La fougue de la jeunesse [RP libre et PV Dokhara]

L’Empereur Karl Franz siège à Altdorf, capitale impériale depuis. Altdorf est un carrefour du savoir et son université est l’institution académique la plus respectée de tout l’Empire. Là, les seigneurs et les princes de nombreux pays viennent s’asseoir aux pieds des plus grands penseurs du Vieux Monde. Altdorf est aussi le centre du savoir magique et ses huit collèges de magie sont fort justement réputés bien au-delà du Vieux Monde. Altdorf est une ville affairée, avec un nombre important d’étrangers, de commerçants et d’aventuriers. La cour impériale elle-même engendre une activité économique florissante, qui attire toutes sortes de gens.

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Geralt
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La fougue de la jeunesse [RP libre et PV Dokhara]

Message par Geralt »

Pour situer ce RP, celui ci se passe dix ans auparavant les aventures respectifs de Geralt et de Dokhara. Il est donc normal que par exemple le caractère de Geralt est bien loin de celui qu'il possède dans son aventure avec MJ. La réputation et le pseudonyme du loup blanc n'existe pas encore, et Geralt n'est alors qu'un jeune homme découvrant le monde et n'ayant pas encore affronté les terribles épreuves et pertes qui l'attendent bien plus tard. Les caractéristiques de Geralt reflètent celle d'un initié accompli (voir ma classe dans le wiki)

Enfin, dans ce RP, il peu y avoir de potentiels jets de dès qui pourraient être fait sous la tutelle de Puppet (vu et validé par lui) mais il n'y aura absolument aucun gain XP ou de récompense à la fin de ce RP, le but de cette histoire est clair et simple : Créer un lien entre Geralt et Dokhara pour potentiellement peut être faire plus tard un RP à l'époque présente.
Le rythme de poste sera ici divers, il n'y a pas de pression, ni de délai particulier, on est là pour RP pour le plaisir voila voila. Le scénario est entièrement vu et décidé par nous.

Bonne lecture, en espérant que cela plaira.
Les routes de l'Empire s'étendaient à perte de vue, bordées par les bois, eux même constitués d'arbres en tout genre et dont les feuillages étaient aussi rayonnant qu'un premier jour de printemps. L'hiver était terminé, et peu à peu le froid et le vent avaient laissé place au soleil, inondant la terre de ces douces et chaleureuses caresses.
L'atmosphère était des plus calme, et les routes encore peu fréquentées il y a quelques jours, étaient désormais aussi vivantes qu'un village. Les marchands ambulants pouvaient reprendre les affaires, les soldats patrouillaient au nom de l'Empereur, et nobles et diplomates se relançaient dans d'interminables voyages pour quelques affaires politiques de la plus haute importance sous la protection de quelques mercenaire grassement payés.

Et dans cette populace : un jeune homme aux cheveux blanc, dont l'âge approchait la vingtaine, des yeux de félin, une armure de cuir des plus banale caché par un manteau de voyage marron et une lame solidement fixée dans son dos. Juché sur le dos de sa monture, il observait l'horizon comme le découvrant pour la première fois, savourant chaque bouffée d'air frais et pure, semblant prendre avec son esprit, une photo de chaque nouvelle parcelle de terrain se présentant à lui.
Geralt... C'était son nom, jeune membre initié du prestigieux et secret Ordre de la couvée du corbeau, une branche d'élite de l'inquisition dont les membres étaient reconnaissables par le pendentif en forme de corbeau qu'ils portaient autour du cou.
Beaucoup de voyageur le regardait avec une certaine méfiance ou une curiosité sûrement dû à la couleur peu commune de ces cheveux pour son âge, et pour autant, le jeune homme ne paru aucunement s'en déranger, il était bien trop content de croiser du monde ici , de nouvelles têtes, car oui après une enfance et une jeunesse à se faire entraîner au sein de l'Abbaye de Saint Æthelbert le Vigilant, il avait enfin pu en quitter la sombre forteresse, sa formation terminée, et des différents avec son maître : Joseph Dietrich, l'avait mené à prendre la route seul, pour découvrir toutes les subtilités, mais aussi les plus belles et les plus sombres choses que cette terre cachait.

Depuis son départ, il avait croisé bon nombre de villages, mais aussi quelques grandes villes, sans pour autant y faire un arrêt ou tout du moins le plus bref possible. La raison en était qu'il avait décidé en premier lieu de voir et de pénétrer la capital de l'Empire : Altdorf...
Depuis sa plus tendre enfance, beaucoup de chasseur de vampire lui avait vanté les mérites de cette cité, où il ne faisait que les citer : "On ne peut jamais s'ennuyer tant il y a des choses à y faire". Il s'était toujours abreuvé des histoires et légendes de ces mentors et frères d'armes mais désormais, il était maître de son destin, et il pouvait écrire sa propre histoire.
Le palais, le collège de magie, l'école d'ingénieur, les grands ponts reliant les nombreux ilots de la cité... Toutes ces choses à apprendre, à voir... Amenait un sentiment d'excitation des plus naïf chez le jeune homme.

Hélas, ce bref sentiment s'estompa rapidement quand levant la tête vers le ciel, il vit une petit silhouette sombre voler en cercle au dessus de lui... Un oiseau... Oui un corbeau... Là où l'homme moyen n'y verrai rien de bien étrange, le jeune initié savait très bien que ce genre de comportement venant du volatile n'était aucunement naturel : Le corbeau était apprivoisé... Un messager de l'Ordre.
Il fallait en effet savoir que l'Ordre, en plus de former des combattants d'exceptions affrontant toutes les pires créatures et engeances des ténèbres, possédait un véritable arsenal de renseignement, car oui quand on combattait des adversaires se tapissant dans l'ombre, complotant en toute discrétion, l'information devenait rapidement le nerf de la guerre que Geralt et ses frères d'armes menaient. Or, les messagers corbeaux étaient l'un des nombreux moyens pour contacter les différents chasseurs éparpillés aux quatre coins du monde.

Posant pied à terre sur le bord de la route, il en profita pour offrir un peu de répit à sa monture qui l'avait transporté jusqu'ici sans broncher. Lui offrant un peu d'eau, tiré de sa propre réserve, la monture savoura ce bref instant, tandis que au fil des minutes, le corbeau se décida enfin à rejoindre son destinataire pour délivrer son message.
Le morceau de papier était fixé à la patte de l'animal aux plumes noirs, enroulé et scellé par le sceau de l'Ordre, Geralt ne perdit pas plus de temps pour l'ouvrir et en découvrir le contenu...

Une enquête... On désignait Geralt comme responsable d'une affaire des plus troublante, voici quels en étaient les termes : Il semblait qu'un mystérieux commanditaire, dont l'identité n'avait pas été dévoilé, avait décidé de financer l'Ordre pour régler une affaire se déroulant au sein même de la capital impérial. De mystérieuses disparitions semblaient en effet avoir lieu dans les quartiers les plus pauvres de la ville, notamment l'un dénommé le Reikerbahn District...
En quoi un tel contrat pouvait bien intéressé l'Ordre ? Lui qui au contraire cherchait à ne pas se mêler des affaires politiques ou internes des villes ? Il fallait bien comprendre, que à l'époque présente, l'Ordre commençaient à peine à se relever des pertes qu'il avait pu subir en trop grand nombre ces dernières années. De nombreux chevaliers de l'Ordre avaient disparu, remplacés par de jeunes initiés à qui ils faudraient des années de pratique pour espérer égaler le niveau de leurs ainés. De plus... Les caisses de l'Ordre était à sec, et de ce fait, certains contrats privés devaient être honoré pour pouvoir satisfaire quelques frais vitaux des guerriers corbeaux.
En parlant de récompense, la missive indiquait qu'une partie de la sommes promise avait déjà été payé et encaissé par l'Ordre, l'autre serait payé une fois la mission terminé et Geralt en serait le bénéficiaire.
Des délais pour la mission ? Comment rencontrer le commanditaire une fois la mission terminé ? Tout cela ne lui fut pas précisé, le message disait simplement qu'une fois le travail fait, Geralt bénéficirai de plus d'information. Etrange...

Or donc, le jeune initié à la chevelure blanche remonta à dos de monture, et continua son voyage, sachant désormais que cette partie de tourisme à laquel il avait pensé s'adonner à Altdorf, n'était désormais plus qu'un lointain souvenir.



***Quelques heures plus tard***


Enfin après un si long voyage, il pouvait poser ses yeux sur l'immense cité, capital de l'Empire, et centre de décision ou régnait l'Empereur actuel. Les immenses fortifications étaient bien plus grandes et imposantes que celle de la forteresse de l'Ordre, et l'espace de quelques secondes, il s'en retrouva même impressionné, tant il se sentit petit face à ces défenses.
Arrivant par le portail ouest, il dû alors s'armer d'une immense patience, tant la file de marchands et commerçants, ainsi que de citoyens voulant pénétrer les murs de la ville étaient immenses, il découvrit alors les "joies" de l'administration, car en effet, dans ce lieu, les sentinelles controlaient les noms mais aussi les raisons qui amenaient chaque hommes, femmes et enfants à venir à Aldorf.
En plus de cela, Geralt fut à la fois surpris et déçu de devoir s'acquitter de ce que les soldats nommaient : "la taxe de portail" qui s'élévait à un pistole d'argent par jambe... Entrer dans la grande capital était donc payant ? Le jeune initié ne pouvait le comprendre maintenant, mais ce genre de financement, permettait à la fois de renflouer les caisses de l'Empire mais aussi de participer à la politique expansive de de la ville.

Après d'âpres discutions et autres papiers administratifs à remplir, Geralt put enfin poser pied dans la grande cité... Devant lui se dévoila alors un magnifique et angoissant spectacle : Des rues bondées de monde, tellement vivantes, qu'il fallait se faufiller dans la masse pour avoir l'espoir de se mouvoir et de réussir à avancer. Opéras, commerces, boutiques, restaurations... Chaque coin de rue boueuse dévoilait une nouveautée, à la fois un spectacle pour les yeux mais aussi pour l'odorat tant il y avait des odeurs à la fois uniques, différentes mais aussi totalement opposé qui s'y mélangeait.
Mais dans cette véritable façade de richesse en tout genre, se cachait aussi bien des misères, Geralt en fut frappé quand il repéra dans la foule, de nombreux hommes riches, protégés par quelques gardes du corps, se pavanant pour montrer leur réussite, et de l'autre coté des hommes, portant des vêtements sales et déchirés, et dont il était difficile de décerner les traits du visage tant la crasse y était incrusté...

Voici donc qu'elle était le monde dans lequel Geralt allait évoluer, certes il connaissait le combat entre le bien et le mal, mais il voyait aussi très bien que ce monde traduisait une vérité terrible : Certains vivaient sur les autres en se pavanant avec leur or et leur tissu, d'autres étaient écrasés et vivait dans la boue et la merde...
Au fur et à mesure des minutes, Geralt comprit alors que l'image qu'il s'était fait de cette ville, ne reflétait que peu de chose de la triste réalité, et peu à peu, tout ce qui aurait pu l'émerveillé, devint fade et sans intérêt...

C'est alors que l'initié se décida à confier sa monture à une écurie moyennant finance, et se faufila à travers le dédale de rue, à la recherche du Reikerbahn District, tandis que au dessus de sa tête, le soleil se mit à se voiler, et qu'une pluie battante engorgea les rues de la ville.
Il fallu du temps à Geralt pour trouver le dit district, mais une fois trouvé, il comprit rapidement que cet endroit était sûrement le pire de toute la cité d'Altdorf, des rues sombres, de la raclure partout, en ce lieu, chaque hommes et chaque femmes avaient au minimum une dague à la ceinture, et Geralt se s'étonna même pas de trouver à l'angle d'une ruelle, le corps d'un malheureux, égorgé et détroussé.
Trempé et affrontant la pluie, Geralt cherchait un endroit propice où commencer de potentiels recherches quand à la mission qui lui avait été confié, mais pour cela il faudrait tout d'abord être en mesure d'engager la conversation avec la population locale, mais celle ci ne donnait aucunement envie de vouloir discuter. Chaque personne qu'il croisait le regardait avec mépris, certains même crachaient au sol après son passage, il fallait dire aussi que dans ce genre de district, tout le monde devait se connaître, et l'arrivé d'un étrangé ne semblait aucunement être quelque chose de bien vue ici...
Le jeune guerrier corbeau passa alors devant le sanitorium d'Altdorf, immense édifice ou s'échappait des cris de désespoir et de folie, il semblait que ce lieu était destiné à soigner les gens atteint de folie... Mais l'instinct de Geralt lui disait de ne surtout pas s'approcher ou tenter de pénétrer ce lieu, au risque de ne jamais en ressortir...
Ce fut alors, que le visage du chasseur de monstre s'illumina quelques instants, lorsqu'il vit un édifice ressemblant à une auberge et se nommant : "Le chien boiteux". Certes si le nom n'était pas vraiment attractif, les tavernes étaient en général un lieu de rencontre et donc d'information. Et en plus cela permettrait à Geralt de se réfugier de la pluie, ne serait ce que quelques minutes.

Pénétrant l'édifice, se dévoila devant lui : une salle commune mal éclairée et froide, et dont la superficie était trop petite pour y accueillir le monde qui y était, il y avait des tables ici et là, et toutes sortes de gens : Bande de racail, bandit, femme de joie, escroc... La fine fleur de la pègre d'Altdorf qui semblait se livré à différentes activités diverses et variées : Bagarre, complot, sexe, règlement de compte...
L'arrivée de Geralt attira les regards mais le jeune initié préféra ne pas y prêter d'attention, voulant éviter tout problème, il était ici en territoire ennemi, et cela il le savait bien. Il s'installa alors au comptoir de la taverne, et commanda un verre, que le gérant lui apporta, un homme gros et vieux et avec un oeil de verre et à la mauvaise haleine.


"Excusez moi... Je cherche des informations, concernant de récentes disparitions et..."

Mais le gérant le stoppa dans sa lancée, quand posant devant lui le verre que le chasseur de monstre avait commandé, il cracha dedans et le lui servit avec un sourire mauvais et peu engageant.
La tension monta alors d'un grand quand Geralt sentit que de toute part de l'établissement, de nombreux regards se posèrent alors sur lui. Comme ci à tout moment, une véritable volée de couteau allaient le transpercer, en cas de mauvaise réaction face au geste du gérant.
Geralt resta alors le plus calme possible, et observant le fond de son verre où flottait un horrible molard, il releva alors la tête et dit tout simplement au gérant :


"Charmant... Et merci."

Le tavernier se retira alors, pour aller servir un autre client. Le message était bien passé : il était dangereux de poser des questions ici... Il semblait que l'enquête de Geralt allait être bien plus longue que prévu...
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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Dokhara de Soya
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Re: La fougue de la jeunesse [RP libre et PV Dokhara]

Message par Dokhara de Soya »

- Si j'avais voulu voir une ivrogne tituber, je me serais rendu dans le premier débit de boisson venu. Je n'aurais pas payé une fortune un professeur à qui tu as manifestement fait perdre son temps.

- Désolée, père.

- Ne sois pas désolée, travaille. Tu ne quitteras pas ce hall tant que tu m'obstineras à faire preuve d'une telle médiocrité.

- Oui, père.

- On recommence. Applique-toi.

D'un signe de tête, il intima au violoniste de reprendre sa valse depuis le début, pour la trentième fois au bas mot. Dans le hall du manoir de Soya, les mêmes notes résonnaient encore et encore contre les murs tandis que Wildred s’échinait à parfaire les talents de danse de Dokhara.
Le baron de Soya ne ménageait en rien sa fille. En tant que cavalier, c'était lui qui guidait leurs mouvements, et c'est sans aucun ménagement qu'il forçait Dokhara à enchainer les pas les plus complexes, enfonçant douloureusement son pouce dans sa paume pour punir la moindre erreur. Il faisait exprès d'être aussi imprévisible que possible, alternant quelques secondes calmes avec des enchainements plus rapides, pendant lesquels il bousculait intentionnellement sa fille pour s'assurer de son équilibre en toutes circonstances.

Au milieu de la danse, Dokhara eut une demi-seconde de retard sur l'un des pas. Paniquée par les conséquences de cette erreur, elle se figea, tandis que déjà son père avait exercé une violente pression sur sa taille pour la tirer vers lui. Difficile de savoir s'il essayait ainsi de la faire rattraper son retard, ou s'il ne faisait qu’extérioriser sa colère avec un geste violent. Quel que soit le motif, la jeune de Soya, sous la puissance de cette traction, ne réussit qu'à trébucher sur la jambe de son père et à s'étaler de tout son long.

La pointe de la botte du baron s'enfonça brutalement dans ses côtes.

- Tu te maries dans une semaine, je ne tolèrerais pas que tu me fasses honte le jour de la cérémonie. Relève-toi.

