[Théophraste Hell] La Torche, Le Bourbier

L’Empereur Karl Franz siège à Altdorf, capitale impériale depuis. Altdorf est un carrefour du savoir et son université est l’institution académique la plus respectée de tout l’Empire. Là, les seigneurs et les princes de nombreux pays viennent s’asseoir aux pieds des plus grands penseurs du Vieux Monde. Altdorf est aussi le centre du savoir magique et ses huit collèges de magie sont fort justement réputés bien au-delà du Vieux Monde. Altdorf est une ville affairée, avec un nombre important d’étrangers, de commerçants et d’aventuriers. La cour impériale elle-même engendre une activité économique florissante, qui attire toutes sortes de gens.

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] Le Naufrageur
Maitre de jeu [MJ]
Messages : 119
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Rovk Alister

[Théophraste Hell] La Torche, Le Bourbier

Message par [MJ] Le Naufrageur »

Aveugles, ils vous mentent et se sont joués de vous depuis le début.
Si devenir le traître ultime permet d’échapper à sa langue d’argent, c’est avec plaisir que je le suis. "

-Egrimm van Horstmann, le jour de sa fuite.


Une fumée grisâtre s’élève vers le ciel, devenant un avec celui-ci. Une véritable purée de brouillard, qui remplace les nuages les plus bas. Cet écran ne vient pas d’un volcan, non, mais d’une jungle. Une jungle de pierres, de briques et de bois. Grouillante comme la plus massive des fourmilières, elle a un nom célèbre parmi les hommes, et bien plus qu’eux.

Image

Altdorf, la Couronne de l’Empire.

Tout au sud de la capitale, proche des remparts, se trouve une très grande place vide, complètement. Pas un homme, pas un chat, pas un oiseau. Non, rien si ce n'est la poussière et le sable sur les rares pavés mal entretenus. Ce vide sépare l’immense enceinte militaire du reste urbain, sans pour autant expliquer pourquoi.

Caché derrière ce vide, ou plutôt dedans, se trouve quelque chose qui défie l’imaginaire commun. Des grandes pyramides blanches aux sommets dorés, presque aussi hautes que la protection des murs. De nombreux piliers, ainsi que la paroi verticale des défenses locales, sont couverts de hiéroglyphes qui luisent d’un ton bleuté telle la mer Estalienne en été. Certaines de ses fines tours pointues délimitent cette fameuse plazza, cachée aux yeux de tous.
Image

Dans une de ses pyramides, où les étages et les couloirs se mélangent comme un labyrinthe souterrain, se trouve un jeune homme. Aussi blond que ses habits sont blancs, aussi fin que son esprit. Théophraste, avec comme seule compagnie ses propres affaires, et une récente lettre, datant d'hier.

Assit, il repense à cette étrange première journée d’Automne. Convoqué par le patriarche en personne, il attend dans l’antichambre. Ce n’est pas la première fois qu’il est appelé ici, espérons que ce ne soit pas la dernière.

Verspasian Kant convoque parfois des apprentis, ce n’est donc pas si exceptionnel. Les rumeurs disent qu’il essaye de s’impliquer bien plus dans l’apprentissage des jeunes de l’Ordre Lumineux. Uniquement ceux sans maître, cela va de soi. En parlant du loup…

La porte s’ouvre, et un homme surgit. Un peu plus grand que le jeune hiérophante, sa posture n’en est pas moins bien plus imposante. Sa pilosité, parfaitement taillée et entretenue est aussi claire que sa robe, couleur neige. Son long bâton doré suit le même paterne que son tabard, alternant le blanc nuage et le doré.

Il n’est pas aussi vieux qu’il en a l’air, son visage n’ayant que bien peu de rides malgré la décoloration du reste.
Image
Un des plus puissants sorcier au monde se tient debout, face à face avec un simple apprenti. Toi. Un homme, où les mots qu’on lui prononce se doivent d’être aussi surveillés que polis.

"Ah, Herr Théophraste, je suis heureux de voir que vous avez reçu ma lettre. Entrez donc. "

Sa voix est incroyablement contrôlée. Chaque syllabe qu’il articule est parfaitement maîtrisée, comme s'il l’avait inventée lui-même. L’intonation, elle, est calme. À première vue, il doit être de bonne humeur.

Avançant alors, ils se trouvent dans un bureau. Ou plutôt une étude large, richement ornée, et très bien entretenue. Pas de fenêtre, étant donné qu’ils sont sous la terre. Une odeur de parchemin imbibe la pièce, qui est dominée par un gigantesque bureau. Il est couvert de hautes piles de papiers empilés, avec une rangée d’une vingtaine de pots d’encres et de cires différents, ainsi qu’une sélection de plumes exotiques. Deux chaises finement taillées sont de l’autre côté du bureau. Le mur dextre est aligné avec des étagères pour moult ouvrages. L’autre paroi semble dédiée aux armoires, tiroirs et autres formes de compartiments. Chacun est rempli jusqu’à la limite du possible.

Seul le bureau est presque entièrement libéré, l’exception étant un kit d’écriture en ivoire.

"Asseyez vous, je vous prie."

Il se place de l’autre côté du bureau, sur une chaise étant bien plus proche d’un trône que d’un tabouret.

"Comme spécifié dans ma lettre, je tiens à prendre du temps pour vous parler des récents évènements. Mes regrets sont nombreux. Se faire retirer son propre maître ainsi, me désole. Vous êtes le premier depuis des lustres à perdre ainsi son précepteur.

Votre ancien maître est désormais occupé, ailleurs."


Il impose fortement le dernier mot, l'accentuant bien plus que nécessaire, ou peut-être pas assez…

"Ses méthodes d'enseignement font partie d’un passé contre lequel je m'efforce de lutter chaque jour. La preuve étant ces dernières semaines, n’est-ce pas ? Le maître magister Hell, ne représente pas notre Ordre. Il a sali l’image du collège par ses choix. Je veux que vous en soyez conscient.

Bien sûr, un jeune… homme, comme vous, se doit d’avoir un enseignant direct. La situation étant exceptionnelle, la solution mérite de l’être tout autant.

Avant de continuer plus loin, je me dois de vous poser plusieurs questions, apprenti.

Comment allez-vous depuis l’incident ? J’ai cru comprendre que… ce fut rude. Votre présence me conforte dans votre santé physique, j’espère que votre mental n'ait point été ébréché. Vous sentez vous… d’attaque ?

