[Raël Khem] La Nuit au Musée

L’Empereur Karl Franz siège à Altdorf, capitale impériale depuis. Altdorf est un carrefour du savoir et son université est l’institution académique la plus respectée de tout l’Empire. Là, les seigneurs et les princes de nombreux pays viennent s’asseoir aux pieds des plus grands penseurs du Vieux Monde. Altdorf est aussi le centre du savoir magique et ses huit collèges de magie sont fort justement réputés bien au-delà du Vieux Monde. Altdorf est une ville affairée, avec un nombre important d’étrangers, de commerçants et d’aventuriers. La cour impériale elle-même engendre une activité économique florissante, qui attire toutes sortes de gens.

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[MJ] Kriegsherr
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[Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par [MJ] Kriegsherr »

Curieusement, il n’avait pas été si difficile pour Raël Khem de convaincre Aducia Egwin de l’accompagner. Celle-ci dépendant directement d’Arenthil Celian, le seigneur elfe avait simplement ordonné à ses supérieurs de la laisser aller, parce qu’elle pourrait beaucoup apprendre aux côtés d’un combattant tel que le scythien. Egdwin elle-même était partagée. D’un côté, il était vrai que suivre quelqu’un comme Raël Khem, qui avait fait preuve d’une grande qualité, pouvait être très bénéfique sur le plan de l’enrichissement personnel, sans compter les liens qui se créeraient avec des humains. Mais, d’un autre côté, elle devait pour cela abandonner pour un temps le service « traditionnel » de sa nation, ce qui lui pesait. D’autant qu’elle n’était pas sûre des intentions de son nouveau mentor.

Le voyage jusqu’à Altdorf fut relativement rapide et se déroula sans incident notoire. A bord d’un vaisseau de la Confrérie du Phare, ils rejoignirent la capitale impériale en moins de deux semaines. A cette occasion, Aducia révéla une autre facette d’elle que Raël ne connaissait pas encore : elle s’avéra être un marin averti, discutant avec le capitaine ou l’équipage de tels ou tels sujets navals dont le combattant du Sud était peu au fait, et n’hésitant pas à mettre la main à la pâte pour aider lorsque cela était utile.

Dès le départ, notre héros put constater que sa nouvelle compagnonne de route était assez chargée. Aducia Egdwin avait pourtant peu d’effets personnels : une tenue de rechange, quelques accessoires et utilitaires divers, le tout tenant dans un simple sac à dos. Non, ce qui la chargeait tant, c’était son armement offensif et défensif. Elle apprit à Raël Khem qu’elle faisait partie des soldats professionnels de son pays, et non des conscrits, et qu’en tant que telle, elle avait appris à servir sur un navire, et à combattre en formation, en utilisant les armes emblématiques de son corps d’armée : la lance, l’épée, le bouclier et l’arc. Comme toutes les soldates avisées, elle avait également pris la précaution d’avoir sur elle une petite lame plus courte, au cas où.

Cela rendait un ensemble assez imposant lorsqu’elle le transportait intégralement sur elle. Vêtue d’une armure de mailles comportant quelques écailles et plaques légères par endroits, elle portait sa lance dans une main. A sa ceinture étaient visibles une épée longue et un petit couteau équilibré, ceint côté opposé. Sur son dos était accrochés successivement un arc et un carquois, puis son bouclier, puis son sac. L’ensemble était sans doute encombrant, mais, sans le sac, il constituait pourtant l’équipement standard de la garde maritime elfique en ordre de bataille. Même si elle paraissait frêle, Egwin était parfaitement capable des les porter et de les utiliser ensemble.

Comme tous ceux de sa fière race, l’uniforme d’Aducia était très voyant, aux couleurs de l’unité qu’elle servait, en l’occurrence bordeaux et nuances de gris clair. Il était par endroits brodés de glyphes dorés ou argentés, qui précisaient son allégeance exacte. Dans son sac, elle avait emmené sa cape et les habits matelassés que Raël lui avait déjà vu porter lorsqu’elle était venue le chercher dans sa tente, au cas où le besoin se ferait sentir d’être moins repérable.

Evidemment, la timide asur n’était pas restée passive durant tout le temps du voyage, mis à part les coups de main qu’elle donnait occasionnellement aux marins. Après tout, on l’avait autorisé à accompagner Raël Khem pour qu’elle se forme à ses côtés, pas pour voyager et voir du pays sans rien faire. Ce dernier étant un grand combattant, il s’entraînait régulièrement pour se maintenir en forme, tout comme Aducia, d’ailleurs. Elle avait beau être en détachement, elle restait une soldate des hauts-elfes. Khem fut peut-être surpris de voir que, elfe ou pas, l’entraînement était la clef de la condition physique, technique et mentale du combat, il n’y avait pas de secret !

C’est donc assez naturellement que ce qui devait arriver arriva. Sans que l’elfe n’ose le demander, il y eut des affrontements entre les deux compagnons. Lors de leurs passes d’armes sur le pont du navire, Raël put constater que les dires d’Arenthil Celian étaient vrais. Malgré son entraînement et son âge, certes très jeune pour une elfe, mais tout de même bien supérieur à celui de notre héros, Khem était bien meilleur qu’Aducia l’arme au poing. Sa maîtrise, sa technique, son instinct, son endurance et sa force étaient supérieurs. Oh, Aducia n’était pas une mauvaise combattante pour autant, elle était même sans doute supérieure à la grande majorité des hommes du rang impériaux, bretonniens ou même scythiens. Mais comparée à un individu hors du commun, un héros comme Raël Khem ou Arenthil Celian, elle était loin d’être à leur niveau. Cependant, son agilité se révéla supérieure à celle de Raël, de même que son pied marin, qui lui permit parfois de toucher son adversaire dans leurs duels en profitant notamment, un jour, d’une houle particulièrement forte qui ne semblait pas la déranger le moins du monde, mais handicapait grandement l’humain. Au tir également, elle était bien plus précise que son mentor, mais ce n’était guère étonnant, étant donné la grande polyvalence de son entraînement militaire et les qualités innées de sa race en la matière.

Ils débarquèrent donc à Altdorf une bonne douzaine de jours après avoir quitté L’Anguille. Raël Khem y était déjà passé, une fois, mais très rapidement, lors d’une simple escale entre Carroburg et Nuln. La ville était immense, grouillante de vie, éclatante de puissance, mais avec tous les à côté que cela supposait : la pauvreté, la crasse, les malfrats... Il ne semblait pas possible qu’il y ait quelque part une grandeur sans qu’elle ait sa contrepartie de misère.

Décrire la ville de façon objective serait trop long et présenterait somme toute bien peu d’intérêt. Après tout, seule comptait la perception qu’en avait notre héros. D’ailleurs, celui-ci put assez facilement repérer sa cible. Quelques questions lui indiquèrent que le fameux musée impérial d’Altdorf se situait dans un quartier appelé « Universität District », ce qui signifiait tout simplement le quartier de l’université, une sorte de grand lieu de réunion et de partage des savoirs et des connaissances.

Le « Musée Royal de l’Empire » de son nom officiel, faisait d’ailleurs étalage public de sa grande exposition temporaire sur les trésors du désert, que l’on pouvait admirer dans les heures d’ouverture pour une somme modique. Malheureusement, comme Raël le constata vite, dans lesdites heures d’ouverture, la foule était telle qu’il serait difficile de dérober discrètement ou de récupérer par la force quoi que ce soit. Des gardiens par dizaines canalisaient des centaines de badauds qui se pressaient devant les vitrines derrière lesquelles étaient exposés des objets divers de toutes tailles, dont une partie étaient effectivement Nehekhariens (le reste étant soit des faux, des fac-similés ou encore des objets d’origine plus récente ou d’autres cultures, comme les objets arabéens ou nomades du désert par exemple).

Il restait à définir une stratégie pour récupérer un maximum de trésors volés. Mais comment ? Seul ou avec l’aide d’Aducia uniquement, en admettant même qu’ils entrent et sortent sans se faire prendre, ils ne pourraient emporter qu’une toute petite fraction des trésors exposés. Par ailleurs, il n’était pas certain qu’Egdwin consente de bon cœur à commettre un acte illégal en plein cœur de l’Empire. De plus, certains trésors exposés avaient une grande valeur marchande, étant fait d’or, d’argent ou sertis de pierres précieuses. Cela attirerait sans doute les convoitises, mais impliquait aussi une sécurité renforcée, donc Raël Khem ne savait rien…

Comment allait-il s’y prendre ? Il avait encore du temps, plus de trois semaines avant la fin de l’exposition.

