[Karil Dasmof] Libéré, délivré

L’Empereur Karl Franz siège à Altdorf, capitale impériale depuis. Altdorf est un carrefour du savoir et son université est l’institution académique la plus respectée de tout l’Empire. Là, les seigneurs et les princes de nombreux pays viennent s’asseoir aux pieds des plus grands penseurs du Vieux Monde. Altdorf est aussi le centre du savoir magique et ses huit collèges de magie sont fort justement réputés bien au-delà du Vieux Monde. Altdorf est une ville affairée, avec un nombre important d’étrangers, de commerçants et d’aventuriers. La cour impériale elle-même engendre une activité économique florissante, qui attire toutes sortes de gens.

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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Faussaire »

Choix du joueur : Je m'enfonce dans le couloir.

Test d'INT : 17, raté.
Test d'END : 8, tu tiens le coup.
D'abord hésitant puis rapidement décidé, Karil s'enfonça plus loin dans le corridor sculpté. Qu'importe l'heure, la journée, la saison, l'endroit était désert à présent. Les seuls camarades de l'apprenti furent des gravats, des débris de pierre grise et des craquelures sur les pavés. Chacun de ses pas était lent, silencieux en extérieur, déchirant de l'intérieur. Tout autour de lui, la pénombre avait la place d'honneur, et malgré la douleur et l'adrénaline, rien ne semblait pouvoir la déloger. Il discernait tout de même des contours, des gravures effacées, des stèles grignotées, des visages lisses, tous effacés par le temps.

Marcher était un calvaire en soi, tant la chose tout en bas à droite de son corps lui faisait mal à chaque mouvement, à chaque appui. Sans doute se serait-il écroulé sur place s'il n'avait pas eu cette tige de bois noir rainuré. Grâce à cet outil, et animé par une hargne tout à fait étrangère à sa pensée, il se dirigea encore et encore vers l'avant. Évidemment, le chemin pourtant rectiligne n'avait rien d'une ballade sur terrain plat : à chaque pas, il devait bousculer cailloux et morceaux de muret, poussière et fragment délavé. Parfois, il arrivait à reconnaître l'origine du débris, comme de bout de pavé ou un manche d'épée, mais souvent, il n'y voyait que des restes, vestiges d'une beauté totalement dépassée.

Arrivé près d'une alcôve, plusieurs formes se dégagèrent des arches et des contours muraux. Aucune ne semblait capable de mouvement, et pourtant, le temps n'avait pas été sage avec elles. Dissimulées sous des voiles et linceuls de marbre blanc, les antiques créations témoignaient de mauvais entretien et de mutilations grossières. Celle-là, la plus grande et la plus majestueuse, était désormais sans visage et sans mains, apparaissant ainsi comme une figure de matrone désolée, pleurant ou contemplant le vide en son ventre et ses moignons rocheux. Quelques mètres plus loin, un objet se démarquait des gravats, semblable à une...
Test secret : 10, réussi.

À une perche tordue, pourvue d'une longue lame courbe, toutes les deux blanches et sans éclat.
N'ayant jamais vu de telles choses entre les mains de qui que ce soit, Karil n'avait aucune idée de l'utilité d'un tel objet, surtout que la chose avait l'air encombrante, et issue d'un seul et même bloc de pierre taillée. L'objet était intact, entier et semblait impossible à manier autrement qu'avec les deux mains... Et de fait, deux mains longues et ciselées tenaient la perche, serrant les poings à bonne distance l'une de l'autre, sans raison ni poignet.

Teh, que c'est primitif.

Sentant la crispation remonter jusqu'à ses joues, l'apprenti thanatomancien reprit son chemin, désormais un peu reposé, plus apte à marcher. Malgré les tremblements de sa canne et la lenteur de ses pieds, il ne croisa aucune hostilité durant ce périple de quelques dizaines de mètres. Pas un trépané, pas un piège, pas un signe de danger. En plus de tout ce calme, l'endroit dégageait une sensation étrange, comme s'il était à la fois ancien et récent, ou bien qu'il soit issu à la fois du passé proche et lointain de l'estropié.

Enfin, lentement mais sûrement, il arriva en vue d'une chambre souterraine, plus large et dégagée. L'endroit était encore une fois désert, vide de toute vie, dénuée de tout passage du temps. Le sol était lisse, couvert d'une immense mosaïque circulaire où l'on apercevait des disques gravés, des étoiles, des tracés géométriques partiellement dissimulés. Les murs et le plafond étaient hauts, parfaitement droits hormis des arches et des piliers symétriques uniformément répartis autour d'une immense porte à double battant.

Image
Voilà qui est étonnant. Vous entendez ?
Test opposé : 6 v 14, dommage.

Il y eut une seconde d'attente, et aucun bruit sinon cette pulsion régulière entre les oreilles de l'apprenti. Quelqu'un soupira entre ses tympans, et il se surprit à avancer jusqu'à pouvoir toucher la porte avec le pied.

Karil Dasmof, VOUS...
N'irez...
Pas plus loin.


La voix était sèche, froide, sans la moindre note d'émotion. Il n'y avait eu qu'une once de parole, et pourtant il savait à qui appartenait - ou plutôt qui était à l'origine de cette voix.

Il le savait.
Mais le nom de cette personne, est-ce qu'il s'en rappelait ?
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Karil Dasmof
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

La douleur lancinante, à chaque fois qu'il posait le pied à terre, était à tout le moins désagréable. Il avançait lentement, claudiquant et tenant uniquement grâce au bâton qu'il avait emprunté. Ou pris plus exactement, puisque sa propriétaire ne risquait plus d'en avoir besoin dans l'état où elle se trouvait.

Il grommelait, tant à cause de la douleur qu'à cause des divers obstacle sur son chemin. Entre les gravats, les fissures et quelques morceaux de murets disséminés, sa marche n'était en rien facilitée. Mais il continuait à avancer, tant par envie de régler définitivement cette affaire que par une ... curiosité visiblement, émanant de l'esprit en lui. A moins que ce ne soit l'inverse ? Avec la fatigue et la douleur, il n'arrivait plus à différencier réellement leurs sentiments.

Il déboucha ensuite sur un lieu avec des restes de statues, endommagées par le temps passé. De magnifiques statues de marbre tombées en morceaux. Et au milieu des gravats il vit quelque chose d'étrange. Une sorte d'arme mais d'un genre qu'il n'avait jamais vu auparavant. Une sorte de très long manche surplombée par une sorte de lame courbée. Et même si la statue qui la tenait semblait avoir été outragée par le temps, cette sculpture de l'arme semblait intacte, seules les mains l'entourant semblait avoir survécu à la destruction de son corps ouvragé.

C'est étrange cette arme. C'est la première fois que je vois quelque chose de pareil.

Teh, que c'est primitif.

Visiblement, l'esprit ne semblait pas impressionné ni même intrigué, et l'apprenti n'était pas en état d'essayer de discuter avec lui. Et plus important, il voyait au loin la porte. Celle qui était à l'origine de tout ça. Il avait enfin retrouvé son chemin et même s'il ne pouvait accélérer le pas, il se sentait transporté, revigoré. A moins que cela ne soit dû à sa courte pause à l'instant.

Bientôt cela serait fini, peut-être même que l'esprit aurait des informations. Plus il avança, plus il revoyait ce qu'il s'était passé et bien qu'il craignait des squelettes qui pourraient encore se balader à cet endroit, il n'en vit aucun. Puis vint une intervention de la voix dans son crâne.

Voilà qui est étonnant. Vous entendez ?

Karil pensait que l'esprit parlait de la porte, mais lorsqu'il évoqua quelque chose qu'il entendait, il eut beau tendre l'oreille, rien ne lui parvint. Il devait être trop fatigué, trop concentré à avancer et à ne pas s'effondrer sous la douleur pour faire attention à son environnement.
Il était trop proche pour s'arrêter. Il continua son avancée et, alors qu'il s'apprêtait à toucher la porte, une voix résonna derrière lui. Une voix qu'il connaissait et qu'il redoutait, depuis son arrivée au Collège.

