[Gabriel Brandt] Pays de Cocagne

L'une des plus riches provinces de l'Empire grâce à ses célèbres chevaux. Les armées d'Averland sont fameuses pour leurs uniformes richement décorés. Bien que le dernier des Comtes Electeurs d'Averland, Marius Leitdorf, soit mort et que nul descendant n'ait été désigné, Averheim n'en reste pas moins la capitale.

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[MJ] Le Grand Duc
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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


2522.
Le Vieux Monde est au bord de l’anéantissement.
Archaon, Élu du Chaos, a mené la plus grande armée que les puissances de la déchéance ont jamais levé, et le monde entier trembla.
Unifiés derrière une seule bannière, les forces du mal sont descendus sur les nations libres dans une quête avide de pillages et de sacrifices pour la gloire de leurs Dieux Noirs.
La haine et la terreur furent reines. Des villages incendiés. La terre bafouée. Les temples profanés. Une nouvelle ère venait de débuter : Une ère de sang, d’intrigues, de pestilence, et de décadence.

Pour sauver le Vieux Monde, les nations des Nains, des Elfes et des Hommes durent s’unir, côtes-à-côtes, afin d’opposer eux aussi toute leur valeur, leur force et leur nombre à cette horde que rien ne semblait pouvoir arrêter.

C’est uniquement au prix de centaines d’innombrables, d’un effort humain immense, que la victoire put être achevée. Un temps de douleur et de deuil, où l’héroïsme personnel et collectif put triompher d’un Mal ayant juré d’amener la Fin des Temps.

Ceci…

...N’est pas leur histoire.


Un coq hurlait au lieu-dit de la Fourche. Le même coq, tous les matins, depuis qu’il était capable de hurler son chant habituel. Il faisait frais. Pourtant, Gabriel avait de quoi se réjouir : Il ne se réveillait pas en tremblant autant qu’avant. L’hiver avait été assez rude : L’eau de la petite rivière qui coulait près de son potager avait gelé, comme le sol de la plupart de ses céréales d’ailleurs. Pour l’aider, un brave homme d’un village voisin, Hans, lui avait offert une grosse barquette de hareng séché et un gros sac de farine de seigle ; un renvoi d’ascenseur d’un précédent hiver, où le bon père de Gabriel lui avait apporté des œufs et trois poulet bien gras lorsque ses volailles avaient été mangées par un vilain goupil. Il avait beaucoup trembloté, dans son vieux corps de ferme en terre crue. Un hiver laborieux qu’il avait passé tout seul ; À moins que vous ne comptiez sa fidèle truie, qui avait perdu du gras durant l’hiver, comme une compagne.

C’était une mauvaise passe, depuis la mort ou la disparition de la majorité de sa famille. Il était seul. Très isolé dans son petit lieu-dit à part des autres villages. Mais au moins, il ne tremblait plus. On était vers la fin du mois de Nachexen, et enfin, Ulric retournait dans ses forêts et laissait place à son frère Taal pour régner sur la saison. En faisant le tour de sa ferme afin de s’assurer de la santé de sa terre, Gabriel put être heureux de voir la petite rivière que sa mère aimait tant couler paisiblement.
Météorologie :
INT Gabriel : 8
Jet : 3, réussite.
Ce sera une belle saison. Gabriel en était persuadé. Le vent était doux. L’eau coulait bien. Un petit air humide soufflait des montagnes noires. On n’était peut-être pas tout à fait sorti de l’hiver, mais Gabriel pouvait se persuader, bien avant tous les gens trop précautionneux de l’Averland, qu’il pouvait commencer les labours et les semailles sans risquer que tout gèle soudainement pendant la nuit. Et il n’avait eu à deviner ça qu’en levant son pouce humidifié par sa salive dehors.

Maintenant, la bonne question, c’était que faire. Gabriel était seul. Seul avec ses poules, et des sacs de grain dans l’étage de son corps de ferme. Son « domaine » ne payait pas de mine. Il avait de quoi en être fier, parce que des papiers datant de son grand-père, qu’il cachait sous son oreiller, disait qu’il était « Honorable Alleutier Impérial ». Bien sûr Gabriel avait du mal à prononcer le mot « alleutier », mais papa lui avait expliqué que concrètement, cela voulait dire qu’il était chez lui, qu’il ne devait rien à personne, et qu’il pouvait faire ce qu’il voulait sur ses champs et dans sa ferme.
Depuis la perte de son père, malheureusement, cette ferme était devenue légèrement délabrée. L’ancienne porcherie avait un trou dans la toiture. Les murets se lézardaient. Le poulailler où ses volailles étaient à l’abri étaient rafistolées de partout. Pire encore : Il n’avait pas d’animaux de traits, et devait labourer son champ à la main, avec une araire.
La saison des labours allait commencer. Peut-être pouvait-il se rendre dans le village voisin de Weidhausen bei Heidek ; Hans était un ami de longue date de sa famille, et toujours prêt à lui donner un coup de main. Il savait qu’il y avait là-bas des bœufs et une grosse charrue, mais ils appartenaient au seigneur du village, un type âgé plutôt sympathique, vétéran de la 3e bataille du Col du Feu Noir. Ou bien peut-être pouvait-il commencer tout seul.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Gabriel Brandt
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Nous les paysans, on est comme les poules. On s'lève quand le soleil y s'lève, on s'couche quand l'soleil y s'couche. Et entre les deux, on remue la terre. Ca paye pas d'mine dit comme ça, j'te l'accorde. Mais ça veut pas dire qu'on vaut rien. Ca non. Et même, j'me suis toujours d'mandé c'qui s'passerait si un jour on arrêtait. Eh beh si on arrêtait, les gens d'la ville, les nobles et les soldats, les collecteurs d'impôts et les juges, et toutes ces belles gens, eh beh y mang'raient des clous. Alors 'sont bien contents qu'on la remue, la terre.

Mais là tu vois, j'cogite j'cogite et j'dors pas. J'ai Titine contre moi. Elle fouette, cette truie, mais qu'est-ce qu'elle est gentille. D'puis qu'Pôpa et la Margotton y sont morts, bah y'a plus qu'Titine et moi. Alors forcément, on s'est rapproché. Et puis l'hiver, quand on dort dans c'te ruine de ferme, elle me tient chaud. D'habitude j'lui grattouille le dos et derrière les oreilles. Des fois j'dors même avec la tête sur son gros ventre. Ses soies sont drues mais c'pas inconfortable. C'm'rappelle presque quand j'étais p'tiot et qu'on dormait tous dans l'même lit, avec Pôpa, Môma, et les aut'.

M'enfin j'continue d'cogiter et ça m'aide pas à m'endormir. Mais si j'cogite, pour une fois, c'pas pour rien.

