[Karil Dasmof] Libéré, délivré

L’Empereur Karl Franz siège à Altdorf, capitale impériale depuis. Altdorf est un carrefour du savoir et son université est l’institution académique la plus respectée de tout l’Empire. Là, les seigneurs et les princes de nombreux pays viennent s’asseoir aux pieds des plus grands penseurs du Vieux Monde. Altdorf est aussi le centre du savoir magique et ses huit collèges de magie sont fort justement réputés bien au-delà du Vieux Monde. Altdorf est une ville affairée, avec un nombre important d’étrangers, de commerçants et d’aventuriers. La cour impériale elle-même engendre une activité économique florissante, qui attire toutes sortes de gens.

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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Faussaire »

A nouveau, le temps s'arrêta. L'instant qui suivit - et celui d'après - sembla durer une heure, un jour, ou peut-être même une année. Tout était calme à présent. Le sablier était rompu, bloqué à tout jamais. Aucun grain ne pourrait à nouveau s'écouler. L'autre fois - s'il y en avait eu une autre -, le sablier s'était bloqué. Désormais, il n'était plus. Plus rien n'était, ni la douleur, ni la chaleur, ni la couleur. Tout s'était tout simplement rompu. Rompu à quoi ? Rompu, oui, mais pourquoi ?

Il ne restait que cette pression ténue, cette minuscule friction entre ... Entre deux choses. Il n'y avait plus de mot pour décrire cela. Dans un autre temps, cela se serait appelé "mou", "tiède", "apaisant". Là, ce n'était rien. Rien qu'une ... Chose, passagère et fébrile.

Soudain, de nulle part, la pression se troubla. L'un et l'autre, précédemment séparés, se mélangèrent. Pendant un instant, des ridules apparurent à la surface, à la frontière. Qui avait provoqué ce sursaut ? Qu'est-ce qui avait provoqué ce trouble ? Il n'y eut ni question ni réponse. Il était là, quelque part, quelque part entre le ciel, la terre et le fond de l'eau. Pas de lumière, pas de son, pas d'odeur, pas de voix. Juste une ... chose, qui en séparait d'autres. Et encore, même cela il n'en était pas sûr. Il en avait juste une impression, une sensation infime. A un moment, il perdit pied, sans pied ni main ni rien pour s'en rendre compte.

...
...
...

Où était-il ? Combien de temps était-il resté là ? Que s'était-il passé ?

...
...
...


Tant de questions, tant d'idées folles, et aucune réponse. Aucune sensation, sinon le vide absolu, l'absence de tout, la neutralité la plus abjecte et la plus brute. Rien. Rien que lui. Rien, pas même lui. Il n'avait rien. Il n'était rien. Il ne sentait rien. Il ne savait rien.

Il n'était rien. Rien qu'un rejet, une folie, une crasse de plus entre l'eau et les Attrapeurs. Une masse osseuse, tachetée de bleu et d'hématomes, qui tousse et qui grelotte. Un objet dont personne ne veut, que personne ne voit, sauf quand on en a plus besoin.

"Comment vous êtes entré ici ? Qui êtes vous ?"

"Non m'sieur l'sergent, s'pas mon gamin ça. Jamais vu, j'sais même pas son nom, m'sieur l'sergent."

"Allez, n'aie pas peur, petit. Tu veux une pomme ? Regarde, tu veux laquelle ? La rouge ou la verte ?"

"Voyez cet objet, Karil. Est-ce que c'est une pomme selon vous ?"

" Hélo vêrr'tchapss' - ouèït', ouaddou-oui-aveu-hirr' ? Hoy, quidd ! Ouaddyia-ou-hante ?"

" Putain d'putain, tu vas voir si - Merde, des blauesblut ! AUX ARMES !"

" Et maintenant, est-ce que c'est toujours une pomme ? Ah ? Et ce morceau qui manque, qu'est-ce que tu en dis ? C'est aussi une pomme ?"

" Iourr'ah-goude-quidd, quidd. Comme ouiff'mi, the lédize houil'elp iou. Hey, no !"

"Friedrich. Qu'y a-t-il ?"

"Bravo. C'est un enfant. Qu'est-ce qu'il fait là ?"
Image



***

- "Karil ? Karil, tu m'entends ?"

Il y eut quelque brouhaha, et puis des couleurs mornes, troubles.

- "Dame Friedberg ! Dame Friedberg, il s'éveille !"

La voix tremblait, faisant vibrer sa tête comme un tonneau d'anguilles.

- "Allez vous-en... Laissez-moi...

- Karil ? Karil !

- LACHEZ-MOI ! ALLEZ VOUS-EN !"

Une silhouette haute et obscure apparut dans l'embrasure de la porte. Elle agrippa la jeune fille, avant que les ténèbres n'engloutissent tous les sons et lumières. Ce sursaut d'arrogance l'avait exténué. Sans raison, l'élan soudain venait de s'envoler, ne laissant qu'une bourrasque aux proportions immenses, surréalistes. Il se sentait fatigué à présent. Exténué, desséché, proche de la rupture, et pourtant, il devait tenir. Il était obligé de supporter la chaleur étouffante, le siège dur et usé, l'odeur de la pierre taillée, du sable...

***
Il cligna des yeux. Devant lui, une fosse rectangulaire s'étendait. Assis sur un fauteuil verni et constellé de perles, il attendait que le duel commence. En bas, prêt à se battre, deux femmes s'échangeaient des regards assassins. Les deux vipères se tournaient autour, pieds nus, prêtes à bondir sous un soleil de plomb.

L'une était couverte d'un diadème en éventail épousant le crâne, de longues bandes d'or et de cuir couleur turquoise. Armée d'une lance en or à deux pointes et de deux dagues incisives sur ses hanches, elle faisait face à une sublime créature parée d'une robe pourpre avec toge de nacre nouée autour du cou et des côtes par deux arceaux en argent, soulignant l'abondance de ses formes et la grandeur de sa personne, tout comme l'éclat du sabre dans sa main droite l'indiquait. Toutes deux étaient parées de paupières d'encre, de pupilles pastels.

- "Moi, Grande-Reine de Lybaras la Magnifique qui veille sur la Grande Mer de Carcosa, j'accuse la Reine de Lahmia la Vertigineuse qui appelle-

- Moi, de Lahmia, j'accuse et te condamne à mort, traîtresse !"

Un déchirement survint, déchirant ciel, terre et lumière en une fraction de seconde.

PAS UN MOT DE PLUS.

Et ce fut fait de tout.

***
A son réveil, Karil comprit qu'il était allité. Il était dans une chambre poussiéreuse, sous un drap de crin grossier, avec un simple meuble à coté de lui, et une bougie éteinte pas plus haute qu'un pouce. Au moins, il n'avait plus chaud. En fait, il n'avait ni chaud ni froid. Enfin, posé contre une porte usée et entrouverte, une longue tige de bois noir rainuré l'attendait.

Vous vous êtes assez reposé et je vous ai rendu assez de services. Agissez maintenant.
Première étape -
Test opposé, René vs Karil : R 6 vs 15 K, ah.

Deuxième étape -
Moult jets cachés.

Troisième étape -
Test de SAN : 36, à 1% près. Dommage.
Test d'INT, normal cette fois : 9, réussi.

Tu passe à 32 de SAN. Pas d'autres effets méta.

