[Hansel Riederer] L'or ouvre toutes les portes...

L’Empereur Karl Franz siège à Altdorf, capitale impériale depuis. Altdorf est un carrefour du savoir et son université est l’institution académique la plus respectée de tout l’Empire. Là, les seigneurs et les princes de nombreux pays viennent s’asseoir aux pieds des plus grands penseurs du Vieux Monde. Altdorf est aussi le centre du savoir magique et ses huit collèges de magie sont fort justement réputés bien au-delà du Vieux Monde. Altdorf est une ville affairée, avec un nombre important d’étrangers, de commerçants et d’aventuriers. La cour impériale elle-même engendre une activité économique florissante, qui attire toutes sortes de gens.

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[MJ] Katarin
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[Hansel Riederer] L'or ouvre toutes les portes...

Message par [MJ] Katarin »

- C'est à cette heure-là que tu daignes me rejoindre ? On ne t'a pas appris à te lever avec les poules dans ta campagne natale ?

Si le soleil était en effet apparu dans le ciel depuis une bonne heure, Hansel n'avait pourtant pas pu profiter d'un long repos réparateur pour autant, bien au contraire. Depuis qu'il était devenu l'apprenti personnel de la magistère Rebeka Leutze, le sommeil était devenu une denrée aussi rare que précieuse : seul comptait le travail, rigoureux, méthodique, continu et acharné. Si certains sorciers avaient bien du mal à occuper leurs apprentis, leur laissant du temps libre pour étudier à la bibliothèque, se détendre entre étudiants, ou mener leurs propres expériences sans prétention, Frau Leutze ne logeait clairement pas le jeune Hansel à la même enseigne. Le jeune mage doré devait chaque matin organiser tous les instruments du laboratoire pour les expérimentations du jour, puis participer à la préparation de chaque ingrédient, aider la magistère dans ses manipulations, mais aussi nettoyer scrupuleusement toute la pièce du sol au plafond pendant des heures tous les soirs. Quant à la nuit, il devait étudier encore et encore les centaines de thèses déjà rédigées sur l'alkahest afin de pouvoir participer aux intenses réflexions de sa tutrice. Aucun répit, ni aucune gratification d'ailleurs : Rebeka n'était pas le genre de femme à féliciter les réussites, mais plutôt à reprocher les échecs. Cette attitude perfectionniste aurait pu être condamnable si elle ne se traitait pas elle-même avec ce même très haut degré d'exigence au quotidien : aussi n'était-il pas rare de la voir furieuse envers elle-même des heures durant pour la moindre erreur de dosage commise.

Rebeka Leutze avait la stature attendue d'une puissante magistère de l'ordre doré. Elle n'avait pas besoin de parler pour qu'une autorité naturelle se dégage avec prestance de son visage glacial, sur lequel n'apparaissait que très rarement le moindre sourire. Ses deux prunelles aux teintes dorées lui permettaient de soutenir le regard de quiconque et de le forcer à détourner les yeux rapidement. Le peu de peau visible entre son tablier et son menton était recouvert d'une fine pellicule d'or, tandis que son bras droit était constitué non plus de chair, mais d'une machinerie complexe en or reproduisant fidèlement les doigts et articulations d'une main faite de chair et de sang. Hansel savait qu'elle l'avait perdu pendant la Guerre, mais n'avait jamais pu en apprendre davantage, la simple mention du sujet courrouçant sa tutrice plus que de raison.

Dans son laboratoire, elle était toujours vêtue de la même façon : ses cheveux attachés derrière la tête, de grosses lunettes de protection lui faisant des yeux de hibou, un grand tablier de cuir sombre, une paire de gants ignifuges, et d'épaisses bottes sécuritaires renforcées en métal pour protéger ses pieds de tout objet pouvant tomber dessus.
Quand bien même les fenêtres donnant sur la longue pièce n'étaient pas particulièrement grandes, un habile jeu de miroirs disposés dans toute la pièce permettait à la lumière de se refléter partout et d'en éclairer abondamment chaque recoin. Partout contre les murs, des étagères et des casiers dans lesquels étaient parfaitement rangés des centaines de récipients, d'instruments, d'ustensiles, et encore davantage d'ingrédients soigneusement étiquetés par ordre alphabétique. Près de la porte, il y avait également le bureau personnel de Rebeka, sur lequel étaient méticuleusement rangés ses nombreuses notes de recherche. En plus du gros fourneau à chambre double, il y avait quatre paillasses différentes, chacune étant dédiée à la préparation de certains types d'ingrédients selon les besoins de l'expérience du jour. Aujourd'hui, l'une d'elle accueillait une dague ouvragée à côté de plusieurs fioles, et d'un bol rempli de gemmes rouges brillantes et de billes jaunâtres, tandis qu'une seconde accueillait une grande cage accueillant trois gros rats gris qui observaient l'apprenti.

