[Heinrich Krieger] La meute en chasse

Cette province désolée au climat inhospitalier est en partie couverte par la forêt de Drakwald. Les soldats de la région vénèrent davantage Ulric que Sigmar. La capitale du Graf Tobringer n'est autre que Middenheim, la Cité du Loup Blanc.

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Cela ferait bientôt deux semaines que le groupe d'hommes sauvages parcourait les monts les plus proches à l'Est de la glorieuse et glaciale cité de Middenheim. Deux semaines qu'ils parcouraient une forêt n'ayant jamais connu le fer d'une hache humaine et qu'ils exploraient méticuleusement chaque pli de terrain, chaque crevasse depuis que le Père de Tanière de leur temple principal leur avait donné l'ordre de se joindre aux patrouilles qui sillonnaient la région à la recherche de maraudeurs du Chaos ayant osé traverser la mer des Griffes, attirés comme toujours par la promesse de butins à déposer sur l'autel de leurs dieux noirs.
Une pareille engeance si proche d'un lieu aussi saint que la commanderie des fils d'Ulric ? Invraisemblable, impossible, avait-on commencé par s'exclamer... mais les haut cris s'étaient mués en grognements de rage lorsque deux Crocs de l'Hiver maigres comme un jour sans pain se produisirent devant le second de l'Ar-Ulric et jetèrent à ses pieds une tête difforme aux crocs saillants, dont le front était orné du symbole de Khorne l'impie.
Ce fut donc le branle-bas général pour les ulriciens, chacun se précipitant pour être le premier à avoir son paquetage paré pour s'enfoncer dans les bois. Ceux-ci n'était-il pas le terrain de chasse privilégié de leur saint patron ?

A l'enthousiasme avait néanmoins succédé l'excitation de la traque en groupe, mais c'était finalement la morosité qui avait commencé à prévaloir lorsque la proie s'était révélée plus rusée que prévu. S'étant dispersés pour couvrir davantage de terrain, certaines meutes étaient tombées dans des embuscades dont on avait entendu que les échos furieux sans pouvoir reconnaître le vainqueur ou le vaincu.
Dans un sens, le groupe d'Heinrich avait eu davantage de chance, puisqu'il n'avait pas eu à faire face à un tel cas de figure. Au contraire, si il fallait en croire les frères Kraus et Leehman, cela faisait plusieurs jours qu'ils étaient sur les talons d'un groupe d'une dizaine d'individus qui paraissaient avoir pris le parti de faire un large détour vers les sommets enneigés sans se préoccuper de descendre vers des contrées plus "giboyeuses". Plusieurs fois, ils avaient eu l'occasion de toucher les cendres à peine refroidies de leurs feux de camps, et ce gros ours de Vassili avait prétendu à un moment avoir senti leur puanteur, sans toutefois étreindre l'énorme brise-crâne qui lui barrait les épaules.

Le nuit était tombée à nouveau et le groupe avait monté le camps au milieu des arbres, plus morose que jamais. Malgré le fait que trois d'entre eux montent la garde, les frères de l'ordre du loup étaient aussi nerveux que des limiers rendus enragés par la vue d'un terrier de goupil et claquant des crocs dans le vide. Seule l'odeur du ragoût mis à mijoter par Durst sur le petit feu de camps autorisé par l'initié parvenait à leur donner un peu de baume au cœur, et encore... chacun se montrait taiseux et contemplait ses propres démons, enroulés dans sa peau de loup pour se protéger de la froideur qui paraissait tomber des étoiles.


- Peuh, pesta Heiger par-dessus sa distinguée moustache taillée en crocs de fourche. Et dire que cela se prétend la terreur du monde civilisé. Si ces démons sont si puissants, pourquoi donc fuient-ils devant nous comme des lapins ? C'est un monde, quand même !

- De là à croire que les frangins nous font poursuivre des lapins, y'a qu'un pas, persifla Brucke tout en aiguisant l'une de ses dagues.