D'abord y'a l'printemps. Et qui dit printemps dit plein d'boulot. Tout à l'heure j'ai fait comme Pôpa m'a appris y'a des années : l'pouce dans la bouche, on mouille tout ça, on lève en l'air. Et là y'avait ce p'tit vent comme on aime. Ca bourgeonne dans tous les sens, j'ai même vu la vieille chatte avec une portée, dans l'arbre creux. Et tout ça en fait, c'est la façon qu'la Bonne Mère Rhya elle a d'te chopper par la peau du cul et d'te dire "bosse feignasse !". Sauf que c't'année c'est spécial. J'ai d'grands projets, et l'pécule qui va avec. J'te raconte ça tout à l'heure. Mais bref pour l'instant j'me dis quoi ? J'me dis : va falloir renflouer les caisses. Faire du blé, d'l'oseille. Ca m'parle ça, j'suis un agriculteur. La saison est douce et il fait bin beau, si Taal le veut l'dégel viendra pas tout ruiner. Bon j'vais pas t'mentir mais y'a plus d'friche que d'jolis champs autour d'la ferme. Et tout seul, ça va pô êt' facile d'faire bien mieux.

Donc vl'à c'que j'vais faire : d'jà pour l'potager j'vais faire moitié salades, moitié navets. J'ai des semis dans la grange, et pis l'an passé ça s'est bien vendu sur l'marché. Et puis moi les légumes c'est mon truc, j'suis pas un céréalier dans l'âme. C'que j'aime, c'est voir mes potirons pousser, attendre qu'la queue d'mes oignons monte, déterrer doucement mes carottes. Les champs d'blé ou d'tournesol c'pour les bourrins. J'suis un artiste, moi. T'aurais du voir mes boutures d'y a deux ans. Bref. Donc salades et navets. Et pour la parcelle, j'vais pas y aller d'main morte : j'vais faire trente acres d'avoine et c'est marre. J'en aurai b'soin pour mon projet, et puis d'toute façon ça s'vend bien. J'pourrai refourguer ça aux éleveurs du coin.

Bon par contre, trente acres tout seul avec mon araire à main, ça va êt' coton. Faut qu'j'aille chez Hans lui d'mander s'il peut m'prêter sa charrue et ses deux ch'vaux. Si y dit oui j'lui donn'rai bin un coup d'main un d'ces quatre. Bon et aussi j'vais lui demander si il connait pas un p'tit gars ou deux pour m'aider à remonter la porcherie et à défricher une parcelle en plus. Ca f'ra pô d'mal, et tant qu'j'ai la charrue sous la main ... Oui môsieur c'est du boulot tout ça ! Tu sais, l'argent ça s'gagne à la sueur et aux cloques sur les mains. C'Pôpa qui m'la toujours dit. Et d'ailleurs lui il en avait pas tant. D'l'argent. Pas des cloques sur les mains. Ca il en avait. Sur les pieds aussi. Bref.

Mais surtout, c'que j'dois d'mander à Hans ... c'est si il connait un type qu'a un verrat. C'quoi un verrat tu m'demandes ? T'es d'où toi, Nuln ? Un verrat c'est un bon gros cochon avec une bonne grosse paire. Et moi j'en cherche un pour faire copain-copain avec Titine. Parce que c'est ça mon plan ! Faire engrosser Titine et pis commencer un élevage d'porcs. Ouais je sais c'que tu vas m'dire : "Eh l'Gros Gab, c'est pas des vaches que tu voulais ?" Si môsieur, c'est des vaches que j'veux. Sauf que v'là mon calcul : j'ai touché l'gros lot, mais c'pas non plus mirobolant. Sauf que si j'veux des vaches, va falloir brasser sévère. Alors mieux vaut qu'j'me serve de ça pour commencer une belle exploitation, et après j'attaque les vaches. T'sais moi j'suis un fermier, si y'a bien un truc que j'connais -à part les douze variétés d'ail- c'est la patience. Tu crois que j'vais flamber mon trésor comme ça, pour m'acheter une vieille génisse qui boîte ? Que neni môssieur ! J'vais r'construire la ferme, et la porcherie, et j'vais élever des porcs. Et avec c't'argent qu'j'vais gagner, j'vais défricher et replanter. Et là quand j'aurai d'l'argent et d'jolis prés, là j'aurai mes vaches.

Bon allez, dodo. Enfin, si Titine arrête de péter. Sacré Titine.








Heureusement qu'Coco est là parce que sinon j'me serai pas levé. J'ai trop cogité dans la nuit. Coco ? C'est le coq là, l'beau gosse avec ses poulettes. Il est là d'puis j'suis né, et Pôpa disait qu'il était déjà là quand lui il était petit. J'y croyais quand j'étais gosse, mais maint'nant j'ai compris qu'en fait à chaque fois qu'en avait un qui clamsait ils en reprenaient un tout pareil et nous l'disaient pas. Mais après tout c'pas con. Après tout c'est qu'un coq. Et du coup l'coq de la Fourche, bah c'est Coco. Vingt-deuxième du nom, p'têt. Bref.

Bon j'vais aller voir Hans alors. C'pas la porte à côté, alors j'prends deux des pièces d'or sur moi, dans une poche dans mon veston. Les quatre aut' j'les planques sous mon pot d'chambre. J'suis pas con moi, j'vais pas perdre tout mon trésor d'un coup en m'faisant détrousser, teh. Et aussi j'prends Titine avec moi. La pauvrette, elle va être toute triste si elle est seule toute la journée ici. Et pis j'voudrai pô qu'il lui arrive queq'chose. Du coup j'lui mets une corde autour du cou et on est parti pour Weidhausen bei Heidek.

La campagne d'par chez moi, qu'elle est bin belle. Y'a des bois et des ruisseaux, et d'grands champs qu'attendent qu'on vienne les labourer. Et puis surtout y'a les vaches. Les Longues-Cornes. La fierté d'Averland. Y'en a dans un pré là. J'sais plus à qui elles sont mais j'm'en fou. J'm'arrête pour les r'garder avec Titine. Qu'elles sont belles, créfieu. Bien rousses, l'poil court, l'sabot large, les cornes effilées. Et le tour d'l'oeil noir, comme ça. On dirait qu'elles sont maquillées. J'me dis qu'Taal et Rhya, 'sont pas fait qu'des conneries. Nous on fait la guerre on vole on fait pas que des trucs bien. Mais ces vaches là, ces jolies vaches, elles sont justes là. Elles broutent tranquilles, elles font des bouses, elles font leur vie. D'bien bonnes bêtes. J'les r'garde longtemps puis j'r'garde Titine.


- "Allez ma belle on r'part. Toi tu vas t'trouver un mari et m'faire d'jolis porcelets, hein ? Si t'es gentille t'aura des épluchures d'navet, promis !"

