[Konrad Ziegler] - L'aube d'un ruffian.

L’Empereur Karl Franz siège à Altdorf, capitale impériale depuis. Altdorf est un carrefour du savoir et son université est l’institution académique la plus respectée de tout l’Empire. Là, les seigneurs et les princes de nombreux pays viennent s’asseoir aux pieds des plus grands penseurs du Vieux Monde. Altdorf est aussi le centre du savoir magique et ses huit collèges de magie sont fort justement réputés bien au-delà du Vieux Monde. Altdorf est une ville affairée, avec un nombre important d’étrangers, de commerçants et d’aventuriers. La cour impériale elle-même engendre une activité économique florissante, qui attire toutes sortes de gens.

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[MJ] Vivenef
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[Konrad Ziegler] - L'aube d'un ruffian.

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Reikerbahn district, quartier miséreux d’Altdorf.

L’on avait sonné vêpres depuis quelque temps, mais déjà la nuit insinuait-elle ses longs doigts d’obscurité dans les venelles crasseuses des bas-quartiers du Reikerbahn District. Entre chien et loup, les rues se confondaient les unes aux autres, les gens ne sortaient que trop peu, et les seuls qui s’y risquaient voyaient leurs silhouettes se transformer en ombres sinistres qui rasaient les murs. Dans cette zone, le quartier s’étranglait entre le Talabec et les taudis environnants, et les ruelles étaient dévorées par une eau lourde et vorace sitôt que le vent s’agitait, que Mannslieb était ronde, ou que les précipitations se déchaînaient sur le monde. Les murs des misérables masures et des bicoques borgnes portaient les traces d’un ressac âpre et souillé ; l’onde noire s’avançait en rampant sur la terre, rongeant d’une moiteur virulente bois et parois, emportant avec elle quelques cadavres de rats pour ne laisser dans son sillage que des relents d’algues pourries, de crustacés avariés et des détritus humains.

Plus que partout ailleurs, la fange qui faisait office de chaussée était profonde et conglutineuse, se mêlant à la vase et à la terre décomposée que charriaient les eaux troubles. Les murs renversés des margouillis, les colombages rongés des habitations, les pierres tachetées de mousse des gâts luisaient d’humidité et gouttaient dans une complainte de caveau. La brume épaisse crachée de temps à autre par les fleuves stagnait en volutes funèbres que trouaient de loin en loin un lampion sinistre ou la lanterne rouge de ces quelques bordels où se rassemblaient la lie et la misère de la capitale.

Quelques clapotis visqueux se firent entendre, et les bruits de succion, émis par une paire de bottes laissant ses empreintes dans la vase, se rapprochèrent de la masure qu’habitaient Konrad et sa sœur. L’on frappa brutalement à la porte de bois vermoulu, qui frémit devant un léger rideau de poussière provoqué par la vibration. Les murs de l’édifice, à l’image du quartier, arboraient une allure décrépie et branlantes ; les vantaux et les volets ne fermaient jamais complètement, les parquets se déformaient et se trouaient au fil des âges, et les cloisons avaient plus d’une fois été perforées d’un maladroit coup de coude.

L’on tapa de nouveau sur le battant, dans des chocs aussi répétés qu’impatients.



***



Konrad, occupé à quelque affaire que ce fût, s’en alla répondre à l’entrée. Avec un léger moment de retard, il traversa rapidement les petites pièces insalubres de son logement, que pour mieux trouver Helena dans le vestibule. La jeune femme, quoiqu’elle ne le fût plus véritablement désormais, avait entrebâillé la porte, la bloquant de son pied, et tenait dans sa main une dague. Une vieille habitude précautionneuse qu’avaient tous les habitants de la rive est d’Altdorf qui tenaient encore un peu à la vie. En entendant son frère arriver, elle tourna la tête, et se détendit.

« C’est pour toi, Konrad », lâcha-t-elle sur un ton fatigué, comme si les mots pesaient trop lourds pour sa pauvre existence.

Les outrages du temps commençaient à rattraper la jeunesse qu’elle avait toujours arborée, et sous ses grands yeux se dessinaient des cernes chaque jour plus épaisses et profondes. Des rides légères parsemaient çà et là son front, ses longues mèches de cheveux voyaient blanchoyer leur racine, et, lorsqu’elle se déplaça pour le laisser passer, Konrad put presque voir les épaules de sa sœur se voûter subtilement. Oui, dans les bas-fonds de la capitale, l’existence même représentait davantage un fardeau qu’une source d’allégresse, et la dureté aussi bien que la misère de la vie imprégnaient les traits de chacun, les marquant à jamais d’un masque d’épuisement.

Dans l’entrebâillement de la porte se découpa un visage dur et anguleux, patibulaire, dont le regard s’attarda longuement, sans vergogne aucune, sur Helena. Puis, les pupilles s’arrêtèrent sur Konrad, repartirent sur sa sœur, et se fixèrent définitivement sur l’aigrefin. Un petit sourire cauteleux, presque lubrique, vint orner des lèvres qu’un horion avait récemment fait éclater. Reconnaissant la face tuméfiée du Forgeron, un affidé de Maître Flinch, Konrad ouvrit plus grand la porte.

Le Forgeron n’avait pas été surnommé ainsi par le métier qu’il faisait, mais plutôt par son accoutrement atypique. Son torse épais se recouvrait d’un lourd tablier de cuir sans manche qui laissait passer deux bras musculeux terminés par deux gigantesques poings. Des chausses sales et maculées lui remontaient jusqu’à sa taille, laquelle était ceinturée d’une corde goudronnée où se glissait le manche d’un marteau de ferronnier. Aux alentours du Reikerbahn, plus d’une mâchoire et plus d’une main avaient été brisées par cet énergumène dont la réputation n’était plus à faire.

« Y a le Patron qui veut te causer. »

Le Patron, sortit de la bouche du Forgeron, impliquait l’homme qui avait jadis essuyé les dettes d’un jeune garçon de quatorze ans après que ce dernier lui eut apporté et le cadavre de son propre paternel, et un sac de poudre noire qui avait été chapardé. Maître Finch.

