[Isabelle] « Des draps remplis de pisse. »

L’Empereur Karl Franz siège à Altdorf, capitale impériale depuis. Altdorf est un carrefour du savoir et son université est l’institution académique la plus respectée de tout l’Empire. Là, les seigneurs et les princes de nombreux pays viennent s’asseoir aux pieds des plus grands penseurs du Vieux Monde. Altdorf est aussi le centre du savoir magique et ses huit collèges de magie sont fort justement réputés bien au-delà du Vieux Monde. Altdorf est une ville affairée, avec un nombre important d’étrangers, de commerçants et d’aventuriers. La cour impériale elle-même engendre une activité économique florissante, qui attire toutes sortes de gens.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Isabelle] « Des draps remplis de pisse. »

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Grimpant sur le petit rebord, Isabelle décidait que la fuite était la meilleure option ; pas une fuite lointaine, jusqu’à sa chambre, mais uniquement dans le débarras. Cela ne lui demanderait pas un effort très conséquent ; il y avait bien assez de place pour lui permettre de passer de retour vers la fenêtre. Alors, elle se contenta d’aller enjamber le balcon, de se tenir droite dessus, et d’y aller bien goguenarde.

Et là, malheureusement, elle fut sidérée sur place.

L’obscurité, l’adrénaline, peut-être un mélange de tout à la fois. Une fois suspendue au-dessus du vide, elle se rendit compte que, même au simple premier étage, il y avait de quoi se faire mal en bas…

Elle tenta de se ressaisir, et de mettre un pied devant l’autre. Hélas, son pied n’était vêtu que d’un chausson de patiente de l’asile. Elle ne trouva pas la bonne adhérence. Et voilà qu’Isabelle von Breitenbach eut la cheville qui ripa le marbre, et tout son corps fut entraîné en bas.

Elle poussa un petit cri le temps de la petite chute de quatre mètres. Elle s’écrasa au sol, par terre, même pas une seconde plus tard. Un instant, toute son ossature se figea, alors qu’elle s’éclatait sur le côté. Elle sentit sa hanche être frappée — Fracture ? Os déboîté ? Peu importe — c’était une douleur horrible, et elle dût se mordre les lèvres pour ne pas crier.

Au-dessus de sa tête, un des preux chevaliers avait chargé, et passé son corps au-dessus de la rambarde. Il vit Breitenbach, fit les gros yeux, et bondit sur place avec deux mots qui sonnaient presque comiques dans sa bouche :

« Oh merde ! »

Et le voilà qui fit un tour à 180° pour sprinter de retour dans la bibliothèque.

Puis pas de cris, pas d’alarmes, pas de sifflets. Juste Isabelle par terre, à souffrir, au beau milieu de l’arrière-cour de l’hospice…
Jet de résistance à la peur (+2 : Sortilège. +6 : Réussite précédente) : 20, échec critique. Isabelle voit soudain qu’elle est haut, et plus tellement une acrobate. Alors qu’elle est à mi-chemin, elle est sidérée sur place.

Jet d’INI (Facile : +6) : 17, échec de 3. C’est la chute.

Tu perds 9 PV. Il t’en reste 56.

Jet d’endurance : 11, échec de 3. Localisation de dégâts : 14. Tu te fais mal à la hanche. Douleur, -1 à tous tes tests demandant quelque chose de physique.
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Isabelle Breitenbach
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Re: [Isabelle] « Des draps remplis de pisse. »

Message par Isabelle Breitenbach »

Il n'y avait pas une seconde à perdre. Isabelle se précipita vers la rambarde pour l'escalader et passer sur le balcon du débarras. Une jeune personne pleine de vigueur aurait pu le faire d'un seul mouvement, une main sur la pierre pour propulser élégamment le corps à sa destination. Seulement, la baronne ne pouvait compter sur pareille adresse.
Les deux mains sur la pierre, une poussée lente et douloureuse pour passer l'une après l'autre ses maigres jambes. Un passant au rez-de-chaussée levant la tête aurait subi une vision d'horreur, mais fort heureusement, il n'y eu pas de victimes. Pas encore.

La moitié du travail avait été faite. Ses doigts agrippant toujours la rambarde derrière elle, Breitenbach évalua la distance qui la séparait de l'autre balcon. Ce n'était rien, quelques centimètres à peine. Il lui suffisait de tendre une jambe et hop, elle aurait sa prise. Mais dans sa fabuleuse connerie, et malgré l'urgence de la situation, la vieille sorcière décida de baisser les yeux, de contempler le sol et de savourer pleinement sa distance. Immédiatement, les battements de son cœur s'accélérèrent.

"Bordel, c'est haut..." Cette simple constatation l'amusa d'abord, puis finit par l'envahir plus amplement. Oui, pour une vieille femme fragile et frêle, cette distance se comptait en kilomètres. Une chute vers la mort, une fin brusque, violente, pitoyable. Mais la mort s'approchait aussi depuis la bibliothèque.
Isabelle était prise dans un étau infernal. Cette fois, la résistance de sa volonté et son armure mentale magique ne furent pas suffisantes. La peur l'envahissait, écrasant tout sur son passage, s'insinuant en elle jusqu'à déborder.

Heureusement que les chevaliers ne connaissaient pas sa position exacte, sinon ils l'auraient déjà attrapée. Mais ce n'était qu'une question de minutes, voire de secondes, avant qu'ils ne décident d'investiguer le balcon. Isabelle n'avait pas le choix, elle devait se dépêcher. Elle ne devait pas se faire repérer dans ce coin-là de l'asile. Car alors, les intrus pourraient l'accuser d'espionnage. Il ne lui restait que quelques centimètres à franchir pour se laver de tous soupçons.
C'est donc avec précipitation que la baronne tenta sa dernière manœuvre.

Le souffle lourd, elle tendit une jambe tremblotante vers la rambarde d'en face. Contact. Le plus dur était fait, non? À présent stable, il ne lui suffisait plus que d'une légère impulsion pour passer de l'autre côté. Du gâteau.
Isabelle poussa sur sa jambe gauche, se sentit s'élever, s'éloigner de ce sol mortel, s'approcher de sa destination.


« Oh m... »

Chausson de merde! Son pied droit, sa prise, son roc, venait de se libérer de son adhérence. Immédiatement, la gravité reprit ses droits, agrippant avidement sa nouvelle victime pour l'attirer vers la mort. La sorcière sentit son organisme se soulever, ses organes cherchant à s'enfuir par sa bouche. Mais qu'ils s'échappent donc! Il fallait sauver ce qui pouvait l'être!
Non, sa vieille carcasse, cette prison de chair molle et d'os fragiles, emportèrent l'ensemble dans la chute.

Pourquoi crie-t-on lorsque l'on tombe? Pourquoi notre corps cherche-t-il instinctivement à se faire remarquer? Était-ce pour lâcher une dernière symphonie avant le trépas? Un chant de mort, un glas, pour que l'univers prenne conscience des derniers instants de l'une de ses créatures? Ce concept était ridicule pour l'esprit logique d'Isabelle.
Pourtant, elle hurla, tout du long.

Ses muscles se contractèrent comme jamais, espérant ainsi anticiper le choc. La sensation d'apesanteur était l'une des choses les plus étranges qu'Isabelle n'eut jamais ressentie. Elle se sentait voler, libérée de son propre poids, de la douleur de ses articulations. Mais aussi, elle se sentait agrippée, tirée vers le bas, alors que sa vitesse accélérait à chaque fragment d'instant qui s'écoulait.