Bon et pis commence à faire soif. Hans c'est quand même un radin alors y va pas m'proposer un godet. Alors j'vais dire "Hé Hans fait soif ! Tu m'sers un godet ?" Et pis là il va bien êt' obligé d'dire "Allez l'Gros Gab, j'te sers un godet."
Gabriel Brandt, Voie du Fermier
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Gabriel Brandt] Pays de Cocagne

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Weidhausen bei Heideck, comme son nom l’indiquait, était située dans la région de la ville bien plus grande et notoire de Heideck. Un Nulnois fraîchement débarqué ici trouverait sans doute à y redire : Le village pouvait à peine être qualifié de bourgade. C’était un amas de chaumières en terre cuites qui ressemblaient à celle dans laquelle vivait Gabriel, avec de très légers murets qui délimitaient à peine le début et la fin administrative de la communauté. Un Averlander pur-souche, lui, pouvait voir dans cette commune doucereuse un magnifique lieu de vie qui avait tout le confort et les infrastructures dont on pouvait rêver : Le sentier qui menait à Heideck était bien entretenu et n’était pas parsemé de nids de poule, on y avait construit un magnifique moulin à vent bien large et élevé, un four à pain moderne le jouxtait d’ailleurs, et non loin, le seigneur du coin avait installé son château. « Château » était d’ailleurs un terme assez impropre, ce château ne ressemblait absolument pas à un ouvrage militaire, à l’une de ces bastides à la fois esthétiques et fonctionnelles comme les Bretonniens adoraient en truffer dans tous leurs hameaux : Le château du seigneur local était plutôt un gros manoir, une très grande maison toute mignonne à trois étages en belle brique rose, depuis lequel il pouvait surveiller ses immenses pâturages qui, l’été, étaient remplis de Longues Cornes qui pouvaient à loisir brouter toute l’herbe qu’ils souhaitaient.

En cette fin d’hiver rigoureux, Weidhausen semblait encore endormie. Le moulin ne bougeait pas, le four ne crachait pas sa fumée, et les chaumières restaient bien fermées, les battants en bois recouvrant les trous de fenêtres. Nul doute que les bonnes gens de Weidhausen avaient décidé d’hiverner, ne sortant que pour accomplir les travaux les plus nécessaires, et préférant profiter de la mauvaise saison pour rester cloîtrés chez eux à manger du poisson salé et des fruits séchés. Gaillardement, donc, Gabriel put donc aller jusqu’à la maison de Hans, qui se trouvait juste en face de la chapelle dédiée à Taal et Rhya, et non loin d’un petit autel consacré à l’Empereur-Dieu Sigmar Heldenhammer ; Si la chapelle était toujours servie par un prêtre et une prêtresse, qu’on suspectait d’ailleurs de relations charnelles, l’autel sigmarite n’avait pas de pasteur attitré, mais un officier du culte itinérant s’y rendait chaque semaine pour s’assurer que les cierges étaient bien allumés et les reliquaires dépoussiérés.

Gabriel toqua à la porte de la maison de Hans. Il entendit le parquet craquer derrière, puis quelqu’un tira la chevillette artisanale derrière et ouvrit en tapant fortement dedans. Derrière se trouvait un grand monsieur, dont le regard noir et morne se mit soudain à pétiller d’une joie certaine, avec un grand sourire, lorsqu’il vit qui venait donc de frapper.

« Oh beh ! Ça alors ! Céti pô toi Gab’ ?!
Môman, v’là l’Gabriel Brandt qui vient nous voir ! Entre mon gô ! »


Hans était un homme bien sympathique. Bosseur, agréable, avenant : Le type qui était un ami bien utile. Son problème, c’était qu’il n’arrêtait pas de parler tout le temps de lui. Bien rasé de près, parfumé à l’eau de toilette, il était persuadé d’être plus intéressant et charmeur qu’il ne l’était vraiment. En réalité, Hans était un type sans aucune histoire, qui n’avait jamais osé s’aventurer plus loin que Heideck, et pourtant, lorsqu’il racontait des anecdotes d’autres personnes qu’il volait pour son propre compte, il agissait comme s’il connaissait toutes les routes et les avenues d’Altdorf ou de Couronne. Mais il accueilli malgré tout le Gabriel avec une tape amicale dans le dos, et ainsi, le paysan qui venait de marcher un bon moment depuis sa ferme put trouver une chaise et une pièce à vivre bien chaude pour se reposer.
Du moins, c’est ce qu’il pensait ; Un cri l’alerta. Une bonne femme grassouillette, qui était en train de servir des œufs cassés à une marmaille d’enfants jeunes et moins jeunes, pointa du doigt la Titine que Gabriel promenait avec une corde.

« Hiii ! Hans, le laisse pas entrer dans la baraque avec ce porc !
– Oooh, môman, c’t’une truie, pis elle est pô méchante ! L’écoute pô Gab’, installe-toi, y a pô d’soucis ! »

Le problème, c’était pas Hans, c’était la femme de Hans, celle qu’il n’arrêtait pas d’appeler « maman » alors qu’elle était plus jeune que lui. Ce n’était pas la mère de ses enfants : La grosse Gisèle, une solide paysanne pur souche, était malheureusement mortes en couches. Non, elle, c’était sa nouvelle femme, un remariage, une jeune fille lettrée prénommée Magda qu’il avait récupéré à Heideck. Heideck était loin, loin d’être la plus grande ville de l’Averland, et pourtant, Magda était persuadée qu’elle était une bonne bourgeoise bien trop classe pour dormir avec des animaux dans la maison comme tous ses voisins, elle avait donc esclavagisé son bonhomme et ses fils pour qu’ils aillent tous construire une étable annexe bien chèrement payée pour servir à garder leurs quelques bestioles.
Et maintenant qu’elle voyait Gabriel Brandt débarquer, elle se mit soudain à faire la gueule. Elle murmurait à voix basse, tandis que Hans obligea ses gamins à dire bonjour au voisin Brandt.

Quatre garçons et deux jeunes filles, dont les âges allaient de quatre à dix-neuf ans pour le plus grand des gaillards : Il s’appelait Hans aussi, et il avait le même beau teint et la tête blonde de son papa. Ce fut lui qui fit les salutations les plus enjouées à Gabriel.