Dokhara s’exécuta malgré la douleur. Elle retint ses larmes, sachant bien qu'elles ne feraient qu'attiser davantage la fureur de son géniteur qui y verrait encore la faiblesse de sa progéniture. Se remettant en position contre lui, elle recommença à valser pour la trente et unième fois.

***

Les heures qui suivirent ne permirent pas à Dokhara d'obtenir la moindre once de fierté parentale de la part de Wildred. Le baron semblait avoir une endurance surnaturelle. Le temps passait, mais ses mouvements étaient toujours aussi vifs, ses colères toujours aussi intenses, et instantanées. Inlassablement, il répétait cette boucle infernale composée de mouvements de danse toujours plus complexes et imprévisibles, suivis obligatoirement d'une erreur de la part de Dokhara qui accusait les contrecoups de la fatigue et de la douleur dans ses muscles. La suite se composait aléatoirement d'une remontrance sur la déception qu'il ressentait à son égard, ou de coups plus ou moins violents en fonction du relâchement de colère dont il avait besoin pour garder son calme.

Ce furent les obligations de son père qui la sauvèrent de ce supplice physique et psychologique. En effet, son valet vint lui signaler que le carosse partirait dans l'heure pour la soirée mondaine à laquelle il était convié, aussi cessa t-il de torturer sa fille pour se préparer.

- Tu ne viens pas. Tu continueras de travailler tes mouvements dans ta chambre ce soir. Ton professeur t'attendra dès le lever du soleil dans son cabinet pour reprendre tout cela. J'espère pour toi qu'il sera satisfait de ta performance.

Dokhara avait du puiser dans ses réserves de contrôle de soi pour ne pas laisser transparaitre sa joie. Elle savait son futur mari présent à ladite soirée, et savoir que volontairement ou non, son père lui permettait de ne pas subir sa présence aujourd'hui était un cadeau des dieux. Toute la souffrance de cet après-midi était récompensée.

Elle retourna dans sa chambre en tâchant de garder une démarche aussi fière et altière qu'on lui avait enseigné, malgré la douleur lancinante qui brulait dans ses jambes. Une fois la porte fermée néanmoins, elle tituba jusqu'à son lit avant de s'y écrouler, relâchant toute la pression contenue dans son corps.

Elle s'endormit toute habillée sans même se rendre compte de la fuite instantanée de sa conscience.

Ce furent plusieurs coups répétés contre sa porte qui la réveillèrent soudainement. N'ayant pas le courage de se lever, elle cria au visiteur d'entrer.

Rhomgar pénétra dans la pièce, l'air un peu gêné. Le garde du corps de la famille de Soya n'était jamais à l'aise dès lors qu'il se retrouvait seul avec Dokhara, notamment dans sa chambre. Peut-être était-ce du à sa timidité, à l'absence de pudeur dont faisait preuve la jeune adolescente devant ses serviteurs, ou bien aux secrets qu'ils partageaient vis à vis des nouvelles activités nocturnes de Dokhara.

- L'un des hommes du guet qu'vous avez payé est v'nu m'voir mad'moiselle. Le chevalier d'l'Ordre est arrivé en ville. Apparemment, il s'est directement dirigé vers l'bas-quartier.

Comme oubliant sa fatigue, Dokhara bondit hors de son lit

- Il est comment ?

Le garde du corps ne put s'empêcher de sourire devant l'enthousiasme de la future baronne.

- L'ordre a envoyé un novice. L'garde m'a dit qu'c'était un jeunot, et qu'il s'rait difficile à rater - le type a des longs cheveux blancs comme la neige, alors qu'il a ptêt même pas atteint la vingtaine. Et, je cite il a "des yeux d'chat", je suis pas sur de c'que ça veut dire.

- Père est parti depuis longtemps ?

Rhomgar poussa un soupir exaspéré. Il répondit en trainant de la voix, comme pour signifier à Dokhara qu'il désapprouvait la suite, mais savait ce combat perdu d'avance.

- Quelques minutes tout au plus.

Dokhara fonça vers sa commode, ouvrit le tiroir du bas et balança derrière elle des dizaines de vêtements pour parvenir plus vite à ce qu'elle recherchait - un pantalon en cuir marron clair présentant plusieurs déchirures, et un haut difforme en toile grisâtre.

Elle commença à se déshabiller pour se changer, forçant Rhomgar à focaliser son regard sur le mur opposé, désormais rouge comme une pivoine. C'est alors qu'elle venait d'enfiler le pantalon en cuir qu'il se décida à tenter une négociation.

- Est-ce vraiment nécessaire mad'moiselle ?

Dokhara, qui venait de se saisir d'une longue bandelette blanche en tissu afin de s'improviser une brassière pour sa poitrine naissante, s'arrêta net dans son mouvement. A moitié nue et sans aucun respect pour la convenance, elle lâcha la lanière qui atterrit au sol, et s'approcha en quelques enjambées de Rhomgar pour l'enlacer de toutes ses forces.
Si la scène pouvait prêter à confusion si elle était observée par un témoin extérieur, Dokhara n'y voyait pourtant aucune malice. En l'absence de toute preuve d'affection de la part de son géniteur, Rhomgar avait toujours été pour elle ce qui s'approchait le plus d'une figure paternelle, et son contact la réconfortait.
Ne sachant comment se comporter, ce dernier resta parfaitement immobile, oubliant même de respirer. Il n'était qu'un serviteur, et la simple idée que le baron Wildred de Soya ait un jour vent de ce qui se déroulait en ce moment dans la chambre de sa fille le terrifia bien plus que toute trace de désir qu'il pourrait ressentir dans un moment pareil. N'était-elle pas consciente qu'elle risquait sa vie à chaque fois qu'elle agissait de façon aussi inconsidérée ?
Et pourtant... son étreinte était si désespérée, si innocente, qu'il était bien en mal de la repousser. Plus que par peur de manquer de respect à sa maitresse, il n'avait tout simplement pas le cœur à lui refuser de trouver du réconfort où elle le pouvait. Il avait été témoin de ce que Wildred de Soya faisait subir à sa fille, et était impuissant pour aider cette pauvre petite.
Plus que cela, il ne pouvait s'empêchait de songer également à la vie qui l'attendait dans une petite semaine... et ces pensées lui rongeaient le cœur. Le baron Dornberg était aussi riche que libidineux, et personne de sain d'esprit ne voulait s'imaginer ce que Dokhara subirait lorsqu'il s'agirait de consommer leur mariage. Ni dans les jours qui suivraient. Rien que les regards qu'il lui jetait lors de ses visites, ses allusions, sa manière de se lécher les lèvres en ne se retenant jamais de fixer sa poitrine naissante, ou du regard vide de ses servantes qui l'accompagnaient partout... non, mieux valait ne pas y penser, sous peine de devenir fou face à son incapacité à aider celle qu'il avait pourtant juré de protéger.

Dokhara relâcha son étreinte, et le força à croiser son regard. Ils n'échangèrent pas un mot, mais Rhomgar hocha la tête à son intention, comme pour signifier qu'il abandonnait tout débat. Que la petite fasse ce qu'elle veut : il n'avait pas la force de lui interdire de vivre ses derniers instants de liberté comme elle l'entendait, malgré les risques.

Elle compléta son déguisement de roturière d'une veste faite de la même toile que son haut et d'un pendentif en forme de croix, puis ouvrit la fenêtre pour se rendre sur son balcon. De là, elle observa la ronde habituelle des gardes de la demeure en contrebas, plus nombreux depuis le récent cambriolage, et attendit le moment opportun pour utiliser les aspérités du mur afin de descendre dans les jardins. Saisissant un peu de terre, elle salit grossièrement son visage, ses mains et ses vêtements, avant de filer en catimini hors du domaine familial.

Rhomgar quant à lui, fit comme à l'accoutumée - il utilisa sa clé pour verrouiller la porte de la chambre de la jeune de Soya, puis alla trouver Alda pour lui signaler qu'elle devrait se tenir prête pendant la nuit à accueillir discrètement la future baronne pour la rendre présentable à nouveau, et éviter tout soupçon de la part du maitre de maison.


***


La chance ne fut pas du côté de Dokhara. Alors que le soleil avait étincelé toute la journée tandis qu'elle s'était retrouvée enfermée dans le manoir à réviser ses pas de danse, une pluie drue s'abattait désormais sur les pavés d'Altdorf, trempant l'adolescente jusqu'aux os en quelques minutes. Elle n'en perdit néanmoins pas sa détermination - et malgré les douleurs dans ses jambes, c'est au pas de course qu'elle se décida à parcourir le chemin séparant l'Oberreik District du Reikmarkt District.

Cette météo offrait au moins un avantage : il fut bien plus facile que d'habitude d'esquiver les patrouilles des quartiers nobles. Les lampes-tempêtes des hommes du guet aidaient à suivre leurs mouvements bien plus qu'elles ne leurs étaient utiles pour la surveillance des rues.

Une fois arrivée à destination, elle put s'engager à découvert sur le pont de Sigmar afin de rejoindre directement le Reikerbahn District. Comme à l'accoutumée, elle glissa une pistole d'argent dans la main des gardes en faction sur le pont, qui lui sourirent et la laissèrent passer sans poser de question sur sa provenance.

Sa chevelure rousse qu'elle avait garni de terre et cachée sous son capuchon avait réagi à l'humidité. Elle bouclait plus encore qu'à l'accoutumée, laissant une touffe incontrôlable s'échapper par tous les recoins du capuchon qui était bien en mal à contenir une entité aussi caractérielle. Aussi abandonna t-elle ce combat, laissant sa crinière retrouver sa pleine liberté.

Dégoulinante de la tête aux pieds, les vêtements imbibés alourdis par des litres d'eau et les pieds nageant dans ses bottes, Dokhara commençait à sentir le froid nocturne engourdir son corps. Le printemps venait tout juste de débuter, et si les journées se réchauffaient, les nuits étaient encore glaciales. Là encore, elle se consola comme elle le put en remarquant que l'engourdissement des sens provoqués par le froid diminuait les douleurs musculaires de ses jambes.

Suivre la piste du chevalier de l'Ordre ne fut pas bien difficile. Quelques sous de cuivre et la description de Rhomgar suffirent à éveiller les souvenirs de nombreux mendiants, qui n'avaient pas manqué de remarquer un intrus aussi peu discret. Apparemment, non content de posséder une couleur de cheveux extravagante, l'homme ne s'était pas gêné pour interroger aléatoirement ceux qui croisaient son chemin sur le sujet des disparitions.

- Et beh, soupira t-elle. C'est pas gagné.

Elle croisa aux détours d'une rue les frères Möser. Le trio était en plein travail, faisant les poches d'un étranger occupé à ramasser ses dents sur le pavé. Otto, le cadet de la fratrie, lui jeta un regard mauvais, levant son gourdin vers elle, avant de la reconnaitre grâce à sa chevelure. Il lui adressa alors un demi-sourire grimaçant, avant de s'appliquer à remettre un petit coup de matraque sur le crâne de sa victime. Sa manière à lui de draguer la jeune rouquine.

Dokhara lui envoya un baiser suivi d'un clin d'oeil, mais se garda bien d'emprunter la ruelle en question, décidant de faire un petit détour pour arriver à sa destination. Malgré la relative protection que lui apportait son pendentif, elle préférait ne pas prendre de risque avec des idiots pareils.


Le chien boiteux... on ne peut pas dire que le chevalier de l'ordre avait du flair pour assurer sa sécurité. Si le Reikerbahn District était par nature un endroit peu recommandable, cette taverne représentait l'épicentre de sa criminalité - elle était réputée pour être le lieu de prédilection dans lequel les canailles venaient dépenser leur argent mal acquis en boisson, en jeu et en femmes. Ce qui avait le mérite de faire bien tourner les affaires du patron - le vieux Waldemar cachait sans doutes une petite fortune dans son matelas, sans compter les marchandises de contrebande dans sa réserve. En effet, la taverne servait aussi de plaque tournante du commerce de racine de mandragore - des stocks arrivant régulièrement par le port pour le sanitorium, le patron avait trouvé le moyen de détourner une partie de ces "médicaments" pour la revente. Hautement addictif, ce produit lui assurait une source de revenus régulière. Malheureusement, ses consommateurs à l'esprit affaibli et en manque n'hésitaient plus à agresser le premier venu pour trouver l'argent de la prochaine dose dans le quartier, ce qui rendait les alentours de la taverne plus dangereux encore que le reste du Reikerbahn District.

Evidemment, Waldemar avait soumis au même régime ses employées, ce qui lui permettait de négocier un salaire moins que décent et de nombreuses faveurs sexuelles en échange de doses régulières. Il était gagnant sur tous les tableaux.

Non, vraiment, Dokhara n'avait aucune envie de remettre les pieds dans l'établissement de ce sinistre individu. Malheureusement, et comme Rhomgar l'avait bien compris, elle n'avait plus le temps de minimiser les risques.

Poussant la porte du débit de boisson, elle s'arrêta sur le seuil afin de se saisir de portions de ses vêtements qu'elle tordit de toutes ses forces afin d'en vider l'eau qui s'y était accumulée. En même temps, elle jaugea l'ambiance dans la taverne.
Elle reçut quelques sourires torves de quelques petites frappes de sa connaissance qui étaient installées à une table proche de l'entrée. Un peu plus loin, elle reconnut la bande de Lenz qui, avec leur grâce habituelle, saluèrent son entrée de quelques gestes obscènes tout en l'invitant à s'approcher de leur table. Leur chef quant à lui, un colosse chauve de deux mètres de haut, sirotait son tord-boyaux en fixant le comptoir.
Il n'était pas le seul. Plusieurs autres tables, sans cesser de discuter, observaient l'individu qui s'était installé pour tenter d'engager une discussion avec Waldemar - un type aux longs cheveux blancs qui semblait aux aguets. Il était évident qu'on le soupçonnait de travailler pour les autorités, et personne ici n'avait envie qu'un inconnu trop curieux mette le nez dans les affaires florissantes du patron.

Elle traversa l'établissement en se faufilant entre les tables, les serveuses et les mains des clients pour s'installer aux côtés de l'étranger, qu'elle ne gratifia pas d'un regard.

- Hey Waldemar ! Une pinte pour m'réchauffer ! Et sans l'ingédient surprise du chef tu s'ras gentil.

Attirant à elle une bougie qui trainait sur le comptoir, elle mis ses mains au-dessus pour se réchauffer. Maintenant qu'elle était immobile et avec la différence de température entre l'extérieur et l'intérieur, tout son corps s'éveillait de nouveau à ses sens et elle avait commencé à grelotter sans pouvoir s'arrêter.

A la table la plus proche du comptoir était installé un groupe de joueurs de cartes, quatre individus ayant la trentaine et habillés de vêtements colorés comme si on avait cousu tout un tas de petits bouts de tissus trouvés dans la rue pour en faire des vêtements. Tandis que le patron lui préparait sa boisson, elle mit la main dans son dos pour croiser l'index et le majeur - un signe discret pour ses amis joueurs, tant pour les saluer que leur signaler qu'elle aurait peut-être besoin de leur aide.

- Qu'est-c'qu'tu fous là Karla ? J'ai pas d'boulot pour toi c'soir.

- La meilleure bière d'Altdorf m'manquait, tout comme ta sale trogne.

Waldemar frappa le comptoir avec la chope pleine qu'il venait de préparer pour l'adolescente, éclaboussant Dokhara et son voisin. L'impact s'était fait à quelques centimètres de ses doigts et de la bougie, la faisant sursauter de peur.

- T'sais dénicher c'qu'y m'faut à l'occase, mais t'pas indispensable p'tite conne. Alors gare à ton cul quand t'ouvres ton claqu'merde. Bois ta bière cul sec et tire-toi. T'as pas envie d'rester là.

Il tendit la main en avant, empochant les sous de cuivre de Dokhara avant de quitter son comptoir pour aller discuter avec le groupe de Lenz.

Et merde.

Elle jeta un coup d’œil au chevalier de l'Ordre, puis à la table du colosse. Waldemar discutait avec lui à voix basse, et déjà leurs paires d'yeux se posaient sur son voisin de comptoir. Dokhara savait ce qu'il se passait. Le chevalier était un étranger, possiblement travaillant pour les autorités, et équipé d'une arme qu'on devinait de bonne facture rien qu'à la garde qui dépassait du fourreau. Ca se revend bien, l'acier de qualité.

Dokhara bondit de son tabouret, croisa le regard de l'homme aux yeux de chat - la vache, c'est vrai qu'il a des drôles de pupilles ! - et s'approcha de lui pour parler à voix basse.

- Il y a une porte de sortie à l'arrière, dans la réserve derrière le comptoir. Tirez-vous. Maintenant !