Et soudain, une explosion. D'abord ses pieds. Incapable de soutenir pareille inertie, ils se dérobèrent lâchement, passant le blâme à sa hanche. Cette dernière transmit à son tour le choc, sur sa colonne vertébrale, sur son torse, sur ses bras. Breitenbach s'était écrasée comme un vulgaire oiseau dont on aurait coupé les ailes.
Ses poumons se vidèrent d'un seul coup, mettant un terme abrupt à sa dernière symphonie. Tout devint noir.

Miraculeusement, la Dame de Fer n'avait pas perdu connaissance. Mais surtout, elle était toujours en vie! Était-ce l'aethyr qui cheminait dans sa peau pour la renforcer qui l'avait sauvée? Certainement.
Mais le miracle s'arrêtait là. Breitenbach avait fait une chute de bien quatre mètres de hauts, et à présent, elle devait payer.
Impossible de respirer correctement. Ses poumons s'étaient verrouillés sous la violence de l'impact. Suffocant, la pauvre femme s'acharna pour exprimer sa douleur.


« Hnnnnn... Pu... puterelle borgne!... hhhhhnnnnnnn... »

Chaque parole était un martyr, mais il fallait bien cracher sa frustration, sa souffrance. Sa hanche lui faisait mal par-dessus tout le reste. Dans un concert de craquements et de gémissements, la vieille sorcière roula sur elle-même pour que son corps n'écrase plus son thorax. Elle contempla le ciel quelques instants, sidérée par la douleur indicible qui se déchaînait en elle.
Mais elle était vivante, c'était le plus important.

Et alors, elle croisa le regard de quelqu'un. L'un des chevaliers venait de passer sa tête par-dessus le balcon, et il semblait encore plus ébahit qu'elle. Pouvait-il la reconnaître dans l'obscurité? Déchiffrer les traits agonisants de son visage?
Déjà, il avait disparu, laissant la pauvre Isabelle en paix. Bien, elle pourrait se reposer là en attendant que sa douleur ne s'atténue d'elle-même. Un peu de paix ne serait pas du luxe.

Non, elle ne pouvait rester là. Les aides-soignants risquaient de la trouver et Isabelle ne pourrait aucunement justifier sa présence tardive dans la cour de l'asile. Ce... elle n'avait pas le droit.
Les chevaliers? La Dame de Plomb les avait presque oubliés, elle se sentait juste en danger sans comprendre pourquoi. Il ne fallait pas qu'on la trouve.

Agrippant toujours fermement sa canne, la vieille sorcière fournit un effort abominable pour se redresser. Un pied, une main au sol, Isabelle poussa de toutes ses forces pour se remettre debout. Au diable la douleur! L'adrénaline en étouffait une bonne partie de toute façon.

Son lit. Pour tout au monde, la baronne voulait regagner son lit aux draps immondes. Elle voulait dormir, chasser tous ses soucis d'un mouvement de paupières. Elle se l'imaginait dans sa tête, son contact, sa souplesse. Si elle croisait quelqu'un, Breitenbach serait ralentie dans son ultime quête de sommeil. Elle devrait se justifier, parler pendant une éternité. Les gens ne comprendraient pas, et ils retarderaient son accès à sa chambre.
Hors de question.

Mais "des gens" la cherchaient et elle ne pourrait leur échapper en se précipitant. Il fallait qu'elle se cache, juste le temps qu'on la cherche ailleurs.

La baronne tenta de regagner le rez-de-chaussée, boitillant lourdement sur sa canne en bois. Chaque pas s'accompagnait d'un gémissement étouffé. On ne pouvait appeler cela courir, malgré l'acharnement presque dément de la vieille sorcière.
Une fois de nouveau à l'intérieur de l'asile, Isabelle chercha un endroit où se cacher. Une chambre peut-être? Qu'importe! Il fallait juste être discret, le temps que ses poursuivants ne s'éloignent.

Lorsque la voie serait libre, alors elle pourrait prudemment regagner sa chambre et, enfin, son lit douillet.
Isabelle Breitenbach, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Isabelle] « Des draps remplis de pisse. »

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Retourner vers le rez-de-chaussée n’était pas le plus difficile de la manœuvre — encore qu’à se déplacer en hâte avec une hanche endolorie, Isabelle ne serait probablement pas d’accord avec le narrateur, mais passons. Une fois gagnée une porte vers le bâtiment, la première qui conviendrait, Isabelle poussait la poignée et se ruait dans l’un des couloirs carrelés de l’asile. Où se trouvait-elle ? Elle avait la chance de profiter de quelques chandelles allumées pour la nuit, et ces souvenirs des dernières semaines passées à l’hôpital pour parvenir à un peu se repérer et élaborer rapidement un plan…

…Hélas, son esprit était toujours aussi embrumé, et elle mélangeait tout, ce à quoi il fallait rajouter la terreur et la douleur qui agitaient ses nerfs dans tous les sens. Elle savait qu’elle était à l’opposé complet de l’aile où se trouvait le bureau de Sageciel — son brave Elfe ne serait donc pas là pour la sauver, s’il travaillait encore à cette heure. Quoi d’autre ? La grande salle avec la peinture de l’Empereur Magnus ? Pire décision possible — il n’y avait aucun endroit où s’y cacher.

Finalement, elle décida d’errer un peu comme elle pouvait, en espérant trouver un endroit idéal une fois plus avancée. Elle colla son oreille aux portes, essaya de deviner si quelques personnes éveillées pouvaient lui tomber dessus.

Elle entendit du raffut dans les escaliers. Plein de cliquetis métalliques. Les gros-bras étaient en train de descendre les marches au pas de course…

Finalement, Isabelle trouva une… Armoire. Une énorme armoire Lyonnesse, avec la clé directement sur la serrure. Elle l’ouvrit… Et s’il y avait beaucoup de vêtements et de la vaisselle là-dedans, il y avait également de la place pour elle — que Arvala, déesse des charpentiers, bénisse les meubles de Bretonnie beaucoup trop volumineux !
Menue et fine, Isabelle tenta de rentrer là-dedans. Aille, ça passait pas ; foutue canne. C’est par un miracle incroyable qu’elle parvint à sortir, à dégager des cintres, puis à re-rentrer et fermer derrière elle, pile à la seconde où un des chevaliers prenait un virage et remontait le couloir dans lequel elle était.

Isabelle bloqua sa respiration, alors qu’elle entendit les lourds pas de bottes devenir de plus en plus fort, sonner juste tout proche de ses oreilles… Puis la dépasser, et se faire de moins en moins lourds tandis qu’il partait.

Elle resta là bien cinq minutes. Et c’est une fois qu’elle n’entendait plus les bruits d’armures qu’elle put enfin mettre le nez dehors — l’avantage de leur armement, c’est qu’ils n’étaient vraiment pas discrets…

À partir de là, ce fut assez direct. D’un pas pressé, mais non moins feutré, Isabelle se dirigea vers l’escalier le plus proche, d’où elle pourrait rapidement se presser pour passer le premier étage — là où se trouvait la bibliothèque, et donc le danger — et enfin, au-dessus, sa chambre.

