle était encore dressée la sinistre potence. Six gardes attendaient le vizir à la sortie de la prison. Hog n'avait jamais vu de telles tenues : leurs cuirasses étaient en écailles de métal, leurs casques pointus et décorés et leurs visages étaient camouflés jusqu'aux yeux par de longs foulards couleur crème. Leurs bottes rehaussées de plaques de fer brillant terminaient par un bout pointu, comme celles du vizir. Quand à leur armement, ils portaient chacun une lance et un étrange bouclier rond et gravé de croissants de lunes, et une sorte d'épée courbe à tranchant unique pendait à leur ceinture. Ils encadrèrent Adbelhamad et les deux halfling sans un mot et les escortèrent à l'extérieur de la caserne.

La petite troupe se retrouva sur la place principale de Streissen que Hog reconnu sans problème, à la différence qu'un énorme convoi se trouvait là, au bout milieu de la nuit. Il y avait pas moins de dix charrettes alignées les unes derrière les autres, chacune tirée par quatre chevaux solides. Certaines possédaient un toit en toile et devaient servir à transporter les gens du vizir, tandis que d'autres étaient simplement recouvertes d'une bâche et devaient contenir ses effets personnels. Plusieurs mules de bât faisaient également partie du convoi, croulant sous les coffres et les malles amarrées à leur dos. L'escorte, imposante, était quant à elle composée d'une quarantaine de soldats en armes. La plupart portaient le même équipement que les gardes du vizir et il y avait même quelques cavaliers, montés sur des coursiers comme Hog n'en avait jamais vu. Ces chevaux étaient élancés, fins et gracieux, avec une tête haute, fière et incurvée et une queue redressée telle un panache. Leur harnachement était décoré de croissants de lune martelés à même le cuir et leurs cavaliers semblaient d'une agilité et d'une souplesse innée tant ils paraissaient en osmose avec leurs montures. Parmi ces hommes exotiques, Hog distingua aussi une dizaine de soldats impériaux, probablement des mercenaires ou une unité détachée pour escorter le vizir et sa suite jusqu'aux frontière de l'Empire. La scène était éclairée par les torches que portaient certains des soldats, ce qui donnait une atmosphère presque irréelle, comme si c'était là un simple décor, une mise en scène.


Un serviteur enrubanné et à la même teinte de peau que le vizir s'approcha de ce dernier en tenant la bride d'un de ces magnifiques chevaux d'un blanc immaculé. Il s'inclina bien bas, prononça quelques phrases dans un langage que Hog ne comprit pas et se mit à quatre pattes à côté du cheval. Le vizir s'avança, posa un pied sur le dos du serviteur et s'en servit comme d'un escabeau pour monter en selle sans difficulté. Il saisit les rennes d'un geste souple et le cheval frappa des sabots en poussant un hennissement.

- "Nous allons couper vers le sud et rejoindre le court du Haut-Reik avant de traverser le Col du Feu Noir pour enfin se rendre à Barak Varr, le port des nains. De là, mon navire nous portera jusqu'à Copher, si Omarzd nous l'accorde !" lança-t-il à Hog avant de diriger sa monture vers la tête du convoi. Cinq des gardes de son escorte le suivirent, tandis que le dernier fit signe à Hog et à sa fille de le suivre et les dirigea vers l'une des charrettes couvertes. Il les aida à monter, leur dit quelque chose que le halfling ne comprit pas, et s'en alla.

Un simple brasero éclairait l'intérieur de la charrette, où deux bancs se faisaient face à face. Quatre hommes, des vieillards, et une femme se trouvaient là. C'était visiblement des arabiens, comme en témoignaient leurs accoutrements et leurs magnifiques turbans colorés. Ils observaient les semi-hommes avec curiosité. La femme portait un magnifique châle rose et brodé d'étoiles d'argent, ainsi qu'une sorte de tatouage marrons sur le visage. Elle tapota la place libre à côté d'elle et s'adressa aux halfling dans la même langue que Hog était incapable de comprendre pour l'instant. A l'extérieur, un ordre claqua et le convoi se mit en branle.
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Re: [Hog] Le mauvais voleur

Message par Hog Haute-Colline »

Sauvé. Il y a quelques heures le halfling n’aurait certainement pas cru en ses chances de survie, encore moins lorsque le second bandit se retrouva pendu haut et court, pourtant, la chance lui avait bel et bien souri. Partir à l’aventure vers l’Arabie avait quelque chose de fort excitant tout en étant quelque peu troublant. Mais avait-il réellement le choix? Sa vie était maintenant entre les mains de cet étranger qu’il remercia chaleureusement surtout lorsqu’il accepta de prendre avec lui sa fille.

