[Sigmund] - Le triomphe de Ranald

L’Empereur Karl Franz siège à Altdorf, capitale impériale depuis. Altdorf est un carrefour du savoir et son université est l’institution académique la plus respectée de tout l’Empire. Là, les seigneurs et les princes de nombreux pays viennent s’asseoir aux pieds des plus grands penseurs du Vieux Monde. Altdorf est aussi le centre du savoir magique et ses huit collèges de magie sont fort justement réputés bien au-delà du Vieux Monde. Altdorf est une ville affairée, avec un nombre important d’étrangers, de commerçants et d’aventuriers. La cour impériale elle-même engendre une activité économique florissante, qui attire toutes sortes de gens.

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[MJ] The Puppet Master
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Re: [Sigmund] - Le triomphe de Ranald

Message par [MJ] The Puppet Master »

8 CO retirées de ta bourse.
L'homme au chapeau attrapa Sigmund au poignet alors que celui-ci se saisissait du reçu. Un sourire se dessinait sur ses lèvres fines.

- Pas si vite, Wilhard. Pas... si... vite.
Test sous CHA (11) + déguisement (1) + charisme (1) + baratin (1) + bonus RP (2) - malice de Errol (3) = 13 >> 19 (échec !)
- Je crois que notre ami ne t'a pas tout dit.

Errol leva les yeux sur le bonimenteur ; dans l'ombre de son chapeau, ils semblaient briller d'une lueur mauvaise. Le bookmaker fit un signe de tête à quelqu'un derrière Sigmund et, avant que ce dernier n'eut compris ce qu'il se passa, une force singulière le maîtrisa, empêchant le moindre mouvement de sa part. La présence dans son dos du colosse gardant la porte ne faisait aucun doute. Ce dernier le tenait fermement contre lui, un bras musclé et poilu serrant le cou du filou et une grosse paluche tordant son bras à l'envers jusqu'à amener sa main libre entre ses omoplates. Errol en profita pour raffermir sa prise sur le poignet de Sigmund, serra et tordit si fort que le bonimenteur lâcha son précieux ticket.

- Il me semble qu'une petite explication s'impose, mein Herr.

Avant que Sigmund ait pu protester et tenté d'user de ses talents de baratineur, le colosse plaça sa seconde paluche sur sa bouche pour l'en empêcher et le força à avancer, malmenant toujours son bras et ne lui laissant le loisir de toucher le sol guère plus que de la pointe des pieds ; insuffisant évidemment pour freiner ou se débattre.

- On clôt les paris ! déclara fermement Errol à l'attention de ceux qui faisaient encore la queue pour accéder à la table de bois du comptable à lunettes. Wilhard ? Range ton matériel ; y a une embrouille. Les gars !? Ramenez tout ce beau monde à la porte, voulez-vous ?

Du coin de l’œil, Sigmund aperçut le bookmaker dans l'encadrement de la petite porte de bois au bas des escaliers en haut desquels se trouvaient ceux qui en autorisaient l'accès. Un concert de bottes sur les marches s'en suivit accompagnait de quelques protestations au moment où Sigmund était emmené de force derrière un épais rideau tendu dans un coin sombre de la minuscule pièce. Sans ménagement, il fut poussé à l'intérieur d'un couloir tout aussi sombre au bout duquel il apercevait une ouverture à la faveur de quelques lumières dansantes, sans doute des torches à en juger par la fumée âcre qui lui emplissait les narines à mesure qu'il avançait, toujours malgré lui, dans leur direction.
Lorsque Sigmund et son cerbère atteignirent le bout du corridor, il sentit l'étreinte se relâcher puis il fut projeté en avant et alla rouler contre un mur. La pierre était dure et sombre, d'un gris sale et légèrement bleuté. L'endroit était à peine plus grand que la pièce précédente et contenait tout un bric-à-brac de choses qui semblaient avoir été oubliées là depuis des siècles tant elles étaient couvertes de poussière. Dans le désordre, on pouvait voir, sous le pan relevé d'une bâche jaunie par les années, de vieilles caisses en bois vermoulues, deux bonbonnes habillées de jonc tressé contenant encore les restes d'un liquide, une énorme citrouille et de nombreux navets en train de pourrir sur le sol. Dans le coin opposé à la porte se trouvait un escalier de bois qui remontait entre deux murs de pierre.


- Alors, petit malin, commença le bookmaker en entrant quelques secondes plus tard, tu crois que tu peux débarquer avec ton sourire enjôleur pour arnaquer Errol Distler, hein ? Il s'avança ensuite vers Sigmund et le saisit au col. C'est alors qu'il remarqua son déguisement. Oh, oh ! Mein Herr, en voilà des manières de brigand. Si t'essaies de te dissimuler sous un accoutrement ridicule et du maquillage, c'est que t'es pas qui tu dis être. Errol s'interrompit brusquement alors qu'il terminait d'arracher le déguisement du bonimenteur. D'ailleurs... t'es qui au juste ? Un crétin ? Un petit voyou ? Un bourgeois en mal de sensations fortes ? Non... T'as l'air bien trop malin pour toutes ces conneries. Y a autre chose... Marcus ! Errol interpella son homme de main. Attache moi ce petit salopard et va chercher le « curateur »...