Et surtout, une voix qui lui donnait une injonction par son nom complet.

Cette voix, c'était celle de sa tutrice, Dame Freidberg et si elle lui donnait un ordre, il n'y avait qu'une réaction possible.

S'arrêter.

Et même si cela occasionnait la colère de l'esprit et qu'il la craignait, ce qu'il risquait en désobéissant à sa tutrice, il le craignait tout autant.

Alors il s'arrêta à quelques centimètres de la porte, se retourna vers sa tutrice et s'éloigna quelque peu de la porte qui l'avait tant attiré.
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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Faussaire »

Désormais figé, les mains rivées sur son appui, Karil put enfin constater toute l'ampleur des environs. Au-delà des statues et des gravats, ce qui l'agrippa le plus fortement fut le silence. Un silence ignoble, abrutissant de calme, anesthésiant les sens au point d'en déformer la perception du temps. Fatigué par son maigre périple et son altercation sèche d'il y a - d'il y a un certain temps -, il se surprit à rêvasser, le regard balloté par les battements de son torse et les bruits dans son crâne. L'absence de bois, de terre ou de chaleur donnait à l'endroit un aspect irréel, inaltérable - en totale opposition avec les débris qui jonchaient le sol ainsi que les statues du corridor juste en face. L'air stagnant, l'espace clos et vide, le sol lisse et plat, tout cela était terriblement dérangeant. Les étages du Collège étaient eux aussi en pierre, mais chaque recoin, chaque alcôve et chaque carré de sol était décoré, limé, sculpté sous diverses formes... Il n'y avait pas de tissus bariolés ni de couleurs incroyables, mais tout de même de quoi alimenter les sens des habitants... Ce qui n'était pas du tout le cas ici.

Les seuls endroits décorés - et encore - se limitaient aux encadrements de la grande porte dans son dos et la mosaïque gris-bleu qu'il piétinait en ce moment. Le reste de la salle était privé de toute substance, de tout détail, de tout défaut.

Vous n'entendez vraiment rien ?
Test secret : 14, raté.
Test d'INT : 8, ça passe.

De fait, il n'y avait rien à entendre. Ni un bruissement, ni une brise, ni même un songe prononcé à mi-voix. Rien. Rien que les pulsations de son corps, les flottements de son esprit.


Toc.


Toc.


Toc.


Le son répété extirpa l'apprenti de sa torpeur maladive. Devant lui, le corridor s'étendait toujours. Au moins, cela n'avait pas changé. Toutefois, les environs n'étaient plus si inertes. Il y avait du mouvement en face de lui. C'était ce mouvement qui provoquait précisément ce bruit.

Toc.


Toc.


Toc.


La forme en approche n'était pas pressée, visiblement. En plus de cela, elle n'était ni seule, ni monstrueuse. Il y avait en tout trois formes, et seulement deux grandes. Toutes étaient droites, sveltes, couvertes de robes unies aux tons sombres ou violacés. L'une d'elles ramassa quelque chose, une sortie de longue tige blanche et anguleuse à une extrémité. Une autre s'exclama :

- "Karil !"

Elle fut interrompue par la troisième, la plus proche, qui tendit un bras à sa hauteur pour la faire taire. Cette même silhouette rabattit le bras contre son corps l'instant d'après, et tous les trois s'avancèrent d'un même pas.

Karil Dasmof.
Vous avez vieilli. Étrange.
Un bâton ? Je vois.


Dame Friedberg était donc là, en personne, accompagnée d'une jeune fille brune et d'un jeune homme boiteux, tous les deux rosis par l'épuisement et l'émotion. Dame Friedberg était au contraire tout à fait calme, droite, sans le moindre centimètre de chair visible, à l'exception de ses mains et de ses lèvres. S'il ne l'avait pas connue auparavant, Karil aurait totalement pu la confondre avec un homme, tant la robe épaisse dissimulait tous les traits de la grande dame...

Enfin, sauf si elle prononçait le moindre mot. En effet, Dame Friedberg avait une voix tout à fait féminine, bien plus que celles des chantres religieux ou éphèbes des beaux-quartiers. Cependant, Dame Friedberg n'avait aucune once de frivolité ou de légèreté dans la voix. Chaque mot était prononcé rigoureusement, sans accent ni diérèse, sans émotion ni chaleur.

Quoiqu'il en fut des émotions de sa maîtresse, Karil put apercevoir et sentir celles de ses acolytes apprentis. Garneth maintenait la tête baissée autant que possible, les yeux rivés sur ses souliers tachetés de blanc, tandis que la jeune fille semblait bondir à l'intérieur de son visage, tant ses joues et ses pupilles étaient vives.

- "On peut faire demi-tour, Dame Friedberg ?"

Non.
Vous vouliez trouver et sauver Dyrna et Karil.
Karil est ici, oui.

- "Karil est-il sain et sauf ?"


Il n'y eut aucune réaction de la part de l'esprit qu'il côtoyait. Il n'y avait que le regard blanc de Dame Friedberg, la gêne d'Emelyn, et la honte de Garneth. Oui, Emelyn, c'était son nom à elle. Emelyn, Garneth, ... Friedberg. Il se rendit compte d'une autre chose : Dame Friedberg venait de prononcer ces mots. C'était la première fois de la discussion qu'elle avait bougé ses lèvres et sa mâchoire pour parler, alors qu'elle avait déjà signalé sa présence avec sa voix... Sans ouvrir la bouche.

- "Emelyn. Garneth. Trouvez Tuli, s'il vous plaît."

A nouveau elle avait bougé pour parler.

- "Maintenant."

Cette fois-ci aussi, elle avait bougé. Les deux apprentis s'exécutèrent au galop, avant que ...

Garneth.
Ne cassez pas la faux.
Ce peut être la seule que vous aurez.
Test secret - Friedberg : 8, réussi
Test de VOL - Garneth : 15, raté.

Le blondin manqua par deux fois de trébucher après qu'elle ait donné ses ordres, et par deux fois, il pivota afin de tomber sur son coude plutôt que sur son outil de marche. La démarche était cocasse, l'action ridicule, mais ni Karil ni personne n'en rit.

- "Karil Dasmof. Qui a touché la porte ?"

Elle leva une main pour indiquer la structure derrière lui. Elle avait de belles mains, longues, fines, blanches comme de la craie. Des mains de musicienne. L'idée apparut sans raison, sans crier gare, et disparut aussitôt.

Une fois qu'il eut répondu à sa maîtresse, celle-ci le dépassa sans un mot, juste en marchant et en posant son autre main sur l'épaule de l'apprenti.

Ne bougez pas.
Gardez les bras contre vous.
Ne parlez pas.
Test de MAG - Karil : 8, facile.
Test d'INT - Friedberg : 8, facile.
Test secret - Friedberg : 3,5,8. Très facile.

Il y eut quelques instants de doute, quelques moments de flottement, et puis Dame Friedberg toucha la porte avec son bâton. Il y eut un long soupir, ou bien un râle étouffé, et puis elle se retourna. Karil eut la sensation d'avoir incanté un sort, et pourtant il n'avait rien vu, rien fait.

- "Nous pouvons y aller."

Gardant sa main sur l'épaule de l'apprenti, Dame Friedberg s'avança en direction de la sortie.
Test secret - Friedberg : 16.

Vous avez quelque chose à me dire ?
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

Il regardait autour de lui, s'attardant sur la porte de laquelle il était proche et du sol bleuté qu'il foulait. Les statues alentours, étaient morcelées, perdant toute la la splendeur qu'elles avaient pu autrefois avoir.

