[Karil Dasmof] Libéré, délivré

L’Empereur Karl Franz siège à Altdorf, capitale impériale depuis. Altdorf est un carrefour du savoir et son université est l’institution académique la plus respectée de tout l’Empire. Là, les seigneurs et les princes de nombreux pays viennent s’asseoir aux pieds des plus grands penseurs du Vieux Monde. Altdorf est aussi le centre du savoir magique et ses huit collèges de magie sont fort justement réputés bien au-delà du Vieux Monde. Altdorf est une ville affairée, avec un nombre important d’étrangers, de commerçants et d’aventuriers. La cour impériale elle-même engendre une activité économique florissante, qui attire toutes sortes de gens.

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[MJ] Le Grand Duc
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[Karil Dasmof] Libéré, délivré

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"Le temps fait changer, mûrir, oublier et mourir."

Une fine pellicule blanche recouvrait les toits d'Altdorf gommant pour un temps les imperfections et les inégalités que la cité offrait à ses habitants. Altdorf capitale d'un Empire fatigué, tour à tour une amante douce et plantureuse, une machine à broyer la masse laborieuse ou la promesse d'un lendemain meilleurs. La ville aux mille et un visage, nombreux sont ceux à tenter de vivre dans sa lumière non loin des puissants bien que la plupart finissent dans l'anonymat, le nez dans la fange d'une ruelle sombre et tortueuse. Alors nous pourrions piocher au hasard un individu lambda, un nombre tout au plus, dans cette foule qui presse en contre-bas mais j'imagine que le visiteur ne soit guère intéressé par ce choix lui qui cherche à fuir son quotidien par la lecture de ces lignes. Alors zoomons .... encore .... un peu plus à l'Est du Reik... là vous le voyez ? Non pas le temple, ni le crématorium, juste à côté dans le Moorwies District... oui c'est ça le colosse de pierres noires, le Collège d'Améthyste. J’aperçois certains d'entre vous qui portent la main à leurs lèvres afin de dissimuler un hoquet de stupeur ou un sourire gêné mais c'est bien là que réside notre jeune héros, Karil Dasmof. Oui je sais, je sais que ce n'est guère vendeur à première vu mais je me permets d’insister quelque peu afin que nous parcourions un bout de chemin en sa compagnie qui risque bien de vous surprendre.


************
L'aube se levait, du moins la réflexion se trouvait être le fruit d'une intuition plus que d'une absolue certitude à l'égard de la cellule sans fenêtre qui se situait dans les tréfonds du sinistre bâtiment. Le froid lui était bien présent, la température avait drastiquement chuté et ce n'est pas la maigre couverture dans laquelle se pelotonnait le jeune apprenti qui le protégeait du cruel mordant. Pouvait-il espérer de quoi se réchauffer auprès d'Anton Gasther, l'intendant du Collège qui visiblement sortait chaque sou de sa propre poche, les négociations s'annonçaient d'ors et déjà animées. Au moins point de flemmardise, par habitude il alluma la chandelle qui reposait sur la table de nuit à côté de son lit et frissonna quand ces pieds nus vinrent se poser sur la pierre froide. La faible lumière peinait à repousser les ténèbres des quelques mètres carrés qui composaient son existence. Point de fioritures pour les élèves d'Améthyste, tous étaient logés à la même ancienne ou presque selon leur maître respectif et Dame Anna Freidberg passait pour être l'un des plus sévères. D'ailleurs n'avait-elle pas arrêté d'enseigner depuis fort longtemps avant l'arrivée de Karil ? Le seul fait qu'elle le choisisse comme élève avait causé nombre de murmures et chuchotements dans les couloirs du Collège perturbant ainsi le sacro-saint silence des lieux pour quelques jours.

Soigneusement pliée sur la petite commode attendait sa chasuble de tissu rêche d'un mauve maintenant passé qu'il enfila avec un certain empressement après s'être livré à quelques ablutions à l'aide du broc d'eau et de la bassine qui attendait dans un recoin de la pièce. Dans trois jours si les calculs s'avéraient être exactes cela ferait deux ans qu'il s'était faufilé entre les lourdes portes entrebâillées de la cathédrale à la sinistre réputation pour ne plus revoir, ne serait-ce qu'une seule fois, le monde extérieur si ce n'est pas les vitraux colorés ou le cloître intérieur, carré de verdure magnifiquement entretenu. Pourtant aucun prisonnier en ce lieu, chaque personne entrantes peut ressortir à loisir mais pour les futurs postulants cela signifie le premier échec à très longue liste d'épreuves pour la plupart d'ordre psychologique durant les premières années. La volonté est la première arme de ceux qui manipule Shyush, le vent pourpre, le vent de la mort, le plus mystérieux et dangereux de tous. Une volonté forgée au quotidien afin que chaque leçon soit marquée au fer rouge, la moindre petite chose pouvait s'avérer être un test pour les élèves, autant dire que le plupart ne franchiraient jamais le premier palier et resteraient de simples aides au service des Magisters. Pour les autres c'était juste le début d'une très longue route.

Route qu'avait choisi Karil, le jeune homme la parcourait non sans difficulté, tel un funambule sur son fil toujours proche de la chute sans pour le moment commettre le faux pas fatal. Les cloches se mirent à sonner à l'unissons répercutant leurs octaves dans l'immense structure qui n'allait pas tarder à reprendre un semblant de vie. Le petit déjeuner n'allait pas tarder à être servi pour ceux qui souhaitaient avoir de quoi se sustenter pour la matinée. En quelques gestes précis le jeune homme termina de faire son lit, jeta un dernier coup d’œil à sa cellule afin de s'assurer qu'elle soit au goût de Dame Freidberg en cas d'inspection chose rarissime mais terrifiante avant d'emprunter une série d'escaliers et de couloirs tous plus vides et interminables les uns que les autres, cause d'une mystérieuse question à laquelle peu avait la réponse où menaient-ils ? Un agencement sans queue ni tête, l'architecture d'un fou impossible à cartographier, le lieu était baigné de magie qui rendait toute logique nulle et non avenue. Quelques imprudents tentaient parfois leur chance, un véritable défi lancés entre apprentis que de trouver telle ou telle salle ou d'explorer une partie encore inconnue pour eux, la plupart réapparaissaient au bout de quelques jours peu enclins à partager leur expérience.


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En quelques minutes la surface fut atteinte, il longea le cloître dont les galeries étaient baignées d'une douce et réconfortante lumière qui commençait tout juste à poindre d'un ciel sans nuage annonçant une belle journée. Une fragrance florale flottait dans l'air malgré la saison, les massifs libéraient leurs effluves et arboraient de vives couleurs contrastant violemment avec l'austérité de l'ensemble. Le curieux qui s'arrêtait pouvait parfois être le témoin d'un bien étrange phénomène. Un bourgeon se former à l'aube, une fleur s'épanouir au soleil de midi et se dessécher la nuit venue, le vent de la mort mais également du temps qui passe soufflait de façon chaotique en ces murs, frappant de ses caprices sur le novice inattentif. Un rappelle constant que toute chose est éphémère en ce monde et voué à l'entropie.


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Un gargouillis sonore conséquence de sa faim grandissante se fit entendre alors qu'il franchissait la salle de réfectoire réservée aux élèves. Une haute salle voûtée de pierres apparente dans laquelle le moindre son venait se répercuter en échos mal venus. Une agréable chaleur accueillait l'affamé, diffusée par deux âtres où glougloutait des marmites au contenu divers plus ou moins sympathique pour les palais sensibles. Des armoires renfermaient le nécessaire laissant libre à chacun de se servir avant de s'installer sur l'une des tables en bois qui avait certainement été les témoins de nombreux drames qu'une jeunesse à l'éducation sans nulle autre semblable supportait avec peine.

A l'heure actuelle une seule autre personne partageait l'endroit, Emelyne, Emelyne tout court on oubliait son som et son statut social en franchissant les portes du collège. Une jeune fille de l'âge de Karil arrivée peu après lui, au charme qui commençait à fleurir et d'un naturel discret mais avenante une fois mise en confiance ce qui n'était pas forcément chose facile. Elle leva sur lui ses étonnants yeux mauves où dansaient parfois des notes plus foncées avant de légèrement sourire au jeune homme puis de retourner à son bol de soupe.

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Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Karil Dasmof
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Karil se réveilla difficilement, comme tous les jours depuis qu’il avait rejoint le Collège.