- Dépêche-toi de démarrer les préparatifs ! Te rappelles-tu ce que tu es censé faire pour l'expérience cruciale d'aujourd'hui, Hansel, rassure-moi ?

Ce ne fut pas évident pour l'esprit de l'apprenti de se remémorer les instructions qu'avait donné Rebeka la veille, alors même qu'il était déjà au bord de la perte de conscience à cause de la fatigue et des vapeurs chimiques qu'il avait respiré des heures durant. Mais après un petit effort de volonté, les mots de la magistère lui revinrent en mémoire : aujourd'hui, ils devaient accomplir le rituel du Don Ultime, afin de donner la vie non pas à un golem comme nombre de leurs confrères, mais à un objet bien plus commun : une clé à l'apparence grossière, toute grise, avec un panneton rectiligne et sans relief.

Car c'était là le cœur des travaux de recherche de Rebeka Leutze. Elle souhaitait concevoir la Clé Maitresse, celle qui pouvait ouvrir toutes les serrures. Voilà des mois qu'elle travaillait sur l'alliage parfait, celui à même de permettre à la clé de se déformer à loisir afin de pouvoir prendre la forme de n'importe quelle serrure - et le résultat était là, posé sur une paillasse, un mélange parfait de nickel, de titane et de laiton, capable sous l'influence de la température de faire varier son apparence pour épouser toutes les serrures. Le rituel du Don Ultime devait donner à la clé juste ce qu'il fallait de volonté et d'autonomie pour pouvoir altérer sa propre température et ainsi modifier sa forme par elle-même, sans influence extérieure du magicien.
Bien sur, quand bien même cette journée se solderait d'une réussite, rien ne serait joué pour autant. Rebekka Leutze ne comptait pas se satisfaire d'un vulgaire passe-partout de malandrin, son ambition allait bien au-delà de cet objectif dérisoire. La Clé Maitresse de ses recherches ne serait parfaite que lorsqu'elle serait apte à vaincre non seulement les verrous mécaniques, mais aussi ceux magiques. Si elle ne croyait pas dans l'existence de l'alkahest matériel, le liquide capable de dissoudre tous les matériaux afin de les faire revenir à leurs matières originelles, elle croyait dur comme fer à celui de l'alkahest aethyrique, une matière capable de rompre tous les enchantements, de dissiper les sortilèges avec lesquels il est mis en contact. C'est pour cette raison qu'elle faisait lire à son apprenti tous les ouvrages jamais parus sur l'étude du dissolvant universel, afin qu'il puisse trier le bon grain de l'ivraie dans la somme des expérimentations faites, et voir s'il était possible d'y trouver des pistes déclinables pour son propre projet.

Quoiqu'il en soit, aujourd'hui devait être réglé le problème des serrures mécaniques... pour peu qu'Hansel travaille correctement. Si sa mémoire ne lui jouait pas de tour, il devait commencer par pratiquer une hémisphérectomie sur les rats à l'aide d'un scalpel afin de récupérer leur cerveau encore frais, sans les abimer.

A bien observer sa tutrice ainsi que le laboratoire, le jeune apprenti remarqua également que la petite casserole de fer blanc servant habituellement à la magistère à se préparer sa décoction de café matinale n'avait pas été utilisée. Ayant pris l'habitude qu'Hansel le lui fasse, elle n'avait apparemment pas daigné prendre les quinze minutes nécessaires à la préparation de sa drogue sucrée préférée.


Ta tutrice lorsqu'elle quitte sa tenue de laborantine
Image
Jet de perception : 4, réussi. Malgré les lunettes de protection qu'elle porte, tu remarques que Rebeka a de vilaines cernes qui se creusent. Elle n'a jamais beaucoup dormi, préférant travailler nuit et jour, mais ça n'avait jusque là jamais affecté son visage - ou bien le manque de café est plus destructeur qu'on ne le croit, ou bien elle vieillit, ou bien quelque chose la tracasse.
Jet de mémoire : 7, réussi ! Tu te souviens l'objectif de la journée, c'est bien :D Informations ajoutées au post.

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Hansel Riederer
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Message par Hansel Riederer »

La porte se ferma avec un grincement discret, et Hansel se glissa dans sa chambre. Elle n’était pas bien grande, contenant en tout et pour tout une malle, un lit au cadre de bois épais, une table et une chaise. A mi-hauteur du mur du fond, une fine fenêtre en meurtrière coupait la pierre en un trait de ciel obscur et d’étoiles lointaines.
Le jeune apprenti jeta son pourpoint sur le dossier de la chaise. Il s’assit sur son lit, défit consciencieusement ses bottes, puis s’écroula d’un coup – expulsant une conséquente quantité de tension accumulée.