Alors qu'il tentait d'imaginer à quoi pouvait ressembler ce lieu auparavant, l'esprit lui indiqua, encore, qu'il entendait quelque chose, au contraire de l'apprenti. Karil eut beau tendre l'oreille, il n'entendit qu'un son de battement régulier. Peut-être celui de son cœur. Toutefois, il y avait quelque chose d'étrange dans ce battement. il semblait se rapprocher.

S'extirpant avec difficulté de sa fatigue qui anesthésiait ses sens et ses pensées, il contempla le couloir d'en face et alors qu'ils semblait vide quelques secondes auparavant, il pouvait désormais discerner des sortes de mouvements. Et vu les évènements qu'il avait connu dans ces souterrains, la compagnie n'était pas forcément un bon signe. Alors qu'il tentait de distinguer les silhouettes, il se rappela soudain de quelque chose qui avait hanté ces lieux et qu'il avait fui.

Des squelettes.

A peine cette pensée lui fut parvenue qu'il se rendit compte que vu son état, si des squelettes venaient, c'en était fini. Il tenta de se redresser tandis que la silhouette semblait enfin sortir du couloir et devenir plus distincte.

Et en réalité, c'était désormais trois silhouettes, habillées de robes sombres. Rien a voir avec des squelettes. Mais surtout il les reconnaissait ces silhouettes.

C'était ses compagnons, Emelyn, même Garneth était là et la dernière personne qui les accompagnait devait être l'un des mages qu'ils avaient réussi à convaincre de venir. Et il se rendit compte que ce n'était pas 'importe quel mage qui les accompagnait, mais Dame Friedberg. Et ça ne sentait pas bon du tout.

Et alors qu'il l'observait, il entendit la voix de la mage qui résonna dans le souterrain, mais sans qu'elle n'ouvrit la bouche. Et elle semblait dire qu'il avait changé. Le bâton qui l'aidait à avancer et visiblement i avait ... vieilli ?

Mais comment il avait pu vieillir ? Il n'avait passé que quelques heures dans ces souterrains tout au plus. A moins que ... Il se souvint de l'étrange sensation avant son entraînement avec Emelyn et la course poursuite qui s'en était ensuivie avec l'espèce de spectre. Il écarta cette pensée rapidement, il avait autre chose à faire que de s'occuper de son vieillissement apparent.

Il observa une dernière fois Dame Friedberg et ses compagnons. Dame Friedberg était ... et bien, égale à elle-même. Froide et ce que l'on pourrait considérer comme distante voire antipathique mais qui n'était en réalité que sa façon d'être, sans doute amplifiée par le vent de Shyish qu'elle manipulait. Par contre, Garneth semblait honteux et regardait ses pieds tandis qu'Emelyn semblait pleine de vie.

Alors qu'Emelyn semblait vouloir faire demi-tour, Dame Friedberg lui rappela qu'ils voulaient trouver et sauver Karil et Dyrna.

Dyrna ... c'était trop tard pour elle, il n'en restait que des morceaux desséchés et il le savait d'autant plus que c'était lui qui était à l'origine de sa mort. Mais alors qu'il pensait à Dyrna il se rendait compte de quelque chose de surprenant. Il n'entendait pas l'esprit faire une quelconque remarque. C'était plus qu'étrange et pour un peu, ça en serait terrifiant.

Alors, Dame Friedberg demanda aux deux autres apprentis de partir à la recherche de Dyrna, et tous d'eux s'exécutèrent en courant.

Puis soudain, la voix de Dame Friedberg résonna à nouveau.

Garneth.
Ne cassez pas la faux.
Ce peut être la seule que vous aurez.


Ce genre de phrase, lorsque c'est un autre apprenti qui l'envoie, peut-être amusante, humiliante selon l'effet recherché. Mais lorsque cela était dit d'un ton monocorde par l'un des Maîtres du Collège d'Améthyste, que c'était prononcé sans aucune émotion, l'effet n'était plus drôle ou humiliant. On pouvait le prendre comme une sombre promesse, une sombre tragédie, ou faire semblant de ne rien avoir entendu et de ne pas avoir été perturbé par ces remarques.

Garneth sembla tituber lorsqu'il entendit la remarque et faillit tomber à plusieurs reprises. Et ce moment, qui aurait du être au moins plaisant et amusant pour Karil ne l'était pas, il le regarda simplement partir, attendant la suite car il était conscient que si Dame Friedberg avait envoyé Emelyn et Garneth chercher Dyrna, c'était qu'elle avait des questions à lui poser. Seul.

Il ne fut pas surpris lorsqu'elle lui posa la question fatidique de qui avait touché la porte. Et plusieurs options était possibles. Il pouvait charger Garneth complètement car après tout, c'était bien lui qui avait touché la porte mais ça serait également occulté que Karil avait sa part de responsabilité la dedans.

Il observa sa maîtresse et commença à répondre.

"C'est Garneth qui a touché la porte, mais nous en sommes autant responsables l'un que l'autre. Il m'a provoqué pour que nous allions dans ces souterrains et une fois arrivés ici, je lui ai dis que s'il désirait continuer et voir ce qu'il y avait de l'autre côté de la porte, c'était à lui de la toucher vu qu'il nous avait amenés jusqu'ici ... Mais nous sommes tous deux fautifs avec cette porte et tout ce qui s'est passé.

Oui, l aurait pu mentir, mais il avait la sensation que cela n'était pas une si bonne idée que ça, par rapport à cette porte. Après tout, peut-être que Dame Friedbetg allait utiliser Shyish pour savoir ce qu'il s'était passé.

Une fois sa réponse données, elle lui demanda de se taire, de garder les bras contre le corps et surtout de ne plus bouger. Quelques sons étouffés se firent entendre et soudain, la magicienne toucha la porte avec son bâton et, lui mettant sa main sur l'épaule et avançant vers la sortie, lui demanda, simplement :

"Vous avez quelque chose à me dire ?

Oui, il avait beaucoup à dire. Mais pour certains il valait peut-être mieux ne pas le dire.

Il avait la possibilité de parler de l'esprit de son crâne mais il avait l'impression que cela n'était pas une bonne idée. Après tout, il avait certes tenté de l'éjecter de son corps (et y était parvenu) mais sans lui, il serait sans doute mort face à la sorcière. Mais déja, il fallait évoquer la sorcière. Et peut-être la sensation étrange qu'il avait eu à son faux retour à la surface, avant l'empalement.

Il regarda devant lui avant de raconter ce qu'il avait vécu.

"Oui. Quand il y a eu un contact avec cette porte, des morts se sont relevés. Des squelettes. On a tenté de fuir mais on a du se séparer. C'est là que j'ai vu une sorte de sorcière étrange, une sorte de mutante avec un bâton, celui que j'utilise pour m'aider à marcher actuellement, et qui avait notamment un bras de lézard et me traitait d'oisillon. Et à ce moment, je ne sais pas ce qu'il s'est passé.

Il laissa quelques instants filer et reprit sa respiration avant de continuer.

"Je me suis retrouvé à revivre ma matinée avant de descendre, c'était très étrange. On a décidé ensuite de s'entraîner avec Emelyne
puis ... un spectre est sorti et nous a poursuivi. Il m'a rattrapé ... et il m'a renvoyé dans ces souterrains. Je ne comprends toujours pas ce qu'il s'est passé mais ensuite, j'ai aperçu Garneth. J'ai tenté de le convaincre de régler le problème que l'on avait causé avec cette sorcière mais il a préféré aller vous chercher et j'ai préféré faire face à cette mutante...

Ce fut compliqué et ça m'a valu quelques blessures dont l'une qui m'a valu de lui prendre son batône mais elle fut vaincue. Et jusqu'à votre arrivée, je voulais retourner à ces portes, me disant que si les toucher une fois avait occasionné ces changements, les étudier ou les retoucher permettrait de régler le problème. Et à ce moment, vous êtes arrivés.

Voilà tout ce qu'il s'est passé.