Quatrième étape -
Test de CHA : 5, bien. Tu reprends conscience. Tu sais qui tu es et où tu es.
Test d'END : 5, pas mal. Tu remontes à 49 PV
Test d'INT : 15, c'est pas encore la pleine forme. T'as du mal à te concentrer ou à réfléchir sans aide.
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Karil Dasmof
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

Un calme total, un silence de mort et il était au milieu de nulle part ? Ou d'un endroit qui ne ressemblait à rien de ce qu'il connaissait, voire même rien de visible.

Il ne sentait plus rien de son corps mais il avait ressenti une étrange sensation, comme s'il chutait.

Oui, il ne voyait rien mais il ressentait. Il ressentait les petites vibrations lors de sa chute, les mêmes que celle qu'il avait pu voir, tant de fois, lorsque quelqu'un finissait dans le Reik par accident, véritable ou non. Les petites bulles qui suivaient et se faisaient de plus en plus rare, jusqu'à ce que le calme absolu revienne là où l'eau avait été troublée, engloutissant le malheureux à jamais.

Il avait l'impression d'être celui qui venait de chuter dans le reik, mais il n'éprouvait pas de difficulté particulière à respirer. Il avait simplement chuté dans le néant.

Et alors que sa chute semblait infinie, il entendit des voix. Il n'y a toujours rien à voir cependant, personne n'était seulement discernable. Mais des voix l'entouraient lors de sa chute. Emmelées au début, elles se faisaient de plus en plus clair et parfois, un souvenir remplaçait le néant qui l'entourait. Mais était-ce vraiment ses souvenirs ?


Il voyait un enfant, jeune, pas plus de cinq années, totalement sale et, à côté deux adultes, en vêtement de cuirs, l'un qui semblait plus qu'agacé et assez agé, l'autre assez jeune et tenant la main de l'enfant, discutaient. Le jeune apprenti voyait ça de loin.

"Bravo. C'est un enfant. Qu'est-ce qu'il fait là ?"
"Sergent, je l'ai trouvé seul durant ma patrouille avec les autres et il n'a pas arrêté de nous coller depuis. Il a l'air d'avoir personne. Il s'est peut-être perdu"
"Helmut, ça fait quelques jours seulement que vous êtes parmi nous. Vous pensez vraiment qu'on a le temps de s'occuper de tous les gamins abandonnés de la ville ? "
"Mais sergent ..."
"Ecoutez moi ! On a pas mal d'affaires et on entend pas mal de rumeurs en ce moment. Vous avez jusqu'à ce soir pour retrouver son éventuelle famille. Sinon, vous le laissez dans la rue ou vas l'amenez à un orphelinat. Si je le revois avec vous demain, ça va très mal finir pour vous. C'est clair ?
"Oui, sergent."

Le jeune s'en alla, à pas vifs, toujours trainant l'enfant par la main, ce dernier parvenant difficilement à le suivre, ne sachant pas ce qui l'attendait et qui n'avait d'ailleurs pas compris grand chose de la discussion. Peut-être qu'il allait lui donner à manger ? De toute façon, sa poigne était trop forte pour qu'il puisse partir. Et puis, il n'allait pas refuser un bon repas.

L'apprenti mage soupira en voyant le garde partir. Il savait très bien comment cela allait finir mais il se sentait obligé de suivre ces deux personnes. Le garde interrompit d'ailleurs une femme afin de discuter

"Madame, cet enfant est-il à vous ?"
"Non m'sieur le garde, s'pas mon gamin ça. Jamais vu, j'sais même pas son nom, m'sieur."
"Ah, merci pour votre réponse"

Et ce même interrogatoire envers plusieurs personnes continua tout l'après-midi, jusqu'à la tombée de la nuit, sans cesse avec le même résultat.
Personne ne reconnaissait l'enfant.

"Désolé petit gars, mais va falloir que tu te débrouilles tout seul"
L'enfant ne comprit qu'un seul mot. "Seul' et il s'accrocha davantage à l'homme qu'il avait suivi toute la journée.

"Lâches-moi, et survis si les dieux le désirent.

Mais l'enfant s'accrocha davantage. Et quelques instant après, l'enfant lâcha, quelque peu étourdi par la puissante baffe que l'homme venait de lui mettre. avant de partir à pas rapides, et que l'enfant ne pourrait pas rattraper.

Les larmes lui montèrent aux yeux, la morve commença à couler et il pleura. Dans son esprit un seul mot résonnait encore : "Seul".

Puis tout s'effaça, l'enfant pleurant étant la dernière chose à disparaître.

Pas étonnant que le jeune homme n'ait jamais eu confiance dans les vestes de cuir plus tard. C'était cependant plus que perturbant de revoir des souvenirs enfouis, qu'il avait quasiment oubliés.

Puis de nouvelles phrases l'entourèrent et le décor changea à nouveau.

Cette fois, un jeune adolescent, débraillé, mince faisait face à plusieurs hommes couturés de cicatrice et dont l'un d'eux, leur chef chauve visiblement, le tenait par le col.

"J'espère que t'as ce que j'ai demandé"
"Oui, oui, j'ai le coffret mais faut aller autre part pour l'échange, ils sont à mes trousses !"
"Mais bien sûr. Tu vas tout de suite me le montrer"
"D'accord, calmez vous ! Mais rapidement"

Il parvient à sortir un petit coffret, pour le montrer.

"Enfin. Donnes-le moi, putain"
"A l'abri pour l'échange, on avait un accord"
"Putain d'putain, tu vas voir si - Merde, des blauesblut ! AUX ARMES !"

Le jeune homme avait pourtant prévenu qu'il avait été suivi. Des homme armés déboulèrent en vitesse tandis que l'adolescent sentit la prise se relâcher, l'homme le tenant sortant deux dagues, ses hommes sortant eux aussi des instruments de morts.
Après quelques instants, les deux groupes se percutèrent et l'adolescent, embarquant le coffret, s'éloigna en courant, suffisamment pour ne pas être pris dans la bagarre.
Après plusieurs minutes, les poursuivant du jeune homme s'enfuyaient, tandis que certains hommes étaient poursuivis par des membres de groupe du chauve. Ce dernier pissait le sang mais semblait encore en vie. Intéressant.
Le jeune homme hésita à s'enfuir avec le coffret mais après réflexion, préféra s'abstenir. Il ne savait pas ce que contenait ce coffret mais ça valait moins que sa vie et s'il l'embarquait, il ne serait jamais plus tranquille.

Il sortit de sa cachette avec le coffret sous le bras, tandis que le chauve le regardait.
"Je pensais que t'allais te barrer avec le coffret comme je t'ai pas vu dans la mêlée. Mais mes gars ont l'occasion de faire de la chasse à courre avec des gars des blauesblut et en plus, tu reviens honorer l'accord. On avait dit la protection sur le territoire et une dizaine de pistoles et en échange, tu peux bosser pour nous de temps en temps, c'est ça ?"
"12 pistoles pour être précis et c'est les termes"
"On a un accord"

Et la vision s'effaça sur une poignée de mains.
L'accord n'avait pas tenu bien longtemps, Karil s'en souvenait désormais. Les boulots étaient faits mais la protection avait volé en éclat au bout d'à peine deux boulots. Il ne savait même pas ce qu'était devenu ces gens et en réalité, il s'en fichait quelque peu.

Dans le néant, une lumière faisait sa place, des couleurs apparaissaient peu à peu également
Puis de nouvelles voix l'entourèrent, bien plus familières cette fois. Et il sentait qu'il ne s'enfonçait plus désormais, non il semblait ... s'élever. Mais plus il s'élevait, plus les voix étaient stridentes, douloureuses.