Dokhara n'avait pas le temps de vérifier que le chevalier réagirait convenablement à ses instructions. Du coin de l’œil, elle vit que déjà, Lenz et ses hommes s'étaient levés.

Elle bondit par-dessus le comptoir, grimaçant en sentant la douleur vive dans ses cuisses récalcitrantes à davantage d'efforts, puis se rua dans le couloir qu'elle traversa à toute vitesse, priant pour que l'homme d'armes aie la présence d'esprit de la suivre. Elle ouvrit à la volée la porte du fond pour entrer dans la réserve... et tomba nez à nez avec Beheim.

Tout aussi surpris qu'elle, le garde du corps du tavernier s'était apparemment installé au petit bureau de la pièce - qui servait sans doutes à Waldemar à tenir les comptes de ses stocks - pour s'enfiler par les narines une étrange poudre rougeâtre que Dokhara ne put identifier. Alors qu'il se leva d'un coup, la moustache encore pleine de poudre, il saisit par réflexe son poignard avant de gueuler sur la jeune adolescente.

- Tu fous quoi là p'tite pute ? T'vas rien dire au vieux c'moi qui t'jure.

Et évidemment, la porte de sortie était juste derrière le solide gaillard, qui s'avançait droit vers elle, bien destiné à faire taire une gênante témoin de sa consommation non autorisée des marchandises du patron...
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
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Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Geralt
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Re: La fougue de la jeunesse [RP libre et PV Dokhara]

Message par Geralt »

Geralt n'était pas le bienvenue dans ce lieu de débauche, il avait tout d'abord pensé que fréquenter ce genre d'endroit aurait pu être une bonne idée pour obtenir des informations sur les récentes et nombreuses disparitions touchant la ville mais... Il semblait que le membre de l'Ordre s'était montré trop optimiste, ou bien trop négligeant.
En plus de ne pas forcément aimer les étrangers, Geralt avait la dégaine d'un homme travaillant pour les autorités de la ville, et même si cela n'était aucunement le cas, il était tout de même vrai qu'il était lié à l'inquisition, groupuscule qui de base n'avait déjà pas très bonne réputation. Alors dans un quartier où chaque personne que vous croisez est susceptible de vous tuer... Autant dire que le chasseur de monstre était dans la gueule du loup.

Toujours accoudé au niveau du comptoir, il continua à observer en silence son verre, ne se retournant pas une seul fois et pourtant sentant bel et bien les différents regards qu'on lui portait. Les années d'entrainement au sein de l'Ordre avaient développé les sens du combattant aux cheveux blanc, réveillant chacun de ses sens et lui ayant confié un instinct de survie des plus avancé. Et dans l'auberge, dès son entrée quelques minutes plus tôt, un groupe avait attiré son attention... Bande de racaille aux sourires amusés et sadiques, et où siégeait au milieu de ces hommes, un véritable colosse, tout en muscle, une véritable armoire à glace, face à laquelle même Geralt, pourtant très entrainé possédait le physique d'un jeune bambin face à lui.
Geralt avait tout de suite comprit que la bande était crainte ici, car aucun autres groupuscules ou personnalités, n'osaient réellement s'approcher de la petite bande qui tenait en respect tout le monde rien que par sa présence... Et Geralt avait attiré la convoitise de ces gars là... Bordel...

C'est alors que les pensées de Geralt furent interrompu, lorsque que quelqu'un se posa à ses cotés au comptoir, le guerrier corbeau jeta un coup d'œil, et porta son regard sur une jeune fille trempée et crasseuse qui, semblant connaître les lieux, interpella le "charmant" tavernier pour lui commander quelque chose à boire.
Ainsi donc dans ce genre d'endroit, même les enfants des rues pouvaient se souler à leur volonté... Triste visage d'Aldorf qui s'affichait aux yeux de Geralt, voila donc à quoi ressemblait, derrière les seigneurs, le luxe et les paillettes, la sois disant belle capital de l'Empire que ces frères d'armes lui avait tant vendu...
Quoiqu'il en soit, observant la gamine, il fut incapable de dire précisément quel pouvait bien être son âge, pas loin de l'adolescence sans aucun doute, elle semblait posséder des traits fins, une charmante enfant dont la beauté était en partie caché par la boue et la pauvreté marquant son visage... Mais une chose attira en particulier l'œil de membre de l'Ordre, la chevelure de la jeune fille était... Rouge ?! Sorte de rouquine très foncé, de véritable cheveux de feu, et Geralt s'en émerveilla l'espace d'un instant, n'en ayant jamais vu de la sorte de toute sa vie , et pour la première fois, tout comme lui, il observait quelqu'un à la couleur capillaire unique.
Mais il détourna son attention de la jeune femme quand celle ci se plongea dans une discussion au langage des plus doux avec le tavernier.

Désormais que devais faire Geralt ? Sans aucun doute ne pourrait il pas sortir d'ici sans ennui, la bande du colosse, n'attendant que le moindre de ces gestes pour agir, la fuite semblait la meilleur option possible, mais il faudrait ruser, se diriger tranquillement vers la sortie la plus proche était impossible. Dans l'auberge, Geralt ne serait pas à son avantage, déclenché un combat serait donc un suicide, trop de gens voulait sa peau dans l'immédiat.
De plus... Geralt se refusait à tuer quelqu'un ici... Encore jeune membre de l'Ordre, il en respectait les principes à la lettre, ayant un code moral des plus stricte. Chose assez ironique quand on savait que des années plus tard, il deviendrai un homme ayant cesser de compter le nombre de mort qu'il aurait à son actif...
Bon, la chose était clair, il fallait une diversion, il ne manquait plus qu'à la trouver maintenant.

C'est alors que soudainement, la situation changea, lorsque que la gamine aux cheveux de feu, se dressa sur son tabouret pour murmurer à l'initié de l'Ordre qu'il y avait une porte de sortie à l'arrière du bâtiment, et passant par la réserve, et qu'il devait se tirer au plus vite !
Geralt sentit alors que la bande du colosse venait de se lever, prête à agir. Si Geralt ne comprit pas pourquoi la gamine avait soudainement eut envie de l'aider, il fut assez sage pour comprendre que ce bref instant était sa porte de sortie, en effet, même si il ne savait rien de l'enfant, le fait qu'elle se soit mit à coté de lui pour ensuite l'avertir du danger, indiqua qu'elle n'était pas venu se placer près de lui seulement par le fruit du hasard. Geralt supposa alors, qu'elle savait qu'elle le trouverai ici... Mais pourquoi, et surtout comment ? Cela il ne pourrait le savoir quand suivant l'ado, qui d'ailleurs tel un jeune félin avait sauté par dessus le comptoir pour se diriger vers la réserve.

Lenz

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Geralt eut alors la bonne idée de vouloir faire gagner un peu de temps à la jeune femme et pour lui même. Prenant sa bourse, il en ouvrit le contenu et le jeta à travers la salle de la taverne, quelques pièces volant un peu partout au milieu de la populace.


"Messieurs, dames, je paye ma tournée !!!!"

Ce simple geste suffit alors à créer la zizanie dans la salle, car même si Geralt ne possédait que quelques sous, quelques pièces étaient capable d'attirer la cupidité de quelques poivrot et autres voyous sans importance. Des bagarres et des bousculades éclatèrent, moment dont profita Geralt pour s'enfuir, par le même chemin emprunté par la jeune fille.

Arrivant au niveau de la réserve, il ne fallu pas longtemps au membre de l'Ordre pour voir qu'un problème s'était présenté devant l'adolescente qui tentait de l'aider, durant sa course, il ne fallu que de brèves secondes pour que le guerrier corbeau analyse la situation : Un homme était dans la réserve et barrait la route, poignard en main et prêt à s'en servir, le nez couvert d'une étrange poudre... Un drogué ? Les sens de l'homme n'en serait sûrement que moins aiguisé.
Dans son élan, Geralt prit en main l'épée qui était accroché dans son dos, la gardant tout de même protégé par son fourreau, et même si dans cette configuration elle était incapable de trancher quoique se soit, elle pourrait au moins assommer, ou désarmer son opposant.
De sa main faible, la gauche, Geralt posa sa main sur l'épaule de la jeune femme et la tira légèrement en arrière pour passer devant elle et ainsi se mettre en protection entre elle et l'homme au poignard, frappant d'un geste circulaire et précis de sa lame, il visa la main du drogué pour tenter de lui faire lâcher son arme blanche, où au minimum l'obligé à s'écarter de la porte de sortie qu'il gardait. L'épée de Geralt lui apportait une bien meilleur allonge que le simple poignard de son opposant, un avantage qui permettrait sans aucun doute à la jeune fille de se diriger vers la porte de sortie et de quitter l'établissement avec le guerrier corbeau sur ces talons.
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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Dokhara de Soya
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Re: La fougue de la jeunesse [RP libre et PV Dokhara]

Message par Dokhara de Soya »

***

Dokhara à 14 ans
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***
Dokhara bondit de frayeur alors que, jaugeant son adversaire et calculant ses itinéraires de fuite, une lourde main gantée se posait sur son épaule. Le chevalier de l'ordre du corbeau l'avait rejointe, et la tirait en arrière pour désormais s’interposer entre elle et Beheim.

Et bien, à défaut d'être malin, au moins était-il chevaleresque...

Mais Dokhara n'avait pas le temps de se pâmer devant la bravoure de son protecteur. Se retournant en direction du couloir, elle put voir au loin que l'un des hommes de Lenz avait réussi à s'extraire de la cohue de la grande salle. Les joueurs de poker avaient du s'interposer et créer la zizanie, mais cela ne leur avait fait gagner qu'une poignée de secondes...

Elle hésita à fermer la porte séparant la réserve du couloir, mais cela n'aboutirait pas à grand résultat - la clé n'était pas sur le verrou, et elle n'aurait pas la force de tirer une bibliothèque ou l'une de ces caisses pleine de produits illicites pour bloquer son ouverture.

Elle se retourna à nouveau afin de calculer une trajectoire pour contourner les deux opposants et quitter la taverne, pour constater que ce n'était plus utile - l'homme aux cheveux blancs s'était défait de son adversaire en une vitesse record. Beheim était désarmé et gisait au sol, apparemment hébété par la vitesse d'exécution du combat.

La jeune de Soya n'eut pas une seconde d'hésitation. Elle courut tout droit à travers la pièce et se rua vers la porte de sortie, non sans profiter au passage de la situation de cet enfoiré de Beheim pour lui écraser quelques doigts dans sa course.

Vérifiant que le chevalier la suivait bien - que pouvait-il faire d'autre ? - elle se rua dehors et lui cria :

- Suivez-moi, j'connais ces rues, j'saurais les s'mer !

Et à nouveau, sans attendre de réponse, elle se mit à détaler à toute vitesse.

Elle n'avait pas le temps de ralentir la cadence ni de vérifier la position de l'homme par rapport à elle. Il pleuvait toujours à torrent. Ses cuisses lui infligeaient une douleur qui irradiait dans tout son corps, et c'est en serrant les dents qu'elle traversait un dédale de ruelles plus inquiétantes les unes que les autres. Bondissant au-dessus de sans-abris entassés sous un porche, traversant négligemment des zones d'entassement d'excréments humains charriés par la pluie, évitant soigneusement les avenues privilégiées des racketteurs, Dokhara mit à profit tout ce qu'elle avait appris de ses compagnons de ces derniers mois pour les tirer de cette situation sans les précipiter vers de nouveaux dangers.

Derrière elle, seul le bruit des bottes du chevalier s'écrasant dans les flaques d'eau et la boue se faisaient entendre, ainsi que l'écho lointain de plusieurs cris. Elle ne pouvait espérer trop tôt réussir à semer les hommes de Lenz - eux aussi connaissaient ces rues comme leurs poches, et ils pouvaient très bien lui tendre une embuscade plus loin, ou tenter de la suivre par les toits. Aussi continua t-elle de courir.

Non seulement ses jambes trahissaient sa fatigue, mais en plus tout son corps réagissait à l'inconfort de sentir le vent glacial s'engouffrer dans ses vêtements trempés. Son nez commençait à couler, une migraine s'insinuait doucement à travers son front trop chaud, et elle contrôlait de moins en moins les grelottements intempestifs qui la parcouraient de la tête aux pieds.

Plus que de choisir un itinéraire apte à fuir le groupe de Lenz, Dokhara souhaitait surtout amener son compagnon à un endroit précis. Aussi, après dix minutes de course frénétique, changeant de direction à tout bout de champ tant pour semer leurs poursuivants que pour faire totalement perdre son orientation au chevalier, la jeune adolescente s’engouffra tout à coup dans une vieille masure en bois dont la porte vermoulue n'était apparemment pas verrouillée.

Lorsque son compagnon de fortune entra dedans à son tour, il découvrit un vieux couloir obstrué par les décombres de ce qui devait autrefois être un étage, inondé par les fuites d'un toit duquel il ne restait plus que quelques morceaux de poutres vermoulues. L'habitation devait être abandonnée depuis des lustres, trop abimée pour être reconstruite.
La jeune fille lui barrait la route, debout devant un tas de décombres qu'il fallait enjamber pour atteindre l'autre sortie derrière elle. Elle dégoulinait d'eau, d'épaisses mèches rouges collées sur son front et cachant en partie son visage.

- J'peux vous am'ner à une planque. J'ai des amis qu'vous cacheront quelques minutes. Et qu'savent des choses sur les disparus qu'vous cherchez. Mais faut qu'vous m'promettiez sur Morr et Sigmar en personnes qu'vous direz rien aux autorités sur eux. Et qu'vous saurez vous t'nir. Sinon j'vous abandonne là.

Elle le regardait droit dans les yeux, les bras croisés, comme le mettant au défi de répondre par la négative à sa demande. Cette pseudo-assurance avait pourtant quelque chose de ridicule venant de cette gamine des rues trempée jusqu'aux os, qui jetait des coups d’œil apeurés par-dessus l'épaule de son interlocuteur pour s'assurer qu'aucun poursuivant n'arrivait, et qui grelottait autant qu'elle claquait des dents.
Mais l'homme promit, et après avoir acquiescé en remerciement, elle put reprendre sa course, sortant de l'autre côté de la bicoque en ruines pour de nouvelles minutes de zigzags à travers les ruelles du Reikerbahn District.

Quelques minutes de boue et de pluie plus tard, Dokhara finit par courir dans une allée qui se terminait clairement en cul-de-sac. Au bout de sa route était entassée une montagne de déchets bloquant totalement leur progression - et pourtant la jeune rouquine ne sembla pas s'en émouvoir, s'arrêtant devant le dernier bâtiment visible au bout du chemin terreux. Accrochée à l'unique fenêtre de la mansarde en bois, condamnée par des planches clouées à la va vite, une pancarte jaune salie donnait un nom à l'habitation : "La Carte". Sous le porche, la porte en bois affichait une grande croix blanche tracée à la craie.

C'est là qu'elle toqua, deux fois, puis trois, puis deux à nouveau.

Profitant du silence qui s'installa alors qu'elle attendait une réponse, elle observa le chevalier du corbeau qui devait avoir compris que leurs poursuivants étaient désormais semés. Elle devait lui faire une sacrée impression, dégoulinante de flotte de la tête aux pieds. Lui-même n'était pas en reste, même s'il ne montrait pas autant qu'elle de signes de faiblesse face à cette météo infernale.

- J'vous ai pas tiré d'un traqu'nard pour un aut', j'jure. Alors rapp'lez vous d'vot'promesse. J'vous explique une fois au chaud. Faites-moi confiance d'accord ?

Puis elle lui offrit un grand sourire aussi enfantin que charmeur, première expression bienveillante qui apparaissait sur son visage depuis leur rencontre.

La porte s'entrouvrit quelques secondes, le temps pour leur futur hôte d'observer ses invités. Quelques bruits de métal plus tard, elle s'ouvrit davantage pour laisser entrer Dokhara et son compagnon. Ils entrèrent dans une toute petite pièce, meublée en tout et pour tout d'un comptoir fabriqué avec quelques planches récupérées de ci de là et clouées entre elles et fixé au mur.

- Karla ! Mais t'es trempée ma grande, viens vite t'mettre à l'abri !