Ce n'étaient bien sûr que des plaisanteries de bas étage, mais Krieger connaissait suffisamment ses hommes pour savoir qu'il pouvait s'agir d'une pente savonneuse pouvant s'achever sur un pugilat en pleine nature. Nul doute qu'un petit discours bien senti s'imposait.
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Heinrich Krieger
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Heinrich avait bien conscience qu'il devait intervenir, mais il savait aussi qu'il n'avait pas le rôle de bourgmestre : il était un guide spirituel avant tout. Aussi, il déclara avec beaucoup d'aplomb :

"Mes frères, profitons de ce temps mort pour réciter les vêpres."

Ces mots eurent l'effet d'une décharge sur Brucke, qui se rapprocha de l'initié sortant son bréviaire, pour s’asseoir à ses côtés, afin de lire par-dessus son épaules les prières qu'il connaissait pourtant par la force de l'habitude.
Heiger fit mine d'esquisser une nouvelle plainte, mais le regard déterminé de Schutz le coupa dans son élan : l'ancien militaire savait rappeler au bon moment que pour les fanatiques, une plainte était une forme de faiblesse. Ce même Schutz rejoint quelques secondes plus tard le frère Krieger et s'assit du côté vacant.
Tout le groupe marqua un tant de silence et recueillement, ponctué par les crépitements du feu et les mouvements de la louche de Durst dans sa marmite : ce dernier avait en effet l'habitude de poursuivre sa cuisine toute priant... et personne ne trouvait rien à redire : même Ulric, dans son haut royaume enneigé, devait probablement considérer les vapeurs de son potage comme une offrande digne de lui.
Après l'habituelle introduction
"Ho puissant Ulric, réveil en nous ta force"
Le groupe récita ensemble la prière d'acclamation au dieu Loup, avant qu'Heinrich lise deux psaumes extraient du Liber Lupus, avant de finir sur le traditionnel chant contant en 16 couplets l'épopée d'Ulric avant sa divinisation. Vint alors le moment du sermon, qui allait aujourd'hui être ciblé :
"Mes frères, Ulric est notre dieu et c'est sous son regard que nous menons cette chasse à l'engeance impure. Et aujourd'hui, je vous vois impatient d'en découdre. C'est une bonne chose en soit. Mais sachez que dans le règne animal, les loups courent moins vite que les proies dont ils se nourrissent. Ils sont justes beaucoup plus endurants et ont l'habitude de faire courir leur proie en cercle, afin de se relayer derrière elle, jusqu'à son épuisement.
Mes frères, le combat que vous attendez arrivera bien un jour. Nous avons vécu tant d'aventures ensemble. Certains nous ont rejoint plus tard que d'autres. Certains nous ont quittés trop tôt et grâce à leur mort honorable, ils peuvent désormais combattre et festoyer dans les royaumes du givre.
Mes frères, nous voulons anéantir les monstruosités qui corromptent cette fôret. Mais en soit, que ce combat ait lieu demain, après demain, dans une semaine ou dans un mois, ça n'a aucune importance. Nous allons encore passer plus d'un mois à sillonner cette forêt et les alentours, à la recherche de ces abominations ou de leurs congénères. Il ne faut pas que vous laissiez votre combativité obscurcir le sentiment de fraternité qui unit tous les loups entre eux. Gardons nos armes à portée de mains, notre esprit vigilant en chaque instant et chassons ces bêtes de toutes nos forces. Pour le reste, je suis sûr qu'Ulric y pourvoira.


Après un temps de silence, il récita le pugnae lupum, bientôt rejoint par le reste du groupe. Puis, une fois la prière d'envoi récitée, il s'assit en silence, puis sortit sa cuillère et tendit son écuelle à Durst, avec le regard affamé.
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[MJ] Scipio
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Message par [MJ] Scipio »

Pour ce prêche inspiré, 1 Pdc dans l'escarcelle !
Dociles comme des loups devant leur mâle alpha, la meute de rudes fanatiques avaient réagis comme un seul homme au son de la voix de Krieger, et ceux qui n'étaient pas de garde s'étaient attroupés autour de lui pour reprendre en chœur l'énoncé des saintes écritures. Il eut certainement été grandiose de dire que l'expression de leur dévotion enfla sous le quartier de lune en une cantate sauvage qui fit frémir les ennemis de leur foi dans toute la région, mais il serait plus juste de dire que les arbres n'eurent droit qu'à un assortiment de grommellements, Ulric étant un dieu davantage intéressé par les actes de ses fidèles que par leurs actes.
Coïncidence ou signe, toujours est-il qu'un hurlement lupin suivis de plusieurs autres fit écho au sermon, plus haut dans la montagne.

