[RP libre] Poussé hors du cocon

L’Empereur Karl Franz siège à Altdorf, capitale impériale depuis. Altdorf est un carrefour du savoir et son université est l’institution académique la plus respectée de tout l’Empire. Là, les seigneurs et les princes de nombreux pays viennent s’asseoir aux pieds des plus grands penseurs du Vieux Monde. Altdorf est aussi le centre du savoir magique et ses huit collèges de magie sont fort justement réputés bien au-delà du Vieux Monde. Altdorf est une ville affairée, avec un nombre important d’étrangers, de commerçants et d’aventuriers. La cour impériale elle-même engendre une activité économique florissante, qui attire toutes sortes de gens.

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Helveticus Matix
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[RP libre] Poussé hors du cocon

Message par Helveticus Matix »

Sholto marchait d'un pas soutenu dans les couloirs du Collège doré. Il avait perdu son sourire amical ainsi que son air joyeux, incapable de masquer totalement l'inquiétude qui grandissait en lui ainsi que les quelques gouttes de sueur qui perlaient sur son front. Sur son chemin, il croisa Médéoe Herzel, le larbin de son Maître, Lazarus. Le compagnon sorcier, au prix d'un effort immense, afficha un large sourire (d'apparence sympathique, mais hautain avant tout). Mais l'apprenti ne rougit pas de colère devant la condescendance de Sholto, comme à son habitude.

Non, Médéor lui répondit par un large sourire cruel et Leistus comprit immédiatement qu'il avait dû entendre "la nouvelle". Pris au dépourvu, l'Araneus ne put se retenir de hausser un sourcil : c'était la première fois depuis qu'il avait été promu au rang de compagnon sorcier que son ancien rival apprenti osait lui faire face de la sorte. Ce dernier devait apparemment déborder de joie après avoir entendu "la nouvelle" et avait bien l'intention de le faire savoir à Sholto.

En arrivant à sa hauteur, Leistus garda son sourire un peu tendu et lança d'une voix mielleuse sans s'arrêter :


En route pour aller déboucher les toilettes du deuxième étage?

L'Araneus avait pour habitude d'être plus subtil, mais il ne put s'en empêcher. Ils se croisèrent, mais Sholto n'entendit pas l'habituel rage à peine contenue que Herzel lâchait après chaque insulte maquillée. Au contraire, une fois un peu éloigné de Leistus, il répondit d'un ton moqueur :

Au moins, ELLES restent dans le Collège!

Le compagnon sorcier sentit son visage s'empourprer légèrement et ses poignets se serrer instinctivement. Pourtant, il continua sa marche comme s'il n'avait rien entendu, toujours le sourire aux lèvres. Une fois que Médéor fut suffisamment éloigné, Leistus accéléra son allure de manière significative, presque au point de courir (chose qu'il n'avait pas faite depuis des lustres).

Il faillit percuter de plein fouet Bominus Dalfort, un maître du Collège doré avec qui il avait eu bien des conversations amicales, apparemment totalement plongé dans ses pensées. Il s'arrêta juste à temps, faisant sursauter le Magister.


Faites attention, imbé... Oh Sholto c'est vous? Son visage s'égailla. Eh bien où courrez-vous comme ça?

Le compagnon reprit son souffle, puis contourna le maître sorcier.

Je suis sincèrement navré, Maître Dalfort, mais je suis terriblement pressé...

Il reprit son allure à reculons pour ne pas tourner trop rapidement le dos au maître sorcier, il ne voulait pas paraître trop grossier.

Ah oui, je comprends, le travail avant tout! Au fait, j'ai appris la nouvelle! Félicitation! Vous devez être tellement heureux!

Un sourire à la sincérité douteuse se dessina sur le visage de Sholto, mais Bominus ne remarqua rien. Il s'inclina puis se retourna pour filer vers le laboratoire de son Maître.

Le Petit Magicien d'Or déboula dans le laboratoire, manquant de se fracasser contre la porte. Lazarus était devant son atelier, équipé de grosses lunettes rondes (ensorcelées pour mieux étudier les vents magiques, Sholto le savait) et observant un petit objet mécanique complexe.


Maître?