C'était Ilsa qui s'occupait de l'accueil, comme d'habitude. Une kislevite bronzée ayant atteint la quarantaine, plutôt grande pour les standards de l'Empire, aux cheveux bruns tirant déjà vers le blanc, dont l'âge et les débuts de rides ne parvenaient pourtant pas à masquer la beauté. Elle avait quelques clous plantés dans l'oreille gauche, et des anneaux dans l'arcade sourcilière du même côté du visage, créant une étrange asymétrie non dénuée de charme, magnifiée par un tatouage tribal blanc. Par-dessus son haut en toile bleue tempête reposait un pendentif doré en forme de X ressemblant à s'y méprendre à celui de Dokhara. Partout sur ses habits étaient accrochés des colifichets divers, des broderies argentées, des perles cousues et autres babioles colorées qui s'associaient curieusement bien malgré leur variété.
Ses vêtements étaient serrés prêts du corps, mettant en avant non seulement ses courbes mais aussi une musculature impressionnante qu'elle devait entretenir régulièrement. Ce n'était pas pour rien qu'elle s'occupait de contrôler les entrées et sorties de l'établissement - Ilsa était l'atout force de leur groupe depuis des années déjà - en témoignait le ceste qu'elle portait au poing droit, assemblage hétéroclite de bandes de cuir sanglées sur sa main et renforcé par de fines plaques en fer. Dokhara ne l'avait vu s'énerver qu'une seule fois, contre les frères Möser, et les trois avaient fini au tapis contre elle seule.
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- Il est mignon ton soupirant. Jolis yeux, jolis ch'veux, et l'air vigoureux, même si en l'état y r'ssemble à un gros chien mouillé. Tu t'portes garante ?

- Ouais. Il s'appelle Geralt, ou en tout cas c'est comme ça qu'il s'est présenté au guet d'Altdorf ce midi. T'peux lui laisser son arme, il s'en sert pas cont' le premier v'nu. Y a du monde c'soir ?

- Nan. Gustav et ses gars profitent d'la météo pour faire des r'pérages, Niklaus s'occupe d'sa famille, Elli et Lilli j'crois qu'elles ont une réception d'bourgeois c'soir, et la troupe d'Lutgard est partie surveiller l'commerce du vieux Waldemar qui s'prend un peu trop pour l'roi ces temps-ci.

Ce disant, elle fixa à son tour le chevalier de l'ordre du corbeau droit dans les yeux et avec un grand sourire, tout en faisant craquer ses phalanges comme pour le mettre au défi d'avoir seulement l'idée de garder en mémoire les prénoms cités.

- Ouais, j'étais au Chien Boiteux, j'les ai croisés. Y a la bande de Lenz qu'est v'nue nous chercher des emmerdes, possible qu'ils s'pointent ici.

- Merd* alors, j'croyais qu't'étais dans les ptits papiers du colosse ? Bah, qu'importe, si ses soudards s'montrent j'saurais les gicler t'inquiètes pas.

- Merci. Et... Nadja ?

Le visage de la kislevite s'assombrit immédiatement à la mention de ces deux noms, tout comme son ton de voix qui devint plus grave, plus triste.

- Elle est dans les rues. Elle cherche des pistes, ou un coupable. Elle veut du sang. J'sais qu'c'est contraire au credo mais... j'préfère encore la savoir dehors avec la flamme au ventre qu'ici, à veiller sur...

Un coup d’œil à Geralt, avant de perdre son regard dans le vague, laissant sa phrase en suspens. Un court silence s'installa, même pas quelques secondes, et pourtant suffisant pour que plane un climat lourd et étouffant entre eux. Puis comme si cet instant n'avait jamais existé, Ilsa reprit une voix bien plus joviale et taquine, filant un coup de coude complice à Dokhara.

- Ça ira pour elle, t'en fais pas on a connu pire. L'vieux Vester veillera sur elle. Il est là, lui, d'ailleurs. Il apprends ses tours aux gamins des rues. Le p'tit Reiner et sa bande. Il va faire la gueule d'voir qu'tu t'es trouvé plus mignon qu'sa face de chèvre, lui qu'fais tant d'efforts pour avoir ton attention.

Dokhara ne releva pas la moquerie, mais cela n'empêcha pas Ilsa de pousser son avantage alors qu'elle commençait à détailler Geralt de la tête aux pieds, une drôle de lueur dans le regard.

- Dis voir, il a quand même l'air dangereux ton ami, là. T'crois pas que j'devrais l'emm'ner dans un coin et prendre l'temps de l'fouiller consciencieusement d'la tête aux pieds. Une heure ou deux. Des fois qu'ce soit un officiel déguisé, on est jamais trop prudent.

- Ilsa... T'sais très bien pourquoi j'l'ai fait v'nir.

Le sourire de la kislevite disparut aussitôt, et l'ambiance pesante qui avait précédé refit surface immédiatement, comme si toute trace d'humour entre les deux femmes n'était qu'une faible façade qui dissimulait un sujet bien plus lourd qu'elles n'arrivaient pas à évoquer ouvertement. Et malgré leur différence d'âge, alors que l'imposante stature d'Ilsa contrastait avec la chétive silhouette de l'adolescente trempée par la pluie, les deux femmes semblaient se considérer sur un pied d'égalité.

- Ouais. Allez vous réchauffer près d'la ch'minée, j'préviens Ewald qu'tu l'as ramené.

Dokhara saisit Geralt par la manche et le tira vers la pièce voisine, tachant de dissimuler derrière ses mèches rouges trempées son malaise.

La salle commune de La Carte était assez grande pour qu'une trentaine de personnes puisse s'installer aux six tables disposées de part et d'autre de la pièce. Les tabourets étaient de simples caisses, les tables des planches rectangulaires posées sur des tonneaux, sur lesquelles on avait disposé de timides bougies et quelques jeux de dés et de cartes. Derrière l'espace destiné aux clients se trouvait un comptoir fait de bric et de broc comme à l'entrée, avec deux-trois chopes vides oubliées dessus ainsi que des cartes à jouer éparpillées et imbibées d'alcool. De la poussière et des toiles d'araignée s'accumulaient dans les coins de la pièce. La douce odeur de ce qui devait être un pot-au-feu cuisiné dans une pièce voisine était accompagnée par celle plus persistante du tabac, de l'humidité et du renfermé.
A l'une des tables, un type encapuchonné fumait une pipe adossé au mur, tandis que le vieux Vester dans sa grande bure marron montrait des tours d'escamotage à la bande de Reiner - un groupe d'adolescents ayant tous environ douze ans, terriblement maigres et habillés de haillons boueux. Si la bande de jeunes avait cessé d'écouter les leçons du prêtre de Ranald pour observer les deux nouveaux venus, le religieux ne se laissa pas voler son auditoire en les rabrouant d'une remarque acerbe. Seul Reiner ignora son autorité pour jeter des regards noirs à l'homme aux cheveux blancs.

Dokhara se rua vers la table proche de la cheminée, et sans chercher à s'asseoir elle s'installa au plus près du feu, levant ses mains comme pour mieux ressentir la chaleur des flammes. Il y avait de la suie et des morceaux de charbon partout autour de l'âtre, comme si personne ici ne se souciait plus depuis longtemps de faire le ménage.
Elle grelottait de la tête aux pieds, et déjà une flaque d'eau se formait sous elle. Heureusement, Ilsa réapparut rapidement pour leur offrir serviettes et grandes capes en laine dans lesquelles s’emmitoufler, avant de leur signaler qu'Ewald allait arriver dans quelques minutes. Elle s'occupa de remettre une bûche dans les flammes, avant de repartir vers une pièce voisine, non sans coller une claque vigoureuse sur les fesses du chevalier au passage, accompagnée d'un sourire taquin. Dokhara soupira d'agacement devant ce spectacle - elle enviait la kislevite de réussir à garder ainsi son naturel alors que la situation se prêtait si peu à la détente.

- J'vous déconseille d'vous laisser tenter par Ilsa. La nuit s'ra surement mémorable, mais l'réveil à poil dans la boue des rues le s'ra encore plus.

Puis le silence. N'ayant pas prévue de se retrouver ainsi seule à seule avec lui, la jeune baronne déguisée ne savait pas comment s'adresser à son interlocuteur, désormais intimidée maintenant que la situation ne se prêtait plus à la montée d'adrénaline qui avait précédé. Elle ne savait pas comment démarrer une conversation, et ce fut tout en tremblant de froid et bégayant d'hésitation qu'elle reprit la parole, d'un ton bien différent de l'impératif utilisé pour le mener jusqu'ici.

- Je... j'm'appelle Karla. C'est la personne qu'a envoyé l'contrat à vot'Ordre qu'm'a d'mandé d'vous aider. Je... J'suis désolée, j'aurais du commencer par la quand j'vous ai rencontré. Juste... J'pensais pas qu'vous iriez au Chien Boiteux. Surtout aussi bien habillé, pour finir dans l'pire coupe-gorges du Reikerbahn... z'aviez jamais mis les pieds dans les bas-quartiers d'la ville nan ? Faut pas être tout seul dans sa tête pour risquer sa vie aussi bêtement.

Un temps de pause, tandis qu'elle baissait le regard. Le chevalier l'intimidait et elle assumait mal cette dernière pique - sans compter qu'en l'amenant ici elle se sentait coupable d'avoir mis en danger les Bienfaiteurs et leur planque.
Elle avait pris sa décision en voyant qu'il avait mis un point d'honneur à ne pas blesser Beheim malgré la situation mortelle dans laquelle il se trouvait. Elle l'avait aussi fait jurer sur les dieux, même si ce genre de promesse ne concernait que ceux qui leur accordaient un réel poids. Mais malgré tout, elle savait qu'elle faisait prendre un risque important à ses amis.

Fuyant ses étranges pupilles de chat, elle se perdit dans la contemplation des flammes, meublant la conversation comme elle le pouvait.

- Waldemar, l'patron du chien boiteux, c'est un enculé. Mais Lenz, l'grand chauve qu'a envoyé ses hommes sur nous... c'pas pareil. Sa bande est pleine d'connards, mais il les tient en laisse. C'est juste qu'il est... à cran d'puis qu'ses lieutenants font partie des disparus. L'a l'impression d'voir des ennemis partout, ça l'a rendu violent. Enfin... plus qu'avant quoi. Tout l'monde s'méfie tout l'monde c'temps-ci. Jugez pas les gens trop vite. Y a des types bien dans l'Reikerbahn District, même parmi les criminels.

Un nouveau temps de pause. Elle avait du mal à gérer son stress - ce chevalier de l'Ordre du Corbeau était son seul espoir. Et en le voyant, du haut de sa vingtaine d'années, assez insouciant pour se jeter dans la gueule du loup dès son arrivée dans la capitale, comment ne pas avoir de doutes ? Ce n'était pas le vétéran autoritaire qu'elle s'était imaginée, le guerrier chevronné et terrifiant que personne n'oserait contredire. C'était juste... un type bizarre avec des yeux de chat et des cheveux blancs. Seul dans une ville dont il ne connaissait pas les mœurs les plus élémentaires. Que pouvait-il faire de plus que leur petit groupe ?

Dokhara resserra la cape contre elle, tremblant toujours de froid et de fatigue. Observant la lueur des flammes, elle prit le temps de se concentrer sur sa respiration pour la ralentir et calmer ses grelottements incontrôlables, et chasser ses doutes. Il était un peu tard pour reculer désormais.

Ilsa réapparut, cette fois-ci pour poser deux bols de soupe brûlante sur leur table, puis repartit à nouveau, non sans offrir un maigre sourire réconfortant à la jeune femme. une fois hors de sa vue, Dokhara s'adressa à nouveau à Geralt.

- Ewald vous expliqu'ra mieux qu'moi, au sujet des disparitions. Moi... j'peux juste vous dire qu'vous êtes pas là par erreur. Mon employeur a pas d'preuves, alors il peut pas s'discréditer en s'mettant à découvert. Mais il a d'bonnes raisons d'penser qu'les disparus... finissent dans les mains de... enfin, vous savez. Les types qu'vous chassez. Ceux qu'font des expériences sur la mort. Y s'passe des trucs pas clairs dans l'Reikerbahn, et l'guet s'en fout d'nous.

Ils échangèrent quelques minutes, Dokhara restant néanmoins évasive sur le sujet des disparitions et ses connaissances du sujet, rejetant à chaque fois la responsabilité sur le dénommé Ewald. Elle reprit néanmoins rapidement confiance au fil de la conversation, n'hésitant pas à poser des questions au chevalier sur qui il était, et sur son expérience au sein de l'Ordre du Corbeau.
Un sifflement sec retentit, interrompant leur échange. Ewald s'était libéré, et avait pris place dans l'encadrement de la porte menant à l'arrière de l'établissement, depuis lequel il semblait attendre que ses deux invités se lèvent pour le rejoindre.

Le dénommé Ewald était un jeune homme brun aux cheveux mi-longs coiffés d'un côté du visage, qui ne devait avoir que quelques années de plus que le chevalier de l'ordre. Avec sa barbe de quelques jours et son regard charmeur, il était ce qu'on pouvait communément appeler "une belle gueule", dont l'apparence soignée contrastait avec le laisser-aller coutumier des habitants des bas-quartiers. Il portait une grande veste en cuir sombre par dessus une chemise noire, et le même pendentif que celui de Karla et Ilsa pendait à son cou.
Image
Dokhara ne se fit pas prier et abandonna son bol de soupe pour se lever et le rejoindre, intimant à Geralt de la suivre.
Lorsqu'ils s'approchèrent d'Ewald, ce dernier salua le chevalier d'un hochement de tête avant d'emprunter le couloir derrière lui.

- Salutations, Geralt. La petite Karla m'a expliqué quel contrat avait été émis à l'Ordre il y a quelques jours, et que l'un des vôtres viendrait ici tôt ou tard. J'ai longuement hésité sur l'aide que nous devions vous apporter, sur ce que je souhaitais que vous appreniez de la situation et ce que vous deviez continuer d'ignorer... mais j'ai du me résigner. On a entendu cliqueter les dés de Ranald, et sans avoir vu le résultat je crois que quelqu'un les a pipés en notre défaveur.

Contournant un escalier menant à l'étage, Ewald sortit une épaisse clé de l'une de ses poches qu'il utilisa pour ouvrir le cadenas condamnant une épaisse trappe en bois. L'ouvrant en grand, il laissa parvenir au nez de chacun une odeur atroce de pourriture et de décomposition. L'odeur d'un ou plusieurs cadavres.

Il se saisit ensuite de l'une des torches posée sur une caisse proche de la trappe, puis utilisa la boite à amadou adjacente pour l'allumer. La source de lumière brandie en avant, il emprunta en premier l'escalier qui menait à la cave, non sans d'abord fixer Dokhara droit dans les yeux.

- Tu ne descends pas Karla.

Le chef des Bienfaiteurs essayait de la protéger. Il savait que la culpabilité la rongeait, et que voir de ses yeux les conséquences de ses actes serait douloureux pour elle.

Elle ouvrit la bouche pour protester, mais aucun mot n'en sortit. Elle se résigna finalement, baissant le regard pour fixer ses pieds, puis retourna dans la salle commune d'un pas trainant.

Une fois arrivés en bas des escaliers et à la lueur de la torche d'Ewald, le chevalier de l'Ordre du Corbeau put enfin comprendre la source de tous ces mystères et de cette insoutenable odeur de putréfaction.

Au milieu de la cave, entre quelques caisses et tonneaux recouverts de poussière, se trouvait attachée une silhouette humaine, des cordes reliant ses poignets à une solide poutre en bois. Portant le même type d'habits bigarrés que ceux que possédaient les joueurs de poker de Lutgard mais recouvert d'une couche de saleté grisâtre, un homme brun aux yeux rouges se tenait debout devant le chevalier de l'Ordre, l'observant d'un regard vide tandis qu'il tirait mollement sur ses liens tendus pour tenter d'avancer dans sa direction. Son visage était constellé de tâches vertes sombres et de sillons rouges visibles sous sa peau blanchie. Ses mains étaient dans le même état, en plus d'avoir tous les ongles déchaussés. Il lui manquait l'annulaire de la main gauche, comme s'il avait été sectionné.

Ewald soupira avant de s'adresser à Geralt d'une voix sombre et pleine d'amertume.

- Je vous présente Wenzel, membre de notre confrérie, compagnon de notre chère Nadja, et je le crois, représentatif de ce qui est arrivé à tous les disparus du Reikerbahn District.
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

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Re: La fougue de la jeunesse [RP libre et PV Dokhara]

Message par Geralt »

Tandis que dans la salle principal, l'agitation battait son plein suite à la diversion créer par Geralt et la jeune fille aux cheveux rouges, dans la remise, une autre scène se jouait, le membre de l'Ordre s'interposant entre sa sauveuse et le drogué armé de son couteau. Tandis que la lame du chasseur virevolta avec vitesse et précision en direction de son opposant, le malheureux lui, eut à peine le temps de réaliser ce qui pouvait bien lui arriver. Si la drogue ingérée y était sans doute pour quelque chose, la précision et la technique de maître utilisé par le guerrier corbeau était directement lié au résultat de l'attaque. Un coup parfait ayant traversé la garde du bougre qui sous le choc du fourreau s'écroula par terre et libéra ainsi la voie au binôme nouvellement constitué.