Cette chambre, cela faisait désormais plusieurs mois qu’il la connaissait et y résidait et elle correspondait à tout point à son ancien lieu de couchage à quelques exceptions, importantes s’il en était.

Elle était bien plus fraiche, en raison de son emplacement proche des caves du collège. Ça et la couverture minuscule et extrêmement fine qui le protégeait la nuit. Le jeune apprenti n’était cependant pas assez impertinent pour aller demander une nouvelle couverture à l’intendant du collège, non seulement car il savait que cela prendrait énormément de temps pour un résultat plus qu’incertain et surtout, car il était responsable de sa situation actuelle.

Alors qu’il se levait, à son habitude afin de faire ses ablutions matinales, il ne put que réfléchir à ce qui lui était arrivé. Et la raison pour laquelle il était dans cette chambre.

Peu après son arrivée, il se fit remarquer bien malgré lui. Sa tutrice avait cessé tout enseignement jusqu’à présent et seule l’arrivée de Karil lui fit reprendre cette voie abandonnée. Cela avait bien entendu occasionné plusieurs rumeurs notamment concernant les capacités du pupille de Dame Anna Freidber. Après tout dans l’inconscient collectif, il fallait forcément un être sortant de l’ordinaire (du moins, l’ordinaire des mages de la mort) pour parvenir à faire sortir cette Magister de sa retraite.

Dire que l’acclimatation de Karil fut compliquée est un euphémisme. Alors qu’il n’était habitué qu’aux courses poursuites, à vivre au jour le jour, se reposant parfois avec uniquement sa pèlerine dans la rue pour le protéger de la pluie, voilà qu’il bénéficiait d’une chambre individuelle, de repas pris en commun avec d’autres membres et surtout, de règles à respecter et de devoirs à réaliser. Et son indifférence à ceci lui causa quelques soucis.
Notamment sur la question primordiale de faire son lit. Il avait été averti à plusieurs reprises de devoir replier convenablement la couverture, on le lui avait expliqué, montré. Mais il n’en voyait pas l’intérêt.

La première fois où, suite à une inspection, il s’avéra que son lit n’était pas en ordre, il se fit réprimander sévèrement par sa tutrice. Bien que ne comprenant toujours pas l’intérêt, il décida de le faire... pendant une période seulement.

La seconde fois, sa désobéissance le conduisit dans la chambre où il résidait désormais. La chambre était humide et fraiche. Il se rendit alors compte que s’il voulait vivre, il fallait en respecter les règles, même celles qui lui semblaient absurdes, incohérentes, voire même inutiles. Il faut dire que Karil avait l’intuition que la prochaine réprimande verrait au mieux le retrait de sa couverture. Et qu’il ne souhaitait pas connaître la pire possibilité.


Mais il y avait cependant un avantage à sa situation, il était isolé des chambres de ses autres compagnons du Collège, ce qui convenait parfaitement à sa personnalité relativement solitaire, forgée au cours de sa vie.

En marmonnant, tandis qu’il se débarbouillait, il entendit le brouhaha qui commença à prendre place dans son crâne et au même instant, il vit un jeune homme traverser le broc d’eau qu’il utilisait. Karil ne savait pas quelle était l’influence du Collège sur les esprits, mais ils semblaient attirés par ce dernier. Car il avait l’impression de voir chaque jour, un esprit différent dans sa chambre.

Il parvenait à reconnaître les différentes voix. La plupart étaient terrifiés, sans doute un reste de leur vivant envers ce macabre édifice. Mais celle qu’il entendait le plus depuis son arrivée au collège était l’esprit d’un homme nommé Arlin. Il avait sans cesse quelque chose à dire et la même vulgarité que Karil avant son arrivée. L’apprenti ne se souvenait pas quel était le moment exact où il avait fait partie de son esprit, mais le fait est qu’il était désormais présent et ne semblait pas vouloir disparaître.

Alors que Karil s’habillait, il se demandait encore pourquoi il voyait certains morts, voire en entendaient permanence dans son esprit. Pourquoi Arlin et les autres considéraient-ils son esprit comme une simple maison ? Est-ce que cela avait un lien avec le vent de la Mort ?
Il en profita également pour faire son lit, comme rappelé plusieurs fois. Il préférait éviter de se faire remarquer encore une fois.
Enfin, il pouvait se poser autant de questions qu’il le désirait, rien ne disait qu’il aurait la réponse un jour.
Il se hâta de mettre son vêtement, signe qu’il faisait partie du collège, avec son mauve distinctif et se mit en route vers le réfectoire.


Il arrivait encore parfois à Karil d’hésiter entre les directions qui s’offraient à lui, le collège n’étant qu’un vaste labyrinthe que les apprentis se donnaient parfois comme défi à explorer. Défi qui n’intéressait pas réellement Karil. Depuis qu’il n’avait plus à fuir, et ce depuis deux ans, il avait réfréné son désir de fureter un peu partout afin de trouver, à l’époque un abri ou une opportunité.

Il passa cependant à côté du jardin du collège, en passant à travers les cloîtres. Il avait été surpris au début, de constater la présence de plantes et de fleurs dans cet endroit qui utilisait le vent Pourpre. Mais au fur et à mesure de sa présence, Karil comprit que ce jardin était présent pour rappeler que bien que la mort succédait à la vie. Et ce, même si le jardin obéissait aux règles de Shyish, connaissant une vie accélérée, une vie entière pour la fleur, pouvait se dérouler en une simple journée. Cela était curieux et presque reposant pour le jeune mage.

Il ne put cependant s’empêcher, en passant, de penser à ses quelques camarades d’infortune qu’il avait connus à l’époque et qui s’étaient rendu plusieurs services. En deux ans, plusieurs choses avaient pu se produire. Ils avaient pu se noyer dans le Reik, être pendus après un larcin commis. Ou encore en vie. En tâtant sa cape, il se rappela que c’était grâce à eux qu’il les avait obtenus, peut-être qu’ils lui avaient sauvé la vie à l’époque. Il ne se souvenait que d’un nom, qu’il n’avait jamais évoqué lors de son rapport et d’un visage ancien. Mark. Un jeune homme relativement petit, avec une chevelure de feu très courte. Des yeux bleus perçants et dont le visage était empli de taches de rousseur. Il était accompagné de deux personnes, mais dont il ne se rappelait ni le visage ni le nom, malgré les coups dans lesquels ils avaient été fourrés tous ensemble.

Cependant, il n’avait pas le temps de s’attarder sur le passé et il se dépêcha vers le réfectoire et, hasard du destin, son ventre s’exprima au moment où il ouvrit les portes du réfectoire.


Les fumets des divers plats venaient à ses narines. De la soupe chaude était dans les marmites, du pain et du beurre frais attendaient sur les tables, différents fruits et des œufs qui les côtoyaient. En boisson, de l’eau et du lait étaient les seuls autorisés à être sur la table. En s’approchant avec son assiette de la marmite de soupe, il s’en servit une louche dans laquelle flottaient notamment quelques morceaux de légumes. Ce faisant, il remarqua que la seule autre personne attablée était Emelyne.

Emelyne, l’apprentie du Magister Franz Eimheyr. Le magister qui avait accueilli Karil lors de son arrivée imprévue au collège et qui l’a interrogé. Et sans savoir pourquoi, Karil lui avait tout raconté. Par lassitude de sa vie, par choix ? Il n’en savait rien lui-même encore aujourd’hui, mais c’est grâce à lui qu’il a obtenu une place en ce lieu. Le jeune apprenti lui en était donc un minimum reconnaissant.

Alors qu’il en était là dans ses réflexions, la jeune mage le remarqua et lui fit un sourire avant de se replonger vers son repas, auquel Karil répondit.
Ce simple échange de regard, magnétisa, comme souvent l’apprenti. Les yeux d’Emelyne avaient cet effet sur lui. Il faut dire que cette dernière avait une particularité. Ses yeux mauves semblaient parfois abriter une sorte de fumée pourpre. Selon certains murmures, ce serait Shyish qui serait présent dans ses yeux et se déplacerait, d’une façon envoutante. Que cela soit vrai ou non, il était en tout cas exact de mentionner que le regard d’Emelyne était accrocheur et hypnotique.

Il fut tenté pendant quelques secondes de rejoindre Emelyne à sa table, afin qu’ils discutent. Mais il savait également que la jeune fille était suffisamment discrète pour ne pas vouloir se faire remarquer et que la réputation de Karil pouvait plus lui compliquer la vie qu’autre chose, au sein du collège. Il risquait de lui causer plus de torts qu’autre chose. Sans compter qu’il n’avait rien de particulier à lui dire réellement et que le fait de parler lors du repas était peut-être sanctionné comme le fait de ne pas faire son lit.

