[Tétradie Gondeghissel] Chemins & Travers

[[MJ] Le Faussaire]

Ans accepta la bière timidement, avant de finalement répondre :

- " Hm, il était apprenti je crois. Il ... travaillait à l'Université, oui. C'est ça qui l'a rendu si méticuleux. Comme quoi ..."

Il tira le gobelet à lui, évitant au passage le bras d'un cocher un peu trop hilare.

- "Vous aussi vous venez de l'Université ?"

Et d'un air très sérieux, l'initiée prend le relais.

-"Oh non, je voyais les étudiants de temps en temps mais je n'y suis jamais allée, à part en passant devant. C'est étonnant qu'il soit ressorti organisé et méticuleux de l'université comme vous dites, généralement les étudiants sont connus pour être agités... Vous saviez ce qu'il étudiait peut-être? Je parie que c'était des matières très pointilleuses..."

- "Euh, la, euh ... les bêtes, de mémoire. Je n'ai jamais été très studieux, je ne lui demandais pas ce genre de choses. Ca n'a jamais été important, et puis ... Pourquoi est-ce que cela vous intéresse ?"

Tétradie ne dit rien, haussant les épaules en guise de réponse. Voyant la mousse à l'intérieur du gobelet d'Ans, elle se lève à nouveau pour le resservir, lançant un simple :

-"Je fais juste la discussion... Et puis les prêtres de Morr disent que c'est important de se rappeler des défunts."

Test de CHA opposé : 4v1. Dommage.

D'un geste bien plus rapide, l'Altdorfer se lève, attrapant le bras de Tétradie avant qu'elle ne quitte la table.

- "Non, non, merci. J'ai déjà du mal à finir celle-là, continuez sans moi."

Et de fait, son dernier gobelet n'est pas vide. Ni même le précédent.

- " Je ne sais pas ce qui nous attend avec cette neige, alors je préfère rester sobre si ça ne vous dérange pas. Peut-être que ces messieurs... messieurs-dames voudront vous suivre ?"

Les cochers tournent alors la tête, ainsi qu'Ursula. A trois, ils accumulent bien une quinzaine de gobelets, dont certains qui ne semblent pas emplis ou vides de bière mais d'un autre alcool.

- "Ben ça, on avait b'zoin d'un quat'ièm' pour la relance. Fraulein sait jouer aux cartes ? " lance justement l'un des conducteurs.

Alors se clôture le dialogue entre Ans et Tétradie, suivi de près par une rude mais amicale partie de "Quatre-Marteaux". Il faut quelques tours à l'initiée pour en capter les règles et les principes - cela se joue par équipe de deux, les cartes sont réparties et numérotée avec quatre symboles, à chaque manche l'un d'eux est favorisé, l'ordre des cartes change pour ce dernier, et à la fin de chaque manche l'on compte les points en y rajoutant ou non les prévisions que l'on a fait avant de démarrer celle-ci. Par chance pour Tétradie, ou bien par habitude de son équipier, le vieux cocher ne cesse de trouver ou bien d'avoir la carte qu'il faut quand il faut, sans pour autant être toujours gagnant. Ainsi, le vieil homme, qui avait été si rugueux et si dur la veille, semblait rajeunir lorsqu'il y avait un enjeu ou une compétition à gagner.
***
Quelques bières suivirent, puis ce fut d'autres alcools, et enfin une pause - ou plutôt un arrêt pour "dégager la table". C'est à ce moment là que Tétradie découvre le nombre de gobelets posé devant elle - qu'elle a tous bu sans sourciller. Il doit bien y avoir une demi-douzaines de verre, soit autant de pintes d'alcool certes familier mais pas moins douteux quant à leur origine ou leur fabrication. Qu'à cela ne tienne, Tétradie dégouline de sueur à l'heure qu'il est. L'air lui semble chaud, capiteux, brumeux par instants, tremblant par d'autres.

C'est sans doute pour cela - ou pour tout un tas d'autres raisons - que lorsque les joueurs retroussent à nouveau leurs manches et que les cochers arrêtent de chanter leur récital en patois ... Que l'initiée préfère se lever, chercher les autres convives du regard, pour finalement s'éclipser vers un lit bien plus douillet qu'il n'y parait.