Il tenta de les faire taire par la pensée, puis en tentant de les faire fuir, qu'elles le laissent tranquilles, qu'elles cessent de lui infliger cette douleur. La première fois, il ne sentit qu'un faible murmure qu'il venait d'exprimer mais cela avait eu l'air de faire son effet. Il dut cependant recommencer, aussi fort que possible. La voix lui sembla un peu plus forte que précédemment mais cela eut le mérite de faire place au silence. Puis, dans la lumière, une silhouette se dessina, agrippant une autre avant de laisser la place aux ténèbres reposantes.

Mais la lumière se fit plus forte et lorsqu'il cligna des yeux, il était aveuglé par un soleil éblouissant et assis sur un fauteuil garni de parures, regardant vers le bas et il aperçut deux femmes, l'une armée d'une lance brillante avec deux pointes, deux dagues et la seconde armée d'une épée étrange qu'il ne connaissait pas. Etait-ce un autre de ses souvenirs ? Peut-être un très bien enfoui, mais dont il ne se souvenait pas.

Et lorsqu'elles parlèrent, il entendit des noms qui lui semblaient presque inconnus. Lybaras la Magnifique ? La grande mer de Carcosa ? Lahmia la Vertigineuse ? Il avait déja entendu ces termes, ils lui semblaient familiers. Mais où les avait-il entendus ? Quand ?
Alors qu'il était à ses pensées, une voix bien connue s'éleva, déchirant tout autour d'elle.

Et lorsqu'il rouvrit les yeux, il se trouvait finalement dans son lit, la voix de l'esprit indiquant qu'il s'était assez reposé et qu'il lui faudrait agir maintenant.

Agir, comme il l'avait indiqué durant son interaction avec l'esprit, se débarrasser des chaînes qu'il allait devoir porter pour toute sa vie. Il avait toujours évité de faire partie d'un gang dans sa jeunesse, préférant rester seul, négociant à l'occasion. Mais peu de gangs appréciaient cette initiative, cette liberté dont il avait besoin. A voir comment réagirait le collège lorsqu'il le ferait. Pas très bien, il s'en doutait.

Puis, sortant légèrement de ses pensées, il vit une tige de bois noir rainuré, proche de la porte. Son bâton ? Peut-être. Cela lui semblait faire une éternité depuis qu'il l'avait tenu en mains la dernière fois.
Il tenta de se lever mais cela lui demanda un effort tel qu'il pensait ne pas y arriver. Après plusieurs minutes d'essais infructueux, il parvint enfin difficilement à se lever. Eclatant d'une quinte de toux suite à ce simple geste, il tenta de reprendre son souffle. et se dirigea vers la tige de bois aperçue plus tôt. La prenant en main, il se rendit compte qu'elle était lourde, plus lourde que ce dont il avait l'habitude. Mais au moins cela permettrait peut-être de l'aider à marcher.

Il sortit avec difficulté et lenteur afin d'essayer de trouver Dame Friedberg ou Emelyne. S'il arrivait à avancer et à ne pas se perdre.
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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Faussaire »

Test de FOR effectué pour le post précédent : 13,4 ; C'est difficile de faire quoi que ce soit, mais si tu te concentres dessus, tu y arrives.

Test de Perception : résultat secret

Choix du joueur : J'essaye de ressentir Shyish, pour voir si c'est plus facile.

Test de MAG : résultat secret.
Test de "Mémoire" : 1.
Test d'END : 3, tu encaisses la douleur sans broncher
Vouté sur sa nouvelle canne, Karil avançait pas à pas dans les couloirs du Collège. A priori, il n'avait pas dormi dans les dortoirs, et il n'était pas levé à l'heure habituelle. Comme à chaque fois qu'il errait dans le Collège d'Améthyste, il n'entendait aucun bruit, aucun brouhaha. Il n'y avait que le grincement de ses dents, les à-coups de sa canne, et le frottement de sa robe. Il n'avait pas mal en soi, mais une certaine usure le parcourait de la tête aux pieds, grippant le moindre de ses faits et gestes, sans pour autant provoquer de sueur.

En passant devant une large et basse porte en pierre polie, il eut l'impression de marcher au ralenti, comme si ses yeux filaient plus vite que la musique - mais lorsqu'il passa son bâton dans l'autre main, cette impression disparut aussitôt. Il avança jusqu'à une arche en fer noir, puis un alcôve, puis le couloir bifurqua vers la droite, puis vers la gauche, avant de passer près d'un escalier. Son mollet commençait à le grignoter, et lorsqu'il s'arrêta, la lumière se figea. De manière tout à fait étrange, après avoir passé tous ces vitraux et autres parois translucides, c'était cet escalier en colimaçon qui émettait le plus de lumière.

Là, il s'arrêta quelques instants, en essayant de ressentir ce qui l'entourait. Désormais les yeux fermés, les oreilles aux aguets, il cherchait à faire le vide autour de lui. Ce ne fut pas aussi compliqué qu'il le pensait, sans doute parce qu'il n'y avait rien autour de lui ou presque. Au bout de quelques pulsations, il sentit quelques vibrations, quelques traces de mouvement. Shyish était bien là, aussi lent et imperturbable que d'habitude. Le "vent" comme ils l'appelaient, avait ce caractère calme, cette expression semblable à un être toujours au repos, toujours en attente, jamais turbulent. Pourtant, il avait parfois ressenti des émulsions, des ébullitions ça et là durant ses apprentissages. Cette fois cependant, tout était normal. A un moment, il sentit un filet d'air lui frotter l'oreille, avant de disparaître dans le flou.

Et comme par hasard, alors qu'il se reposait un peu devant la spirale de marches, quelqu'un arrivait justement à son niveau, depuis... Depuis les marches. Il n'arrivait pas à discerner si l'individu en approche descendait ou montait. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il n'était plus seul. Par contre, l'individu avait lui aussi une canne, vu les bruits réguliers et répétés qui se répercutaient dans l'antichambre du thanatomancien, un peu de cette façon :

Toc.

Tap.

Toc. Tap.

Toc. Tap.

Toc. Tap.

Toc-Tap.

Toc.

- "Karil Dasmof. Vous voilà réveillé." fit l'inconnu.

Apparut alors Dame Friedberg, habillée comme à chaque fois, de sa longue et ample coule couleur minuit et de son bâton enveloppé par sa manche.

- "Que cherchez-vous ici ?"

Pendant qu'il préparait sa réponse, elle enchaina :

- "Ceci est l'escalier calendaire de Macadamnus. Je vous conseille de trouver un autre chemin, sauf si vous le désirez."

Il cligna des yeux, et comme par enchantement, il sut ce qu'était cet escalier, et qui était son créateur. Il s'en souvint comme s'il l'avait lu hier, comme s'il l'avait appris par cœur, comme s'il l'avait conçu de ses propres mains : Macadamnus, dit Macadamnus de Greil, était un sorcier d'avant Magnus, connu pour ses nombreux écrits répertoriés sous forme de "Cantos" - un terme classique ou bretonnien typique pour ce genre d'ouvrage - et les prédictions qu'elles contiennent. Cependant, Macadamnus était aussi un savant, qui construisit bon nombre d'objets dont cet escalier. L'escalier en tant que tel contient et contenait 400 marches en pierre, soit autant qu'il y a de jours dans une année - d'où son nom.

Alors, Karil eut une réponse à donner :

- "Je vous cherchais Dame Friedberg. Pour comprendre ce qu'il s est passé. Pour savoir ce qu'était la chose dans la salle. Et pour vous remercier."

- " Me remercier ? Comprendre ?"

