[Velkhoran] Le savoir, c’est le pouvoir. Et le pouvoir a un prix...

Cette province désolée au climat inhospitalier est en partie couverte par la forêt de Drakwald. Les soldats de la région vénèrent davantage Ulric que Sigmar. La capitale du Graf Tobringer n'est autre que Middenheim, la Cité du Loup Blanc.

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[MJ] Bugman
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[Velkhoran] Le savoir, c’est le pouvoir. Et le pouvoir a un prix...

Message par [MJ] Bugman »

Rorric, un nom pitoyable pour un être pitoyable, une éducation à peine plus poussée que celle d'un animal, une créature frêle, fragile, dansant sans cesse sur le fil du rasoir. Il l'avait lu dans les astres, sa vie, son potentiel, ses faiblesses. Il était jeune, manipulable, un petit tas d'argile malléable. Oui, il y avait matière à faire, il avait bien fait. Que l’apprenti se prenne pour héritier ne l’échaudait guère, il saurait le remettre à sa place en temps voulu. Quand à l'autre, nul besoin de s'en préoccuper à présent.


Les heures de souffrance indicible devinrent jours puis semaines. Le corps humain luttant désespérément dans un combat perdu d’avance, rongé, absorbé, transformé par le Don. Un prix bien léger pour la malédiction de l’immortalité. Émergeant peu à peu des ombres l’homme n’était plus, ne restait que le vampire, seigneur sombre des arts obscurs et des nuits ensorcelées. Velkhoran renaissait. Et il avait faim. S’abreuvant du liquide carmin offert en grande quantité par les services de Panderion et par ceux, bien involontaires, d’infortunés pris par les serviteurs sans vie et par le nécromant, le nouveau-né pouvait sentir son esprit s’affûter, son troisième œil s’ouvrir de plus en plus et son corps se décharner. La peau devint similaire aux parchemins qu’il étudiait lorsque sa soif s’apaisait.* Mais il n’était pas idiot, aussi vaste que cette bibliothèque pouvait être, son maître n’y gardait certainement pas ses ouvrages les plus intéressants, oui, cette chose, son père, le privait de ce qui lui revenait de droit, la puissance. À la fin du second mois, ses pensées s’éclaircirent enfin, libérées de cette drogue entêtante qu’était le sang pour les vampires.

Le temps n’était pas vraiment perceptible au-delà des lourds murs de pierre. Aveugles, froids au toucher, même si le nouveau vampire ne pouvait s’en rendre compte, ils suintaient d’une constante humidité, endommageant lentement les ouvrages, parchemins et grimoires de la salle. À chaque fois que l’on se saisissait d’un de ces tomes anciens et usés un nuage de poussière s’élevait, voilant temporairement les torches les plus proches. Quant aux livres en eux mêmes, force était de constater que tous n’étaient pas fait de papier ou de parchemin. D’antiques textes en des langues plus anciennes que l’Empire de Sigmar couraient sur des feuilles de plantes inconnues, d’autres exsudaient un mal ancien, à l’état pur, de sang sur la peau, des listes de bâtons et de points sur de la terre cuite. Il y avait même quelques plaques d’acier marquées de runes, mais quant à leur provenance, il n’y avait là que peu d’indices.

Panderion interrompit une fois de plus l’étude de l’apprenti, sans fanfare ni trompette, semblant simplement surgir des ombres* :

-« Ton étude progresse-t-elle Rorric ? Le Maître attend beaucoup de tes travaux. Nous partirons ce soir au crépuscule, il est temps que tu apprennes quelques bases pratique »
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Velkhoran
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Re: [Velkhoran] Le savoir, c’est le pouvoir. Et le pouvoir a un prix...