« J’crois qu’il s’inquiète pour toi. Ça fait quelque temps qu’tu lui as pas rendu visite, et t’sais bien à quel point ça le chagrine qu’on vienne pas l’voir. »



Voilà ton point d’entrée sur notre forum, qui, je l’espère, te conviendra. Tu as le droit d’aller un peu plus loin que cela (le voyage jusqu’audit Patron, par exemple).
Tiens, vu que j’ai été reloue sur les fautes, si jamais tu en trouves dans mon texte ou dans le suivant, ça te fera un xp bonus (non cumulable).
Venge-toi. :mrgreen:

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Konrad Ziegler
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Konrad était en train d’huiler son baudrier en cuir dans la chambre qu’occupait dans le temps son père, devenu désormais la sienne, lorsque des coups retentirent sur la planche en bois qui leur servait de porte d’entrée. Il eu juste le temps de renfiler son ceinturon et y glissa sa dague quand la voix de sa sœur se fit entendre.

« C’est pour toi, Konrad ! »

La voix d’Helena semblait fatiguer, l’âge la rattrapé plus vite qu’il l’avait escompté. Il apparut dans la pièce principale où sa sœur s’était remis à préparer un repas frugal. D’un coup d’œil rapide il découvrit le visiteur restait dans l’entrebâillement de la porte. Helena n’était pas asociale, sa profession exigeait l’inverse, mais elle avait tendance à ne pas laisser rentrer n’importe qui dans sa maison.
Alors qu’il traversait la pièce à la rencontre du forgeron, le surnom du nouveau venu, Konrad remarquait qu’il lorgnait sur sa sœur sans pudeur. Le frère cadet ne se mit pas en colère pour si peu, il savait sa sœur jolie et il connaissait aussi le travail de sa sœur, s’il avait dû passer à tabac tous les hommes qui avait partagé son lit, il aurait des journées chargées. En revanche, c’est le fait qu’il la considère comme un bout de viande et sur son temps libre qui l’agaçait un peu. Il vint donc se planter devant l’énorme bonhomme qui justifiait son surnom et interrompit son spectacle.

« Ma sœur bosse pas ce soir, si tu veux t'rincer l’œil faudra faire comme tout l'monde et aller au bordel ! »

Konrad savait pertinemment que les bordels étaient trop chers pour les types comme lui, lui-même ne se l’était offert qu’en de rares occasions. Après avoir observé son soupir et son dernier regard en coin vers sa sœur avec dépit, le jeune Ziegler, l’interrogeait sur les raisons de sa venue.

« Dis-moi forgeron, tu n’as pas fait tout ce chemin juste pour t’rincer l’œil ? Alors qu’est-ce que tu m’veux ? »

Reconcentrer sur les raisons de sa venue, l’homme aux poings gigantesques et à la tenue atypique pour un homme dont le métier n’était pas forgeron, l’informer qu’il était cordialement convié.

« Y a le Patron qui veut te causer »

Il fallait comprendre parlait qu’il parlait de Maître ou Monsieur Flinch, l’homme que Konrad avait rencontré voilà huit et à qui il devait son entrée dans la pègre d’Altdorf. Alors qu’il commençait à ressasser ses souvenirs, le forgeron le ramenait à la réalité.

« J’crois qu’il s’inquiète pour toi. Ça fait quelque temps qu’tu lui as pas rendu visite, et t’sais bien à quel point ça le chagrine qu’on vienne pas l’voir. »

Très bien, il allait donc se présenter, car il était inconcevable de refuser. Il fit attendre le messager dehors afin d’octroyer à sa sœur un peu de repos dans les œillades perverses de leur invité. Il s’équipait de sa veste de cuir et son épée. Lorsqu’il fut prêt, il s’approchait d’elle et déposer un baiser sur le sommet de son crâne.

« Soit prudent » murmura-t-elle dans un soupir.

Se furent les seuls mots qu’elle lui dit. Elle n’osait plus trop se mêler de ses affaires depuis qu’il avait plongé dans cet univers criminel. Elle ne lui reprochait pas vraiment, car elle savait que s’était pour leurs bien être, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser que cela finirait mal, un jour ou l’autre. Elle choisissait de faire l’ignorante.

Konrad rejoignit son camarade de route sous la pluie battante et remontait la capuche de sa cape. Le soir avait bien été choisi pour une promenade nocturne. Alors que leurs bottes boueuses collées au sol, ils quittèrent le Sindelfingen pour entrée dans le quartier Reikerbahn.

L’ambiance là-bas y était différente. Si les quartiers pauvres où vivaient les Zieglers inspiraient la pitié, les docks inspiraient la méfiance pour ceux qui ne les connaissaient pas. Fort heureusement, les deux promeneurs avaient des avantages certains. Ils savaient où ils allaient, ils étaient deux et ils étaient connus du quartier. N’importe qui d’étranger venant la nuit ici aurait fait une proie facile pour les tire-laines.

Déambulant sur les rues pavées le duo se rendit vers le centre du quartier. De temps à autres une ombre apparaissant puis disparaissant aussi vite qu’elle était apparue. Trop timide où trop prudente, dans un cas comme dans l’autre, cela permit aux deux compagnons, temporaire, d’arriver à l’entrepôt qu’occuper Maître Flinch. Celui même par lequel il faisait transiter des marchandises, ainsi il pouvait garder un œil dessus en permanence.
Deux types à la porte encore plus intimidant que le forgeron attendait, l’un d’eux était appuyé sur un tonneau. Konrad s’annonçait à l’un d’entre eux.

« Maître Flinch souhaite me voir. Ziegler »

L’autre en revanche congédiait sans retenues son compagnon. Le garde avec qui Konrad s’était entretenu disparut par l’un des battant de la porte et revint moins de cinq minutes plus tard.

« Suis-moi ! » lui ordonnai-t-il

Il pénétrait dans un entrepôt familier et esquivait la zone de stockage pour bifurquer vers un escalier qui menait à une mezzanine où se trouver le bureau de Flinch. Si la première fois il l’avait rencontré en bas en carriole avec le cadavre de son père, les fois suivantes avaient été plus civilisées. Le garde toquait et attendait une invitation à entrer qui ne tardait pas. L’homme de main m’ouvrait la porte et la refermait juste derrière moi.