Elle marqua une pause, puis elle s'assit sur une des marches.

- "Venez. Asseyez-vous près de moi."

Il tira un pli de sa robe contre ses genoux, et indiqua une place avec son autre main.

- " Ce que vous avez battu, n'est pas mort. Vous l'avez appelé pendant votre apprentissage, et il a répondu. C'est ce qui arrive lorsque vous faites des maladresses en ces lieux. Chaque étage, chaque lieu ou presque est gardé par ces choses. C'est un gage de sécurité si jamais quelque chose devait mal se passer."

Elle marqua une autre pause, où elle posa son bâton sur ses genoux. L'objet était anodin, une longue tige de saule ou de peuplier, incurvée par le dessus afin d'envelopper quelques colifichets. Le bâton en tant que tel n'avait aucune rainure, aucune gravure, aucun défaut. Au sommet de celui-ci, cependant, un fil quasiment invisible se tendait, empêchant quelque minuscule pendule ciselé de vaciller.

- "Vos précédents réveils, c'est une autre sécurité. Vous avez sans doute deviné depuis."

Elle ne prononça pas la suite, mais ses mots résonnèrent tout autant dans les oreilles de l'apprenti.

Il est impossible de mourir ici. Seuls les esprits disparaissent.

Sans lui laisser une seconde, elle surenchérit.

Ce que vous avez vu et vécu, vous seul vous en souviendrez.

Puis, elle tira une manche, et elle montra sa main gauche. Elle avait les doigts fins, élancés, glabres des ongles au poignet, avec quelques traits bruns ou bleus pour désigner les veines. Alors elle retourna, montrant sa paume à l'apprenti. Et là, ce fut une autre histoire : les innombrables sillons sur la paume, les incisions sur chaque phalange, les marques et les dentelures au bout de chaque doigt, les creux anormaux entre l'index et le majeur, l'annulaire tordu, l'intermède entre le pouce et l'index qui était rongé par quelque vermine invisible... Lorsqu'elle étendit toute sa main, une grande ligne se dessina sur sa paume, révélant une vilaine cicatrice qui filait du majeur au poignet. Et puis elle referma la main, et tout reparut normal, sans défaut.

Ceux qui sont morts sous vos yeux et que vous avez dépassé ne pourront que vous hanter, sauf si vous résistez. Sauf si vous tombez à nouveau.

Elle se leva, tendit une main vers lui, et dit :

- "Venez, vous n'avez pas fini."

Elle planta son bâton à la verticale, avant de terminer sur :

- "Pourquoi vouliez-vous me remercier ?"
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

Ainsi, c'était par sa faute que cette créature était apparue. Il n'avait fait qu'activer une sécurité. Mais le problème, c'est qu'il avait déclenché cette sécurité lors de ses entraînements.

Mais tout était derrière lui, désormais.

Et vu que personne ne pouvait mourir, à l'exception des esprits, cela signifiait que Dirna ... était saine et sauve. Qu'il ne l'avait pas tué. Un véritable soulagement envahit le jeune apprenti.

Puis Dame Friedberg lui posa une question, logique, en quelque sorte. Pourquoi la remerciait-il ?

Après quelques secondes, il prit la parole.

"Lors de ma confrontation avec cette chose, j'ai entendu comme un conseil de bouger, ce qui m'a permis d'éviter quelque chose. Donc c'est pour cela que je souhaitais vous remercier. Ainsi que pour les explications que vous venez de me donner."

Et il pensa quelques secondes. Tout ce qu'il avait vécu, il serait le seul à s'en souvenir. Le passage dans les souterrains, la femme lézarde qui les avait pourchassé. La mort de Dirna. Les rêves qu'il faisait.

Mais il savait que quelqu'un d'autre s'en souviendrait peut-être. L'esprit qui était avec lui en ce moment même. Il ne savait toujours rien de lui, à l'exception qu'il ne connaissait pas l'Empire et parlait parfois une langue incompréhensible. Mais il ne pouvait pas en parler à Dame Friedberg.

Il hésita quelques instants et finalement osa poser une question qui lui trottait dans la tête.

"La porte dans les souterrains que vous m'avez empêché de toucher, qui y-a-t-il derrière ?"
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Faussaire »

- "Quelque chose qui doit y rester à jamais."

Elle attendit un instant qu'il fasse son choix, qu'il se décide ou non à gravir les marches de l'escalier, et seulement ensuite elle passa devant lui. Le trajet suivant fut assez simple, amenant Karil et sa maitresse près du grand hall central du Collège, à un détail près. En effet, ils étaient bien au-delà du rez-de-chaussée, à une hauteur incertaine mais évidemment grande, et si Karil n'avait pas vécu plusieurs années en ces lieux, il n'aurait jamais reconnu l'endroit sans aide. Dame Friedberg agrippa la rambarde au passage, longeant le carré de vide qui les séparait du lointain carrelage comme s'il s'agissait d'un couloir anodin. Elle s'arrêta ensuite de l'autre coté, exactement en face de là où ils venaient, avant de s'appuyer des deux coudes sur le bord du précipice brumeux.

Elle regardait droit devant elle, dos au vide, le visage englouti sous une poche d'ombre, son bâton posé contre l'épaule.

- " Dans quelques instants vous aurez droit à votre dernière épreuve, Karil Dasmof."

Sans un mot de plus, elle laissa l'écho de sa voix s'estomper, avant de reprendre d'un ton neutre et monotone.

- " Comprenez qu'il n'y a plus de retour en arrière à partir d'ici. Tout ce que vous avez vu, connu, entendu n'aura plus d'importance."

Elle plia le coude, faisant glisser son bâton jusque là.

- " En tant qu'orphelin, vous n'aurez pas plus de difficulté qu'un autre. Peut-être même de l'aisance."

Elle se redressa, prit sa canne des deux mains, et ouvrit deux battants d'une lourde porte en fer aux reflets violacés.

Je vous laisse. Entrez quand vous le voulez.
Test de Perception : 19, tu n'entends rien autour de toi. Tu es seul.

***
Une fois à l'intérieur, Karil sentit l'air se réchauffer. Il y avait une faible lueur blanchâtre qui éclairait les lieux, tandis qu'un nuage de poussière floutait tous les objets présents. Dame Friedberg était quelque part à l'intérieur, puisque Karil entendait son bâton gratter le pavé.

Êtes vous prêt ?

Quelque chose cliqueta, quelque chose d'autre grinça. Un froissement se fit entendre, puis un bruit métallique, et enfin ... Des pas.

Je ne ferme pas la porte. Souvenez-vous de mes conseils.

- "Au revoir."

Et puis une porte claqua. Tout de suite, la brume s'épaissit, enveloppant Karil d'un amas de laine blanchâtre au point de ne plus y voir au-delà de ses mains et de ses pieds. Sa blessure au mollet refit surface peu à peu, comme une vieille courbature qui ne s'en va pas. Les volutes de fumée retombèrent, les répliques du claquement de porte disparurent... Et l'air se fit pourpre, puis violacé. La laine flottante se disloqua, s'étira, se déchira par endroits, comme si des mains invisibles découpaient des lambeaux dans une chemise gigantesque. Des poignées de poussière s'agglutinèrent ainsi, isolées de toute chose et de toute attache, avant de s'assombrir, de coaguler et de fondre. Des voix se firent entendre après plusieurs minutes. Des voix similaires, semblables, aux accents pourtant bien différents.

- "Qu'est-ce que c'est que ces histoires ?! Vous vous prenez pour qui ?!" fit un premier.