Je te laisse décrire ce que tu fais sur le bateau, où tu vas à Altdorf, ce que tu y fais, et éventuellement qui tu tentes de contacter dans Altdorf. Tu peux décrire les quartiers de la ville où tu vas vu par Raël si tu le souhaites. Par contre, j'aimerai savoir ce que tu dis à Aducia de ton projet.
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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par Raël Khem »

Les salutations de l'Anguille furent déchirantes, du moins pour les marchands. Ceux-ci se félicitaient depuis la fin du tournoi de pouvoir pavaner ce champion, symbole de leur victoire, et de l'emmener à toutes les réceptions, le montrer comme un trophée à toute la noblesse qui ne le saluait qu'à reculons. Le départ du "poulain" comme certains l'appelaient se fit donc avec une certaine douleur, même s'il était inévitable et que chacun le savait. La Confrérie lui avait attribué une grande cabina privée de quatre places dans un navire direction Marienburg, de là il rentrerait dans une barque apte à naviguer sur les fleuves et atteindra Altdorf en deux temps, trois mouvements. Raël avait dit la veille à Aducia que si elle acceptait de venir elle devrait se présenter au bateau à huit heures du matin, peu avant le départ.

Et elle s'était présentée, en armes, vêtue de la tête aux pieds de son uniforme militaire et portant un lourd sac à dos. En la voyant monter sur le pont, Raël lui avait tendu la main.


-"Aducia, ça me fait plaisir que vous soyez venu!"

Droite comme un i, martiale dans son attitude, la jeune elfe commença un salut martial avec de se rattraper et de serrer la main tendue, un peu gênée.

-"C'est un honneur, messire Khem."

Son visage fin se voyait traversé par un très mince sourire, assez forcé d'ailleurs. C'est là que Raël constata l'épaisseur du barda elfique: des armes à n'en plus finir et de toutes les sortes, des vêtements supplémentaires, des provisions au-cas où, une armure complète aux couleurs rouges et grises. C'était très impressionnant à regarder et la dame faisait quelques envieuses parmi la foule en contrebas. Aucune autre réaction ne vint, forçant le Scythien à prendre les devants:

-"Je... Vais vous montrer notre chambre."

L'elfe haussa un sourcil.

-"Notre chambre?"

En effet la salle aménagée était une cale pour marins professionnels, contenant normalement quatre personnes, qui seraient relogées ailleurs pour ce trajet. Aducia et son nouveau supérieur partageraient donc une pièce de vie commune avec quatre lits cloués aux murs et des rangements bien suffisants pour deux personnes, même si la quantité d'affaires elfiques failli avoir raison de la place disponible. La représentante du Beau-Peuple était passée d'une gêne dissimulée à un masque d'impassibilité qu'elle conservait comme un pavois alors qu'elle prenait ses quartiers.
Il y avait peu à dire sur le bateau lui-même ou ses occupants. Un navire marchand avec des marins expérimentés qui faisaient régulièrement le trajet Anguille-Marienburg pour y livrer des cargaisons. De braves hommes prompts à suer au travail et à parler de tout et de rien avec leurs rares passagers. C'est auprès d'eux qu'Aducia passa la plupart de son temps durant les premiers jours, déjà parce que Raël était malade comme un chien et passait son temps par dessus le bastingage à vomir tout ce que son estomac pouvait contenir mais également car elle semblait simplement apprécier le fait d'être sur un bateau. Elle sautait de mât en mât, de cordage en cordage, glissant sur les lattes de bois comme sur un sol plat malgré le roulis. Les marins n'en croyaient pas leurs yeux. Et le pire étant qu'elle leur donnait des conseils, corrigeait leurs mouvements, faisait certaines tâches plus vite qu'eux et semblait connaître le bateau comme sa poche et dans les moindre recoins après une petite journée!

Le voyage jusqu'à Marienburg ne devait durer que sept jours. A quatrième l'état du Scythien commença à s'améliorer et il put à nouveau se balader sur le pont et prendre l'air sans y laisser la santé. Aducia ne tarda pas à venir lui demander avec une pointe de candeur s'il pouvait l'entrainer. Oui bien sûr elle était déjà formée aux bases, étant une soldate professionnelle, mais un guerrier de la trempe de son nouveau mentor avait forcément des choses à lui apprendre! Elle en prit pour son grade: sous-estimant son adversaire ou étant simplement surprise par leur différence de gabarit, à la première passe-d'armes elle en fût quitte pour une belle bosse sur le crâne. Passé la surprise, cependant, Egwin se montra bien plus pugnace et habile de ses armes, notamment à la lance. Elle était capable de mouvements fins et subtils, difficiles à parer et touchant souvent leur cible. Bien sûr pour un champion ces assauts étaient toujours prévisibles et mal préparés, cela dit un adversaire d'un niveau un peu plus faible y aurait laissé des plumes. Entre chaque combat le guerrier lui donnait des conseils:


-"Tout est une question de posture."

-"Tiens toi plus droite!"

-"Pied droit, pied gauche, on oublie pas les bases!."

-"Les jambes écartées, le poids du corps vers le bas."

-"Mets de l'engagement dans tes mouvements!"

Il faudrait du temps pour qu'elle s'améliore mais au bout d'une semaine quelques progrès étaient déjà visibles. La petite ne manquait ni de fougue, ni de détermination, deux valeurs indispensables pour un bon apprenti. Quand la houle était déchainée, en revanche, elle faisait montrer d'une capacité rare à tenir sur ses jambes là où même les hommes se tenaient où ils le pouvaient, espérant s'en tirer! Sans difficulté elle bondissait et frapper son opposant déstabilisé, mettant plusieurs fois Raël à terre sans véritable difficulté, preuve incontestable de son pied marin et de ses talents de guerrière. Elle ferait une fameuse garde maritime, c'était certain.
Si elle était une lionne lors des combats, Aducia gardait dans l'intimité un comportement très distant, presque froid. Elle ne se dévêtait jamais devant son compagnon ou lorsque celui-ci était dans les parages, préférant changer de vêtements là où elle ne serait pas vue. A vrai dire ce comportement, même si compréhensible, avait commencé par surprendre Khem: c'était une soldate, une professionnelle, sans doute avait-elle dû voir ses compagnons nus ou vice-versa, pourquoi donc tant de gêne? Et puis ce n'était pas pour son corps trop fin qu'il y avait de quoi se rincer l'œil!

Finalement après une semaine de voyage le port de Marienburg était enfin en vue! C'était tout juste si Raël n'avait pas embrassé la terre en descendant. Respirant enfin l'air (putride) du continent, il ne put s'empêcher de demander à son élève.


-"Comment fais-tu pour être aussi à l'aise en mer? Ca me dépasse!"

L'elfe tiqua sur le tutoiement auquel elle ne se faisait décidément pas mais répondit néanmoins.

-"J'ai passé plus de temps en mer que vous n'en avez vécu, messire Khem."

-"Oh."

Il y avait une petite journée à attendre avant d'embarquer pour Altdorf dans le second transport maritime, celui-ci levant l'ancre à la tombée de la nuit. Pour passer le temps les marins indiquèrent au duo une auberge qui accueillait le plus gros des voyageurs arabéens "Le Phare de Copher". Effectivement l'établissement était bâti dans un style du Sud, tout en arches colorées et en pierre blanche, à l'intérieur enfumé par les narguilés rapportés d'Arabie. En le voyant, d'ailleurs, entrer avec sa tenue noire et son khopesh, certains clients tournèrent le regard ou crachèrent à son passage. Le patron fût moins offensé par la présence d'un "rat du désert" dans sa boutique et leur demanda simplement ce qu'ils désiraient boire. Aducia, ne sachant pas ce qu'on buvait dans les terres du Sud, laissa Raël choisir pour deux.

-"Deux alcools de palme, forts."

Et ils furent apportés dans de petits verres, dans une poterie fine. Le Scythien se l'envoya cul-sec derrière la cravate, se remettant par la même occasion les idées en place. Egwin fixa cette boisson qu'elle ne connaissait pas avec un visage inexpressif puis se décida à imiter son mentor et à boire d'un trait. Son visage se décomposa immédiatement et elle se mit à tousser fort, très fort.