Non, Karil ne voulait pas risquer ce genre de chose.

Il s’installa alors à une table et commença à manger tout en s’efforçant d’ignorer la voix d’Arlin lui indiquant de rejoindre son amie. Il ne savait pas quelles seraient ses activités du jour, mais il lui faudrait être en forme pour y faire face et il fallait pour cela commencer par un repas.
Karil Dasmof, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

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Les premières cuillères de soupe réchauffèrent le corps encore un peu engourdi du jeune homme, le bouillon agrémenté de légumes et de morceaux de lard avait non seulement bon goût mais teindrait suffisamment au corps pour affronter une partie de la journée. Aucun bruit ne vint troubler le silence quasiment religieux des lieux qui ce n'est le souffle afin des deux jeunes gens afin de refroidir leurs bouches, autant dire que quand Arlin vint hurler aux oreilles de Karil ce dernier sursauta presque de surprise malgré l'habitude.

"HOOOOOOOOO HEEEEEEEEEEEE tu m'entends ou bien !?!

Haaa bin ouais j'crois bien que cette fois tu captes la ligne ... j'ai bien cru que j''t'avais perdu cette fois. Tu sais quoi j'crois bien que la vioque t'as fait un machin truc trop bizarre, j'ai de plus en plus de mal à m'faire entendre. Alors pas que j'taime bien enfin j'veux dire que toi et moi c'est un peu comme un clebs et son maître. On s'attache à force mais si on l'perd c'est pas bin grave, on en r'trouve un autre."


Difficile de faire abstraction du volubile Arlin et si quatre-vingts dix pour cent des ses dires consistaient à être grossier ou provocant, les dix autres s'avéraient parfois intéressant. La magister Freidberg alias la vioque pour Arlin avait bien pratiqué un "rituel" quelques mois auparavant afin de permettre à Karil de ne pas devenir totalement fou au sein du Collège où les voix étaient si nombreuses qu'elles menaçaient de faire exploser l'esprit du jeune homme. L'opération était une réussite malgré la douleur qui en avait résulté durant plusieurs jours, un sceau marquait maintenant le jeune homme à la base de son dos et ces encombrants interlocuteurs avaient quasiment disparu.

"Tu sais j'tai dis que je pouvais la piffer cette vieille pomme toute ridée, enfin vu la tronche des autres j'me demande bien si on peut faire les difficiles. Sérieux on pourrait s'casser d'ici et vivre la grande vie, j'me demande toujours c'que tu espères mon gars ?

A moins que ça soit la ptiote là bas ? Elle est pas vilaine, joli pti lot. Elle doit être tout mimi quand elle gémit .... T'as pas envie de tremper le biscuit ?
Ha bin mate moi ça comme tu la regardes maintenant et tu rougis en plus !!"


Jet de volonté : (INT+END)/2 : 19 Échec

En effet toute la volonté du monde n'aurait pu éviter que les propos salaces de l'homme ne laisse totalement indifférent son interlocuteur. Un rouge pivoine colora ses joues, il se brûla la langue avec la bouchée suivante et la cuillère tomba ses genoux cause d'une tâche visible sur sa tunique.

"Mais quel nigaud tu fais mon ami. Honnêtement tu aurais plus vite fait de t'jeter dans le Reik mais avec un peu de chance elle est comme ces Shalléennes dont le pti coeur bat pour les malheureux."

Un rire gras résonna avant que celui-ci ne soit troublé par une voix beaucoup plus douce dans laquelle on percevait le questionnement.

"Karil ?"
"Ho merde, saisis ta chance mon gars ! Regarde elle s'inquiète, joue au petit chien battu, elles adorent ça."
"Tu ... tu va bien ?"
"C'est dans la poche, t'peux ramener le poisson, j' prépare l'assiette."
"Karil tu m'entends ?"

Curieuse de l'incident Emelyn s'était rapprochée de la place occupé par le duo, elle se tenait toute droite, les mains croisées dans le dos ne sachant que faire mais visiblement soucieuse de l'état de son camarade qui semblait être maintenant victime d'un certain mutisme.
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

Bon sang.

Arlin avait réussi a surprendre le jeune mage avec ce qui lui semblait être un cri à quelques centimètre de ses oreilles. Il avait beau le connaître, il n'était pas forcément habitué à ce genre de "surprises". Et Arlin semblait très doué pour s'exprimer au moment où il pouvait surprendre Karil.

Mais cela, c'était quand il l'entendait en permanence, avant le rituel qu'avait réalisé la magister Freidberg sur lui. Selon ses dires, ce rituel avait pour but de le protéger. Etant bien plus sensible que les autres résidents du Collège aux esprits et à leurs communications, il aurait pu devenir fou.

Les quelques jours avant le rituel furent particulièrement complexes à vivre pour le jeune apprenti. Il avait chaque jour l'impression d'être de moins en moins lui-même, de se dissoudre tel le sel jeté dans de l'eau, avant que son esprit ne soit plus qu'une poussière dans son être, perdue parmi tous ceux du collège et qu'il entendait. Il ne parvenait même plus à dormir durant cette période. Son regard devint absent et sa peau déja pâle fit ressortir davantage les cernes noires causées par les murmures incessants. Il ne pouvait même plus distinguer les voix qu'il considérait habituelles.

Arlin, notamment, était devenu complètement muet durant cette période. Et malgré sa grossièreté, Karil trouvait parfois en sa présence une sorte de présence rassurante.

Il ne se souvenait pas réellement du rituel, simplement de Dame Freidberg qui entonna quelques paroles sur son apprenti, presque amorphe. Et d'un coup, le brouhaha qui devint un silence absolu, assourdissant. Il ne parvenait même plus à entendre ceux qu'il considérait comme ses voix habituelles. Et ce fut ce silence qui l'empêcha ensuite de se reposer, habitué qu'il était à des présences, il avait l'horrible sensation d'être vide. Et ce fut encore une fois Arlin qui parvint à se manifester en premier dans la tête du garçon, avec un hurlement qui vrilla le crâne de Karil qui était totalement décontenancé, cherchant à savoir d'où venait celui qui lui parlait.

Et la période de mutisme imposée à Arlin rendit sa première conversation particulièrement imagée et vulgaire. Il semblait presque heureux de se savoir entendu, et Karil fut satisfait d'entendre à nouveau des voix, dont un qui lui était connue.

Au fur et à mesure que le temps passait, des voix revenaient en lui, certaines connues, d'autres nouvelles mais jamais en surnombre, jamais au point d'étouffer son esprit et Arlin parmi ces voix, semblait toujours prendre un malin plaisir à s'exprimer et, si possible, à se moquer de Karil.

Tandis qu'il mangeait sa soupe, il répondit mentalement à celui qui l'avait interrompu

"Arlin, tu n'es pas obligé de hurler comme cela ! Et bon, tu sais très bien que ce qu'a fait Dame Freidberg était nécessaire. Tu aurais préféré ne plus jamais te faire entendre ? Toi ? Celui qui adore se faire remarquer ? J'en doute sérieusement.

Certes, cela a eu des impacts sur ta capacité à communiquer avec moi mais tu y parviens toujours. Et si tu pouvais m'éviter la crise cardiaque avec tes interventions, ça m'arrangerait énormément."


La comparaison d'Arlin troubla cependant le jeune homme. Un chien et son maître ? Etait-ce comme cela qu'ils se voyaient ?

"Voyons Arlin. Tu m'insupportes à plusieurs moments mais de là à dire que je ne t'apprécie pas ? Tu penses sincèrement que je discuterais avec toi si je ne t'appréciais pas un minimum ? Tu es celui qui a percé le silence dans lequel jétais plongé suite au rituel et, si tu te souviens j'étais un minimum heureux, même si c'était pour t'entendre jurer comme un charretier pendant plusieurs minutes d'affilée, d'enfin entendre quelqu'un d'autre."

Et cela Karil le pensait réellement, Arlin avait beau être particulièrement agaçant quand l'envie lui en prenait, il pouvait aussi être suffisamment sympathique pour que l'on discute avec lui, à condition que les grossièretés ne soient pas un frein pour son vis-à-vis, ce qui par chance, ne dérangeait pas le jeune mage.