« Installe-toi mon gô ! Et dis-moi en quoi que j’peux t’aider ? »
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Re: [Gabriel Brandt] Pays de Cocagne

Message par Gabriel Brandt »

Créfieu qu'elle m'énerve, sa bourgeoise, à Hans. Bon lui y s'parfume et y fait des grands airs mais l'est pas mauvais. C'même plutôt un type bien. Pôpa et lui y s'entendaient bien, y s'donnaient des coups d'main et j'connais ses gosses. C'un peu comme d'la famille quoi. J'crois qu'à une époque j'devais même me marier avec l'une des filles ... M'enfin ça c'était avant qu'on ai plus rien. Et sa bonne Gisèle, elle faisait la meilleure compote de pomme d'la province. Elle y mettait une épice du Sud là, un clou d'rongeoffle ou j'sais pas quoi. Ca coûtait bonbon mais qu'est-ce que c'était bon. Elle vendait ça sur l'marché mais des fois on avait l'droit d'y tremper les doigts. C'était l'bonheur. Alors qu'sa Magda là elle connait rien à la ferme, rien aux champs, rien aux animaux, et surtout rien à la cuisine. Et pis j'aime pas qu'on râle contre Titine. Bref j'me pose, j'discute d'la pluie et du beau temps, j'prends un gosse sur mes genoux.

- "J'pense qu'on peut commencer l'labour," que j'lui dis, "l'mauvaise saison est passée. J'vais planter des salades et des navets, j't'en donnerai une belle botte. Si j'viens t'voir c'est parce que j'veux t'demander un truc ..." Bon là faut la jouer fine. "Euh ... mes frangins, t'sais ceux qu'étaient à la guerre. Beh en fait y sont pas morts." J'en sais foutre rien en vrai. "Bon y sont toujours là haut parce qu'y'a b'soin d'eux quoi. Les garnisons les patrouilles tout ça. Mais y m'ont envoyé un peu d'leur paye pour m'aider vu qu'je suis tout seul maint'nant." Ca devrait l'faire, d'habitude le Hans il est pô trop curieux. "Alors j'me disais ... t'pense que toi et tes garçons, 'pouvez m'aider à r'monter la porcherie ? Tout seul ça va êt' coton et pis j'm'y connais pas trop en travaux du genre. Et pis s'tu connais un type qu'a un verrat ... j'vais faire reproduire la Titine. L'porc ça rapporte pas mal. J'veux investir quoi, redémarrer les affaires à la Fourche. J'voulais défricher une parcelle aussi ... si vous z'avez l'temps quoi. Et sinon tu connais p'têt' des types qui peuvent m'aider contre quelques sous. Ah ouais et aussi ... t'sais ta charrue et tes deux roncins là ... si j'peux t'les emprunter ça peut bien m'aider aussi. J'sais pô, tu peux p'têt' me les louer ou un truc du genre ? J'aimerai bien ach'ter les miens mais bon ça risque d'faire beaucoup pour cette année, si j'me lance dans l'cochon ..." Bon ça fait beaucoup d'un coup, mais qui tente rien n'a rien hein.
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Re: [Gabriel Brandt] Pays de Cocagne

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Hans écouta très attentivement ce que Gabriel lui raconta, en agitant la tête à chacune de ses ponctuations. Quand enfin son comparse eut terminé, il opina vivement du chef plusieurs fois, puis passa sa main sur sa barbe.

« Vindiou ! Céti plein d’trucs qu’tu m’demandes là, mon gars ! » grommela-t-il en guise de réaction à l’exhaustivité du propos du bon Brandt. Mais malgré tout, il se mit à faire un petit bruit de réflexion, en mâchouillant ses lèvres.

« C’t’une trop bonne nouvelle pour tes frangins ! Dommage qui peuvent pô t’aider, mais j’comprend, y doivent aller botter les fesses d’Arcachon. Moi-même j’suis ben occupé, mais mes p’tiots y vont t’aider sans problème à r’taper tout c’que tu veux. »

À cette affirmation, la bourgeoise de Hans ne put s’empêcher de s’immiscer dans la conversation.

« Tes enfants sont occupés Hans. Ils ne vont pas aller dans le domaine d’à côté pour travailler quand ils ont fort à faire ici.
– M’man, j’t’aime ben, mais si tu m’coupes à nouveau la parole d’vant mon copain, tu vas t’en prendre une. »

Afin d’éviter des soucis de dentition, Magda décida intelligemment de ne plus se mêler de la discussion.

« J’suppose aussi que j’peux t’prêter ma charrue, ouaip. Pas besoin d’me payer tout de suite : J’ai eu une année plutôt faste l’année dernière, pis j’suis pô en r’tard sur mes crédits, alors tu pourras me rembourser à la fin de l’année quand t’auras vendu ton grain. Tu m’assures peut-être qu’on peut reprendre les labours, mais moi j’préfère attendre que l’printemps soit bien installé, tu comprends ? Du coup, si tu veux prendre le risque du dégel, j’veux bien t’filer mes canassons. »

Il réfléchit derechef, entre deux petites bouchées de sa pitance. La bouche toujours pleine, il répondit à la dernière demande de Gabriel :

« Quant à ton verrat… Hmm… Hm…
Ben, là, tout d’suite, j’vois deux options pour toi. Y a l’gros Fridi, y peut s’occuper du cul d’ta truie. Mais c’est une grosse pince, t’sais, j’suis sûr qu’il exigera que tu lui refiles des porcelets en échange. L’autre option, ben, c’est l’seigneur. Mais l’seigneur, c’est l’seigneur. »

Fridi était un des paysans moins sympathiques du village. Parce qu’il était le meunier du hameau, il était persuadé de valoir plus que tout le monde, et il est vrai qu’il comptait parmi les habitants les plus aisés du coin.
Le seigneur de la ville, lui, était une personne un peu plus originale et instable. Philipp IV von Weidhausen était, il y a plusieurs années, un brave dandy excentrique et exubérant, toujours aimable avec tout le monde, même les plus bas des paysans, même avec les mendiants itinérants et les gens du cirque, personnes qui sont parfois accueillis avec grande méfiance par des villageois habitués à vivre entre eux. Mais ça, c’était à l’époque où Gabriel n’était qu’un adolescent ; Chevalier de l’Ordre du Sang de Sigmar, Philipp IV avait été grièvement blessé à la bataille du Col du Feu Noir. Depuis, il était devenu un homme distant, cloîtré dans son manoir un peu à l’écart de Weidhausen, ne sortant qu’exceptionnellement pour aller prier au temple ou marquer le début d’une fête locale.

« J’ai très hâte qu’on soit arrivé au printemps. Si l’brave Taal et la bonne Rhya sont généreux, y aura p’têt de quoi faire grossir les choses par ici. On pensait retaper la route pour que le chemin vers Heideck soit plus facile, mais quelques crétins, dont Fridi fait partie, y croit qu’le mieux ça s’rait d’utiliser l’fric du village pour rénover le moulin.
T’aurais une opinion là-dessus, tiens, par curiosité ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Gabriel Brandt] Pays de Cocagne

Message par Gabriel Brandt »

Alors là ça va d'bonnes nouvelles en bonnes nouvelles.