-"Aducia tu… Tu vas bien?"

-"Keuf... Oui.. J'ai été... Surprise..."

Raël éclata d'un rire franc auquel l'elfe au visage rougie opposa une moue. La journée se déroulerait bien.

Et rien de particulier ne fût à signaler durant le reste du trajet vers Altdorf. Le Reik était calme, les monstres absents ou suffisamment loin pour ne pas s'en prendre au navire. A vrai dire le voyage fût presque barbant, entre deux duels humain-elfe qui tournaient toujours à l'avantage du premier, la houle étant beaucoup plus faible sur une barque fluviale que sur une caravelle océanique.
Puis enfin après une autre petite semaine, après des arrêts à chaque village, la capitale de l'Empire était en vue!

Clairement la ville était immense, mais les deux associés la virent différemment. Aducia fronçait les sourcils en subissant les odeurs infectes des fosses et égouts humains. Des enfants jouaient dans la rivière et des pécheurs de poisson d'eau douce saluèrent la barque à son passage, les plus jeunes s'excitant en voyant une elfe! Comme à Marienburg les marins conseillèrent au duo une auberge des plus correctes, Le Chevalier-Troubadour, où ils pourraient poser leurs affaires et se délasser. L'objectif était clair aux yeux du Scythien: trouver le musée, visiter l'exposition et trouver un moyen de récupérer le maximum d'objets.
Et que cette collection était splendide ! Une foule énorme s’était déplacée pour admirer des sarcophages, des bijoux sacrés, des canopes sacrées contenant les restes d'animaux bénis ou de grands hommes du passé, armes, armures et nécessaire de vie des Nehekhariens de jadis. C'était comme à la maison quelque part, enfin chez soi!

Aducia elle-même se laissait prendre au jeu bien qu'elle prenait un peu de haut ces objets fabriqués avec des outils plus rudimentaires que ceux utilisés par son propre peuple. Comment de toute façon ne pas se laisser séduire par ces blocs d'or, ces rivières de nacre, de perles, de joyaux et d'argent? Même la noblesse alentours semblait envier leurs congénères de jadis pour pouvoir porter telles merveilles et vivre dans un tel confort. Pour autant Raël était plus qu'outré en sortant du musée. Pour chacun de ces artefacts des tombes avaient été pillées, du sang versé, parfois celui du peuple Scythien qui tentait de les défendre. Combien de morts injustes pour que ces gros hommes puissent admirer ces vestiges?


-"Il faudra revenir ce soir quand il y aura moins de monde, Aducia. Heureusement nous avons du temps, nous allons en avoir besoin..."

En priorité il faudrait récupérer les bijoux et artefacts de faible taille, par souci de practicité. Malheureusement les sarcorphages et les meubles seraient forcés de rester là quelques temps encore.
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Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par [MJ] Kriegsherr »

Jusqu’ici, les explications fournies par Raël Khem sur son objectif n’étaient pas très claires pour Aducia Egdwin. Celle-ci était pourtant habituée à exécuter les ordres qu’on lui donnait sans discuter. A ce titre, elle suivait son mentor sans insister sur la question, mais tout de même, elle ne pouvait s’empêcher un froncement de sourcils et un pincement de lèvre gêné à chaque fois que le scythien mentionnait le sujet. Il fallait dire que notre héros n’avait guère été loquace, et s’était cantonné à une description vague laissant place à l’interprétation : « récupérer des objets volés à son peuple » en utilisant pour cela « des voies obscures ».

Ainsi, lorsqu’ils quittèrent le musée, l’elfe ne put réprimer une remarque, le visage interrogateur, sourcil levé, pointant du doigt un petit écriteau à l’entrée du bâtiment :


-Hum… Le musée risque d’être fermé ce soir, messire Khem.

Bien entendu, Khem ne savait pas lire ni écrire, et encore moins le reikspiel, il ne pouvait donc pas déchiffrer le panneau. Mais le sous-entendu d’Aducia était clair : les horaires d’ouverture de l’édifice n’incluaient pas la nuit. Peut-être la garde voulait-elle par là le mettre en garde ou vérifier s’il était alphabétisé.

Le bâtiment abritant le musée royal de l’Empire était dans le plus pur style impérial. C’était un grand édifice à base rectangulaire, qui s’élevait sur plusieurs étages, quatre en tout. Situé dans le quartier de l’Université, il était entouré de bordures composées de petits espaces verts, séparant ses murs des allées. Lesdits murs étaient hauts et épais, mais percés de nombreuses fenêtres plutôt grandes qui permettaient au soleil d’éclairer largement les salles. Malheureusement, ces vues étaient munies de solides barreaux d’acier empêchant quiconque de passer.

L’exposition avait lieu entre le rez-de-chaussée et le troisième étage uniquement. Le quatrième était composé principalement de greniers, de combles et de rares pièces administratives ou chambres de concierges, situées dans les quatre tours qui étaient situées aux quatre coins du bâtiment, et où se situaient les escaliers en colimaçon permettant de circuler d’un étage à un autre. Raël avait également pu constater durant sa visite que ces escaliers ne donnaient pas que vers le haut, mais qu’ils semblaient continuer aussi vers des sous-sols. Il n’avait cependant pas pu en apprendre plus, le passage étant barré par un ruban devant une porte fermée. Sur deux de ces portes du rez-de-chaussée, une inscription figurait, qu’Aducia voulut bien lui lire. Elle indiquait : « réserve ». Les deux autres donnaient sur un bureau de gardien responsable d’étage et sur un placard d’entretien.

Quant au Chevalier-Troubadour, où le duo avait élu résidence, c’était une auberge tout à fait respectable. Aducia Egdwin y avait sa propre chambre. C’était un lieu agréable et à priori sans histoires, où Raël pourrait se reposer et préparer ses plans en toute tranquillité.

***


Lorsqu’ils revinrent à la tombée de la nuit, Khem put constater que sa compagnonne disait vrai. L’entrée du musée, une impressionnante porte de bois massif située derrière un porche à colonnades, était close. Un duo de gardes en armes, équipés de hallebardes, de dagues, protégés par des casques et des plastrons de fer et portant la livrée des troupes d’Altdorf, discutaient sur le parvis, dans une sorte de petite guérite en bois qui leur était réservée. Ils discutaient de temps en temps avec une patrouille de deux hommes à l’équipement semblable, dont le rôle semblait être de faire régulièrement le tour de l’édifice. A l’intérieur du bâtiment, les derniers employés semblaient quitter les lieux, à intervalles irréguliers, passant par une petite porte intégrée dans l’un des deux grands vantaux, et saluant les gardes au passage. Il était aux alentours de dix-neuf heures à dix-neuf heures trente, soit plus d’une bonne heure et demie après la fermeture des lieux au public, à dix-sept heures trente. Vers vingt-heures, une équipe de gardiens de nuit sortit à son tour, discuta une bonne demi-heure avec les gardes, puis rentra dans le bâtiment et s’y enferma définitivement, du moins jusqu’au lendemain.

Le quartier en lui-même était bien éclairé. Plusieurs torches et lampadaires éclairaient les environs. De nombreux universitaires et étudiants profitaient des jardins de l’université ou flânaient dans les allées. Bien évidemment, à partir d’une certaine heure plus la nuit avançait, moins ils se faisaient fréquents. Il serait sans doute difficile, mais pas nécessairement impossible, d’approcher subrepticement du lieu. En revanche, rester assez longtemps près des fenêtres pour desceller les barreaux sans être vu relevait de l’impossible.

Telles étaient les premières observations que Raël put faire. Mais tenterait-il d’aller plus loin ? Il avait tout loisir, s’il le souhaitait, d’interagir avec les gardes, les gardiens de nuit ou les employés au moment de leur sortie ou après.

Pour un premier passage, je ne te donne pas de plan de l'édifice. Mais sache que si Raël revient beaucoup et veut "cartographier" le musée, je pourrai fournir un schéma des 3 étages visitables.
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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par Raël Khem »

Encore et encore les questions s'enchainaient à l'infini dans le crâne obtus du Scythien, lui collant quasiment la migraine. Comment pouvait-il piller un musée fortement garder et ficher le camp ensuite sans se mettre toute la ville à dos? Et puis surtout quoi voler, quoi prendre? Des choix devraient être fait, des sacrifices également. D'un geste rageur il ouvrit les volets de sa chambre pour prendre l'air. Un relent putride lui frappa le nez, en effet un clochard venait de chier sous sa fenêtre.