Elle n’eut pas le temps de faire trois pas que voilà que sortait, presque en même temps, quelqu’un d’une petite salle de repos à sa gauche. Hedwige. La petite et solide aide-soignante était là avec une lanterne allumée ; il y eut deux secondes de silence gênant, tandis que les deux femmes étaient juste en face l’une de l’autre, en se regardant avec d’immenses yeux.

Hedwige ne se mit pas à hurler, à crier pour avoir du renfort ; pas plus qu’elle ne se mit à invectiver Isabelle, pour avoir des explications. Non. Elle semblait plutôt être… Craintive ? Elle avait des yeux drôlement grands, comme des soucoupes. Et quand elle se mit à parler, ce fut avec une toute petite voix, chuchotante.

« M’dame Breitenbach ?
Qu’est-ce que vous faites pas dans votre chambre ? »
, fit-elle avec une grammaire approximative, et une voix à moitié endormie. « Et… C’est quoi tout ce raffut ? »

Pas d’accusation dans sa voix ; elle posait sincèrement la question. Toute peu éduquée qu’était l’aide-soignante, elle n’était pas bête — tous ces bruits d’armures qui galopaient, ça n’était pas Isabelle qui les causait. Et bizarrement, Hedwige avait l’air d’être toute terrifiée.
Se pouvait-il que ces chevaliers ne soient pas vraiment ici en étant annoncés, et avec la connaissance des soignants ?

Isabelle se déplace et retourne vers le rez-de-chaussée : Pas de jet.

Elle entre et cherche une cachette.
Jet de perception/intelligence : 16. Déjà qu’on partait pas gagnants avec le malus du fiasco…
Isabelle perd du temps mais trouve finalement un coin qui pourrait faire l’affaire.

Jet d’initiative : 19, bordel, c’est vraiment pas de pot. Isabelle met un temps fou à se planquer là-dedans.

Les chevaliers débarquent et font le tour de l’endroit.

Jet d’endurance d’Isabelle pour retenir son souffle : 4, vs double perception de deux chevaliers : 10 et 6. Ils font de bons jets, mais pas suffisants.

Du temps passe.

Jet de déplacement silencieux : 17, échec
Jet de perception d’Hedwige : 1, réussite critique.
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Isabelle Breitenbach
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Re: [Isabelle] « Des draps remplis de pisse. »

Message par Isabelle Breitenbach »

« Hnnnnnnnnn » *toc* « hnnnnnnnn hnnnnnn » *toc*

La marche vacillante se rythmait par la respiration étouffée d'Isabelle et le bruit sec de sa canne. Impossible d'être plus discrète, même son esprit stupide se rendait compte de l'urgence de la situation et de la nécessité de se dépêcher... autant qu'elle le pouvait.
Son corps hurlait à l'agonie, chaque pas dégradant un peu plus sa frêle structure. Il lui suffisait de l'ignorer, de tenter de se gaver d'autant d'air que possible malgré ses poumons encore partiellement bloqués. Il suffisait de persévérer.

Que le réveil du lendemain serait douloureux, Breitenbach n'en avait aucun doute. Mais au moins se réveillerait-elle, si elle parvenait à échapper à ses poursuivants.

Enfin dans l'asile, la vieille femme se rendit compte que sa hanche était le cadet de ses soucis. Elle ne parvenait pas à se repérer dans le bâtiment! Par où aller? Tout se mélangeait dans sa tête, si bien qu'elle resta un bon moment à tourner sur elle-même, en proie à la panique.
Le bureau de Sageciel aurait pu être une option, Isabelle s'imaginant le bel Asur ouvrant la porte pour la dissimuler à l'intérieur. Mais il était si loin de sa position actuelle! Jamais elle ne pourrait s'infliger pareille distance à son rythme.

La Dame de Plomb ne pouvait rester là, à attendre de se faire cueillir par... par des chevaliers, non? - Oui, sa tête s'était un peu éclaircie depuis la confusion de sa chute. Elle erra donc dans les couloirs faiblement éclairés, ses doigts s'agitant désespérément devant sa bouche. Isabelle ne courait plus, traînant des pantoufles pour se rapprocher des portes susceptibles de lui servir d'abri.
Mais elle n'osait pas les ouvrir. Il y avait probablement quelqu'un derrière, qui dormait ou non. S'il se réveillait, alors la baronne serait perdue.

Lorsqu'elle entendit les bruits de ferraille se rapprocher, Breitenbach céda pour de bon à la panique. Poussant de petits gémissements, des rires nerveux, elle balayait le vide autour d'elle de sa main libre. Qu'espérait-elle accomplir ainsi? S'imaginait-elle pouvoir disparaître dans une sorte de faille invisible?

C'est alors qu'elle remarqua l'immense armoire. Isabelle se précipita - ou plutôt boitilla rapidement - pour poser ses mains sur les battants. Fermés! "Par Véréna! Je suis faite!"
NON. Une clé! La vieille femme s'acharna maladroitement à la tourner, le boucan dans les escaliers se faisant de plus en plus intense. Les portes ouvertes, la baronne se jeta dans le meuble sans réfléchir, se perdant entre les vêtements propres qui y étaient dissimulés.
Pourquoi avait-elle agi ainsi?! À présent, il lui était impossible de fermer cette foutue armoire!


"Trop tard, trop tard, trop tard!" Se hurlait-elle mentalement, persuadée que les chevaliers se trouvaient juste derrière elle, les bras croisés et le regard empli de pitié. Bientôt, une main gantée lui agripperait la gorge et le contact froid du métal qu'elle chérissait tant serait la dernière sensation qu'elle n'éprouverait jamais.

Lorsque les battants claquèrent enfin, Isabelle n'en revenait pas. Ces balourds arrivaient tout juste dans le couloir et ne l'avaient pas remarquée! Du moins pour l'instant. Écrasant sa main contre sa bouche, l'ancienne magistère tenta de réguler sa respiration sifflante.
Après tous ces efforts, après le choc qui avait bloqué sa cage thoracique, la vieille femme avait besoin d'air. Pourtant, elle se retint, sentant sa tête tourner alors que ses poumons bataillaient pour se libérer. Les chevaliers passèrent sans la remarquer.

Breitenbach aurait pu retenir sa respiration jusqu'à s'en évanouir, et bien plus après. Mais le danger immédiat étant passé, elle reprit une grande bouffée d'air. Incapable de bouger, la baronne resta là, les yeux écarquillés, profitant de ces quelques brèves minutes de répit pour se remettre des événements.
Mais elle ne pouvait demeurer là plus longtemps, ils finiraient par la trouver. De plus, Isabelle devait profiter du feu intérieur qui lui avait permis d'ignorer la douleur jusque-là. Déjà, sa hanche se faisait plus raide, pulsant douloureusement au rythme de son cœur.

De nouveau dans le couloir, Breitenbach se dirigea silencieusement vers les escaliers. L'oreille tendue, elle espérait remarquer l'approche d'un chevalier bien avant qu'il ne la trouve. Malheureusement, elle serait obligée de gravir deux étages avant de rejoindre sa chambre, la vieille femme n'étant pas persuadée d'en être physiquement capable.
Tout de même, qu'il était étrange d'avoir un étage de plus à franchir que lorsqu'elle avait atteint la bibliothèque, sans avoir eu recours aux escaliers ou au monte-charge!