Ou du moins presque tout et il espérait que l'esprit en lui se rendait bien compte de ce qu'il avait esquivé comme sujet.
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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Faussaire »

Jet de CHA opposé vu que Friedberg est juste à coté de toi : 14 v 4, Karil l'emporte.
Certains apprentis auraient pu s'attendre à ce que leur maître soit conciliant avec eux, qu'ils soient pédagogues, ou encore qu'ils exercent un rôle temporaire de protecteur ou de médiateur en fonction des situations... Mais pas ici. Karil s'expliqua longuement et simplement, sentant la main de sa maîtresse qui reposait à quelques centimètres de son épaule ou de sa nuque. Une fois qu'il eut fini, elle s'élança calmement, dégageant quelques gravats médiocres qui faisaient face à ses pieds - en admettant qu'il y ait des pieds quelque part sous cette lourde robe violacée, et non des serres de rapace comme certains apprentis terrifiés le prétendaient.

Une fois qu'elle eut fait le premier pas vers la sortie, elle délaissa Karil à son sort, se contentant de rester à proximité, les bras le long du corps, avec juste un peu d'avance histoire de donner du rythme au trajet.

- "Un travail d'équipe où le meneur n'est pas assuré. Regrettable."

La voix était froide, le ton un peu plus léger. S'il avait été en face d'elle, Karil aurait pu savoir si elle souriait ou non, mais à l'heure actuelle, il faudrait deviner. De toute façon, Karil n'avait personne pour l'aider à marcher, et pas une âme pour lui insuffler du réconfort ou des idées. Dame Friedberg n'avait même pas réagi devant la narration de son "jour déjà-vu, déjà-vécu", comme si elle l'avait ignoré, ou que l'événement avait été rangé avec les autres élucubrations qui persistaient dans la capitale impériale.

- "Pas un mot aux autres apprentis. Vous avez trébuché dans les débris. L'ennemi en a profité, rien de plus."

Ensuite, Dame Friedberg ne prononça plus le moindre mot jusqu'à la sortie des cryptes.
Test d'END pour évaluer ton état durant le trajet : 6, tu tiens le coup, mais faut serrer les dents.
Je te laisse narrer librement le trajet retour, et viens me voir en Mp si tu veux discuter ou faire quoi que ce soit avant de remonter.



***
Test d'END pour la suite du trajet : 18.
Jet de VOL : 6, eh beh.

Vision tunnel, le grand vide, le cerveau qui ramollit, mais tu restes debout.
Enfin, ils étaient revenus à la surface. Sur le chemin du retour, ils n'avaient croisé aucune âme hormis les deux dépouilles sèches et rabougries que Karil avait côtoyé plus tôt. Dame Friedberg ne les avait aucunement considérées, se contentant de tourner la tête vers Karil sans dire un mot, et de reprendre la marche une seconde plus tard. Une fois qu'ils eurent retrouvé les grandes salles et les nefs du rez-de-chaussée, il y eut une impression de sécurité qui enveloppa l'apprenti, suivi de près par un étrange sentiment de finalité, d'étape achevée.

Malgré cela, le trajet et le calvaire de Karil n'avaient pas encore touché au but. Dame Friedberg ne s'arrêta pas un instant dans le moindre hall ou couloir, continuant sa marche d'un pas régulier, tandis que son bâton sonnait à la manière d'un métronome. En cet instant, tout type de médecine ou de remontant aurait bien plu au jeune thanatomancien, tant la douleur dans sa jambe obstruait tous ses sens. Il avait parfois l'impression, lors de rares instants de clarté, que sa vision se focalisait en une fine zone claire, tandis que l'univers autour n'était qu'un territoire flou et inconnu qui oscillait entre le sombre et le bruyant.

Cependant, et grâce à on-ne-sait-quel don divin, cette énième épreuve de marche prit fin. Désormais à l'arrêt, Karil et sa maîtresse étaient devant une lourde porte ferrée, avec une ouverture carrée et grillagée en son centre, comme une porte de prison ou une geôle privée.

- "Tuli, ouvre-moi.

- ALLEZ MOURIR !"

Le cri soudain déchira l'air ambiant, secouant les murs et le fer forgé qui grinça en guise d'écho.

- "Tuli ...

- Laissez-moi tranquille ! Laissez-moi !

- Ecoute-moi. Tu sais ce qui vient si tu n'ouvres pas."

Les derniers mots tombèrent en bloc, comme une dalle sur un tombeau. Il y eut un silence gênant durant les instants qui suivirent, et Dame Friedberg se redressa un peu, prenant même le soin de se racler la gorge audiblement durant l'interlude. Avec la pénombre environnante et l'intonation fatidique de la sorcière, il y avait une certaine tension dans l'air, équivalente à celle des exécutions publiques, des enterrements ou devant un purgatoire. Et puis la porte s'ouvrit. Le fer grinça contre la pierre, le bois se plia aux extrémités, mais la porte s'ouvrit.

De l'autre côté de celle-ci, il y avait une simple chambre, semblable à une alcôve ou une abside, et les seules décorations du lieu étaient incrustées dans le mobilier ou dans les vitraux surélevés. L'endroit était assez éclairé, en totale opposition avec le corridor d'entrée, même si la luminosité était bien loin d'une ruelle de jour. L'absence de statues, de reliefs ou de renforts baroques suffit à signaler l'éloignement de la chambre par rapport aux escaliers centraux du Collège, et en soi, le style vestimentaire de l'occupante était lui aussi aux antipodes de Dame Friedberg.

La résidente, seule prétendante au titre de "Tuli" ne portait aucune robe lourde, aucun bâton, aucune chaîne pour l'accabler. Les épaules basses, la tête haute et couverte d'une toison de jais, elle prétendait attendre pieds nus, le corps face à la porte, assise sur un simple banc en pierre. Malgré son air féroce et sa forte respiration, la demoiselle n'avait ni arme ni outil à proximité, hormis un bol de bois, un mortier, et un assortiment de plantes grimpantes plus ou moins desséchées. En dehors de son visage contrasté et des quelques épais tracés qui sillonnaient ses chairs et ses membres, elle n'avait pour seul accoutrement qu'un amalgame de haillons décousus ou limés, et une sublime coiffe mortuaire, faites d'os et de fleurs touffues, ton cramoisi.

Lorsque les regards se croisèrent, Karil eut la sensation d'être emporté, empalé sur-le-champ. Tuli avait un regard perçant, imposant, tant et si bien que le blanc de ses yeux fût... Eh bien, noir. Oui, elle avait des yeux noirs, deux sphères dignes des plus grandes opales du ciel, et des pupilles d'un jaune brûlant, semblable à la toison d'un fauve ou le trésor d'un orfèvre.

- "Qu'est-ce que vous voulez ?

- T'occuper de lui. Karil. Sa jambe. Tu vas l'arranger."

Tuli prit une longue et lente respiration, haussant le buste avec aisance, avant de s'étirer les bras tout en expirant. Elle se leva soudainement, et un réflexe inné de l'apprenti thanatomancien le poussa à reculer. Elle en sourit, montrant une dentition saine et acérée.

- "Tu t'en occuperas ?

- Oui oui, bien sûr. Je peux ...

- Non."

Elle gronda en soupirant, s'écarta de la porte, indiquant d'une main longue et noueuse le banc qu'elle venait de libérer.

- "Viens, couche-toi ici.

- Aucun écart, Tuli. Tu me l'amènera lorsqu'il sera sur pieds."

Il y eut un petit laps de temps avant que quiconque ne prononce un mot, puisque les deux femmes se regardaient sans rien dire. Et puis Tuli céda.

- "Ha. Ha. Ha. C'est à mourir de rire, vraiment. J'étouffe rien que d'y penser.

- Au travail."

Et Dame Friedberg lui ferma la porte au nez.