Après lui avoir balancé un tabouret sur la tête, déclenchant l'hilarité des passants, Raël s'assit sur son lit pour réfléchir. Oui, des choix devraient être fait, un tri obligatoire. Déjà hors de question de ramener le mobilier et les sarcophages, bien trop lourds et encombrants. Laisser les conseillers et les nobles de Nehekhara dormir à la vue de tous était sans doute inconvenant et immoral, mais en l'état il n'y avait aucun moyen de les sauver. Ensuite il faudrait choisir: les objets de valeur ou les objets sacrés. A trancher autant choisir le divin. La bénédiction des dieux n'était pas à sous-estimer, il l'avait déjà vérifié plus d'une fois, et l'or n'était pas ce qui manquait à Numas.
Partant de ce constat, que prendre? En priorité il faudrait récupérer les vases canopes et les momies d'animaux, elles étaient selon les légendes des réceptacles possédant de puissants pouvoirs. Et même sans ça les rois tendaient à apprécier de retrouver leurs anciens animaux de compagnie, protecteurs et amis. Oui, c'était sur eux qu'il fallait se concentrer. De plus, même si c'était secondaire, les impériaux seraient moins déterminés après le vol de reliques peu précieuses plutôt que de cet or qu'ils semblaient vénérer.

Cette décision prise, Raël s'engagea dans les jardins de l'université. Aducia… Il avait préféré de ne pas la réveiller, il était encore tôt et elle avait bien besoin de dormir après les crapahutages des derniers jours. La garde avait toujours le même comportement: des hommes s'échangeaient la relève le matin avant l'ouverture et sans doute se relevaient-ils la nuit à la fermeture. N'étant pas particulièrement discret, et Aducia peu consentante, le guerrier du Sud ne pouvait donc pas espérer un cambriolage parfait en se laissant enfermer la nuit dans le musée. Cette option restait cependant la plus simple: il se cacherait dans la réserve avec l'elfe, attendrait la nuit, sortirait et déroberait tout ce qu'il y aurait à dérober avant de sortir au petit matin en se glissant dans la foule. Voire simplement en sortant par une fenêtre pendant ladite nuit…

Après avoir tergiversé quelques minutes, Raël se décida à retourner au musée pour commencer son inspection. Il dresserait autant que possible un plan des lieux pour reconnaître non seulement les ailes mais aussi les objets à piller. Quand tout serait suffisamment cartographié il serait le temps de penser à un plan d'intervention.

Désolé du peu de qualité du post, j'étais pas du tout inspiré. :(
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Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par [MJ] Kriegsherr »

Test d’INT de Raël : 15. Raté.
Test d’INT d’Aducia : 5. Réussite.
Il semblait que cette fois-ci, le repérage et la préparation seraient des éléments primordiaux dans la confection minutieuse du plan de Raël Khem. Ce dernier paraissait avoir écarté d’amblée l’idée d’une entrée aussi impromptue que brutale suivie d’une improvisation au fur et à mesure. Déjà, après un seul repérage, une première option lui était apparue, celle de se cacher dans le musée et d’y rester après sa fermeture, pour y être enfermé la nuit. Néanmoins, cela ne l’empêcha pas de pousser ses recherches pour mieux maîtriser le terrain et trouver d’autres éventuelles alternatives.

Le travail fut discret, mais long : il ne fallait pas avoir l’air de repérer ouvertement la disposition des salles, ce qui forcément rallongeait les délais. Peu à peu, sans éveiller les soupçons, Khem dressait un plan complet des lieux auxquels il avait accès. Après quelques jours de visite, le scythien parvint à obtenir un schéma assez fidèle du rez-de-chaussée et des trois étages d’exposition, ainsi que des environs directs du bâtiment. Pour chaque étage, il avait pris soin d’examiner et de noter la position précise de tout ce qui pouvait être intéressant. Au final, il obtint à peu près ce résultat :

Plan griffonnés du musée royal

Rez-de-chaussée

En rouge avec un G, la guérite où des gardes veillent en permanence, 24H/24.

« L’accès réserve » extérieur est en fait une double porte de trappe renforcée, au niveau du sol, et souvent un point de vigilance des gardes dans leur ronde. Tu te doutes que l’accès, situé dans le prolongement d’une large allée, donne probablement sur un plan incliné qui permet de faire entrer ou sortir de grosses pièces dans le sous-sol du musée.

Une lourde grille en fer reliée à des égouts souterrains existe en dessous de la tour en haut à droite. Outre les gouttières qui y mènent toutes, tu remarques une petite conduite d’eaux usées qui descend du 3ème étage de la même tour (les sanitaires) jusque là.

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1er étage

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2ème étage

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3ème étage

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4ème étage et toits

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Seules les 4 tours dépassent au 4ème étage, mais il s’y trouve également les combles/grenier, auxquelles on accède tu ne sais comment. En tous cas les plafonds des salles du 3ème étage sont plats et n’ont pas de trappes ou de faux plafonds, mais des poutres porteuses apparentes (alors que le toit, vu de l’extérieur, est incliné sur 4 faces, bien que peu pentu). Il y a parfois des

En fait, sous tout ce qui est couleur « tuile » (représentant les toits vu de dessus, il y a quelque chose). Le feuillage de l’arbre imposant arrive à peu près à la hauteur du 4ème étage (de l’allée cursive, pas des toits qui dépassent.


Concernant les objets qui étaient exposés, une bonne partie d’entre eux n’étaient pas susceptibles d’intéresser notre héros. Tel était le cas, par exemple, des expositions des premier et deuxième étages. En effet, le conservateur avait choisi une organisation thématique de son musée, mis-à-part le cas particulier du rez-de-chaussée.

Ainsi, l’intégralité du premier étage du bâtiment était consacrée à la culture arabéenne. Y figuraient notamment un grand nombre d’objets, armes, armures, bijoux, vêtements et meubles de la grande époque des croisades menées contre le sultan Jaffar. Des simples lampes à huile anciennes aux cimeterres acérés, des soieries raffinées des étendards de guerre arabes aux humbles djellabas populaires, c’était tout un pan relativement récent de la culture du Sud qui était jeté en pâture à la curiosité des visiteurs. Evidemment, cela n’était pas le cas de Raël Khem, qui connaissait déjà bien ces coquins des villes, même si les objets exposés dataient souvent de plusieurs siècles avant sa naissance.

Le second étage n’était guère plus intéressant pour le scythien. Il concernait uniquement les objets et animaux du désert. Atours et ustensiles des nomades, bandits et commerçants de ce milieu, mais aussi faune et flore exotiques (du moins pour les habitants du cru). Ces curiosités étaient d’un banal terrible pour notre héros, leur seul intérêt étant de lui montrer la perception qu’avaient les impériaux de ces cultures différentes jugées si « exotiques », autour desquels planait comme une brume de mystère et d’excitation attisés par l’imagination.

Le troisième étage serait probablement la cible des convoitises de Raël. C’était lui qui était consacré à l’antique civilisation de Nehekhara. Bien sûr, tout n’était pas forcément présenté sous cet angle, mais dans la globalité, l’idée générale d’ancienne civilisation perdue du désert était assez bien rendue. Beaucoup d’enfants –et de grands enfants nommés adultes- se plaisaient d’ailleurs à s’imaginer vivant à l’époque parmi les rois du désert, ou à l’inverse pillant leurs trésors gardés par l’impitoyable désert et en revenir riche.