Une fois à l’intérieur, je redécouvrais une pièce assez sobre mais élégante. Un bureau en bois massif, un tableau représentant un bateau sur une mer agitée. Quelques bibelots par-ci par-là mais rien d’excentrique et un petit bar avec quelques alcools. Une fois à l’intérieur Maître Flinch relevait la tête pour croiser mon regard. J’entamais donc la conversation par les salutations d’usage.

« Qu’est-ce que j’peux faire pour vous ? Maître Flinch » demanda-t-il en essayant de mettre autant de politesse qu'il le pouvait.

Konrad avait toujours été assez direct et la subtilité n’était pas toujours son fort, c’est ce qui avait plus à Flinch il y a des années. Le gamin devenu jeune homme essayait de changer, mais ce n’était pas facile de changer un comportement du jour au lentement, ni même après des années. Croisant les mains dans le dos, il attendit de voir ce qu’allait dire son employeur.
Modifié en dernier par [MJ] Vivenef le 26 mai 2018, 22:21, modifié 1 fois.
Raison : 6 xp +1 pour la faute repérée = 7 xp.
Konrad Ziegler, Voie du meurtre
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[MJ] Vivenef
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Message par [MJ] Vivenef »

Lorsque Konrad se dressa contre le Forgeron, la scène se vêtit d’une allure comique. La silhouette du ruffian faisait pâle figure en comparaison de celui qui était venu frapper à sa porte, et ce dernier le considéra sombrement, sans cligner. Et lorsque le frère d’Helena lui conseilla d’aller plutôt au bordel, le titan se fendit d’un petit rictus moqueur. En vérité, eu égard à son statut dans la coterie de Maître Flinch, le Forgeron gagnait relativement bien sa vie au beau milieu de la déliquescence de la misère humaine. Il vivait de rapines et de brutalité, de vols et de cassages de gueule, là où le vulgum pecus, lui, ne parvenait guère à joindre les deux bouts, qui travaillant à s’arracher les ongles pour un quignon de pain, qui prostituant ses enfants, qui passant les eaux souillées des égouts au tamis dans l’espoir d’y dégoter une carcasse de chat gonflée à manger. Assurément qu’il connaissait le bordel, et peut-être même que sa simple notoriété lui permettait de ne pas payer les passes des coureuses de rempart.

« Ben c’t’à dire que si cette chère Helena peut sucer des queues sans trop de souci, c’est qu’elle le fait sur notre territoire et qu’elle est sous notre protection. Et toi aussi. Faudrait pas qu’tu l’oublies, tout comme elle. Tout comme faudrait pas oublier d’payer la p’tite taxe qu’on prend tout en passant, pour vous éviter, justement, les p’tits tracas de la vie quotidienne. Un incendie est si vite arrivé… Capish ? »

Abaissant son visage au niveau de celui de Konrad, il lui envoya de son pouce et de son majeur une petite pichenette sous le menton avant de se détourner pour reprendre la route.

Ils marchèrent d’un pas sûr et rapide dans les ruelles, longeant les murs et les encorbellements qui, en dépit du début de soirée, plongeaient le quartier dans une inquiétante obscurité. Une prochaine et certaine activité interlope, comme souvent, allait occuper Konrad, l’envoyant noctambuler dans les tréfonds de la ville. Ses garouages dans des lieux aussi sordides et oubliés des puissants ne l’amenaient qu’à croiser peu de monde, et rien de très ragoûtant. Quelques mendiants mutilés traînassaient sur des marches de bois crevés, n’attendant plus rien du chaland, des silhouettes suspectes se faufilaient entre les pierres et les murs gercés par les embruns, des belles de nuit racolaient l'inconnu de leurs vulgarités lasses et de leurs charmes éventés, les invitant à se livrer à des amours vulgivagues et sans lendemain. Quelques passes, quelques étreintes, afin d’oublier dans une passion feinte le cruel poids d’une vie, celle, maladive, où les promesses se fanaient une à une et pourrissaient dans les cœurs.

Sur leur chemin, les rebus d’humanité avachis sous les toits troués les regardèrent passer sans tenter de les importuner ; le Forgeron était reconnaissable même sous une pluie battante, et bien peu auraient été ceux assez fous pour s’y frotter. Konrad, de son côté, commençait certes à se faire sa petite réputation, bien qu’il tentât de demeurer discret, mais son aura paraissait comme fade et morte à côté de celle que projetait son massif compagnon.

Quittant la puanteur planant dans le Sindelfingen, ils s’engouffrèrent dans le quartier portuaire jusqu’à pénétrer dans un grand entrepôt à l’allure désaffectée. Deux gredins montaient effectivement la garde, mais ils ne possédaient en rien la carrure du Forgeron qui accompagnait Konrad ; l’homme les supplantait d’une bonne tête et demie, et ne fut point congédié. Au contraire, une fois que le frère d’Helena eut donné son identité et put circuler, il le suivit d’une démarche nonchalante, avec ce comportement qu’adoptaient généralement les petits caïds dans un endroit qui ne leur était que trop familier.

A l’intérieur du bâtiment, une foultitude d’objets volés, échangés, ou achetés, s’offrit à la vision de Konrad. S’y s’amoncelaient, dans les alcôves du bâtiment, des tas et des tas de marchandises en tout genre, réparties dans une pléthore de paniers, caisses, sacs, d’amphores, et d’autres jarres. Des armes aiguisées, des armures étincelantes, des bijoux nitescents, des mets délicats en provenance de pays étrangers, des bouquins ouvragés, des chandeliers d’argent, des vêtements bien alignés, des quantités de matières premières, des ustensiles ciselés, des céréales en abondance, du tissu fin, des teintures fraîches, des huiles sirupeuses, et tout un tas d’autres objets inclassables et hétéroclites. Tournant dos à cette scène, Konrad, toujours talonné du Forgeron, s’engagea sur un escalier surplombant l’entrepôt. En haut, Maître Flinch l’attendait.