Lorsqu'elle se retourna, Tuli était agacée, dressée sur la pointe des pieds, jouant de ses ongles longs contre ses pommettes et ses tempes. Désormais seule avec cette nouvelle connaissance, Karil attendait que la tension redescende, mais il ne pouvait s'empêcher d'avoir la chair de poule, les yeux rivés sur cette espèce de fauve humain qui grognait et grimaçait en continu.

- "Tu es déjà allé en forêt ?"

Elle se jeta soudainement sur le banc, sans attendre de réponse.

- "Bon, eh bien tu va y aller avec moi. Ecoute bien."

Elle se racla la gorge, leva une main griffue au niveau de sa tête, avant de l'abattre toute entière sur... le mollet sain de Karil. Elle se mit ainsi à l'ausculter, tout en fredonnant :

- " Promenons-nous, dans les bois ..."
Voici Tuli, vue de près.

Image
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Karil Dasmof
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

Une fois qu'il eut tout (ou presque) expliqué à sa tutrice, il attendit patiemment sa réaction et elle se mit en marche, le devançant lentement, lançant simplement une phrase d'une voix froide, comme à son habitude, regrettant visiblement le manque d'assurance de Karil en tant que chef d'équipe.

Mais il ne s'était jamais considéré comme le chef du petit groupe qui s'était constitué, même s'il avait tenté de forcer Garneth à toucher la porte, en piquant sa fierté.

Et alors qu'il s'apprêtait également à partir, sans tenter d'expliquer ce qu'il pensait à sa tutrice, sachant parfaitement que cela ne servirait à rien, elle lui intima de ne rien dire aux autres apprentis, simplement de dire qu'il avait chuté et avait été blessé à ce moment. Et Karil, depuis le temps, savait que lorsque Dame Friedberg ordonnait quelque chose, il fallait simplement accepter et obéir.

Le trajet jusqu'à la sortie fut long, très long et se passa dans un silence absolu, simplement troublé par les bruits de pas et poc-poc répétitif de la canne sur le sol mais une chose troubla leur trajet, lorsqu'ils passèrent à proximité de deux cadavres. Dame Friedberg ne leur porta aucune intention mais jeta un bref coup d'oeil à l'apprenti claudiquant avant de reprendre sa marche, et ce dernier pensa que la mage savait ce qu'il s'était passé et surtout, qui en était responsable. Puis le trajet du retour reprit, sans aucune autre interruption.

Au bout de quelques minutes, Karil ne pensait plus à rien, sa jambe le lançait à chaque pas, il avait l'impression qu'il allait s'écrouler à chaque nouveau mètre, mais il se concentra complètement sur son avancée. Un pas, on pose la canne qui faisait son petit poc, on relève le pied et on avance, et on recommence. Il n'aurait jamais cru que c'était aussi épuisant de se concentrer seulement sur la marche, tentant de faire abstraction de la douleur. Et puis, qui aurait pu penser que c'était si compliqué de simplement marcher. Il le faisait tous les jours sans y penser mais actuellement, il devait avoir toute sa concentration sur cette chose qui était d'ordinaire si banale qu'il le faisait inconsciemment.

Au fur et à mesure des efforts qu'il faisait, il sentait que la souffrance dans la jambe semblait se propager à tout son corps, mais il ne devait pas lâcher. Il ne voyait plus rien, tout lui semblait informe et obscur, à part les quelques points qu'il se fixait afin de s'obliger à avancer.

Alors qu'il allait être terrassé par la fatigue, sa tutrice s'arrêta devant une énorme porte et commença à parler à la personne de l'autre côté, qui ne semblait pas vouloir les recevoir.

Tuli, ce nom ne disait absolument rien à l'apprenti et il rentra alors dans une pièce plus lumineuse que ce qu'il avait l'habitude de voir au sein du Collège, et même dans une pièce qu'il n'avait jamais vu auparavant. Mais c'était surtout l'occupante qui semblait différente. Elle ne portait aucun habit qu'il avait coutume de voir chez les apprentis, aucun bâton comme les mages qui arpentaient parfois le collège avaient constamment avec eux, elle n'avait que des haillons, le genre de choses que Karil avait eu à l'époque dans la rue. Et elle portait une sorte de chapeau étrange, fait de fleurs et de ... c'était bien des os, ça, non ? La dénommée Tuli le regarda et ses yeux le mirent mal à l'aise. Il avait l'impression de voir certains des chiens enragés des milices ou de la garde la ville, des pupilles jaunes où l'on pouvait, il en était certain, discerner une sorte de sauvagerie. Et tout cela baignait dans des yeux d'un noir de jais,

Non, cette Tuli ne le mettait pas seulement mal à l'aise, il sentait son estomac se serrer en la regardant, et encore plus en remarquant que ses ongles étaient plus semblables à des griffes qu'à autre chose.

Il n'entendit que peu la discussion entre les deux femmes et se dirigea lentement vers le banc lorsqu'elle lui indiqua de se coucher dessus. Puis Dame Frieberg le laissa, souhaitant qu'il soit remis sur pieds.

Alors que la porte se referma, Tuli se retourna vers lui et lui demanda

"- Tu es déjà allé en forêt ?"

La forêt ? Il savait ce que c'était mais il avait toujours vécu dans Altdorf (ou sous Altdorf selon les moments)

Non, j'ai toujours connu Altdorf depuis que je suis enfant, je n'en ai jamais vu.

Elle le fit sursauter en sautant sur le banc et en lui indiquant qu'elle allait l'y emmener et elle commença à chanter un petit son, qui semblait être une comptine.

Et cet air lui disait quelque chose. Oh, bien sur, on ne le lui avait jamais chanté ce genre de choses mais il avait eu l'occasion d'entendre des gens fredonner ceci. C'était souvent tard le soir ou tôt le matin, les moments dans la journée où il ne fait pas bon de ne pas être à l'abri. C'était Lans qui lui avait appris ça, c'est le genre de comptines que les gens chantonnent en espérant pas tomber sur un pépin alors qu'ils devraient être tranquilles chez eux. Ca parlait de quoi déja ... "Promenons-nous dans les bois" ... et ça évoquait un animal après. Un ours ? Non ... il était certain qu'il y avait un l quelque part. C'était peut-être une loutre ? Non plus, il sentait que le nom était plus court. Ou alors c'était un ... OUI Un loup.

Il l'avait entendu cette chansonnette, et Lans se moquait toujours quand il l'entendait, reprenant goguenard "Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas. Car s'il y était, il nous mangerait." Karil avait juste une vague idée de ce qu'était un loup, encore aujourd'hui, mais ce souvenir lui remit la mélodie en tête et il continua alors. Dommage que les loups étaient là le soir où il s'était pris un morceau de bois dans la poitrine. Car parfois, le loup est plus près qu'on ne le pense.

Et quand il voyait Tuli, il avait également l'impression qu'il y avait un loup à proximité, alors il continua d'une voix faible.

"Pendant que le loup n'y est pas ..."
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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Faussaire »

- "... Si il y était, je-le-man-ge-rais."
Test secret - Tuli : 9, puis 13. Ok.
Elle se mit à fixer Karil, embrochant ses yeux de son regard si spécifique. C'était comme si les stries de ses pupilles dorées se plantaient une à une dans le regard de l'apprenti, ne laissant aucune échappatoire et aucune issue dans son champ de vision. Elle continua sa petite comptine, tandis que la pression montait encore d'un cran au sein du jeune mage. Il y eut un souffle sur sa nuque, une sorte de courant d'air tiède et crispant, comme si le véritable fauve dans la pièce était en réalité derrière lui et non à ses pieds. Alors qu'elle serrait doucement son mollet, il sentit ses bras se tendre.

- " Allez, n'aie pas peur, viens avec moi...