"Et concernant ton "vivre la grande vie" ? Tu crois sincèrement qu'une personne capable de voir et d'entendre les morts serait bien accueilli ? Je te rappelle que je vivais à la rue auparavant, incapable de savoir si j'allais pouvoir manger, dormir ou simplement me réveiller le lendemain. Ici, ce n'est pas le cas, il fait chaud, il y a de quoi manger et j'apprends des choses. Donc non, Arlin, je ne partirais pas d'ici, pour revenir à ce que je connaissais."


Mais cela, c'était avant la suite du discours d'Arlin concernant Emelyne.

L'esprit s'interrogeait visiblement sur la jeune fille, en exprimant des propos que Karil voulait ignorer, ne pas entendre, mais auxquels il ne pouvait échapper. Le plus douloureux pour Karil était qu'Arlin avait raison sur un point. Emelynne était belle. Et que l'esprit évoque à voix haute ce point précis le rendait plus compliqué à refouler pour Karil. Ce dernier commença alors à rétorquer, avec sa familiarité qui ne l'avait jamais quitté mais qu'il s'efforçait d'atténuer.

"Mais fermes-là Arlin ! Arrêtes d'imaginer ces choses la concernant, bordel. Je t'apprécie mais tu vas trop loin sur ce sujet qui ne te concerne pas.

Alors qu'il répondait de façon virulente à Arlin, le jeune homme sentit une chaleur l'envahir au niveau du visage. Les remarques d'Arlin semblaient avoir atteint un point sensible chez le jeune homme qui rougit, ce qui était particulièrement visible vu le teint de sa peau.

"ET MERDE ! TU VOIS CE QUE TU AS FAIT AVEC TES CONNERIES ?"

Tellement occupé à râler sur l'envahissant Arlin, Karil engloutit immédiatement une nouvelle cuillère de soupe que, malheureusement, il avait oublié de refroidir. A la chaleur de son visage se mêlait maintenant la douloureuse brûlure de la soupe trop chaude. Il lâcha sa cuillère qui tomba, comme par hasard sur sa tunique, occasionnant une tâche visible de soupe. Avalant sa bouchée à toute vitesse, sentant le feu liquide à travers sa gorge, il se mit à tousser.

Ce fut seulement à ce moment qu'il entendit qu"on l'appelait et il la vit, Emelyne, qui s'était rapprochée de lui, visiblement inquiète et dans les tréfonds de son esprit, il entendit un rire.

"Et ça t'amuses en plus ? Crois-moi Arlin, tu vas me le payer. se jura-t-il. Même s'il n'avait cependant aucune idée pour faire payer l'esprit bavard.

Toussant, son visage avec une teinte rouge plus que visible, sa tunique désormais tâchée, les remarques d'Arlin qui tournaient dans son esprit et surtout Emelyne qui était venu le voir. Ah, elle commençait bien la journée.

Il releva la tête et fixa par inadvertance les yeux de la jeune fille dans lesquels il se perdit. Un peu décontenancé, il se força à s'arracher à cet abîme dans lequel il se plongeait volontiers et il entendit encore une fois une remarque d'Arlin, auquel il ne prêta aucune attention.

Avec une voix un peu étranglée, il rassura la jeune fille.

"Tout va bien Emelyne, je me suis juste brûlé avec le repas. j'aurais du faire plus attention. Je suis désolé de t'avoir dérangé."


Au point où en était Karil, autant tenter d'entamer la discussion, après tout, ça ne pouvait pas empirer ?

Il lui fit alors un sourire, avant de lui répondre.

"Et toi Emelyne, comment vas-tu ? Oh et installes-toi, tu ne vas quand même pas rester debout."


Karil attendit la réponse de sa consoeur, prêt à lui faire une place ou la suivre si elle désirait plutôt retourner à sa table et qu'elle l'invitait à le suivre.
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

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La jeune fille hocha la tête à la proposition de Karil avant de s’asseoir en face de lui non sans avoir ramener le fond de son bol de soupe dans laquelle sa cuillère se posa laissant un silence gênant planer entre les deux jeunes gens le temps qu'elle se décide à prendre la parole.

"Putain mais elle va cracher sa pastille oui ou non ?!?"

Il fallait pas s'attendre à ce qu'Arlin se taise bien longtemps d'ailleurs au fil des semaines le mage avait pu apprendre un certain nombre de choses sur son encombrant compagnon. Un Tilléen d'origine à l'accent à couper au couteau, né dans la cité des Sirènes, Tobaro la tourmentée. Issu d'une petite famille d'artisan sans le sou il avait fait ses armes autant dans la rue que dans les souterrains de la ville avant de rejoindre la guilde des profondeurs, attiré par le promesse de trésors anciens et d'aventures comme la grande majorité de ceux qui composaient ce groupe d'après les propres dires de l'homme. Puis il avait été contraint de "prendre congé" pour rejoindre Sartosa et ainsi gagner sa place au sein d'un équipage de mercenaires qui se louait au plus offrant. La suite n'était qu'une succession d'aventures toutes plus dangereuses que les autres qui se finissaient toutes de la même manière, une beuverie pour fêter la victoire avec une femme dans chaque bras. Alors que faisait-il dans les égouts d' Altdorf ? La chose demeurait mystérieuse, la promesse d'un boulot grassement payé qui avait commencé à Marienburg l'indépendante.

"Et bin on est pas sorti du sable avec vous deux. Vous attendez le déluge ?"

"Je ... je vais bien merci."

Réponse guère convaincante ne laissant dupe personne. De nouveau le silence, le regard de la jeune femme se pose sur la porte avant de continuer.

"J'ai ... j'ai peur d'échouer, enfin je ne sais jamais ce que l'on attend de moi ou ce que je dois faire. C'est très compliqué même si je sais que cela fonctionne ainsi et ça fait quatre jours que j'ai pas de nouvelles de Maître Eimheyr, je saismême pas si il est présent au Collège."


"Hoooo ça me rappelle quelqu'un ... mais qui ? Mais toi bien-sur !! Vous êtes vraiment fait pour vous entendre."

En effet l'enseignement des Magisters d'Améthyste était quelque peu particulier pour les novices, si chaque enseignant possédait ses méthodes certaines restaient commune à tous et notamment celle qui consistait à laisser leurs apprentis des jours entiers sans aucune directives. Une liberté que beaucoup auraient pu apprécier si cela n'était par une leçon qu'il fallait prendre très au sérieux, cette grande latitude causait nombre d'échecs et maints élèves resteraient apprentis après avoir échouer. A eux de comprendre, à eux de se prendre en main, à eux de progresser, si vous n'étiez pas capable en tant qu'individus de faire la différence vous ne méritiez pas de poursuivre sur la voie de Shyish.

"Tu comprends ce que je veux dire Karil ?"


"Pour sûr qu'il comprend, il glandouille toute la journée, d'ailleurs on pourrait aller à la pêche ? Je t'ai déjà raconté cette fois où nous avons croisé la route d'un Krakens, cet enfant de putain faisait la taille d'un galion !!"

"Tu va faire quoi aujourd’hui ?"

"LA PÊCHE !! Bordel je pourrai baiser les pieds de Mannan pour prendre le soleil une canne dans la main et une bibine dans l'autre."
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Karil Dasmof
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

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Que la jeune fille accepte la proposition de Karil lui fit particulièrement plaisir, d'autant plus qu'aucune remarque d'Arlin ne vienne ponctuer sa décision.

Un silence s'installa entre eux, comme si Emelyne ne savait pas comment engager la discussion. Afin de la mettre plus à l'aise, Karil lui fit un sourire aimable.

Etait-ce cela ou simplement qu'elle avait pris son courage pour répondre mais elle put alors engager la conversation

"Elle va bien. C'est bateau, votre truc. Et c'est l'avis d'un mec qui en a connu des rafiots" résonna dans le crâne de l'apprenti, suivi d'un gros rire.

Bien évidemment, il fallait qu'Arlin balance ce qu'il considérait comme ses blagues.

Mais lorsqu'Emelyne lui avoua sa crainte, elle fit retentir quelque chose dans les tréfonds de l'être de son compagnon.

Echouer.

Ce terme, cette idée, cette crainte, il l'avait enfoui au plus profond de lui, tentant même d'oublier cette possibilité. Mais malgré ses efforts, il savait également qu'il risquait d'échouer, pas uniquement à cause de son manque d'expérience dans son domaine, mais à cause de tout ce qui faisait la spécificité des Améthystes dans leur enseignement.

L'indépendance des apprentis dans leurs études étaient visiblement l'un des piliers de l'apprentissage du Collège de la Mort et cela était même unique, selon certaines rumeurs.