Enfin, il me faut la confirmation que vous désirez suivre un nouveau maître. "


Peu d’apprentis ici finissent avec un maître. Entre ceux qui finissent mal et les incompétents, c’est ce collège qui possède le plus d’apprentis éternels. Ce sont eux qui assistent les hiérophantes attitrés dans toutes les tâches, qu'elles soient magiques ou non. Il était déjà chanceux d’avoir un maître avant. Alors qu’on lui offre l'opportunité d’en avoir un autre…

" Bien sûr, si vous avez des questions, je suppose que j’ai plus d’une minute, ja. Je préfère attendre un peu avant de vous parler de votre prochain maître, cependant. Une vieille tradition, je suis sûr que vous comprenez. "

Il est coutume dans le collège de ne pas parler d'un futur maître avec les apprentis qui n'en ont pas. Cela évite les "accidents" entre élèves, qui, bizarrement, surgissent très souvent après que l'un d'eux déclare avoir bientôt un maitre...
Pour les fous qui désirent me rendre visite aux récifs.

Avatar du membre
Théophraste Hell
PJ
Messages : 19
Profil : FOR 8/ END 8/ HAB 8/ CHAR 9/ INT 9/ INI 8/ ATT 8/ PAR 8/ TIR 8/MAG 10/ NA 1/ PV 65/65(bonus inclus)
Autres comptes : Aristelle de Lancustre, Thalysandre
Contact :

Re: [Théophraste Hell] La Torche, Le Bourbier

Message par Théophraste Hell »

Un clignement d’yeux. Un soupir nerveux. Un mouvement parasite de sa main. Théophraste se sentait gagné par un sentiment désagréable. Après s’être enfoncé dans ce labyrinthe limpide du collège lumineux, une porte lui faisait face, et il attendait. Ce sentiment montait encore en lui, infectant ses entailles et ses veines, escaladant son thorax, effleurant ses épaules, se coulant dans ses bras et sa nuque, pour doucement lui monter à la tête.

Il se posa d’un coup une vague de questions parfaitement inutiles. Était-il présentable ? Il allait rencontrer quelqu’un d’important, quelqu’un qui jugerai le moindre de ses faits et gestes. Comment savoir s’il était présentable ? Y avait-il une charte claire et définie qu’il puisse connaitre ou deviner ? L’étiquette qu’on lui avait rapidement enseignée à Altdorf était-elle complète, ou n’était elle que l’expression de points évidents autours desquels gravitent une infinité de phénomènes propres à faire la différence entre la politesse et la maladresse ? Au fond, existait-il même une définition de l’étiquette qu’il soit réellement possible d’exprimer ? Le concept reposait sur une infinité de détails du langage corporel, mais le langage corporel est relatif au corps, et les corps sont tous différents et infiniment complexes. En somme, n’était-il pas impossible d’apprendre l’étiquette, si pour l’apprendre on n’a comme outil que le langage alors que l’étiquette regroupe des concepts souvent difficiles voire impossibles à nommer ?

Un clignement d’yeux. Une expiration. Théophraste redescendit sur terre, se concentra sur les choses, son corps, ce qu’il ressentait. Pas question de langage ici, juste d’apparaitre. Sa robe était-elle bien propre ? À priori elle ne pouvait pas l’être plus. Mais était-elle sans plis ? Hélas, aucun sort ne permettait de repasser magiquement les vêtements. Et ses cheveux ? Théophraste se mordit la lèvre en réalisant qu’il n’avait jamais pris soin de se coiffer. S’il donnait l’impression de quelqu’un de peu sérieux, pire, de dissipé et chaotique, il pourrait perdre des points aux yeux du grand hiérophante…

Sa main gagna sa tignasse blonde, et avec ses doigts gantés, il essaya sans succès d’y démêler les nœuds. Il renonça.

Encore un clignement d’yeux. Un soupir calme cette fois. Il devait se reprendre. Rien ne lui ferait plus de mal qu’une anxiété parasitante. Rien d’autre ne le faisait souffrir en fait à l’instant, seule cette appréhension envenimait son existence, seul ce sentiment qui montait jusqu’à sa tête.

« Laisse ! Qu’importent les enjeux, qu’importe la peur, contente toi de rester concentré sans ressentir ces douleurs. Le pire qui puisse arriver, c’est ton esprit qui te l’inflige. Fais de ton mieux, et si les choses tournent mal, et bien accepte le. Rien ne t’oblige à endurer ce qui n’est pas de ton ressort. »

Théophraste avait les yeux fermés lorsque la porte s’ouvrit. Ses paupières s’ouvrirent sur la silhouette du Patriarche. Aussitôt, Théophraste se leva. Réveillé, et apaisé, il était maintenant aussi calme et placide qu’on peut l’être. La mine impassible, le visage lisse sans expression, les yeux grands ouverts et innocents. Quand on l’invita à entrer, il se fendit d’une révérence en disant d’un ton calme.

"Merci, votre excellence."


* * *
Assis devant le bureau du Patriarche, Théophraste affectait un calme olympien. Il craignait pourtant de parler de son ancien maitre, mais il chassa les sentiments que cela lui infligeait avant de prêter grande attention aux paroles de Kant. Le jeune apprenti ne put toutefois empêcher une pensée de le hanter quand le patriarche condamna verbalement l’enseignement du magister Hell. Un frisson réprimé faillit secouer Théophraste, piqué par ce qui devait être un sentiment d’ironie.

Si un mage aussi respectable et expérimenté que son excellence Verpasian Kant le disait, alors certainement il fallait croire que la méthode d’enseignement d’Apollonius Hell était néfaste et dépassée. Pourtant, si Théophraste n’avait été suivi et poussé si brutalement à développer ses pouvoirs, s’il n’avait pas suivi docilement les enseignements intransigeants de son père adoptif, serait-il même dans ce bureau à l’heure actuelle ? S’il n’avait pas appris à lancer de pareils sortilèges, aurait-il été estimé digne que le collège se donne la peine de lui attribuer un autre maitre ?

Hell lui avait rapidement fait comprendre une chose sur le Collège Lumineux. Loin de la philosophie, du devoir ou de l’idéologie, la seule question qui se posait était la suivante : ici, il y a ceux qui lancent des sorts, et ceux qui ne sont que de vulgaires outils pour faciliter la tâche des premiers, alors dans quelle catégorie voulait-il entrer ? Le maitre de Théophraste avait choisi pour lui, et avait mis l’accent sur le fait de maitriser par soi même des sorts puissants, dans l’espoir qu’on ne réduirait jamais un sorcier déjà capable d’user de tels pouvoirs au rang d’apprenti perpétuel. Tout était, au fond, une compétition avec les autres apprentis. Peut-être se trompait-il. Surement, Kant détenait une vérité plus fiable. Si le patriarche lui même condamnait les méthodes du magister Hell, alors Théophraste ferait bien d’immédiatement effacer de sa pensée les conseils de son père adoptif.