La journée avait été longue, mais sa soirée avait semblé interminable. Hansel avait astiqué fioles, cuillères, pipettes et filtres métalliques jusqu’à en avoir mal aux mains ; il avait récuré les sols du laboratoire avec toute la précaution dont il était capable ; il avait été le grand champion de la traditionnelle course des apprentis, sortant en dernier des salles d’études de la bibliothèque.
Ce qui, soyons honnête, avait un prix assez clair : il s’était endormi avant que sa tête ne touche l’oreiller.

La magistre Leutze accaparait la quasi-totalité de son temps – au mieux parvenait-il à trouver un moment pour prendre le soleil par les fenêtres de son laboratoire lorsqu’il alignait les outils sur les paillasses. C’était une femme exigeante, avec des objectifs clairs et des standards en or plaqué, mais Hansel semblait y survivre. Il ne rechignait pas face à grand-chose, en vérité, se contenant simplement de faire au mieux ce qu’on lui ordonnait d’un claquement de doigt impérieux. Le jeune homme était venu avec un objectif simple : progresser, en faisant tout ce qu’il pouvait faire. De plus, même si son travail ressemblait plutôt à celui d’un homme à tout faire, le jeune homme apprenait des choses. Ses lectures étaient aussi fastidieuses que lentement fructueuses.

Rebecka Leutze avait été son premier exemple de ce qu’était un véritable sorcier de Chamon. Autoritaire, puissante, et surtout brillante. Entre son charisme en acier trempé, le pouvoir magique pur qui se dégageait d’elle et de sa peau dorée, et son statut de héroïne de guerre, elle l’impressionnait en tous points. En conséquence, il muselait les grognements que la fatigue poussait au bord de ses lèvres quand il se prenait un commentaire acerbe, ou quand il n’avait pas rendu assez justice aux attentes herculéennes de la magistre. Il prenait sur lui – par respect pour l’enseignement de la sorcière, aimait-il à croire. C’était surtout parce qu’il n’avait pas son mot à dire sur la question, mais il ne s’attardait jamais trop sur cette réflexion.
A la place, il pansait son égo meurtri et fatigué avec les petites victoires du quotidien : les silences de Leutze quand il lui présentait son travail, qui valaient un triomphe avec trompettes et chorale, ou encore son statut d’apprenti supérieur, qui le démarquait des autres étudiants. Elle l’impliquait dans l’une de ses plus grandes recherches, après tout : c’est qu’il devait bien être spécial, non ?

On aurait pu objecter que c’était pour la liberté légale de l’envoyer faire des courses au quatre coins de la ville qu’elle l’avait fait monter en grade, mais Hansel n’était pas en mesure d’objecter à ses propres considérations mentales au plus profond de la nuit : pour l’instant, il n’arrivait qu’à dormir à poings fermés.

Il dormit tellement, du reste, que le lendemain matin les quelques serviteurs qui passaient dans le couloir virent une porte des cellules d’apprentis s’ouvrir à la volée et une silhouette tout en brun se précipiter vers les étages inférieurs, dévalant les escaliers en véritables bonds. Parmi les quelques autres étudiants du secteur, on se fit moqueusement la remarque que c’était la première fois qu’on voyait Riederer sous les combles à cette heure là de la journée.
Il fila dans les couloirs, suivant un parcours connu et reconnu, comme tiré par un fil invisible à travers le collège vers le hall des expérimentations : quand il se présenta au laboratoire de la magistre, il avait le teint rouge et les cheveux en pagaille. Au moins, son pourpoint était boutonné correctement.
Face à Leutze, le jeune homme ne dit rien, les yeux rivés sur le bout de ses bottes. Au mieux, il se mordit la joue quand elle souligna l’importance de ce jour précis. Si il s’était excusé à voix haute, il n’aurait fait que répéter ce que son langage corporel embarrassé criait à plein poumons. Il ne doutait pas une seule seconde que ledit langage ait été décortiqué par la magistre, et ne vit pas l’intérêt de prononcer quoi que ce soit. Il se contenta juste de se mettre en branle lorsqu’on lui ordonna.

Dès qu’il eut enfilé gants, lunettes et tablier, le jeune homme s’approcha de la cage aux rats. Il ne disait rien, observant sa maîtresse du coin de l’oeil pour essayer d’estimer selon ses réactions et ses déplacements comment il pouvait s’effacer ou se rendre le plus utile, et à quel moment. Sa fatigue à elle ne lui échappa pas – ce qui, en tout honnêteté, était surprenant. Leutze n’avait jamais l’air fatiguée, alors qu’elle devait dormir une demi-heure par jour au maximum (il fallait au moins ça pour être aussi productive qu’elle). C’était étrange – assez étrange pour que l’apprenti le note et relègue l’information dans la section « pour plus tard » de son cerveau. Pour l’instant, on lui avait donné une tâche, et il avait intérêt à s’en acquitter le mieux possible.