D'jà la Magda elle ferme sa boîte à clacos pour pas prendre une mandale. J'aime ça, le Hans l'est coquet mais s'laisse pô faire par sa bonne femme. Faut pas déconner quoi. Comme disait l'vieux prêtre du village d'à-côté avant qu'il cane : "la femme elle doit êt' soumise à l'homme et lui obéir parce que c'est lui l'chef de famille." Amen. Bon ça s'appliquait pô à Môman mais ça c'est parce qu'elle était un peu rebouteuse, qu'elle connaissait l'secrets des ruisseaux et des fraises des bois, et surtout parce qu'elle avait un sacré carétou alors qu'Pôpa l'était bonne pâte. M'enfin bref, la mégère elle la ferme et créfieu, ça m'fait des vacances.

Ensuite, l'bon Hans y veut bien m'prêter sa charrue et ses carnes. Ca aussi c'est bonnard, parce que c'est pas avec mon araire pourrie qu'j'vais labourer suffisament d'parcelles pour y faire tout c'que j'veux faire. Salades, navets, trente acres d'avoine ... c'est du boulot. Avec c'te matériel et l'aide de ses fistons, ça ira bien, teh. Pareil, les fils y vont m'aider à retaper la porcherie. C'est chic. Faudra que j'trouve un truc pour les remercier. P'têt' leur donner un des porcelets ... On verra bien c'que j'aurai sous la main.

Bon par contre là j'dois voir pour le verrat. C'est soit l'seigneur -un grand maboul j'vous l'dis- soit c'te grande gueule de Fridi l'meunier. Donc là j'le vois gros comme une maison, s'tu veux. Si j'veux qu'Fridi me prête son verrat pour saillir Titine, faut qu'j'lui donne un truc en échange parce que c'te meunier là il a des bogues de châtaignes dans les poches. Et vu c'que Hans m'raconte, ça pourrait aider qu'j'me prononce en faveur d'la réparation du moulin aux frais du contribuable. Enfin ça c'est si on m'demande mon avis. Parce que dans ma tête c'est comme ça là : j'suis pour les réparations, donc en fait j'rends service à Fridi. Donc Fridi y m'en doit une. Et moi mine de rien j'lui demande une nuit d'amour entre sa bête et ma Titine. Bref. Sauf que ça m'emmerde au fond, parce que déjà Fridi c'est un connard, que si j'le soutiens j'vais me mettre du monde à dos, et qu'en plus c'est clairement plus malin de retaper ce chemin plein d'trous et d'racines qu'va vers Heideck et ça tout l'monde le sait. Taal doit vraiment pas aimer c'bout d'route parce qu'il y fait pleuvoir d'ssus tout l'temps, et y a des nids d'poule plus grands qu'une auge, tellement qu'les chariots d'légumes et d'victuailles qui partent au marché peuvent plus passer.

Alors j'commence à réfléchir. Ca m'prends un peu d'temps et j'crois qu'ça s'voit sur ma gueule, alors j'fais semblant qu'j'vais éternuer pour gagner du temps. J'renifle, et j'cogite. L'autre cabourd, il aurait un verrat. Bon à c'qui s'dit l'est pas très loquace d'puis qu'il a pris une pique dans l'cul. Alors oui c'est un noble, c'est un chevalier, il est très croyant et il prie Sigmar tous les jours, faut respecter, gnagnagna. En attendant moi ces gens j'peux pas m'les voir, et pis j'savais pas qu'le mal au derche ça tapait aussi sur la caboche. Mais bon c'l'seigneur. Et c'est comme ça. Donc d'un côté j'ai Fridi l'connard, et d'l'aut' j'ai c'te mal-luné. Et au milieu y'a moi et ma Titine, qu'a sacrément besoin d'un coup d'reins derrière les côtes. Titine, pas moi. Bon bref. Donc là qu'j'cogite encore un peu pis j'balance mon plan d'bataille, l'air de rien.


- "Par la Bonne-Mère, c'te Fridi l'en rate pas une. Comme d'hab', tu m'diras." que j'dis en ébourriffant les ch'veux d'un pitchoune qui passe. "Ah ouais ça discute d'refaire la route d'Heideck ? Faudrait qu'j'aille voir, ça fait un bail qu'j'suis pas passé par là. T'sais avec Pôpa et la Margoton qu'ont été malades ... pas trop eut l'temps quoi. J'irais voir pis j'te dirai c'que j'en pense." J'm'achète du temps là, et c'est beau parce que c'est gratuit. "P'têt' ben qu'j'vais aller voir not'bon suz'rain hein, t'en penses quoi, teh ! On sait jamais, p'têt' qu'avec qu'lui qu'était à la guerre, ça lui manque un peu d'la compagnie rude. Enfin j'te dis ça, mais j'pense pô qu'les chevaliers traînent trop avec la piétaille, même au front. Enfin pour c'que j'y connais." Créfieu, j'm'embrouille. J'voulais dire quoi d'jà. "Bon bref. J'vais aller voir not'bon sire et lui demander si il peut faire quequ'chose pour l'une de ses bonnes gens. Et pis on verra bien. D'ailleurs euh ... en fait tu l'as d'jà vu toi ? Enfin d'près j'veux dire, du genre parlé et tout. L'est comment ? Qu'je sache à quoi m'attendre quoi." Faudrait-y pas qu'j'y prenne mon couteau, quand même ? J'sais pas moi, si il est branque on sait jamais.
Gabriel Brandt, Voie du Fermier
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Gabriel Brandt] Pays de Cocagne

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Le beau Hans agita bêtement la tête de bas en haut en souriant en entendant Gabriel Brandt prévoir sa journée. À la question sur le sire, en revanche, il se mit à froncer les sourcils et à se gratter le menton avec sa main, comme s’il réfléchissait très intensément.

« Ma foi, l’sire… Bêh, j’l’ai pô beaucoup vu, il aime ben s’terrer chez lui, dans l’noir, volets fermés. Pourtant il a tout un troupeau d’bestioles, des Longues-Cornes et tout ! C’est sa fille qui gère, l’plus souvent, mais elle est pô tout l’temps là.
Hm… Qu’est-ce j’pourrais t’dire… Hm… Il est plutôt sympatoche, bon gars, très agréable… Oh si, j’sais : Il arrête pas d’causer. Quand il ouvre sa gueule il t’raconte mille anecdotes et tout sur c’qui faisait gamin ; S’il commence à piailler, laisse-le faire en faisant genre qu’ça t’intéresses. Tu l’laisses causer trois quart d’heures et ensuite y croit qu’tu l’aimes ben, c’plus simple si tu veux lui demander queque chose.
Pendant qu’t’es pô là j’vais aller chercher ma charrue, comme ça tu pourras rentrer avec et mes garçons. Mais j’te le dis, tu prends de sacrés risques ! Si ça gèle tes semailles elles sont foutues ! »




Le manoir von Weidhausen n’était pas situé très à l’écart du village. Il fallut pour Gabriel marcher une bonne vingtaine de minutes, dans le léger froid de la fin d’hiver, Titine à ses pieds, pour y parvenir. Le sentier qui y menait s’éloignait progressivement des douces chaumières et du moulin qui effectivement avait peut-être besoin d’être retapé, pour laisser place à d’immenses prairies paisibles dans lesquelles allaient paître, au long, des Longues-Cornes grasses et musclées. Philipp était l’un de ces nobliauds de l’Averland qui tenait sa fortune de la vente de ces vaches si robustes et goûteuses, et il ne manquait pas de personnel pour s’en occuper ; Sur le chemin, Gabriel croisa deux types montés sur des percherons, vêtus d’écharpes et de gros manteaux, qui portaient ostensiblement sur leurs genoux, l’un une arquebuse, l’autre une arbalète, et sûrement qu’ils patrouillaient pour empêcher des voleurs de bétail de s’en prendre à ces bêtes trop coûteuses.