C'est avec cette réflexion en tête qu'Isabelle tomba nez-à-nez avec quelqu'un. La vieille femme poussa une exclamation de surprise, persuadée que c'étaient ses poursuivants qui l'avaient rattrapée. Mais non, c'était la petite Hedwige qui se tenait devant elle, les yeux ronds comme des soucoupes et l'air presque aussi surpris qu'elle.

Surpris, peut-être, mais effrayé, Isabelle l'était infiniment plus. Elle devait offrir un effrayant spectacle, dans sa robe blanche tachée, son visage traduisant une terreur profonde, les cheveux en bataille ornant le tout. Que la pauvre aide-soignante ne l'ait pas prise pour une banshee était ahurissant.


« Hedwige! Louée soit Véréna! »

Isabelle l'agrippa par les épaules, plongeant ses yeux mi-métalliques, mi-bleus dans ceux de la petite femme.

« Des intrus! Armés! Ils me cherchent... il faut nous cacher MAINTENANT. »

Sans attendre de réponse, la baronne poussa l'aide-soignante vers la salle de repos. Elles pourraient s'y cacher toutes les deux pour un moment, en espérant que les chevaliers éviteraient de se faire remarquer par les membres de l'asile.
Isabelle Breitenbach, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
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Re: [Isabelle] « Des draps remplis de pisse. »

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Comment une personne raisonnable était-elle censée réagir en entendant de tels propos ? Surtout dans un asile de fous. La pauvre Isabelle était dans le pire endroit possible pour dire à quelqu’un qu’elle était poursuivie par des hommes armés. Pas plus tard que hier, elle avait vu un patient qui avait dû prendre de nouvelles pilules car il s’était persuadé tout seul que le culte de Sigmar manipulait la totalité de l’histoire humaine en saisissant des archives secrètes qu’ils camouflaient sur leur cathédrale. Isabelle semblait si certaine de son délire — mais au fond, comment prouver la vérité ?

Hedwige semblait tout de même remuée. Le raffut, puisqu’elle avait lancé le sujet, Isabelle ne l’avait pas inventé. Mais de là à faire le lien entre une patiente sortie de sa chambre et une bande d’hommes d’armes…

L’aide-soignante resta un petit instant trop long à hésiter. Le soudain contact physique d’Isabelle, qui la poussait, aurait pu la faire vriller, et peut-être se mettre en colère ; mais elle se contenta de bien rester sur place et d’opposer sa force à celle de la magicienne.

« Du calme, m’dame, heu… écoutez… »

Elle se poussa pour qu’une Isabelle follement apeurée entre dans la salle de repos. Une table, des chaises, un canapé, une vitre pour observer dehors et aérer. Rien d’incroyable.

« Écoutez », répétait-t-elle avec insistante. « …Je…
Restez ici. Bien cachée. ‘vais m’assurer qu’y’a personne d’méchant dehors, d’ac ? »


Alors que courageusement, Hedwige se prépara à faire demi-tour, elle sentit que sa manche la retenait ; à nouveau, Isabelle tenta d’expliquer la situation, de façon plus posée et plus solennelle. Tout ce qu’elle obtint de Hedwige, ce furent d’abord un sourire, puis des mots accortes destinés à être rassurants. Et le résultat fut le même — une perte de temps. Deux minutes à être cajolée, avant que l’aide-soignante ne décide de partir.

Il aurait été aisé pour Isabelle de se cacher ici. Peut-être de se planquer sous la table. Peut-être de fouiller à la recherche d’un objet qui pourrait l’aider — elle était une puissante magicienne ; n’importe quel objet en métal pourrait lui servir d’arme ! Mais après un instant à réfléchir, Isabelle décida que sa meilleure décision, c’était encore de reprendre son plan initial, et de déguerpir.

Elle attendit simplement un instant, d’être sûre que Hedwige avait filé. Elle appuya sur la poignée de la salle de repos ; par chance, on ne l’avait pas enfermée à l’intérieur. Alors, elle fonça à toute vitesse dans la cage d’escalier, et commença à grimper à toute vitesse les escaliers. Elle escalada en se battant à travers la douleur.
Premier étage ; elle entendait des bribes d’une conversation à voix haute, une voix grave qui lui rappelait trop des voix dans la bibliothèque. Elle les ignora, alors qu’elle fonçait jusqu’au deuxième, sans réfléchir, son cœur battant à toute vitesse.

L’endroit était désert. Elle alla jusqu’à sa chambre. Elle ouvrit la porte. Elle s’engouffra dedans. Elle ferma derrière elle sans la claquer — puis attrapa un tabouret pour la glisser sous la serrure pour la barricader. Ensuite, elle alla jusqu’à son lit, et se planqua sous les couettes.

Haletante, couverte de sueur, endolorie, apeurée… Tout l’assaillait. Et il lui fallut un bon moment pour se tranquilliser.

Elle avait réussi. Il n’y a pas un quart d’heures, elle chutait du premier étage, et maintenant, la voilà en sécurité dans cette chambre qu’elle n’aurait jamais dû quitter. C’était fait ! Toute cette aventure, terminée !

Dix minutes plus tard, elle entendait des bruits de sa fenêtre : des engueulades. Des gens qui criaient. Elle quitta son lit pour s’en approcher et voir qu’est-ce qui était en train de se passer…

Dans la cour, des capuchons noirs étaient en train de partir en file indienne du chemin d’où ils étaient venus, en toute hâte, comme des renards chassés du poulailler. Quelques aides-soignants se tenaient en face d’eux, les mains sur les hanches, à les surveiller. Pendant ce temps juste à côté, deux camps s’étaient formés, composé de quatre personnes — d’un côté, Sageciel, son champion Elfe, ainsi qu’un prêtre de Shallya homme, un solide homme roux bien musclé ; celui-ci avait le visage tout rouge, et il était en train de tellement hurler sur ses deux interlocuteurs en face qu’il en postillonnait :

« Vous êtes dans un asile de Shallya ! Comment osez-vous entrer avec des armes ?! Reiksgarde ou pas Reiksgarde, vous êtes dans un lieu saint ! Une donation de l’Empereur Magnus ! Une terre consacrée ! Qui vous a laissé entrer ?! QUI ?! »

Face à lui, Morell et sa blouse blanche, était en train de faire de lents mouvements de mains pour l’intimer à baisser d’un ton. À ses côtés, le chevalier aux roses demeurait au garde-à-vous, mains dans le dos, à observer le bâtiment de l’asile.

« Ces messieurs sont là avec l’autorisation de la directrice, frère Aldrachs. Si tu as un problème, vois ça avec mère Frei. C’est elle qui a signé leur permission.
– Permission ou pas, ils n’ont pas à arpenter les couloirs et grimper jusqu’au premier étage comme si c’était un moulin ici. Et qu’ils portent leurs épées est absolument intolérable, ils pourraient terrifier nos patients.

– C’est intolérable ! Il va falloir que je mette en place des rondes dehors comme si c’était un poste stratégique ici ?! Bande de vauriens, va ! Vous avez cru quoi ?! Vous êtes pas au-dessus des lois, vous entendez monseigneur ! Vous n’êtes pas au-dessus des lois ! »

Le chevalier aux roses n’écoutait pas le prêtre roux en train de l’engueuler. Il se mettait à fouiller les chambres du regard.
Ses yeux…
Isabelle pouvait le voir.
Ses yeux étaient blancs. Totalement blancs. Ils brillaient dans la nuit, comme ceux d’un chat. De quelle magie était donc capable cet homme qui faisait rajeunir les corps ?
Il cherchait quelque chose. Elle ?