Sur la paillasse à laquelle il s’assit, il posa deux scalpels, une bouteille d’alcool, un chiffon, une paire de ciseaux, une lame, une petite coupelle, une fine seringue métallique et trois petits flacons remplis. Il connaissait le protocole, qu’il se répéta pour la forme.
Chaque flacon correspondait à une dose de poison spécialement conçu pour préserver l’organe cérébral, une pour chaque rat. Une fois cela fait, il devrait passer au prélèvement : la lame servait à séparer la tête du corps, le premier scalpel à ouvrir la peau, le ciseau incurvé à briser l’os sans abîmer ce qu’il venait y chercher, le second scalpel à tirer l’organe de son cocon. La coupelle viendrait ensuite accueillir les trois amas de chair grisâtre.
Hansel prit une inspiration tandis qu’il désinfectait la lame, les scalpel, les ciseaux et la seringue. Il lui faudrait être précis, concentré, et rapide : le poison avait été concocté par Leutze elle-même, mais ce n’était pas un produit miracle. L’apprenti devait minimiser autant que possible l’écart entre la mort du rat et le prélèvement de l’organe – par mesure de précaution plus que par véritable obligation, mais mieux valait ne pas prendre trop de risques.

Une fois cela fait, il comptait sauter sur le moindre interlude pour s’occuper du café de la magistre. Ni lui ni elle n’avait l’air au meilleur de leur forme (quoique dans son cas, le sprint piqué dans les couloirs lui avait fait l’effet d’une énorme claque au réveil), et ce qui se jouait ici était important : si une tasse de café pouvait un peu améliorer les choses, il en ferait trois.
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 08 oct. 2021, 10:13, modifié 1 fois.
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Hansel Riederer, Sorcier des collèges
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Compétences:
- Alchimie: Sait concocter des poudres et réactifs divers.
- Alphabétisation: Sait lire et écrire le Reiklander.
- Incantation - Métal: Peut incanter et dissiper des sorts dorés et primaires.
- Aisance métallique: Pas de malus magique si port d'armure métallique.
- Langue hermétique: Sait lire et parler le magickane.
- Sens de la magie: Perçoit les sortilèges, les concentrations magiques, les traces des vents aethyrique.
- Sens du détail: +1 test de recherche d'une chose dissimulée.
- Volonté de fer: +1 test de volonté.
Armes:
- Bâton des collèges: 1 main / 7+1d6 dégâts / 7 parade / Assommante / +1 PAR.
- Dague: 1 main / 12+1D6 dégâts / 6 parade / Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet.
Équipement divers:
- Tunique dorée.
- Manteau brun, pour cacher la tunique si besoin.
- Outils d'alchimiste.
- Bourse: 3 couronnes d'or.
Sortilèges:
- Flammèche: mineur / contact / 1 minute / crée une petite flamme dans le creux de la main.
- Rigidité du corps et de l'esprit: mineur / soi / 1+1d4 tour / 4 points d'armures partout, +2 test de volonté.
- Remise à neuf: mineur / contact / 1 demi-heure objet non magique, sinon 2h / un objet métallique se régénère au contact.

- Oeil du forgeron: moyen / 12 mètres / 1+1d6 tour / chauffe un élément métallique. 10+2d10 de dégâts si contact.

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Re: [Hansel Riederer] L'or ouvre toutes les portes...

Message par [MJ] Katarin »

Voyant son apprenti prendre un air penaud et rester silencieux mais néanmoins s'activer prestement pour ne plus perdre une seconde, Rebeka ne le rabroua pas davantage. Elle prépara un pupitre sur lequel elle installa son grimoire enluminé, révisant les incantations qu'elle allait devoir prononcer dans les heures à venir. Au centre de la pièce, elle avait déposé au centre d'un cercle alchimique dessiné à la craie à même le sol un grand récipient, un bol spécifiquement conçu pour ce rituel ; renforcé avec du tungstène, il pouvait contenir des métaux en fusion sans souffrir la moindre déformation.

Méthodiquement et avec une grande habileté, Hansel opéra les rats talentueusement, obtenant trois petits cerveaux grisâtres parfaitement séparés de leur corps. Il déposa le fruit de ses efforts dans le récipient, puis y versa le contenu de trois béchers d'acide bouillonnant qui firent fondre la chair pour résulter en une infâme bouillie grise à l'odeur douteuse.