Rassérénés, les guerriers s'attablèrent autour de Durst, lequel versa bien entendu d'abord dans l'écuelle du chef de groupe une large louchée d'un brouet marron épais mais goûtu, clairement fait pour tenir au corps davantage que pour le plaisir du palais. Bien que pénétré par le discours de Krieger, le cuistot ne put s'empêcher de marmonner de sous son gros nez couperosé :


- N'empêche que j'aurais pas été contre quelques lapins pour assaisonner ça, moi...

Remarque qui arracha un sourire aux membres les plus caustiques du groupe disparate. On n'entendit plus ensuite que des bruits de mastication pendant un moment, puis s'organisèrent des tours de garde par roulement d'équipe de trois. Nul bruit ou événement ne vint cependant troubler leur veille, et le groupe put reprendre sa traque avant que le soleil ne se lève, serrant les dents pour oublier leurs courbatures dues à un somme sur le sol aussi dur que blanchi par le frimas. Pour qui connaissait son affaire, la piste n'était pas vraiment difficile à suivre : ça et là une empreinte sur un coin de mousse plus épais que les autres, une branche cassée ou des morceaux d'os d'origine inconnu jetés négligemment suffisaient à indiquer une direction générale sous la frondaison épaisse des arbres toujours verts malgré l'avancement de la saison des moissons. Même les oiseaux semblaient avoir déserté ces bois, et le seul chant de marche que s'autorisaient les guerriers d'Ulric se limitait au cliquètement de leur équipement et aux grognements de leurs frères lorsque l'un d'eux manquait de trébucher sur une racine.

Détail surprenant s'il en était, ils ne tombèrent pas ce matin-là sur un campement de leurs proies. Cela signifiait-il que leurs proies se savaient repérées et qu'elles avaient donc pressé le pas ? Kraus et Leehman ne surent l'affirmer. En revanche, leur périple les amena alors que le soleil approchait de son zénith en vue de ce qui paraissait être une solide cabane de bûcheron, bâtie tout en larges rondins et surmontée d'un mélange de pierres et de mousse sèche. La piste n'y menait pas à proprement parler, puisque le groupe ne pouvait l'apercevoir de là où il se trouvait que par une trouée dans un mur de buissons, mais peut-être que si résidents il y avait, ceux-ci seraient-ils assez aimables pour offrir quelque secours aux traqueurs ? A moins qu'il ne s'agisse bien sûr d'une simple perte de temps, comme il est connu que les gueux des montagnes sont peu loquaces.
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Ayant passé une nuit passablement reposante, Heinrich avait confiance en les sens de pisteur de Kraus et Leehman et suivait leur chemin sans mot dire, la mine sombre. En effet, même s'il croyait fermement en la prêche qu'il avait prononcé hier, il ne pouvait s’empêcher de bouillir intérieurement, dans l'attente du combat avec les monstrueuses créatures qu'ils suivaient depuis bientôt deux semaines.

Krieger haussa un sourcil circonspect à la vue de cette cabane de bûcheron
:
"Qui pourrait bien vouloir loger dans une tel demeure, aussi retirer du monde ?" pensa t'il.
D'un naturel méfiant, et sans doute un peu paranoïaque à force de lutter contre les engeances du chaos, il ne pouvait s’empêcher d'énumérer dans sa tête tous les crimes qui pouvaient forcer quelqu'un à fuir la ville et vivre dans cette petite demeure.

"Hum... Bon, première chose, je vérifie si ce n'est pas un mutant et si la baraque ne pue pas la magie... Ensuite on voit" se dit-il avant d'avancer.

Avec la force de l'habitude, ils en étaient toujours venus à la même combinaison dans ce genre de situation. Heinrich s’avança vers la cabane, suivit de près par Heiger et Brucke, alors que le reste du groupe restait à distance de voix, afin de ne pas effrayer les potentiels habitants des lieux. Vassili et Durst se retournèrent pour surveiller le chemin qu'ils venaient d'emprunter alors que le reste du groupe inspectait les alentours en quête d'une éventuelle embuscade.