-Mon seigneur est trop bon. Merci. Sachez qu’Hog Haute-Colline et sa fille Ania vous seront éternellement reconnaissant.

Il se tourna ensuite vers sa fille étirant son bras dans sa direction afin qu’elle vienne le rejoindre. La gamine ne se fit pas prier, le traumatisme de s’être retrouvé dans ce cachot était grand, mais la joie de pouvoir en sortir, indemne, avec son père était bien plus grande. Elle ne réalisait certainement pas l’ampleur du voyage, toute souriante qu’elle était. L’insouciance de la jeunesse. Hog l’enlaça, heureux de ne pas perdre sa fille, mais surtout de ne pas avoir échoué dans son rôle de père. De plus, son orgueil était demeuré intact, Ania l’accompagnerait et ne se retrouverait pas chez sa belle-famille. Il remercia Esméralda en silence pour sa bonté, fait qui arrivait très rarement, mais la situation présente était loin d’être normale pour le semi-homme et méritait des mesures spéciales.

Ses effets personnels lui furent rendus, le chef aventurier s’assurant que son livre, si précieux, y était toujours avant de déposer sa gibecière sur son dos. Le carquois et l’arc retrouvèrent leur place sur son autre épaule et sa dague à sa ceinture. La manœuvre ne prit que quelques instants ne souhaitant pas faire attendre leur sauveur plus qu’il ne faut. Respirer l’air frais à l’extérieur de la prison revigora une fois de plus le halfling et sa fille, qui ne pouvaient s’empêcher de sourire. La joie de vivre. Des soldats fort impressionnants attendaient le vizir, décidément le style vestimentaire de l’Arabie lui plaisait, c’est donc sous une charmante escorte qu’ils quittèrent la prison pour rejoindre le centre de la ville, où une plus importante troupe les attendait. Soldats, charrettes, chevaux racés, qu’ils n’avaient jamais vu auparavant, que d’émerveillement pour Hog et sa fille.

On s’occupa du seigneur en premier lieu. Voir un homme servir d’escabeau à son seigneur fit presque rire le semi-homme qui s’efforça de contenir son amusement face à un tel spectacle, après tout il ne voulait pas vexer son sauveur ou les siens pour des coutumes qu’il ne connaissait pas encore suffisamment. Leur langage si particulier intrigua également au plus haut point Haute-Colline, il tenta de comprendre quelques brides, des mots qui auraient un lien, mais sans grand succès. Une fois le vizir installé le duo père fille fût mené vers l’une des charrettes. Hog marchait en silence tenant la main de sa fille, observant chaque détail du groupe qui les accompagnait, les paroles du vizir résonnant à nouveau dans sa tête.

Le col du feu noir. Cet endroit n’était-il pas infesté d’orques et de gobelins sans oublier les créatures plus dangereuses encore tels les ogres, les trolls et les manticores. Un bref moment il hésita, allait-il fuir la mort pour la retrouver tout aussi rapidement? La présence de nombreux guerriers avait quelque chose de rassurant, mais les histoires qu’il avait entendues à propos du col n’étaient pas les plus agréables qui soient. C’est donc un peu tendu et beaucoup troublé qu’il montât dans la charrette qui devait leur servir de moyen de transport vers Barak Var. Autant s’imaginer déjà dans la grande cité naine. Les nains, eux ils les appréciaient, pas les peaux vertes…

Le soldat qui leur avait servi de guide parla une fois de plus dans la langue de son peuple, Hog se contentant de hocher la tête, tout en essayant de comprendre quelques brides de ce qu’il disait. Leurs compagnons de voyage seraient des gens assez âgés, une femme les invitant à prendre place à ses côtés tout en discutant à nouveau dans cette merveilleuse langue incompréhensible. Le voyage promettait d’être long et pénible. Hog s’installa près de la dame en souriant, Ania prenant place en bâillant. La petite était épuisée et pour cause, le halfling ne pouvait pas imaginer tout ce qu’elle avait vécu.