Message par Velkhoran »

Bercé par le doux roulis que provoquait l'afflux continu de connaissances nouvelles, l'esprit de Velkhoran était finalement sorti de la tumultueuse tempête de sa métamorphose. Tout autant transformé que son enveloppe charnelle, il avait expérimenté une souffrance au moins égale à celle subie par cette dernière : toutes deux partageaient une origine surnaturelle et une violence sans comparaison. S'intensifiant sur la durée, elles avaient mis le Vampire à l'épreuve jusqu'à lui faire perdre momentanément la raison. Puis la soif rouge l'avait assailli, l'asservissant totalement. Il regretta plus tard la faiblesse de cette avilissante dépendance, sans manquer d'y replonger inévitablement. Cette addiction avait le malheur de le faire remettre sa puissance en question, ce qu'il ne supportait que difficilement. Cependant, de même que la mer finit toujours par retrouver son calme après un ouragan, le cerveau corrompu de Velkhoran, malmené par sa transformation, avait à terme regagné une stabilité temporaire.

Ressassant encore les fruits de cette expérience unique afin d'en tirer le meilleur, il errait maintenant mentalement sur des flots calmes que nulle altération physique ne pouvait perturber. L'étendue quiète de ses pensées avait beau dissimuler en ses profondeurs des tumultes destructeurs, il était devenu capable de les contenir à peu près, si bien qu'il était dorénavant apte à entrer dans un état d'esprit propice à l'étude. Il s'y consacra entièrement, mettant tout le temps dont il disposait à profit, rentabilisant chaque minute. Il avait mis plusieurs jours à se rendre effectivement compte qu'il ne ressentait plus aucun besoin de dormir, et prit progressivement conscience du fait qu'il était libéré de tous ses anciens besoins biologiques. L'humidité, le froid ou la poussière ne le gênaient plus le moins du monde. De fait, bien que techniquement toujours prisonnier de son corps, des centaines de lieues semblaient séparer le Nécrarque de son environnement matériel lorsqu'il était plongé dans ses lectures. S'abreuvant de leur contenu sans s'interrompre, il avait pour l'instant assez de matière à étude pour ne pas se soucier plus que de raison de ce que son maître lui cachait et préférait ne pas penser à ce qu'il ferait le jour où il achèverait le dernier ouvrage de cette bibliothèque.

Lors d'une de ces sessions d'apprentissage intensif, l'adepte des arts noirs fut brutalement ramené à la réalité sensible par Panderion. Il avait en horreur de devoir reconnaître ce mortel comme son supérieur mais, dans les faits, se faisait indéniablement surpasser par les connaissances et l'expérience de celui qui fut son mentor. Il ne put cependant pas s'empêcher de se crisper à l'évocation de son ancien nom, ne se doutant que trop que le vieillard l'avait prononcé exprès pour lui signifier qu'il ne le reconnaissait pas comme digne de l'héritage de Zacharias. Velkhoran, impassible, ne releva pas mais se jura qu'il lui donnerait tort par ses actes. Il ferait s'agenouiller tous les mortels devant lui, et Panderion ne ferait pas exception. Il se contenta donc d'acquiescer d'un hochement de tête, sans rien dire et sans relever la tête de son livre, décidé à poursuivre son apprentissage jusqu'au soir.

Le Nécrarque était quelque peu mitigé à l'idée de passer à l'étude active. Bien qu'il ne pouvait nier l'apport de la pratique à la théorie, quand on n'aspire qu'à la connaissance et que l'on a un nombre indéterminable d'ouvrages à sa disposition, toute autre activité que leur lecture peut passer pour une perte de temps — ce qui est assez ironique pour un être immortel, c'est pourquoi il s'y soumit volontairement malgré tout. Ce qui l'agaçait le plus était évidemment de recevoir des leçons de la part d'un mortel en fin de vie, mais cela lui rappela que cette emprise n'était que temporaire, et que donc sa supériorité finirait par se révéler un jour ou l'autre. Daignant finalement profiter de cette opportunité de se renforcer, et animé par les attentes de son maître, Velkhoran continua donc d'étudier jusqu'à ce que l'heure de la leçon arrive enfin et entreprit de suivre docilement Panderion, sans même s'enquérir des détails de l'opération, qu'il découvrirait de toute façon en arrivant.
La subjectivité de la réalité n'est en fait qu'une affaire de langage. Il est indéniablement vrai qu'un enfant est un morceau de viande, que l'amour est une activité biologique, que la vie est la transition vers la mort et que le meurtre en est un efficace raccourci.