S'ensuivit alors une course poursuite folle, sous la pluie et le vent, Geralt devait reconnaître que la gamine qui l'avait sorti de la taverne ne manquait pas de cran, ni de souffle d'ailleurs, il le voyait, elle faisait un effort considérable pour maintenir son rythme effréné, cherchant à fuir en sa compagnie comme si les chiens de l'enfer eux même étaient lâchés à leur trousse.
Gauche, droite, droite à nouveau, un virage, puis un autre, une grande rue, puis une ruelle, encore une... Le chasseur de monstre se retrouva plongé dans un véritable labyrinthe urbain dans lequel jamais il n'aurait pu se retrouver sans la petite aux cheveux de feu. Dans tous les cas, derrière eux, on pouvait entendre les cris de fureur mélangés aux beuglements d'ordre en tout genre destinés à motiver ou terrifier ceux qui avaient la charge de les rattraper.

Trempé jusqu'au os, les deux protagonistes se retrouvèrent alors à s'engouffrer dans une vieille masure de bois à moitié en ruine, qui les obligea à ralentir leur cadence de fuite mais qui aurait pour mérite de dissimuler leur trace sur quelques mètres, tant les rues de Altdorf étaient gorgés par l'humidité et la pluie. Leurs traces étant au vue de ces conditions climatiques plutôt aisé à pister.

C'est alors que, du haut de ces quatorze ou quinze ans, que la jeune fille s'interposa devant lui, lui bloquant le passage dans le simple but de lui faire jurer sur Sigmar et Morr lui même, qu'elle pouvait le mener en lieu sûre si bien sûre il savait tenir sa langue...
Sur le moment, on aurait pu penser que la scène était hilarante, sorte de blague d'enfant destiné à un adulte dont l'humour n'était pas le fort, et pourtant Geralt sentit dans les yeux de la petite fille, toute la détermination et le sérieux qu'elle était en mesure de fournir. Geralt ignorait totalement où cette gamine voulait le mener, mais n'ayant guère de meilleur plan, et connaissant l'importance du secret, en ayant fait l'une de ces plus grande force, il acquiesça d'un signe de tête pour lui dire qu'il était d'accord avec les termes évoqués.

C'est alors qu'on le conduisit devant un immense tas de déchet, sorte de déchèterie artificiel et sauvage, menant au bout d'un chemin : un cul de sac. Observant la jeune fille, Geralt pensa d'abord qu'elle s'était tout simplement perdu, et qu'il faudrait rebrousser chemin, et pourtant, il n'en fut rien. Elle le dirigea vers l'une des dernières maisons de la ruelle qui à première vue semblait totalement abandonnée.
La jeune fille s'avança à la porte d'entrée, et toqua en usant d'un code rudimentaire : deux fois, puis trois, puis deux à nouveau.
Elle attendit, non sans ajouter à destination de son protégé qu'elle ne le menait aucunement vers un autre piège. Un piège... Il était vrai que le chasseur de monstre n'y avait vraiment pas pensé. Il venait tout juste de découvrir le sombre visage de Altdorf, et si la définition qu'il s'en était fait était bien différente de celle qu'on avait tenté de lui faire croire. Il osait au moins espérer que les enfants... Etait encore assez innocents pour ne pas être usé comme appât destiné à détrousser le malheureux voyageur.

Geralt semblait faire preuve d'une naïveté qui aurait pu faire sourire n'importe qui.

Quand la porte s'ouvrit et qu'ils purent pénétrer dans l'édifice nommé "la carte" et ainsi se mettre à l'abri de la pluie. Ce fut une femme qui les accueilli, charmante créature d'une quarantaine d'année, aux origines Kislevite sans aucun doute, mais à la corpulence... Assez masculine. En effet, la jeune femme était assez impressionnante et n'avait rien à envier au gabarit musculaire de Geralt.
Et tandis qu'elle discuta avec la fillette, il la dévisagea sans un mot, puis reporta son attention sur le décor ambiant.

Faisant mine de n'écouter que des brides de conversation, Geralt put se souvenir de chaque noms prononcés : Gustav, Niklaus, Elli et Lilli, Lutgard, Nadja... Et ne rata pas la menace lancé à son encontre par Ilsa lorsque celle ci craqua ces phalanges dans sa direction, de telle sorte à lui rappeler que tout ce qu'il pouvait entendre ici, devrait être oublié une fois dehors.
La suite ne fut qu'un échange de parole sans grand intérêt, omis le fait que Ilsa ne pouvait s'empêcher de faire certains sous entendu à destination du membre de l'Ordre, étant limite partante pour s'amuser avec lui, quand il le désirait. Il préféra ne pas relever ce genre de remarque, histoire de ne pas entrer dans le petit jeu de la jeune femme.
Observant les lieux, il ne put s'empêcher d'en faire la comparaison avec le QG de l'Ordre. Cet endroit semblait fonctionner de la même façon que le groupuscule de l'inquisition. Un code d'entrée, des gens vivant ensemble et dans l'ombre, l'importance du secret, dont le respect permettait leur survie. Et enfin un symbole... Si pour Geralt, l'Ordre était représenté par le médaillon en forme de corbeau qu'il portait autour du cou, ici... C'était le symbole de la croix qui avait été prit, Geralt l'avait vu marqué à l'entrée de l'édifice et son œil avisé, n'avait pu que remarquer le pendentif que portait la fille aux cheveux rouges, ainsi que la dénommé Ilsa : Une croix aussi.
Mais une différence importante se faisait tout de même sentir : l'endroit était chaleureux. Le feu illuminait la salle, l'odeur du pot eau feu remplissant la pièce et les narines de son doux et succulent parfum... On était loin de l'ambiance froide et pesante de l'Ordre.

Il patienta avec la fillette devant le feu sans dire un mot, jusqu'à ce que Ilsa reviennent vers eux avec des couvertures de laines, histoire de pouvoir se sécher un peu. La Kislevite ne put alors s'empêcher de claquer avec vigueur le fessier de Geralt, qui sursauta sur le coup tant il fut surprit, tandis qu'il la vit s'éloigner le sourire taquin aux lèvres.
Face à ce geste, la gamine aux cheveux de feu lui déconseilla de rentrer dans le jeu de Ilsa au risque de passer une nuit... Mouvementée et inoubliable... Il n'en fallu pas plus pour que Geralt ne comprenne le message.

A nouveau seul, l'enfant se présenta alors sous le nom de Karla, semblant assez intimidée par Geralt, elle avait sans aucun doute entendu bien des histoires sur les terribles et sanguinaires membre de l'Ordre de la couvée du corbeau, des guerriers chevronnés et sans égaux, les meilleurs de l'Empire selon certains... Des histoires... Des légendes...
Elle ne put s'empêcher de lui faire remarquer que l'idée de se diriger au beau milieu de la taverne du chien boiteux, avait été une chose assez stupide voir suicidaire. Face à ces propos, il observa Karla avec attention, avant de tout bonnement détourner la question à son avantage.


"Tout comme il est idiot d'aider un autre idiot à s'échapper d'un tel guêpier que le chien boiteux, de se dresser seul face à un drogué... Ou encore, de courir comme une folle sous la pluie, au risque d'attraper la mort. Tiens..."Il enleva la couverture de laine qu'il avait sur les épaules pour la mettre sur ceux de Karla."Tu es gelé petite... J'ai vu des enfants plus épais que toi mourir de la fièvre. Et d'ailleurs... Je m'appelle Geralt, enchanté de te rencontrer Karla."

Il afficha un sourire à la jeune fille, retournant à nouveau dans ses pensées, tandis qu'elle lui expliqua que le grand molosse qui avait lancé ces hommes sur eux, se nommait Lenz. Si ce détail n'avait en soi que peut d'importance, Geralt le garda dans un coin de sa tête, car si la plupart des raclures croisés à la taverne n'avaient été que des petites frappes. Lenz lui... Etait dangereux, Geralt savait voir ce genre de chose, et il faudrait éviter de recroiser ce type pour les prochaines heures.
C'est alors qu'on vint à chacun leur apporter un bol de soupe bien chaud, et Geralt qui mourrait de faim, ne put s'empêcher d'en goûter une gorgée, sentant le goût doux des légumes descendre le long de sa gorge. C'est alors qu'il poussa un long soupir, avant de frapper violement du poing la table et de s'exclamer :


"Voila une vrai soupe ! Ce maudit crouton... Lui et sa maudite cuisine, et sa soupe à l'eau chaude... Pas bien compliqué par Morr ! !"

Personne ne pouvait le savoir, mais Geralt fit référence à cet instant aux vieux Guildart, cuisinier de l'Ordre, un vieux grincheux n'ayant pas sa langue dans sa poche, toujours à servir des choses sans goût ni saveur en particulier aux jeunes initiés, qu'il se faisait un plaisir de torturer avec son horrible cuisine.
Plus d'une fois le guerrier corbeau avait reçu comme portion de soupe : De l'eau qu'on avait simplement fait bouillir, et à laquel on avait sois disant mélangé des restes de légumes... Foutaise que voila !

Quoiqu'il en soit, continuant de dévorer le doux nectar comme si on allait d'une minute à l'autre le lui retirer des mains, la jeune karla expliqua que l'employeur qui avait recruté l'initié de l'Ordre était désireux de garder son anonyma par mesure de sécurité, mais qu'il avait en sa possession certaines informations faisant penser que les disparus des dernières semaines tombaient entre les mains de... "types que Geralt chassait..."
Que voulait elle dire précisément par là ? Et surtout que savait elle, précisément de l'Ordre et de ces missions... Et tandis qu'il reposa son bol, il détourna une nouvelle fois le sujet, des plus sérieux pourtant, pour en aborder un autre des plus puéril.


"J'aime beaucoup tes cheveux petites... C'est la première fois que j'en vois des comme ça, on dirait une couronne de feu. C'est ... Amusant je trouve."

Une nouvelle fois, Geralt parlait de chose totalement hors contexte, il serait difficile pour Karla de savoir si le chasseur de monstre était réellement en train de se moquer d'elle, ou bien si... Etant face à une enfant, il cherchait à éviter de discuter de sujet trop sérieux pour son âge. Quoiqu'il en soit, il semblait bien loin le guerrier vétéran et sans pitié, que la jeune fille s'était imaginé rencontrer.
Elle le questionna alors sur tout et sur rien, sur sa vie dans l'Ordre, son expérience... Mais à chaque fois, Geralt parvenait à se défaire de ces interrogations, détournant sans arrêt la conversation sur des sujets banales et sans importances, au grand dam de son interlocutrice.

C'est alors que le dénommé Ewald se présenta à eux, et tandis qu'il salua Geralt d'un hochement de tête, il l'intima à le suivre, tout en lui expliquant indirectement que la venue de Geralt ici avait été le fruit d'une décision longuement réfléchit. Se dirigeant à l'étage de l'édifice, le jeune homme aux cheveux bruns et aux trait fins, ouvrit alors une porte, dont l'odeur qui s'en échappait était des plus insoutenable : Celle de la mort... De cadavres en décomposition...
Si dans un premier temps, le chasseur de monstre se montra méfiant, en particulier quand le dénommé Ewald intima Karla de ne pas le suivre, Geralt enboita tout de même le pas de son hôte, qui le mena à la cave.

Le spectacle qui s'afficha devant les yeux de Geralt était des plus horrible, un malheureux se tenait là, dressé sur ces jambes, des liens aux poignés, la peau meurtri et dévorée par la pourriture, sorte de cadavre ambulant et sans âme...
Le pauvre homme semblait se nommer Wenzel, compagnon d'une dénommé Nadja... Et l'un des disparus du Reikerbahn District.

S'approchant sans un mot, n'ayant pas encore dédaigné dire la moindre chose à Ewald, il observa plus en détail le cadavre ambulant, l'observant avec attention, tandis que le pauvre Wenzel, tentait d'avancer droit devant lui, avec l'impossibilité de progresser à cause de ces liens.
Alors voici ce dont Karla avait évité de lui parler jusqu'ici... Mais pourquoi... Certes elle était une enfant, mais une enfant dans un monde d'adulte et des plus rude, elle était loin d'être naïve, et transpirait même l'intelligence. Il repensa alors à son arrivé ici, et au long silence qui s'était installé quand elle et Ilsa avait tenté de discuter des dernières nouvelles... Le poison de la culpabilité ?!
Geralt posa alors son regard sur Ewald, qui même si il tentait de rester impassible, ne tenait en réalité pas en place, attendant avec impatience les premiers mots du membre de l'Ordre... Ce qu'il attendait : C'était une solution face à ça ?!
Ces gens, ce groupe... Avait fait quelque chose, quelque chose qui avait amené le dénommé Wenzel à se retrouver dans ce triste état, et chacun ici semblait sans vouloir, certains sûrement plus que d'autres mais... Ils avaient sans doute cherché une solution à leur problème, mais face à leur impuissance, ils avaient pensé qu'un "spécialiste" saurait les aider... Ils voulaient voir leur ami être sauvé.


"Que lui ai il arrivé exactement ?"

Ewald poussa un long soupir de fatigue mélangé avec une pointe d'impatience. Il était certains que reparler sans cesse de cette histoire ne lui faisait aucunement plaisir, il semblait porter le dur rôle de chef ici... Une place qui impliquait bon nombre de responsabilité, mais aussi de fardeau... La potentiel perte d'un ami en faisait partie.
Tandis qu'il faisait les cent pas, il ne pouvait plus détacher son regard du corps ambulant face à lui, le ton de sa voix devenant changeant, mélange de reproche et de culpabilité.


"Le sort s'est acharné contre nous voila tout. Voyez vous Geralt... Disons que la mauvaise fortune a mit sur notre route, quelques objets que jamais nous n'aurions dû posséder : Des anneaux pour être plus précis."

Il fixa alors intensément, l'une des mains de Wenzel, où un doigt manquait à l'appel, se perdant quelques instants dans ses pensées avant de reprendre :

"De simples anneaux... Source de nos malheurs et de ceux de mon ami ici présent. D'habitude, quand nous trouvons une marchandise de valeur, nous préférons la vendre, question de professionnalisme. Mais cette fois... Wenzel comptait prochainement se marier avec Nadja, une amie elle aussi. "Trouver" des bagues de mariages était pour nous la marque que Ranald nous souriait, Wenzel décida d'en porter un, lui qui avait pendant longtemps été un homme à femme, voulait savoir ce que cela faisait de devenir un homme marié, il allait devoir vivre avec la même femme jusqu'au restant de sa vie, c'est une sacré décision.
Lorsqu'il mit l'anneau... Son comportement changea du tout au tout, ce soir là, il décida de brusquement nous quitter, sans explication, pas même un au revoir... Il était comme... Absent...
J'ai pris la liberté de le suivre, vous auriez dû le voir, lui enfant de Altdorf, se baladant dans les rues telle une âme perdu... Et puis, il croisa un garde, une ronde de nuit, qui tenta de le contrôler, et...sans crier garde, il explosa de rage et tua l'un des malheureux d'un coup de son poignard.

Malgré son crime... Comment aurais je pu l'abandonner ?! Je suis venu lui prêter main forte, mais même avec moi... Il était agressif, et j'ai donc dû utiliser la force pour le ramener ici. Nadja, l'amour de sa vie, a tenté de le calmer aussi, mais il n'y avais rien à y faire, nous avons dû le ligoter pour sa sécurité et la notre.

Dès lors, alors que mon propre ami avait perdu la raison... Un autre mal le frappa, la peau de sa main commença à pourrir, cette pourriture se propageant comme si le mal était vivant. Vous savez Geralt, je n'ai jamais cru aux malédictions et autres inepties du genre et pourtant... Là devant mes yeux... Quand je le vois aujourd'hui encore, j'ai l'impression d'être dans un horrible cauchemar, duquel il est impossible de sortir."


Il se retourna alors vers Geralt, le fixant droit dans les yeux.

"J'ai tout essayé, tout... Lui trancher le doigt n'a absolument rien changé. Son anneau et celui destiné à Nadja sont désormais en sécurité... Mais... J'ai besoin que vous l'aidiez Geralt... En êtes vous capable ?"

Des anneaux maudits ?! Voila de bien curieuses trouvailles, dans une ville comme Altdorf. Où et quand avait pu être fabriqué de tels objets et surtout pourquoi et à quel fin ? Geralt tenta alors de réfléchir, si il comprit bien la seconde malédiction de ces bijous, à savoir, voir son possesseur se décomposer au fil du temps... Il ne parvenait pas à comprendre qu'elle pouvait être l'utilité de son premier pouvoir, à savoir voir sa cible se diriger vers un lieu, quelqu'il soit, en particulier... Peut être pour savourer en direct une potentiel vengeance ?!... Ces objets étaient sans aucun doute destiné à des personnes spécifiques mais qui... Des concurrants politiques ? Quelques concurrents ? Cela pouvait être n'importe qui...
Geralt avançait à l'aveugle, et le créateur de ces anneaux, qui qu'il soit... Devait sans aucun doute être un novice en la matière, un jeune adepte de magie noir, assez stupide ou téméraire pour pratiquer ici en pleine ville... Les disparitions aux seins des quartiers pauvres, n'étaient en réalité qu'une série de test, faîtes par le pseudo mage noir dans le but de tester ces créations jusqu'à arriver à son but... Mais quel pouvait il être ?