Test d'END : 4. Un petit peu bourrée, mais tu tiens étonnament bien l'alcool. l'Histoire retiendra le vin de messe comme coupable, bien évidemment. Le réveil sera cependant tout aussi dur qu'un lendemain de soirée, la nausée en moins.

[Tétradie Gondeghissel]

Certains matins, le monde ne semblait pas tourner très rond, surtout quand on se levait tôt. Tétradie attrapa avec peine une gourde de petite bière dans un sac (à qui appartenait il d'ailleurs?) et s'en enfila une rasade tout en se réveillant. Mal à la tête, perte des repères. Elle passa une main dans ses cheveux. "Au couvent on m'aurait mis des coups de fouet pour ça, tiens..."

Tout en émergeant, elle profita de l'obscurité pour remettre sa pèlerine par-dessus sa chemise de nuit et se diriger à pas de louve vers la salle commune pour aller déjeuner. Pas de hurlements stridents dès le matin? Pas de cadavre dans le couloir? Rien d'anormal donc. Elle pourrait prendre tranquillement sa soupe du matin et profiter de sa chaleur tandis que s'estompait l'horrible froid de la nuit. Oui, le froid, il s'infiltrait partout. Le dortoir, avec le grand nombre de personnes qui y dormaient, avait au moins le mérite de réchauffer l'atmosphère et de garantir une nuit à peu près supportable... Comment faisaient ceux qui avaient des chambres individuelles? Est-ce qu'ils avaient des cheminées à disposition? Ce devait être horrible sinon... En pleine réflexion, elle passa dans le couloir quand une folle lui sauta dessus:

-"Z'avez pas vu ma couverture? J'la cherche."

"-Gné."

Dans ce genre de situation on espérait toujours pouvoir sortir une grande phrase, une belle réplique aussi sérieuse qui remettrait les pendules à l'heure et qui permettrait à chacun d'appréhender la situation avec plus de clarté. Cependant la seule chose qu'elle put répondre fût:

"-Euh? Non? Enfin non quoi?"

-"Pas grave."

Et cette furie se repartir aussi vite qu'elle était arrivée. "C'était pas Nyse, ça?" Sans doute qu'elle l'avait vue quelque part... Sur l'aller dans la cariole peut-être? Ou non-pas? Compliqué tout ça, compliqué de se souvenir aussi... Elle finit par poser son fessier sur un banc de taverne et à réclamer avec des yeux de chatons un bol de potage qu'on lui servit rapidement. Elle en profita pour saluer l'aubergiste et sa famille, de bonnes gens que Sigmar tiendrait sans doute en haute estime.

Avec toutes ces péripéties matinales, elle sentait que quelque chose lui échappait, un détail, une bricole. La révélation lui arriva quand l'odeur d'artichaut s'empara de son nez: "Faudrait pas que je trouve un moyen de régler ce bordel, moi?" Non pas qu'elle ne faisait pas confiance aux autres invités de l'auberge, mais au rythme où les choses avançaient ils seraient tous morts congelés ou éventrés par la créature qui rôdait.

Elle soupira.

Pour le moment, difficile d'en arriver à des conclusions mais à présent trois hypothèses sérieuses lui venaient: une créature des bois particulièrement intelligente, un monstre apprivoisé ou contrôlé et aidé par quelqu'un à l'intérieur ou alors un monstre changeur de forme. Toutes ces idées avaient de quoi séduire, mais elles ne l'avançaient pas en l'état. La clé devait se trouver dans le carnet de Klosel, Tétradie en était désormais persuadée: un homme visiblement aussi érudit et organisé ne serait pas venu avec n'importe quel livre et surtout il ne l'aurait pas amené dans une confrontation sans être sûr de ce qu'il affrontait.

Son objectif du jour était donc clair: continuer de le déchiffrer en espérant arriver à un chapitre intéressant, le tout à l'abri des regards au maximum. Pour cela une option lui vint: faire semblant de prendre des notes ou de réviser un livre de compte tout en traduisant. Il lui suffirait de se mettre dans un coin, de commencer des calculs ou une lecture et d'attendre quelques minutes que tout le monde se désintéresse d'elle pour se mettre sérieusement au travail. Oui, ce plan avait du potentiel...