Feldmann ne semblait pas l'avoir entendu. Il était parfois tellement concentré sur ses expériences qu'il ne remarquait rien de ce qu'il se passait autour de lui : il paraît même qu'une fois, une de ses fioles en ébullition avait explosée alors qu'il travaillait sur autre chose. Son apprenti de l'époque avait retrouvé le laboratoire dévasté avec Lazarus, toujours à son atelier en train de travailler, sa robe en feu.

Mais aujourd'hui, malgré tout le respect qu'il vouait à son Maître, Leistus n'avait pas la patience d'attendre.


Maître?! MAÎTRE!!

Feldmannn leva la tête et cligna de ses yeux (de taille quadruplé par ses lunettes) comme s'il avait entendu un son lointain. Il reprit lentement ses marques dans le monde réel, puis finit par remarquer son apprenti. Un sourire commença à se construire sur le visage du vieillard mais s'effaça lorsqu'il vit le désespoir dans les yeux de son apprenti.

Ah, Sholto, je vois que vous êtes au courant. J'ai essayé de reporter la décision le plus possible, mais je peux pas faire grand choses contre les lois fondamentales qui servent de pilier à notre cher Collège.

Pilier?? PILIER??!Cette règle barbare et...

Un simple froncement de sourcils de la part de Lazarus stoppa net Leistus dans son explosion de colère. Son visage fondit en une expression honteuse mais une lueur de rage scintillait toujours dans ses yeux.

Veuillez m'excuser maître, je dois vous avouer que cette annonce a été un grand bouleversement pour moi.

Feldmann balaya le malentendu d'un geste de la main.

Je comprends Sholto, cela fait bien longtemps que vous n'avez pas mis le pied dehors pour faire autre chose que d'aller rendre visite à votre tendre mère. Le Collège a été votre foyer depuis que nous vous avons recueilli dans votre magasin de potions et vous vous êtes accommodé de cette vie en ces bibliothèques.

Sachez que même si cette décision a presque été prise à l'unanimité, tous les magisters sont d'accord pour dire que vous allez nous manquer.


Mais alors pourquoi? Pourquoi m'éjecter de ma maison comme un moins que rien alors que j'ai prouvé à maintes reprises mon utilité et ma dévotion?

Leistus se rappelait de ses temps difficiles, quand il avait monté son commerce à partir de rien, très jeune, pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa mère. La crasse, la stupidité et le danger de l'extérieur le faisaient frissonner. Ses simples voyages jusqu'à la maison de Béatrix, sa mère, le remplissaient de dégoût à chaque fois qu'il croisait le regard d'un membre de la plèbe. Comment pouvait-il envisager retourner à l'état de simple mendiant?

Mon cher Sholto, on n'apprend pas tout sur le monde en restant enfermé dans une bibliothèque. Les apprentis sont toujours confinés dans leurs propre collège pendant de nombreuses années jusqu'à ce qu'ils deviennent un compagnon sorcier. La raison est simple : si on les laissait quitter le collège régulièrement, alors ils deviendraient rapidement un danger pour les autres et pour eux-même.

Ils sont plus influençables et risquent d'être attirer par des domaines plus obscures, risquant de devenir une terrible menace pour les autres. De plus, bien que très présente, la magie est mal vue par beaucoup des citoyens du Vieux Monde. Ils risqueraient de tomber dans les griffes de répurgateurs meurtrier.

Ton compagnonnage t'ouvrira de nouveaux horizons, te permettra de pleinement t'épanouir et de nous revenir plus sage et instruit que jamais.


Si je reviens...

Sholto ne menaçait évidemment pas de fuguer et son maître l'avait compris. Mais l'aventure est souvent dangereuse et parfois même mortelle. Lazarus se rapprocha de son apprenti et posa sa main sur son épaule.

Sholto, vous n'êtes plus l'enfant qui est entré au Collège il y a seize ans, vulnérable et inculte. Le monde extérieur est plus accueillant que vous ne le pensez, laissez-lui juste le temps de faire votre connaissance et vous saurez en faire votre plus loyal allié. De plus, ne l'oubliez pas, la lettre signez de mon nom qui vous sera donnée quand vous nous quitterez garantira votre statu et vous assurera la sécurité de l'ordre doré.

Son regard devint soudain beaucoup plus dur et sérieux.

Car n'oubliez pas que je me porte garant de vos actes durant cette période. Je ne vous aurais pas laissé partir si je n'avais pas une totale confiance en vous.