Rebeka se mit alors à incanter la première partie du très long rituel à venir. Une heure durant, elle articula avec précision chaque mot d'une formule interminable en magikane - à son niveau Hansel ne comprenait pas la moitié de ce qui était récité, mais savait que la création de "l'intelligence" de la future Clé se faisait dès à présent. Il ne fut néanmoins pas inactif pendant cette période : il nettoya son plan de travail des restes inutilisés des trois rongeurs, puis s'attela à préparer le café de sa tutrice - malheureusement, il manqua de vigilance et la décoction sur le feu se mit à bouillir plus vite qu'il ne l'avait escompté, moussant et débordant de la casserole. En résulta un liquide à l'odeur de brûlé, et lorsque Rebeka termina sa première incantation, elle se contenta d'observer sa tasse puis son disciple en fronçant des sourcils, sans jamais daigner boire la moindre gorgée.

La seconde étape démarrait alors, et elle était d'une pénibilité certaine : Rebeka devait incanter cette fois-ci une deuxième formule, et si celle-ci ne prenait que quinze minutes à réciter dans son intégralité, elle devait la répéter autant de fois qu'Hansel allat jeter un nouvel ingrédient dans le récipient. Il avait en sa possession quinze rubis et quinze billes de souffre, et ajoutait alternativement l'un et l'autre à la mixture : ce sont donc six heures ininterrompues d'incantation de et dépôt d'ingrédients qui attendaient la magicienne et son apprenti. Les rubis et le souffre avaient été choisis pour leur nature-même, c'est-à-dire le fragment d'énergie d'Aqshy en eux, nécessaire pour que la Clé soit capable d'altérer sa température propre afin de se déformer à loisir.
Pour Hansel, la difficulté venait de l'ennui : s'il devait ajouter ses ingrédients dans la mixture avec d'infinies précautions, il n'avait en réalité qu'à agir une trentaine de secondes toutes les quinze minutes. Le reste du temps, il devait rester inactif, mais en gardant tous ses sens aux aguets malgré tout - car en magie, on ne peut jamais relâcher sa vigilance, et il vaut mieux toujours s'attendre au pire. Quant à Rebeka, c'est dans l'énonciation parfaite d'une même formule six heures durant que venait toute la complexité de sa tâche, et malheureusement pour elle, la fatigue qu'affichait son visage se fit ressentir également dans sa capacité d'élocution : après quatre longues heures, elle se mit à rater une poignée de syllabes. En terme de pourcentage de magikane mal formulé, une quantité infime, et pourtant ce minuscule dérapage pouvait compromettre tout le rituel.

Elle ne l'interrompit pas pour autant. Cela faisait des semaines qu'elle préparait ce rituel, et déjà de nombreuses pierres précieuses hors de prix avaient été consommées : le retour en arrière n'était plus permis.

Après qu'Hansel se soit débarrassé de l'intégralité de ses ingrédients, le bain d'acide avait pris des teintes orangées, et il y plongea désormais un orbe parfait en or. C'est à ce moment que Rebeka devait prononcer la formule la plus complexe du rituel, celle qui devant lier l'intelligence et les capacités de déformation en utilisant un objet chargé en énergie dorée, de l'or pur, comme catalyseur.

Et c'est à cet instant critique qu'elle bafouilla dans la phrase la plus critique du rituel. L'orbe d'or qui avait commencé à s'illuminer et à rayonner dans toute la pièce s'éteignit progressivement, faisant fi des tentatives de Rebeka de poursuivre le rituel comme si de rien n'était.

- Maintenant ! hurla t-elle sur son apprenti.

S'il avait des doutes sur l'intérêt de poursuivre un rituel qui semblait d'ores et déjà échoué, le visage furieux et terrifiant de sa tutrice le découragea d'émettre la moindre objection. Conformément au plan initial, il puisa dans le vent doré pour lancer le sortilège de l'œil du forgeron, afin de faire fondre l'orbe d'or qui résistait a bain d'acide. Utiliser le fourneau pour ce faire n'était pas possible : il était nécessaire que le vent de Chamon parcoure l'orbe et la mixture pour que le rituel fonctionne, et Rebeka devait prononcer encore et encore une logorrhée de magikane pour permettre aux ingrédients de se mélanger harmonieusement.
Il échoua lors de sa première tentative, mais réussit à la seconde. L'orbe fondit lentement, et l'or se mélangea à l'acide à son tour pour créer une mixture en fusion aux teintes dorées. Une fois la sphère entièrement disparue dans son bain bouillonnant, Rebekka cessa d'incanter, se saisit de la dague, et perfora la pointe de son majeur avant de laisser couler quelques gouttes dans le mélange qui absorba l'hémoglobine en grésillant. Le liquide qui devait en résulter aurait du être transparent - ce n'était pas du tout le cas.
Malgré tout, la magistère mena le rituel à son terme. Elle se saisit de la clé de titane avec de solides pinces de forgeron, puis la plongea dans la mixture pendant de longues minutes, avant d'enfin la ressortir pur contempler son œuvre.