Alors certes, les apprentis étaient soumis à l'autorité d'un Magister qui leur donnaient des tâches à faire. Mais le plus souvent, ils les laissaient en libre vadrouille, afin qu'ils se trouvent eux-mêmes des tâches à faire.

Cela avait l'avantage de faire un premier tri, afin de savoir qui en profitait pour s'entraîner, s'améliorer, se cultiver ou aider le collège et ceux qui profitaient de ces occasions pour paresser. Autant dire que Karil, à ses débuts, eut du mal à s'acclimater à cette règle particulière et même s'il regardait de temps en temps certains ouvrages, il préférait paresser dans son lit.

A la réflexion, c'était peut-être aussi pour ça qu'il fut réaffecté dans sa chambre actuelle, bien plus froide.

Mais il comprenait Emelyne. Etre livré à soi-même et sans être guidé, même si cela faisait partie de leur apprentissage pouvait être particulièrement éprouvant. Ne pas savoir si le Magister s'occupant de son apprentissage était présent ou non au sein de l'édifice, ni ce qu'ils avaient à faire. avait occasionné envers des générations d'apprentis des échecs retentissants, les condamnant à une stagnation dans l'Ordre.

Emelyne avait les capacités d'y parvenir, mais Karil se doutait que si elle se laissait envahir pour le doute, elle risquait encore plus d'échouer.

La regardant dans les yeux, baissant la voix, il tenta de la rassurer comme il pouvait.

"Emelyne, je te comprends parfaitement. J'ai moi-même peur d'échouer et je n'ai pas eu de nouvelles de Dame Freidberg depuis deux jours."

Il laissa un petit silence s'installer avant de reprendre, un ton un peu plus fort.

"Mais tu peux y arriver, tu n'as aucune raison d'en douter. Tu as les capacités et tu t'es moins fais remarquer que moi donc tu as toutes tes chances.

Quand à ce qu'il voulait faire de sa journée, il n'en avait à ce moment précis qu'une vague idée, concernant son apprentissage. Mais c'était peut-être l'occasion pour passer un peu plus de temps avec Emelyne.

"Et concernant la suite de la journée, je n'ai pas vraiment choisi. J'hésite entre aller réviser dans l'une des bibliothèques dédiées aux apprentis ou m'entraîner à lancer certains des sorts que m'a appris ma Magister. Voire alterner entre la théorie et de la mise en pratique ? De toute façon, sans aucune directive, il faut bien s'occuper comme on peut.

Il se laissa un petit temps de réflexion avant de reprendre.

"Quoique, vu que tu as l'air de douter, pourquoi on ne s'entraînerait pas ensemble ? Ca pourrait également réduire le risque si, durant la pratique, on perd le contrôle de notre magie. Ca permettrait également de s'entraîner à la dissipation mais dans ce dernier cas, je préférerais réviser un peu avant de passer à la pratique.

A moins que tu préfères faire autre chose ?


Il attendit la réponse d'Emelyne, curieux de sa réponse et la regardant avec gentillesse.
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Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Le silence dura une poignée de minutes, la jeune fille semblait plonger dans un abyme de perplexité concernant les propos de Karyl bien que ce dernier ait tenté avec une certaine gentillesse de faire taire les doutes de celle-ci. Elle finit par hocher la tête de façon énergique en affichant un mince sourire avant de reprendre avec un peu plus d'entrain.

"Oui tu as certainement raison et toi aussi tu as toutes tes chances, nous avons toutes nos chances. Je suis désolée je ne voulais pas t'embêter avec mes soucis, merci à toi !"

"C'est trop chouuuuuuuuu .... Trouve toi une femme sérieusement une vraie qui a de la bouteille, elle est mignonne mais bécasse... surtout bécasse si tu veux mon avis. Que cette journée s'annonce longue."

"Commençons pas la bibliothèque je devais justement emprunter un ouvrage de botanique, Maître Eimheyr m'a encouragé à étudier cette discipline qui pour lui peut s'avérer utile en de nombreuses circonstances. Savais-tu par exemple qu'une infusion d'écorce-de-lune pouvait nous redonner un regain d'énergie pour la manipulation du vent ? Et toi tu étudies quelles matières, tellement de sujets me paraissent intéressant. Que j'ai hâte de pouvoir voyager pour découvrir tout ça !"

Visiblement l'idée de passer la journée avec un "confrère" avait chassé la mélancolie de la jeune femme qui paraissait habiter d'une nouvelle énergie communicative. Elle termina rapidement son petit déjeuner avant de débarrasser et nettoyer le lieu comme il était demandé à chaque apprenti de le faire laissant ainsi le lieu dans l'état de propreté dans lequel il l'avait trouvé c'est à dire immaculé ou presque.

Les deux jeunes gens finirent par délaisser le réfectoire, traversant de nombreux couloirs où le bruit de leurs pas furent troubler par quelques plaintes et autres gémissements funestes. Si cette étrangeté effrayait les nouveaux arrivants ce n'était déjà plus le cas des deux élèves, les morts avaient la fâcheuse manie d'être bien présent en ce lieu que la très grande majorité des mortels jugeraient trop morbide pour ne serait-ce passer là même qu'une seule nuit.

Autre chose vint troubler leur avancée, une toute petite question qu’Émeline gardait sur le bout de la langue depuis maintenant quelques minutes sans pour autant oser la formuler avant que sa curiosité ne soit trop grande pour faire autrement.

"Que penses-tu de Dame Freidberg ?"
Regard en coin avant de balayer les alentours puis d'ajouter dans un murmure.
"Elle me glace le sang les rares fois que la croise. Il paraît qu'elle .... euh ... a tué son précédent élève, c'est vrai ?"
"Ha bin tient toi qui aime bien la vioque !"

Nombre de rumeurs circulaient sur les magisters du Collège parmi les apprentis mais si l'une les surpassait tous si ce n'est le grand maître lui même c'était bien la Maîtresse de Karil. Une vieille femme que l'on disait aussi âgé que Magnus le Pieux si il devait être encore vivant en ce siècle, une femme qui ne quittait guère ses appartements si ce n'est parfois pour voyager loin d'Altdorf sans raison officielle alimentant là encore les spéculations des jeunes gens, une femme qui était aveugle de naissance, handicape qui n’atténuait en rien ces compétences au vu de la puissance qu'on lui attribuait ainsi qu'à sa fille elle aussi Magister du Collège et toute aussi énigmatique. Et enfin la mort de son dernier apprenti dont on racontait que le spectre hantait les lieux les plus reculés de l'immense bâtiment en quête de vengeance vis à vis de son ancienne Maîtresse mais tout ceci n'était que des mots que l'on échangeait à voix basse dans l'intimité des soirées afin d'effrayer les plus crédules, enfin il fallait l'espérer.

Une dernière volée de marche avant d'atteindre la bibliothèque des apprentis. Une salle fort simple, préservée de l'humidité où l'on trouvait nombre de meubles à rayonnages sur lesquels reposaient livres et autres rouleaux de parchemin jugé suffisamment banals pour les laisser aux mains des plus jeunes ce qui n'autorisait nullement de faire n'importe quoi avec, un règlement stricte régissait le savoir mis à disposition. La pièce divisée en deux offrait également un espace de travail qui permettait l'étude ou la copie des textes sauf autorisation d'emprunt.

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Émeline s'avança vers un comptoir en bois massif derrière lequel on trouvait général Peter, un jeune homme plus âgé qu'eux qui avait échoué à devenir Magister à part entière. La régence de la bibliothèque lui avait été donc confiée, tâche dont il s'acquittait fort bien véritable, amoureux des livres et puits de savoir il hantait le lieu au même titre qu'une âme en peine.

"Je me demande où il .... "
"Bonjour."

Le murmure leur parvint et fit sursauter la jeune femme qui se retourna pour se retrouver nez à nez avec un homme aux cheveux blonds comme les blés et aux yeux bleus, d'un physique plutôt lambda une étrange mélancolie se dégageait de sa personne. On le disait bâtard d'un noble Bretonnien rumeur sur laquelle il ne s'était jamais confié.


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"Hooooo bon sang tu m'as fait peur, Peter ! Comment vas-tu ?"
"Désolé je viens tout juste d'arriver et je pensais pas trouver quelqu'un à cette heure matinale."

Il rejoignit l'arrière du comptoir déposant la pile de livres qu'il tenait jusque là, éludant la question d’Émeline.

"Que puis-je pour toi .... pour vous ?"