Une bouffée de chaleur envahit le Petit Magicien d'Or. Ces paroles avaient fait germer un fort sentiment de fierté en lui, prononcés par la figure qui s'est toujours le plus rapprochée d'un père que celui donné par les liens du sang. Son inquiétude persistait, mais s'était un peu atténuée, pour le moment.

Feldmann détourna soudain le regard, hésitant. Il enleva sa main de l'épaule de Leistus et recommença à parler.


Et puis... il est vrai que nous avons beaucoup discuté avec mes collègues et que nous nous sommes tous mis d'accord sur un point. C'est la raison pour laquelle j'ai fini par accepter de vous laisser partir.

Il rétablit le contact visuel, mais ses yeux exprimaient de l'incertitude, comme lorsqu'un père hésite à raconter une dure vérité à son enfant.

Nous pensons que vous laisser vivre dans le Collège pourrait devenir... malsain pour vous. Vous voyez de quoi je veux parler, n'est-ce pas?

Araneus comprenait parfaitement. Lazarus voulait parler du profond mais subtil opportunisme qu'avait développé Leistus au sein du Collège depuis bien des années. Sa manie de tisser des lien, de premier abord amical, mais qui s'avérait toujours terriblement intéressés, récoltant des informations sur tout ce qui se passait dans l'académie et les utilisant parfois de manière, disons, osée. Certes, il ne s'était jamais attaqué (ou du moins ouvertement) à un magister, mais les nombreux apprentis qui l'avaient brutalisé pendant le début de ses études en avaient fait les frais.

Leistus, ne fut cependant absolument pas vexé par la remarque, bien au contraire. A la surprise de son maître, il afficha un sourire mystérieux et s'inclina de manière théâtrale, comme lorsqu'un homme déguisé se fait percer à jour par son audience. Il doutait fort cependant que sa future aventure atténue ce trait de caractère, bien au contraire.


Bien, bien. J'ai cependant une bonne nouvelle pour vous. Normalement, lorsqu'un sorcier est informé de son compagnonnage, il est sensé partir le lendemain même. J'ai cependant réussi à vous négocier une petite semaine supplémentaire pour vous permettre de vous préparer convenablement à votre voyage.

Il accompagna sa phrase d'un petit clin d’œil complice. Leistus, ayant retrouvé son calme naturel, le remercia avec son plus beau sourire et un hochement de tête.

Lorsqu'il referma la porte du laboratoire, l'inquiétude se déversa à nouveau dans l'esprit de Sholto. Malgré la générosité de son maître, Araneus n'avait que peu de temps pour se préparer à la menace extérieur. Sans perdre une seule seconde, le compagnon soricer se dirigea vers la bibliothèque principale, sélectionnant minutieusement ses grimoires avant de s'enfermer dans une bulle d'apprentissage. Il ne s'était, jusqu'alors, jamais senti obligé de se plonger dans l'apprentissage, trop vorace de connaissances pour imaginer cela comme un devoir imposé. Mais à présent, entre les étagères gigantesques de la bibliothèque du Collège, il était au pied du mur. Il devait choisir méticuleusement chacun des grimoires qu'il étudiait, comprenant parfaitement que les connaissances qu'il en tirerait pourraient bien lui sauver la vie dans les années à venir!

Combien de temps devrait-il s'éloigner de son foyer? Impossible à dire, seuls les mages de l'académie pourraient définir s'il était apte à revenir auprès des siens. Sholto le savait, il ne se préparait pas à un court voyage de quelques semaines, son périple se compterait en années! Il y avait trop à faire, trop à apprendre, et il n'était absolument pas prêt! L'aurait-il jamais été? Probablement pas.

Une semaine plus tard, c'est aux aurores que deux hommes massifs virent réveiller un Sholto misérable. Les cernes creusés, le teint blafard, il se fit escorter jusqu'à la sortie du Collège comme un homme conduit à l'échaffaud. Les portes s'ouvrirent, libérant une lumière insupportable pour un homme resté cloîtré les yeux entre les pages depuis une semaine. Il ne lutta pas, le regard vide, la larme à l'oeil, la peur au ventre.

Le dernier souvenir qu'il aurait de son Collège avant des années serait le bruit assourdissant de ses lourdes portes d'or et d'acier se refermant derrière lui.


FIN DE CE RP LIBRE
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Helveticus Matix, Voie du Technoprêtre
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