Frappant à la porte Heinrich déclara avec une voix avenante :
"Bonjour ! Il y a quelqu'un ? Nous sommes des fidèles d'Ulric et nous aimerions discuter...amicalement !"
Modifié en dernier par Heinrich Krieger le 22 janv. 2014, 22:55, modifié 2 fois.
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Message par [MJ] Scipio »

Bien qu'apparemment peu porté sur la diplomatie et en pleine traque, Krieger avait non seulement eu le cœur nécessaire pour s’intéresser au sort de pauvres hères perdus en pleine montagne mais également le bon goût de ne se présenter qu'avec les membres de son groupe les plus présentables (à défaut des plus beaux) tandis que les autres se déployaient autour de la masure. Mais alors que le trio avançait à travers la trouée, ils purent sentir que quelque chose n'allait pas.
Tout d'abord, personne ne vint à leur rencontre, et ce malgré que l'unique ouverture pouvant prétendre au nom de fenêtre ait ses battants de bois déployés. Ensuite il y avait la porte, légèrement entrebâillée. Enfin, il y avait tout bonnement le silence oppressant qui planait sur toute la clairière, muselant les bruissements d'insecte ou d'oiseau avec une intensité beaucoup plus prégnante que durant la marche.

Il leur fallu néanmoins avoir presque le nez sur la porte pour s'apercevoir que celle-ci portait les stigmates d'un enfoncement à coups d'épaule et que Brucke fronce le nez en sentant une odeur âcre qu'il ne connaissait que trop bien provenir de l'intérieur
.

- Du sang.

Les armes étaient sorties de leur fourreau lorsqu'il ouvrit la porte avec le genou et se rua à l'intérieur. Elles ne mordirent pourtant que le vide.
Ce qui avait été la pièce à vivre de la demeure semblait s'être trouvé sur le passage d'une tornade : la table familiale en sapin massif avait été renversée comme un jouet, de même que les deux bancs qui l'entouraient et une marmite de bronze au fond de laquelle subsistaient des restes de soupe coagulée. Le sol était couvert de débris de vaisselles ou d'ustensiles, eux-même mouchetés de traînées carmines. Les murs quand à eux étaient quand à eux aussi bien zébrés de giclées de sang que de fragments de chair.
Près de l'âtre situé au fond de la pièce se trouvaient quatre corps vêtus de haillons de cuir lacérés. Un homme, une femme, deux enfants mâles. Porteurs de sévices ignobles à l'aide d'armes dentelées, de griffes et de crocs, ils étaient tordus dans des postures donnant une vague idée du tourment qu'ils avaient traversé jusqu'à ce qu'on leur accorde enfin de mourir. Leurs têtes avaient été séparées de leur corps puis avaient été déposées bien en évidence au pied de l'un des murs, sous un symbole en forme de croix barrée d'un trait et à la partie inférieure close barbouillé au sang.

Malgré toutes les horreurs à laquelle il avait pu assister, les compagnons d'Heiger purent voir les jointures de ses doigts blanchir autour de son arme et ses mâchoires se contracter.


- Ulric tout-puissant... mais comment un être vivant peut-il infliger ce genre de choses à un autre ?
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Devant le spectacle macabre qui s'offrait à lui, Heinrich blêmît puis rougit sous la colère, qui montait en flèche dans sa poitrine, comme un fleuve qui ne demandait qu'à sortir de son lit.
"Ces créatures immondes ne connaissent pas la loi du plus fort. Elles ne recherchent qu'à massacrer tout ce qui est sur leur passage. Dès que je les tiendrais, je leur ferais subir le même sort." Il prit cette résolution en silence, puis poursuivit à voix haute en conservant tant bien que mal le peu de sang froid qui lui restait et se tourna vers Heiger:

"Du calme mon frère. Ce spectacle est immonde et les abominations qui l'on produit doivent périr. Mais les faibles meurent. S’apitoyer sur leur sort ne nous servira à rien. On doit au contraire ce servir de cette expérience pour renforcer notre détermination et éradiquer ces aberrations une à une, afin que ce genre de choses n'arrivent plus jamais.