Pourtant, alors même que la famille Weidhausen employait des garçons de ferme, des palefreniers, et que des vétérinaires de la ville venaient souvent ici pour s’assurer de la santé des troupeaux, alors même qu’elle disposait de granges, de greniers et d’étables, le manoir proprement dit, vers lequel Gabriel approchait, ne payait vraiment pas de mine. Loin d’être un château-fort Bretonnien, c’était une sorte de maison forte assez modeste, trois étages, brique rose, des bosquets de fleurs et des dalles décorées en céramique sur le chemin, Gabriel avait vu l’édifice au loin en arrivant. Mais à présent qu’il se trouvait juste devant, il notait comment absolument tous les volets étaient fermés, et la solide porte en fer devant verrouillée.

Le paysan s’approcha et toqua. Il n’y eut aucune réponse. Il tenta à nouveau après avoir bien attendu trois minutes.
Immédiatement, juste à sa gauche, d’un petit trou dans le muret, le canon d’une arquebuse sorti et le pointa directement, et une voix folle, pressée, et visiblement étranglée rugit :

« Qui est là ?! Qui veut me déranger ?! J’ai demandé à pas être dérangé ! Dites-moi immédiatement pourquoi vous êtes sur ma terre ! Je vous connais ?! Si je vous connais pas je vous jure vous allez payer ! Je suis armé moi ! Combien vous êtes, hein ?! Quand j’étais jeune je pouvais tuer dix types à la suite avec mon épée ! Par Sigmar je le jure ! »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Gabriel Brandt
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Re: [Gabriel Brandt] Pays de Cocagne

Message par Gabriel Brandt »

Bon l'est bien sympa le Hans mais y commence à m'courir sur le haricot à m'dire d'faire attention à mes semences. Lui il a peur qu'le froid revienne, mais moi j'sais qu'ça va pas geler. Quand j'étais p'tit Môman elle m'a appris à lire les signes d'Taal Notre-Père et d'Rhya la Bonne-Mère. "Si après l'hiver l'blaireau chie mou, alors l'navet vaudra pas un sous" qu'elle disait. Ouais elle était p'têt' pas finaude comme certaines biquettes bien fardées, mais elle en savait des trucs. Môman elle s'trompait jamais, elle savait quand fallait planter les artichauds, quand il fallait mettre la colle sur les arbres pour choper les oiseaux qui migrent, et quand Pôpa allait dormir au village parce qu'il était trop beurré. 'fin bref. Hier quand j'suis allé levé le panier à écrevisses dans l'ruisseau, j'ai vu la coulée du blaireau, celui qui hiberne au bout d'la friche et qui vient bouffer les limaces sur nos salades. Eh bah j'peux t'dire qu'il chiait pas mou, c'gros cochon. C'était un bin bel étron, tout dur et plein d'noyaux. C'comme ça qu'j'ai su qu'fallait planter et qu'le gel était loin. C'est ça, la sagesse du paysan.

Bon enfin voilà, j'discute un peu, j'envoie une ou deux calboches aux gamins pis j'me tire avec Titine. On convient d'se retrouver tal'heure quand j'repasse et pis j'y vais. J'vais en direction du manoir, pas question d'aider c'te raclure de Fridi. Enfin pas si j'ai l'choix. Bon j'avoue j'sais pas c'que j'peux attendre d'not'bon seigneur. Pôpa disait qu'les nobles y z'étaient complètement cabourds à force d'se marrier entre cousins. J'espère qu'le not' a encore d'la sève dans la caboche, assez pour pouvoir m'aider quoi. Et si il faut lui tenir le crachoir pendant un moment, bah c'pas grave j'le ferais bien hein. Ca vaut p'têt' le coup.

Et nous r'voilà sur les chemins avec Titine. Il fait bon, l'vent est frais j'aime êt' dehors. Dans les prés y a mes vaches ... enfin ces vaches, ces jolies vaches. C'tour des yeux noirs, comme si qu'elles étaient maquillées, j'vous jure ça m'fait quelquechose. Rustiques mais distinguées, robustes mais racées. D'la bête d'première classe quoi, comme on en trouve qu'en Averland, par Sigmar ! J'croise deux vachers, j'fais profil bas. On a beau v'nir du même purin, ces gars là ils rigolent pas avec les aut' gueux. Pôpa m'a toujours dit d'm'en tenir loin, et chaque année à la foire aux bestiaux d'Averheim ils sont d'toutes les bagares et d'toutes les beuveries. 'Sont durs au mal, mais z'ont l'diable au corps. Des méchants garçons et des vauriens, qu'elle disait Môman. A l'époque j'voulais êt' comme eux, mouè. Avoir une salle trogne, un grand manteau pis un chapeau à larges bords, et un grand bâton, et diriger les troupeaux et casser des dents sur l'perron des tavernes. Mais bon en fait si tu réfléchis deux s'condes, ils valent pas mieux qu'mouè. Ils servent, ils obéissent. Ces vaches elles sont pas à eux et elles l'seront jamais. Du jour au lend'main y penvent s'faire virer ou péter la bouche par un fils de pute d'fidèle d'Gunndred et fini les vaches. Moi j'veux pô êt' un vaurien. Môman elle aurait préféré qu'j'ai mes vaches. Alors j'les aurais. Bref j'trace le plus loin possible au large d'ces deux trou-duc et j'continue mon ch'min avec ma brave Titine.

J'arrive bientôt en vue du manoir. J'étais v'nu qu'une fois, quand j'étais p'tit. Pôpa était v'nu parce qu'le seigneur voulait lui dire un truc, j'sais pas quoi. Pôpa est rentré tout blanc, il est sorti plus blanc encore, pis on est rentré et il a bu du vin aigre jusqu'à dormir dans la porcherie. J'ai jamais su c'qui s'était passé mais bon, on s'en fout maint'nant. C't'une jolie bâtisse, en brique d'la région, mais elle mérit'rait un p'tit coup d'neuf. Comme chez moi d'ailleurs. Comme quoi seigneur et pécores on est pas si éloignés hein. 'fin bref. J'toque. Rien. J'regarde Titine et j'lui demande c'qu'elle en pense. Elle m'regarde avec des grands yeux d'amour mais j'vois vite qu'elle a rien pigé à c'que j'ai dit. J'suis là à imaginer qu'si il faut les cochons ils sont aussi malins qu'nous mais qu'y peuvent juste pas causer, et pis j'entends un bruit alors j'lève les yeux pis là ...