Sageciel lui attrapa le bras, et en une seconde, ses yeux redevinrent ordinaires.
Le chevalier poussa l’Elfe de l’épaule.

« Ne me touchez pas.
– Écoutez-vous ce que le frère Aldrachs vous dit ? C’est l’opinion de tous les soignants ici.
– Pas de votre directrice. Vous feriez bien d’écouter votre hiérarchie.
– Oh elle va nous entendre, vous inquiétez pas monseigneur !
– C’est une affaire d’État. Et les affaires d’État ignorent toutes les lois. Nous reviendrons ici autant de fois que nécessaire, et vous aussi entendrez parler de nous.
– Quel est votre nom, déjà, monseigneur ?
Preceptor Leberecht von Hardenburg, chevalier-panthère, et ces messieurs derrière moi sont de la Reiksgarde. Vous voulez que je vous l’épelle ?
– Nul besoin, je retiens tout. »


Leberecht, puisque c’était son nom, fit demi-tour, et tapa sur l’épaule du docteur Morell. Et ainsi, il alla rejoindre le cortège de chevaliers à capuches qui quittaient l’asile.
Alors, il ne restait plus que ces trois-là pour parler entre eux, cette fois à voix si basse qu’Isabelle ne pouvait plus épier leur conversation.
Jet de charisme pour retenir Hedwige : 15, pas assez.
Relance du jet parce que tu insistes (-2) : 12, toujours pas assez, décidément.

Bon hé bien, tu vas essayer de reprendre la route toute seule.

Jet d’initiative : 5, franchement bon étant donné ton malus
Jet de déplacement silencieux : 4, excellent
Jet d’endurance : 2, triple réussite, personne n’est alerté.

Jet d’initiative d’un seul des sbires qui pourrait éventuellement comprendre : 9, il réussit mais pas suffisamment.


Jet de perception auditive : 2, réussite
Jet de perception magique : 4
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Isabelle Breitenbach
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Re: [Isabelle] « Des draps remplis de pisse. »

Message par Isabelle Breitenbach »

En cherchant à pousser Hedwige vers la salle de repos, Isabelle prit pleinement connaissance de la force de ce petit bout de femme. Un roc. À moins que la baronne ne soit une feuille? Quoi qu'il en soit, c'est sans difficulté, et avec une certaine douceur, que l'aide-soignante réorienta son interlocutrice pour la diriger vers la pièce.

Breitenbach était totalement paniquée. Elle sentait que Hedwige ne la croyait pas, tentait de la rassurer, de la calmer. Mais pourquoi? La vieille femme lui avait expliqué la situation, le danger qui rôdait dans les couloirs de l'asile.
Il lui était actuellement impossible de comprendre le conflit qui devait s'installer dans l'esprit de l'aide-soignante. Isabelle était toujours enfermée dans un brouillard opaque lui interdisant toute nuance, toute étude approfondie de la situation.

Lorsqu'elle comprit que Hedwige allait la laisser seule pour partir explorer les couloirs, l'ancienne magistère sombra un peu plus dans le désespoir. Elle agrippa la manche de la petite femme, tentant une fois de plus, sans succès, de la garder auprès d'elle.


« Mais tu ne comprends pas! » chuchota-t-elle de plus en plus fort. La sorcière entendit ses paroles résonner dans le couloir et décida de se calmer, de baisser d'un ton.

« Hedwige, des hommes armés, à cette heure, c'est... dangereux. Ils vont vous tuer, ou pire! »

Une piètre argumentation qu'elle présentait là. Mais sa moitié de cervelle n'était pas capable de fournir grand-chose. Bien évidemment, cela ne suffit pas à convaincre la petite aide-soignante, qui, prenant le temps de rassurer Isabelle, finit par s'éloigner. Cette dernière la regarda crever l'obscurité, se malaxant compulsivement les mains pour tenter de calmer sa panique.

Elle était de nouveau seule. Les chevaliers interrogeraient la pauvre petite femme - la tortureraient même! - et ils apprendraient l'identité de l'espionne. Bien sûr, torturer un personnel de l'asile en plein milieu de la nuit, aux oreilles et à la vue de tous, ne serait pas la plus brillante des idées. Mais cela, Isabelle ne le comprenait pas. Elle se savait juste en danger imminent, sans aucun moyen de se défendre. À attendre que son destin ne s'abatte sur elle...

Hors de question!

Si son esprit et son corps avaient perdu la rigidité aethyrique depuis plusieurs minutes déjà, la volonté de la Dame de Fer, elle, restait toujours intacte. Elle n'était pas une simple poussière qui se laisserait balayer au gré du vent. Elle était un rocher, dur, indépendant. Isabelle se lassait de subir la vie, et si on devait l'abattre ce soir, ce ne serait pas en la trouvant recroquevillée dans un coin, tel un chiot sans défense.

Une fois certaine qu'il n'y avait personne dans le couloir, Isabelle ouvrit doucement la porte. La suite se déroula comme dans un rêve, ou plutôt un cauchemar abominable. Son corps agissait seul, fonçant à toute vitesse dans le couloir, puis escaladant les marches sans la moindre pause. Un observateur n'aurait vu qu'une vieille femme boiteuse, s'amusant de pouvoir la rattraper en marchant malgré les efforts fournis.
Mais pour Breitenbach, elle filait dans la nuit, tel un lièvre fuyant son prédateur. Au moins, cela justifiait la sueur, son souffle sifflant et la douleur indicible qui lui ravageait le flanc.

Lui courait-on après? Les voix du premier étage se rapprochaient-elles? Quel était donc ce bruit régulier qui la suivait, si proche? Sa canne, c'était sa propre canne. Il fallait continuer d'avancer, malgré la sensation d'être observée par les murs de l'asile, que chaque porte pouvait s'ouvrir pour vomir un chevalier, l'arme à la main.

C'est en refermant la porte de sa chambre qu'Isabelle prit pleinement compte du succès de son épopée. Elle était sauve! Plus rien ne pouvait l'atteindre ici! Enfermée dans ce coffre-fort de sécurité, la vieille alchimiste se dirigea vers son lit, grimpa dessus et se mit en boule, sa canne toujours verrouillée dans sa main moite.
Toute la tension, la terreur, la douleur qui s'étaient accumulées en elle atteignaient leur paroxysme, nouées dans sa gorge au point de l'étouffer. Et soudain, la baronne lâcha tout.

Plongeant son visage dans ses mains, Breitenbach explosa en pleurs. Les larmes coulèrent le long de ses doigts, tandis que son corps convulsait sous les violents sanglots. Impossible de se contenir, d'imposer son caractère de fer pour stopper ce déferlement honteux. La bassine de ses émotions se vidait, évacuant les horreurs que la sorcière avait subies au cours de la soirée.
Lorsque sa peine, sa souffrance se tarirent enfin, il ne resta plus que... de la joie, de l'excitation.