Corrigea-t-il quand son regard se posa pour la première fois sur Karyl.

"Je crois vraiment que je suis la personne la plus normale de tous ici ! Ce gars pourrait foutre le moral en berne à Volkmar lui même."
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

Emelyne avait au moins retrouvé le sourire suite à leur discussion et moins incertaine quant à ses capacités, ce qui fit contenta également Karil. Il avait l’intuition qu’il leur faudrait s’entraider pour éviter que l’autre ne perde espoir et ne mette son avenir en péril.

Et autant il était sincère envers Emelyne, autant karil nourrissait des doutes sur ses propres capacités. Les apprentis d’améthyste ne disposaient que de peu de marge d’erreur et il avait l’intuition qu’il avait diminué cette dernière grandement avec son comportement lors de son arrivée. Rien de peut-être définitif, mais suffisamment handicapant et son « adaptation » n’était en aucun cas une excuse.

Il semblait assez étonné lorsque la jeune femme lui indiqua qu’elle étudiait la botanique sur les conseils de son mentor. Cela pouvait certes avoir son utilité, mais il préférait essayer de contrôler un peu mieux sa magie avant de s’intéresser à ce qui lui semblait secondaire.

« De la botanique, Emelyne ? C’est étrange, Dame Freidberg ne m’a pas réellement conseillé de m’y intéresser pour le moment. Je suppose qu’elle a ses raisons. »

Des raisons, c'était certain qu'elle en avait, mais ce qu'avait évoqué sa consoeur sur l'infusion d'écorce de lune semblait intéressant. Il aurait cependant le loisir d'étudier cela plus tard.

« Elle ne s’est pas occupée de me coller de la botanique dans les bras, mais elle a insisté lourdement sur ce conte, avec les trois magisters. Selon elle, tout ce qui définit notre ordre se trouve entre ces lignes à ne pas oublier. ».

A ces réflexions, il se rappela de son premier apprentissage avec sa magister. Alors qu'ils étaient dans une salle non chauffée, que Karil avait enfin décidé de respecter les règles et que son apprentissage du langage propre au collège fut terminé, sa mentor prit la parole et lui raconta ce conte. Ce fut d'ailleurs sa seule intervention de la journée, l'invitant à réfléchir sur ce conte, censé contenir la philosophie de leur ordre. Conte qui se rappela à ses souvenirs.

Il y avait autrefois trois mages.

L'un arguait d'un pouvoir surpuissant, lui permettant de remporter tous ses duels. Il mourut assassiné dans son sommeil.

Le second se disait maître de la mort et était un grand rival du dernier mage. Il levait des abominations, des êtres tirés du repos éternel et du jardin de Morr ... Mais lors du duel contre le dernier sorcier, ses marionnettes se dirigèrent sur lui, afin de le dévorer vivant.

Enfin, le dernier mage, suite à ce duel, se fit un devoir de ne plus permettre d'abomination de ce genre. Et après plusieurs voyages, lorsqu'ils s’entre tuèrent avec un nécromant particulièrement redoutable, il eut un sourire en sachant qu'elle venait.

Face à la mort, nombreux sont ceux qui tentent de marchander, de se battre contre elle, de gagner du temps par tout moyen voire de la contrôler. mais rares sont ceux qui acceptent leur destin, et accueillent la mort comme une vieille amie. Le passage de la vie à la mort n'est qu'une étape de la vie mais ce qui arrive après cette étape, seul Morr le sait.


Il hésitait à évoquer ce fait à Emelyne, mais il renonça. Il avait déjà une réputation, ainsi que sa tutrice, laisser entendre qu’elle ne faisait que lui faire étudier un vieux conte risquait d’empirer certaines des rumeurs sur sa formation.

« A part cela, Dame Freiberg m’a simplement demandé de tenter de maîtriser au mieux la magie et donc s’entraîner sans cesse pour cela. Ah, et elle m’a également demandé à m’informer sur la Nuit des Milles Duels Mystiques. Selon elle, il faut étudier les erreurs du passé pour éviter de les commettre à nouveau. » dit-il d’un ton relativement incertain.

Il nettoya sa place des tâches de soupe suite à la chute de sa cuillère et grommela en remarquant que la tâche de sa tunique ne parvenait pas à s’enlever totalement. Mais au moins était-elle moins visible ce qui était un réconfort en soi.

Les couloirs étaient, comme à leurs habitudes, ponctués de gémissements sépulcraux, mais audibles pour tous. C’était très mystérieux, d’ailleurs. Pourquoi les spectres n’étaient capables que de gémir et crier, pourquoi ne pouvaient-ils pas parler clairement à l’exception d’Arlin et de ceux dans son crâne. Ne parvenaient-ils pas à trouver le repos chez Morr ? A moins que cette vieille histoire, racontée dans les égouts soient réelle ? Que les spectres n'étaient rien de plus que des hommes et femmes rattachés par leurs regrets ?


Le silence tout relatif fut cependant rompu par Emelyne qui ne semblait pas sereine en posant une question sur ce que Karil pensait de sa Magister. Avant même que ce dernier ne réponde, elle évoqua les rumeurs qui circulaient sur cette dernière, et notamment la mort de son précédent apprenti.
Il soupira, patientant avant de répondre et la réflexion d’Arlin frappa également le jeune homme de sa justesse.

Ces rumeurs avaient débuté dès que Dame Freidberg était sortie de sa retraite. Son précédent apprenti avait visiblement échoué et elle aurait pris sa retraite suite à cela. Cependant, la rumeur évoquant le fait qu’elle ait tué son propre apprenti résonnait dans les couloirs.

Karil fut au courant rapidement de celle-ci autant par le regard des autres élèves d’améthystes puisque certains avaient un regard de pitié, d‘autres de crainte lors de son passage, que par les bribes d’informations interceptées lors de ses déplacements avant de la connaître en entier.

Selon les racontars, Dame Freidberg aurait lancé un sort sur son apprenti, un sort dangereux au moment où ce dernier ne s’y attendait pas. Ce dernier succomba alors sous le regard de sa Magister. Empli de haine, de douleur et de peur, le spectre ne trouva pas la paix dans le Royaume de Morr, hantant dorénavant les ailes les plus isolées du collège, prêt à se venger sur la responsable de sa mort, ou n’importe quel apprenti. Cela hanta Dame Freidberg qui préféra alors prendre sa retraite jusqu’au jour où Karil arriva au Collège et qu’elle s’occupa de son apprentissage.

Il faut dire que sa tutrice n’était pas réellement avenante. Le fait qu’elle soit aveugle et qu’elle ne soit que rarement vue dans le Collège avait sans doute contribué au développement de ces rumeurs sans queue ni tête. Et bien que leur relation ait commencé de manière tumultueuse, puisqu’elle s’était chargée de son acclimatation à la vie du collège et notamment avec quelques punitions pour le convaincre de désormais respecter les règles, de là à penser qu’elle avait tué son précédent élève, il n’y croyait absolument pas.

Concernant Arlin, il lui en voulait toujours pour ses remarques plus tôt mais il ne put s’empêcher de lui répondre.

« Certes Arlin mais il y a une différence entre ne pas s’apprécier et croire immédiatement qu’elle tue ses élèves. Tu es assez connaisseur des rumeurs vaseuses pour en reconnaître quand tu les entends »

« Il s’agit de rumeurs, Emelyne, j’ai du mal à croire qu’un magister du collège tue l’un des apprentis sans conséquence aucune. A mon avis, il s’agit simplement d’inventions car elle est peu vue hors de ses appartements.

Il ne pouvait cependant s'empêcher de penser que non pas un meurtre mais un accident était tout à fait du domaine du possible. Une dissipation non réussie, une élève trop présomptueux ayant perdu le contrôle d'un sort. Cela s'était déja produit et risquait encore de se produire. Et maintenant qu'il avait cette idée en tête, il était bien moins rassuré. Lui, Emelyne, n'importe quel autre apprenti pouvait très bien succomber par amateurisme, présomption ou simple malchance durant leur éducation. Et cela se rapprochait fortement du conte qu'il se devait, sans cesse, de connaître. Tous étaient rattrapés par la mort, ce n'est qu'une étape.