Geralt plongea droit son regard dans celui du pauvre Wenzel, dont les yeux étaient rouges sangs, tandis qu'il semblait tenter de dire quelque chose, sorte de langage difforme et sans cohérence sûrement lié au faîte que sa langue avait du pourir, empêchant toute communication. Geralt le savait et en était convaincu... Il ne restait plus rien de l'ami que Ewald ou Karla avait pu connaître, mais comment leur annoncer la triste vérité...
Cette... Chose... Ne pouvait être sauvé, elle n'était que souffrance, et de ce fait... Geralt porta la main à la garde de son épée, il commença à lentement la dégainer de son fourreau, avant de sentir la main de Ewald se saisir de la sienne, pour l'empêcher de continuer.
Les deux hommes se jaugèrent alors pendant de longues secondes, et le chef de la bande, comprit tout de suite ce que Geralt avait l'intention de faire.


"J'ai toujours entendu des tonnes d'histoire sur l'inquisition... De sales histoires...Mais l'Ordre... C'est plutôt de la bouche de Karla que j'en ai entendu parler, elle s'est porté garante de vous... On dit que vous êtes des professionnels, des tueurs nés, capable de régler tous les problèmes et pourtant..." Il éleva soudainement la voix, déverssant sa rage"La seule solution que tu proposes c'est de tuer mon ami !!!! Si on t'a fais venir c'est justement pour éviter d'en arriver là !"

Le désarroi, le désespoir... Des sensations communes à l'humanité, et qui la rend faible... Ewald était dans le déni, se refusant à croire, que la solution à son problème était celle qui hantait son esprit depuis des jours déjà, car oui, le chef de bande y avait longuement réfléchit, à savoir qu'il fallait tout simplement, mettre fin au jour de Wenzel où tout du moins ce qu'il en restait... Mais il n'avait pas eut le cran, comment aurait il pu l'annoncer devant Nadja, devant Ilsa, devant Karla ? Ils étaient une bande de voleur, pas d'assassin... Des gens liés par des liens très fort, une famille...
C'est alors que le membre de l'inquisition, relâcha la main qui maintenait la garde de sa lame. Tout en effectuant un geste vif et puissant vers le bas de son bras pour obliger son interlocuteur à libérer son poigné.


"Regarde bien cet homme ! Regarde le ! Son sort est pire que la mort... Son corps pourrissant, encore et encore, sans avoir la possibilité de mourir ! Ce sort est inhumain et je ne le réserverai à personne pas même mon pire ennemi.

Il ne reste plus rien de votre ami, vous qui croyez en Ranald... Tout cela n'est qu'un coup du mauvais sort, vous avez tiré la mauvaise carte du jeu, et l'un de vous en a payé le prix... Personne ne peux sauvez ce pauvre gars... Personne..."



Pour Ewald, entendre ces mots fut un coup de massu, lui qui pensait pouvoir trouver une solution, se retrouva alors dos au mur. Certes il aurait pu continuer de nier, tenter de faire appel à quelqu'un d'autre... mais qui... Observant son ami, il posa pour la première fois sur lui un regard plein de pitié... Malheureux de le voir ainsi et dans cet état, pour un simple vol...
Ces pensées allèrent alors pour Karla... La malheureuse petite, s'en était toujours voulu ces dernières semaines, d'avoir été l'organisatrice de ce casse... Elle avait choisit la cible, mais jamais elle n'aurait pu savoir que de telles objets pourraient y être trouvé.

Geralt resta alors silencieux, semblant comme lire les pensées de son interlocuteur :


"Tu veux les protéger... Laisse moi en finir, tu n'auras cas dire que je l'ai fais de force.

L'espoir est une force, mais parfois il faut savoir revenir dans la triste réalité... On ne peut pas sauver tout le monde."


Ewald ne dit plus un mot, tandis qu'il décida de se tourner dos à Geralt. Cela était le signe qu'il était prêt... Prêt à laisser Geralt en finir avec Wenzel, il tira son épée, et arma son coup, voulant sectionner la tête du tronc de tel sorte à en finir rapidement, il faudrait simplement brûler le corps derrière voila tout.
Mais alors qu'Ewald attendait d'entendre le coup fatal, la porte de la cave s'ouvrit brusquement, pour laisser s'échapper la voix de Ilsa :


"Ewald ! On a un problème, Lenz et sa bande sont devant !"

Comme si un éclair venait soudainement de le frapper, Ewald sortit de sa torpeur, et emprunta rapidement les marches de l'escalier, pour retourner dans la grande salle. Geralt qui venait de ranger sa lame, emboita le pas derrière lui, laissant au passage Wenzel continuer à se mouvoir à l'infini.

A nouveau dans la salle principal, tous les protagonistes présents s'étaient réunni au niveau des fenêtres du bâtiments, cherchant à voir ce qui se tramait à l'extérieur, malgré le fait que ces mêmes fenêtres avaient été grossièrement barricadées par des planches en bois.
Dehors, sous la pluie toujours battante, dans la ruelle, une véritable bande de raclures et de voyous s'était réuni, avec à leur tête l'immense colosse nommé Lenz. Le bougre avait semble il ramené toutes les forces disponibles et en sa possession pour venir ici. Si il était impossible de les compter depuis son point de vue, Geralt savait qu'ils étaient bien plus nombreux que le nombre de gens constituant le groupuscule de Ewald.

S'avançant à la tête de sa petite armée, Lenz prit alors la parole :


"Ewald !!!!!! Ewald !!!! Et bien alors, on vient pas saluer son vieux copain Lenz ?! Je sais que t'es là Ewald ! Alors tu te montres ?!"

Malgré les appels, le chef des bienfaiteurs, se mura dans le silence et tous les autres firent de même, car tous ici connaissaient Lenz et ces excès de colère, et mieux valait ne pas entrer dans son petit jeu, au risque de mourir dans d'atroces souffrances. Certes depuis longtemps, Ewald avait appris à faire des affaires avec Lenz, mais ces derniers temps... Depuis la disparition de ces lieutenants, le colosse était devenu encore plus incontrôlable qu'autrefois... Et il semblait que aujourd'hui, tous assitaient à l'une de ces terribles crises.

"Aaaaaaaaaa je vois... Tu as toujours été timide Ewald. Peut être qu'un peu de motivation te reboostera un peu ! Comme la vie est bien faîtes... Tu vois... Deux petits oiseaux, l'un aux cheveux rouges et l'autre aux cheveux blanc, m'ont glissé entre les doigts un peu plus tôt. Mais par chance... J'ai réussis à mettre la main sur un oiseau de plus grande valeur..."

C'est alors que l'un des homme de Lenz traîna un corps par terre pour le mettre en évidence : Nadja...
La jeune femme avait le visage en sang et tulmufié, signe qu'on l'avait longuement frappé. Elle ne bougeait quasiment pas et semblait au bord de l'inconcience. Tous s'horrifièrent de la situation, et Ilsa à la limite de bondir dehors pour aller sauver sa camarade, ne fut contenu que par le terrifiant calme dont faisait preuve Ewald.
Car en effet, même si lui aussi était en train de bouillir de rage, et ne pourrait jamais pardonner Lenz pour ce qu'il venait de faire, il savait qu'il n'était pas en position de force pour le moment, et qu'il se devait d'attendre.


"Voici mon marché : Je te rend la jolie Nadja... Et toi, tu me donne l'étranger aux cheveux blanc. Quel curieuse coincidence... Alors que mes deux lieutenants sont portés disparus... Voila qu'un gars sortit de nul part semble enquêter sur de récentes disparitions... Bien envie de savoir ce qu'il sait..."

Tel un chien de garde, il commença alors à faire les cent pas dans la ruelle, toute sa bande attendant le moindre de ces ordres.
Dans "la carte" tous se retounèrent alors vers Geralt, qui sur le moment ne fit ni commentaire, ni aucun geste, il observa dehors, regardant Lenz avec attention, son expression facial n'ayant absolument pas changé et pourtant... On pouvait lire dans son regard, un sang froid des plus terrifiant, une rage sans limite prête à exploser contre cet homme.
Certes, il ne connaissait nullement la dénommé Nadja mais... L'état dans lequel cette ordure l'avait mit... Faisait monter de la colère en lui.
Il le savait, n'ayant personne ne tenant à lui dans la salle, aucune négociation ne serait possible, sortir dehors signifierai sûrement la fin, mais peut être Geralt parviendrai il a emporter Lenz avec lui ? Quoiqu'il en soit, l'échange devait être fait, la fille contre lui, personne ne serait contre de toute façon, car leur amie avait plus de valeur qu'un simple membre de l'Ordre qui leur était encore totalement inconnu quelques minutes plus tôt.

Sans rien dire, Geralt se dirigea, épée en main en direction de la sortie. Et si Ewald voulu dire quelque chose, il se ravisa soudainement, n'ayant pas de plan à proposer pour pouvoir récupérer Nadja saine et sauf...
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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Dokhara de Soya
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Re: La fougue de la jeunesse [RP libre et PV Dokhara]

Message par Dokhara de Soya »

Emmitouflée dans deux couvertures en laine, Dokhara finissait son bol de soupe, seule devant le feu de la cheminée. Ewald et Geralt étaient à la cave, le premier expliquant sans doutes du mieux qu'il pouvait la situation au second.

Allait-il vraiment lui révéler toute l'histoire ? Si Dokhara n'avait jamais avoué la vérité sur sa réelle identité au chef des Bienfaiteurs, ce dernier était loin d'être un benêt, et avait sans doutes quelques soupçons sur les origines de la jeune fille aux cheveux rouges. Elle refusait de dormir à La Carte. Elle connaissait toutes les rues des quartiers riches, les rondes du guet y patrouillant, la topographie exacte de l'intérieur de nombreuses maisons de nobles. Comme si elle avait visité régulièrement certains de ces lieux. Comme si elle y évoluait fréquemment.

Bien sûr, au sein des Bienfaiteurs, tout le monde avait ses secrets. Ewald ne lui avait jamais demandé de comptes, se contentant de profiter de ces juteuses informations pour organiser des cambriolages particulièrement lucratifs.


C'était le vieux Vester qui l'avait abordée lors de ses premières escapades dans les docks de la ville. Le prêtre était venu la voir comme s'il l'avait reconnue, avant de lui avouer que le vieux Comte Jager lui avait parlé d'elle, du potentiel qu'elle avait, et de la place que Ranald pouvait trouver dans son cœur.

Elle avait rejoint la bande d'adolescents que Vester avait pris sous son aile, et appris les bases du crochetage, du vol à la tire, de l'escamotage, et de quelques autres talents faisant d'elle une apprentie voleuse. Pour les autres enfants sous la tutelle du vieux prêtre, ces leçons étaient une question de vie ou de mort pour survivre à leur misère. Pour Dokhara, ce n'était qu'un jeu, une participation à une seconde vie qu'elle s'inventait. Mais qu'importaient ses mensonges - pour Vester une seule chose comptait - plus que pour tout autre enfant, sa foi en Ranald était profonde et sincère.

Aussi, deux mois après leur rencontre, le prêtre lui avait présenté les Bienfaiteurs. Un groupe de voleurs entièrement dédié à Ranald, qui s'était donné la mission de dérober aux riches pour donner aux pauvres. La vol était pour eux un art justicier, et ils aimaient tant l'amour du risque d'un casse spectaculairement orchestré que leur capacité à apporter un peu de joie dans le Reikerbahn District lorsque la revente de leur butin permettait d'offrir nourriture et biens divers au peuple.

Dokhara y avait trouvé sa place. Elle était fière de contribuer aux idées utopistes de ce petit groupe, et soucieuse d'y devenir une membre importante, elle avait décidé de se mettre en avant, offrant toutes les informations à sa portée sur les quartiers nobles et les maisons sensibles afin d'aider les Bienfaiteurs dans leur travail. Ce qui lui avait permis de s'élever dans la hiérarchie interne de la guilde, et du haut de ses quatorze ans, se retrouver sur un pied d'égalité avec les membres les plus importants comme Ilsa ou Wenzel. Elle était désormais leur meilleure informatrice.

Et c'était ce même rôle qu'elle regrettait aujourd'hui d'avoir pris. C'était sur ses conseils qu'ils avaient cambriolé cette maison, et que Wenzel avait fini... ainsi. Elle n'avait pas choisi cette résidence pour la facilité de l'entreprise, ou pour les richesses qui s'y trouvaient - non, elle l'avait ciblée pour des motifs honteusement personnels, par désir de manipuler les Bienfaiteurs afin qu'ils contribuent à résoudre ses petits problèmes.

Encore aujourd'hui, malgré toute sa prétendue culpabilité, Dokhara n'avait pas changé sa façon de faire. Le chevalier de l'ordre mettait en péril leur groupe dans l'objectif officiel de sauver le Reikerbahn District de la source des disparitions. Mais officieusement, Dokhara avait uniquement besoin d'une arme légale légitime pour trouver les preuves dont elle avait besoin et faire tomber son futur mari, maintenant qu'elle le savait mêlé à une affaire d'objets maudits... une occasion trop belle pour être manquée.

Car c'était bien entendu elle, la mystérieuse commanditaire de cette mission à l'Ordre. Elle avait dérobé une petite fortune dans les coffres de son père, et avait profité du manque de fonds de l'Ordre pour leur forcer la main, à accepter une requête bien mystérieuse en échange d'une somme mirobolante.

Aussi avaient-ils envoyé Geralt.

Tes prêtres m'ont montré qu'il existait une voie de la liberté, Ranald. Une manière d'échapper à la vie toute tracée que papa m'a prévue... Ce serait trop cruel de m'avoir fait miroiter cet espoir pour me demander maintenant de l'abandonner par altruisme. Mais quand bien même je n'agis que pour moi-même, je t'en prie, pourras-tu faire un jet de dé qui sera favorable pour nous tous ? C'est de ma faute ce qui est arrivé à Wenzel, les Bienfaiteurs méritent d'être heureux...

Un raclement d'une caisse contre le plancher interrompit ses pensées envers son Dieu pour la faire revenir à la réalité. Reiner avait quitté les cours du vieux Vester, profitant de la solitude de Dokhara pour lui imposer sa présence. Il bombait déjà le torse, prêt à sortir l'une de ses phrases de drague idiotes. Dokhara ne lui en laissa pas le temps.

- Tire-toi Reiner. J'ai pas l'temps d'te moucher ta morve qui coule, va d'mander à Ilsa plutôt.

L'adolescent se renfrogna, fronçant les sourcils devant tant d'agressivité.

- Ca va, j'suis qu'un an plus jeune qu'toi. J'ai compris qu'tu préférais les types plus vieux et aisés - on a vu les jolies fringues et l'épée toute neuve d'ton nouvel amant. Qu'est-c'qui s'passe, j'suis plus assez bien pour toi, mam'zelle a maint'nant l'cul trop bien essuyé pour moi ?

- J'ai toujours été trop bien pour toi Reiner.

Un court silence. Quand il reprend la parole, sa voix est plus calme, plus triste, comme s'il abandonnait sa façade de gros dur pour laisser passer ses sentiments.

- J'me rappelle pourtant qu'ta langue a fini dans ma bouche une paire d'fois moi... c'était bien. Pourquoi... pourquoi t'es si froide main'tnant ? J'ai fait un truc pas bien ?

- Parce que j'suis sobre. Fous-moi la paix Reiner. S'te plait.

Il prit une mine de chien battu, avant de retourner à la table de ses compagnons. Ces derniers firent mine de se moquer de sa tentative échouée, mais quelques menaces plus tard ils ne pipèrent plus mot. Puis le vieux Vester reprit son cours, comme s'il ne s'était jamais interrompu.

Dokhara soupira. Elle était tendue, fatiguée, le corps endolori et sentait une migraine s'installer durablement dans son crâne. Elle avait été dure avec Reiner, et même si l'adolescent la fatiguait à être aussi collant, elle regrettait de n'avoir eu la patience de lui parler avec un peu plus de douceur. Mais mieux valait doucher ses espoirs aussi fort que possible, sans quoi il reviendrait à la charge, encore et encore... non pas qu'il soit désagréable à regarder, ou méchant. Elle avait effectivement eu une courte relation avec lui, mais n'avait pas supporté sa possessivité. L'impression d'être sa conquête, de ne plus être Karla mais uniquement le trophée du jeune Reiner. Il était oppressant, jaloux et collant. Une attitude impossible à supporter pour une jeune femme en mal de liberté.