Image


Les tempes grisonnantes, la ride du front plissée, l’homme, d’une quarantaine d’années, avait davantage l’apparence du comptable-greffier que du bandit de grand chemin. Pourtant, une froide résolution se lisait sur les traits austères mais carrés de son visage, et ses yeux gris reflétaient une intelligente dureté. Une barbe ponctuait le tracé de sa mâchoire, et ses joues de couvraient de favoris poivre et sel. Tout en observant Konrad arriver, il se tenait bien droit, assis, derrière son lourd bureau d’ébène, calme et patient. Il le contempla de bas en haut lorsque le nouveau venu le salua, avant de prendre la parole, s’adossant confortablement dans le dossier de son fauteuil.

« Konrad Ziegler. Cela fait quelque temps que je ne t’avais pas vu dans les parages, dis-moi. Trop occupé à filouter çà et là dans le quartier ou à prendre soin de ta sœur ? C’est compréhensible, et tout à fait louable. Mais… Vois-tu, tu peux librement parcourir le Sindelfingen et le Reikerbahn sans avoir à te soucier de tes rencontres. Tu peux dormir chez toi sans avoir à t’inquiéter de te retrouver dans ton lit avec une lame sous la gorge. Tout cela grâce à moi. Et j’aime à le rappeler, pour que les habitants de ces quartiers ne s’imaginent pas non plus que tout cela leur est acquis par nature. Cette vie tranquille et paisible a un coût. Tu m’as déjà rendu service par le passé, tu t’es déjà acquitté de tes tâches auparavant. Aujourd’hui, après cette petite accalmie dans ta vie, j’entends à ce que tu réitères ce que tu as déjà fait. Je… Suppose que tu n’y vois pas d’inconvénient ? » lança-t-il avec une désinvolture déconcertante, dans cette question rhétorique qui n’admettait nullement la négation.

Se levant de sa chaise, il sortit une carte d’Altdorf, avant de la tourner vers Konrad tout en lui faisant signe de s’approcher.

« Je gage que tu connais bien l’existence de la nécropole du Reikerbahn District, non loin du sanitorium ? Je veux que tu y ailles et que tu m’ouvres la tombe d’un certain Grottio Casus, un tiléen expatrié à Altdorf il y a fort longtemps et qui, étant trop loin de son pays natal et de sa famille, aurait été enterré avec une partie de sa fortune. Cela dit… Deux choses.

Premièrement
, fit-il en levant le pouce, tu ne sais pas lire, ce qui sera embarrassant pour découvrir l’emplacement de la tombe et, si ce n’est moi-même, personne d’autre céans même ne connaît ses lettres. Et deuxièmement, le guet a tendance à patrouiller dans les environs de la nécropole, ces derniers temps. Le Forgeron, qui t’accompagnera, te montrera le chemin d’un lettré qu’il te faudra… convaincre. Enfin, concernant la patrouille, j’ai déjà quelques hommes sur le terrain qui attendront ta présence afin de les prendre en embuscade, de façon à ce que vous puissiez travailler, par la suite, en toute sérénité dans la nécropole. Des questions ? »

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Konrad Ziegler
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Alors que Konrad pensait le Forgeron congédiait par le garde de la porte, ce dernier l’avait suivi jusqu’au bureau de Maître Flinch. Il faut dire que malgré l’apparence d’une brute épaisse, il avait la confiance du Patron. Cela lui octroyait quelques privilèges, bien plus que lui-même. Ziegler ne fit aucune remarque à sa présence dans la pièce et attendit d’entendre ce qu’avait à dire son protecteur dans le Reikerbahn.

Il écoutait la tirade de Maître Flinch, un homme tirait à quatre épingles qui dénotait parmi la bande de traîne savate qu’il côtoyait. Il donnait plus l’apparence d’un administrateur que d’un membre de la pègre des bas quartiers. Rasé de près et toujours soigneuses apprêté, il expliquait dans le détail comment Konrad et sa sœur lui devait la tranquillité de ses affaires et sa vie, un peu comme le Forgeron l’avait sur le pas de sa porte. Ziegler n’était pas dupe, il le savait mais c’était toujours désagréable à entendre.

Une seule foutue erreur de son paternel et le voilà contraint à jouer les hommes à tout faire au bon vouloir des puissants de la pègre. Même mort, ce fumier continuait à lui pourrir la vie. En revanche, il aurait pu tomber sur bien pire, Maître Flinch lui avait laissé pas mal d’autonomie ces dernières années. Ce que beaucoup n’aurait pas fait. Tout ce qu’il attendait de sa part, c’est qu’il réponde présent au moindre appel de sa part, fidèlement. Ce qu’il devait à nouveau faire aujourd’hui.

C’est pourquoi lorsqu’il finit son monologue sur la protection, la sécurité et la fidélité, Konrad ne répondit aucunement, la réponse allait de soi. Il se contentait de croiser les bras derrières le dos dans pour mon montrait qu’il attendait les consignes.

Une fois sûre que son homme de main avait compris le message, il pris la peine de se lever. Contournait son bureau en bois massif et y déroulait une carte d’Altdort. Il la tournait vers Konrad en lui faisait signe de s’approcher. Si Konrad ne savait pas lire, il savait en revanche reconnaître la carte de la ville qui l’avait vu naître. Le plan représentait Altdorf.

Sa mission consistait à se rendre à la nécropole, celui qui se trouvait en haut de la colline. Il était en mauvais état, mais restait malgré tout habité par quelques prêtres et, d’après Maître Flinch, le guet se baladerait dans les environs également. Le plan du Patron était de trouver le mausolée d’un certain Grottio Casus, de le fouiller et de lui ramener ce qu’il découvrirait, le Forgeron l’accompagnerait dans cette petite balade nocturne. Il voulait également qu’ils aillent persuader un érudit de sa connaissance de les suivre pour déchiffrer les lettres puisqu’aucun d’entre eux ne savait lire, cela dans le but de trouver la bonne tombe. Une fois les consignes données, Maître Flinch demandait à Konrad s’il avait des interrogations.

Konrad réfléchit quelques secondes, ou minutes, en fixant le plan des yeux. Observant l’emplacement sur la carte où se trouvait la nécropole. Le silence régnait dans le bureau et ce n’est pas par plaisir qu’il fit attendre Maître Flinch mais véritablement, car il réfléchissait à la meilleure manière d’effectuait sa tâche. Sa conscience professionnelle avait pris le dessus. Finalement, alors qu’une ébauche de plan commençait à naître dans son esprit, il se mit à poser les quelques questions qui lui venaient afin de mener sa mission à bien.