- " Attrapez moi ce poisson d'mes deux, ou j'vous coupe un doigt de plus ! Compris ?" fit un second.

- "Allons, monseigneur Edelmer n'a aucune chance de parvenir au conclave... C'est un homme, après tout..." fit un troisième, plus calme.

Après coup, l'apprenti se rendit compte d'un autre détail sur les voix : Elles étaient bien semblables entre elles, mais surtout semblables à la sienne. C'était sa voix qu'il entendait dans des accents d'argot ou des chuchots de cloitre. Sa voix, prononcée par plusieurs autres qui n'étaient pas lui, à priori.

C'est alors qu'il aperçut des formes se dessiner sur les lambeaux de brume suspendue et de "laine" violette qui flottaient à sa hauteur. Des formes troubles, grossières, opaques, qui commençait à se détailler tout en restant incolores ... Elles ressemblaient petit à petit à des silhouettes, pas plus hautes que lui, ni plus petites.

Celui là était borgne, le visage criblé d'un sourire carnassier. Celui-ci était enveloppé d'un rideau épais et couvert de vérole, tandis qu'un autre était gras, couvert d'un béret et d'une moustache épaisse, et qu'un autre encore se rasait en ce moment même avec une volute de fumée. Il y en avait peut-être cinq, ou plus d'une dizaine, et tous étaient à sa hauteur, parfois proches, parfois très loin dans le brouillard.

- " Bonjour, je suis Karil Dasmof. Comment puis-je vous aider ?" fit le vérolé.

- " Alors, l'arsouille, t'as besoin des services de Karil et ses rats-rouges ? Karil, c'est moi." lança le borgne.

- " Tu as besoin d'aide, garçon ? Allons, parle, ou écarte-toi. Dasmof n'attend pas." répondit le gras.

Test secret : 18.
Test de SAN à -20 : 5, ok.
Test d'INT : 13,10. Un peu de délai avant de comprendre.
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Karil Dasmof
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

C'était étrange comme remarque, venant de Dame Friedberg.

Comment cela, en tant qu'orphelin, il n'aurait pas plus de difficultés qu'un autre voire de l'aisance ? C'était censé vouloir dire quoi ?

Alors qu'il était dans ses pensées, il entendit Dame Friedberg lui conseiller de ne pas oublier ses conseils et la porte se ferma, le plongeant dans le silence

Puis surgirent des voix après quelques minutes d'attente, alors qu'il pouvait jurer être seul auparavant et, ensuite, des corps se formèrent, trois silhouettes plus précisément.

La première était borgne, des cicatrices lui couturant la figure. Mais malgré son état physique, ce dernier souriait, comme s'il se trouvait en terrain connu et que l'on venait simplement lui demander des informations. Contre paiement bien évidemment. Karil avait pu voir ce genre de visages autrefois. Dans les égouts, des personnes , avec qui il devait parfois marchander pour survivre ou travailler. Pas le genre de travail qu'on donnait au grand jour, subtiliser un objet, aller causer un peu d'agitation chez les voisins un peu trop gourmands ou agaçants. Bref, des boulots nécessitant discrétion et bonne capacité d'adaptation, voire de fuite.

- " Alors, l'arsouille, t'as besoin des services de Karil et ses rats-rouges ? Karil, c'est moi." lança le borgne.

Ce qu'il venait de dire confirma les pensées du jeune homme. Mais Karil ? Il ne connaissait personne d'autre prénommé comme lui. Et les rats-rouges, il n'y avait pas eu de bande portant ce nom avant qu'il ne rentre au collège. Ca ne pouvait pas ...

Puis deux autres silhouettes apparurent distinctement. La seconde silhouette était enveloppée. Cependant, ce que l'on pouvait voir d'elle était affreux, vérolé, couvert de bouton. La dernière, quand à elle, était grasse et semblait occupée à se raser. Le genre de personne qui ne s'occupait pas de devoir manger le soir ou de trouver un endroit pour dormir.

Et les deux voix parlèrent à l'unisson.

- " Bonjour, je suis Karil Dasmof. Comment puis-je vous aider ?"

- " Tu as besoin d'aide, garçon ? Allons, parle, ou écarte-toi. Dasmof n'attend pas.".

Ils s'étaient présentés avec son identité. Ils étaient donc lui en quelque sorte ? C'était impossible.

D'autre silhouettes surgirent peu à peu mais elle n'étaient pas aussi distinctes que les trois qui avaient parlé.

Il était certain que ce n'était pas lui en face, il savait qu'il était le vrai Karil Dasmof pas vrai ? Mais pourtant, l'apprenti était curieux. Comment ces Karil Dasmof en étaient-ils arrivés là. Autant il pouvait imaginer sans trop de peine comment un autre lui aurait pu devenir un chef de bande. Mais un vérolé ou un grassouillet ? Qu'avait-il bien pu se passer pour qu'il en arrive là ?

Mais était-ce raisonnable d'en savoir davantage ? Sa tutrice lui avait indiqué que l'arrogance menait à la chute, que la persévérance amenait au succès. Mais il devait savoir une chose, avaient-il conscience chacun de la présence de ces autres "Karil Dasmof ? ou seulement de lui-même.

Mais surtout quel était le but de cette épreuve ? S'oublier lui-même ? Affronter ce qu'il aurait pu être et le raser entièrement ? Il n'en avait aucune idée. Cependant, une idée lui vint en tête. Et s'il parlait de quelque personne qu'ils avaient peut-être tous connus. Un personne dont il ne s'était souvenu que trop tard. Ce n'était peut-être PAS une bonne idée mais cela lui permettrait peut-être de gagner assez de temps pour préparer un buveur d'esprit si les silhouettes en face se montraient hostiles.

- " Bonjour, On m'a en effet indiqué que vous pourriez m'aider. Je recherche un certain Lans. Le genre de personne assez douée pour survivre et se débrouiller..

Et tout en parlant, Karil commença à s'ouvrir aux vents.
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Faussaire »

- "Lans ? Lans comment ? A-t-il un nom ?" fit d'abord le vérolé.

- " Lans ? Comment connais-tu-t-il ce nom ?" fit l'autre aux bonnes bajoues en levant un sourcil.

- " De deux choses l'une l'ami : On s'connait pas, et sache que tu commences pas du bon pied. Heureusement, t'en as deux, alors j't'autorise à t'expliquer à nouveau. Qu'est-ce que tu veux ?"

Les fils apparurent instantanément. En un clin d'œil, il avait harponné le borgne à trois endroits : l'œil creux, la bouche, la main gauche. La fumée devait être solide, et même lourde, vu qu'il fut attiré par la silhouette ainsi hameçonnée. Lorsqu'il la rencontra de front, elle ne fit absolument aucun bruit, engloutissant Karil dans un nuage de fumée âpre et râpeux.

***
Il vit alors d'un seul oeil, comme depuis une cachette - sauf qu'il n'était pas caché. Il vit passer devant lui des gens, des histoires, il vécut des événements, des rixes, des périodes de doute, de douleur, d'anticipation. Lans lui avait tout appris, Hensel l'avait éduqué à l'escamotage, Ruprecht au mensonge, et le bretonnien au jeu. Hensel avait fini empalé, Ruprecht piétiné dans une émeute, le bretonnien noyé pendant un incendie. Seul Lans avait survécu longtemps, enfin, jusqu'à ce que Lans essaye de le tuer.