Les pleurs se transformèrent en un rire humide, le visage toujours marqué par le sillon de larmes. Bordel! Elle l'avait fait! Avec sa vieille carcasse, Isabelle avait espionné un complot d'état - même si elle n'y comprenait rien pour l'instant. La cervelle grillée, elle avait récolté un maximum d'informations. Elle avait survécu à une chute de bien quatre mètres! Elle avait fui sous le nez, les yeux et les oreilles de chevaliers sans scrupules!
Merde, elle avait jeté des sorts!


« Chiure de merde. Que c'est bon... »

Cette nuit, la Dame de Fer avait vécu. Certes, l'exécution avait manqué... d'une certaine classe, mais tout de même! Pas une seule seconde, elle ne regretta d'être sortie de son lit plus tôt, au lieu de se laisser lâchement emporter par le sommeil.

La baronne fut tirée de ses réflexions en entendant des voix dehors. Elle voulut se lever, mais la douleur lui arracha une grimace. Plus prudente lors de sa deuxième tentative, Isabelle alla rejoindre la fenêtre pour observer ce qu'il se déroulait dans la cour.
Les chevaliers, Morell... et même Sageciel étaient présents! Les intrus se faisaient proprement dégager par le personnel de l'asile, un rouquin massif leur hurlant dessus sa retenue.

Deux groupes s'opposaient donc. Ceux qui portaient la voix de la directrice et de la Reiksgarde et ceux qui ne désiraient que protéger l'asile et ses patients. Étrange que la directrice ne fasse pas partie du second.
Les chevaliers justifiaient leur présence pour raison d'État, mais même pareille autorité ne semblait pouvoir s'opposer aux postillons et au déchaînement de colère du prêtre de Shallya. Herr Morell, lui, paraissait ridicule à essayer de calmer le jeu, comme un homme cherchant à combattre l'éruption d'un volcan à l'aide d'une bassine d'eau.

Le chevalier aux roses ne se sentait pas concerné par tout ce vacarme. Isabelle sentit son cœur se figer en remarquant la blancheur de ses yeux. La cherchait-il à l'aide d'un quelconque sortilège? Avant qu'elle ne sente ces yeux laiteux se poser sur elle, l'Asur le stoppa dans ses "observations". Impossible de savoir si l'ancienne magistère avait déjà été repérée, mais elle se rassura de voir que Sageciel prenait le parti des aide-soignants.

Isabelle nota dans un coin de sa tête le nom et les titres de ce "Chevalier-Panthère".

Une fois tout ce beau monde parti et l'asile ayant retrouvé le calme de la nuit, la vieille sorcière resta encore un peu à contempler le ciel. Son esprit simple savourait ce joli paysage avec une euphorie enfantine. Que ses soucis paraissaient anecdotiques face à pareille merveille!

Breitenbach voulut ensuite regagner son lit, mais sentit de nouveau sa hanche lui faire mal. Dans un éclair de lucidité, elle se rappela qu'il lui restait un bolus de mandragore dans son tiroir. C'était exactement ce dont elle avait besoin pour calmer la douleur et s'endormir rapidement!
Elle goba le médicament et remarqua ensuite la boussole rangée dans le tiroir. Isabelle s'en saisit, puis alla s'enrouler dans sa couette, le précieux artefact doucement serré contre sa poitrine.
Elle ne savait pas qu'au réveil, elle retrouverait toute la complexité de sa propre personnalité.



____________________________________________________________

Le lendemain, la Dame de Fer se réveilla entière... dans un éclair de douleur. Elle aurait pu dormir encore plusieurs heures, ou du moins jusqu'à l'arrivée de Hedwige pour son passage matinal. Mais un mauvais mouvement l'avait arrachée à son sommeil et lui interdire de s'y replonger. Oui, la veille, même totalement abrutie, Isabelle avait vu juste : aujourd'hui, c'était encore pire.

La baronne se redressa lentement, en gémissant, pour s'asseoir contre ses oreillers. Ses muscles atrophiés par la nuit finiraient par se calmer et il fallait qu'elle pense à autre chose en attendant. Cela tombait bien, Isabelle avait beaucoup d'ordre à mettre dans sa tête.

La vieille femme se repassa toutes les conversations qu'elle avait entendues à la bibliothèque et dans la cour, cherchant d'y trouver un sens. Déjà, elle fut pleinement frappée par la certitude qu'Isabella, la "fausse-princesse", en était bel et bien une. La pauvre femme possédait apparemment des pouvoirs étranges qui lui permettaient d'espionner au travers de rêves.
Les chevaliers intrus, sous l'accord de la directrice de l'asile, exploitaient la pauvre femme pour mener à bien leurs jeux politiques. Plusieurs noms et personnages avaient été évoqués, un certain Kurt, Valten, mais aussi le parrain de la princesse et son fils.

Mais surtout, il y avait cet homme, ce chevalier aux roses, qui avait manipulé Qhaysh alors que toutes les lois de la magie l'interdisait.

Il y avait un sens à dégager de tout cela et la baronne se concentra pour le trouver. Par Véréna! Qu'il était bon de sentir sa cervelle respirer! Mais cela suffirait-il? L'esprit d'Isabelle restait toujours en grande partie verrouillé et elle n'avait malheureusement aucun sortilège pour l'aider dans sa tâche.

La boussole toujours dans ses mains, l'alchimiste la manipula distraitement pour s'aider dans ses réflexions. Si elle avait le temps avant l'arrivée d'Hedwige après ses cogitations sur son espionnage, elle le prendrait pour étudier l'artefact de Sageciel.
Certes, la veille, sa tentative de manipuler la Matière Subtile, le magnétisme, s'était soldée par un cuisant échec. Mais c'était un bon début pour identifier un moyen de réparer la boussole.
Isabelle Breitenbach, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
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Re: [Isabelle] « Des draps remplis de pisse. »

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Travailler sur la boussole de Sageciel était un bon moyen de tromper l’ennui, l’esprit, et l’énorme douleur à sa hanche. Son esprit quittant petit à petit la brume imposée par un fiasco magique, elle parvenait à reconnecter son âme à des souvenirs, simplement en se penchant sur le travail.


L’Elfe n’avait pas menti. Sageciel méritait parfaitement son nom ; cela faisait des semaines, peut-être des mois voire des années qu’elle n’avait pas été stimulée comme ça. Fabriquer de la drogue pour les Poissons était un gâchis de ses talents, quant à ses créatures automates, elles étaient toujours rouillées, incomplètes, et peu efficaces. Mais la boussole, ça, c’était petit, minutieux, et ça réclamait un challenge à sa hauteur. Ce n’était pas comme les puzzles et les jeux d’adresse d’Aure Rondet, là, c’était vraiment quelque chose d’utile et de pragmatique. Ça plaisait à sa conscience, assez pour la forcer à travailler…


Chamon est un vent magnétique, plus lourd que les autres, quand bien même l’idée qu’un vent de magie puisse avoir une « masse » était difficile à prouver — il fallait bien utiliser des termes compréhensibles pour les esprits néophytes… Attiré par le métal, le vent doré avait également la fâcheuse tendance à voyager vers les pôles — plusieurs alchimistes explorateurs avaient relevé, dans des extraits de voyages, que la focalisation était bien plus difficile à la circonférence de la Terre que dans les régions les plus septentrionales du monde, et…

Minute.

Se pourrait-il que parmi ces explorateurs, Isabelle en ait fait partie ?