Il ne fit aucune remarque pendant que le patriarche parlait de son ancien maitre, écoutant respectueusement en silence. Hochant subtilement la tête.

Théophraste fut presque étonné quand Kant lui demanda, tout simplement, comment il allait. Mais sans rien montrer, il se contenta de répondre avec politesse d’un :

"Merci, excellence, je vais bien. Ce qui s’est produit avait de quoi inquiéter, mais le mal être n’a été que de très courte durée, un instant tout au plus. Je vais désormais au moins aussi bien qu’avant, sinon mieux. Je me sens prêt à reprendre mon apprentissage."

Il pesait chaque mot avec prudence. N’osant pas trop s’épancher, mais essayant tout de même d’en dire suffisamment. Il ne fallait surtout pas éveiller l’inquiétude des magisters, ou qu’ils s’imaginent que cet incident avait eu des conséquences permanentes. C’était simplement un malaise. La cause mécanique échappait encore à Théophraste, et en vérité la portée de l’événement aussi lui échappait. Mais pour autant qu’il le sache, il n’avait eu rien de plus qu’une faiblesse soudaine, un choc sombre, un voile noir, et une chute. Une perte de connaissance tout à fait banale, si l’on omet le fait qu’il venait d’invoquer une colonne de lumière radiante capable de désintégrer ce avec quoi elle entrait en contact, et que cette colonne s’était mise à se mouvoir toute seule vers son petit corps inconscient, d’après ce qu’on lui avait raconté du moins.

S’il avait une question qu’il aurait voulu poser au patriarche, c’eut été pour demander une explication physique au phénomène qui lui avait fait perdre connaissance. Il ne comprenait pas réellement le lien de causalité, mais au fond, cette question devrait surtout être étudiée avec son maitre, ainsi que les moyens d’éviter qu’un tel incident se reproduise.

Une autre question brouillait son esprit, mais Théophraste n’osait pas la formuler. Qu’adviendrait-il officiellement de son père ? Il paraissait clair que le patriarche n’avait aucune envie de parler de cet ailleurs où était occupé le magister Hell. Mais pour Théophraste, un autre aspect entrait en jeux ; le magister Hell, avant de l’emmener à Altdorf, l’avait officiellement adopté. La loi du Collège passait surement par dessus la loi civile, mais alors ? Faudrait-il que Théophraste ne mette jamais le pied dans la demeure de son père ? ne le voie jamais ? n'hérite jamais ?

« Laisse ! Ces questions ne sont pas pertinentes en ces lieux et instants. Chasse-les de ta pensée. Les inquiétudes qu'elles cristallisent ne font que souiller ton esprit et embrumer la conversation. Laisse les pour plus tard, quand le moment sera idoine, mais pour l'heure oublie les. »

L’avenir dirait. Pour l’heure, ces questions étaient vaines. Il fallait simplement se préparer pour ce qui allait suivre. Théophraste coula son regard opalescent sur toute la pièce, contemplant les accessoires de calligraphie et les encres, les plumes, les cires… Contempler l’espace calma son esprit, et il décida de faire fi de certaines craintes en abordant le sujet frontalement.

"En ce cas, excellence, si j’ai bien une question c’est celle-ci : à quoi dois-je m’attendre comme changement dans ma manière d’apprendre ? J’ai bien compris que le maitre magister Hell ne représente pas notre ordre, alors vais-je devoir m’adapter à un changement brutal ? Je m’estime prêt à tout, et à m’adapter à ce changement, mais si cela ne vous importune pas j’apprécierais d’en savoir autant que possible avant de commencer."
Théophraste Hell, Sorcier des collèges
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 10 | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_theophraste_hell
Quand tu réalises que tout est monades !
Image




Philosophie élémentaire
C’est la physique des divisions
La matière première
Substances douées d’appétitions !

Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !

La base de toute matière
Unité de la perception !
Mathématique de l’univers
Insécable atome de raison !
Absolue et unitaire
Ne connait pas la destruction
Entéléchie sans frontière
Microcosme de perfection !

Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !
Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !
L’effet et la cause !

Image

Avatar du membre
[MJ] Le Naufrageur
Maitre de jeu [MJ]
Messages : 119
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Rovk Alister

Re: [Théophraste Hell] La Torche, Le Bourbier

Message par [MJ] Le Naufrageur »

La posture aussi droite que le dos de sa chaise, le patriarche écoute calmement son interlocuteur. Sans que son regard ne quitte celui de Théophraste, ses yeux descendent légèrement. Après un court instant, il reprend la parole.

Cette question mérite d’atteindre les oreilles de ton nouveau maître, plutôt que les miennes. Un changement ? Sans aucun doute. Brutal ? Je ne sais pas. Cependant, je devine d’expérience que ce sera plus… pratique.

Pour la première fois depuis le début de cette rencontre, le visage de Kant montre une bribe d’émotion. Un sourire, petit, mais néanmoins visible, s’est logé sur ses lèvres. Il agrippe une poignée de son bureau, révélant un tiroir long et large. Il sort un petit carnet dont la couverture de cuir brun lui avec la lumière environnante.

Une ficelle utilisée comme marque lui permet de trouver immédiatement une page.

Il va être l’heure, normal-.

Interrompu, de multiples percussions viennent attaquer le bois de la porte. Le maître des lieux frappe dans ses mains.

Va ouvrir la porte, apprenti.

Obéissant à l’ordre, le jeune sorcier se lève, approche de l’entrée et l’ouvre. Devant lui, se dresse une personnalité bien unique. Aussi grande que lui, une femme se dresse devant lui. La peau aussi brune que le plancher. La robe, bien que plus luxueuse, est aussi blanche que la sienne. Un sceptre doré, aussi long qu’une jambe, est tenu fermement dans la main de la dame. Cet objet, symbole de pouvoir, est un serpent à collerette.

Cette inconnue au visage maquillé, aux ongles taillés et aux nombreux bijoux, dévisage en retour l’obstacle devant elle. Son imposant couvre-chef, aux origines sans doute exotiques, domine son apparence. Une décoration, entre son cou et sa poitrine ressemble un peu aux ailes d’une coccinelle. Son corps est plutôt fin, mais des muscles plus d'impressionnants ressortent de ses bras et de ses jambes légèrement visibles.

Un important détail vient piquer l’attention du futur magister. L’avant-bras droit de la hiérophante brille. Ce n’est pas une lanterne, non, cette lumière est bien trop… constante pour ça. En se concentrant, il ressent la magie qui se dégage. Une forme apparaît, la marque de Hysh.

Image

Cet insigne considéré par certains comme sacré, est rare parmi les pratiquants du vent blanc. Une interprétation commune est que le vent marque la peau du pratiquant particulièrement en harmonie avec celui-ci. Personne ne sait à vrai dire, Théophraste ne fait pas exception.