-Ça va aller chérie, nous sommes en sûreté ici. Tu vas voir, nous allons vivre un merveilleux voyage, tu auras de nombreuses histoires à raconter à tes enfants. Par contre, pour le moment, tu peux dormir un peu. Papa veillera sur toi.

Sans dire un mot, la petite déposa sa tête sur la cuisse de son père et s’allongea de son mieux sur le banc. Installée de la sorte, sa petite taille lui permettait d’être passablement confortable et il ne fallut pas grand temps avant qu’elle ne sombre dans le sommeil. Hog pour sa part observa les occupants des lieux, souriant à nouveau à la dame, puis prenant son courage à deux mains il s'adressa à elle.

-Je ne sais pas si vous allez me comprendre, mais autant essayer. Je me présente, Hog Haute-Colline. La petite endormie se nomme Ania. Et vous?

Le chef aventurier avait posé sa main sur son torse alors qu’il avait dit son nom, puis sur la chevelure boucler de sa fille lorsqu’il avait prononcé le sien. Technique rudimentaire pour se faire comprendre si les occupants de la caravane ne parlaient pas la langue l’impériale. Apprendre à parler l’Arabien serait une priorité.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 27 févr. 2015, 23:30, modifié 1 fois.
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Arme et Armures: Arc Court 26+1d8 dégâts // Dague 12+1d6 dégâts, 6 parade //


Compétences:

Générale:

• Géographie: Votre personnage a une connaissance considérable de la géographie de sa région natale et une bonne idée de la géographie des parties connues du monde (rivière, montagne, ville etc.,) Le MJ décide du bonus, du malus et de la précision des renseignements obtenues.

• CUISINE: Votre personnage sait préparer une quantité de plats, juger de la qualité des ingrédients et de la finition du produit. Il a également un bonus de +1 pour déceler de la drogue ou du poison dans de la nourriture sans toutefois pouvoir identifier leur nature

• Connaissance végétale: Votre personnage sait reconnaître les différentes variétés végétales (plantes, fleurs, arbres etc.). Il en connait leurs propriétés, les périodes de récolte (jours, années, circonstances spéciales). Sur un test réussi, il sait déterminer les endroits possibles où les trouver.

• Chasse: Votre personnage maitrise les techniques de chasse, connait les habitudes et comportements des animaux et sait déterminer les lieux ou les débusquer. Il peut ajouter un bonus de +1 lors de ses tentatives de prise de gibier.

• Alphabétisation: Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde (Bretonnien, Tiléen, Estalien, etc.,) si bien entendu il comprend ce langage (pour cela, il devra posséder la compétence «langue étrangère» pour ce langage.


Résistances:

• RESISTANCE A LA MAGIE (2): Votre personnage est particulièrement résistant aux effets de la magie. Contre les sorts de dégâts, son endurance est multipliée par le nombre de point qu'il possède dans cette compétence. En cas de test à effectuer sous une caractéristique pour résister aux effet de la magie, il peut faire autant d'essai qu'il a de point dans cette caractéristique.

• Survie en milieu hostile: Il peut ajouter un bonus de +1 sur tous ses tests lorsqu'il se retrouve dans un environnement hostile. Il est également capable de trouver de la nourriture (de base, pas forcément appétissante) alors que rien ne semble disponible

• CHANCE: Votre personnage est ce que l'on dit populairement comme “né sous une bonne étoile”. Pour mettre en lumière cet état de fait, il peut ajouter ou soustraire +/- 1 à tous les tests et jets de dés qui s'appliquent à lui ou qui résolvent des actions le concernant (Ce modificateur peut être appliqué à un jet de dé, après que le résultat soit connu, afin de pouvoir transformer un échec en réussite. Cependant, votre personnage ne peut utiliser cette compétence qu’un certain nombre de fois par jour. La première fois qu'il y fait appel, dans une journée de jeu, le MJ doit faire un jet secret de 1D3. Le résultat de ce jet représente le nombre de “coup de chance” que votre personnage pourra connaître dans cette journée.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Hog] Le mauvais voleur

Message par [MJ] Le Grand Duc »

La vieille femme le regarda longuement et eu un petit rire affectif en lui répondant en arabien. Elle se pointa elle même du doigt et prononça ce qui devait être son nom, qu'Hog saisit comme étant "Assatou", ou quelque chose du genre. Elle tenta d'entamer la conversation avec lui mais elle s'aperçu bien vite que le semi-homme ne comprenait pas un traître mot de ce qu'elle racontait. Elle rigola de nouveau et posa un regard bienveillant sur la petite Ania avant de lui caresser les cheveux. Les vieillards sur le banc d'en face commencèrent à discuter entre eux mais Assatou leur intima le silence d'un geste impérieux. Ils se turent donc, et c'est en silence qu'ils se laissèrent bercer par les irrégularités cahoteuses de la route qui devait les mener à Barrak Varr.