À l’aide de simples épingles à cheveux, elle parvint à retirer les petites vis de la boussole. Elle graissa légèrement le ressort d’un des pistons. Ah là là, comme quoi, même un Elfe consciencieux pouvait parfois oublier d’entretenir son matériel… Elle avait très bien avancé sur son projet, quand on toqua à la porte.


Un aide-soignant entra. Pas Hedwige. Un garçon chauve, en blouse blanche, avec des tatouages dans le cou. Avec une grosse voix, il se mit à saluer :

« Salut salut, Isabelle ! Comment ça a été, hier soir ?
On s’installe au lit, oui ? C’est l’heure du déjeuner ! »
Jet de travail pour réparer la boussole : 1, réussite critique. Évidemment, ça suffira pas, mais tu commences à avoir une très bonne avancée dessus.


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Isabelle Breitenbach
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Re: [Isabelle] « Des draps remplis de pisse. »

Message par Isabelle Breitenbach »

Qui l'aurait cru? C'était au cours de sa leçon d'hypnose, une discipline très éloignée des préceptes de l'ancienne magistère, que cette dernière allait trouver sa providence. Car, si Isabelle avait accepté le présent avec une certaine excitation, c'est depuis qu'elle s'était plongée son travail qu'une ferveur nouvelle l'avait envahie.

Elle cogitait, découvrait, théorisait comme l'érudite accomplie qu'elle avait jadis été. Quelque chose se passait dans sa tête, un mécanisme se mettant en branle pour la première fois depuis des décennies. Disons qu'il n'avait jamais vraiment cessé de fonctionner, mais ses engrenages ne tournaient alors pas correctement. Mal alignés, voire des pans entiers de leur structure laissés à l'abandon.

Breitenbach avait utilisé cette machine pour de bien piètres taches dernièrement. Telle une forge naine utilisée comme abreuvoir à chevaux, l'engin s'était laissé abîmer par le temps, la Rouille s'installant petit à petit sur son architecture. Tink, le laudanum, les tests de Rondet et les quelques autres fantaisies d'Isabelle, n'avaient évidemment pas suffi pour raviver le fourneau, n'opposant pas un challenge suffisant aux systèmes ralentis de son esprit.

Le magnétisme, la Matière Subtile... Ça, c'était un putain de challenge! L'alchimiste ne cherchait pas à se rappeler quelques lois de la physique inculquées à tous les apprentis, elle replongeait au cœur de débats avec elle-même et ses confrères.
Ceux qui appelaient l'aethyr "magie" se trompaient subtilement.
Tout phénomène s'explique, il n'y a pas de force surnaturelle qui peut agir à sa guise et bafouer l'univers comme elle l'entend. L'aethyr est une force, certes, singulière, mais bel et bien naturelle, régit par des lois scientifiques.

Isabelle en était convaincue. Car même si les lois de l'univers venaient subitement à s'inverser, elles découleraient toujours de l'acte ayant causé ce changement. Les nouvelles règles, bien qu'incompréhensibles, seraient "explicables".
Ainsi, il n'y avait pas vraiment de paranormal en ce monde, simplement des lois strictes et pourtant si permissives qu'on pouvait en oublier jusqu'à leur existence.

En fin de compte, tout, absolument tout, pouvait être résumé en une simple formule. Et si un jour, cette Loi Ultime venait à être réfutée, incontestablement, la Dame de Fer sombrerait probablement dans la folie.

La Matière Subtile ne dérogeait pas à cette règle, alors qu'elle en représentait l'une des plus rudes épreuves. Or, pour réparer quelque chose, le meilleur moyen était encore d'en comprendre le fonctionnement.
Ses réflexions sur les pôles et leur influence sur le vent doré égarèrent temporairement la vieille sorcière. Ces théories... venaient-elles de ses propres expériences durant l'un de ses voyages? Après tout, n'avait-elle pas discuté avec Leutz de réorienter leurs futurs voyages vers des régions plus froides? Plus au nord? Impossible à dire pour l'instant.

Autre chose s'insinua dans la tête d'Isabelle. La focalisation. La technique ésotérique de tout sorcier pour harnacher les vents de magie. À l'entrée d'un Ordre, l'une des premières choses qu'un apprenti réalisait de ses propres mains serait son Bâton du Collège. Un outil indispensable pour toute la carrière de magicien qu'il réaliserait ensuite. Ce simple artefact leur permettait de mieux focaliser les vents, de stabiliser ce pouvoir pour mieux le contrôler ensuite.

Breitenbach avait préféré opter pour une canne élégante, plutôt que sur le bourrinisme d'un vulgaire bâton. Or, cette canne de métal qu'on lui avait dérobée à son arrivée à l'asile, cela faisait bien des années qu'elle avait perdu tout son pouvoir.
Ainsi, Isabelle n'avait plus rien pour l'aider à focaliser l'aethyr. Cela pouvait peut-être expliquer - en partie - la raison de ses récents échecs catastrophiques pour manipuler le vent jaune.

Or, ce petit objet doré dans ses mains était une fabuleuse représentation de ce que Chamon pouvait accomplir. C'était... le parfait catalyseur! Il attirerait le vent, tout en contrôlant son flux pour le rendre plus stable. Mais la vieille Breitenbach était-elle seulement capable de convertir cette orfèvre en un réel artefact magique? La manipulation ne devait pas être très compliquée si un simple apprenti pouvait la faire.
Encore fallait-il s'en souvenir, cependant.

Un autre "léger" détail posait problème. La boussole ne lui appartenait pas. Elle devait s'exercer pour la réparer, puis la rendre à son véritable propriétaire, Sageciel. Ce dernier le tenait de son père, aussi l'ouvrage avait une grande importance à ses yeux. Pouvait-elle le garder malgré tout? L'altérer pour en faire un artefact de focalisation et refuser tout simplement de le rendre à l'Asur?
Après tout, ce dernier n'avait pas vraiment précisé vouloir récupérer la boussole, Isabelle pourrait la considérer sienne, tout simplement.

Non. Jouer à une avidité digne des nains auprès d'un elfe n'était probablement pas une bonne idée. De plus, si Sageciel voulait récupérer son bien, il le ferait sans mal avec l'aide d'autres soignants.


Malgré tout, la sorcière avait très bien avancé dans son travail de rénovation. Faisant preuve d'une dextérité et d'une minutie qu'elle croyait avoir perdues il y a bien longtemps, la baronne avait refait une beauté à une partie du mécanisme de la boussole. Elle fut cependant interrompue dans son œuvre lorsqu'on toqua à la porte.
Le monocle toujours à l’œil, Isabelle se redressa d'un coup, déchaînant une vague de douleur dans son flan. Hedwige! Elles allaient enfin pouvoir discuter de ce qu'il s'était déroulé la veille!

Mais non, ce n'était pas ce petit bout de femme qui entra dans la pièce, mais un jeune homme tout aussi vulgaire - si ce n'est plus, avec ses tatouages. Isabelle ne put retenir sa consternation.


« Mais... où est Hedwige?! »

Ça, c'était très mauvais. La baronne n'avait pas osé observer sa blessure ce matin, mais elle n'avait aucun doute qu'un large bleu devait recouvrir une partie de sa cuisse. L'aide-soignant le remarquerait immédiatement, et cela ferait une personne supplémentaire informée de son escapade de la veille. Isabelle ne savait pas si Hedwige avait déjà annoncé leur rencontre à Morell, mais elle priait Véréna pour que ce ne soit pas encore le cas.
Car ce bon docteur pourrait facilement en déduire que c'était elle, l'espionne de la bibliothèque.
Mais bon sang, pourquoi avait-elle dit à sa femme de chambre "qu'ils la cherchaient"?! Foutue moitié de cervelle!