Souis-je ssi belle que tu ne peux faire autre chose que me dévisaj-er ?

La douceur mielleuse de sa voix ne parvient pas à masquer son accent aussi horrible qu’étranger. Même la plupart des Tiléens parlent mieux le Reikspiel qu’elle. Sa voix explose presque au premier mot, et s’éteint au dernier comme une bougie allumée dehors.

La sorcière chasse poliment le blondinet de sa main avant de se diriger elle aussi vers le bureau. Sa démarche est rapide, droite au but même. Elle tire une chaise et la place perpendiculairement au bureau avant de s’asseoir, en croisant les jambes.

Je crois deviner que le garsson est Théophrasste. Drôle de nom, même pour oun impéryal. Tout de même, je me demande, esse bien saj-e qu’oune magisster comme moi le prenne ? Assieds-toi, garsson.

Mon nom est Ashamira Nubia Akarkhentkatss Pelkha Ta-Sche-Ra-He Dib, la sseconde. Ashamira resste accessible pour votre langue ssimplisste.


Deux petits ricanements s’échappent presque en unisson de deux aînés, avant d’éclater en un véritable fou-rire.

Magister Ashamira, je pense sincèrement que le Théophraste ici présent mérite un enseignement privé. De plus, vous n’avez toujours pas d’apprenti depuis… Oh mais ce n’est pas important.

Un duel de regards s’échange alors sans qu’aucun des deux lanceurs de sorts ne détourne sa vision de celle de l’autre. Théo imagine presque des éclairs apparaître entre eux.

Je vois, Patriarche, je vois très bien. Cependant, ssi vous désirez que je prenne sse poussin, j’ai trois conditions.

Voyaj-e, nous partirons en voyaj-e, et non, je ne négossie pas. Je crois fermement que les voyaj-es forment parfaitement sseux qui possèdent une connaissance théorique suffissante.


Accordé, tant que vous restez dans l’Empire.
J’y comptais, oui.

SSans ambission, oun homme ne va nulle part. Il aura le droit de gagner de l’or comme chacun de nous qui ssommes ssoumi à la dîme. Je ne veux pas oun boulet ou oun assisstant à la noix. Je veux oun apprenti digne de moi.

J’accepterais de faire cette exception, mais je veux des rapports extrêmement précis sur les dépenses.
D’accord.
Ta dernière condition ?

Je désire le droit de pouvoir écrire offissiellement une lissence temporaire pour lui permettre de pratiquer la maj-ie dans oun environnement contrôlé.

Hors de question ! Il n’est encore qu’un apprenti, pas un compagnon. Si les clergés apprennent que j’autorise n’importe qui à faire usage de la magie, nous perdrons tout ce que nous avons péniblement gagné au cours des dix dernières années. Je n’ai aucun levier.

Vous, non. Et ssi… oun puissant noble local à la desstination du voyaj-e le permettait ?

Pardon ?

Le patriarche se lève de sa chaise et pose ses deux poings fermés sur la table. Il se penche en avant, montrant un visage bien moins impassible qu’il y a quelques minutes. Nubia lève la main pour arrêter l’intimidation du supérieur avant de sortir une lettre. Un sceau de marque est appliqué pour la garder fermée, il ne reconnaît pas le symbole cependant. Arrachant le document de la patte, il l’ouvre et lit attentivement la lettre. Une longue minute de silence plombe totalement l’atmosphère. Un son de délivrance apparaît alors.

J’apprécie ton honnêteté, Ashamira. Tu aurais pu simplement omettre cette information ainsi que la troisième condition et j’aurais été impuissant.

Cependant, comprend bien une chose. Personne ne pourra le protéger s’il commet un acte interdit.


Les actes interdits, ces mots font bien trembler les magisters qu’importe leur rang. Depuis Magnus, les lois ne sont pas seulement strictes, mais vagues. Beaucoup de répurgateurs ont pu mettre des sorciers officiels au bûcher sans pour autant avoir assez de preuve.


J’en souis conssciente, c’est pourquoi je sserais intranssigeante avec loui.

Très bien, vous partez quand vous voulez. Mais pas un mot, je voudrais éviter un retour de bâton trop rapide.

Tu voulais savoir si le changement allait être brutal ? Mon garçon, tu es jeté aux lions. Maintenant, cassez-vous de mon bureau !


D’un geste grossier, il chasse la nouvelle paire et claque la porte derrière.

Ashamira se tourne alors vers son nouvel apprenti.

Ça ss’est mieux passé que la dernière fois. Dis-moi, petit poussin, est-ce que tu aimes les défis ?







Cela fait désormais deux jours qu'à bord d’une diligence, ils ont quitté Altdorf. Le temps de préparer leur affaire et un itinéraire correct, ils se sont envolés pendant la nuit. Le véhicule est confortable malgré le manque d’épaisseur des sièges. Les paysages sont variés, ou du moins plus qu’en étant dans Altdorf. Le cocher, un homme gros et laid ne parle pas. Il semble terrifié de la femme. Heureusement, pour combler le trajet, la fille du désert raconte des histoires, sur son pays d’origine, sa beauté, tout comme sa laideur. Des grandes pyramides ensevelies de Nehekhara aux montagnes qui séparent les terres habitables du grand désert. Beaucoup l’ignorent, mais ce monde est bien plus grand et vaste qu’il ne le montre.

Théo, je te raconte tant de choses, mais je veux ssavoir, où esse que tu viens, toi ? Ton hisstoire, en somme. La journée va être longue, ne te j-ène pas.

Son sourire est sincèrement curieux. Le coude appuyée sur la rambarde, le pouce qui supporte le menton, ses yeux viennent se plonger directement dans ceux de son apprenti. Comme si une puissante question résonnait. Qui ?



[/align]
Pour les fous qui désirent me rendre visite aux récifs.

Avatar du membre
Théophraste Hell
PJ
Messages : 19
Profil : FOR 8/ END 8/ HAB 8/ CHAR 9/ INT 9/ INI 8/ ATT 8/ PAR 8/ TIR 8/MAG 10/ NA 1/ PV 65/65(bonus inclus)
Autres comptes : Aristelle de Lancustre, Thalysandre
Contact :

Re: [Théophraste Hell] La Torche, Le Bourbier

Message par Théophraste Hell »

À l’apparition de la Magistère, et malgré sa volonté de donner bonne impression, la réaction première de Théophraste fut de rester pétrifié pendant quelques secondes, les paupières grandes ouvertes, analysant l’aspect de la sorcière de la tête aux pieds puis des pieds à la tête.