Lans était agile, vicieux, retors, mais prévisible. Lans avait ses habitudes, au combat comme en dehors, et c'est par ses habitudes qu'il périt. Karil l'avait tué, de rage et de panique. Dix-sept pistoles qu'il avait sur lui, ainsi que trois couteaux, un collier de Ranald, un faux cache-oeil et une patte de lapin. Le faux cache-oeil était devenu un vrai, puisque cette raclure de Lans était parti en emportant l'oeil droit de Karil - c'est qu'il avait des gros pouces cet enculé, malgré sa maigreur.

Il vit ensuite d'autres visages qui devinrent familier - Edna-trois-coutals, Lupp, Rudi-malice, Erik, Dan-les-dents-blanches, et tant d'autres... Tant d'autres qui n'avaient fait que passer, qui n'avaient été que des amis d'un soir, compagnon d'un exploit, ennemis du moment. Ceux qui étaient resté étaient devenus ses bras, ses mains et ses oreilles - même si Rudi ne pouvait s'empêcher de lui roussir les siennes avec ses idées débiles et son accent chouca.



***

Il revint soudainement à lui, le souffle court, le visage tiraillé par la fatigue. Sa crampe au mollet lui rappela où il était, qui il était, quand il était. Il entendit alors une voix - sa voix -, qui lui disait :

- "Êtes-vous sûr de bien aller, monsieur ?"

Le vérolé était tout près de lui, le teint violet pâle, la bure pourpre, les cicatrices violacées.

- "On dirait que le mal vous a pris, mon ami. Qu'y a-t-il ?"

L'apprenti s'éloigna, lorgnant les stigmates de son homonyme.

- " Allons, garçon, n'aie pas peur. Est-ce que c'est moi qui te fais peur ?" fit le marchand

- "Pas de la peur, mais de la méfiance" fit le mage, "après tout, vous vous êtes tous présentés avec le même nom"

Il y eut alors un choc, sans bruit ni sensation. Toutes les silhouettes, les troubles comme les nettes, les proches comme les lointaines, répondirent d'une seule voix, à l'unisson :

- "Tous ? Comment ça, tous ? Enfin, je ne vois personne d'autre ..."

Alors ils avancèrent, tous au même rythme, pratiquement d'un seul et même pas. Ils étaient proches désormais, à peine au-delà d'une longueur de bras.

- "Ne bougez pas et laissez moi me présenter. Je me nomme également Karil Dasmof. et je pense que nous avons plus de choses en commun que notre nom." fit l'apprenti sorcier. "Un jeune garçon, qui a vécu seul, isolé, pendant des années. Qui entendant des voix étranges, cela vous dit-il quelque chose ?"

Un autre laps de temps s'écoule, et l'union des voix rétorque brutalement.

- "Oui, c'est bien moi. Comment savez-vous cela ?"

S'en suit un dialogue bien étrange, entre le mage et les silhouettes, qui lui répondent tour à tour ou en même temps :

- "Eh bien, je suis également Karil Dasmof, je connais donc mon histoire et la votre, du moins son commencement.

- Vous, Karil Dasmof ? Allons, mon garçon, est-ce que vous vous êtes déjà regardé dans l'eau ? Et puis, comment pourriez-vous être moi, si vous n'êtes pas ... Moi ?

- Certes, mais peu de personnes, j'imagine, peuvent savoir que avez entendiez des voix étranges, n'est ce pas ?. Ce n'est pas le chose dont on se vante, à ma connaissance...

- Un simple coup de chance, ou bien un informateur bien curieux, oui-da. Vous n'êtes pas le premier à le deviner, jeune homme. Au moins vous n'êtes pas un de ses horribles lèche-main ou traine-misère envieux."


Le vérolé observe, se tait, écoutant les réponses de Karil sans se soucier des autres à ses cotés.

- "Intéressant. Nous sommes donc les mêmes personnes, mais pas avec les mêmes vécus, je m'en doutais un peu en vous voyant. Et je me suis visiblement trompé sur le moment ou cela a changé de chemin.

- Si vous me permettez, c'est surtout vous qui semblez avoir changé de chemin, mon garçon. Vous ne racontez que des âneries. Hors de ma vue maintenant, allez. Zou !" clôture le gras en balayant Karil des deux mains.


Le vérolé reprend alors, d'une voix plus calme mais tout aussi semblable :

- "Tous les chemins mènent au même but, monsieur, vous savez. Le vôtre semble vous avoir affligé, je pense."

Il touche alors l'épaule du mage, et ce dernier ne sent... rien en retour. Il réprime tout de même un frisson nerveux avant de répondre.

- "Peut-être avez vous raison. Mais pourriez-vous m'expliquer votre chemin ?"

Alors, le vérolé disparut.



***
Il sentit soudainement une odeur, comme si celle-ci ne l'avait jamais quitté, comme si elle ne pouvait plus le quitter. Une odeur d'encens, d'huiles et d'onguents. Le bruit de la toux, les visages secs, les voix geignardes. Il les ressentait comme au premier jour de son initiation, et comme au millionième jour de son oeuvre innocente. Il sentait ses doigts crispés à force de frotter le carrelage à la brosse, les ongles limés par les coupures, les yeux secs à force de cotoyer les morts et les mourrants ...

Il sentait tout, il voyait tout, comme à son premier et à son dernier jour. Pire encore, il entendait leurs complaintes après leur trépas. C'était cela sa vie, son oeuvre, son travail. C'était cela sa routine, depuis le porche du temple jusqu'aux cérémonies d'entrée. Une vie de labeur, d'abnégation, de fatigue et de sanglots. Une vie saine, rigoureuse, simple. Une vie de moine, loin des tripots.

***
Il refit surface, entouré par la brume et les visages semblables au sien.

- "Mon chemin ? Eh bien, soit, j'allais justement par là, alors... Poussez-vous, ou bien poussez-moi."

Le gras Karil fit alors un geste, agrippant ses hanches et lançant ses savattes de bon coeur, avant de traverser le mage comme s'il n'existait pas. Karil sentit alors autre chose ...

***

Il était vieux. Il était las de tellement de choses, que c'en était affligeant par moments. Fort heureusement, il avait d'autres choses à penser. Il avait une boutique, deux fils pour l'épauler, une fille qui devait bientôt se marier, et une femme comme il les aime - obéissante et douée. Il marchait dans la rue, fier d'avoir vécu jusque là, d'avoir suivi sa bonne étoile, et les conseils venus d'ailleurs. Les voix l'avaient aidé à trouver son affaire, à trouver ses clients, à choisir son style, ... C'était une extension de lui-même à présent, et une extension de sa femme.

Depuis qu'il était jeune, depuis qu'il était debout, c'était des "Oublie pas la cire", "T'avais pas un béret ?", "Plus haut la moustache, ça plaira aux femmes, crois-moi", "Il sent l'entourloupe celui-là, dégage-le", etc. Tant de mots, tant de pensées étrangères et pourtant bien utiles. Il n'avait jamais compris pourquoi elles s'étaient changés en cela, mais bon, il n'était pas du genre à chercher une raison à cela. "Les dieux, les esprits, les choses comme cela, c'pas pour moi" qu'il disait souvent.

C'est pour cela qu'il avait refusé toutes les offres, tous les couvents, toutes les tentatives des cultes de recruter ses enfants. Un Dasmof s'était construit sans tutelle, alors les autres Dasmof n'iraient pas mendier si rapidement. De toute façon, les Dieux n'avaient que faire, c'était les hommes qui le dérangeaient le plus : les morriens étaient glauques, les ranaldiens délinquants, les shalléennes peureuses et les vérénéens ... dérangeants. Des fouineurs prêt à tout pour lui soutirer quelques pièces, voilà ce qu'ils étaient tous.