OH PUTAING de Bonne-Mère ! Un pétard braqué sur ma pauv' tronche ! Et l'aut'barjot qui s'met à gueuler comme un putois. J'hésite à m'jeter sur Titine pour faire rempart d'mon corps pis j'me dis qu'ça s'rait un peu con alors j'lève mes paluches en l'air en essayant d'pas trop trembler.


- "Pitié m'sieur l'seigneur Phillipp tirez pô!" que j'dis à l'aut' cabourd. "J'suis qu'un d'vos p'tites gens m'sieur l'seigneur, j'suis tout seul 'vec ma gentille truie. Sur Notre-Père et la Bonne-Mère j'jure que j'veux pô d'mal m'sieur l'seigneur, tirez pô ! J'viens juste parce que j'ai une dolé..une doulan..." Ah putain, ça m'apprendra à vouloir parler comme un jobard d'bourgeois. J'béguèye."J'ai un truc à d'mander m'sieur l'seigneur Phillipp ! J'veux juste savoir si vous pouvez pas m'donner un coup d'pouce 'vec vot' beau verrat !" 'tain fais pas l'con vieux taré ! C'est moi, l'Gros Gab ! J'veux pas crever, pas maint'nant qu'j'ai touché un pactole !
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Gabriel Brandt] Pays de Cocagne

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Le canon de l’arquebuse rentra à l’intérieur de la maison, et à la place, ce fut la pupille d’un œil injecté de sang qui regarda par la petite ouverture sur le côté de la maison. Le seigneur se retira brusquement, puis sautilla pour observer « l’intrus » depuis un deuxième interstice lui aussi prévu pour tuer ceux qui entreraient par effraction.

« Mais… Mais c’est le Gabriel Brandt ! Mais oui je le reconnais !
Attend, mon garçon, bouge pas ! »


La porte d’entrée trembla. Gab’ entendit plus d’une quinzaine de cliquetis de verrous, de chaînes retirées, et de plaques métalliques coulissant. Au moins quatre clés différentes qui déverrouillèrent quatre loquets. Puis enfin, la lourde porte blindée en contreplaqué put s’ouvrir en grinçant, et dévoiler l’homme derrière.

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Il ne ressemblait pas du tout à l’apparence donc Gabriel pouvait se rappeler dans ses souvenirs. Autrefois un butor large et fort comme ses Longues-Cornes, barbu, aux longs cheveux noirs, il était à la fois gras et musclé, et tonnait plus qu’il ne parlait, avec sa grosse voix qui trouvait un écho dans son abdomen qui résonnait comme la nef d’une cathédrale de Sigmar. Si le seigneur Philipp était toujours aussi grand, il était devenu rachitique, faible, prostré sur lui-même. Sa crinière noire était devenue blanche comme neige, sa barbe avait laissé place à des rouflaquettes, il était ridé de partout, laid, sa voix était devenue délirante et caquetante comme celle d’une vieille mégère, et de grosses cicatrices marquaient sa face et lui avaient retiré un œil, remplacé par une boule en verre à l’intérieur de son globe.
Plus que tout, il avait une patte folle : Le seigneur tenait dans sa main droite une cane sur laquelle il se reposait, car sa jambe de ce côté-ci avait été broyée, une guibolle ratatinée qui était offerte à la vue du paysan : Le sire ne portait qu’un gros peignoir large, et dans sa main gauche, il tenait un pistolet chargé qu’il agita dehors, dans tous les sens, soupçonnant peut-être que Gabriel Brandt ne soit pas venu seul. Une fois assuré qu’aucun assaillant ne l’accompagnait, il posa son flingue sur une commode avoisinante, puis fit signe à Gabriel de le suivre.

« Entre, entre mon garçon ! T’as soif ? J’ai du bon schnaps à te proposer ! Boah il est un peu éventé mais il se boit tranquillement, et…
Et par contre, laisse ta truie dehors, elle va tout me salir mon parquet neuf, sinon. »


Il était très hypocrite de la part du sire d’accuser Titine de semer la pagaille : Il s’en chargeait déjà bien tout seul.
Tout son manoir était plongé dans l’obscurité la plus totale : Absolument tous les volés étaient baissés, et les rideaux bien tirés. Il n’y avait à l’intérieur, pour se guider, que quelques petites bougies allumées, dont une chandelle tenue dans une coupelle par le sire lui-même, après qu’il eut terminé de bien verrouiller sa dizaine de serrures derrière-lui. Le long des murs porteurs, Brandt put découvrir de minuscules filets de lumières, ces petits trous par lesquels faire passer des canons d’arquebuse, et sire Philipp avait d’ailleurs tout le long du chemin disséminé des pochons remplis de poudre, des caisses avec des petites grenades à main, et des armes à feu diverses et variées posées sur des râteliers presque partout, de telle manière qu’il avait presque toujours une pétoire à portée de main.
Dans le salon, un peu plus éloigné, un capharnaüm immense : Des tables et des chaises dans tous les coins, de vieux papiers journaux d’Averheim par terre, des babioles, des verres cassés qu’il n’avait pas prit la peine de ramasser, des livres en pagaille, les pages encornées et les incunables aux couvertures trouées. Une âtre sombre semblait ne pas avoir servi depuis des lustres, ce qui était étrange puisqu’on commençait à peine à sortir de l’hiver – même Hans pouvait se permettre le luxe d’un petit feu de cheminée, et visiblement, pas le seigneur feudataire du bourg.
Philipp IV von Weidhausen tituba jusqu’à un canapé sur lequel il s’effondra. Il déboucha une flasque de liqueur et se servi dans un magnifique verre en cristal. Il invita Brandt à s’asseoir sur un fauteuil royal tout en bois de chêne, au coussin pourpre en velours de très bonne qualité, Gab’ ne s’était jamais assis sur quelque chose d’aussi doux et confortable. Malgré l’obscurité, le paysan pouvait découvrir, juste derrière le noble, un magnifique tableau, une toile de quatre mètres de haut, sur laquelle tout un tas de nobles à collerettes et de femmelettes en robe tirant la gueule étaient alignés, certains assis, certains debout – peut-être la jolie famille du baron esseulé qui lui faisait face.