Cet échange fut suivi d’un long silence pesant tandis qu’ils s’approchaient de la bibliothèque des apprentis, lieu où il était vivement conseillé pour les apprentis de s’y rendre d’eux-mêmes pour étudier divers sujets. Ainsi, Emelyne allait en profiter pour étudier la botanique mais des livres sur l’histoire en général ou du collège, la géographie, les us et coutumes des diverses régions de l'Empire, mais également sur la théorie magique et même certains livres de sorts. Ces derniers étaient cependant limités aux sorts capables d’être utilisés par les apprentis. Ils devaient certes apprendre par eux-mêmes mais il était plus prudent d’éviter les risques inutiles.

Cependant, les différentes bibliothèques étaient toujours gardées par des apprentis ayant échoués, afin de surveiller que les règles, notamment concernant l’emprunt des livres, n’étaient en aucun cas bafouées.

Dans cette bibliothèque, le gardien était un dénommé Peter, jeune homme blond aux yeux bleus, il avait échoué à devenir un magister mais son affectation lui convenait parfaitement. Ils ne se connaissaient que peu, limitant leurs interactions au minimum nécessaire à l’emprunt et à l’étude de textes. Mais quand on l’observait, on pouvait parfois sentir comme un poids sur ses épaules, comme s’il marchait légèrement voûte, même en se maintenant aussi droit que l’un des piliers du collège.

Karil eut un léger sourire envers Peter, autant par politesse que parce que la remarque qu’Arlin venait d’avoir dans son crâne était particulièrement vraie.

« Arlin, je dois bien avouer que pour une fois, ta remarque est aussi juste qu’amusante, si tu n’étais pas mort, je jurerais que tu es malade et dans un état inhabituel. »


« Bonjour Peter, j’espère que tu vas bien »

Après la réponse de Peter, il enchaîna.

« Nous aurions besoin de toi pour étudier quelques ouvrages de la bibliothèque. »

Faisant un sourire amical à Emelyne, il lui indiqua

« Honneur aux dames, Emelyne »

Après qu’Emelyne ait indiqué ce dont elle avait besoin, Karil exposa ses demandes.

« De mon coté, Peter, il me faut étudier un sujet historique, sur la période précise de la Nuit des Milles Duels Mystiques. Pourrais-tu également m’indiquer un ouvrage sur la dissipation des sorts ainsi qu’un ouvrage sur les sorts de Buveur d’Esprit et de Faux du Moissoneur d’âme, s’il te plait ? Je ne compte pas effectuer d'emprunt pour le moment. »
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

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La jeune femme remercia Karil avant de se tourner vers Peter afin de formuler sa demande.

"Hummm je suis venue te rendre les "Vivaces de l'Empire" de Raunkiaer, merci pour le conseil j'ai beaucoup aimé les dessins qui accompagnent chaque description qui sont données. Je n'ai pas vraiment compris toute la classification qu'il fait de la phytologie mais c'est intéressant d'en connaître au moins l’existence et je vais emprunter son second ouvrage sur les annuelles avant d'étudier celles que l'on trouve en dehors de nos frontières. Beaucoup d'ailleurs sont dangereuses ou bénéfiques à l'ingestion ou l'application nous avons des livres spécifiques sur le sujet ?"

L'échange se poursuivit avant que les deux jeunes gens disparaissent dans les travées de la bibliothèque, seul l'écho de leur voix parvint à Karyl durant de longues minutes avant qu'ils ne reviennent, Émeline coucha une ligne de son écriture déliée sur l'épais ouvrage des emprunts alors que Peter se tournait enfin vers son compagnon du jour.

"Dissipation, buveur d'esprit et faux du moissonneur, un choix intéressant."
Dit-il avec un mince sourire
"Je dois avoir les deux premiers mais pour le troisième je crois que .... hummm.... viens ...."

Une poignée de minutes plus tard ils se tenaient devant une lourde porte que le bibliothécaire ouvrit avec une clef nouée par un lien de cuir qu'il portait autour du cou. Une lumière bleutée éclairait suffisamment les lieux pour discerner les meubles ou objets qui se trouvaient dans la pièce, la présence se Shyish était presque palpable pour un mage amplifiant la complainte des sinistres occupants du Collège.

"Alors .... voyons voir .... la dissipation des vents magiques de l'aethyre ... un très bon choix que tout mage devrait maîtriser .... voilà .... c'est ici ... utile et guère compliqué à mettre en oeuvre si tu veux mon avis. Je ne devrais pas le dire mais peu d'effort pour une efficacité qui n'est plus à prouver. Et buveur d'esprit ... un nom vendeur pour les plus ... morbide d'entre nous."

Un léger rire secoua le jeune homme, visiblement il goûtait une anecdote connue de lui seul ce qui renforçait un peu plus plus son étrange personnalité.

"Haa je l'ai trouvé. Tu es certain de ton choix ? Après tout ce n'est ni plus ni moins le drain de notre énergie vitale. N'est-ce pas .... comment dire moralement réprimandable ? Enfin je ne suis pas là pour juger. Et pour le dernier je ne l'ai pas en étude pour le moment il est ..."

Il prit position face à un lutrin sur lequel reposait une poignée de feuillets reliés entre eux, son doigt parcouru quelques lignes avant de stopper sa progression.

"... aux mains de Garneth qui aurait déjà dû le rendre ou renouveler son emprunt. Vous avez une véritable passion pour ce sort. Bref signe ici et tu pourras aller t'installer."

Chose faite Karyl pu rejoindre son amie déjà installée à l'un des bureaux. Le nez plongé dans l'un des deux ouvrages empruntés peu avant, elle prit tout juste le temps d'un sourire avant de reprendre la lecture complètement absorbée par son travail. Loin d'être aussi assidu les deux heures suivantes furent une véritable épreuve pour le jeune mage, Arlin avait visiblement décidé de mener la vie dure à son hôte et ses commentaires outranciers défiaient sa volonté, d'autant que les sujets demandés étaient dans les plus complexes étudiés jusqu'alors. Regards et autres interrogations muettes furent échangés avec Émeline qui semblait de plus en plus perplexe concernant les nombreux soupirs que son ami poussa durant le laps de temps écoulé.

"Tu es certain que ça va Karyl ?" Inquiète.
"Ouais tu es certain mon gars ? Moqueuse.
"Tient un revenant qui est sorti de son trou ..." Narquoise.

Si la première question émanait d’Émeline, la seconde d'Arlin, la troisième remarque provenait d'un nouveau venu dont peu appréciait la présence suffisante, Garneth. Un homme à la chevelure mi-longue couleur corbeau, les traits du visage anguleux, un regard sombre qui ressortait sur une peau pâle, doté d'un certain charisme qu'il s'empressait de mettre en avant dès que l'occasion se présentait afin de dominer son prochain.

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Derrière lui se tenait Dirna, la quatrième et dernière des apprentis, également la plus âgée et la plus .... étrange. Toute en longueur, maigre, très maigre, les traits émaciés, un regard fuyant, les mots qui sortaient de sa bouche étaient aussi rares que les moments de fêtes au Collège. Un jour elle rejoindrait les spectres qui hantaient les lieux sans même que personne ne s'en aperçoive.

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Un ouvrage sous un bras, Garneth vint poser une main sur l'épaule de Karyl.
"Bin alors ça fait un moment ? Tu en avais marre de prendre la poussière à la cave, d'ailleurs c'est quoi cette odeur ?"
Amplifiant un reniflement ponctué d'un rire.
"Tu bouquines quoi de beau ?"
Son doigt souleva la couverture.
"Hoooo mais tu sais lire maintenant ?"
Nouvelle pique dont il s'amusa.

Dirna posa son regard sur une fissure au plafond, Émeline poussa un soupire avant de refermer son livre.
"Laisse le Garneth, nous allions partir."

"Partir ? Nous ? Qu'allez vous faire ... ?"
"Nous entraîner si tu veux tout savoir !"
"Vous entraînez ?! Avec lui ??"

Cette fois ce fut un fou rire qui secoua Garneth avant qu'il ne se calme tout en se penchant au-dessus des deux jeunes gens encore assis pour reprendre sur un ton de conspirateur.

"Ça tombe bien nous aussi on pensait aller s'entraîner mais .... "
Sa voix devint un murmure.
"Je connais un endroit .... un endroit un peu plus bas dans les cryptes ... on pourrait s'y rendre tous ensemble non ?"

Une odeur de défi flottait dans l'air, défi d'adolescents, défi contre l'autorité, défi de braver les rumeurs de danger, défi lancé devant les deux filles.
Qu'aillait décider Karyl ? Suivre le règlement du collège ou répondre au gant de ce blanc bec ?