Qui que pût être ce « curateur », il semblait évident que le bookmaker était heureux d'y faire appel. Le sourire mi-amusé, mi-sadique qu'il affichait sous le nez de Sigmund ne mentait pas.

- On va s'amuser un peu... Enfin, quand je dis « on », il s'agit surtout de nous autres ; te concernant, je doute que tu apprécies à sa juste valeur ce qui va suivre. Mais tu peux encore choisir entre tout me raconter et obliger le « curateur » à te tirer les vers du nez. Même si j'avoue que je serais déçu si tu t'allongeais de suite. Errol approcha son visage tout près de celui du filou et chuchota : T'as joué, t'as perdu... Maintenant, faut passer à la caisse.

- Errol ? Une voix dure et rauque vint interrompre le monologue du bookmaker.
- Ah, Curateur. J'ai besoin de tes « talents »... Errol se redressa, les mains sur les hanches. ...pour tout savoir de ce cachottier trublion que tu vois là. Je suis sûr que vous allez bien vous entendre. Le bookmaker adressa un clin d’œil malicieux à Sigmund.

Le « curateur » était un homme à la couleur de peau singulière en Altdorf. Néanmoins son teint d'ébène semblait on ne peut plus naturel. Dans de telles conditions, il était évident qu'il était originaire de lointaines contrées bien loin au sud, pourtant il n'avait aucun accent et parlait le Reikspiel aussi bien que n'importe quel impérial moyen ; peut-être même mieux. La couleur noirâtre de sa peau était accentuée par la coloration blanche, donc totalement opposée, de ses cheveux crépus coupés courts. Pour le coup, il s'agissait là d'une extravagance ou d'une coquetterie totalement assumée avec la volonté de créer un trouble et de poser le personnage, car le reste de sa pilosité, une barbe sculptée, courte, aux contours parfaitement dessinés sur l'arête de la mâchoire et le tour de la bouche, était charbonneuse. Quant à la lueur rougeoyante qui occupait tout l'espace entre ses paupières, nul doute qu'elle était d'essence magique ce qui fit déglutir Sigmund malgré lui. Son habit était de la même facture que celui d'Errol Distler. Il portait un pantalon, comme lui, et des bottes montantes faites de cuir. Son long manteau ouvert laissait entrevoir son torse nu et descendait jusqu'aux mollets. Le vêtement était rehaussé de nombreuses broderies dorées aux manches, aux épaules et tout autour du col qui montait haut sur la nuque. Des pièces plus inquiétantes, faites de métal et représentant des visages défigurés, ornaient l'arrière et la partie basse de cette étrange houppelande brune doublée de soie vermeille. Sur la poitrine saillante du « curateur », un collier d'or soutenait une lourde pierre pulsant de la même lumière rubescente que ses yeux. Pour compléter cette angoissante panoplie, des bagues et bijoux de doigts enrichissaient sa main gauche et sa main droite tenait une de ses cannes dont aiment à se parer les nobles pour se donner de l'importance et étaler leur condition aux yeux de tous. A ceci près que le pommeau était agrémenté de la même pierre, plus grosse et plus scintillante encore, que celle qu'il portait en pendentif.


- Mais ne le tue pas, ajouta Errol Distler. Pas tout de suite.
- Comment tu voudras, Errol...



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Sigmund Engelhart
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Re: [Sigmund] - Le triomphe de Ranald

Message par Sigmund Engelhart »

La main qui enserra mon poignet ne me plut que moyennement. Tout ceci ne présageait rien de bon. Ni pour moi, ni pour ma bourse, très certainement. D’ailleurs la suite immédiate des événements donna raison à mon instinct, quand bien même ce fichu lunatique n’eût pas daigné m’avertir de la tournure de l’affaire quelques secondes plus tôt, ce qui m’aurait au moins permis de décamper. Et de ne pas déposer tant d’or sur la table avant le début des déconvenues. Oui, car il semblait certain que ce n’était qu’un début, mes douloureuses expériences passées me permettaient de ne pas en douter un instant.

La vidange de la salle de paris se fit à une vitesse ahurissante, démontrant bien le zèle et la loyauté des hommes de main présents envers leur maître Herr Distler, ou tout du moins envers la main qui les nourrissait, ainsi que la crainte qu’ils inspiraient aux ruffians les plus aguerris du coin. Un nouveau signe que la situation allait singulièrement se compliquer, s’il en était. Et tous mes sens en alerte ne pourraient rien y changer pour l’heure, au vu du bourbier infâme dans lequel je venais une fois de plus de me fourrer. Non pas que cela changeât particulièrement de l’habitude, mais je commençai à singulièrement m’attirer la malepoisse ces derniers temps. J’en vins même à me demander un instant si quelque mauvais bougre ne m’avait pas maudit pour une quelconque broutille de ma part qui aurait entraîné un grief à mon égard. Enfin, il n’était certainement pas le temps de refaire la loooooongue liste de mes détracteurs pour trouver le coupable le plus probable. J’aurais probablement tout loisir d’y penser afin de me changer les idées lors de la bastonnade qui allait suivre.