Et puis, soudainement, il avait cligné des yeux, et il était passé de jeune à vieux, de célibataire à patriarche, âgé et sur son lit de mort. La vie était passée en un éclair, en une fraction de seconde. La fièvre avait fauché Magda, Karl était parti puis revenu de Carroburg, Eckhart avait repris la boutique, développé deux autres, étendu le commerce à Nuln, puis Delberz, et grâce à lui il était devenu grand-père. Emm avait trouvé un bon parti, mais elle s'occupait surtout de lui dans son vieil âge - surtout depuis la mort de Magda.

Il était sur son lit, entouré d'amis et d'enfants, usé par la vie, son histoire presque finie. Il soupira un coup, fermant les yeux calmement, sous le regard des siens et les balbutiements des enfants.

***
Lorsqu'il les rouvrit, Karil était toujours dans la brume, le mollet crispé, les yeux habitué à la pénombre environnante.

D'autres silhouettes s'étaient rapprochées à présent. Il y avait un bossu, un barbu, deux hommes en uniforme, un autre en costume mondain, un autre qui décrochait sa dernière dent, ... Il y avait tant de gens, tant de formes pourpres aux contours plus ou moins flou, tant de visages semblables au sien.

Il réfléchit longuement, avant de reprendre sa première idée. Il appela les vents, prononça les mots, forma les fils et les câbles tressés. Des silhouettes furent transpercées, des souvenirs ressurgirent. Un incendie où il était mort coincé sous une poutre, une émeute qu'il avait lancé, une ombre qui l'égorgeait, un soldat qui l'achevait, ...

Il n'y eut d'autre tentative ni d'autre sortilège, puisqu'il n'y eut rien d'autre. Sans le savoir, il s'effondra comme un tas de paille.

Il se réveilla en sursaut un instant ou une éternité plus tard, le coeur enragé par ceux qui l'avaient trahi. Il toussa, repensa à une de ses vies qu'il venait de vivre, avant de sombrer à nouveau dans le coma. Il revit des images, des noms, des événements...

Avait-il été un soldat, ou un marchand ? Etait-il devenu moine, ou bien mendiant ? Marié, ou mort enfant ? Mutilé, ou bien portant ? Tant de questions survenaient à chaque réveil, avant de disparaitre à chaque choc.

Lors d'un de ces sursauts de vie, il fut frappé d'une idée : Il avait vécu toutes ces choses, toutes ces atrocités et ces jours heureux ; il les avait vécu, mais ce n'était pas lui qui les avait vécu. C'était Karil qui les avait vécu. Karil Dasmof. Karil qui avait eu les cheveux longs, les cheveux courts, un chien de compagnie, un chat de gouttière, une famille simple et jolie, une vie triste et sans chaleur.

Karil Dasmof avait vécu tout cela, tout comme il avait vécu au Collège pendant deux ans. Karil avait vécu tout cela, Karil avait été toutes ces vies, toutes ces histoires. Tout cela, c'était Karil.

Il sentait son crâne le tirailler. Ses yeux le tiraillaient, ses oreilles bourdonnaient, sa bouche était sèche, ses pieds usés. Son mollet lançait milles injures, ses doigts autant de craquements. Toutes ses vies, tous ces souvenirs l'avaient usé jusqu'à la moelle, creusant son ventre et chaque recoin de ses membres. Lorsqu'il touchait son visage, il sentait les os, les pommettes, le menton, et puis aussi le gras des joues, les dents à travers la chair maigre, le double menton et les sillons sous la gorge, ... C'était comme s'il était gras, maigre et de corpulence moyenne en même temps.

Il palpa son front, et il sentit des mèches longues, une coiffure courte et son crâne chauve - en même temps. La sensation multiple se répéta pour ses épaules, ses mains, ses sourcils, ses bras, ses cuisses, ... A l'exception de son mollet. Ce foutu mollet ne donnait qu'une seule réponse à toutes les tentatives : une douleur désagréable, gênante mais pas mortelle.

Autour de lui, la foule d'ombres et de brume s'était dissipée, à l'exception d'une seule silhouette, dos au mur, à l'opposé de lui.

Bravo, teh-eh. C'était très étrange, et très divertissant. Qu'y a-t-il à présent ?

Il ne savait pas d'où venait la voix, puisqu'elle pouvait venir de partout et de nulle part en même temps. Ce qui était sûr, c'est que ce n'était pas sa voix, et que ce n'était pas lui.

Qu'allez vous faire, Kah-rel ?
------
Test de CHA : 5, ok.
Réaction(s) : Résultat(s) secret(s)
Préparation de sort : 9, ok.


Choix du joueur : La bagarre. Buveur d'esprit.
Test de MAG : 9, facile.

21 dégâts directs infligés à ... Karil.
6 PV récupérés par Karil. Tu es donc à 8/65.
Test de SAN : 1.
Test d'INT : 14.

Choix du joueur : Je m'éloigne du vérolé, je lui demande de baisser sa main et de ne plus s'approcher de moi.
Test de CHA : 8.
Test secret : 5.

Deuxième voyage.
Test d'END et INT : 6, 13.
Test de SAN : 82. 4 points de SAN en moins.

Troisième voyage.
Test de SAN : 87; 7 point de SAN en moins. Etat de choc. Folie temporaire (ou pas).
Test d'INT : 17, le flou, le doute, l'incompréhension.

Choix du joueur : On retente les sorts. Ranald take the wheel.
Test de MAG, à -4 : 6.
Test de MAG, à -4 : 6.

21 PV enlevés, Karil tombe à -13.

Test d'END : 8, ok.
Test de SAN - état de mort imminente + crise de folie : 94. La folie va rester, et tu pars pour un looooong voyage.

Test de CHA, à -2 : 6. Tu es de nouveau toi-même, mais tu n'es plus certain de ce que cela veut dire.
Test d'INT : 6. Tu ressens tout un tas de choses.

Intervention de René Coty.

Tu es donc à 0/65 PV, 11/53 SAN, et voici tes "problèmes", que je vais te révéler vu qu'ils seront un problème récurrent :

- Sadisme (durée inconnue)
- Apathie (permanent)
- Amnésie (temporaire - tu ne sais plus l'heure, le jour, le mois, etc. Tu sais cependant ton prénom et ton nom, vu tes "souvenirs")
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

Qu'allait-il faire maintenant ?

Une vaste question. Il était désormais seul dans la pièce. Du moins le pensait-il avant de voir une ombre. Etait-ce elle qui venait de lui poser la fatidique question ?

Il réfléchit longuement. Il lui fallait partir, il le sentait mais comment ? Il sentait que partir immédiatement ne serait pas dans ses intérêts. Peut-être lui faudrait-il attendre de devenir un sorcier, ce qu'il avait souhaité depuis déja un moment. Et surtout, partir où ? Le collège pouvait lui confier des missions mais il devait également réfléchir plus loin que ça.

A son étonnement en y réfléchissant, il n'était plus étreint par une crainte sourde de quitter ce foyer, certes dur et étrange mais qui lui avait permis de survivre jusqu'ici. Et cette voix qui le hantait.

Devait-il tenter de s'en débarrasser malgré la différence de puissance entre eux ou non ? Après tout, c'était peut-être hier que l'esprit lui avait pris son corps, à moins que cela ne soit plus ancien ou plus récent. Mais depuis, il l'avait aidé. Il ne pensait pas que c'était par bonté d'âme.