C'est alors qu'elle sirotait sa soupe à même son bol qu'on frappa violemment à la porte. Le bruit fit sursauter Karla qui s’aspergea le visage avec le reste de son repas tiédi.
S'essuyant à l'aide de l'une des couvertures en laine, elle les laissa tomber sur le sol pour courir rejoindre Ilsa à la fenêtre et vérifier ses doutes sur l'identité de leurs visiteurs. Plus que de les vérifier, Lenz surpassa ses craintes en étant venu non pas avec la poignée de sous-fifres qui l'accompagnait au Chien Boiteux, mais avec sa bande au grand complet.

Ilsa partit en trombe chercher Ewald dès lors qu'elle prit conscience de la gravité de la situation. Dokhara resta à la fenêtre, tentant de dénombrer plus d'hommes qu'elle n'en pensait compter la bande de Lenz. Il y avait au minimum une vingtaine de soudards, sans compter ceux qu'elle ne pouvait voir depuis son poste d'observation. Une troupe de criminels qui contrairement aux Bienfaiteurs n'avait aucun remord à tuer. Tout ce qui séparait leurs ennemis de la vie et de la mort était une parole de leur colossal chef.

Dokhara ne put décrocher son regard de ce terrible spectacle tandis qu'Ewald remontait les marches de la cave quatre par quatre pour les rejoindre, talonné par Geralt. Bien sur, La Carte disposait d'issues de secours, mais le chevalier de l'Ordre et elle ne pourraient les emprunter sans risquer de voir les Bienfaiteurs subir le courroux de Lenz. Quant à fuir tous ensemble, ce ne serait qu'une solution temporaire - à moins d'aller s'installer dans une autre ville, Lenz les traquerait les uns après les autres. Seule la diplomatie pourrait les tirer de là... ou offrir au colosse ce qu'il désirait.

Mais pourquoi une telle mobilisation pour juste une poignée d'objets à revendre ? Lenz devait avoir une autre idée derrière la tête...

Le colosse appelait Ewald, lui intimant de sortir. Tout comme Geralt, Dokhara se tourna vers lui, qui semblait perplexe. Il jetait des coups d'oeil vers la porte, puis observait de nouveau le groupe par la fenêtre, comme hésitant sur le comportement à adopter. La jeune de Soya comprenait son attitude - lui aussi savait qu'il n'y avait pas d'échappatoire, mais Lenz pouvait aussi bien décider de lancer une hachette sur la première personne qui sortirait du bâtiment, avant de le prendre d'assaut. Depuis quelques jours, il était devenu totalement imprévisible, et plus violent que jamais. Mieux valait sans doutes écouter ses revendications avant de l'affronter les yeux dans les yeux.

Vester les avait rejoint, et avait posé une main sur l'épaule d'Ewald, comme pour le soutenir silencieusement. Plus de traces en revanche de la bande d'enfants de Dieter, qui avaient du fuir La Carte par une issue dérobée. Dokhara remercia Ranald de voir que personne ne lui demanda de suivre leur exemple - dans cette situation, et malgré son jeune âge, il semblait accepté qu'elle affronte les épreuves des Bienfaiteurs à leurs côtés, en égale. Elle n'aurait pas accepté cet ordre s'il était survenu, de toutes manières.

Puis Lenz détailla la raison de sa visite. Théâtral comme à son habitude, il confirma être bien venu pour Geralt et elle. Et ayant certainement prévu l'immobilisme de cette situation de siège, il se décida à faire bouger les choses, à forcer "les rats à sortir de leur trou" : Il leur dévoila son appât : la pauvre Nadja, tabassée à mort.

Dokhara couvrit sa bouche bée de ses mains. Ce qu'il avait fait à Nadja était abominable. Son amie avait son visage si tuméfié qu'il était plus facile de l'identifier à ses vêtements qu'à ses traits. Une larme s'échappa de son œil pour couler le long de sa joue.

- Nadja... non... Sigmar non, pas ça... qu'ai-je fait, qu'ai-je fait...

D'autres larmes suivirent. C'était de sa faute, encore et encore. Les dieux s'acharnaient à châtier son égoïsme. Mais pourquoi étaient-ce ses proches qui devaient tant souffrir et non elle ? C'était trop injuste. Trop cruel.

Ilsa s'agissait de spasmes de colère. Son poing était serré sur son ceste, son regard fixé sur Ewald comme si elle n'attendait qu'un mot de sa part pour déchainer toute sa fureur. Ce dernier était dans le même état, et seule la main du prêtre sur son épaule semblait empêcher sa haine d'éclater.

Tous restèrent silencieux, s'observant les uns les autres. Admettant leur infériorité. Comprenant qu'il leur fallait accepter le marché qui leur était proposé, et livrer Geralt, aussi horrible cette décision était-elle.

Dokhara observa le chevalier au travers ses larmes, mesurant ses réactions. Il restait étrangement calme, et pourtant, quelque chose avait changé en lui. Son regard n'était plus celui d'un jeune homme découvrant son environnement avec un soupçon d'amusement ou d'enthousiasme. Il semblait partager leur peine mais aussi leur colère, comme si cette injustice l'affectait autant qu'eux, comme si par empathie il faisait leurs sentiments siens.

Et comme s'il avait compris la situation et souhaitait épargner à ses hôtes une pénible conversation, Geralt se dirigea de lui-même vers la sortie, arme en main. Cette fois-ci, l'arme blanche était sortie de son fourreau et Dokhara plus que toute autre en comprit la signification. Le chevalier était désormais prêt à tuer, ce qu'aucun Bienfaiteur n'était capable de faire.


Non... elle ne pouvait pas laisser son seul espoir se faire charcuter... elle devait faire quelque chose...

Un nouveau regard à Ewald, Ilsa, Vester. Personne ne bougerait. Tout le monde faisait le choix de la raison plutôt que celui des sentiments.

Mais qu'ils aillent danser avec Morr, Dokhara était bel et bien incapable de tant de maturité ! Alors que Geralt venait d'ouvrir la porte et fixait désormais un colosse au sourire torve, fier de sa victoire, Dokhara profita de son inattention pour traverser la pièce, bousculer le chevalier et passer le porche.

Sous la pluie, ses larmes se mêlaient aux gouttes d'eau.

D'une voix tremblante de colère, elle hurla et pointa du doigt le colosse sans plus se soucier de la trentaine de soudards qui la fixait en riant.

- Pourquoi Lenz ? Pourquoi ?

- Dégage la gamine, répondit-il d'un ton plus sombre que nécessaire dans sa situation. C'est une affaire d'grandes personnes ici.

Souhaitant empêcher Geralt d'agir comme à la taverne en s'interposant entre elle et son interlocuteur, elle s'avança de plusieurs pas sous la pluie battante, s'approchant dangereusement de Lenz. Sous son sourire fou bouillait une colère que rien ne pouvait éteindre depuis des semaines. Le colosse était rongé par le chagrin, elle le savait. Mais cela n'excusait en rien ce qu'il avait fait à Nadja.

- Comment oses-tu nous faire ça ? T'sais très bien c'qu'on fait ici Lenz, c'qu'on essaie d'faire ! Tu sais qu'nous sommes incapables d'lever la main sur un seul d'tes hommes ! Alors pourquoi ? Nadja... c'est pas juste !
[MJ] Galrauch a écrit :
27 févr. 2018, 15:25
Jet opposé de CHA entre Lenz et Dokhara

Dokhara : CHA + ÉLOQUENCE = seuil de 12, Jet : 16 échec de 4
Lenz : CHA = seuil de 12, jet : 15, échec de 3

La tentative de négociation de Dokhara échoue.
L'impact dans son estomac la plia en deux. Le coup de Lenz avait été si vif qu'elle n'avait rien vu venir, sa rotule s'enfonçant entre ses côtes pour lui couper net son souffle. Elle s'écroula à genoux au sol, les mains crispées dans la boue, à la recherche d'une respiration qui refusait de se remettre en route. Tout le décor tournait autour d'elle, et le beuglement de Lenz lui parvint avec un effet de sourdine.

- Ewald ! Sors d'ta putain d'planque 'spèce de merdeux d'salopard d'lâche d'mes couilles ! Ou ça t'plait qu'la môme à qui t'as bourré l'crâne prenne les coups à ta place ? Et toi l'connard aux ch'veux blancs t'avise même pas d'bouger ou j'te jure que j'la bute.

Il s'agenouilla puis saisit le menton de Dokhara pour la forcer à plonger son regard dans le sien. Elle ne résista pas, tandis qu'il lui parla d'une voix aussi douce que teintée de folie.

- Ecoute la môme. Ewald t'a ptet fait croire qu't'étais importante ici, qu'étais une justicière d'folie dans son ptit groupe d'abrutis. Mais cesse d'rever, il t'utilise à ses fins, comme l'reste de vot'troupe de débiles. On était potes y a longtemps, j'sais bien d'quel bois il est fait. Quant à vot'Ranald, il peut bien aller s'faire foutre, j'le crains pas.

Geralt était figé à quelques mètres derrière elle. Que pouvait-il faire ? Au moindre pas Lenz pouvait mettre en application ses menaces, que ce soit envers Dokhara ou Nadja, voire n'importe qui d'autre se dressant sur son chemin.

La jeune de Soya ne pouvait le voir, mais Ewald décida finalement de se montrer, quittant le porche de l'établissement en compagnie d'Ilsa. Tout comme Geralt, une fureur terrifiante se lisait dans le regard de la kislévite, nourrie par la vision de la rouquine pliée en deux sur le sol, à la merci de Lenz.

- Enfin tu t'pointes.

- Ca suffit Lenz, répondit-il d'une voix vibrante de colère. Calme-toi. On a rien fait pour mériter tes accès de violence gratuite.

- Fous-toi d'ma gueule.

Il se releva, puis posa sa botte sur l'épaule de Dokhara sur laquelle il appuya de tout son poids. La jeune femme n'eut pas la force de résister à la pression, et son visage s'écrasa dans la boue tandis que le pied de Lenz la maintenait au sol.

- Ecoute-moi bien connard. Quand ton pote Wenzel m'a proposé son casse, j'ai accepté. Pas la première fois qu'on bosse ensemble vous et moi, et j'sais qu'z'avez b'soin d'bras qu'ont pas peur d'se salir les mains si ça dégénère. J'lui ai filé Alena et Cäcilia, mes ptites chéries qu'avaient l'habitude d'faire équipe avec vous. Elles sont aussi rusées et discrètes qu'tes gars, et en plus elles sont sacrément douées avec une épée en main, pile c'qu'il lui fallait.

Il écrasa encore plus fort son talon dans l'omoplate de Dokhara qui cria de douleur. Les soudards autour d'elle étaient morts de rire - ils jubilaient de leur situation de supériorité écrasante, défiant Geralt, Ewald et Ilsa d'intervenir en leur faisant des gestes obscènes. La kislévite tremblait de tout son corps de frustration, comme si elle ne pouvait plus contenir la rage qui l'habitait. Il y avait une troublante similitude dans la colère qui l’habitait et celle qui animait Lenz.

- J'ai réfléchi à c'qu'a pu leur arriver, Ewald. Mes chéries, elles étaient tout pour moi. Et elles avaient disparu en même temps qu'ton tocard de Wenzel, qu'tu m'as juré n'pas avoir revu après l'casse. J'ai bien voulu croire qu'ta guilde d'empaffés avait pas d'lien avec ça. Qu'tu savais rien. Eut égard à not'passé respectif. Mais j'peux pas m'empêcher d'penser qu'y a une entourloupe. C'était TON plan ce casse. Et ton Wenzel, c'était un sacré joli cœur. Et sa gonzesse, là, c'est quand même un putain d'laideron, limite j'l'ai arrangée en tapant d'ssus. Alors j'me dis, c'pas impossible qu'il aie proposé à mes femmes de s'tirer avec son magot. Parce que j'ai vu son œil lubrique mater les courbes d'mes donzelles quand j'l'ai r'çu pour qu'on parle boulot. Et la bosse dans son pantalon. J'veux dire, entre mes chéries et son tas d'merd*, j'comprends que...

- Lenz... tu dérailles, jamais Wenzel aurait...

- TU FERMES TA PUTAI* D'GUEULE ! TU LA FERMES, PUTAI*, OU J'VOUS BUTE TOUS !

Un silence de mort s'abattit, seul le bruit de la pluie s'écrasant dans les flaques de boue demeurant. Même les hommes de Lenz n'osèrent plus se livrer à leurs pitreries.

- Je sais pas c'qui s'est passé. Mais putain ça m'ronge. J'sais pas si c'est ton putain d'casse qui s'est mal passé, car mes chéries ont fini ni en prison ni sur l'échafaud, donc apparemment c'pas l'guet qui les a eu. J'sais pas si ton joli cœur a dragué mes femmes, s'il les a convaincues, ou s'il les a tuées pour piquer leur part avant d'fuir. Elles ont juste disparu, et j'ai eu beau tabasser du beau monde pas moyen d'avoir ne s'rait-ce qu'un putain d'début d'piste. Ça m'ronge d'pas savoir t’imagines pas. Alors dans l'doute j'ai démoli sa putain d'donzelle, parce que faut bien qu'quelqu'un paie pour c't'enculé d'Wenzel, tu comprends ? Et j'buterais chaque foutu habitant d'ce cloaque s'il le faut pour les r'trouver, et j'égorgerais ta putain d'rouquine sans sourciller si y avait la moindre chance qu'ça m'donne même un infime indice sur où elles sont.

Il libéra enfin son talon de Dokhara, et la souleva d'un seul bras par son haut en toile pour la remettre debout, avant de sortir un poignard de sa ceinture qu'il glissa sous sa gorge.

- Putai* j'ai voulu t'croire Ewald. Même quand j'ai appris qu'ton connard d'copain avait buté des types du guet des heures après l'casse, pas loin d'vot'planque. Comme si, avant d'quitter la ville il était passé t'voir et qu'suite à ça l'avait eu des envies meurtrières. Mais j'me suis dit "Lenz, Ewald c'est un pote. Il t'cach'rait pas des infos sur tes femmes, il sait combien t'les aime". Mais là... y a un putain d'chevalier d'Morr dans l'Reikerbahn District. Et non seulement il s'met à poser d'drôles d'questions, mais comme par hasard y a ta gamine qu'est apparue comme par magie au bon endroit au bon moment, qu's'est assise à côté d'lui au Chien Boiteux, et qu'l'a aidé à s'tirer au moment où on voulait avoir une ptite conversation avec lui. Et où elle emmène le gusse ? Comme par hasard, ici, dans vot'foutu repaire.

Un nouveau silence de mort qui dura quelques secondes, avant que le colosse ne conclue son monologue. Personne n'osait l'interrompre, tant il semblait capable à tout moment de céder à sa rage et de tuer quiconque ne lui revenait pas.

- Alors j'vais embarquer vot'pourri d'officiel, et il va m'raconter un peu vos secrets. J'vais l'chatouiller dans ma cave, et putain si j'apprends qu'tu m'as caché un truc Ewald, genre, un truc qui aurait pu m'permettre d'retrouver mes chéries... j'massacre tous les tiens sous tes yeux, gamins compris. J'te jure que j'le f'rais.

Il fixa alors droit dans les yeux Geralt, alors que la lame de son poignard entailla légèrement la gorge de Dokhara.

- Allez l'chevalier, jette ton arme au sol, ça t'mènera à rien d'jouer au héros. T'es pas chez toi ici, même si t'aurais mieux fait d'y rester. Ça m'f'rait mal au cul d'devoir tuer la rouquine, parce qu'elle est putain d'mignonne et s'ra sur'ment géniale à sauter quand elle aura un peu plus d'poitrine. Alors m'y oblige pas, ça finirait vraiment mal pour tout l'monde.

Dokhara était figée de terreur, le visage embourbé, le corps tellement serré contre celui de Lenz qu'elle pouvait entendre son cœur battre dans sa poitrine. Elle retrouvait enfin son souffle, et pourtant elle était forcée de le contenir par peur que la lame du couteau ne pénètre plus profondément sa gorge.