Crédit avatar : Tira-Owl (DeviantArt) - http://fav.me/d7smlq8 (modifié par moi sur Photoshop)

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Re: [Velkhoran] Le savoir, c’est le pouvoir. Et le pouvoir a un prix...

Message par [MJ] Bugman »

Le silence, si il était l’emblème de l’aristocratie vampirique, il n’était dans ce cas, que le symbole du mépris que le nouveau-né, immortel depuis moins d’un an, portait au vieux nécromancien. Et l’impolitesse ne pouvait être tolérée que chez les puissants*. Élevant simplement la main pour la poser sur la poitrine inerte de celui qui osait l’ignorer, sans prononcer la moindre parole, il brisa la cage thoracique du jeune vampire, tordant sans pitié les os de l’arrogant qui ne lui témoignait pas le respect qu’il se jugeait dû. L’humain laissa le mort-vivant retourner à son étude, sa souffrance sans doute déjà disparue, si tant est qu’il l’ai ressenti à un moment. Pour cette engeance dégénérée et maudite, cet état de fait pouvait s’avérer plus une malédiction qu’un avantage quelconque. Comment connaître ses limites lorsque la douleur appartient au passé ? Une taxe de plus qui s’ajoutait au prix à payer pour l’immortalité.

Quelques heures plus tard, le vieil homme pénétra à nouveau dans la bibliothèque étriquée du vampire pour le tirer enfin vers la suite de son apprentissage. La bâtisse aveugle s’avérait encore plus terne vu de l’extérieur, les murs aveugles s’expliquant alors tout naturellement par la forme de la construction, émergeant d’à peine cinq pieds de la végétation morne et rachitique, corrompue par l’usage incessant d’une des magies les plus sombres de ce monde. À quelque mètres s’avançait déjà les frondaisons noires des forêts de l’Empire, ces arbres sombres, anciens, à l’hostilité palpable et à la faune pire encore. Une nation gangrenée par la forêt, grignotant autant qu’elle était grignotée en retour, et comme pour rappeler cet état de fait, les branches tordues, chargées de toiles d’araignées cachait à la vue de tous la tour du maître de Velkhoran, invisible à qui ne possédait pas de troisième œil ou de guide pour l’y conduire.

Le soleil dardait ses derniers rayons lorsque le nouveau-né sortit et, comme pour fuir cette créature honnie, il disparut bien vite, fuyant vers l’ouest quand les maléfiques sorciers s’avançaient vers le nord. Les deux magus cheminèrent durant quelques heures, suivant d’étranges pistes qui apparaissaient et disparaissaient sans cesse avant d’enfin atteindre un petit village, à peine un hameau, visible entre les arbres, installé dans une petite clairière artificielle. Quelques bâtiments, une dizaine tout au plus, entourant une salle commune éclairée par des torches et un petit autel dédié aux dieux de la nature. Ça et là se trouvaient des sentinelles, guère plus d’une poignée, parées à avertir les autres habitants en cas d’assaut, d’hommes-bêtes probablement.


-« Des pionniers, des trappeurs, des forestier et des bûcherons, ils sont proches, trop proches. Débarrasse-t-en, d’une façon ou d’une autre. Vois ça comme une évaluation de tes capacités »


* Test de magie de Panderion : 9
Test de dissipation de Velkhoran : 4, insuffisant.
Velkhoran subit des dégâts (tenus secrets ^^) et a plusieurs côtes cassées (peut être même un bout qui dépasse si tu y tiens)

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