Les liens qui commençaient à entraver mes poignets et mes chevilles n’étaient pas pour me plaire, mais j’eus la présence d’esprit de tenter un discret coup d’éclat : alors que la brute me tirait sans ménagement pour me ligoter, je tentais discrètement de me saisir d’un de mes dés fétiches dans ma bourse et de le glisser entre l’un de mes poignets et la corde alors qu’il serrait. Vue la petite taille du dé en question et mon habitude à déplacer ainsi de petits objets, je tablai sur ma chance pour ne pas être perçu par un rustaud aussi balourd, néanmoins son épaisseur rajoutée pourrait une fois retiré me donner un peu de jeu au niveau des liens pour envisager une échappatoire le moment venu. Fait amusant ils ne m’avaient pour l’instant pas particulièrement fouillé, jugeant très certainement comme insignifiante la menace que je pouvais représenter en cet instant.

Ou tout du moins c’était ce que je supposais, ce que j’escomptais, jusqu’à entendre les paroles suivantes du patron des lieux et en saisir les probables répercussions, lourdement suggérées par un clin d’œil qui ne me plaisait guère. Voilà qui prenait une tournure singulièrement inhabituelle, et pourtant Ranald m’en soit témoin j’en avais connues quelques belles de déconvenues au cours de ces dernières années, mais il semblait bien que l’enflure en face de moi appartenait plutôt à la catégorie des innovateurs ! Je ne pus retenir une petite remarque alors que le « Curateur » entrait dans la pièce, en partie par nervosité, en partie par bravade pure :


« Et bien, vous n’en avez pas trouvé de compétent dans nos bonnes vieilles rues crasseuses, il a fallu que vous alliez le chercher Sigmar sait où ?!? Il a quand même l’air de sacrément détonner par ici, c’est pas problématique au quotidien quand on veut rester discret ? »

La bravade était lancée, mais un détail ne m’échappa pas et me fit immédiatement rire jaune alors que je m’en apercevais : il irradiait du bige d’ébène une lueur rougeâtre malsaine qui s’échappait de ses yeux, à laquelle répondait en écho celle d’un collier et du pommeau d’une canne. Tout ceci prenait un tournant d’autant plus alarmant que l’accoutrement de l’individu à y regarder de plus près n’était pas des plus rassurants, les riches ornements se voyant complétés de métalliques idoles criantes qui ne semblaient pas des plus sereines. De la magie. Voilà que j’étais tombé face à probablement l’un des seuls caïds du coin à s’être offert les services d’un foutu tritureur de réalité ! L’idée de passer un sale quart d’heure aux mains d’un manipulateur d’aether était loin de m’enchanter, il était donc grand temps d’échafauder une porte de sortie, et en dehors d’un plan d’action élaborer, ne me restait plus… qu’à improviser !

« Plus sérieusement herr Distler, je vois bien où vous voulez en venir. Effectivement, l’extorsion d’information par de tels moyens a de nombreux avantages, et non des moindres. Mais c’est… comment dire… assez insipide, vous ne trouvez pas ? Vous avez d'emblée ce que vous désirez, je n'ai plus rien à espérer de mon côté, tout est déjà écrit avant même d'avoir débuté. Ne croyez-vous pas que nous pourrions rendre tout cela plus… distrayant ? Car au fond, ce qui motive à agir des hommes tels que nous, n’est-ce pas l’ennui avant tout ? Le besoin de se sentir vivant, l’excitation du hasard… le jeu ? »

Ne me restait plus qu’à conclure cette tirade d’une phrase bien placée, en espérant que mon analyse éclair n’ait pas été erronnée et que je fis mouche, arborant dans le même temps un sourire en coin:

« Etes-vous joueur, herr Distler ? »
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Re: [Sigmund] - Le triomphe de Ranald

Message par [MJ] The Puppet Master »


- Oh, ne sois donc pas si sectaire, jeune trublion. Si le « curateur » est ici, c'est qu'il n'y a pas meilleur que lui... Et puis, on est de la même famille tous les deux. Oui, je sais, on dirait pas. Mais faut pas que tu te fis aux apparences... C'est trompeur les apparences, tu sais ?

Errol Distler arpentait la pièce de manière théâtrale prenant à témoin Sigmund par quelques regards appuyés puis se tournant vers son compagnon ou encore le gros bras qui restait devant l'ouverture.

- Toi, par exemple, qui aurait pu croire sous tes atours sympathiques et truculents que tu n'étais qu'un imposteur cherchant à me la faire à l'envers, hein ? Les apparences, jeune trublion, les apparences...
- Errol ? s'enquit à nouveau le « curateur ».