Il sentait encore une appréhension quand l'esprit lui parlait, mais elle était loin de celle qu'il avait ressenti quand ils s'étaient rencontré pour la première fois. Par chance, personne ne connaissait l'existence du spectre. Emeline l'avait vu. Peut-être. Mais elle ne savait pas que le spectre était toujours présent. Par contre, l'esprit avait eu une interaction avec une autre personne. Et il ne pouvait pas risquer qu'elle parle après son départ. Après tout, il avait encore chevillée au corps la première, et à vrai dire la seule règle de son enfance. Survivre à tout prix.

Une idée commença à germer dans sa tête et le chemin lui sembla bien plus clair lorsqu'il prit la parole

Ce que je vais faire ? Pardon, je voulais dire ce que nous allons faire.

Finir mes études, obtenir le diplôme et devenir un sorcier de ce collège.

Comme je vous l'avais évoqué, être un magicien du collège permettrait de sortir d'ici, notamment en faisant des missions.

Et je pense également sortir la mage qui m'a soigné également, pour qu'elle nous accompagne. Elle est la seule qui a connaissance de votre existence et l'emmener avec nous permettrait de limiter les fuites. De plus, ses soins pourraient également nous être utiles.


La voix répondit d'un laconique : Intéressant. Faites.

Au moins, l'esprit ne semblait pas réticent à l'idée.

Une ombre était toujours présente, qu'il parvint à rejoindre en quelques pas. Elle était vêtue d'une espèce de robe avec capuche ou une sorte de coule et était de la même taille que l'apprenti. Il eut tout le loisir de l'observer mais cette dernière ne réagissait pas, même s'il pouvait la toucher en tendant la main. Après quelques instants, l'apprenti toucha l'ombre à l'épaule et cette dernière disparut simplement.

Karil décida alors de sortir la salle et ressentit un frisson lorsque la porte se referma.

Le but était désormais de retrouver Dame Friedberg pour connaître la suite de l'épreuve, si suite il y avait.

En traversant les couloirs toujours identiques, Karil remarqua un léger détail. Il sentait un léger vent qui voyageait également dans les couloirs, et surtout il semblait reconnaître les couloirs qu'il avait emprunté. Certes, tous les murs étaient toujours identiques et gris, les couloirs poussiéreux. Mais il sentait qu'il parvenait enfin à se repérer, comme s'il avait passé plusieurs vies ici.

Après plusieurs minutes, il trouva enfin Dame Friedberg, dans son étude qui n'avait pas changé. Cette dernière était debout devant son bureau et regarda l'apprenti qui venait de pénétrer, lâchant sa plume et lui demandant.

- "Vous allez bien ?

- En effet, à part mon mollet qui me fait toujours souffrir, ça va"

- Je pensais que vous alliez fuir, c'est bien.

- J'ai repensé à ce conte que vous m'aviez appris, indiquant que cela ne servait à rien de fuir.

- Comment vous sentez-vous après tout cela ?

- Etrange, en touchant mon crâne, je ne sens aucun cheveu alors que je sens. En touchant mes cheveux, je ne sens plus mes cheveux. mais j'ai l'impression d'en avoir.

- Vous êtes déja passé devant un miroir ou une vitre ?"

- Non, pas encore.

- Vous comprendrez en le faisant. Vous avez des questions, j'imagine.

- Quel était le but de cette épreuve ?"

- A votre avis ?

- Mieux me connaître moi-même ?

- Développez.

- Et bien, je me souviens de certains passages lors de mes années dans les bas-fonds mais également de noms de personnes, d'enfants comme Magda ou Karl. J'ai également connu quelqu'un avant de choisir ce chemin, et je me suis rendu compte que certaines ombres ne le connaissaient pas. Ce qui fait que ce chemin, aurait pu être dévié bien avant mon arrivée au collège.

- Que pensez vous de ces souvenirs ?

- Ils sont forcément étranges mais autant ils sont intéressant pour voir quelles vies j'aurais pu mener, désormais, ces souvenirs pourraient être un rêve inaccessible. J'ai choisi mon chemin désormais."

Après quels instants elle reprit la parole.

- "C'est bien, vous avez accompli la partie la plus difficile de notre apprentissage. Et comme je vous ai appris çà lire, il vous faudra donc lire et surtout comprendre.

Vous n'êtes plus, comme vous l'avez compris avec vos remarques, comme vos camarades et vos compagnons. Vous êtes plus proches de moi que d'eux. Vous n'êtes donc plus compagnons tant qu'ils n'auront pas réussi ces épreuves. Et évidemment, je vous interdis de les aider ou de les conseiller, comme je ne vous ai pas conseillé ou aidé. Je vous ai simplement donné des idées"


- Je comprends mieux pourquoi nous sommes laissés à nous mêmes dans le collège, jusqu'à être capables de comprendre par nous mêmes. Même si j'aurais du comprendre plus vite.

- Vous comprenez déja plus vite qu'eux. Avez-vous des regrets de ces vies que vous avez vécu ?"

- Pas réellement, certains ont vécu très rapidement. D'autres, j'ai vécu toutes leurs vies. Ils ont profité jusqu'au bout et cela me convient déja très bien.

- Je suis heureuse de vous revoir ici. Dans la salle, certains crient, d'autres ne reviennent jamais, ils voient quelque chose dans ces vies qui les attire. Avez-vous déja une idée de la suite ?"

- J'ai regardé un peu. Mais je ne me suis pas encore décidé. Et je me demandais également si je pouvais être accompagné par la suite.

- " Nous verrons".
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Karil Dasmof, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 8 | Int 10 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 23/65 | SAN : 35/53
Lien Fiche personnage: https://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.p ... ril_dasmof

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[MJ] Le Faussaire
Warfo Award 2022 du meilleur membre - Développement
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Faussaire »

Comme toujours, Dame Friedberg ne signalait pas la fin d'une discussion. Il n'y avait - et n'aurait - jamais de "au revoir" ou de "vous pouvez partir", et évidemment aucun "s'il vous plaît". Il y avait juste le silence, suivi d'un message implicite lorsque la maîtresse reprit sa plume dans l'encrier, et que le papier reprit son léger froissement.

Karil était donc libre à présent. Libre, sans ennemi, sans allié. Délivré de tout soupçon et de toute situation dangereuse - mais aussi de tout lien. Il n'y avait eu aucune négociation de la part du spectre dans sa tête, ni aucun commentaire lorsqu'il sortit du bureau. Pourtant, Karil pouvait en être sûr : le spectre était là, quelque part dans sa psyché, quelque part dans son crâne, prêt à surgir d'un spasme, pour lui nouer la langue ou lui coincer la trachée.

Cependant, comme beaucoup de choses à présent, Karil n'en avait que faire. Il n'était plus un gamin des rues, plus un fuyard, plus un casse-cou. Il s'était libéré de tout cela, délivré de toutes ces chaînes qui pesaient sur son esprit depuis qu'il était né. Oui, il était enfin libéré, délivré.

Dans sa mémoire, il décelait une superposition de toutes ces vies qu'il avait vécu selon d'autres choix - non, selon ses choix. Il avait vécu selon ses choix.

Après tout, n'était-il pas Karil Dasmof ?



FIN DE CE CHAPITRE !

Xp obtenus (après la pause xp du 6.12.2020) : 114 xp + 23 de fin de scénario, ce qui t'amène à 200 xp au total.


Dépense(s) possible(s) : Au choix du joueur, et applicable instantanément dans La Cabane


Suite du RP : Très bientôt
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Tu peux passer rang 2, cher thanatomancien.

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<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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