« Si j’ai bien tout saisi, l’érudit doit servir à trouver la tombe une fois que nous aurons pénétrés la nécropole. Pour le « persuadé », nous avons carte blanche où il s’agit d’un partenaire commercial que vous employez régulièrement ? Ensuite, pourquoi ne pas nous écrire les lettres ? Même sans savoir lire, ils nous suffiraient de les comparer une fois sur place avec les stèles présentes sur les caveaux. »

Laissant le temps au patron de répondre il réfléchit à ce qu’il avait encore à demander.

« Vos hommes nous attendent à quel endroit exactement ? »

Il allait demander si un code de reconnaissance avait été mis en place, mais la présence de Forgeron suffisait à le rendre inutile. Réfléchissant une dernière fois à ce qu’il pouvait oublier, Konrad tentait de parer à toutes éventualités.

« Ah oui ! Et si je pouvais vous prendre un des pieds de biche que vous utilisez pour ouvrir vos caisses dans l'entrepôt. »

Konrad relevait donc les yeux de la carte pour se tourner vers le Patron pour écouter les réponses à ses questions et peut-être avoir plus de précision. C’était son avantage, une fois qu’il était lancé dans le travail, il devenait très concentré et déterminé, comme lorsqu’il l’avait rencontré il y a treize ans. Bien moins mal à l’aise qu’en entrant, c’était désormais un jeune homme plus assuré qui attendait les détails de sa mission. Bien qu’encore jeune et inexpérimenté, on ne pouvait lui reprochait sa motivation. C’était peut-être cela qu’avait aperçu Flinch des années auparavant. Un jeune prometteur sous réserve qu’on sache un minimum le manipuler.
Modifié en dernier par [MJ] Vivenef le 06 juin 2018, 15:08, modifié 1 fois.
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Konrad Ziegler, Voie du meurtre
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[MJ] Vivenef
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Message par [MJ] Vivenef »

Le Patron respecta, avec calme et patience, le moment que prit Konrad pour réfléchir sur sa future mission. Penché sur la table, le ruffian méditait, tandis que, autour de lui, tout le monde attendait ses questions. Car il en eut effectivement. Maître Flinch y répondit, hochant du chef en signe d’assentiment.

« C’est bien la fonction qu’occupera l’érudit pendant cette petite tâche qui t’est confiée. Je ne le connais pas davantage que cela ; ce n’est ni un associé, ni un partenaire commercial. Si tu veux tout savoir, c’est un vieux professeur de l’université d’Altdorf qui, après s’être livré à des expériences interdites, a été renvoyé de sa fonction. Le concernant, tu peux y aller à ta guise, selon ce qui te semblera le mieux. Tu as quartier-libre. Mais veille bien à ce qu’il vienne, j’ai… Tu verras », lâcha-t-il dans un sourire énigmatique.

Il recueillit les autres interrogations de Konrad, hochant de nouveau de la tête tout en souriant une fois de plus, quoique d’une manière moins sordide.

« Ma foi, ce que tu dis es très juste, encore que, dans l’obscurité, à la lumière de quelques torches, déchiffrer des caractères dont on ne sait rien, voire les mémoriser pour les comparer, doit être une tâche assez ardue. Mais j’apprécie l’initiative, et, si tu estimes que cela peut t’aider… »

Se retournant pour attraper une plume, de l’encre, et un parchemin, il écrivit soigneusement le nom de Grottio Casus sur ce dernier, avant de le tendre à son affidé.

« Quant au lieu de l’embuscade, j’ai fait surveiller la patrouille avant le lancement de cette opération. Il s’avère qu’elle prend toujours le même chemin. Trois hommes… Certainement des miséreux, pour risquer à ce point leur vie dans ces bas-fonds. Quatre de nos propres hommes vous attendent ici, désigna-t-il sur la carte. Avec le Forgeron, l’érudit, et toi-même, ce sera assez pour les surprendre et les éliminer. Par ailleurs, oui, tu es libre de prendre un pied-de-biche, si le cœur t’en dit. »

Lorsque tous les détails furent explicités, Maître Flinch désigna du menton la porte de son bureau, signe que l’entrevue était terminée. Konrad put revenir sur ses pas, descendre l’escalier, s’emparer d’un pied-de-biche, et quitter les lieux, le Forgeron toujours sur ses talons. Une fois parvenu dans la rue, ce dernier prit les devants, montrant la voie jusqu’à la demeure de leur première cible à convaincre.

L’homme vivait dans une masure de bois et de chaume branlante, étouffée par tout autant de constructions instables qui s’appuyaient les unes sur les autres dans un équilibre étrange. Les étages des édifices montaient haut, se rapprochant toujours plus des toits des bâtiments d’en face, et cette charpente incertaine venait masquer un ciel fuligineux. Une boue détrempée s’agglutinait au bas des parois, et disparaissait sous d’épaisses flaques d’eau au beau milieu de la venelle, dans un petit dénivelé qui faisait office de caniveau. Le Forgeron toqua à la porte, avant de laisser place à Konrad ; c’était lui qui devait se charger de l’affaire.

L’on mit un certain temps avant de répondre, puis le battant, posé sur des gonds tordus et rongés par la rouille, s’ouvrit dans un crissement à vous faire grincer des dents. Un vieil homme apparut sur le seuil, aux allures d’ermite, et cligna plusieurs fois des paupières sous ses gros sourcils broussailleux. Derrière lui se dessinait une étagère embouquinée, vision pour le moins rare dans un quartier aussi miteux, ainsi que deux paillasses.

« Qui êtes-vous, qu’est-ce que… »

Dans un premier temps, il avait posé son regard sur Konrad, ne comprenant pas. Puis, après avoir tourné son visage en direction du Forgeron, il avait écarquillé les yeux, devinant dès lors à qui, ou à quel groupe, il avait soudainement affaire.

« Non, non, j’ai rien chez moi, j’ai rien fait, je ne veux rien à voir avec vous, commença-t-il à déclamer sur le ton de la crainte. Puis une voix chétive et curieuse se fit entendre, et un petit garçon apparut à l’embrasure de la porte, juste à côté du lettré.