Pour un peu, il aurait exprimé sa surprise en sifflant un « cornegidouille », mais il parvint à garder maîtrise de tous les muscles de son visage afin qu’ils restent impassibles et camouflent autant que possible sa surprise, à l’exception de ses yeux, écarquillés, qui cherchaient à comprendre ce qu'ils voyaient. Ce n’était pas de trop d’ailleurs, puisqu’en observant bien il vit au delà de l’apparence exotique, des bijoux bizarres et du drôle de chapeau, en remarquant sur l’avant bras de la Magistère une marque lumineuse qui, sous son regard de magicien, prit la forme de la rune de Hysh.

En même temps, la magistère lui adressait la parole, mais nul besoin pour Théophraste de l’entendre, ce qu'il venait de voir était suffisant. Il s’écarta humblement tout en faisant une profonde révérence, se baissant peut-être même plus bas que pour le Patriarche.

Théophraste la regarda s’installer, à moitié perdu dans ses pensées. Il faillit même ne pas réagir quand elle lui intima l’ordre de s’asseoir. Le jeune apprenti mit quelques secondes à réaliser que la personne qu’on lui présentait allait être son maître. À côté de cette dame, le garçon se sentait tellement intimidé qu’il faisait l’effort de rester impassible, même lorsque les deux sorciers éclataient de rire devant lui.

L’apprenti n’intervînt pas de toute la conversation. Son regard jonglait entre le patriarche et la magistère.
Un voyage ? Mais il n'était pas prêt ! Et pour quoi faire ? Et puis ça risquait d’être dangereux, très dangereux… Et pourtant Kant acceptait sans discuter.
Gagner de l’argent ? Pourquoi ? Que pouvait elle bien avoir derrière la tête ? Et qu’est-ce qu’elle entendait par « un apprenti digne de moi »? Est-ce que ça voudrait dire que Théophraste allait lui aussi devoir porter un chapeau bizarre et des bijoux ? Voilà un sort des plus terrifiant.

« Contrôle ton esprit. Tu n’as pas voix au chapitre, aussi rien ne sert de te plaindre de décisions sur lesquelles tu n’auras de toute manière pas d’influence. Accepte et adapte toi, c’est ainsi que tu survivras. »


Et Théophraste n’émit ainsi pas un son durant toute la discussion. Par contre, quand vint la question de la licence, Théophraste se trouva, à sa propre surprise, offusqué qu’on ne lui explique rien. Les deux aînés s’échangèrent une lettre sans expliquer à l’apprenti le pourquoi du comment. Pourtant, s’il était question de lui rédiger une licence temporaire de magie, il semblait important qu’on lui en explique les raisons ainsi que les tenants et aboutissants. Les dernières phrases du Patriarche à propos d’un « retour de bâton » et d’être « jeté aux lions » n’étaient pas pour le rassurer.

Est-ce que sa vie était en jeu ? Cette licence allait-elle être une vraie licence officielle ? Il y avait quelque chose de louche, et si Théophraste n’était pas du genre à se méfier, le fait qu’on envoie un apprenti voyager hors des murs du collège avec une licence visiblement ordonnée par on ne savait qui, pour on ne savait quelle raison, était des plus inquiétant.

Bon, peut-être qu’il suffirait de faire profil bas, et de ne pas « commettre un acte interdit », mais pour facile à dire que c’était, ça ne l’était pas à appliquer. Théophraste repensa en tremblant au fiasco de la colonne de gloire… s’il reproduisait ce genre d’accident tout à fait involontaire en dehors des murs du collège, ça signerait son arrêt de mort. Et dans le large spectre des accidents envisageables lorsqu’un apprenti emploie la magie, c’était loin d’être le pire.

Quand ils sortirent du bureau, Ashamira traînait derrière elle un Théophraste tremblant aux yeux écarquillés. Dans son effort pour camoufler toute émotion, l’apprenti se tenait les deux bras tout en les serrant contre son torse, comme s’il avait froid. Il baissait les yeux, et se mordait les joues pour éviter que ses dents ne s’entrechoquent. Il se ressaisit enfin lorsque la Magistère lui posa une question. L’apprenti retrouva presque son flegme, reprit le contrôle de son corps, et réfléchit à sa réponse. Il balbutia tout de même un peu en répliquant :

"Les défis ? Eh bien… je suppose… enfin ça dépend, comme tout. Si on assimile un défi à une expérience qui comprend une certaine quantité de risque… je suppose que ça peut être traité à la manière d’une expérience aléatoire avec sa mise et son gain. Alors, si on attribue une valeur claire à la mise et au gain, et si on a une idée de la probabilité de chaque issue, alors on doit pouvoir déterminer sans trop de peine une espérance claire en calculant la moyenne des gains et pertes chiffrées de chacune des issues pondérées par la probabilité de chacune de ces issues, de sorte qu’on puisse établir mathématiquement si un défi vaut le risque ou non. Analysé sous cet angle, je suppose qu’il y a des défis que je peux apprécier pour peu que l’espérance soit positive."

C’est en farfouillant dans ses connaissances et en élaborant cette réponse bêtement scientifique et logique à une question qui aurait dû relever de la personnalité que Théophraste retrouva pleinement son sang froid et son calme placide. Son effroi puéril passé, il put se préparer mentalement, mais aussi physiquement, à partir en voyage.

* * *
Le voyage avait au moins ceci d’avantageux qu’il était confortable. Enfin, dans une certaine mesure. La diligence traversait des paysages que Théophraste ne pouvait s’empêcher de contempler avec fascination. Il en avait lui même un peu honte, mais le moindre panorama de verdure éclairée éveillait chez lui une excitation qu’il devait contenir avec grande force, et qui se mêlait d’une inquiétude qui allait grandissante au fur et à mesure qu’ils s’éloignaient d’Altdorf. Son esprit contemplatif s’émerveillait devant la simple et pure beauté de certains paysages, qui n’étaient beau que sous un angle précis pendant quelques secondes mais c’était suffisant ; tandis que son esprit pragmatique et timoré lui susurrait que chaque mètre loin du Collège augmentait exponentiellement ses chances de mourir.

Ashamira était d’une compagnie loquace, mais à la surprise et à la déception de Théophraste, la magie et son enseignement ne semblaient pas être ses sujets de conversation favoris. Elle lui parla de contrées étrangères terrifiantes et fascinantes situées au delà des frontières du continent, quand Théophraste ressentait déjà ce genre de sentiments ici même au Reikland. Elle semblait déjà avoir pris l’habitude de ne designer l’apprenti que par des « Théo » ou autres surnoms, ce que Théophraste décida d'encaisser sans y faire plus attention, même s’il sentait quelque part son amour propre se meurtrir chaque fois un peu plus. Enfin, après tout, « Ashamira » était aussi un diminutif qu’on employait pour contourner un nom étranger trop compliqué, alors ça n’était que justice qu’elle en fasse de même pour Théophraste.