L’étage était composé d’un grand nombre de petites pièces, contrairement aux autres. Chacune contenait surtout de petits objets, même si l’une d’elle, à la sortie de l’escalier contenait quand même des statues de taille allant jusqu’à l’humanoïde. Dans le sens de la visite, on trouvait après cette pièce une autre salle remplie d’objets de la vie courante : bols anciens, brosses, couverts, balais, nattes, lampes, pièces, marteaux, roues,… Rien de bien important, encore que quelques pièces soient très travaillées, ayant sans doute appartenu à des nobles, la plupart était cependant plus issue du bas-peuple.
L’on trouvait ensuite une sale où étaient exposés de petits meubles : tabourets, chaises, tables de chevet, coffres et coffrets,... Là encore, leur richesse et leur état de conservation étaient très inégaux. Qui avait bien pu s’embêter à rapporter de telles choses d’aussi loin ? Aurait été une question pertinente. Mais les savants et érudits comme ceux du musée ne s’en trouvaient que plus ravis.
La salle suivante contenait uniquement des décorations et vêtements. Cela pouvait être des babioles d’agrément, d’embellissement d’intérieur, ou encore des vieilles frusques plus ou moins miteuses. Rares étaient les tissus bien conservés : même s’ils l’avaient été au moment de leur récupération, le long voyage qui avait suivi ne leur avait sans doute pas fait de bien.
Venait ensuite une armurerie que Raël Khem n’aurait pas reniée. De vieilles lances, parfois millénaires, des dagues et des kopeshs, des boucliers, des plastrons, arcs et flèches… Le tout était très souvent mal conservé, cependant, quelques pièces étaient encore en parfait état de fonctionnement, sans doute prises récemment à leurs propriétaires morts-vivants. Toutefois, aucune arme présentée n’était magique ni même sacrée.
Deux salles contenaient ensuite une impressionnante collection de poteries et œuvres de l’argile dans la première, et de mosaïques et fresques dans la seconde. Plus orientées vers l’art antique Nehekharien que vers le militaire, le religieux ou la vie commune, ces salles présentaient néanmoins l’intérêt de montrer les goûts artistiques de différentes époques reculées, chez les pauvres comme chez les plus riches. Evidemment, les scènes religieuses et la mort y étaient souvent des sujets abordés, mais pas uniquement. L’amour, par exemple, y tenait une bonne place, sujet transversal, muse de millions d’artistes de toutes les races, toutes les cultures et toutes les ères, mais étaient aussi représentées la chasse et les scènes de fête ou de repas, entre autres.
La prochaine salle était potentiellement d’un grand intérêt pour notre champion scythien : elle contenait des momies de nombreux petits animaux, dont le gabarit ne dépassait celui d’un gros chien. Cela était apparemment une grande curiosité, et la pénombre de cet endroit central visait sans doute à renforcer le mystère et l’ambiance de « peur » qui régnait dans la salle, pour le grand plus bonheur des enfants petits et grands.
La salle des vases canopes, qui suivait, n’avait pas grand-chose à lui envier, même si l’absence d’animaux exotiques momifiés réduisait grandement son intérêt aux yeux des gamins. Le caractère « solennel » du lieu, abritant des restes humains, en jetait quand même, de même que les diverses interprétations proposées : rituel sacré ? Sacrifices humains ? Récompense ultime, simple pratique habituelle ou déshonneur ? Les « spécialistes » impériaux n’étaient visiblement pas d’accord, même si Khem put constater que plusieurs d’entre eux se rapprochaient de la vérité dans leurs hypothèses, fondées sur l’observation des peintures, le croisement avec d’autres sources et des tentatives plus ou moins abouties de transcription des écritures Nehekhariennes.
Les trois dernières salles étaient plus tournées vers l’art, entre autres sacré, mais aussi profane. Les bijoux de la première étaient de diverses richesses. On allait de bijoux de bois, de pierres ou d’os de pauvres travailleurs, à des chefs d’œuvres d’artisans renommés dont les noms avaient été oubliés, mais qui avaient dû orner les poitrines de nobles, voire de princes, ou parfois de prêtres. Certains étaient à destination cérémonielle, d’autres purement esthétique.
La salle suivante contenait de nombreuses petites statuettes. Certaines représentaient des rois ou princes, avec ou sans leurs suites. D’autres de simples travailleurs, et d’autres encore des animaux ou des dieux. Religieux ou pas, tout dépendait, de même que les matériaux et la richesse du travail fourni. Certaines étaient même de simples jouets en bois pour les enfants… Vieux de plus de 4000 ans au moins !
Enfin, l’ultime salle de l’étage contenait des tablettes, des dessins ou des manuscrits sur parchemins, papyrus, bois ou pierre. Raël ne maîtrisait bien sûr pas l’art de la lecture complexe de ces documents, mais il lui sembla en reconnaître quelques uns. L’un d’entre eux, présenté par son découvreur comme un recueil de formules magiques, lui rappela étrangement la liste de course qu’un scribe lui avait remise, un jour. Mais il y avait aussi des récits plus intéressants, à portée historique ou religieuse. Sur une plaque notamment, où une illustration faisait face à un texte traduit par un universitaire, il crut reconnaître un homme maniant une lance ressemblant étrangement à la sienne.

Ces documents se révéleraient certainement très utiles pour la préparation du plan de Raël. Mais ce n’était pas tout… Pris dans ses travaux de mémorisation et de représentation des lieux, des pièces et des objets, Khem n’avait pas remarqué le manège d’un petit groupe d’hommes dans le musée. Ce fut donc Aducia Egdwin qui l’en informa alors qu’ils retournaient à leur auberge, après la quatrième et dernière journée de repérage. Elle lui désigna discrètement du doigt un groupe d’une demi-douzaine de gens qui flânaient dans une allée adjacente au musée, et lui confia à voix basse :


–Ces gens là. Ils étaient au musée avec nous aujourd’hui. Et hier. Et avant-hier. Ils étaient parfois seuls, parfois en petit groupes de deux ou trois, mais jamais plus. Je ne sais pas mais… Quelque chose me semble bizarre dans leur comportement. C’est comme s’ils s’intéressaient de très près à hum… Disons à peu près la même chose que vous, messire Khem. Pas forcément les mêmes objets, mais le reste, si vous voyez ce que je veux dire.

En effet, Raël n’avait pas prêté attention à ces gens, mais maintenant qu’Aducia en parlait, il en avait sans doute déjà croisé en tant que visiteurs dans l’exposition les jours précédents, même s’ils ne l’avaient pas marqué. Pour autant, fallait-il les prendre en considération dans son projet, ou bien tout simplement les ignorer ?
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Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par Raël Khem »

Assis au petit bureau de sa chambre, Aducia, souple et féline, assise sur le meuble, surplombant ensemble une carte dessinée par l'elfe durant les jours qui avaient précédés. Raël n'avait décidément aucun talent dans les arts non-martiaux, se retrouvant à peu près incapable de dessiner correctement plus de deux lignes et c'était sans parler des annotations qu'il ne savait évidemment pas écrire, analphabète qu'il était. Au contraire l'elfette semblait particulièrement douée quand il s'agissait de croquer des parois, dessiner des formes, mettre en place des éléments. Sa façon fascinait le Scythien, bien peu habitué à de telles méthodes et pratiques.

Quelque part c'était comme un luthier de mandoline qui interprétait une mélodie nouvelle à ses doigts. Dans les mouvements gracieux et vifs de la soldate une mélopée semblait se jouer. Calculés, mesurés, harmonisés, ses coups de crayons étaient davantage une offrande à l'art qu'à la praticité et, bien que le résultat final soit impeccable, notre homme ne pouvait s'empêcher de poser cette question somme toute idiote:


-"Mais... Tu dessines toujours comme ça?"

Surprise, l'elfe tourna ses yeux effilés sur son instructeur.

–"Je peux interpréter "comme ça" de bien des manières. Pourriez-vous développer, messire Khem?"

Pensif, Raël se gratta le turban à l'endroit où se trouvait son front. Comment exprimer quelque chose d'aussi visuel, sensoriel même?

-"Et bien… Quand tu dessinais j'ai eu l'impression que tu t'amusais beaucoup, que c'était amusant pour toi de dessiner ce qui… Une carte! J'imagine qu'il y a plus passionnant à faire, même si j'y connais rien moi."

Aducia se posa la main sur la bouffe pour étouffer un petit rire. Peu niaise mais sans doute quelque peu habituée à l'effet des coutumes de son peuple sur les humains. Reprendra son sérieux, sûre d'elle et bien droite, la dame entreprit d'expliquer.

–"Oui, je vois! Hé bien c'est une coutume de mon peuple. Nous mettons de l'art dans tout ce que nous faisons afin d'y prendre du plaisir et de découvrir de nouveaux horizons. Même pour les tâches banales et ingrates comme dessiner une carte de bâtiment un elfe y mettra de l'esprit et de l'âme, il tentera d'en faire la perfection."

Pensif à cette idée le champion se prit le menton dans la main et hocha positivement la tête, les yeux dans le vague. Très sérieusement, il osa la réplique:

-"J'imagine... C'est incroyable quand on y pense! Mais si vous trouvez du plaisir partout, vous vous amusez autant en passant le balais qu'en faisant l'amour? Et si vous y mettez de l'art à chaque fois alors ce serait quoi le plus beau à regarder?"