"BOTTE LUI LE CUL CE PTI CON !! On va enfin s'marrer un peu !"
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

Karil avait beau venir parfois dans cette bibliothèque, lieu de révision, il était toujours aussi surpris du nombre d'ouvrages entreposés.

Peter lui permet de rapidement trouver les deux premiers ouvrages qu'il recherchait, toujours en ponctuant de commentaires, commentaires auxquels Karil répondit.

"Assez d'accord avec toi, Peter. Je ne comprends pas pourquoi plus d'élèves ne s'intéressent pas à la dissipation, en réalité. Cela peut permettre de nous sortir d'assez gros problèmes.

"Quand à buveur d'esprit, je sais que le concept même du sort est problématique. Mais même en se spécialisant sur la dissipation, il faut parfois utiliser des sorts plus effrayants, si jamais la première option échoue. C'est pour cela que je regarde ce sort mais également celui de la faux du moissonneur d'âme."


Bien évidemment, l'un des objets de sa recherche n'était pas présent. Peter vérifia si une autre personne l'avait emprunté et confirma. Le document d'étude de ce sort était actuellement entre les mains de Garneth, un autre étudiant, qui visiblement, n'avait ni rendu le livre, ni prolonger l'emprunt.

Garneth. L'un des autres étudiants du collège. Toujours prêt à se faire remarquer, à humilier les autres quand il le pouvait. Il avait pris plaisir dès son arrivée à se moquer du jeune homme, ce dernier préférant la quiétude et la solitude à ses compagnons de son âge, et bien que le jeune mage ait fait des efforts pour devenir plus sociable, Garneth semblait tomber parfois au détour d'un couloir sur Karil, lui lançant quelques plaisanteries qu'il trouvait excessivement drôle.
Autant dire que Karil ne l'appréciait que moyennement, mais, comparé à ce qu'il avait vécu dans la rue, il ignorait ces tentatives pour le destabiliser.
Des plaisanteries d'un autre étudiant, ce n'était rien comparé à la survie dans les bas-fonds d'Altdorf. Mais même s'il essayait d'ignorer, parfois, il ressentait une colère envers son collègue, colère qu'il tentait d'étouffer.

Que Garneth ait pris un livre sur un sort aussi puissant ne l'étonnait pas, moins que son silence concernant l'ouvrage.

C'était étrange, pourquoi prendre le risque de se faire remarquer pour quelque chose d'aussi anodin. Garneth savait, tout comme lui et Emelyne, que la moindre incartade pouvait signifier un arrêt définitif à leur futur de mage.

Karil remercia Peter pour son aide, il signa rapidement, d'une signature presque illisible mais reconnaissable entre toutes avant de s'installer près de sa collègue.

Une fois installé, il commença à étudier le parchemin sur la dissipation. C'était impressionnant. L'auteur de ces lignes indiquait que pour une dissipation efficace, il fallait se concentrer suffisamment sur la disparition totale du sort qui s’apprêtait à être lancé, lors de l'incantation de ce dernier, tout en manipulant les vents. Il fallait simplement savoir qu'un sort était en cours d'incantation, il n'est pas nécessaire de connaître exactement le sort, pour le dissiper. A partir du moment ou les vents se tordent autour du sorcier incantateur, la dissipation peut être utilisée. La théorie semblait simple, mais son application plus compliquée. Cela semblait demander une concentration suffisamment importante, autant que pour lancer un sort et contrôler ses effets.

"C'est chiaaaaaannnnnnt !"

Evidemment, il fallait que ce cher Arlin se manifeste pile à ce moment là avec une intervention très utile.

"On peut pas faire autre chose, genre sortir, pioncer, ou même discuter avec ta copine ? Car je me fais chier d'une force."

« Mais tu vas te taire à la fin, Arlin ? J'ai besoin de concentration pour étudier ces sujets. Et tu ne m'aides pas. Donc tu te tais et on continue.

Un ricanement résonna dans le crâne de Karil.

"On sait tous deux que je vais être un chieur jusqu'à ce que tu abandonnes tes bouquins. Donc, épargnes toi ça et on sort tout de suite."

"NON !"

"Comme tu veux ...."

Et a partir de ce moment, des blagues, des remarques et des réflexions envahirent l'esprit de Karil, rendant tout apprentissage, si ce n'est impossible, du moins horriblement compliqué. Lâchant un soupir à chaque réflexion de celui qui avait décidé de lui pourrir la journée, il changea rapidement pour passer à l'étude du sort dit de "Buveur d'esprit", espérant faire taire son pénible colocataire.
Peter n'avait pas menti sur le sort, en tout cas. Il était morbide, conçu pour voler l'énergie vitale de son adversaire et de la faire sienne. Selon l'auteur de ces lignes, le sort lors de son incantation, ressemblait à un fil, aussi fin que celui d'une araignée tendu entre les deux yeux de la cible et celui du lanceur de sort.
C'était ensuite que les choses devenaient horribles. Le fil, une fois lancé, devenait plus gros, Shyish semblant le renforcer à chaque fois que la vie passait de l'un à l'autre. Des volutes de Shyish semblaient se dégager de ce fil lorsque le flux vital passait entre les deux protagonistes. Et plus la force vitale était transférée, plus le fil devenait épais, se recouvrant de sortes de pustules qui explosaient peu après, laissant un petit nuage constitué de Shyish s'envoler.

Déglutissant, il se rendit compte que même Arlin s'était calmé suite à cette lecture.

"Bordel, c'est malsain ce que tu lis. Et tu comptes maîtriser ce sort, sérieusement ?

Au moins le connaître, mais il pourrait s'avérer utile. Et pourquoi cela te surprend-il ?

"Bah, ça a l'air d'être un sort pour lequel faut des organes, tu vois, tout le contraire de toi, en fait lança l'esprit dans un ricanement.

Karil soupira et ce dernier soupir fut visiblement celui de trop pour Emelyne qui s'inquiéta au sujet de son ami.

Alors qu'Arlin venait de renchérir, une nouvelle voix qu'il ne souhaitait pas entendre surgit derrière lui.

Bien évidemment, Garneth était présent, et le regardait, goguenard. Derrière lui, Karil ne l'avait pas remarqué, mais Dirna était également présente. Elle semblait "invisible" et ils n'avaient jamais eu de réelles interactions.

Soupirant, longuement cette fois, il leva la tête envers Dirna et Garneth, les saluant d'un ton, indifférent.

"Bonjour Garneth, Bonjour Dirna".

Puis, Garneth repartit sur ses moqueries, déja mille fois répétées mais qu'il trouvait toujours aussi drôle que le premier jour.

"Ha, Ha, très amusant, comme les cinquante premières fois où tu les as faites, Garneth."

Alors, qu'il allait préparer ses affaires, afin de s'entraîner avec Emelyne, il entendit l'éclat de rire de Garneth qui ne s'attendait pas à ce qu'ils partent expérimenter les sorts étudiés, ainsi que la dissipation puis leur proposa de se joindre à eux, dans un "endroit tranquille près des cryptes.

Le jeune mage se demandait à quoi son collègue pensait. Il y avait pourtant des salles dédiées aux entraînements. Et il réfléchit.

C'était peut-être enfin le moment de faire ravaler son caquet à ce crétin. Il regarda rapidement Emelyne et ne sut déchiffrer son expression. D'un autre coté, il était sous surveillance et la moindre erreur pouvait lui coûter très cher. Surtout que Garneth avait peut-être eu le temps d'étudier le sort de faux du moissonneur d'âmes et pourrait l'utiliser durant cet entraînement. Mais c'était peut-être le moment d'enfin faire face ? De cesser de fuir ?

"De mon coté, je n'y vois pas forcément d'inconvénients mais si je trouve étrange que tu aies trouvé un "endroit tranquille" alors que le collège dispose de salles prévues pour l'entraînement. Et près des cryptes en plus ...
Cependant, je laisse le mot de la fin à Emelyne, je lui avais promis que l'on s'entraînerait ensemble et si elle refuse, ce que je peux parfaitement comprendre, il est hors de question que je vous accompagne."


Il laissa un petit silence puis s'adressa à Garneth, un petit rictus aux lèvres et d'un ton plus froid, plus dur.

"Pendant que j'y pense, Garneth, je te conseille d'aller rendre tout de suite le livre que tu as emprunté à la bibliothèque, Peter le cherchait et il s'est rendu compte que tu n'avais pas renouvelé l'emprunt. Ce serait dommage de se faire remarquer pour quelque chose d'aussi bête, non ?
Je te le dis en tant qu'ami, bien évidemment.
Karil Dasmof, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
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