Bien sûr, en deux jours, l’apprenti ne manqua pas d’interroger la magistère sur leur destination et ce qu’ils auraient à y faire. Même une sorcière de haut rang ne se déplaçait sans doute pas hors de la capitale juste pour le plaisir, il devait y avoir quelque mission ou projet derrière et il fallait bien sûr qu’il y soit préparé.

Après deux jours, vint un moment où Ashamira demanda, l’air curieuse, à Théophraste de lui raconter "son histoire".

Le jeune apprenti, toujours assez intimidé par la sorcière, haussa deux sourcils en même temps, surpris. Après avoir un peu hésité pour chercher la manière la plus courtoise de le formuler, un petit peu gêné, il secoua mollement ses mains, baissa les yeux et balbutia :

"Maitresse Ashamira, vos récits sont sans conteste riches et très instructif, cela va de soi ; mais pour ma part… et bien… pour tout vous dire, je viens tout juste d’avoir dix sept ans... Il n’y a, en vérité, vraiment pas grand chose à dire sur moi ou sur ma vie, ni quoi que ce soit que j’appellerai mon « histoire » pour être honnête. Je n’ai rien accompli ou vécu qui vaille la peine d’être raconté… même à la question « qui es tu ? » Je peinerai à répondre donc…"


L’apprenti se demandait bien ce qu’elle espérait d’autre avec cette question. Peut-être que ça n’était qu'une façon pour elle de démarrer une conversation, et si c’était le cas, le mieux était peut-être de l’alimenter par un autre moyen pour ne pas avoir l'air rustre. Seulement, dans sa franchise et son pragmatisme, Théophraste n’eut qu’une idée pour relancer la conversation.

"Mais au fait, maitresse Ashamira, si je puis le demander, dans quels contexte voudrez vous me faire utiliser la magie ? Serait-il temps que je prenne connaissance des clauses de cette licence temporaire ? Le plus tôt sera le mieux, enfin je crois."
Théophraste Hell, Sorcier des collèges
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 10 | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_theophraste_hell
Quand tu réalises que tout est monades !
Image




Philosophie élémentaire
C’est la physique des divisions
La matière première
Substances douées d’appétitions !

Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !

La base de toute matière
Unité de la perception !
Mathématique de l’univers
Insécable atome de raison !
Absolue et unitaire
Ne connait pas la destruction
Entéléchie sans frontière
Microcosme de perfection !

Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !
Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !
L’effet et la cause !

Image

Avatar du membre
[MJ] Le Naufrageur
Maitre de jeu [MJ]
Messages : 119
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Rovk Alister

Re: [Théophraste Hell] La Torche, Le Bourbier

Message par [MJ] Le Naufrageur »

C’est en discutant de plus en plus avec la magister que Théophraste s’habitue peu à peu à son accent exotique. Il le remarque toujours mais sans être perturbé par celui-ci comme avant. C’est une capacité commune chez ceux qui étudient la linguistique, ils s’adaptent bien plus vite à de nouveaux sons.

Ashamira, fronce ses sourcils, faisant apparaître des rides sur son jeune visage. Ce signe de contrariété, de déception même, contraste avec son expression précédente. Elle joue avec les bijoux qui décorent ses mains et poignets. En les regardant de plus prêt, le jeune homme ne parvient même pas à imaginer leur valeur, des dizaines, peut-être plus, de Karl. Bien plus d’argent qu’un homme d’origine plébéienne comme lui ne pourrait espérer gagner. Mais qui sait ? Peut-être que désormais, il a les capacités de s’élever…

La licence ? Oui, bien sûr. Simple à dire en vérité. Je ne sais pas, ça dépendra de ce qui nous sera demandé. Ce que je te garantis, c’est qu’elle ne s’étendra pas plus loin que la loi impériale sur l’utilisation de la magie. Les articles de l’Ordonnance sont absolus, pas même un Comte Électeur ne pourrait l’abroger momentanément sans de terribles répercussions.

Mais oui, au plus tôt au mieux. Mais pour cela, il faut arriver à destination, ce qui devrait prendre encore un jour entier. Mais j’y pense, je ne t’ai même pas dit la destination ! Nous allons à Ubersreik, rien que ça. Sacrée ville…


Ubersreik… Malgré des années d’études dans un collège, il ne connaît pas vraiment l’endroit. Une grande ville impériale, oui, située sur le Reik, logique en somme. Il est presque certain d’en avoir entendu parler très récemment au collège mais il n’a pas dû y prêter attention. Ce n’est pas grave, après tout, s’il ne s’en souvient pas, est-ce que c’était vraiment important ?

Le soleil commence doucement à se coucher, la lumière du soleil se faisant bien plus rare à cause de l’ épais feuillage des sapins qui bordent la route. Enfin, si un chemin de terre peut encore être considéré comme une route bien sûr. La diligence s’arrête alors, un gros bruit sourd se fait entendre et la portière dextre s’ouvre.

On est arrivés, monsieur-madame clients. Pouvez descendre.

L’homme, plus poilu que les deux sorciers combinés de par son épaisse barbe et ses cheveux hirsutes, est le cocher. Des habits forestiers, composés de cuir et de diverses fourrures, le protègent de la météo extérieure. Quant au reste de la protection, son arquebuse, bien que noircie par les années, répond à l’appel.

Image

En descendant, une petite auberge routière apparaît devant leurs yeux fatigués par une journée entière de trajet. Plutôt petite, elle n’en reste pas moins en bon état. Des murs de pierres, peu de fenêtres, une porte en bois cerclée de fer, et une grange en annexe sénestre. Ça fera amplement l’affaire.
Image

Leur guide emmène alors ses bêtes à l’intérieur de la grange, laissant seuls momentanément ses passagers. Le jeune apprenti, peut-être par réflexe, tourne la tête vers l’ancien emplacement du coche. Ainsi, il voit la nature. Celle-ci n’est pas aussi douce que dans les bouquins, elle est bien plus… oppressante. Des petits bruits inconnus, dispersés, mais jamais rassurants. Plus il la regarde, plus il est mal à l’aise, en dehors de son environnement.

Extirpé de son analyse par le bruit de la lourde porte, enfin ouverte, il reprend ses esprits. N’ayant pas grand-chose d'autre à faire, il suit sa maîtresse à l'intérieur. Il fait sombre ici, lourdement même, éclairé par la seule lumière du feu de cheminée ainsi que quelques lanternes accrochées aux poutrelles.