[[MJ] Le Faussaire]

Par chance, personne ne s'intéressa à l'initiée pendant un certain temps, la majorité des convives étant occupés à décuver ou à digérer les histoires de la veille. Elle eut ainsi quelques heures de répit, où le maigre Georgius lui proposa en effet de relire certaines de ses notes, de reprendre certains calculs, mais maintenant qu'elle connaissait l'écriture de ce sec rouquin, elle n'eut aucun souci à le faire.

Elle put donc se concentrer au moins à moitié sur le déchiffrage de son nouvel ouvrage secret, loin de son marteau de guerre, de sa maille et de son lit.

Test d'INT pour déchiffrer : 3, on avance bien.
Test secret : 12, raté.

Après la couverture, elle put ouvrir les premières pages écrite du carnet. L'outil était simple d'aspect, épais et lourd en main malgré une taille très modeste, pour ne pas dire petit - même si les marques et les traces noires et brûnatres ne donnaient pas une image innocente ou gentillette au carnet. La première page accentua cela, lorsqu'elle put la déchiffrer. En effet, la belle page noircie disait, en caractères imprimés :

" Concernant la méthodologie, les textes doctrinaux et la structure hiérarchique de l'Ancien Ordre Initiatique et Sacré du Temple de Sigmar - Par Kasper von Liebenstein."

Il y avait ensuite tout un psaume qu'elle reconnut comme une des prières de base de son culte - un simple poème rythmique sensé apporter le réconfort sur les sujets du Sire-Marteau. Et puis, en bas de page, elle put lire une petite phrase en bas gothique - la calligraphie habituelle des ouvrages religieux :

" Là où la miséricorde s'arrête, le jugement commence."

Et à nouveau, un encart manuscrit qui clôturait le tout, en rouge : "La justice n'appartient qu'aux courageux, et aux défunts."

Elle tourna la page, déchiffra d'autres termes en caractères imprimés :
"Chapitre Premier - A propos des basses besognes, et du Saint-Ordre des Répurgateurs de Sigmar."

S'en suivit plusieurs pages imprimées plus ou moins cryptées qui relataient les pensées d'un certain individu inconnu, suffisamment important ou capable pour avoir fait imprimer cela dans ce carnet, et suffisamment fou pour déblatérer tout ce qu'il semblait voir et entendre. Par endroits, il y avait des :

"Les vapeurs odieuses de cet apothicaire me maintiennent éveillé, mais je suis sûr que ce charlatan m'empoisonne tout autant",
Ou bien des ...

"[...] Herr Garmo m'a transmis une requête, et il veut que je récolte et agglutine tous les textes et préceptes de notre ordre dans un ouvrage, dans ce qu'il appelle un << manuel pour les braves qui me remplaceront >>. S'il s'imagine me congédier si facilement il se trompe, mais si vous lisez ces lignes, c'est que j'ai accompli sa requête. Je prie toutes les âmes bénies et toutes les cervelles molles de l'Enclume que mes découvertes vous seront utiles. Mon expérience a été longue, douloureuse, sanglante, brutale, mais si je dois préparer ma << succession >>, qu'il en soit ainsi.

J'ai tant de choses à dire, tant de choses à apprendre à mon << successeur >>, et si peu temps devant moi. J'espère que quiconque tombera sur ses pages bénies comprendra le moindre de mes mots, et devinera au moins une fraction des horreurs qui nous accablent. Sigmar est le seul espoir qu'il me reste, la seule étincelle encore brillante dans le ciel à ma fenêtre. J'espère qu'elle sera encore là quand vous lirez ces mots. [...]"


S'en suit tout une description sur les capacités requises pour que cet inconnu << découvre >> son remplaçant, puis un laïus froid et affreusement cynique sur les gens-du-commun et la médecine. Aucune trace manuscrite sur ces pages ou les quelques suivantes, et le texte imprimé décrit désormais les ordres du culte de Sigmar : L'Enclume, qui compose la majorité des moines et prêtres ; La Torche, qui contient la bureaucratie, les politiciens, les prélats et apparemment le Théogoniste - ce qui est faux, puisque Volkmar est du troisième ordre, le Marteau, là où l'on trouve les chevaliers, templiers, gardiens, prêtres-guerriers et tous les "bras armés du culte". Sur le point suivant, l'auteur ne se trompe pas, puisqu'il est vrai que l'Ordre du Marteau est le plus petit des trois ... Même si, tout de même, se tromper sur l'ordre d'origine du Saint-Sire de Sigmar, c'est osé !