« Papy, c’est qui ? »

Et au vieil homme, effrayé, de tenter de le repousser derrière lui.

« Mais… Reste pas là, Willy, c’est… Retourne te coucher ! »

J’ai voulu prendre le plan du Reikerbhan et mettre une petite croix à l’endroit de l’embuscade, mais, en fin de compte, étant donné la petitesse de la carte, ça n’a aucun intérêt. La désignation dudit endroit est donc purement narrative.

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Konrad Ziegler
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Re: [Konrad Ziegler] - L'aube d'un ruffian.

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Konrad écoutait avec attention les réponses de maître Flinch. Chaque détailles étant scrupuleusement gravé dans sa mémoire. L’érudit ne semblait pas avoir de réelle importance aux de son patron, mais il avait prévu quelque chose pour lui ce soir, quelque chose qu’il découvrait en temps et en heure. Si son protecteur jugeait utile de ne pas lui en dire, soit. Concernant le papier, cela serait plus utile avec l’intellectuel, mais un plan de secours était toujours préférable. Le patron semblait approuver cette prise d’initiative. Une fois le parchemin en main, il l’observa pour s’imprégnait des symboles tracés dessus, les intellectuels appelaient cela des lettres, peut-être devrait-il aussi apprendre à lire, un jour.

Maître Flinch lui pointait sur la carte, à lui comme à Forgeron, l’emplacement où rejoindre les autres membres de son gang pour cueillir les gardes du guet avant d’aller trouver le mausolée. D’après l’observation préalable, il ne devrait pas y avoir plus de trois gardes. D’après le patron, il pensait à des laissés pour compte pour oser patrouillés aussi près de la fange.

Toutes ses questions ayant trouvé réponses, Konrad et Forgeron furent congédiés. Sans un mot, ils quittèrent tous deux le bureau en redescendant l’escalier qui menait à l’entrepôt de stockage. En bas, Ziegler y récupérait son pied-de-biche qu’il glissa dans sa gibecière. Ensuite, ils quittèrent le bâtiment et c’est Forgeron qui pris les devants, lui seul connaissait l’emplacement de la maison de leur prochaine visite.

Forgeron et Konrad échangèrent quelques banalités sur la route, les nouvelles têtes qui perçaient dans le métier et d’autres qui disparaissent puis finalement ils arrivaient devant un amoncellement de maisons presque aussi délabrées que celle qu’habité Konrad. Une fois devant la porte, Forgeron toqua et fit un pas en arrière avec un regard de connivence pour Konrad. C’était désormais à lui de jouer.

La porte s’ouvrit difficilement, presque comme si elle allait céder. Un vieil homme possédant l’allure typique des sages ouvrit. Il scruta Konrad en s’interrogeant de cette visite puis remarquait la présence de Forgeron. C’est alors que la panique s’alluma dans son regard. Si jamais l’intention de reculer de leur claquer la porte au nez lui était venu, il se s’abstint quand un quatrième interlocuteur intervint.

Un jeune enfant s’approchait de lui. Il demandait qui ils étaient. Son grand-père se mit clairement à paniquer et lui ordonnait de retournait se coucher. Il tenait clairement à protéger le petit Willy.

Konrad s’avançait juste assez pour être sûr que quoi qu’il arrive son pied reste dans l’encadrement de la porte. Il toisa l’homme sans méchanceté, mais sans sourire.

« Bonsoir mon bon monsieur. Nous aurions besoin de discuter avec vous et si je puis me permettre nous serions plus à l’aise à l’intérieur. Je vous conseille de bien à réfléchir à votre réponse… le sommeil du petit Willy en dépend »

Konrad avait croisé les bras sur le torse, ainsi discrètement sa main se rapprochait de la poignée de sa dague, un geste sommes tout anodin, mais pas pour un œil avisé. Il scruta la réaction du grand-père
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Konrad Ziegler, Voie du meurtre
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[MJ] Vivenef
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Re: [Konrad Ziegler] - L'aube d'un ruffian.

Message par [MJ] Vivenef »

Je vais négocier cela comme un jet de Charisme, pour convaincre l’érudit d’obtempérer, face à la résistance mentale de ce dernier (INT).
Bonus de +2 pour Konrad vu la position qu’il occupe, avec, derrière lui, un gars pas très commode que tout le monde reconnaît.

Jet de Konrad : 5, sur un charisme de 10 (8 + le bonus de 2). Réussite de 5.
Jet de l’érudit 4, sur intelligence de 12. Réussite de 8.
L’érudit ne va pas dans le sens de Konrad.



Le vieillard, écoutant les dires du ruffian, ne l’entendit pas de cette oreille, et, dans un sursaut d’orgueil, de survit, ou de bêtise, décida qu’il ne les laisserait certainement pas entrer dans sa masure. Assurément savait-il que ces gens avec qui pouvait traîner le Forgeron n’étaient pas de bons samaritains, et que leur simple présence annonçait un futur assez sombre, et pas très licite. La porte lui offrait encore une protection supplémentaire, et il décida de leur claquer au nez, non sans que la peur eût envahi son visage.



Konrad ayant mis son pied dans l’objectif, assurément, de s’interposer, petit test de force entre les deux, pour voir.
FOR Konrad : 8, jet : 18, échec de 10.
FOR Erudit : 8 : jet : 14. Échec de 6.
Bon, eh bien, l’érudit remporte encore le duel.



Le vieillard sembla disposer d’une force insoupçonnée ou d’une prestesse surprenante, et ce fut assez pour s’affranchir du pied de Konrad. Ce dernier, bras croisés, n’eut pas le temps de s’arc-bouter contre la porte que sa jambe se fit balayer par le battant de bois, et il se retrouva nez contre le vantail. Derrière lui retentit l’éclat de rire narquois du Forgeron, lequel parut prendre cela dans la rigolade, avec légèreté.

« Bha alors, mon gars, le vieux est trop balèze pour toi ? » ricana-t-il.

Avec la nonchalance de celui qui ne s’inquiétait nullement de sa future réussite, il se mit en face de la porte, y donnant un grand coup de pied afin de les défoncer, elle et le vieux derrière qui s’y cramponnait.