D'un mouvement rapide, la main levée d'Errol Distler l'intima à la patience.

Le bookmaker s'assit sur la troisième marche du petit escalier à gauche de Sigmund. La lumière n'était pas suffisante pour saisir tous les détails de son visage mais le bonimenteur n'eut aucun mal à percevoir une dureté soudaine apparaître sur le visage de Distler.


- Qu'est-ce que tu veux ? lâcha-t-il, la mâchoire crispée. Sois bref et précis...
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Re: [Sigmund] - Le triomphe de Ranald

Message par Sigmund Engelhart »

Manifestement j’avais face à moi un tortionnaire de génie, d’après le maître des lieux, un virtuose dans l’art de soutirer les informations, ce qui n’avait rien pour me rassurer quant au sort que l’on me préparait. D’autant plus lorsqu’herr Distler ne manqua pas de me faire remarquer la supercherie qu’il avait démasquée dans ma mise, insistant quelques instants sur les intentions qu’il me prêtait.

Mieux valait en cet instant faire profil bas, d’autant plus après mon monologue d’accroche sur le jeu, sorte de pas de côté esquissé pour ne pas me laisser entraîner dans le ballet macabre chorégraphié d’avance qui s’emblait m’attendre et se rapprocher à chaque instant inexorablement. J’observai attentivement chaque réaction, chaque mouvement, chaque mimique de mon interlocuteur, afin d’être fixé au plus vite sur l’efficacité ou non de mon esquive virevoltante dans cette joute verbale qui s’était bien mal engagée pour moi dans ses prémices.

Sa première réaction, nette, fût d’intimer le silence à son « curateur ». Ni plus ni moins. Pas de congé, pas de quartier libre, un simple interlude qui semblait se dessiner dans cette valse morbide en huis clos. L’accroche y était, en ceci j’étais sûr. Ou tout du moins devais-je en cet instant m’en convaincre, car le déroulé des prochains instants se devait de pousser encore en ce sens, et sans une absolue conviction je risquais de laisser filer la partition que je venais à grand peine de saisir du bout des doigts.

Sa seconde action fut plus étonnante dans un premier temps, mais tout aussi calculée, puisqu’il s’éloigna, et profita d’un coin d’ombre pour me priver de l’examen approfondi de son expression. Toute sa bonhommie exagérée de l’homme maîtrisant de bout en bout la situation sembla cependant s’envoler soudain. Peut-être craignait-il une tentative d’entourloupe bien sentie, peut-être perdait-il patience, peut-être… avais-je réveillé le démon du jeu qui sommeillait en son être. Toujours était-il que le ton de sa réponse ne me disait rien qui vaille, aussi m’efforçai-je d’entrer directement dans le vif du sujet. Il n’était plus temps de mettre les formes, d’élever des monceaux de fioritures pour dissimuler le message en leur sein, ou de peindre le gobelin en brun pour le lâcher dans les rues. Ignorant les autres personnes présentes dans cette pièce, je focalisai toute mon attention dans ce dialogue exclusif qui semblait s’installer, fixant mon regard en direction du sien, j’affichai désormais une mine sérieuse, et employai alors un style aussi concis que possible dans ma réponse, ne prenant dans un second temps même plus la peine de formuler des phrases complètes. Adieu pour l’instant au baratineur, aux emphases et autres formules bien senties, il n’était plus temps que d’allumer la flamme du jeu en son être, de souffler sur d’infimes braises pour en faire un feu de joie et entamer une folle farandole autour.


« Vous voulez des informations. Je veux ma liberté et mon argent. Nous avons nos mises, reste le jeu. Dés ? Panquist, Raffle, Griesche ? Cartes ? Séquence Impériale, Schwarze Peter, Skat ? Un autre jeu de votre choix ? »
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Re: [Sigmund] - Le triomphe de Ranald

Message par [MJ] The Puppet Master »