Contrairement aux craintes de Hog, le voyage jusqu'au port des nains se déroula sans encombres. L'escorte importante contribua certainement à dissuader les bandes de brigands et de peaux-vertes qui rôdaient dans les environs et même la traversée du Col du Feu Noir fut des plus calmes, ce qui représentait un exploit en soit. Chaque journée suivait la précédente avec la monotonie propre aux longs voyages, et bientôt une routine s'installa au sein du convoi.

Les hommes du vizir levaient le camp tôt le matin et prenaient la route alors que le soleil se levait à peine. Après plusieurs heures de route, un éclaireur repérait un endroit propice à une halte et la longue caravane s'arrêtait pour un déjeuner frugal composé de pain, de soupe de légume et de bœuf séché, rien d'inconnu pour les halfling en somme. Après s'être fait se désaltérer les chevaux au point d'eau le plus proche, chacun reprenait sa place dans la colonne et les charrettes s'ébranlaient à nouveau jusqu'au soir, où le camp était monté pour la nuit et les tours de garde distribués au sein de l'escorte. Ils avaient ainsi suivi le cours du Haut-Reik, traversé le Col et s'approchaient désormais de la montagne creusée où se trouvait Barrak Varr. Les embruns du Golfe Noir apportaient un vent frais et iodé, signe qu'ils approchaient de la mer en longeant l'une des antiques routes naines.


La surprise qu'avait pu susciter la présence de deux halfling dans le convoi du vizir Abdelhammad s'était vite atténuée, en partie parce qu'ils ne parlaient pas l'arabien et qu'ainsi toute communication semblait compromise. En effet, peu des serviteurs du seigneur arabien parlaient le reikspiel malgré le fait qu'ils avaient tous vécu à Altdorf pendant plusieurs années, et ils étaient de toute façon trop occupés à monter et démonter le camp et à prendre soin du convoi et de leur maître pour daigner prêter attention aux semi-hommes. Seule Assatou, la vieille servante, prenait Ania sous son aile. La petite devenait de plus en plus aventureuse et curieuse et bien qu'elles ne parlaient pas la même langue, l'enfant et la femme au voile rose en devenaient presque inséparable. La jeune halfling passait son temps entre rester dans les pattes de son père et suivre Assatou partout où elle allait. Elles allaient chercher de l'eau ensemble, Ania la regardait cuisiner ou laver le linge du vizir, et souvent, le soir, quand les feux étaient allumés et que les voyageurs se serraient autour, la doyenne racontait de longues histoires à Ania dans sa langue natale. La petite n'y entendait strictement rien, mais cette voix douce et chaleureuse la berçait et la faisait s'endormir avec un sourire sur le visage. Ainsi, Hog se retrouva souvent seul pendant les deux semaines que durèrent le voyage jusqu'à Barrak Varr. Il sentait parfois le regard des gardes arabiens ou des mercenaires impériaux quand il traversait le campement ou qu'il se dégourdissait les jambes à côté des charrettes, pendant la journée, et il se doutait d'être l'objet des rires qui fusaient quelques fois.

Le vizir, quant à lui, était toujours en tête de de la caravane, sa longue cape sombre enveloppant la croupe blanche de sa magnifique monture. Lorsque le soir venait et que le camp était monté, il s'isolait avec son scribe dans une grande tente bariolée et n'en sortait que le lendemain pour le départ. C'était visiblement un homme mystérieux, puissant et influent. Ses serviteurs et ses hommes d'armes semblaient lui vouer une crainte respectueuse, une dévotion aveugle. Le halfling ignorait s'il s'agissait là d'une coutume arabienne ou simplement de la discipline que pouvait inspirer le tempérament d'acier d'un seul homme.