Après un mois de préparatifs, une fortune colossale investie en ingrédients, et une journée entière dédiée à ce seul rituel, Rebekka Leutze et Hansel Riederer venaient de réussir à recouvrir une clé inanimée d'une pellicule d'or et de cerveaux bouillis, mais en aucun cas à lui octroyer la moindre capacité magique.

De rage, Rebeka se saisit de ses lunettes et les jeta contre le sol, où le verre explosa en morceaux. Les mâchoires et les poings serrés, elle ne parla pas, ne regarda pas son apprenti, ses yeux figés dans la contemplation de la clé inutile dans le plus terrifiant des silences sans fin.



Le rituel se fait en 4 étapes. Chacune demande un jet pour être réussie - en cas d'échec, un malus sera imposé au jet final déterminant la réussite ou non du rituel.
Jet d'HAB pour découpage de rat (bonus de +2 pour description détaillée de tes actions) : 3, réussi de 7, tranquiiiiille, tu fais ça vraiment bien, si ça tourne mal pour toi une reconversion dans la boucherie est envisageable. L'étape 1 est assurée grâce à toi.
Jet d'HAB pour préparer un bon café (bonus de +6 car tâche simple et habituelle de Hansel) : 16. Meh, il est pas terrible - Rebeka gardera un malus de -2 à ses jets à cause de la fatigue.
Jet d'INT de Rebeka pour énoncer à la perfection l'heure entière d'incantation de l'étape 2 : 14, raté de 2... tout ça c'est de la faute du café dégueulasse :mrgreen:. Difficulté du jet final de MAG augmenté de 2.
Jet d'INT de Rebeka pour l'incantation suivante de l'étape 3, courte mais complexe : 19. Faut que j'arrete de créer des PNJ "puissante magicienne" parce que Ranald en fait systématiquement des dindes. Echec de 7, donc malus de 7 sur le jet final de MAG...
Jet de MAG de Hansel pour lancer Oeil du forgeron : 3 tentatives possibles avant de dépasser le délai acceptable du rituel : 9, raté de 3. Puis 3, réussi de 3 \o/ Tu y arrives ! Et gagne 2 xpm pour la peine.

Jet de MAG final de Rebeka : (difficulté -6, +6 pour maitrise de l'aethyr, -2 pour fatigue, -2 pour étape 2 ratée, -7 pour étape 3 ratée) : 16, raté de 12. C'est complètement foiré \o/

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Hansel Riederer
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Re: [Hansel Riederer] L'or ouvre toutes les portes...

Message par Hansel Riederer »

Hansel observa fixement la clef, qui gouttait encore de la mixture nauséabonde, enveloppée d’une discrète fumée. Il plissa un peu les yeux, jeta un regard en biais à la magistère, revint sur la clef, comme pour s'assurer d'un truc.

« Tu parles d’un rituel décevant », pensa-t-il sans rien dire.

L’objet ne dégageait absolument rien, sinon une odeur vaguement nauséabonde de chair brûlée et de souffre. Pas un iota de vent jaune, rouge, ou de magie quelconque. Rien du tout. Nichts.
Sentant une pointe de nervosité pointer doucement, et par mesure de précaution, l’apprenti se repassa l’intégralité du rituel étape par étape. Son découpage avait été précis et soigneux, pour ce qu’il avait pu en juger – pour être honnête, il s’était impressionné lui-même. L’acide n’avait laissé aucun grumeau, formant une pâte grise tout à fait honorable. Il avait jeté les rubis et billes de souffre quand il fallait, sans se laisser aller à l’aspect fondamentalement lassant de la procédure. Il avait même réussi un sort - à la deuxième tentative, certes, mais un sort tout de même.
Il retourna le rituel dans tous les sens, aussi vite qu’il pouvait, cherchant une faille. Il n’en trouva pas dans ses actions à lui. Bon. Une tension minime, entre ses omoplates, disparut devant la satisfaction de ne pas être fautif. Elle revint rapidement lorsque la conséquence logique de cette observation fit son chemin jusqu’à ses neurones, au battement de coeur suivant.

Une fois qu’il avait fait fondre l’or, il s’était reculé de plusieurs pas pour laisser à sa maîtresse tout l’espace dont elle avait besoin. Son regard glissa vers la magistère, qui lui tournait le dos. Il sentait sa colère s’accumuler, grandir jusqu’au bord d’un explosion qui ne manqua pas : le jeune homme tressauta lorsque le verre des lunettes éclata sur le pavé.

Elle n’avait pas été au meilleur de sa forme, pendant le rituel. Sa fatigue et ses cernes, toute déterminée qu’elle était, avaient eu raison d’elle. Tout bien considéré, Leutze s’en sortait bien : pour qu’elle ne soit pas capable d’ignorer purement et simplement sa fatigue, c’est qu’elle était dans un état qui aurait pu avoir des conséquences bien plus graves et désastreuses qu’une simple clef plaquée or et cervelle.
Une considération qui, sans grande surprise, fut royalement ignorée par la maîtresse comme par l’apprenti.

