[RP libre] les liaisons dangereuses aux sang bleu.

[Augusta von Waldburg]

Augusta était assise au premier rang de la nef du temple intérieur dans le Grand Temple de Sigmar d'Altdorf, presque contemplative au sien de l'atmosphère solennelle qui régnait en ces lieux, sa Bible de Sigmar ouvert au creux de ses mains jointes, comme un gisant en pleine lecture. Pour l'occasion, la demoiselle s'était vêtue et parée très sobrement, sans une once du moindre maquillage et parfum, la faisant presque passer pour une humble femme avec de lourds moyens.

Augusta avait choisi une heure dans la fin de l'après-midi, moment de la journée où l'endroit est le moins fréquenté, même par ceux y vivant et y officiant. De ce fait, elle pouvait jouir d'un calme religieux fort à propos.
Elle avait exceptionnellement choisi une toilette simple et sobre, sans le moindre artifice de maquillage ni de bijoux, la rendant ainsi complètement méconnaissable au point qu'elle puisse aisément se faire passer pour une très riche marchande de poissons plutôt que pour dame d'aussi haut parage que sa qualité. Ses ancêtres devant très probablement s'en retourner cent fois mille fois dans leurs tombes en sachant que leur sang se montrait si humble.

La quiétude cette scène quasiment iconique fut interrompue par l'arrivée d'un homme à la fierté ostentatoire, mais respectueuse de la sacralité du bâtiments. Il prit place lui aussi au premier rang, à la droite de la demoiselle.
C'était un parent direct du Grand Intendant de Nuln Hildemar Kalb, l’un des plus importants ministres de la Comtesse-Électrice Emmanuelle von Liebwitz, Grande Comtesse du Wissenland Comtesse de Nuln et Duchesse de Meissen, et Gouverneur Nuln lors des absences de cette dernière.

Le sieur prit la parole le premier, d'un ton bas et feutré :

" - Vous êtes bien imprudente de vous déplacer ici madame, les rues entre le Palais et ce temple ont bien des yeux et des oreilles, et l'on aurait put s'en prendre à votre personne, les coupes-jarret et les escrocs ne manquent pas dans cette ville.

- Vous m'en voyez ravie de constater l'estime que vous portez à ma sécurité. Néanmoins, nous savons tout les deux que cela est le contenu de vos secrets qu'il vous importe de savoir en le moins de mains possible, pas celui de ma bourse. Quand aux lieux, j'ai préféré nous savoir sous la surveillance de Sigmar et de quelques fidèles, plutôt que sous celle de toute la Cour. Mon statut ne me permet pas de voyager trop loin de ma maîtresse, et le moindre recoin du Palais Impérial aurait été bien plus curieux de notre échange que toute la capitale réunie, et dans ce cas là, cela aurait été de votre sécurité dont j'aurais à me soucier. Néanmoins, là n'est pas la question. Bien, qu'en est-il de notre arrangement?

- Convaincre et persuader l'aristocratie et les courtisans de Nuln en faveur de votre maison n'est pas chose si aisée. Ils ne savent toujours pas qu'elle branche soutenir, et la concurrence est rude. Il sera bien difficile de faire accéder les von Waldburg au rang de Comte-Électeur du Wissenland.

- La Comtesse se donne du mal pour négocier avec l'Empereur afin d'obtenir la séparation complète de Nuln et du Wissenland, désirant obtenir un vote électoral pour Nuln, tout en permettrant au Wissenland de conserver son propre vote, et ce vote doit absolument revenir aux von Waldburg. Je suis consciente que les Toppenheimer sont les meilleurs candidats pour cette place, après tout elle leur confie de plus en plus de responsabilités envers ces domaines. Sauf que ces derniers sont déjà bien trop occupés à gouverner leur Baronnie de Pfeildorf. De plus, la Comtesse ne possède aucun talent naturel pour le gouvernement, elle se montre plus intéressée par le luxe et le rayonnement social qui se rattachent à son statut que par les menus détails de la gouvernance d’une province, ou d’une ville importante, et elle déteste cordialement les bourgeois ainsi que la populace du Wissenland, et ne se préoccupe en rien des villages et des villes qui font partie de ses domaines. De ce fait, je ne vois pas en quoi le choix des Toppenheimer peut être avisé au vue des incompétences de la personne qui les a placés là où ils sont.

- Certes madame, mais malgré cela, ils restent un parti très bien offrant, et de ce fait séduisent beaucoup.

- J'entends bien cela. Mais croyez-vous sérieusement qu'ils vous soutiendront, vous et Nuln. Vous les Kalb faites parti de leurs principaux rivaux, et une fois le Wissenland entre leurs mains, favoriser Nuln n'aura plus aucun intérêt pour eux, surtout si vous êtes encore dans cette cité. À cela s'ajoute leur pouvoir uniquement local. Nous les von Waldburg n'oublions jamais les services rendus à notre maison, je puis vous l'assurer. Et étant implanté partout, nous sommes en meusure d'apporter un soutien bien plus grand, et des appuis tout aussi nombreux. De plus, concrètement à eux, la présence dans votre cité d'une branche de notre maison rend l'apport d'aide à Nuln ses habitans et dirigeants bien plus nécessaire. Croyez moi, vous avez bien plus à gagner en faisant en sorte de voir les von Waldburg comme Comte-Électeur du Wissenland.

- Je voix, et qu'en est-il de la branche à promouvoir? Car si je peux me permettre, l'avantage d'avoir une maison tentaculaire se transforme vite en inconvénient dans les cas comme le notre.

- Mettez en avant celle basée en Wissenland, en vous appuyant sur celle installée à Nuln, cela reste le plus logique à mon sens. Que cela soit auprès du peuple, comme envers l'aristocratie, le clergé, les guildes, les écoles, et même la pègre si il le faut. Bien-sûr si la Comtesse agrée à cette idée grâce à vous, nous vous en serions que plus redevable. Quand à moi, je vais faire mon possible depuis ma situation.

- Très bien madame, dans ce cas, nous n'avons plus rien à nous dire, tout du moins jusqu'aux prochaines nouvelles.

- Ou mieux, jusqu'à la prochaine accession au vote impérial des von Waldburg. "

Augusta avait dit cela avec une telle assurance qu'elle en fut elle-même surprise. Échangeant les dernières formules de politesse de départ, son interlocuteur prit congés. La laissant de nouveau seule sujette du regard divin.

Restant encore un peu, elle pria avec une puissante ferveur égoïste pour la réussite de tout ses plans. Certes elle voulait tout cela pour le bien et la prospérité de sa famille, mais au plus profond d'elle-même, Augusta se voyait très bien en Comtesse-Électrice du Wissenland, le Croc Runique Verse-le-Sang entre ses mains.
Enfin, pour la satisfaire il y a aussi Grand-Comté d’Averland qui n'a pas de porteur officiellement désigné et dont la succession est incertaine, aindi que le Grand-Duché de Talabecland dont le siège est vacant et sujets de tout les complots, et autre manoeuvre politiques de corruption et d'usurpation. Du moment que lee destin ne la farce pas avec les sièges de Solland et Darkwald...

Finissant ses oraisons personnelles, Augusta quitta prestement les lieux en direction de la Cour Impérial.