Test sous CHA (11) + compétence baratin (1) - situation inconfortable et crédulité toute relative de Distler (5) : 7 >> 4 (réussite)
- Tss, tss, tss, tss, tss. Errol Distler secouait la tête de gauche à droite avec une mine mi-amusée, mi-dépitée. Nein, mein Herr. Nein. Les informations, je les aurai... quoi qu'il arrive, jeune trublion. Le « curateur » est là pour y veiller... Il se leva en soupirant exagérément. Du coup, je ne vois pas bien ce que j'y gagne. Toi, tu serais libre, certes sans argent - on garde ta bourse en dédommagement pour le dérangement que tu nous causes, jeune trublion - mais vivant - et ce devrait être ta seule préoccupation à cette heure - mais moi ? Moi, hein ? Qu'est-ce que j'aurai si je gagne ? Nein, nein... Il s'était approché jusqu'à placer son visage à quelques centimètres de celui de Sigmund et secouait encore la tête en tapotant sèchement la joue du bonimenteur. T'es un peu court des pattes arrière sur ce coup-là, j'en ai bien peur. Il va te falloir trouver autre chose pour m'amadouer. Et puis, le bookmaker se redressa brusquement, les mains sur les hanches et le sourire aux lèvres, ne pense pas que je sois d'humeur à te laisser le choix. Si tu ne te montres pas utile rapidement, j'ai bien peur que j'en arrive à me lasser de t'écouter baratiner.
- Errol ?
- Ja, « Kurator », ja. J'ai bientôt fini... L'index levé, tapotant sa tempe, Errol Distler semblait pourtant hésiter. Raaah... Le bookmaker pesta soudain et revint rapidement s'asseoir sur la troisième marche de l'escalier. Je dois avouer que j'aimerais beaucoup te voir souffrir et ravaler ta langue entre les mains du « curateur », jeune trublion... mais t'as réussi à piquer ma curiosité. Ja, ja. Pourquoi t'es si sûr de toi, hein ? Comment se fait-il que tu essaies de négocier alors que tu n'as aucun atout dans ta manche ? Nein. Tu caches quelque chose, Hurensohn*, tu caches quelque chose... Le problème, tu vois, c'est que je suis tiraillé entre laisser les talents de mon frère te délier la langue et l'idée que tu pourrais m'être utile en un seul morceau... Pourtant, il me faut choisir... Oui. Je dois choisir... mais je n'y arrive pas ! Alors, puisque tu es joueur, on va laisser le hasard choisir pour moi. Errol Distler, descendit doucement les trois marches en faisant rouler avec dextérité une couronne entre ses phalanges de l'index à l'auriculaire puis de l'auriculaire à l'index. Von Angesicht zu Angesicht ?**

Le sort de Sigmund allait-il vraiment se jouer ainsi ?
* : fils de chienne, en Reikspiel dans le texte. ** : Pile ou face ? en Reikspiel dans le texte.
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Re: [Sigmund] - Le triomphe de Ranald

Message par Sigmund Engelhart »

Je me tins coi alors que la réponse d’Errol Distler prenait forme. J’avais cherché à titiller son instinct joueur, à faire passer le désir au-delà de l’intellect et du calcul. Le hasard palpitant au-dessus de l’implacable et froide certitude du résultat joué d’avance. Pour autant, les premiers propos du propriétaire des lieux ne m’apparurent guère engageant, arguant du déséquilibre des mises, et finalement du peu d’intérêt qu’il me portait en cet instant, et du sentiment de lassitude qui pouvait commencer à le saisir. Ce qui fit naître en moi pendant un bref instant le doute d’avoir échoué, dans mon entreprise, avant de percevoir une étincelle d’espoir à laquelle m’accrocher, une porte entrouverte qu’il allait me falloir forcer.

Le doute. Tel était le poison que j’avais semblait-il instillé au plus profond de l’être du roc d’assurance qui me faisait face, avec l’aide de Ranald. Une goutte de doute, une infime portion à venir s’insinuer dans l’interstice invisible de la carapace de certitude et de toute-puissance, une insignifiante incertitude, négligeable, et négligée. En misant sur une passion dévorante pour le jeu, en misant quelque part ma vie au cours d’un jeu et espérant qu’herr Distler fût le genre d’homme à jouer une vie sans état d’âme, je ne m’étais finalement pas attendu à telle réaction. L’absence de réaction épidermique de la part de mon interlocuteur semblait encourageante, mais son indécision constituait une prometteuse faille qu’il me fallait dès lors exploiter, m’y engouffrer corps et âme pour y jouer mon salut.

Un soupçon de doute, il ne m’en fallait pas plus pour réorienter mes plans, mon discours, mon attitude. Il me fallait spontanément le cultiver, puis le faire s’expandre dans des proportions les plus gargantuesques possibles afin de le faire peser de tout son poids dans la balance, et déséquilibrer cette dernière dans le sens qui me serait le plus favorable. Il me faudrait bien toute ma verve pour me sortir de cette situation, et c’est donc tout naturellement que j’abandonnai mon reiskpiel entraîné pour un dialecte bien plus chantant à mes oreilles et naturel à mes lèvres, afin de faire enfler le doute en une confusion véritable. Représentation, acte deuxième.


« Comme vous y allez, mijn Heer. »

Mon accent chantant fleurait bon le Suiddock et ses canaux, me rappelant nombre d’expériences passées et bourbiers en tout genre dont j’avais su m’extirper au fil des ans.