Mais comme il n'y est pas
On ne le mangera pas...
"
Test secret - Tuli : 6, puis 7. C'est mieux.
Test de SAN : 10, facile. La maîtrise de soi. Tu es "aware".
Cette fois, les pupilles se dilatèrent, avant de s'effondrer sur elles-mêmes. En une fraction de seconde, les petites billes noires au centre de ces ardents soleils devinrent de simples aiguilles, des fentes sombres et acérées au sein d'un éventail de crocs et d'épines dorées. Des crocs, il en eut la sensation tout à fait palpable, tant les ongles de la jeune débraillée se lovaient délicatement contre sa chair nerveuse et fatiguée.

- "Loup, y es-tu?"

Karil sentit quelque chose glisser contre sa jambe saine. C'étaient les longs ongles de Tuli qui imitaient la démarche d'un étrange et minuscule quadrupède, se déplaçant sur son mollet puis sur son genou à la manière d'un crustacé évadé de sa cage ou d'un félin en train de chasser.

M'entends-tu?

Sans savoir comment ni pourquoi, elle s'était retrouvée encore plus près de lui. Désormais à quatre pattes par-dessus ses jambes, roulant des épaules à la manière d'une bête satisfaite de sa nouvelle proie, il sentit une sorte d'appétit dans son regard, une sorte d'agressivité animale, malsaine. Les yeux de la sorcière étaient écarquillés, ses pommettes donnaient un aspect creux et tranchant à ses joues, tandis que les peintures sur son visage semblaient se mêler à son teint de peau.

Que fais-tu?
Test d'INI - Karil vs René : 6 v 12, Karil l'emporte.

Karil sentit alors un spasme monter jusqu'à sa tête. Une sorte d'émotion implacable qui écrasa toutes les autres, comme l'avait fait un ogre dans une avenue en révolte il y a si longtemps. La sensation se fit alors incontrôlable, déchaînant un torrent, un raz-de-marée d'envies dans la tête du jeune mage. Toutes ces envies, il les résuma en une seule, et ce en un éclair : une envie de violence - non, pas exactement -, une envie de faire mal.
Choix du joueur : j'essaye de me retenir. Si j'y arrive pas, on avisera après.

Test d'END : 12, raté. L'histoire retiendra que celle-là, elle était déjà dans l'avant-bras.
Test d'INI opposé : 3 v 7. Facile.

Test secret - Karil vs René : 1 v 11. Mais cette facilité face à l'adversité, oh la la la... Les jeunes d'Altdorf diraient "Masterclass", à n'en point douter..

Il y eut un instant de flottement, de doute, où ni l'un ni l'autre n'émit le moindre son, ni le moindre mouvement. Et puis Karil agrippa et écrasa de sa paume et de ses doigts la gorge découverte de la sorcière. Il y eut un cri étouffé, un glapissement de surprise. Ensuite, elle planta ses griffes dans l'avant-bras de son agresseur, au point de faire apparaître des perles rougeâtres.

Excellent.

Qu'est-ce qu- !

Souhaites-tu mourir, chienne ?

Oskar !

C'est pas moi !

Implore pitié, et je serai bon.
Résiste, et meurs.


Pendant que tout cela se déroulait, Karil se rendit compte qu'aucun bruit ne provenait de ses oreilles. Tuli, dans sa posture crispée et ses bruits d'asphyxie, aurait du être incapable de prononcer la moindre syllabe. Et pourtant, il entendait sa voix, la sienne, celle de son homologue étranger, et une autre encore, que la sorcière avait dénommé comme "Oskar". Ainsi, ces quatre entités n'avaient pas prononcé le moindre mot de vive voix, et pour cause ...

Puisque les voix n'étaient jamais sorties de la bouche de qui que ce soit.
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Karil Dasmof
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

Karil ne sentait pas du tout à l'aise. La dénommée Tuli le regardait étrangement, fixement, comme si elle regardait son prochain repas. C'était peut-être ça que sentaient les quignons de pain dur qu'il parvenait parfois à trouver comme seul repas.
- "... Si il y était, je-le-man-ge-rais."

Et cette comptine, récitée par cette femme, était plus effrayante que dans son souvenir. Il le prenait à l'époque pour une simple blague, un moyen de se moquer de ceux qui n'étaient jamais sur leurs gardes. Et là, dans cette pièce, alors que sa jambe se faisait palper, il avait l'intuition que c'était une mise en garde envers ce qui pouvait se passer.

Et il n'avait pas rêvé, il avait bien senti un souffle dans son coup. Mais ils n'étaient que deux dans la pièce, enfin trois avec l'esprit mais comme il ne s'était pas manifesté depuis l'arrivée de Dame Friedberg, impossible de savoir s'il avait disparu ou s'il se tenait simplement tranquille.

- " Allez, n'aie pas peur, viens avec moi...

Mais ...

"Mais je peux pas bouger". Sa phrase ne finit pas, restée bloquée dans sa gorge au moment où les pupilles de Tuli se transformèrent en simples fentes sombres, encerclées de ... crocs ? Non, ce n'est pas possible, ce doit être une simple fatigue qui lui fait voir ce genre de choses, ce ne sont que les chats qui ont ce genre de pupille, pas vrai ? Par contre, il sentait encore beaucoup trop les ongles sur sa jambe. Il avait même l'impression de les ressentir davantage et qu'elle pouvait lui entailler le mollet d'un simple mouvement.

Puis elle fit déplacer ses ongles, lentement vers son genou. On aurait dit qu'elle imitait un petit animal, comme les ombres que les gosses faisaient parfois à la lumière des torches. Sauf que les ombres, leur avantage, c'est qu'on ne les sent pas se déplacer sur sa peau.

Mais trop concentré sur ses ongles, il releva légèrement la tête et vit soudain un visage menaçant très près, trop près à son goût. Il pouvait presque entendre Lans l'insulter Te laisser attraper, c'est la mort gamin. Si tu laisses quelqu'un s'approcher trop près, tu peux y laisser ta peau. Tu t'approches juste quand tu dois donner ou prendre quelque chose à quelqu'un. Si tu veux pas que quelqu'un s'approche, tu t'éloignes.
Et là, t'es baisé.
. Mais ses beaux préceptes ne l'avaient pas sauvés, quand il fut abattu par quelqu'un qui se tenait à distance.

Pourquoi il pensait autant à Lans d'un coup ? Était-ce à cause de son escapade dans les souterrains ? Ses souvenirs lui étaient revenus, dont certains qu'il aurait souhaité oublier à jamais comme la mort de ce dernier.

Lans qui lui avait tant appris et qu'il avait simplement effacé de son esprit. S'il n'était pas aussi tendu, il en aurait honte. Mais il aurait tout le temps d'y repenser plus tard. Là, il avait d'autres problèmes plus urgents à régler.

Il tenta de légèrement s'éloigner mais heurta vite le mur.

Eloignez-vous !

Que fais-tu?

Et à ce moment, alors qu'il était encore en train de se demander comment sortir de ce piège, il sentit un effroyable mal de tête l'envahir instantanément. Une sorte de vent furieux prêt à tout déchaîner et dont il parvenait à sentir une certaine envie unique. Faire mal à ce qu'il y avait devant, quelque soit le moyen.

Et cela ne pouvait signifier qu'une chose. L'esprit était encore là et venait de se réveiller. Et pas d'une humeur cordiale en plus. Quelques secondes passèrent, il vit Tuli qui s'avança légèrement et soudainement, comme si son bras était doué de vie propre, il s'accrocha à la gorge et commença à la serrer fermement. La femme surprise répliqua en enfonçant ses griffes dans l'avant bras-de Karil, faisant perler son sang.

Et ce qu'il redoutait arriva. Il entendit une voix familière résonner dans la pièce. L'esprit n'avait visiblement pas supporté cette situation plus longtemps et souhaitait prendre les choses en main.

C'est raté pour la discrétion.

Visiblement satisfait, l'esprit qui lui tenait compagnie commença à parler

Excellent.

Qu'est-ce qu- !