S'apprêtant à lever une main, Aducia se figea, abasourdie par la question et partagée entre le rire nerveux et la moue consternée. Elle resta bloquée dans cet état transitoire durant environ trois secondes avant de claquer cinq petites fois sa langue contre son palais et de se reprendre.

–"C'est… Ca… Dépendra de l'elfe j'imagine… Chacun sa spécialité..."

Toujours aussi intrigué par le sujet, Raël continua son hochement de tête compréhensif. Il essayait de se figurer à quoi pouvait bien ressembler un spécialiste du balais. Une spécialiste du sexe, ça il en avait déjà vu, des courtisanes riches et renommées qui pouvaient faire jouir un homme d'un simple regard et dont l'étreinte était réservée aux princes et aux riches. Mais un maître de la poussière, une magicienne du ménage... La fée du logis?
Sentant qu'ils s'éloignaient du sujet, Aducia entreprit de revenir à l'essentiel.


–"Et vis-à-vis de la bande, que fait-on messire?"

Le dernier mot avait été appuyé pour le tirer de sa rêverie songeuse. Oui, que faire le lendemain? Le plan était en place et la position approximative des lieux également, la journée pourrait donc être pleinement consacrée à un moyen d'entrer. ou de sortir par l'extérieur ainsi qu'à ce qui serait volé en priorité.

-"Hé bien... Faisons ainsi: tu vas aller en ville trouver des coffrets d'environ quarante par quarante, plats de préférence, du genre qu'on peut transporter facilement. De mon côté je vais aller voir quelles pièces on récupèrera en priorité. J'aimerais me concentrer sur les momies, ce sont des objets sacrés pour mon peuple et elles valent bien plus que les bijoux ou les armes. Regarde aussi pour du matériel d'escalade, comme des cordes."

La jeune elfe hocha la tête, peu convaincue. Cette histoire de vol ne lui disait rien de bon depuis le départ, elle n'aimait pas être mêlée à tout ça, même pour son tuteur. Une discussion serait sans doute nécessaire à un moment donné.

-"Aussi, j'aimerais que tu n'essaies pas d'aller seule au musée. Je ne tiens pas à contacter ces gars pour le moment, mais si ce sont vraiment des voleurs alors ils nous ont probablement déjà repérés aussi. Je ne voudrais pas qu'ils s'en prennent à toi."

Ignorant tout des mésaventures de Raël à l'Anguille, Aducia se contenta de lever les yeux au ciel et d'acquiescer avant de se lever et de s'étirer, souple comme un chat.

–"Je serai rentrée pour le déjeuner, messire Khem."

Raël hocha la tête et se prépara à partir, cette journée serait sans doute peu passionnante mais elle devait être faite.
Récapitulatif:

- J'envoie Aducia chercher des coffrets ainsi que du matériel d'escalade + ce qui lui sembler utile.
- Je vais voir les momies ainsi que les canopes pour estimer combien je pourrai en emporter et lesquelles.
- Si y'a moyen je tente de voir aussi ces drôles d'oiseaux voleurs.
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Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
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Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par [MJ] Kriegsherr »

Les équipements demandés par Raël n’étaient guère courants. L’escalade n’était pas une pratique répandue, les pauvres étant trop occupés à travailler pour se livrer à de tels sports dangereux, et les riches trop fainéants et mondains pour s’avilir à faire « de la grimpette ». Cependant, Altdorf était une grande ville, et quelques métiers requéraient de telles compétences. Comment peindre ou bâtir le haut d’un immeuble sans de tels équipements ? Comment élaguer un arbre sans en atteindre les frondaisons ? Comment franchir des falaises pour les explorateurs et chasseurs de trésors ? Pour toutes ces occasions, l’aide d’un matériel spécifique pouvait se révéler utile. Et heureusement, à Altdorf, on pouvait trouver de tout, même des choses rares.

Mais tandis qu’Aducia se débrouillait avec les courses, Raël, lui, se chargeait du musée. Hasard ou sexisme plus ou moins conscient ? Quoi qu’il en fût, notre héros se retrouva une fois de plus au milieu des objets de son pays.

Ce matin encore, donc, le musée accueillait une foule de visiteurs. L’exposition temporaire semblait avoir beaucoup de succès, les gens se pressant pour admirer ou se pavaner devant les collections. Un certain nombre ne souhaitaient que faire semblant de se cultiver, pour ensuite étaler leur « science » et épater les jeunes bourgeoises idiotes qui auraient la bêtise de les écourter. Le scythien, lui, avait une raison bien différente d’être là. Il se rendit directement dans les salles qu’il avait préalablement repérées, au troisième étage, afin d’identifier de potentiels objets intéressants à dérober.

Il n’aurait que l’embarras du choix : les pièces étaient bien trop nombreuses pour un duo de voleurs. Parmi les momies animalières, il y avait de tout : serpents de diverses espèces, oiseaux (tant faucons, buses et aigles que vautours, passereaux, ibis et grues), fennecs, chats, chien, chacal, lézards… Les plus imposants présents dans cette pièce étaient un lion mal conservé, et la tête momifiée d’une bête que Raël n’avait jamais vue, une sorte de lion géant aux deux canines surdéveloppées, mais dont l’écriteau –lu par Aducia lors des visites précédentes- indiquait qu’elle avait été séparée du corps trop imposant par celui qui l’avait emportée. Mais il y avait aussi un bélier, un petit caïman, une tortue, quelques insectes (principalement des scarabées), un singe, une grenouille et des poissons. En tout, une bonne cinquantaine d’animaux au moins étaient présents dans la salle, exposés sur des présentoirs sous diverses vitrines pour la plupart, ou derrière des cordeaux pour les plus gros comme le bélier et le lion. Un écriteau, qu’Aducia lui avait lu là aussi, indiquait que des ânes momifiés avaient également été aperçus sur place, mais qu’aucun n’avait été ramené, car considérés comme trop gros et pas assez exotiques.

La seconde salle, contenant les canopes, était plus obscure. Malheureusement pour lui, Khem ignorait les anciennes écritures qui recouvraient les poteries, un savoir rare surtout possédé par les prêtres et les princes. De plus, de nombreux vases avaient vu leur peinture et leurs décorations abîmées par le transport ou le passage du temps. Quant aux « experts » impériaux, il y avait controverse entre eux, de sorte que les panneaux n’indiquaient souvent que des conjectures sur l’utilité réelle ou l’appartenance supposée de tels vases. Il lui faudrait donc récupérer les vases à l’aveuglette, sauf quelques uns dont la décoration très riche indiquait clairement une appartenance, sinon à la royauté, au moins à un rang seigneurial ou princier, ou encore de grand-prêtre.

Test d’INT de Raël : 4. Réussite.
Une fois son travail de repérage terminé, fort des informations fournies par l’elfe, le scythien put repérer plusieurs membres du groupe de présumés voleurs. En l’occurrence, il s’agissait d’un duo d’hommes qui s’intéressaient de très près aux objets précieux arabéens du 1er étage. Ils discutaient à voix basse en désignant divers bijoux, mais le brouhaha ambiant empêchait Raël de saisir le contenu de leur conversation.

Sans s’attarder trop, les deux hommes sortirent environ cinq minutes plus tard, suivis discrètement par Raël. Ils s’éloignèrent sur le campus, sans paraître remarquer qu’ils étaient pris en filature. Cette fois-ci, ils entrèrent dans la galerie d’un grand bâtiment de l’université, où Khem ne prit pas le risque de les suivre.

Avec tout matinée avait filé sans crier gare, et il était déjà plus de midi lorsque notre héros rejoignit son acolyte à l’auberge du Chevalier-Troubadour. La jeune elfe, déjà assise à une table, avait un petit sourire en coin. Ayant déjà commandé pour deux, elle invita son mentor à s'assoir et annonça à Raël ses achats :


–La matinée fut-elle aussi bonne pour vous que pour moi messire Khem ?

De ce que j’ai vu, une grande partie de ce qui est dans ce musée est ancien et fragile. Les momies ont souvent déjà souffert de leur transport, et je pense que vous n’aimeriez pas qu’elles soient abîmées sur le retour. J’ai donc pensé à acheter des boîtes capitonnées en grand nombre. Ca a été plutôt facile, il m’a suffit de prétexter un déménagement.


La garde pouffa rajouta, expliquant son hilarité :

–Les humains croient que tout ce que font les elfes est fragile !