Lorsqu'en enfin ils atteignirent Barrak Varr, Hog fut émerveillé par la cité naine. Pas par la ville basse, qui ressemblait aux bourgs de l'empire, un tas de bâtiments aux toits couverts de tuiles, ceints de murailles de pierre, à flanc de montagne. Les rues étaient étroites et encombrée par une foule bigarrée et cosmopolite. Beaucoup de marchands impériaux et nains se trouvaient dans ce carrefour commercial de première importance pour le Vieux Monde, mais aussi des elfes, grands et fiers, des arabiens, des bretonniens, tiléens, estaliens et kislévites. Cependant, ce qui faisait la renommée de Barrak Varr restait à découvrir. Le convoi du vizir traversa difficilement les rues encombrées pour se diriger à flanc de montagne. Là se trouvait une imposante porte de pierre brute grande comme dix hommes, gardée par toute une cohorte de marteliers nains. Le vizir dû s'acquitter d'une taxe de transit, et les énormes battants rocheux s'ouvrirent pour leur céder le passage. Ils pénétrèrent dans un réseau de vastes couloirs taillés à même la montagne et dont la voûte était assez haute pour laisser passer un géant, jusqu'à déboucher sur d'immenses cavernes souterraines qui donnaient sur la mer. La vision de ces quais de granit où étaient amarrés de nombreux navires de tailles et de formes différentes était tout bonnement incroyable. Le réseau de cavernes faisait plusieurs lieux de long et au fond, une longue ouverture laissait entrevoir le Golfe Noir qui s'étendait jusqu'à l'infini. Les quais grouillaient d'activité et d'innombrables grues en bois déchargeaient et chargeaient les cales des navires amarrés. Des auberges, des casernes et des entrepôts étaient taillés de toute part dans la roche, et se trouvait là une foule de marins, de débardeurs, d'ouvriers, de collecteurs de taxes nains et de gardes à l'oeil vigilant. Les voiles ne cessaient de se plier et de se déplier tandis que de la vapeur s'échappait des cheminées des Monitor nains, véritables prouesses de la guilde des ingénieurs de la ville. La caravane arabienne se fraya un chemin à travers le flot d'âmes et de marchandises jusqu'à un quai éloigné, taillé dans un caverne annexe et de taille plus modeste. Là se trouvait un long et fin navire, à l'allure élancée et plantée de trois mâts. En voyant arriver leurs compatriote, les matelots montèrent sur le pont en lançant des exclamations de joie. Le chargement dura plusieurs heures durant lesquelles Hog et Ania eurent le loisir de se promener dans la caverne taillée d'habitations et de bâtiments, avant que tous soient rappelés à bord. Des rames hérissèrent les flancs du navire que les gardes appelaient "chebec" et ils quittèrent le quai en douceur. Le bateau se dirigea vers la sortie des cavernes et passa la porte naturelle formée dans la roche pour plonger dans le Golfe, escorté sur plusieurs dizaines de lieux par deux Monitors. Enfin, les bâtiments nains rebroussèrent chemin et les voiles triangulaires furent déployées tandis que le navire du vizir et son équipage fonçait dans les eaux sombres du Golfe.

Voilà quatre jours qu'ils étaient en mer sans qu'ils ne voient terre à l'horizon. Hog prenait l'air frais et salé sur le pont, accoudé à un garde-fou tandis que l'équipage s'affairait autour de lui et que le reste des passagers tentait de s'occuper comme il le pouvait. Ici, deux gardes jouaient aux échecs sur un tonneau. Là, quelques serviteurs étaient assis et fumaient sur un narguilé. Le vent soufflait et gonflait les voiles et la proue du chebec brisait l'écume sans difficultés, avançant bon train. Tout se passait bien, presque trop bien. Ne parlant pas la langue et n'ayant eu que peu d'interactions avec le reste des membres du convoi, Hog avait l'impression d'être dans un rêve, d'assister à ce qui se déroulait autour de lui sans réellement en percevoir le sens. Lui qui était promis à la corde il y a deux semaines de cela, le voilà sur le pont d'un navire oriental, faisant route vers un sud exotique et mystérieux. Ania le tira de sa rêverie.

- "Papa ! Papa !" cria la fillette en courant vers son père, un bout de parchemin à la main. Elle s'accrocha au bras de Hog et lui le lui tendit, toute fière. "Regarde ce que Assatou m'a appris ! Samak, ça veut dire poisson ! Regarde, c'est moi qui l'a fait !"