FOR Forgeron : 12 +1 (force accrue) = 13. Jet : 12 ; réussite de 1. Eh bhé. xD
For Erudit : 8. Jet : 3. XD Réussite de 5.

Pourtant, bien que le Forgeron démontrât une toute puissante de par son coup bien ajusté, le vieillard, très certainement érudit le jour et catcheur la nuit,, tint bon, bien que la porte fît une violence embardée.
Et le « titan » se retrouva bien bête, perdant soudainement tout sourire.

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Konrad Ziegler
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Re: [Konrad Ziegler] - L'aube d'un ruffian.

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La menace pesait lourdement dans l’air. Le fait que son interlocuteur soit un vieil homme et un érudit, provoquait chez lui un manque de prudence. Il n’eut pas le temps de réagir lorsque la porte claqua contre son pied. Il fut presque maladroitement repousser en arrière et déséquilibré. Ce vieux barbu avait réussi à le surprendre, il avait décidé de le jouer à la manière forte.

Forgeron ne manquait pas l’occasion pour se moquer de son jeune camarade. Il passait devant lui et faisant craquer ses phalanges dans un geste théâtral il pris de l’élan pour pulvériser la porte et certainement le vieillard qui se trouvait derrière. Sans surprise, le coup fit mouche, mais au grand étonnement des deux criminels, la porte ne cédait pas. Forgeron fut peut-être le plus surpris des deux. La porte avait méchamment vibrée, mais elle tenait toujours bon.

Konrad ne put s’empêcher d’imiter la pareil à son compagnon, un léger sourire amusé son visage balafré.

« Bah alors ! La porte est trop balèze ? »

Konrad arrêtait de sourire et décidait de passer aux choses sérieuses. Il sortait de sa gibecière le pied-de-biche pris à l’entrepôt de Maître Flinch et le présentait à Forgeron.

« On va gagner du temps si on se met à bosser ensemble et franchement je n’ai pas envie de rentrer voir le patron et lui dire que nous avons tous les deux étaient incapables de nous occuper d’un vieillard. Alors, colle ça près de la serrure et pousse de toutes tes forces »

Alors que Konrad donnait la tige de métal à son comparse, il lui expliquait également ce qu’il estimait préférable pour la suite des négociations, à voix basse afin que l’érudit derrière la porte, ne puisse rien surprendre de leur conversation.

« Une fois à l’intérieur attrape le gamin, arrange toi pour qu’il ne fasse pas de bruit. Ne lui fais pas de mal, pour le moment. Moi je m’occupe du vieux. Si tu es prêt c’est quand tu veux, pousse aussi fort que tu peux »

Ensuite Forgeron n’avait qu’à pousser sur la pièce de métal pour exploser la serrure de la porte. Au même moment Konrad tirait sa dague, se tenant prêt à entrer dans la maison.
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[MJ] Vivenef
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Re: [Konrad Ziegler] - L'aube d'un ruffian.

Message par [MJ] Vivenef »

Konrad avait tenté une première fois d’ouvrir la porte face au vieillard, et n’avait échoué que pour mieux essuyer les sarcasmes du Forgeron. Mais lorsque ce fut au tour de ce dernier, armé de toute sa détermination et de toute sa puissance, de prendre son élan que pour mieux s’éclater contre la porte, Konrad n’avait pas hésité à lui rendre la monnaie de sa pièce, usant des mêmes paroles et de la même ironie mordante. Son comparse lui jeta un coup d’œil, l’air sombre et mauvais, tout en se massant son épaule d’une main.

« Grokon, va », lâcha-t-il presque en crachant par terre. La légèreté qui l’avait saisi tout à l’heure s’était subitement envolée face à cette humiliation, et, s’il paraissait effectivement des plus endêvés, il était davantage en colère contre lui-même ou contre le battant de bois que contre Konrad. Se frottant le menton d’une main, jetant de petits coups d’œil furibonds du côté de l’érudit, il écouta la proposition de son jeune associé, avant de hocher du chef.

« Ouais, on va mettre nos egos de côté et travailler à deux, plutôt que chacun d’notre côté. On va lui pisser d’ssus, à c’vieux débris. »

Une expression résolue gravée sur ses traits patibulaires, il s’empara bien volontiers du pied de biche que lui tendait le frère d’Helena, et plaça le bout de la tige recourbée dans l’interstice entre la porte et son chambranle. Et, accompagné de Konrad, lequel s’était joint à lui, dague à la fin, tout en s’arc-boutant contre le bois, il poussa de toutes ses forces.


Voyons voir si le vieux vous met toujours des doigts derrière sa porte.

Je vais refaire un test de FOR comparée. Vous êtes à deux, donc je prendrai la première réussite de Konrad et du Forgeron (s’il y a un échec de votre part –sauf critique, je relance le dé), garderai le premier degré de réussite de chacun d’entre vous, et l’additionnerai à l’autre. Le résultat sera comparé au degré de réussite du vieux (sauf s’il fait un échec).

Le Forgeron ayant davantage d’INI, vous commencez à tirer le dé :


FOR Forgeron : 12 +1 +2 (force accrue + pied de biche) = 15. Jet : 5 ! réussite de 10 ! C’est donc, à lui tout seul, davantage de réussite que le vieux ne pourrait en faire. Mais je vais quand même faire la suite, quelquefois que tu fasses un échec critique (20), ou que le vieux catcheur fasse une réussite critique (1). :mrgreen:

FOR Konrad : 8. Jet : 16. Je relance, comme prévu :
12.
19 (pas loin. :D)
11
4, réussite de 4.

Vous avez donc une réussite de 14.


FOR du lettré : 8. Jet : 5 ; réussite de 3.
A dire vrai, j’aurais pu lui rajouter un bonus grâce à la porte, maintenant que j’y pense, avec un peu de recul. Mais bon, vous gagnez de 11 points ; vous l’auriez emporté dans tous les cas.