C'était la première fois de sa vie qu'elle se trouvait en danger de mort, qu'elle sentait le contact d'une lame dans sa chair capable de la tuer. Et en cet instant d'une expérience nouvelle, alors qu'elle aurait du être rongée par la peur et la culpabilité Dokhara ressentit par-delà ces deux émotions une sensation nouvelle qu'elle ne réussira à admettre et accepter que bien des années plus tard : le plaisir fascinant et malsain du frisson mortel, ce désir de vivre qui s'anime et brûle tout le reste lorsqu'on se tient sur la frontière du royaume de Morr.
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

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Geralt
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Re: La fougue de la jeunesse [RP libre et PV Dokhara]

Message par Geralt »

Il se dirigea vers la porte de la planque des bienfaiteurs, d'un pas lent mais sûre, l'épée en main, il était prêt, quoiqu'il puisse arriver maintenant, il était prêt à se battre et à mourir. Il le savait, tout aussi bon combattant qu'il était, faire face à cette bande seul était une chose impossible, même pour lui. Mais... Pour tuer un serpent, mieux valait lui couper d'abord la tête, et cette tête portait un nom : Lenz...
La dénommée et malheureuse Nadja se devait d'être sauvé, même si le chasseur de monstre ne la connaissait pas personnellement, elle était une personne chère au groupe de la jeune Karla, le membre de l'Ordre avait vu la détresse et l'effroi s'afficher dans les regards de chaque protagonistes présent à l'arrivée de Lenz et sa bande, lorsque tous avaient pu voir, l'état dans lequel ils avaient mit la jeune femme. La petite aux cheveux de feu, avait tiré Geralt du chien boiteux, son intervention était tombée à point nommé, et pour cela, l'homme aux cheveux blanc avait une dette envers elle, dette qu'il allait payer en sauvant Nadja et en emportant Lenz avec lui...
Geralt devait l'avouer, il agissait à cet instant sous l'émotion, sous le coup de la rage. Une chose que son maître : Dietrich lui avait toujours reproché, la colère et les émotions menant même le plus doué des combattants à commettre des erreurs. L'idée même du sacrifice de Geralt pour une simple femme, pour les bienfaiteurs, et surtout pour les jolies yeux d'une gamine... Etait totalement puéril, et l'opposé même des principes les plus fondamentaux de l'Ordre de la couvée du corbeau. Mais Geralt pensait il encore à cela ? Non...
Depuis son départ de l'Ordre, lié à sa séparation obligé avec Ombre, le jeune initié s'était détaché des principes de l'Ordre et de l'enseignement qu'il avait pu recevoir, interprétant chaque précepte à sa façon, et là où on lui avait enseigné que parfois mieux valait sacrifier quelques vies pour en sauver un plus grand nombre, lui pensait qu'il fallait parfois mieux se sacrifier soit même pour sauver tout le monde... L'idée semblait bien belle mais utopique dans un sens.

Se préparant à sortir, il ne vit pas alors, l'ombre se faufiler derrière lui, se déplaçant aussi rapidement et silencieusement que le vent. Petite silhouette le dépassant et courant dehors, âme innocente voulant faire face au diable... Karla. Qui ne manquant pas de courage, avait décidé de se confronter elle même à Lenz.


"Qu'est ce qu..."

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, ni non plus celui de la stopper, et tout ce qu'il pu faire, c'est voir la gamine le devancer et sortir avant lui, avant qu'il ne lui emboite le pas.
Dehors, la pluie continuait à battre son plein, les rues gorgées d'eau et de boue. Et quand le membre de l'Ordre arriva à la vue de tous, la bande de Lenz fit un pas en avant prête à intervenir si jamais l'initié de Morr se décidait à tenter quoique se soit pour déranger la scène se déroulant aux yeux de tous. Car oui, en plus d'être courageuse, la petite Karla était maligne, et celle ci s'était avancé plus en avant encore, de t'elle sorte à ce que celui qui s'était interposé entre elle et le drogué à la taverne du chien boiteux, ne puisse la protéger à nouveau.

Désormais elle était face à face avec Lenz, la gorge noué et les yeux larmoyant, elle avait décidé de régler cette histoire par elle même, se refusant à voir à nouveau quelqu'un mourir aujourd'hui. Désormais, c'était Karla qui défendait Geralt et non pas l'inverse.

Hélas, mieux valait parfois ne pas mélanger courage et témérité... Et Karla semblait l'avoir oublié, la sentence fut immédiate, lorsque Lenz, d'un coup aussi vif que puissant, cloua la petite en deux, ce qui par réflexe, obligea Geralt à vouloir avancer, un acte que le colosse lui intima de stopper immédiatement si il ne voulait pas voir la gamine crever entre ces mains.
A cet instant Geralt était comme un loup blanc en cage, figé et obligé d'observer sans ne pouvoir rien faire, l'horrible correction qu'allait infliger le chef de bande à la petite Karla. Et tandis que le reste de ces gars, s'amusèrent de la situation, certains ne purent s'empêcher de provoquer Geralt.


"Youhou... Petit petit petit... Alors on a les foins ? On s'inquiète pour la petite conne ?! Ahahahahaha. Monsieur le chevalier de Morr à un petit coeur ? On raconte que vous êtes des tueurs ! La bonne blague ! Une lopette voila tout !"

Ils éclatèrent tous de rire, tandis que le chasseur de monstre, restait figé, la rage au ventre, observant le reste du spectacle auquel Lenz se livrait avec la gamine. Lenz semblait être une bonne connaissance des Bienfaiteurs, et plus particulièrement de Ewald... Les deux leaders semblaient avoir eu un passé commun, mais avaient semble il deux visions bien différentes du style de vie qu'ils avaient choisit de mener... L'un pensant avant tout à sa propre personne, usant de la force pour s'imposer dans cette terrible jungle urbaine qu'était Altdorf, tandis que l'autre, cherchait à améliorer les conditions de vie des plus pauvres, usant avant tout de la ruse, pour survivre...
Ewald qui n'avait plus eut le choix que de se montrer, face à l'intervention de Karla, tenta de calmer le colosse, mais celui ci, tel un chien enragé, fit exploser sa colère, pensant que la disparition de ces deux amantes, nommé Alena et Cäcilia, était lié de prêt ou de loin à la soudaine disparition de Wenzel... Ainsi, Lenz semblait tout ignorer de la situation, il était un électron libre dangereux, agissant sous le coup de l'impulsion, étant prêt à tout pour obtenir ne serait ce qu'un simple indice sur le potentiel sort de ces biens aimées... Même à tuer de sang froid une enfant...

Et ce fut alors que l'ultimatum fut lancé... Désormais la vie de Nadja mais aussi de Karla dépendrait de la décision qu'allait prendre Geralt : Déposer les armes et les voir peut être survivre, où bien se battre, et voir chaque innocent périr, tandis que lui avait la potentiel chance de survivre en tentant de fuir...
Il sentit alors les regards de tout le monde se poser sur lui, tous suspendu à ses lèvres, attendant le verdicte. Geralt observa alors sa lame, et d'un geste plein de lassitude et de soumission, il jeta son épée derrière lui, ainsi que la dague qu'il cachait.


"Voila c'est bien ptit gars... Voyez les gars ! j'vous avais dis, un vrai ptit toutou... Chevalier de Morr d'mon cul, de putains d'légendes ! Tout ça pour les yeux d'une ptit conne ! Mais j'pense Karla ! Tu tle farci ptètre ton officiel ?! Pour ça qu'tu l'a aidé au chien boiteux ! Après tout, y'en a qui les préfères jeunes les demoiselles n'est ce pas les gars ?!"

La bande de Lenz, explosa de rire, tandis que Geralt restait immobile, observant toujours avec un calme et un sang froid des plus troublant, la jeune Karla, dans l'incapacité de bouger, sous la menace de la lame du colosse.
Lenz se saisit alors de la nuque de la petite aux cheveux rouges, et l'obligea à observer avec attention Geralt.


"Va voir jusqu'ou il peut aller ton ptain d'amant ! Regarde bien !"

Le chef de bande claqua alors des doigts, ce qui donna l'ordre à une dizaine de ces gars à entourer le membre de l'Ordre. Lenz maintenant toujours fermement la gamine, pour bien rappeler aux bienfaiteurs qu'il la tuerai à la moindre entourloupe de leur part.
Geralt resta toujours impassible, ne cherchant ni à se mettre en posture défensive, ni offensive... Il savait ce qui allait arriver, et où Lenz cherchait à en venir.
Le premier coup sur Geralt arriva de face, un coup de poing en plein dans l'adbomen, qui si il plia le chasseur de monstre en deux, ne suffit pas à le faire tomber à genou. Puis un autre coup arriva par la droite mais cette fois dans le visage, puis un autre du coté gauche, puis encore un cette fois dans les côtes, puis encore un autre... Les hommes de Lenz frappant chacun un coup tout en s'amusant d'avoir trouvé un défouloir capable de les amuser quelques minutes.


"Lenz, arrête je t'en prie ! Ce type ne sait rien !" Cria Ewald

Lenz siffla alors un coup, pour ordonner à ces hommes de frapper plus vite et plus fort, tout en obligeant Karla à observer le spectacle.
Les pluies de coups tombèrent, sans jamais que le chasseur de monstre, ne tente de se défendre ou de riposter, se refusant de le faire au risque de voir Karla ou Nadja se faire tuer.
Une longue minute s'écoula alors, où les coups résonnèrent dans la rue, le sang se mélangeant à la boue, mais jamais Geralt ne flancha, restant toujours debout, à la grande surprise de Lenz mais aussi de ces hommes.


"Et bah... l'est coriace ton prince Karla... ahahahahahaha"

C'est alors que le membre de l'Ordre releva la tête, plongeant son regard dans celui de Karla, le visage en sang, et gonflé à certains endroits, il afficha un sourire à la gamine, affichant cette mine qu'il avait avec elle depuis le début de leur rencontre : Amical, gentille, et rassurante...

"Qu... Qui s'est qui a été le plus idiot de nous deux ce coup là petite ?..."Il faisait bien sûre référence à cet instant, à la réflexion que la jeune fille lui avait faîtes, quand à l'idée folle et suicidaire que le chasseur de monstre avait eut en allant au chien boiteux, pire coupe gorge de la ville... Face à Karla et son idée de se dresser seul face à Lenz... Cela semblait totalement dérisoire désormais.
"Ce... C'était sympa la balade en ville... Courte... Mais sympa. Sè... Sèche tes larmes Kar... Karla... T'est bien plus jolie avec ton sourire... Je..."

Geralt n'eut pas le temps de finir, lorsque tous les gars de Lenz qui depuis tout à l'heure s'amusaient avec lui, se jetèrent sur sa personne pour le rouer de coup, le faisant flancher, tandis que ce moment de violence qui ne dura pas plus de quelques secondes, et qui pourtant sembla durer de longues minutes pour chaque protagoniste devant y assister impuissant... Laissa apparaître, une fois les gars de Lenz dispercés, le corps de Geralt au sol, inerte et le visage dans la boue.

"Solide mais bavard le bonhomme !"

Sur la fin de ces mots, il relâcha son étreinte sur Karla, rangeant son poignard, et d'un coup de pied dans le bas du dos, il projeta la petite en direction de Ewald et Ilsa. De même que les gars chargés de transporter le corps de Nadja, jetèrent la malheureuse dans la boue, non loin du reste des bienfaiteurs. Lâchant un corps pour un autre, il se saisirent de celui de Geralt toujours sans vie, et l'emmenèrent avec eux au milieu du reste de la bande.

"J'emmène vot copain avec moi ! Oublie pas Ewald, si jamais il m'apprend que t'es lié de près ou de loin à la disparition de mes chéries... Je reviens tous vous crever !!!!"

Ce fut sur ces dernières paroles, qu'il s'en retourna avec le reste de ces gars, emportant le chasseur de monstre avec eux, et quittant la ruelle, sous la pluie battante.
Il fallu une bonne minute pour que tous, réalisent ce qu'il venait d'arriver. Et ce fut Ewald qui réagit en premier, se dirigeant en urgence vers le corps de Nadja, pour voir si elle était toujours en vie ou pas.
De son coté, Ilsa se jeta en direction de Karla, relevant la petite, tout en vérifiant qu'elle allait bien.


"Karla ! Karla ! Est ce que ça va ?! Répond moi !"

Elle secoua la petite, attendant alors le moindre signe de vie, mais son attention fut alors porté sur autre chose... En effet, sortant de nulle part telles des ombres, que personne n'avait vu arriver jusque là... Quatre silhouettes vêtu de noirs étaient apparus dans la ruelle. Observant sans un mot, le groupe des bienfaiteurs encore en place. Tous levèrent alors la tête en direction de ces curieux et sinistres personnages aux visages masqués par leurs capuchons.
L'un des inconnu s'approcha alors, et se dirigea plus particulèrement vers un objet trainant au sol, au milieu de la boue et de l'eau : l'épée de Geralt. S'abaissant pour s'en saisir, son geste fut soudainement stoppé par le hurlement de rage de Ilsa.


"Hé ! Touche pas à ça ! Bande de raclure de voleur c'est pas à vous ! Le premier qui touche à cette épée je le..."

Mais la jeune femme dû soudainement se stopper quand elle vit ce que la silhouette noir venait de sortir de sa veste, et qu'elle tenait désormais pointer dans sa direction : Un pistolet...
Ce simple geste suffit à calmer les ardeurs de tout le monde, en particulier Ewald qui, observait avec attention mais surtout avec crainte les quatres nouveaux protagonistes nouvellement arrivés... Le chef des Bienfaiteurs, semblait sentir, que ces gens qui qu'ils soient, étaient une menace bien plus sérieuse que Lenz...

La silhouette noir se releva alors, avec l'épée de Geralt en main, qu'elle oberva avec attention, avant de révéler son visage, en soulevant son capuchon.
Au yeux de tous, une jeune femme se dévoila aux long cheveux noir, le teint pâle et laiteux, ressortant parfaitement avec ces yeux verts émeraudes, qui malgré leurs beautés, dégageaient une horrible sensation : froide, et terrifiante... Un regard à la fois calme et posé, et pourtant trahissant une horrible envie de meurtre. L'inconnu dégageait une aura meurtrière, elle semblait, non elle était dangereuse, et tous ici présent pouvaient le ressentir. Elle posa alors son regard plein de dédain sur chaque protagoniste, avant de rester figé sur Karla, l'observant tel un serpent, cherchant à sonder l'esprit et l'âme de la petite.
Elle poussa alors un rire forcé et plein de moquerie, se lançant dans un petit monologue personnel.


"Geralt, Geralt, Geralt... Idiot que tu es... Ombre à toujours été idiote de t'avoir aimé, je lui ai pourtant dis que tu étais un imbécile au coeur de héros. Pfiou pathétique !" Elle jeta alors la lame de Geralt avec dédain, comme si celle ci n'était rien de plus qu'un déchet trouvé dans la rue "Crétin ! Attends que je te tombe dessus ! N'as tu donc rien appris avec moi ! Crétin, crétin, crétin !" Telle une folle, elle frappa à plusieurs reprises le sol de son talon, semblant s'imaginer que la tête de Geralt s'y trouvait. "Ombre ! Ombre ! Pourquoi m'as tu fais promettre de veiller sur ce... Raté ! Je jure que si ce n'est pas ce Lenz qui le tue, ce sera moi !"

Puis sentant les nombreux regards se poser sur elle, elle afficha un sourire plein de malveillance, avant d'observer Karla et dire avec toute la sincérité possible :

"Tout ça pour une gamine stupide... Tout le monde l'aurait laissé mourir, l'Ordre te l'aurait ordonné en personne... Mais toi... Toujours à n'en faire qu'a ta petite tête Geralt !"

C'est alors que Ewald, qui jusque là était resté auprès de Nadja, la confia aux autres membres du groupe, et qu'il s'avança d'un pas lent et incertain vers la jeune femme, préférant tout de même se tenir à distance, en voyant l'arme à feu qu'elle maintenait toujours en main.

"Vous... Vous êtes qui vous ?! Et vous voulez quoi ?!"

C'est alors que l'inconnu, se tourna vers son interlocuteur, le reste de ces compères en noir se tenant derrière elle. Elle s'amusa à effectuer une révérance disgracieuse et moqueuse avant de se présenter :

"Maria Von Calus, chevalière de l'Ordre... Vous n'aurez pas à retenir ce nom bien longtemps j'en ai peur, je sens que vous allez rapidement m'ennuyer mmmmmm... Ewald ? C'est cela ? Sans importance après tout car... Si je suis ici... C'est tout simplement pour faire le "ménage" après notre passage."
Maria Von Calus

Image
Ces derniers mots furent plein de double sens, et tous se regardèrent en cherchant à comprendre ce que voulait signifier exactement "faire le ménage" dans l'esprit de cette femme terrifiante et bizarre. Même si d'autres comme Ilsa semblait imaginer le pire à ce moment...
C'est alors que la dénommée Maria demanda à l'assemblée présente, une question des plus simpliste et qui pourtant indiqua qu'elle détenait des informations que jamais elle n'aurait du posséder :


"Bon... Ou est Mr Wenzel ?! Ou tout du moins ce qu'il en reste ? Je n'ai pas de temps à perdre, j'ai notre cher Geralt à récupérer... Enfin si mon envie m'y autorise... Allez vite vite ! Répondez ! N'importe qui !"
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
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