Reprenant un air sérieux, l’elfe fixa son vis-à-vis et termina :

–J’ai aussi pu prendre de quoi grimper auprès d’un autre fournisseur. Crampons, piolets, baudriers, cordages… Et de votre côté, comment cela a-t-il avancé au musée ? D'ailleurs, du nouveau avec vos… nos... « concurrents » ?

Si Aducia Egdwïn restait énigmatique pour le scythien, ce dernier commençait à la connaître un peu à force de la cotoyer. En l'occurrence, l'erreur de déterminant était trop appuyée pour n'être qu'anodine. Essayait-elle de lui faire passer un message ? En tout cas, ses yeux d'asur le fixaient intensément, comme si elle le jaugeait.
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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par Raël Khem »

Le duo s'était rendu dans leur chambre d'auberge, à l'étage, où Raël entassait peu à peu le matériel pendant qu'Aducia descendait chercher de quoi déjeuner. Les menus d'ici n'étaient pas les plus fins qui soient mais au moins le pain remplissait l'estomac et la bière accompagnée de vinasse satisfaisait le gosier. A vrai dire ils auraient pu rester à table au milieu des convives et bavarder le plus tranquillement du monde mais la perspective de discuter d'un vol au milieu d'un parterre d'inconnus n'était pas pour rassurer notre héros et ce malgré l'adage de Jeannot: "On est jamais aussi seul que dans une foule".

Dans tous les cas le Scythien se rendit vite compte de l'efficacité de sa nouvelle compagne: du matériel efficace et en nombre était là, bien préparé et prêt à servir. Sortant le petit coffret qui contenait sa récompense du tournoi, Raël comptait les pièces que tout cela avait dû coûter. Une couronne? Deux? Plutôt trois ou quatre en fait. Avec tout ça il y aurait largement moyen de mettre en place le plan d'action et même de penser à plusieurs issues de secours, ou d'entrée.
Tout à sa pensée, un sursaut le frappa quand on toqua à la porte. Peu méfiant il ouvrit pour trouver une Aducia portant un lourd plateau et ayant un quignon de pain déjà à moitié en bouche. Elle leva un regard entendu vers son partenaire qui la laissa rentrer et déposer les gamelles sur les tables. Attrapant un tabouret elle s'assit derechef, bientôt rejointe par l'humain. Le ventre criant famine, le guerrier attrapa une miche et, en bon mâle, se demanda si la représentante du Beau-Peuple avait les siennes aussi fermes. Peu portée sur la contemplation, la centenaire était occupée à déguster un morceau de poulet avec toute la bienséance et la noblesse qu'elle pouvait y mettre, manquant d'ailleurs de planter son couteau dans le bol de bois par trois reprise. Impériale et souveraine de ses émotions elle repartait chaque fois à l'assaut, le front haut et les yeux mi-clos, donnant à ses mouvements une forme de déférence. Elle ne tarda néanmoins pas à reprendre leurs affaires là où elles en étaient restées:


–"Et à propos des concurrents, messire Khem?"

La question fâchait. Une large pelletée de fèves au lard rejoignirent l'estomac du champion pendant qu'il cherchait son reikspied. Par manque de chance les haricots étaient froids.

-"Aucune idée."

Les beaux yeux de l'elfette se levèrent au ciel, ne sachant si elle devait blâmer l'humanité dans son ensemble ou seulement ce spécimen précis. Quel curieux paradoxe qu'un héros bloqué par des décisions simples. Sans se départir de son sang-froid, Aducia osa, presque dans un chuchotement:

–"Mais encore?"

La troisième bouchée glaciale étant de trop l'homme du Sud décida d'arrêter les frais vis à vis des fèves et de piquer un morceau de poulet à sa vis-à-vis, qui vit, stupéfaite, une grosse main bronzée venir arracher une cuisse de son repas.

–"Mais..."

-"Je pense que je vais les laisser vivre leur vie. Je les ai croisés tout à l'heure et ils étaient surtout intéressés par les bijoux, ce qui ne m'étonne pas. Ca me fait mal d'imaginer que des trésors tombent dans des mains sales comme les leurs... Mais au fond quelle différence avec ici? Les voleurs changent mais restent des voleurs. Et puis ce n'est pas l'or qui m'intéresse. De l'or j'en ai tout le tour du bide depuis le tournoi. Moi je veux récupérer le Sacré. Si ça les amuse de piquer des piécettes, qu'ils le fassent, j'm'en fous."

Hochant doucement de la tête, faisant mine d'approuver, Aducia approcha une main discrète et furtive vers la cuisse volée afin de la récupérer. Elle y parvint magistralement d'ailleurs, pendant que Raël engloutissait une choppe de bière.

-"Je pense qu'on agira dans deux soirs. Cette après-midi et demain on se redonnera le temps de faire l'inventaire et de regarder où on pourrait s'accrocher avec le matériel que t'as ramené, bravo encore pour ça d'ailleurs, ensuite on pourra y aller..."

Sirotant son verre de vin, le Scythien posa les yeux sur sa compagne du moment:

-"Au fait... Merci. Ca m'aide bien que tu sois là."

Sur ces mots il reposa son verre et s'étira en arrière: une sieste ne serait pas de refus!
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Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par [MJ] Kriegsherr »

Si Raël espérait que l’après-midi se déroulerait sans rien de spécial pour lui, il n’en fut rien... Et pourtant, tout commença plutôt bien pour notre guerrier.

Comme prévu, il se rendit dans le quartier de l’université et inspecta scrupuleusement les abords du musée royal de l’Empire. La chose était assez aisée, car il y avait en cette période bon nombre de badauds qui flânaient sur les allées et dans les parcs, profitant du beau temps. Une grande majorité d’entre eux était constituée d’étudiants dont beaucoup se reposaient dans les pelouses. Ici, une bande de filles passait en gloussant et en échangeant des messes basses. Là, un groupe de jeunes dorait au soleil, siestant sur des nattes, ou lisant pour les plus studieux d’entre eux. Derrière un arbre, deux amoureux s’enlaçaient, perdus dans leur monde. Rien de bien spécial somme toute pour une belle et chaude après-midi. Seul un trio de jeunes gens attira spécifiquement l’attention de Khem. Ils passèrent près de lui en sortant d’un amphithéâtre situé un peu plus loin, portant de longues robes noires et des chapeaux de même couleur, le tout, très chaud, leur donnant une allure grotesque pour la saison. L’un d’entre eux était un frêle binoclard au visage défiguré par une cicatrice et aux cheveux noirs en pétard qui dépassaient de sous son couvre-chef pointu. Une sorte de malice semblait se dégager de lui, comme s’il se pensait important. Le second, plus costaud, était un rouquin au visage lourd et rond de benêt. Cet aspect rustre était amplifié par son vêtement troué à de nombreux endroits, rapiécé et couvert de nombreuses tâches. Assurément, l’homme n’était pas très méticuleux, voire même très négligé. Il semblait écouter religieusement les paroles de la troisième, prononcées sur un ton hautain et désagréable, très supérieur. Cette dernière avait de longs cheveux châtain-bruns légèrement bouclés, et le visage banal. Elle traînait derrière elle un lourd sac de livres qui raclait le sol et la faisait suer à grosses gouttes, hachant son propos et rendant sa respiration compliquée. Pourtant, ni le frêle brun, qui faisait semblant de ne pas le remarquer, ni le rouquin, plus captivé par son visage et sa poitrine que par son sac, ne se proposaient pour l’aider.

Lorsqu’ils passèrent devant Raël, celui-ci put saisir au vol quelques paroles de la brune, qui semblait prendre plaisir à critiquer le benêt qui la vénérait :

« Comme d’habitude, tu as encore fait n’importe quoi. Monsieur Flitwick a eu mille fois raison de te t’infliger ces exercices supplémentaires. Tu vas finir par crever l’œil à quelqu’un. Et d’abord, tu ne sais même pas le prononcer : c’est léviosa, pas léviosaa ! Dis, est-ce que tu m’écoutes seulement, avec ton sourire idiot ? »

Puis ils s’en furent un peu plus loin, dans la direction d’une bibliothèque.