Déterminé comme jamais, le Forgeron exerça toute sa force contre la porte, et ses muscles noueux se contractèrent subitement contre le bois. Konrad n’était pas en reste, bien qu’il eût davantage de mal ; il serra les dents et grogna, appuyant tout autant son épaule contre le battant. Son camarade, armé du pied de biche, fit un sort au verrou, qui sauta sur le champ dans un claquement métallique, arraché qu’il était de la porte. Ils purent tous deux entendre un glapissement interloqué et étouffé ; l’érudit ne s’y attendait apparemment pas. Et, profitant de l’effet de surprise, les deux ruffians forcenèrent que plus encore sur la porte, qui céda brutalement dans un nouveau craquement de bois. Les gonds rouillés grincèrent, hurlèrent dans une géhenne métallique, tandis qu’une partie du mur branlant, lui, s’effrita dans un nuage de poussière opaque et tourbillonnant.

Lorsque ce dernier retomba, ils étaient parvenus dans la masure du vieillard qui avait manqué de leur tenir la dragée haute. En plus de la bibliothèque et des deux paillasses que Konrad avait déjà aperçues, il découvrit plusieurs paniers contenant très certainement des restes de nourriture, ainsi qu’une table sur laquelle était ouvert un livre aux belles enluminures que venait embellir la flammèche tremblotante d’une bougie posée là. Dans le fond de la pièce reposaient de vieux vêtements suspendus que dissimulait presque, sans le vouloir, la silhouette terrorisée du garçon.


Suivant les directives de Konrad, le Forgeron se précipita sur le gamin, qui regarda la masse imposante du roublard fondre sur lui. Il le prit dans ses bras, le ceintura, et posa une grosse paluche sur sa bouche pour ne pas qu’il émît le moindre bruit. Le vieillard, se relevant difficilement après avoir été projeté au sol, gémit d’impuissance en voyant l’enfant ainsi maîtrisé. Et ce fut pire encore lorsque le garnement tenta de mordre le Forgeron, lequel répondit par une gifle des plus magistrales.

Il regarda, l’air implorant, Konrad, qui arrivait sur lui la dague à la main.

« Relâchez Willy, il… Il est trop jeune, il n’a rien à voir dans quoi que vous… Qu’est-ce que vous me voulez ?! »

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Konrad Ziegler
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Re: [Konrad Ziegler] - L'aube d'un ruffian.

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Forgeron et Konrad poussèrent de toutes leurs forces sur le pied de biche qui avait été soigneusement placé afin de dégondé la porte. À lui seul, le jeune Ziegler aurait certainement eu quelques difficultés à faire sauter le verrou. Fort heureusement bosser avec Forgeron avait aussi ses bons côtés, le jeune criminel venait d’en découvrir l’un des aspects. La planche de bois se fissurait suffisamment pour que le comparse de Konrad enfonce la porte dans un coup d’épaule. Faisant gémir la maison dans un grincement et provoquant un nuage de poussière.

La porte s’ouvrit finalement sur les deux criminels qui n’attendirent pas une seule seconde avant d’agir. Forgeron enjamba presque le vieillard qui l’avait humilié, ce dernier était stupéfié. La brute se retint de lui en coller une au passage, mais ce n’était pas sa tâche, il se rendit de l’autre côté de la pièce où se trouvait une table et deux paillasses. À côté de la table se tenait le petit Willy, qui regardait la scène avec un regard, à la fois, ahurit et horrifié. Lorsque Forgeron fut à sa portée, il fit ce que Konrad lui avait demandé. Il se saisissait du morveux et le ceinturait en l’empêchant de faire du bruit. Seulement le garnement avait bien décidé de faire du bruit. Lorsque le colosse sentait de fines quenottes lui mordre l’intérieur de sa paume calleuse, il retint un juron. Sa fierté avait déjà été mise à mal une fois ce soir et en plus par un vieillard. Hors de question qu’un gosse remette le couvert. Il décidait donc de calmer le gosse rapidement afin de lui faire comprendre qu’il n’était pas là pour plaisanter. Il se servait de la main sur sa bouche et en un éclair il lui retournait une gifle d’un revers de la main. Et dans le reikerbahn beaucoup savait que les mains du Forgeron étaient puissantes. Rapidement il remit sa main sur sa bouche et lui intima le silence et le calme en observant Konrad et s’approchait du vieux.

Konrad de son côté avait vu Forgeron fonçait dans la maison pour accomplir sa tâche. Lorsque le jeune truand vit son comparse avec le gamin dans les bras, lui-même était déjà en train d’avancer vers le vieil érudit. Ce dernier, toujours hébété par le choc, se relevait difficilement et essayait de comprendre ce qu’il venait de se passer. Lorsqu’il apostropha Konrad en l’implorant pour son petit fils et lui demandant finalement ce qu’ils voulaient.
Un sourire mauvais sur son visage balafré, Ziegler, s’approchait toujours plus du vieillard lame au clair en parlant d’une voix calme.

« Désormais vous êtes prêt à parler ? Très bien alors écouter attentivement et plus d’entourloupes de ce genre ou le petit Willy pourrait finir dans orphelin. Ou mieux, il parait qu’au port des galères pour l’Arabie partent régulièrement et qu’ils sont très intéressés par les jeunes enfants. Est-ce que j’ai été assez clair ? »


Marquant une pause suffisamment longue pour que le vieil homme comprennent les conséquences de ses prochains actes, non seulement sur lui, mais sur l’avenir de son petit-fils, Konrad ce tut pendant quelques secondes. Ensuite, il reprit la conversation.

« Très bien, maintenant que j’ai votre attention. J’ai un petit travail à vous demander. Rien de bien méchant. Seulement nous accompagner, lire un truc et vous serez rentré dans quelques heures. Pas de quoi fouetter un chat. Alors, allez-vous prendre la bonne décision ou la mauvaise encore une fois ? En revanche, vous feriez bien de ne pas penser à nous doubler, je bosse pour un ponte de Reikerbahn et si vous voulez jouer au plus malin, vous risquez de finir par flotter dans le Reik. Et ce que j’ai prédit pour le petit risque d’être qu’une partie de plaisir à côté de ce qu’il lui arrivera. Alors, est-ce qu’on peut vous compter des nôtres ? »

Konrad attendit la réponse du vieux en agitant la pointe de sa lame sous le nez du vieil homme. Réfléchissant déjà aux prochaines manœuvres qu’il devrait prendre pour la suite de ses plans.
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