Le jeune homme se tint là où il était pendant un moment, silencieux, calculant rapidement le meilleur moyen de se sortir du pétrin dans lequel il était fourré. Leutze était l’incarnation même du concept de perfectionnisme : ses propres erreurs la mettaient hors d’elle. Pour ce qu’Hansel en savait et imaginait, elle raserait toute l’aile du collège dans laquelle ils se trouvaient avant de digérer que c’était elle, pas la main d’œuvre, qui avait planté des semaines d’investissement en couronnes, énergie et travail.
Pour le moment, le jeune homme était hors de son champs de vision. Il comptait prolonger cette situation le plus longtemps possible. Du coin de l’oeil, il guetta attentivement le moindre geste de Leutze, cherchant à rester hors de sa trajectoire direct et à ne pas être plus qu’une ombre dans sa vision périphérique si jamais elle se mettait en mouvement.
On aurait pu défendre que ça aurait été un excellent moment pour servir des mots de réconfort à la magistère, expliquer qu’elle avait trop forcé, qu’il ne fallait pas qu’elle soit trop dure avec qu’elle-même : pour Hansel, ça revenait à piquer un étalon rageur dans la croupe en se tenant juste derrière lui, tête à hauteur de sabot levé.

Il marqua un court moment d’hésitation, puis se dirigea vers la station à laquelle il avait préparé – et misérablement raté, si il fallait lui adresser un reproche pour la journée – le café de la magicienne. Il entreprit, le plus discrètement possible, de ranger lentement casserole, filtre, sucre, paquet brun, et de nettoyer consciencieusement derrière lui. Il avait premièrement envisagé de nettoyer les paillasses, mais c’était encore trop tôt – et surtout, beaucoup trop près de Leutze à son goût.

Il continuait à la surveiller du coin de l’oeil. Sa stratégie pour le moment était de se mélanger au décors et de surtout, surtout éviter ce qui pourrait passer pour de la confrontation directe. Peu lui importait que Leutze tempête et explose : il n’était pour rien dans l'échec du rituel, aussi se contenterait-il de se tenir loin des retombées. Il considérerait leur échec plus tard, une fois à l’abri.
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 20 oct. 2021, 09:34, modifié 1 fois.
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Hansel Riederer, Sorcier des collèges
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 10 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Foi 0 | Mag 8 | NA 1 | PV 60/60
Fiche Wiki
Etat temporaire: /

Compétences:
- Alchimie: Sait concocter des poudres et réactifs divers.
- Alphabétisation: Sait lire et écrire le Reiklander.
- Incantation - Métal: Peut incanter et dissiper des sorts dorés et primaires.
- Aisance métallique: Pas de malus magique si port d'armure métallique.
- Langue hermétique: Sait lire et parler le magickane.
- Sens de la magie: Perçoit les sortilèges, les concentrations magiques, les traces des vents aethyrique.
- Sens du détail: +1 test de recherche d'une chose dissimulée.
- Volonté de fer: +1 test de volonté.
Armes:
- Bâton des collèges: 1 main / 7+1d6 dégâts / 7 parade / Assommante / +1 PAR.
- Dague: 1 main / 12+1D6 dégâts / 6 parade / Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet.
Équipement divers:
- Tunique dorée.
- Manteau brun, pour cacher la tunique si besoin.
- Outils d'alchimiste.
- Bourse: 3 couronnes d'or.
Sortilèges:
- Flammèche: mineur / contact / 1 minute / crée une petite flamme dans le creux de la main.
- Rigidité du corps et de l'esprit: mineur / soi / 1+1d4 tour / 4 points d'armures partout, +2 test de volonté.
- Remise à neuf: mineur / contact / 1 demi-heure objet non magique, sinon 2h / un objet métallique se régénère au contact.

- Oeil du forgeron: moyen / 12 mètres / 1+1d6 tour / chauffe un élément métallique. 10+2d10 de dégâts si contact.

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[MJ] Katarin
Warfo Award 2020 du meilleur MJ - Élaboration
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Re: [Hansel Riederer] L'or ouvre toutes les portes...

Message par [MJ] Katarin »

Le subtil art de se rendre invisible aux yeux d'autrui n'était pas réservé aux mages de l'ordre gris. En effet, tout étudiant ayant déjà fréquenté un professeur d'humeur acariâtre en amphithéâtre avait déjà tenté par tous les moyens de se fondre dans le décor pour ne pas être celui qui sera désigné pour répondre à une question à laquelle il n'avait pas la réponse. Il fallait éviter de le regarder droit dans les yeux de peur que ce soit pris pour une attitude de défi, mais il ne fallait pas paraître fuyant non plus au risque d'être considéré comme une proie facile. Ne pas se cacher derrière un livre ou ses mains, mais ne pas se tenir trop droit non plus. Pour réussir ce camouflage en plein jour, il était nécessaire de devenir le plus normal possible, le plus insignifiant, inintéressant, et négligeable. Le regard du professeur devait balayer notre position sans même vraiment nous remarquer.