« Mes manches sont sans doute plus longues que vous ne le considérez de prime abord, et j’ose espérez ne pas passer pour un gek* à vos yeux. Si je vous propose telles mises, c’est qu’elles me sont apparues suffisamment équitables pour y inclure ce remboursement de mon avance sans me sentir insultant à votre égard. Et que laisser le jeu décider m’a semblé pour moi source de moins de désagréments je ne vous le cache pas, pour vous l’opportunité de réponses plus rapides et donc un gain de temps en cas de succès. Ne serait-il pas cependant réducteur envers vos talents de joueur de se contenter d’un tel jeu pour décider de la suite ? A moins que dat je bang bent**, bien entendu... Mais soit, s’il faut choisir, dînons avec Ranald, je prendrai aangezicht***. »

Quitte à redevenir le Marienburger de mon passé sous la houlette du Gros Dieter, autant l’incarner jusqu’au bout des ongles, me convaincre moi-même de sa substance pour empêcher tout doute en face, et construire ma réponse en ce sens. Je ressentais néanmoins le besoin d’un petit coup de pouce du destin en cet instant, et m’apprêtais donc à croiser les doigts et brièvement prier Ranald lorsque la pièce prendrait assurément son envol, afin de m’attirer les faveurs de mon dieu tutélaire et espérer m’éviter ainsi la certitude d’un désagréable tête à tête avec le Kurator...

*fou
**vous n’ayez peur
***face
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Re: [Sigmund] - Le triomphe de Ranald

Message par [MJ] The Puppet Master »

D'un coup de pouce sec, Errol Distler fit s'élever la couronne d'or dans les airs. Le bookmaker ne la quitta pas des yeux tout du long alors qu'un sourire déterminé étirait ses lèvres. La pièce tournoyait si vite sur elle-même qu'on aurait pu croire voir une petite balle s'élever et redescendre lentement. Avec un claquement sec, Errol Distler attrapa la pièce de la main droite et la plaqua sur le dos de sa main gauche.

- Ce n'est pas un jeu, jeune trublion... C'est le destin ! L'implacable impartialité du destin qui ne se soucie pas plus que moi du sort qui sera le tien une fois que j'aurai levé ma main pour découvrir ce que Ranald a choisi pour nous, mein Herr. Aura-t-il été bon pour toi... ou laissera-t-il mon
« curateur » exercer ses talents ?
Errol Distler fit mine de lever la main mais se ravisa avec un sourire au coin des lèvres. Dernière chance, jeune trublion : tu peux encore me dire ce que tu viens faire et qui t'a envoyé... Une fois que j'aurai mis au jour la terrible vérité, il sera trop tard pour reculer.

Les petits yeux sombres du bookmaker fixaient Sigmund avec intensité et il souleva lentement la main laissant la couronne d'or exhiber son côté...
FACE !
Le visage d'Errol Distler s'assombrit l'espace d'un instant, puis il joua un peu avec la pièce avant de la ranger dans un revers de sa belle veste.

- Ranald t'as à la bonne, jeune trublion... mais ne crois surtout pas que nous en avons fini avec toi. Tu t'en sors bien aujourd'hui, ce qui ne veut pas dire que ce sera toujours le cas. Tu sais, la roue tourne et lorsque Ranald ne sera plus à tes côtés, car ça arrivera tôt ou tard, je serai dans le coin et je te tomberai dessus.

A mesure qu'il parlait, le bookmaker traversa la petite pièce et, avant de disparaître avec le « curateur », il lança une ultime menace sans se retourner :

- Je te retrouverai, jeune trublion. Je te retrouverai...

Puis il glissa quelques mots à voix basse à destination de son gros bras qui eut immédiatement un sourire carnassier en regardant le bonimenteur. Le colosse, une fois seul avec Sigmund, fit craquer ses doigts et s'avança dans sa direction. La suite se passe de commentaire...

Quelques minutes plus tard, Sigmund était jeté sans ménagement au dehors de la taverne et roulait dans le caniveau. Son visage était tuméfié et ses côtes douloureuses mais il était toujours vivant et en un seul morceau. Errol Distler avait été beau joueur et l'avait épargné, comme convenu, mais le bonimenteur avait perdu la bourse de Bernward Voigt et sans doute une belle occasion d'obtenir son aide...
Les Péjis sont là comme des marionnettes qui, dans l'atmosphère brûlante de leur Erpé,
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Sigmund Engelhart
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Re: [Sigmund] - Le triomphe de Ranald

Message par Sigmund Engelhart »

Contrit et contus. Voici deux mots qui désignaient bien mon état psychique et physique en cet instant. Contrit d’avoir probablement fait un peu trop confiance aux renseignements qu’avait daigné me donner herr Voigt concernant son « service », et le risque encouru. Manifestement, le tuyau qu’il avait partagé semblait éventé, voire confectionné spécialement pour lui, afin de tester son réseau. A moins qu’il ne se fût agi de la somme misée, bien trop apte à attirer l’attention, auquel cas l’idée de profit qui m’avait effleurée ne m’avait guère été salutaire. Mais surtout, le principal écueil de toute cette opération, c’était le passage sous silence des moyens dont disposait Distler, qui étaient, eux, colossaux ! Dont un foutu manipulateur des vents, pour couronner le tout ! Je n’avais jamais été gâté dès lors que j’avais côtoyé un mage, quelques mésaventures marquantes en Marienburg refaisant soudainement surface dans ma mémoire.