Fouillez les lieux, en quête de tout ce qui pourrait nous être utile. En suite, on alignera les dépouilles, on fera s'effondrer la maison et brûlera le tout afin que leur âme puissent enfin trouver le repos.
."
Il se demanda un instant si le feu ne risquait pas de se répandre dans les environs, puis se dis que ça ne risquait pas grand chose, compte tenu de la quantité de neige qui baignait le lieu.


"Vous voyez ce symbole ? C'est le sceau de Khorne, une des monstruosités que ces créatures vénèrent. Ils ont probablement dessiné son symbole au dessus des corps pour dédier ces victimes à leur divinité. Maintenant, on va conjurer le mauvais sort."

Prenant son courage à deux mains, Krieger déplaça les dépouilles au centre de la pièce, afin de libérer le mur marqué au sang par l'étrange croix. Le bon père s'immobilisa devant le mur, déboucla sa ceinture, abaissa son pantalon, et vida joyeusement sa vessie sur le sceau impie sous le regard médusé de ses compagnons. Il pria alors à voix haute le dieu des loups.

"Ho notre Père, nous sommes face à ton ennemi. Laisse moi exprimer quelque instants ce que tu ressens pour lui."

Remontant son pentalon, il se retourna vers ses compagnons et déclara tout en rebouclant sa ceinture.
"On a tous peur. Mais la dépasser pour combattre l'impur, c'est être un vrai Ulricain. Bon allez, on s'y met ; vous savez ce que vous avez à faire. Cherchez également des choses qui aurait put appartenir à ces monstres : tiens comme cette touffe de fourrure rouge là. J'ai une idée en tête. Kraus, Leehman, suivez moi dehors."

Puis, une fois sorti, avec la touffe de poils en poche, Heinrich dit aux deux pisteurs :

"Bien, quand cette cabane va brûler, la fumée va signaler notre position. On va arrêter de suivre leur piste directement : sinon ils sauront exactement où et quand nous tendre une embuscade. Donc vous aller me donner une idée approximative de leur direction et de leur position, on va couper à travers champ dans une autre direction, puis une fois éloigné, je demanderais à Ulric de nous conduire jusqu'à eux : de cette manière, on évitera l’éventuel piège."
Je lance jusqu'à réussite la prière "chasse à l'impur". Je fais renifler au loup illusoire la touffe de fourrure et je le laisse partir sur leurs traces. puis j'aide le groupe à réaliser les ordres que je leur ai donné en tendant très fortement l'oreille afin de localiser le groupe adverse.

Ensuite, le groupe va dans une autre direction (perpendiculaire à celle que suit nos adversaires) pendant deux heures de marche, et on recommence à poursuivre nos proies en se resservant de "chasse à l'impur".

Ainsi, on arrivera par une direction à laquelle ils ne s'attendent pas et le loup pourra nous guider sereinement car il connaîtra globalement déjà leur position.
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Re: [Heinrich Krieger] La meute en chasse

Message par [MJ] Scipio »

Après un regard d'incrédulité destiné à leur supérieur (après tout, être sous la sainte protection d'Ulric ne signifiait pas que l'on était immunisé à tout ce que pouvait véhiculer comme saloperies un sigle de Khorne fraîchement tracé), les deux ulriciens hochèrent la tête et se mirent promptement à l'ouvrage : rengainant son arme, Bruck sortit prestement de la masure pour expliquer le pourquoi du comment à ses frères de foi et leur ordonner de préparer leurs briquets, tandis que Heiger ramassait tout mobilier susceptible de brûler et de l'entasser aux quatre coins de la pièce. La meilleure méthode pour qu'un bâtiment brûle "proprement", et ce malgré le peu de risque que la forêt alentours s'enflamme tant elle était humide était encore de faire en sorte que la structure s'écroule sur elle-même.
Le groupe ne tarda cependant pas à voir le bout de cette tâche macabre, tant était grand leur empressement à purger ce lieu de sa souillure et de reprendre leur juste traque. Les flammes du bûcher funéraire improvisé s'élevèrent haut dans le ciel, à la façon d'une offrande à une divinité païenne ou en l’occurrence un phare qui ne manquerait pas d'attirer tout ce que la montagne comptait de curieux humains ou inhumains.