Pour en revenir à la mission de notre héros, elle avançait. En faisant le tour extérieur du bâtiment, Khem put constater plusieurs choses. Grimper sur la façade semblait possible, mais pas facile pour autant. D’autant qu’il y avait beaucoup de baies vitrées par lesquels les gardes en faction, s’ils faisaient des rondes, pourraient les surprendre. Par ailleurs, si les fenêtres du rez-de-chaussée étaient barrées, celles des étages supérieurs ne l’étaient pas toutes. Plusieurs points d’approche par l’escalade semblaient possibles.

En premier lieu, il y avait la possibilité de grimper par n’importe quelle façade sur les côtés ou l’arrière du bâtiment (l’avant étant en surplomb avec des colonnades, il serait beaucoup plus difficile d’y grimper, sans compter la présence de la guérite des gardes extérieurs). Ce ne serait cependant pas simple : il n’y avait pas de saillie évidente où fixer une corde avant de grimper, et les lieux étaient plutôt exposés aux dangers de chute ou de se faire repérer par les gardes à l’intérieur ou l’extérieur.

La deuxième option serait d’utiliser la gouttière qui descendait jusqu’au coin arrière droit du bâtiment, au dessus d’une bouche d’égouts et d’évacuation des eaux usées : cet épais tuyau métallique montait jusqu’au toit, fixé au mur à intervalles réguliers. On pourrait facilement s’y accrocher pour progresser. De plus, il n’y avait pas de fenêtre donnant directement sur la gouttière. Cependant, grimper le long du mur restait risqué en cas de patrouille extérieure autour du bâtiment : il y avait toujours la possibilité d’être surpris au milieu de l’escalade.

La troisième possibilité, sans doute la plus simple paraissait être d’utiliser l’arbre gigantesque qui faisait face à la façade gauche du musée. Son tronc était sans doute trop éloigné pour permettre de passer directement vers les étages intermédiaires, mais ses frondaisons s’étendaient suffisamment du toit près pour qu’il soit envisageable d’y sauter. Il serait assez facile de grimper à l’arbre de manière sécurisée avec le matériel rapporté par Aducia. Même si Raël n’était pas spécialiste en la matière, l’elfe avait pu obtenir un matériel propice notamment aux élagueurs. Elle affirma qu’elle pourrait sûrement se renseigner sur la manière dont s’en servir de façon optimale pour le lendemain, et suggéra qu’ils pourraient éventuellement s’entraîner à l’escalade, dans un autre lieu bien sûr. Mais ils ne pouvaient prendre le risque de parler trop ouvertement de leur projet en public, c’est pourquoi elle n’en dit pas plus, attendant qu’ils soient rentrés à l’auberge pour échanger leurs conclusions respectives, le soir.

Mais c’est justement à ce moment, alors que l’après-midi touchait à sa fin et qu’ils allaient rentrer, que l’incident se produisit. Tout vint d’un homme d’une bonne cinquantaine d’années, ou peut-être même une petite soixantaine. Vêtue d’une riche robe herminée, de couleur jonquille, et portant une sorte de toque, l’individu ne ressemblait pourtant pas à un étudiant. Sortant lui aussi d’un amphithéâtre de cours, il avait d’abord marché normalement dans la direction de Raël et sa compagnonne, qui allaient en sens inverse. Jusqu’ici, rien de spécial ne s’était produit. Mais, un peu avant qu’ils ne se croisent, l’homme leva la tête et ses yeux passèrent sur notre héros. Curieusement, il s’arrêta tout net, étonné, et fixa intensément Raël qui passa devant lui comme si de rien n’était.

Test d’ouïe : 2. réussite.


En passant, Khem l’entendit murmurer, d’un ton étonné, comme si l’homme n’y croyait pas lui-même :

-Adolf, non c’est impossible…

Les choses en seraient restées là, si l’homme n’avait pas ensuite posé une main sur son épaule pour le retenir en répétant à haute voix, clairement à l’adresse de Raël :

-Adolf ! Adolf c’est bien toi ?
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par Raël Khem »

La grimpette ne manquait pas d'options sur ce bâtiment, mais toutes ne se valaient pas. A vrai dire plus il y songeait et plus Raël trouvait qu'utilisait l'arbre était utile. Ayant quelque doute (et n'y connaissant rien à l'escalade) il posa la question à sa compagnonne.

-"J'hésite, j'hésite. La gouttière a l'air solide quand même, on pourrait s'y accrocher et grimper tranquillement, non?"

–"En soi oui, mais on risquerait de se faire repérer sur la montée. Avec l'arbre, au moins, on sera couverts."

-"T'as pas tort, Aducia."

–"Merci, messire Khem."

Elle avait prononcé ses mots avec la petite pointe de fierté méprisante qu'elle ne savait pas chasser de sa voix. A vrai dire tout dans son attitude trahissait l'hautain, le supérieur. Profitant de son avantage acquis dans la discussion, elle se déplaça à pas lents vers l'arbre avant de toucher son écorce et de lever les yeux, observant les branches basses.

–"Impossible pour vous de réussir de premier coup, messire. Il faudra revenir s'entrainer. Je vais essayer de voir où on pourrait placer les premières prises."

Un poil vexé et boudeur, le Scythien se retourna pour voir passer de nouveau le trio d'étudiants en culotte courte qui tenaient toujours des propos incohérents. Il était question d'examens, de professeur Voyou et Golagalle qui donnaient des devoirs bien trop difficiles. Ils discutaient à présent d'un texte nommé "Allo aux Mauras", les Mauras étant sûrement cette ethnie Arabéenne commerçant fortement avec l'Estalie et que Raël avait parfois rencontré à l'Oasis des Mille et Uns Chameaux. En les voyant s'éloigner, le Scythien comprit qu'ils "expectaient un patronyme" visiblement très difficile. Mais difficile à quoi? Ca voulait dire quoi "Expecter" ? Aducia lui apprit que c'était un synonyme d'attendre. Mais il était difficile d'attendre?

-"Donc ou la gouttière, ou l'arbre avec une préférence pour l'arbre. On est bons?"

L'elfette baissa les yeux des hauteurs pour revenir à son maître-d'armes, vaguement satisfaite du travail accomplit.

–"On l'est. Mais il faudra s'entrainer un peu avant, c'est un coup à se rompre le dos."

Approuvant du chef, le champion observa le ciel et constata que Ptra était déjà passé derrière certaines habitations de haute taille, signe que l'après-midi faiblissait.

-"D'accord. Bon, il se fait l'heure, on va boire quelque chose avant de diner?"

Semblant se rendre compte elle aussi de l'heure qu'il était, Aducia pris son menton dans sa main droite, coude droit posé sur le poignet gauche dans une mimique qu'elle faisait souvent.

–"Il y avait un vendeur de vin chaud un peu plus haut, ça pourrait être une idée."

Avec un haussement d'épaule le Scythien accepta, après tout un vin chaud ferait le plus grand bien avec la petite brise qui se levait. En plus juste à côté il y avait un vendeur de pâtisseries du Sud et il lui tardait de mettre la main sur du baklava et du chebakia. En chemin ils se prirent à discuter de tout et de rien, notamment de la façon dont Aducia avait appris à escalader. La réponse était évidemment à la marine pour grimper au mât ou aux cordages. La discussion fût cependant interrompue par un vieux fou qui avait saisit Raël au passage et persistait à l'appeler Adolf. Peu satisfait de ce nouvel élément, le guerrier attrapa la main de l'ancêtre pour la retirer de son épaule.

-"Non l'ancien, Adolf c'est pas moi, Adolf c'est la ville où on est."

–"Non ça c'est Altdorf, messire Khem. Adolf c'est un prénom impérial."

-"Oh."

–"Oui."

Assez gêné, Raël se gratta l'arrière du crâne en jetant un regard mi-figue, mi-raisin vers le sol, avant de conclure:

-"Désolé, moi c'est Raël Khem, je ne connais pas d'Adolf."

Et quitte il se prépara à repartir, le vieux ayant visiblement fait erreur sur la personne.
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Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
Profil: For 14 | End 14 | Hab 11 | Cha 10 | Int 10 | Ini 15 | Att 16 | Par 16 | Tir 8 | NA 3 | PV 105/105
Lien Fiche personnage:

http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... _rael_khem
Equipement:

Compétences:
Compagnon : Aziz, voleur
Profil : For 6 | End 6 | Hab 11 | Cha 7 | Int 8 | Ini 10 | Att 8 | Par 9 | Tir 9 | NA 1 | PV 40/40
Compétences : Fuite (1) Chance (1) Escamotage (1) Mendicité (1) Vol à la tire (1)

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