Contus, une bonne partie de mon corps l’était en cet instant, à remercier de milles cris les accolades « amicales » de l’exquis butor qui servait d’homme de main à Distler. Me frottant douloureusement les multiples bosses parsemant mon visage, afin d’en atténuer momentanément l’acuité de la douleur, je me relevais doucement puis pris rapidement la direction du Salvat, en prenant soin néanmoins de faire quelques détours afin de semer et m’assurer de ne pas être suivi par d’éventuels sbires de Distler. Il n’aurait plus manqué que cela !

Il était clair qu’il me fallait de toute hâte revoir mes plans. Je cogitais à vive allure sur le trajet, mille pensées s’entrechoquant dans ma caboche, jusqu’à ce que je m’arrêtasse sur les contours de mon plan de bataille définitif. Il allait me falloir accélérer l’allure.

Je saluai Jean en entrant, sollicitant le Bretonnien pour qu’il me présentât sans tarder deux ou trois gaillards capables « d’assurer ma protection » et de bomber le torse, voire plus, si nécessaire, sans poser trop de questions. Dans l’intermède, je fonçais dans ma chambre me changer, en profitant pour raser de très prêt la barbe que je portais actuellement, et camoufler au mieux l’état de mon visage sous une épaisse couche de maquillage. Je passais également des vêtements neutres, avant de redescendre dans la salle, et rejoindre la table que me désigna le tenancier.

Trois hommes à l’allure patibulaire étaient attablés, sirotant la pire pisse d’âne du coin. Du premier coup d’œil je ne pouvais que convenir de l’œil avisé de Salvat, ils conviendraient parfaitement. L’air renfrogné du premier tranchait nettement avec l’œil vide du second. Le dernier lui, paraissait un peu plus futé que les autres, jetant de temps à autres un œil dans la salle.

Adoptant une posture détendue, et un argot de circonstances, je me présentai donc au trio comme « Sig », puisqu’il me serait difficile d’utiliser une autre identité au Salvat pour être reconnu sans trop attirer l’attention. Pour cette fois-ci, ce serait même Sigrid. Et oui, le nom était féminin à dessein, ils auraient tout loisir d’en apprendre d’autres si cette collaboration se poursuivait par la suite, mais pour l’instant mieux valait que ce fût ce nom-ci.
Je leur expliquai ensuite les grandes lignes du turbin pour lesquelles je souhaitais m’attacher leurs services, baissant la voix lors des détails les plus précis, pour éviter toute oreille attentive d’en capter trop:


« Vous voyez, les gars, y’a un bige qui m’doit. Et qui m’doit beaucoup. A moi et à d’autres. Sauf qu’il a pas été réglo, le lascar, et m’a envoyé au charbon sur une piste éventée. Alors j’crois qu’il est grand temps d’lui rendre une visite de courtoisie, et récupérer une partie de mon dû. Et l’effrayer un peu au passage, qu’il se tienne à carreau à l’avenir ! L’gars est pas épais, ça devrait pas être dur de l’tenir en respect, pris par surprise. Mais faudra l’empêcher d’brailler, pour sûr, avec un beau bâillon des familles. Qu’il dérange pas les bonnes gens alentour qui dormiront. Faudra pas trop l’esquinter non plus, qu’il puisse finir de rembourser son dû, par contre. Un bon sac en jute sur la gueule ensuite pour qu’il fasse pas trop son curieux. Deux qui le maintiennent au sol, on fouille à deux pendant c’temps, et en extra on partage toutes les couronnes qu’on trouve en quatre. Honnête non ? »

M’assurant de leur assentiment, je leur glissai l’avance usuelle sur la table, avant de leur donner rendez-vous en début de soirée dans la ruelle attenante. Pour ma part, je m’arrangeais rapidement pour obtenir une tenue féminine, constituée d’une robe de piètre qualité assortie d’un long châle permettant de dissimuler mon visage aussi bien qu’un capuchon habituel. Je pris le temps nécessaire à réaliser un maquillage de qualité afin d’adoucir mes traits et me grimer de façon satisfaisante en membre de la gent féminine, puis je revêtis les atours féminins afin de compléter le tableau, me dotant néanmoins de ma besace habituelle afin de conserver un sac.

Ceci fait, il était grand temps de rejoindre mes nouveaux compagnons, et de rendre une petite visite de courtoisie à Bernward Voigt…

HRP= Encore une fois, désolé pour ce rythme erratique. J'espère que la teneur du post et ses rebondissements permettront de compenser en partie!
Sigmund Engelhart, Voie du Bonimenteur
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[MJ] The Puppet Master
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Re: [Sigmund] - Le triomphe de Ranald

Message par [MJ] The Puppet Master »

Test sous CHAR (11) + charisme (1) + baratin (1) = 13 >> 9 (réussite)
La bourse de Sigmund était totalement vide. Distler n'avait rien laissé et le bonimenteur n'avait rien à offrir comme avance à ceux qui allaient venir l'aider à régler ses comptes avec Bernward Voigt, mais la promesse d'un peu d'action et de profit ainsi que sa verve suffirent, pour l'instant, à convaincre ces messieurs.