Une jeune femme, petite, tient un plateau contenant quelques bières. Ses yeux s’écarquillent comme une huître en apercevant l’Arabéenne et son compagnon. Comme par réflexe, sa main se pose sur la poignée de sa dague, avant de repasser sur un chiffon après un très court instant. En y plongeant un peu plus, il remarque qu’elle est plutôt jolie. Des yeux verts émeraudes, des cheveux coiffés, sourcils taillés, c’est une dame qui porte attention à son apparence. Sur ses habits, comme certains citoyens le font, elle possède des petits corpus pendants de sa robe, accrochée par de la cire. À voir les symboles dessinés dessus, aucun doute, elle prie le Dieu de l’Empire.
Image

À la rescousse, le conducteur arrive juste derrière eux, bousculant très légèrement les deux énergumènes bloquant l’entrée.

Salutations, aubergiste. Il me faut un fourrage quotidien, deux petites chambres, une pour moi et le gamin, l’autre pour madame.

Voyant enfin un individu plus adepte, elle se détend enfin, posant le plateau et d’une voix rauque elle répond.

On mange dans une heure au plus tard, et ici on paye d’avance. Suis moi mon brave, les deux autres, installez vous en attendant, et fermez cette foutue porte !

Obéissant à la chef des lieux, il tire la lourde porte avant de placer une planche en bois sur les extensions métalliques, afin de s’assurer qu’elle reste fermée. Ensuite, une petite table en bois, près du feu les attend.

Alors, en total ça vous coûter, dix-sept pistoles et quatre sous pour les chambres, dix sous pour le fourrage, et trente sous pour la bouffe de ce soir. Donc, ça doit faire, euh, dix-sept pistoles et quarante-quatre sous. Soit vingt pistoles d’argent et huit sous de cuivre.

Le plus barbare sort une grosse bourse de sa sacoche et commence à poser une à une la monnaie. C’est ennuyant à regarder. Il recompte encore une fois, et pousse les piécettes vers l’autre côté du comptoir.

Merci bien ! Il n’y a personne d'autre ce soir, faites comme chez-moi. Je vous amène les bières et je vais commencer à cuisiner. Euh, excusez-moi madame.

Oui ?

Vous mangez bien, euh, normalement ?

Tout à fait.

Ah euh, d’accord d’accord. Pas d’autres questions. AH NON HEIN, tu ranges cette arme mon gars où tu la poses derrière le comptoir.

Désolé, c’est une mauvaise habitude de voyage. Tenez là voici, je l’ai déchargée en rentrant les bêtes. Je garde mon couteau par contre.

Soit.

Le reste de la soirée, se passe en vérité sans trop d'accrocs. La nourriture est correcte, la bière est bonne d’après l’homme, qui interpelle le plus jeune d’entre eux.

Ah, ça fait du bien, tu bois ou pas ta bière ? Sinon je la veux bien si tu tiens pas l’alcool haha. Mais euh, patronne, si je peux me permettre, vous et le garçon, pourquoi vous vous rendez à Ubersreik en coche et pas en bateau ? Je dis pas, ça fais mes affaires mais, je suis pas sûr que vous êtes du genre à avoir des problèmes sur ce genre de… Bref vous voyez.

Je vois, et la raison est simple. Si je dois m’y rendre par bateau, je dois passer par les docks de la ville.

Oh, je vois, je vois. D’accord, et bah je retiens, dans le doute je ferme ma gueule.

Excellent choix. Après le repas nous monterons dans nos chambres pour partir à l’aube. Tu veux discuter de quelque chose, Théo ?

J’ai un jeu de dés ou sinon.

Les deux tournent la tête vers le futur magister, attendant sa réponse.

Test de INT (+4) de Théophraste : 18, échec. Petites informations ajoutées, pas les grosses malheureusement.
Test de ??? de ??? : 3, réussite (probablement ?)
Test de Perception (+2) de Théophraste : 8, réussite. Détails ajoutés
Pour les fous qui désirent me rendre visite aux récifs.

Avatar du membre
Théophraste Hell
PJ
Messages : 19
Profil : FOR 8/ END 8/ HAB 8/ CHAR 9/ INT 9/ INI 8/ ATT 8/ PAR 8/ TIR 8/MAG 10/ NA 1/ PV 65/65(bonus inclus)
Autres comptes : Aristelle de Lancustre, Thalysandre
Contact :

Re: [Théophraste Hell] La Torche, Le Bourbier

Message par Théophraste Hell »

Théophraste fit discrètement la moue. Il espérait plus de détails, mais ne se découragea pas.

"Mais, est-il du moins prévu que je puisse m’exercer sous votre surveillance ? Des exercices pratiques, s’entend ? Son excellence le Patriarche l’a laissé entendre, enfin il me semble."


S’il s’en souvenait bien, l’ordonnance impériale interdisait aux mages de lancer des sorts en public à moins d’avoir « de bonnes raisons évidentes ». Comment espérer apprendre la magie si simplement nettoyer son chasuble blanc avec magie serait vu comme un crime ?

Comme Ashamira était une personne loquace, et comme il s’habituait peu à peu à son accent, Théophraste n’hésitait plus tellement à demander des détails. Le contraire n’aurait pas été très constructif. D’ailleurs à la mention d’Ubersreik, il demanda :

"Y a-t-il quelque chose que je dois savoir sur cette ville avant d’y être ?"

Tout ce qu’il en savait, c’est qu’il s’agissait d’une grande ville, du moins en théorie, mais quelle information pouvait être plus subjective ? Pour lui, le monde extérieur était réellement quelque chose de très théorique. Depuis son arrivée à Altdorf, Théophraste n’avait perçu l’extérieur du collège que comme étant une masse informe d’idées qui ne devenaient matière que lorsque, d’aventure, on se prenait à en évoquer des détails par le langage. Le monde eut tout aussi bien pu ne pas exister qu’il en eut été de même pour lui.

D’ailleurs, n’était-ce pas une idée intéressante à développer ? Ce qu’il n’avait jamais eu sous les yeux existait-il réellement sans qu’il puisse en avoir connaissance ? Tous ces pays exotiques évoqués par la magistère Ashamira avaient-ils réellement une forme physique en dehors de l’idée qu’elle en transmettait à Théophraste via ses discours ? Et dans un cas comme dans l’autre, cela faisait-il la moindre différence pour lui ? Il ne verrait probablement jamais ces endroits, et si il les voyait il en serait malgré tout réduit à l’idée que ses yeux lui en renverraient. Aussi, l’endroit lointain pouvait-il exister autrement qu’à travers un regard ou un récit pratiqué par des humains, ou n’était-il au fond qu’une idée ?