« Tu dois me pardonner, le Gab’… Je suis légèrement paranoïaque. Beaucoup de gens veulent me faire la peau, mais ils se rendent pas compte que Philipp von Weidhausen a le cuir épais ! Oh oui ! J’ai tenu tête à des orques, des orques oui da, et ils croient que c’est eux qui vont avoir ma peau ?! Ils me servent du vin d’une main, mais ils gardent un couteau dans le dos de l’autre, je l’ai vu dans les étoiles, oui oui, dans les étoiles, je l’ai vu... »

Après avoir bu une grosse rasade d’alcool, il sorti une étrange chose d’un petit coffret en bois d’ébène – une petite pipe, qu’il posa contre sa bouche, s’allongeant avec difficulté sur son canapé, en tirant sa jambe écrabouillée, il se lova confortablement et mit quelques petites herbes dans sa pipe, qu’il commença ainsi à fumer.

« Du chanvre. T’as déjà goûté le Gab’ ? Tu veux essayer ? »

Il tendit sa pipe, des fois que le paysan serait curieux de fumer ce qui n’était pas du tabac du Moot. Dans tous les cas, Philipp se mit à se détendre, sa patte folle cessa lentement de trembler et sa voix se fit bien moins aiguë et nasillarde, ses traits se détendaient visiblement – ce qui était contenu dans cette pipe semblait être un remède médical très efficace.

« J’ai appris pour ton père… Toutes mes condoléances. Mais Morr le garde. Tu l’as bien enterré, t’as pas eu trop de soucis ?
C’était un bon gars ton père. Brave, travailleur… Ouaip. Un bon gars. »


Il ne semblait pas vraiment convaincu parce qu’il disait. Il était très clair que Philipp racontait uniquement des banalités comme il est d’usage de faire avec quelqu’un qui vient de perdre ses proches.

« Je suis désolé que tu me voies dans cet état… Je compte sur toi pour le raconter à personne, hein ? Je… J’traverse une mauvaise passe, on va dire.
Mais t’en as rien à foutre de ça, alors passons. Pourquoi est-tu venu me voir, le Gab’ ? C’est quoi cette histoire de verrat ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Gabriel Brandt
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Re: [Gabriel Brandt] Pays de Cocagne

Message par Gabriel Brandt »

Bon, clairement ce type a un pét' au casque. Il est pas net, ça tourne pas rond dans sa caboche. Bref tu tournes ça comme tu veux, en gros l'est juste complètement taré. D'jà y m'reconnait. C'est louche. Et pis il a des armes partout, des verrous et des loquets, son manoir c'est une ruine. Moi qui croyais qu'les nobles y vivaient dans l'luxe, j'me suis bien gourré. Celui là y doit s'nourir d'poussière et de mites. Bon déjà il m'a pas fait sauter la cervelle, ça c'est un bon point. Par contre il m'a fait laisser Titine dehors, ça c'est un mauvais point. J'ai attaché ma p'tite chérie à un piquet avant d'rentrer. Si j'l'entends couiner, j'm'en branle je sors en courant, et tant pis pour l'nobliau !

Bon l'aut' y m'parle d'Pôpa, d'orcs, de traîtres et pis j'sais pas quoi ... C'est barbant, j'sais pas d'quoi y cause et il a bin raison : j'en ai rien à carer. C'est ses histoires, pô les miennes, et nous les p'tites gens on a bien assez d'soucis d'not' côté pour pas nous soucier d'ceux des règnants. Par contre j'fais quand même semblant d'écouter, j'sais "ui ui" d'la tête et j'secoue la main en gonflant les joues pour faire "pfffffooou" 'vec les yeux ronds, comme si j'étais fimpressionné. Faut êt' poli, lui faire croire qu'j'suis bien sage. C'est Pôpa qu'a dit qu'il fallait faire ça avec les nobles. Parce que sinon ils peuvent vous prendre, qu'il disait. J'trouve ça gros m'enfin.

Y m'propose un truc à fumer, ça sent pas bin bon mais il dit qu'ça calme. Du chanvre ? Moi j'connais ça, l'voisin en faisait quand j'étais p'tiot, pour faire les cordes des barges sur l'Aver. Quand c'était l'temps d'la moisson, lui et ses gars y s'couvraient l'visage avec des mouchoirs pour pas "avoir l'caboche qui tournent" qu'y disaient. Et pis une fois y'a l'frère de Môman qu'est v'nu, avec son môme -mon cousin quoi- qu'étais complètement à l'ouest et qui marchait pas droit. Môman disait qu'il était "né au chanvre". J'sais pô si tout ça a un lien, et pis moi j'fume pô. Pôpa y disait qu'fumer c'est enrichir les halflings. Et qu'la seule raison d'enrichir les halfling c'était pour qu'ils s'engraissent et qu'après on les fasse à la broche. Ca m'faisait marrer, gamin. 'fin bref. Mais même si j'fume pô, j'veux pas l'vexer, l'seigneur. Pas avec autant d'pétards dans l'coin. Alors j'prends sa pipe et j'tire quelques lattes. Putain je tousse, ça défonce la gorge son machin. Bref.

Et pis pendant qui parle j'me dis qu'il a l'air dans la merde et que j'pourrai quand même en profiter. Si j'me le mets dans la poche, ça va grand'ment faciliter les choses quand même.


- "Bah m'sieur l'seigneur Phillip, on m'a dit au village qu'vous pouviez m'aider. Alors voilà vous savez qu'mon paternel l'est décédé du coup j'suis tout seul. Mais j'ai bon espoir et du coeur à r'vendre alors j'me suis dit : teh j'vais m'lancer dans l'cochon ! Et pis vous l'avez vue j'ai ma Titine avec moi, une bin belle truie qu'elle est gentille et douce, elle f'ra une très bonne maman. Alors j'lui cherche un prince charmant, qu'on peut dire. Comme ça j'peux commencer mon élevage, et pis même faire mes jambons si il faut. Alors j'me suis dit : quoi d'mieux qu'd'aller voir not' bon seigneur, qu'les dieux l'bénissent, lui qu'est si bon et veille sur ses p'tites gens !" Ouais j'avoue j'suis pas bien fier d'faire d'la lèche comme ça mais bon faut c'qui faut hein. "Et pis vous savez moi j'suis d'bon coeur et j'ai les bras solides. Si vous vous avez b'soin d'quelque chose, moi j'serai content d'vous aider. J'sais pas par exemple ranger un peu ici ? J'peux vous faire des travaux moi, pis un coup d'poussière teh. Qui sait on peut retrouver des trucs." Et quelques piécettes à m'mettre dans la poche tiens.


Bon par contre je parle je parle mais faut pas que j'm'emballe. J'ai failli lui parler d'ses vaches mais j'me suis ravisé, des fois qu'il pèterai une durite et m'collerai un pruneau dans la tronche.

...

Bonne-Mère, j'me sens tout chose là. Le chanvre ça fait pas que des cordes.
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