- Je marche, « Sig »... Mais si y a rien chez le gonze, c'est sur ta p'tite gueule que je pass'rai mes nerfs.

L'avertissement n'était guère plaisant mais Sigmund savait à quoi s'en tenir. Il devrait s'en remettre, une fois encore, à Ranald... et quand on connaissait le caractère joueur et versatile de ce dernier, il avait du souci à se faire. A lancer des promesses en l'air, il avait pris le risque de se retrouver à nouveau dans une situation inconfortable.


Quelques instants plus tard, Sigmund était de retour devant la porte de la demeure du faussaire. La journée s'étirait doucement vers un début de soirée humide ; le brouillard remontait déjà depuis le Reik. Il toqua sèchement. On entendit un juron à l'étage que Sigmund savait être celui où Voigt avait installé son atelier, puis des pas grincèrent dans l'escalier jusqu'au rez-de-chaussée. Les acolytes du bonimenteur étaient positionnés de part et d'autre de l'ouverture, plaqués contre le mur, attendant que le battant ne s'ouvre pour bondir et se saisir du maître des lieux, un œil sur Sigmund guettant ses réactions au cas où, l'autre sur le loquet. A peine ce-dernier bougea-t-il que les trois gaillards foncèrent manquant d'éclater la porte au passage. Il y eut bien une tentative de protestation mais elle fut rapidement ravalée et un cri de douleur et d'effroi fut étouffé à peine commencé.

Sigmund entra prestement et, jetant un rapide regard au dehors pour s'assurer que personne n'avait rien vu, il referma la porte brinquebalante.
Se retournant, il vit Bernward Voigt maintenu au sol par deux des trois hommes, le troisième passa un sac sur la tête du faussaire faisant disparaître l'incrédulité de son expression derrière le jute.

D'un coup de menton, sans un mot, Sigmund indiqua à ses sbires d'un soir d'emmener Voigt par l'escalier...
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Re: [Sigmund] - Le triomphe de Ranald

Message par Sigmund Engelhart »

La première partie de ce plan échafaudé en toute hâte semblait donc s’être déroulée sans accroc, baillon, capuchon et discrétion inclus. Plan il est vrai improvisé dans un subtil mélange de vengeance mesquine en passant ses nerfs sur un coupable tout désigné, mêlée à l’amer goût bilieux des aigreurs d’estomac qui se multiplient alors qu’un sentiment d’urgence s’imposait de plus en plus implacablement le long de mon échine, me rappelant que tout égarement trop prolongé pourrait me faire manquer la fameuse « affaire en or » d’Herzlos. Et m’attirer par la même occasion une rétribution physique en cas d’échec, comme autant de baisers délivrés en toutes parties de mon corps par de rudes phalanges serrées plus désireuses de laisser leur marque les unes que les autres.

Mais cet écart, au vu de mes péripéties récentes, en était devenu nécessaire. Tout comme l’indispensable fait que Voigt ne soupçonne pas ma patte dans cette affaire, afin de garder la possibilité de faire appel à ses services de façon plus, hum, « conventionnelle » dans le futur, si l’occasion s’y prêtait. Mais si j’aurais presque pu plaindre le bougre du mauvais moment à passer, le fond de rage qui bouillonnait en moi en repensant au traquenard dans lequel il m’avait envoyé à l’aveugle suffisait à faire disparaître toute once de compassion. Je fis donc signe comme convenus aux deux premiers de bien maintenant le bige au sol, dans l’incapacité d’alerter comme de se carapater, avant de faire signe à Gisbert, le plus futé des trois, de me suivre à l’étage.

Ayant déjà fréquenté les lieux, je savais le vestibule d’entrée peu digne d’intérêt, mis à part le sol de terre battue qui avait pu étouffer en partie les bruits de la brève échauffourée initiale. Restaient les trois étages à fouiller, la pièce de vie en premier lieu, que nous atteignîmes rapidement en grimpant la première volée d’escaliers. J’expliquai alors rapidement à Gisbert le plan d’action, d’une voix étouffée pour éviter que notre hôte ne nous entende au rez-de-chaussée, en allant à l’essentiel :


« Trois étages. Tu fouilles celui-ci, je monte au grenier. On se rejoint au niveau intermédiaire pour fignoler la rapine. Puis on s’carapate, et on partage en lieu sûr, chez Salvat. »

Dès l’assentiment de mon « ouvrier d’un soir » perçu, je m’engouffrai dans la volée de marches suivantes, pour ne m’arrêter qu’une fois dans l’atelier. Me restait ensuite l’ardue tâche de parcourir les toiles et croquis avec célérité, afin d’en sélectionner deux ou trois qui conviendraient à un ignare devenu féru d’art comme Hugel, que je pourrais alors glisser dans les replis de la robe dont je m’étais affublé afin de les transporter plus discrètement. Et si dans l’opération je pouvais légèrement renflouer ma bourse selon le butin récolté avec mes acolytes, ce serait toujours ça de pris en plus, mais c’était pour l’heure secondaire…
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