Sans mot dire, les guerriers s'assemblèrent autour de leur chef et se mirent à marteler le sol de leurs pieds ou de leurs armes pour accompagner sa prière, la tête baissée. Krieger, en communion solennelle, se sentit transporté d'une joie sauvage et put presque sentir son dieu lui murmurer à l'oreille.

Test de foi : 20 ! Échec mineur.
Heinrich, qui pensait que sa foi en Ulric le protégerait à jamais de toute forme de peur, sentit un vent de panique presque incontrôlable parcourir l'intégralité de son être, et tout ses poils se hérissèrent de peur à la façon de ceux d'un animal. Cheveux, barbe, toison de torse, d'aisselle ou d'entrejambe, nulle portion de sa pilosité virile n'échappa à ce phénomène !
Il parvint néanmoins à dépasser cette impression méprisable pour un individu de son ordre... mais sans toutefois que sa manifestation cesse. Baissant les yeux, il put également s'apercevoir qu'il n'y avait également nulle trace de réponse du dieu à sa prière.
Ses compagnons, fortement impressionnés, n'osèrent rien dire pendant quelques longues et douloureuses minutes... du moins jusqu'à ce qu'Heiger prenne la parole d'un ton aussi docte que respectueux.


- Mon frère, bien qu'il ne m'appartienne pas de juger des décisions d'Ulric, il me semble que sa réponse ici est des plus claires : sans doute eut-il préféré que nous laissions les dépouilles de ces gens aux bêtes des bois, et nous enjoint-il de poursuivre la traque par nos propres moyens pour faire pénitence.
On nous a enseigné que la pitié n'était qu'une idée de faible sigmarite, mais... peut-être portes-tu à présent les stigmates de la peur qui a traversé cette famille de bûcherons avant de mourir, et que le feu ne saurait avoir exorcisé ?
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Message par Heinrich Krieger »

Non, c'est impossible. Pensa Heinrich Cette méthode est utilisée par les loups pour attraper leur proie. Elle permet de raccourcir la distance lors de la traque, car la cible fuie une direction et on lui coupe alors la route. Le puissant Ulric ne considérerais pas ça comme une trace de peur... ni même de couardise. C'est en observant ses représentants sur terre que l'idée m'est venue !

Ne pouvant réprimer un grognement, Heinrich garda quelque instants le silence, avant de répondre :
Hé bien si tel est le cas, on lavera ces stigmates dans leur sang. On va les suivre à l'ancienne et en ligne droite. Si on a un peu de chance, ces monstruosités tourneront même les talons dans notre direction, pour voir qui à osé incinérer leur pathétique sacrifice .

Puis il se tourna vers Kraus et Leehman :
Les gars, on vous suit, menez nous droit sur eux !

Puis tout en marchant, Krieger se mit à réfléchir :
Je suis sur que leur dieu des cranes de mes deux est intervenu au milieu de ma prière. C'est la seul explication possible. Il a pas dut apprécier que je pisse sur son symbole. En même temps, on peut le comprendre... Est-ce que m’arrêter à cette masure a été perçu comme un signe de faiblesse ? Je ne crois pas. Les habitants aurait put nous donner des renseignements utiles. On aurait put débusquer d'éventuelles hors la loi. C'est pas comme si j'avais sonné à leur porte avec un pot de confiture et une tarte au pomme !

Et il poursuivit son idée :
Mouais. Je suis sur qu'il ont aussi un initié dans leurs rangs. C'est lui qui aurait tracé le symbole. Si Khorne a pas aimé mon action, il pourrait le prévenir pour qu'il revienne nous tomber dessus. Ça tombe bien, c'est exactement ce que l'on veut. Peu importe comment on retourne le problème, le combat est imminent.

Il se passa alors la main dans ses cheveux dressés et eut un sourire en coin.
On va voir si j'ai si peur que ça.
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Re: [Heinrich Krieger] La meute en chasse

Message par [MJ] Scipio »

Obéissant docilement à leur chef charismatique (et ce bien que deux des membres du groupe les plus "créatifs" aient du mal à empêcher leurs lèvres de se tordre en un sourire à la vue de ses poils hérissés) les guerriers opinèrent du bonnet et se remirent en route, les frères traqueurs en pointe de formation. Heureusement pour lui, le disgracieux phénomène pilaire ne tarda pas à cesser, mettant fin à une situation qui aurait pu à long terme saper son autorité.
Comptant sur le fait que les agents du chaos avaient plus que probablement perdu davantage de temps qu'eux dans la cabane de feue la famille de bûcheron, les ulriciens pressèrent le pas comme si la fatigue de ces deux dernières semaines ne leur était rien, allant jusqu'à engloutir tout en marchant leurs rations de voyage.