Sur le parchemin, ce qui semblait être un mot en arabien était délicatement tracé à l'encre. La calligraphie était aérienne, vaporeuse, pleine de grâce et d'arabesques. Un mot si simple et si vulgaire en reikspiel ressemblait à de l'art dans la langue de ces hommes du sud. On pouvait sentir le tracé hésitant de la petite halfling, mais cette oeuve modeste n'en perdait rien de sa beauté touchante.

C'est à ce moment là que le vizir Abdelhamad vint trouver Hog. Ania se réfugia derrière son père par réflexe, craintive, et s'échappa vers la cale en courant. Le puissant seigneur la suivit des yeux avec un sourire bienveillant et s'appuya sur la rambarde à côté du halfling, le regard perdu dans les flots, sa longue cape claquant au vent et la plume rouge de son chapeau pliée en deux par les embruns salés.


- "Puisse-tu accepter mes excuses, Hog le halfling, pour ne pas avoir prit le temps de m'adresser à toi pendant notre voyage. Mon retour à Copher est quelque peu ... précipité, et j'ai encore de nombreux détails à régler avec mes scribes et mes conseillers." C'était en effet la première fois que le vizir s'adressait à lui depuis qu'il l'avait sauvé de la mort à Streissen. "Je vais profiter de cet instant de quiétude pour t'éclairer, toi qui doit être plein de questions et d'incertitudes à l'heure où nous parlons." dit-il avec un sourire amical à l'adresse de Hog. "Nous nous rendons dans un pays dont, je crois, tu ignores tout. Je peux tâcher de répondre à tes questions, si tant est que tu en as. En ce qui concerne ton engagement, tu serviras la princesse Assa en tant que cuisiner, comme convenu. Ta fille et toi bénéficieront d'une chambre à Al-Abyad, le Fort Blanc, où réside notre glorieux émir et sa famille. Contre tes loyaux services, tu te verras offrir le gîte et le couvert, ainsi que deux riyals d'or par mois. Tu dois en revanche faire la promesse de ne servir que la princesse Assa et d'obéir à ses exigences ... culinaires." dit-il avec un sourire en coin et un regard malicieux. "Il sera de ton devoir de la choyer. Elle porte en son sein l'héritier de l'émirat, celui qui sera le roi-marchand de Copher, le port aux épices, l'un des seigneurs les plus puissants et les plus influents d'Arabie. Puisse Ormazd préserver la santé de notre émir, le puissant Nayef ben Abdelaziz ben Abderrahmane Ghiyath ad-Din Suleyman, mais il se fait vieux et ces dizaines d'années de politique et de marchandages ont affaiblit son corps et son esprit. Bientôt, il lui faudra se reposer sur la force, la clairvoyance et la foi de son petit-fils à naître. Mon rôle dans tout cela est primordial, ce qui justifie mon retour prématuré. Mon seigneur m'a rappelé à lui pour le conseiller et l'aider à préparer la fin de son règne, mais j'aurai également la sainte mission de guider et d'éduquer le prochain souverain. C'est une bénédiction qu'Ormazd m'a faite de pouvoir ainsi servir loyalement l'émirat de Copher." dit-il, le regard dans le vague. Il marqua une pause avant de reprendre. "Tu as sans doutes remarqué que nous, arabiens, sommes très pieux. Notre dévotions ne va qu'à Ormazd, le Grand et Bon, le Juste. Il juge l'âme de chaque homme et nous devons l'honorer pour qu'il nous éclaire dans la vie comme dans la mort et nous montre la voie. Mais dis moi, semi-homme, que sais-tu de nous, de nos coutumes, de notre terre bénite, mh ?" demanda Abdelhammad en haussant les sourcils.

Alors qu'ils discutaient, des mouettes à tête noire survolèrent le chebec, ce qui provoqua une grande agitations parmi les hommes. Hog comprit que Copher n'était plus très loin, et le magnifique navire fila avec encore plus d'ardeur vers leur destination, alors que le soleil se couchait avec quiétude sur la Mer d'Arabie.
Image
Test d'apprentissage de l'arabien basé sur Int : 3, réussite.
Apprentissage de l'Arabien : 1/10 (très mauvais)
Hog peut saisir un mot sur cent, et devine le sens d'une phrase par les gestes ou le contexte plus qu'autre chose.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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