Bien sur, lorsqu'on était le seul étudiant dans la pièce, l'exercice se corsait quelque peu. Frau Leutze venait de jeter ses lunettes de protection au sol, dont le verre avait éclaté à l'impact, projetant des éclats dans plusieurs directions. Son poing serré, elle fixait la clé, immobile, et il n'était pas besoin d'être un grand empathe pour deviner la colère qui couvait en elle. Désormais, l'enjeu pour Hansel était de ne pas devenir la cible sur laquelle ce sentiment se déverserait.

C'est donc avec la plus parfaite neutralité qu'il se mit à faire le ménage. Il n'afficha aucune émotion sur son visage, et ne laissa pas la moindre angoisse perturber sa tâche de rangement et de nettoyage. Une ombre dans la pièce, comme un serviteur effectuant de manière invisible ses tâches en présence d'un noble.

Sa stratégie sembla porter ses fruits. D'abord immobile au centre de la pièce, Rebeka montra des signes imperceptibles de reprise de contrôle. Elle relâcha son dos crispé, puis leva lentement une main en direction de son visage, frottant de son pouce et son index sur ses caroncules lacrymaux. Elle laissa un long souffle s'échapper de sa bouche, comme si en expirant aussi longuement elle évacuait toutes les émotions qui venaient de perturber son professionnalisme. Silencieusement, elle se mit alors à ranger et nettoyer elle aussi, venant inhabituellement aider son apprenti dans une tâche qu'elle lui dédiait entièrement à l'accoutumée. Pendant une dizaine de minutes, tous deux se consacrèrent uniquement à leur travail, et ce n'est qu'une fois le dernier ustensile parfaitement récuré qu'elle prit la parole.

- Hansel... j'ai une tâche à te confier.

Elle laissa un court silence s'installer, pendant lequel elle prit une grande inspiration. Rebeka Leutze, toujours si sure d'elle, si austère, semblait pour la première fois hésiter dans les mots à utiliser pour s'adresser à son apprenti. Elle le regardait droit dans les yeux, mais il était évident qu'elle devait fournir un effort manifeste pour maintenir sa posture.

- Je n'ai plus les finances nécessaires pour poursuivre mes expériences. La recherche de la Clé Maitresse n'était que très partiellement subventionnée par le collège - c'est à un mécène unique, le seigneur Hildemar Grüber, que nous devons l'or et les rubis nécessaires pour l'étape que nous venons d'échouer. Il a récemment signifié son désir de voir une preuve concrète de la progression de mes travaux sous peine de fermer les vannes, et j'espèrais lui présenter un premier prototype pour le convaincre de maintenir son financement.

Elle soupira à nouveau, puis en inspirant elle sembla permettre à sa volonté de réinvestir son corps. Son regard se durcit, sa voix retrouva son assurance - si Rebeka Leutze avait eu un moment de faiblesse, celui-ci venait de disparaître aussi vite qu'il était apparu.

- Il est hors de question que j'interrompe ces travaux alors que je suis si proche de parvenir à produire de premiers résultats. Il est hors de question que je me retrouve à mendier auprès de Gelt pour qu'il daigne m'accorder le moindre sou. Et il est hors de question que tu gâches ton talent avec un parvenu comme Heinrich Krebs alors que tu es promis à un avenir bien plus brillant à mes côtés. Tu vas aller te reposer, et demain matin tu vas te faire beau et te présenter à la porte du manoir de Grüber, et tu vas le convaincre que nous sommes proches de lui fournir un résultat. Il veut cette clé, il la désire plus que tout, il ne m'a menacée que pour me motiver à progresser plus rapidement. Il faut utiliser le biais des coûts irrécupérables pour lui rappeler qu'il a déjà trop investi pour se rétracter désormais, qu'il serait dommage de renoncer maintenant alors que son désir est à portée de main. Promet, ment, baratine, séduis, je me moque de la méthode tant que tu arrives à convaincre ce tas de couronnes qui parle de continuer à se déverser dans mon laboratoire et aucun autre. C'est bien compris ?


Jet de camouflage pour passer le plus inaperçu possible sur ta meilleure stat (INT) : 10, réussi tout juste.
Jet d'intrigues de cour pour ton écoute passée des rumeurs concernant Rebeka : 19. Cancaner sur les profs ne semble pas la spécialité de Hansel :D Pas d'infos bonus pur toi.
Jet de connaissances sur le seigneur Hildemar Gruber : 17. Tu connais pas.

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