Souhaites-tu mourir, chienne ?

Alors ça, Karil ne s'y attendait pas. Il pensait que l'esprit avait compris l'intérêt de se faire discret, comme il l'avait fait avec Dame Friedberg. Mais c'était trop tard maintenant, il lui faudrait agir, et tant pis pour les dégâts.


Oskar !

La sorcière hurla alors un nom. Oskar ? Mais il n'y avait personne d'autre qu'eux d'eux ... et un esprit ronchon. Et qu'est ce que ça pouvait être ce "Oskar". La chose qui lui avait soufflé dans le cou

C'est pas moi !

Bon, il y avait bien une chose en plus. Deux personnes folles chacune à leur manière et deux esprits, voix ou autre chose qui n'existaient pas mais était tout de même là.

Implore pitié, et je serai bon.
Résiste, et meurs.


Il n'avait que quelques secondes pour agir mais il sentait encore la vague de violence qui l'envahissait. Il avait vu de quoi cet esprit était capable. Mais "être bon", il n'en avait aucune idée.

Karil se rendit compte qu'il pouvait desserrer la main qui tenait Tuli à la gorge. Il voulait l'enlever mais si encore l'esprit ne s'était pas manifesté, il aurait pu invoquer un réflexe nerveux. Là, c'était impossible.

Autant essayer de rentrer dans le jeu du spectre et aller jusqu'au bout. Peu en importait le prix.


Je vous avais demandé de vous éloigner. Maintenant, faites ce qu'il dit. Immédiatement.

Suite à cette injonction, Tuli réalisa ce qu'on lui avait demandé, avec plus ou moins de pression et relâcha le bras de l'apprenti désormais zébré de rouge, suite à quoi, Karil desserra la gorge qu'il tenait.

A ce moment, le "Oskar" posa la question que visiblement lui et Tulli se posaient.

Mais vous êtes qui d'abord ? !

Karil regarda Tuli et pouvait sentir la tension dans la pièce. Il se sentait à la fois effrayé et furieux. Furieux d'en être arrivé là, alors il répondit d'un ton sec.

"Je pourrais demander la même chose. Mais je suis un apprenti qui s'est blessé dans les souterrains dans l'école. Et qui visiblement, devait être remis sur pieds.

Il y eut un léger silence et Oscar répondit d'un ton moqueur

C'est vrai qu't'es un peu gauche en ce moment et qu' -! immédiatement interrompu par l'esprit

L'humour ne vous sauvera pas. Au travail.

Avec cet échange, Karil s'attendait à beaucoup de choses de la part de Tuli mais absolument pas à ce qu'elle dise, d'un ton étonné :

- " Je... Vous... Vous aussi vous avez des gens avec vous ?"

Cela était surprenant, Karil pensait être le seul dans cette situation mais visiblement, Tulli vivait la même chose que lui. Et son invité semblait avoir le même tempérament qu'Arlin, sur la moquerie au moins.

- " Oui ... mais je pensais être le seul. Soignez-moi et discutons en pendant ce temps-là"

Tulli commença alors à reculer, comme le faisaient les chiens errants d'Altdorf quand ils sentaient le danger et, d'un coup, elle se trancha le bras et commença à asperger le sang qui s'écoulait sur son poignet.

Il y a de quoi être dégoûté de cette façon de faire et Karil ne put que l'exprimer à voix haute

- " Mais vous faites quoi ? Vous vous blessez pour me soigner ?"

- C'est c-comme ça qu'on fait... C'est pas si douloureux, quand on a de quoi manger..."

En prononçant ces mots, elle pressa son bras sanglant avec sa main libre, la tâchant de rouge. Et bien que l'esprit ne réagissait plus, il était toujours présent, se contentant d'observer les soins que l'apprenti recevait. Karil eut un haut le cœur en voyant cela se faire, le même sentiment qu'il avait lorsqu'il était obligé de se cacher dans les égouts pour pouvoir passer une nuit ou lorsque la seule chose qu'il pouvait manger était de la nourriture pourrie ou qui avait séjourné dans la boue. Voire même dans les égouts. Certes l'odeur était différente mais la sensation qu'il éprouvait était intacte.

Il tenta alors de relancer la conversation pour ne pas penser à ce qu'il voyait et comment il allait être soigné.

- "D'accord. Et si vous me disiez ce que vous faites ici, d'où vous venez. Votre histoire"
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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par [MJ] Le Faussaire »

Demande à Tuuli de se confier - 20, tu l'ordonnes sèchement
Réaction - 19, elle montre les dents, au propre comme au figuré
René Coty s'interpose - 20, ou pas.
Test de SAN - Tulli - 18, on garde son calme...
Test secret - Tulli - échec, puis réussite.
Test d'INT - : 9, réussi.
Quelque chose dans sa voix avait surgi instinctivement. Quelque chose d'anormal, de brutal, de sec, et en même temps de volontaire. C'était comme si son subconscient avait agi de son propre gré, sans demander à qui que ce soit un avis préalable. Dans tous les cas, les mots qu'il lança à l'étrangère s'écrasèrent comme des boulets sur un mur en gravats. D'un seul coup, voilà que l'infirmière de garde se hérisse, rentre le ventre et les coudes, puis montre une tête et une mâchoire acérée en seule réponse. L'animal blessé avait été troublé une fois de trop : le visage creusé, les yeux incisifs, les dents à l'air libre, comme si l'intrigante jeune femme s'était volatilisée lorsqu'elle avait pris les ordres en pleine face.

- "C'est déperissement !"

Durant quelques instants de plus, Karil put observer toute la dentition et l'agressivité contenue dans cette femme-bête, puisqu'elle se replia encore plus, reculant jusqu'au bord du banc tout en aspergeant de sang les pieds de chacun. Il y eut un souffle, un soupir forcé et lourd, et puis la féline se mit à feuler longuement. Ses mâchoires ne s'ouvrirent que pour lécher ses plaies, lorsqu'elle se rendit compte de la << peinture >> qu'elle répandait.

Elle ignora ensuite son interlocuteur, et ce pendant de longues minutes, se contentant de rester dans son coin, sur son bout de perchoir, scrutant les environs avec ses pupilles blanches sur fond topaze. Soudain, elle grimpa ailleurs, inspectant les natures mortes à proximité, ou plutôt ce qui avait été des plantes grimpantes et des pots de fleurs bien remplis il y a quelques mois sinon des années.

- " J'espère que vous savez encaisser. Elle m'a interdit de t'endormir. Oskar pense que c'est mieux ainsi. Willi veut toujours tout manger."

Elle tapota sa coiffe, sauta de nouveau sur le banc, sans écraser Karil pour autant. Les crânes de sa parure glissèrent légèrement à l'atterrissage, mais elles les replaça délicatement avec les ongles, du bout des doigts. Ensuite, elle reprit son bras blessé et le serra de nouveau... Sans résultat. En effet, son poignet taillé avait cicatrisé, ne laissant qu'un trait bosselé et brun sur la peau tendue de la demoiselle. Elle serra le poing et tendit l'autre bras, mais avant de s'ouvrir les veines, elle colla sa griffe serrée contre sa tête, et tapota ses tempes frénétiquement.

- " Elle sait que j'ai faim, en plus. Évidemment qu'elle sait. Mais bon, manger régulièrement c'est pas ici. Même les loups mangent plus que moi. J'aime bien les loups pourtant. Enfin, J'préfère les gens, c'est plus délicat et moins gênant. Willi mange toujours tout, un vrai glouton. Il croquait sous la dent."

Une fois que le flux sanguin reprit son cours, elle se figea de nouveau. Lorsqu'elle tourna la tête vers l'apprenti, la séduisante jeune femme était réapparue, avec ses peintures tribales et ses problèmes de vêtements. De sa main saine elle pointa et caressa le nez des trois crânes de sa parure, en chuchotant :

- " Oskar. Willi. Len. J'crois qu'il est parti. Willi ..."