La poursuite se poursuivit jusqu'en milieu d'après-midi. Le terrain se faisait de plus en plus pentu et rocailleux, tandis que la forêt de sapins laissait peu à peu place à une végétation rase de mousses et de broussailles piquetée d'arbustes. Là encore, l'absence de présence animale se fit encore cruellement ressentir, si ce le criaillement intempestif d'un aigle dont le vol était dissimulé par un pic rocheux ou l'éclat du soleil d'hiver.
Malgré la raréfaction des indices due à la nature du terrain, les traqueurs n'hésitèrent qu'à deux reprises sur la piste à emprunter avant de se relancer à l'assaut, la bave aux lèvres à l'instar de d'une paire de limiers sur les talons d'un renard. Néanmoins, la proximité de celle-ci rendit les hommes de plus en plus nerveux, bien qu'ils se considèrent eux-même comme particulièrement braves : ils ne comprenaient pas pourquoi les hérétiques continuaient à jouer au chat et à loa souris alors que Krieger leur avait assuré que ces monstres se rueraient sur eux une fois qu'ils verraient leur autel improvisé partir en fumée. Cela ne ressemblait pas à leur façon de faire, et de là à imaginer que des guerriers du l'archidémon des carnages avaient un objectif plus impératif qu'un combat avec des adversaires de leur trempe... mais ils n'osaient en faire part à leur chef, car tenter d'interpréter la pensée de créatures aussi inhumaines, n'était-ce pas déjà admettre que l'on présentait les premiers stigmates de la corruption ?

Les huit hommes se retrouvèrent finalement au bas d'un ancien éboulement de terrain ayant suivis ce qui semblait être le lit d'un antique torrent. Quoique périlleux, ce chemin semblait être le seul sur ce versant de la montagne à pouvoir conduire au sommet, même si celui-ci était encore loin. Quelque chose ressemblant à un court morceau d'étoffe ou de cuir semblait accroché entre deux pierres à mi-chemin, comme pour les narguer.
On pouvait se déployer jusqu'à quatre de front sur le tapis de gravas, et il semblait possible d'escalader les rebords en fournissant quelque effort. De là où ils étaient, il était néanmoins vain de savoir ce qui pouvait se tramer au sommet ou sur lesdits bords.


- On voudrait nous préparer un traquenard qu'on s'y prendrait pas autrement, gronda Vassili.

- Tu parles comme un sigmarite, le contra Schutz de sa voix de rogomme. Ces bêtes n'ont jamais fait que nous fuir, car elles savent qu'elles seront broyées par le courroux d'Ulric dès que nous les verrons. Nous ne devons pas les laisser souiller davantage ces lieux saints !
Elles ne sont plus très loin, nous devons les abattre maintenant !


- Moi, un sigmarite, rugit le robuste kislevite. Non mais tu t'es regardé, demie-portion ? Répète-moi ça, que je t'enfourne ta pelure dans la gorge !

Les guerriers aux nerfs usés par la longue traque commençaient à se montrer les crocs. Situation on ne peut moins surprenante chez des hommes de violence, et qui n'attendaient que le son du fouet ou du crissement de l'acier qu'on dégaine pour se mettre en branle.
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Heinrich fronça les sourcils quelque instants à la vue du traquenard.

Sentant que le groupe était sur la corde raide, il réfléchit à toute vitesse, puis déclara d'une voix forte :

- Non Schutz, ce n'est pas ça qu'attend Ulric de notre part. Viens, on va rebrousser chemin, puis on va monter un petit campement.

L'intéressé le dévisagea d'un regard interrogateur : en effet, il n'aspirait qu'à se battre, le plus vite possible. Néanmoins, sous le regard soutenu de l'initié, il se résonna quelque instants et se décida à le suivre.
Vassili jeta alors un regard de connivence à Krieger, puis s'acharna sur le trajet à contempler ses pieds, simulant sans doute une quelconque réprimande.