La prochaine page est blanche, vide, avec simplement une empreinte en son centre. Une empreinte en forme de ...


- "Ehm, excusez-moi, Tétradie, c'est ça ?"

La voix éreintée l'arracha à ses lectures. C'était ... Nyse, encore elle, avec ses vêtements de baroudeuse, sa tête de campagnarde, ses cheveux bruns, et ... Un air crispé, agité, et deux yeux en proie à un certain niveau de panique. Chose étrange, la roturière avait les mains trempées d'huile, et au lieu de s'essuyer sur son gilet ou ses braies, elle semblait... Cacher ses mains devant elle.

- "Je ... J'ai trouvé un truc sous vot'lit. Ca pisse partout, vous pourriez v'nir voir ?"

C'est là que Tétradie remarqua à quel point la cavalière parlait doucement, et d'une voix très basse, presque un chuchot. Elle fit un signe de tête vers le dortoir, et un filet d'huile s'échappa de ses mains. Sans attendre plus longtemps, elle se retourna, dissimulant ses mains sous un pli de sa cape, avant de filer doucement vers le dortoir.

[Tétradie Gondeghissel]

Assoiffée par le travail de décryptage auquel elle se livrait, Tétradie tira deux rasades de cidre supplémentaire. Le piquant de la boisson lui cogna la langue et le palais, mais c'était ce dont elle avait besoin pour se réveiller un bon coup. L'ouvrage devenait passionnant, quoiqu'obscur, et toute son attention devait se focaliser dessus. "Le journal d'un templier de Sigmar? Ça correspond à ce que j'ai vu un peu plus tôt. J'avance dans la bonne direction..."

En revanche, s'il était complet le livre n'en était pourtant pas organisé. C'était un foutoir sans nom qui mélangeait tout et se trompait parfois! Et pas des petites erreurs liturgiques, des trucs obscurs qui n'intéressaient que des vieux prêtres poussiéreux reclus dans leurs tours, mais des points importants! Le coup du Grand Théogoniste jetait même une ombre sur les écrits tout entiers, tiens!

-"Et si... Non... Pourquoi pas?"

En bonne croyante, Tétradie n'appréciait pas de remettre en question les dogmes établis, surtout pas quand ils concernaient la vénérable et très sainte église de Sigmar, Père de l'Empire et tutti quanti. Pourtant ce livre l'intriguait: comment pouvait-on être si lettré (savoir lire et écrire n'était pas si courant!), parler aussi tranquillement d'ordre religieux et se planter comme ça? Ou bien l'auteur avait abusé de la boisson, ou bien il en savait plus qu'il ne le disait. Ou alors il ne parlait pas du théogoniste Volkmar mais d'un autre, tel qu'Esmer II. Plus intriguant, l'histoire du successeur. "Ah, les pièces s’emboîtent. Avec un peu de chance Klosel était le successeur ou l'auteur lui-même, ça expliquerait son attachement au livre. Nan plutôt le successeur, son maître a bien dit qu'il lisait, pas qu'il écrivait."

Encore un point à élucider cependant, cette phrase mystérieuse...

"J'espère que quiconque tombera sur ses pages bénies comprendra le moindre de mes mots, et devinera au moins une fraction des horreurs qui nous accablent."

Et si ces pages contenaient des messages secrets? Des indices cachés au commun des lecteurs? L'idée était séduisante et quelques idées germaient dans l'esprit de Tétradie pour déchiffrer cette énigme. Elle allait s'y atteler quand la voix de Nyse la surpris.

"Hein? Euh oui, Tétradie c'est moi, oui."

- "Je ... J'ai trouvé un truc sous vot'lit. Ca pisse partout, vous pourriez v'nir voir ?"

-"Un truc sous mon lit? Comment ça? Et comment ça,ça pisse partout ?!"

D'un bond, cachant le livre dans les plis de ses habits, Tétradie se prépara à accompagner Nyse vers les dortoirs. Les pires scénarios naissaient dans sa tête: un chien ou un chat qui se serait introduit dans l'auberge et se serait soulagé sur ses affaires? Un rat peut-être? Oh non, ses livres saints allaient être ruinés! L'affront serait si odieux!

Elle pressa le pas.