Il n'y eut aucun son pendant un instant, mais Tuli fut soudainement surprise, puis terrifiée.

- " Il le pensait pas ! Je - pas moi !"

Elle rentra le menton, comme pour se préparer à un choc ou une tape sur la nuque. Encore une fois, le silence s'installa, et puis le doute apparut sur le visage de la sorcière.

- "... Vous n'allez rien faire ? Vraiment ?"

Elle le regarda un long moment, puis lui enserra le mollet avec ses deux pattes griffues. Inspirant par la bouche, elle courba le dos, gonfla le buste, les bras tendus, accroupie sur le banc de pierre, comme un vautour sur son repas.

Et alors, seulement alors, Karil fut empli d'un doute : il ne savait pas ce qu'était un vautour. De plus, comment pouvait-il en reconnaître les manières, s'il n'en avait jamais vu ?
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Re: [Karil Dasmof] Libéré, délivré

Message par Karil Dasmof »

Alors que Karil lui avait demandé d'expliquer son histoire, utilisant le même ton qu'il avait utilisé précédemment, il s'aperçut que cela avait eu l'effet contraire de ce qu'il espérait.

La femme, ou le fauve en face de lui, il ne savait toujours pas, s'était mise sur la défensive, montrant les dents, réagissant comme un chat errant menacé et, soudain, disparut du banc, grimpant sur l'une des étagères plus loin, inspectant les fleurs desséchées et se léchant les entailles qu'elle s'était faites.

Encore une vision dérangeante qui venait se rajouter à toutes celles qu'il avait vu en ce jour. Mais même s'il ne se sentait pas à l'aise, la sensation de menace qu'il ressentait était bien plus diffuse que celle qu'il avait pu ressentir face à l'autre folle dans les souterrains, aux morts ou au spectre qui l'avait pourchassé, lui et Emelyne. Il n'était pas rassuré mais la présence de l'esprit qui s'était manifesté lui assurait une sorte d'assurance face à ce qu'il ressentait. Ce qui était assez ironique, vu la puissance qu'il avait déja déployé auparavant et qu'il l'avait exclu de son propre corps.

Après quelques minutes ou chacun suivait le cours de ses pensées, Tulli lui indiqua qu'elle avait l'interdiction de l'endormir et qu'il valait mieux qu'il encaisse, ce à quoi elle rajouta ce qu'en pensaient ses ... ses quoi d'ailleurs. Ses esprits ? Ses hallucinations ? Ce Oskar, il l'avait entendu s'exprimer mais c'était quoi ce Willi, qui semblait vouloir ne faire que manger. Pendant quelques instants, il imagina une espèce de chien féroce. Peut-être était-ce ça, un "loup". Une sorte de gros chien plus agressif, plus sauvage ?

Et ça voulait dire quoi "savoir encaisser" ? Il avait encaissé la folle et son compagnons d'os tranchants. Il avait réussi à sortir des catacombes et, pire que tout, il avait réussi à masquer la présence de l'esprit à sa tutrice ou du moins, en avait l'impression. Ce qu'il allait subir ne pouvait pas être plus dangereux quand même. Si ?

Il tenta de reprendre ses esprits et la revit face à lui, tapotant les crânes sur sa parure, leur donnant à chacun un nom. Oskar, Willi, Len. Mais il y en avait combien. Et surtout, c'était de vrais .. crânes ? Il en avait l'impression et il eut une sorte de vision étrange. Avec un nouveau crâne qu'elle tapotait. Un quatrième qu'elle ne nommait pas.

Elle reparla de loups, et aussitôt de ce Willy, qui mangeait tout. Ca se pouvait que ce soit vraiment un loup celui-là, et il était ravi de ne pas encore avoir eu l'occasion de l'entendre. Quand à ce Len qu'elle venait de mentionner et qui semblait être parti, cela soulagea quelque peu l'apprenti. Il y avait déja assez de fous et d'esprits dans cette pièce sans en rajouter un nouveau.

Puis un cri et une interrogation qui était formulée alors qu'elle enserrait à nouveau son mollet avec ses mains et ses ongles ou ses griffes. Il ne savait toujours pas et voulait-il vraiment le savoir ?

Qu'allait-il faire. Lui mais également l'esprit qui s'était manifesté.

Elle semblait perdre la raison par moments mais c'était également la seule qui pouvait le soigner. Et si Dame Friedberg l'avait amené ici, c'était qu'elle semblait certaine qu'il allait être rafistolé, peu importait la santé mentale de celle qui allait s'en occupait. Mais d'abord, il fallait en informer une autre personne dans la pièce. L'esprit qui s'était manifesté.

On ne va rien faire et on va attendre de voir comment ça se passe.

Aucune réaction ne survint, juste un silence total, aucune souffle d'air ou tempête dans le crâne. C'était déja ça de pris.

Karil regarda Tulli, réfléchit et lui indiqua :

"Nous allons déja voir comment se passent vos soins qu'il faut que j'endure. Je ne peux rien vous promettre."

Cela sembla au moins clarifier la situation et la jeune femme commença à le soigner à sa manière, c'est à dire avec le sang qui coulait sur le mollet, qu'elle maintenait fortement. L'odeur douceâtre du sang était écœurante et une fois qu'elle eut terminé de le verser sur le mollet, le jeune apprenti se rendit compte que quelque chose de magique était en train de se produire.

Il sentit d'un coup une douleur fulgurante dans la jambe, comme si elle s'était contractait d'un seul coup. il avait connu ça parfois lorsqu'il tentait d'échapper à des poursuivants. Il pouvait être heureux d'être à moitié allongé car à chaque fois qu'il avait subi ça lors d'une course, au mieux il devait s'arrêter, au pire sa jambe ne supportait plus aucun poids et il tombait lamentablement.

Cette douleur disparut aussi vite qu'elle était apparut mais cela s'était transmis dans son autre jambe, restant quelques secondes avant que tout ne disparaisse.
Enfin presque tout car si la douleur avait disparu, il sentait des sortes de mouvements dans ses deux jambes, ses pieds, ses genoux, ses mollets, rien n'était épargné par ces mouvements qui n'étaient pas douloureux mais assez désagréables.

Après quelques minutes, cette sensation désagréable commença à se dissiper. C'est à cet instant que Tulli poussa les pieds de l'apprenti hors du banc et contempla les vitraux de manière intensive.

Le jeune apprenti se leva avec précaution et les soins, bien qu'étranges semblaient avoir porté leurs fruits. Il se leva sans aide et semblait ne pas avoir boité avant. Il fit quelques mouvements avec sa jambe auparavant blessée mais rien de particulier ne se passa, elle était presque comme neuve. Une fois ces tests faits, il regarda vers les vitraux que contemplait Tulli et se rendit compte qu'ils étaient poussiéreux mais que surtout, la seul lumière qui illuminait les lieux provenait de la lune dans le ciel. Il avait donc passé une journée entière dans ces souterrains. Une journée éprouvante.

Mais il sentait que la journée n'était pas encore finie. Il se rappelait de ce qu'avait indiqué Dame Friedberg à Tulli lorsqu'il l'avait laissé "Tu me l'amèneras une fois qu'il sera sur pieds". Et ça, ce n'était pas un bon signe.

Karil se rassit sur le banc à côté de Tulli et prit la parole

"Merci. Et si je peux faire quelque chose pour vous aider ?"

Tulli ne réagit pas et continua à contempler la lune, comme absorbée par cette dernière. Karil se releva, fit quelques pas et tenta d'attirer l'attention de Tulli par une autre approche.

"Il va falloir parti, Dame Friedberg m'attendait dès que j'étais remis sur pieds et c'est le cas."
Karil Dasmof, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 8 | Int 10 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 23/65 | SAN : 35/53
Lien Fiche personnage: https://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.p ... ril_dasmof

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