Quelques pas plus loin, après un crochet du sentier, le groupe s'éloigna du tracé de la route pour rejoindre un endroit plus calme, à l'abris des regards indiscrets. Heinrich dit alors à voix basse :
- Schutz, Vassili à raison, ça pue le piège. Vois-tu, l'ennemi n'a pas réagit normalement. Il aurait dût venir à notre rencontre, pour laver l'insulte que nous leur avons fait, en brûlant leur autel improvisé et en urinant sur le symbole de leur abominable dieu. Au lieu de cas, ces monstres s'acharnent à se terrer dans leur tanière. Bizarrement, si nous voulons les rejoindre, il ne semble y avoir qu'un seul chemin possible. Et comme par hasard, bien en évidence devant ce chemin, il y a un indice de leur passage.
Il est capital que tu distingues bien ce qu'attend Ulric de ta part. Il attend de toi une conduite honorable. Il attend que sois fort en toute circonstance. Mais à aucun moment, il ne te commande de foncer tête baisser dans un piège, sous prétexte qu'en reportant le combat, en un lieu plus équitable, tu donnerais l'impression d'avoir peur. C'est comme en combat. Ulric t'autorise à faire des pièges, même odieux... après tout, c'est le dieu de la chasse. Ulric t'autorise aussi à attaquer quelqu'un de dos. Mais tout ce que tu fais, tu dois le faire avec honneur. Par exemple, si tu attaques quelqu'un par derrière, tu dois crier en attaquant, afin de ne pas le prendre en traître. Mon frère, ne laisse pas tes émotions, aussi louables soit-elles, altérer ton jugement.


Heinrich fit une pause, puis continua en regardant maintenant chaque membre du groupe tour à tour.

- Leurs immondes dieux sont très friands de sacrifices humains. Pour eux, nous, serviteurs d'Ulric, sommes des cibles de choix. C'est probablement pour ça qu'ils ne viennent pas. Ils doivent avoir un autel là-haut et veulent nous capturer vivants, pour avoir les faveurs de leur divinité. Ils ont passé tous ce temps à nous mener en bateau, pour que finalement, on vienne se jeter dans leurs filets et finir sur leur autel. Mais on va pas se laisser avoir.
Maintenant, ils croient que nous avons battu en retraite. Nous allons patienter ici quelque temps, caché, afin de voir si ils viennent à nous. Si c'est le cas, tant mieux, ils nous auraient entendu et laisser tomber leur stratagème. On aura alors enfin notre combat. Garder l'oeil ouvert et la bouche fermé.


Il poursuivit sa stratégie :
S'ils ne viennent pas, c'est probablement qu'ils ont positionné leur piège plus haut dans la route. Dans ce cas, Schweigen, on va mettre ta discrétion à contribution. On va se cacher à coté de l'éboulement, là ou on ne nous verra pas et tu escaladeras un des rebords. Tu reviens dès que tu vois ou entend quelque chose de convaincant. Si il n'y a rien, on escaladera tous le rebord et on les attaquera de front. S'ils te voient, cours. S'ils sont trop proche, hurle des cris de guerre. On rappliquera aussi sec.
Une fois là haut, les amis, je vous fais pas un dessin : ça sera un combat en falaise : la meilleur stratégie consistera à rester très serrer, à se soutenir et à les pousser dans le trou un à un. D'une part, la chute les blessera. D'autre part, on en aura moins à affronter en même temps. On fera une ligne de bouclier devant. On les débordera par le flanc coté mur. et on se débrouillera pour percer, afin de se retrouver dos à lui. Vassili, tu seras en tête de ce flanc. Schweigen, tu l'aideras à creuser. Coté falaise, Durst tu te serviras de "l’attendrisseur" Pour les envoyer directement dans la fosse. Bruck, tu le suivras comme son ombre. Sa position sera très dangereuse, aussi, si on essaye de l'avoir en traître ou de le pousser, tu l'aides et tu plantes aussi sec son agresseur. Des questions ?
Heinrich Krieger, initié d'Ulric
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 8 | Ini 8 | Att 9 | Par 9 | Tir 8 | Foi 9 | NA 1 | PV 18/60
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