Breitenbach finit par croiser les bras et remonter le menton.


« C'est non! Hors de question de vous laisser poser vos pattes sur moi. Un homme... et puis quoi encore? Tatoué en plus! »

« Hedwige est la seule personne que j'autorise à me toucher pour la toilette. C'est clair? Et si vous me la refusez... eh bien, vous serez les premiers à en "sentir" les conséquences. »
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Re: [Isabelle] « Des draps remplis de pisse. »

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

L’aide-soignant posa ses mains sur ses hanches. Avec la même voix, il se mit à rouspéter.

« Oh mais c’est qu’elle est grognon la madame ce matin ! Elle va prendre ses petites pilules et elle va être plus gentille, la madame ! »

Et sur ce, l’aide-soignant commença déjà à récupérer les bolus de mandragore, en lisant en même temps un papier — probablement la posologie indiquée par les médecins.

« Hedwige n’était pas là ce matin. Congé exceptionnel, qu’a dit le frère Aldrachs ! Donc c’est moi, alors à moins que madame elle veut sentir le caca toute la journée, madame va se laisser faire ! »

Il parlait très fort, comme s’il pensait qu’Isabelle était sourde. Probablement l’habitude.

« En plus madame a de la visite aujourd’hui ! Petra von Breitenbach ! C’est votre petite-fille ?! On va se faire belle pour Petra, d’accord ?! »

Tentative d’intimidation : 18.
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Isabelle Breitenbach
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Re: [Isabelle] « Des draps remplis de pisse. »

Message par Isabelle Breitenbach »

Soufflée, Isabelle regarda l'aide-soignant avec les yeux ronds. Ce dernier venait de balayer ses réflexions d'un coup de poings sur les hanches. Pire! Il la traitait comme une enfant capricieuse qui refusait d'avaler son soupé.
Elle aurait dû faire plus attention, ayant momentanément oublié sa situation et l'effet inexistant de son autorité. La baronne avait réagi trop vite, sous le coup de la surprise et de la peur.

" La Dame de Mercure, la Dame de Mercure..." se répétait-elle mentalement. Breitenbach devait jouer ce jeu, glisser plutôt que se cogner contre ses adversaire pour mieux les détourner. Peut-être que si elle s'était montrée plus douce, plus vulnérable, l'aide-soignant se serait montré plus conciliant.

Oui, mais maintenant, c'était trop tard. Sa blessure serait repérée et Isabelle devrait trouver un moyen de la justifier. Isabelle se laissa donc faire en écoutant les paroles insupportables de l'homme à la peau tatouée.
Hedwige était en congés "exceptionnels" apparemment. La baronne ne pouvait définir exactement pourquoi, mais cela avait clairement un rapport avec les événements de la veille. Se faisait-elle interroger pour ce qu'elle avait vu ou entendu? Par la directrice ou la Reiksgarde? À moins que sa rencontre ne se soit soldée par une fin plus... abrupte. Ses "congés" ne serviraient alors qu'à couvrir un tragique épisode.


« Baissez d'un ton, je vous prie. Je ne suis pas sourde. » Dit-elle sèchement en grimaçant sous les hurlements de l'aide-soignant, ne pouvant retenir sa remarque.

Alors qu'il préparait le médicament, l'homme mentionna la visite de Petra. La baronne ne sut comment réagir à l'information. Une visite extérieur restait toujours intéressante, laissant l'opportunité de se forger de nouveaux alliés, d'avoir des nouvelles du monde extérieur. Mais aujourd'hui, elle avait d'autres choses à faire : tirer un sens des informations de la veille, discuter avec la Princesse, travailler sur sa boussole.
Aurait-elle le temps de faire tout cela s'il lui fallait en plus se rendre dans la salle d'accueil? La boussole n'était pas une priorité, elle pourrait reprendre ses études le lendemain.

Isabelle ignora la question de l'homme tatoué, préférant lui poser la sienne.


« À quelle heure? » Se rendant immédiatement compte de sa froideur, elle décida d'afficher un fragment de sourire avant d'ajouter, plus chaleureuse.

« Non, Petra n'est pas ma petite-fille. Elle fait partie d'une branche de ma famille avec qui j'aimerais renouer contact. »

Glisser, pas cogner. Avec ce qui allait venir, mieux valait ne pas irriter son interlocuteur. Alors que sa toilette commençait, la vieille femme décida de continuer la conversation.

« Il y a eu du boucan hier. Que s'est-il passé? »

La baronne voulait avoir le point du vu des soignants. Cela lui permettrait peut-être de regrouper des informations supplémentaires. De plus, laisser croire qu'elle était dans sa chambre au cours des événements éloignerait les soupçons sur sa personne.

« J'ai remarqué hier que mon amie, la Princesse Isabella, était de retour. L'avez-vous vue au réfectoire? J'espérais pouvoir lui parler »

C'était ce qu'Isabelle espérait le plus de sa journée, priant pour la pauvre femme ne soit pas retournée à l'hospice. Si l'homme tatoué lui disait que la Princesse de bougeait pas de sa chambre, alors elle lui demander gentiment de lui passer un message : son amie Isabelle von Breitenbach désirait s'entretenir avec elle.

L'ancienne magistère demanda ensuite de poser le bolas de mandragore sur sa commode, précisant qu'elle préférait le prendre tranquillement après son repas.
Enfin arriva le moment fatidique. Bien obligée de se dévêtir, Breitenbach sentit une profonde gêne l'envahir. Elle avait demandé à l'aide-soignant de se tourner pendant qu'elle ôtait sa robe blanche. C'était déjà une épreuve de le faire avec Hedwige, mais devant un homme, un total inconnu, l'humiliation était totale.

L'intimité et l'intégrité de la vieille femme étaient bafouées. Elle, la baronne, magistère de l'Ordre Doré, Grande Trésorière du Collège Jaune, mentor de l'actuel Patriarche Suprême de l'Empire, à poils pour qu'un vaurien lui récure les parties à l'aide d'une éponge... Que c'était injuste.

Lorsqu'elle autorisa enfin l'aide-soignant à se retourner, Isabelle était assise sur son lit, son avant bras cachant - ou plutôt soutenant - sa poitrine molle. Le terrible bleu était pleinement visible à présent. Heureusement que son corps avait été aethyriquement protégé durant sa chute, sinon la blessure serait certainement plus inquiétante.
Mais elle restait impressionnante et, en la contemplant pleinement, Breitenbach sentit la douleur pulser par intermittence.


« Ne vous inquiétez pas, Hedwige est au courant. J'ai fait une mauvaise chute, il y a peu. »
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Isabelle Breitenbach, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 10 | Int 13 | Ini 9 | Att 8* | Par 8* | Tir 9 | Foi 0 | Mag 13 | NA 1 | PV 70/70
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_isabelle_breitenbach
États :
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Compétences :
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Équipement :
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Archidoxis :
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Liste des "Sursis" :
Warfo Award 2021 du meilleur PJ - Ecriture
Warfo Award 2022 du monster Vieux Monde

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