Au passage elle remarqua les mains pleines d'huile de Nyse. Qu'est-ce que ça pouvait bien vouloir dire? Sa nature suspicieuse reprit le dessus. Qu'est-ce que ça voulait dire? D'accord l'huile était commune pour notamment allumer des torches mais ça ne voulait pas dire qu'on s'en barbouillait les mains... Torche?

Tétradie, soudainement mielleuse à dessein, sourit pleinement à Nyse.

-"Passez devant et montrez-moi, je vous prie."

Un tel comportement ne lui ressemblait pas, mais le meurtre, la mort du cheval et ce livre la rendait nerveuse et suspicieuse. De plus en plus suspicieuse.

[[MJ] Le Faussaire]

Une fois arrivé dans le dortoir - et malgré les volets fermés de tout coté -, Tétradie comprit ce qui troublait la cavalière. Sous son lit, en-dessous des draps défaits et de la couverture supplémentaire qu'elle avait obtenu Sigmar-sait-comment, une flaque d'huile s'était répandue. A priori, le lit était sec et défait - un plaisir caché de l'apprentie, puisque c'était la première fois qu'elle n'allait pas se faire battre à cause des draps en vrac. Cependant, plus elles s'en approchaient, et plus le liquide à leurs pieds semblait épais. C'était une sorte d'encre, une liqueur inodore et affreusement opaque, qui semblait coller au parquet.

Très vite, ce fut autre chose qui attira l'attention de Tétradie : un manche dépassait de son camouflage. Pire encore, ce manche, elle le connaissait. C'était la hampe de son marteau de guerre, outil fétiche des bons croyants de Sigmar, mais terriblement peu anodin d'aspect - ni facile à dissimuler. L'outil - ou plutôt l'arme - n'était plus que partiellement enroulée dans son tissu, et à cette distance, il était aisé de deviner la dangerosité de l'objet.

- "Vous avez quelque chose de fragile dans vos sacs ?" fit Nyse prudemment.

- "Non, en tout cas rien de cette couleur".

L'initiée en profita pour dévier l'attention de sa comparse, en lui demandant simplement de chercher quelque chose pour éponger.

- "Ben... Ma couverture éponge déjà, vu que la vôtre est enroulée autour de votre..." fit-elle en lorgnant la hampe d'arme.

"J'savais pas, hein. J'voulais juste trouver ma couverture. Vous êtes quoi ? En mission ?

Réaction du joueur : voir ci-dessous

Test de CHA : 9, presque.
Réaction de Nyse : résultat secret.

- Je voyage. Dès que cette tempête s'arrête, je me tire" lança l'initiée, de l'air le plus calme qu'elle put souffler. Elle chuchota enfin : "Et pas un mot. Si des rumeurs circulent, je n'aurai plus une seconde pour pisser en paix."

Nyse acquiesca sans un mot de plus, tournant les talons et déballant le contenu d'une étagère, puis d'un tiroir. Elle amena des chiffons et une rugueuse serpillère grise-brune, qu'elle lâcha brutalement sur la flaque d'huile. Pendant ce temps, Tétradie put inspecter rapidement les dégats : au bruit de ses sacs, elle avait encore sa monnaie, les médailles donnée par les prêtres, et tout son baluchon ; à la texture de ses sacs, ils avaient été les premiers à subir la fuite d'encre.

Une chose était sûre à propos de l'encre : Tétradie n'en transportait pas. Une fois ses affaires au sec, les deux vagabondes se mirent à éponger. Après quelques minutes d'un silence religieux, la cavalière reprit :

- "Vous en avez après l'rouquin, c'est ça ? Vous chassez quelqu'un comme lui ?

- Non, je voyage jusqu'à Middenheim.

- Oh." Là, elle marqua une pause, pensive.

- "Faudra changer de calèche alors, ou à la prochaine auberge. Sans ça, c'est vers Carroburg qu'vous irez.

- C'était prévu pour la prochaine auberge, pas d'inquiétude."

Alors qu'elles finissaient leur tâche ingrate, la salle commune se fit plus bruyante. C'était bon signe : personne n'avait fait attention à elles. En même temps, qui ferait attention à une cavalière seule et débrouillarde, ou à une scribe "employée" qui trimballait médailles, bible, marteau de guerre, cotte de mailles dans ses affaires - sans oublier les affaires de son maître et mécène, livres de comptes et monnaies inclues ? Il faudrait être fou pour s'intéresser à des femmes comme cela.