Mais si les choses n’étaient de la sorte que des idées, ne prenant consistance que si un humain peut les percevoir avec ses sens ou se les figurer avec son esprit, combien de paradoxes seraient créés par la non présence de choses qui ne sont perçues par personne mais qui influent malgré tout sur d’autres ? Trois possibilités alors. Soit il y avait une matière physique indéchiffrable qui influait sur les autres et sur la perception qu’en ont les humains ; soit la cohérence elle même est autant une idée que la perception que l’humain se fait des choses ; soit il existe parmi les êtres conscients une entité dont la perception constante de toute chose à chaque endroit et chaque instant permet à l’idée de se conserver sous une forme compréhensible et autorise donc la cohérence du monde telle qu’on croit la percevoir. Cette dernière théorie était amusante. Une sorte d’omniscient serait tout simplement garant de la forme et de la cohérence des choses.

Cela éclaircirait tellement de choses sur la perception humaine du monde et la nature des choses physiques. Mais à réfléchir de la sorte, Théophraste ne vit pas le temps passer, et bientôt ils s’arrêtèrent devant une auberge.

La nuit s’étant installée, Théophraste revint à lui avec un sursaut de peur. Tout à coup, la réalité vint le frapper de plein fouet. Cet endroit était inquiétant, et ce sentiment pouvait aussi bien n’être qu’une construction de l’esprit ça n’y changerait rien. Faisant comme d’ordinaire des efforts pour garder sa mine impassible, c’est avec des geste timides et un regard timoré que Théophraste descendit de la diligence et emboita le pas à la Magistère.

Son regard opalin furetait de droite et de gauche, analysant d’abord la structure du bâtiment vers lequel ils se dirigeaient, puis la nature environnante. Inconsciemment, le jeune apprenti se mordit la lèvre inférieure, nerveux. S’il avait eu le choix, ça ne fait aucun doute, il aurait préféré rester au collège, au moins dans un premier temps. Théophraste appliquait sans cesse une maitrise très forcée sur ses sentiments et sur ses expressions, mais au fond de lui, il était transparent avec lui même. Ici, pas besoin de longue introspection, pas besoin de fioriture, ou même de jouer sur les termes : il avait peur. Il ne lui fallait pas grand chose, certes, mais au fond il aurait mille fois préféré les dangers urbains de cette bonne vieille Altdorf aux ténèbres incompréhensibles qui environnaient l’endroit où ils allaient passer la nuit. Ici, rien pour les défendre, à part le cocher bien sûr. La présence de ce bonhomme était du moins rassurante, mais pas autant que l’auraient été des murailles en pierre et des patrouilles de gardes.

En entrant dans l’auberge, la curiosité de Théophraste ne se se réduit pas. Ses yeux furetèrent partout avec une audace tranquille. Il photographiait mentalement chaque détail de l’auberge, cachant derrière ses grands yeux curieux un mélange de surprise, d’inquiétude et de dégoût.

La tenancière, si c’était bien elle, était armée. Un détail commun qui resta bloqué dans l’esprit de Théophraste plus longtemps qu’il n’aurait dû. À sa réaction lorsque le groupe était entrée, devait-on déduire qu’elle s’attendait à l’arrivée de personnalités précises et dangereuses dans son établissement, ou était-ce juste un réflexe qu’elle répétait chaque fois que la porte s’ouvrait ?

En tout cas, Ashamira n’adressa pas la parole à la femme, aussi, Théophraste l’imita, restant dans l’ombre de la magistère. Tant pis pour la politesse. Ils étaient des sorciers après tout.

C’est le cocher qui vint se charger de communiquer avec la demoiselle, en parlant comme le feraient de vrais humains. Théophraste eut la désagréable sensation que lui et Ashamira étaient… à part, et que ça n’était pas spécialement la faute du cocher et de la tenancière mais bien la leur. Le jeune apprenti se contenta d’écouter distraitement la conversation sans faire de remarques ni poser de questions.

Il nota tout de même d’une oreille qu’on prévoyait de le faire dormir dans la même chambre que le cocher. Sa réaction ne fut rien d’autre qu’une pointe de surprise. Il aurait presque crû qu’on séparerait les sorciers des gens normaux, mais visiblement ça n’était pas la préoccupation principale de ces gens. Il songea soudain qu’il n’y avait peut-être qu’un seul lit dans chaque chambre. Ça… ça serait logique, mais… Théophraste n’osa pas poser la question pour confirmer la chose, parce qu’à cette seule pensée il se sentait rougir et préférait penser à autre chose pour ne pas finir par attirer l’attention.

Après s’être assis pour le repas, Théophraste reprit le contrôle sur lui même. Il décida de se détendre un peu. Il était fatigué et anxieux, alors que le voyage ne faisait que commencer. Il espérait que c’en serait vite fini et que sa maitresse rentrerait bientôt au collège, mais elle lui en avait dit si peu du voyage qu’il ne pouvait se risquer réellement en de telles conjectures.

À table, son regard balançait alternativement entre le cocher et Ashamira. En voyant la magistère boire sa bière, Théophraste décida d’y laisser une chance et y trempa les lèvres. Après une gorgée, il éloigna sa bouche du récipient avec une légère grimace dépitée.

"Ce n’est pas vraiment… comme je me l’imaginais. Je vous laisse la prendre, si vous le désirez quand même."
fit-il à l’adresse du cocher avant de lui tendre sa chope.

Théophraste le regarda boire tout en réprimant ses sentiments. Passant son regard du côté d’Ashamira, il sentit son regard être attiré par les bijoux qu’elle portait. Il avait très envie de lui demander leur utilité, mais n’osait pas le faire devant le cocher et la tenancière de l’auberge. Il paraissait évident bien sûr pour Théophraste que ces objets devaient avoir quelque propriété magique, pour quelle autre raison est-ce qu’une magistère les arborerait de la sorte ?

Cependant, après quelque hésitation, Théophraste pesa le pour et le contre, et décida de reporter ses questions au lendemain. Sans même s’en rendre compte, il leva une main et la passa dans ses cheveux, un geste nerveux, inconscient, qu’il cherchait d’ordinaire à réprimer, mais pour une raison obscure il se sentait un peu plus libre à cet instant. Le calcul étant fait, il décida de tenter sa chance avec le cocher.

"Si vous permettez, maitresse, je vais suivre la proposition du monsieur. Si nous devons partager notre chambrée, autant faire connaissance. Enfin, si j’ai votre autorisation bien sûr."

Puis se tournant vers le cocher, Théophraste lui adressa un sourire poli.

"Je ne crois pas avoir eu l’occasion de vous demander votre nom. Vous vous appelez ?"
Théophraste Hell, Sorcier des collèges
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 10 | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_theophraste_hell
Quand tu réalises que tout est monades !
Image




Philosophie élémentaire
C’est la physique des divisions
La matière première
Substances douées d’appétitions !

Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !

La base de toute matière
Unité de la perception !
Mathématique de l’univers
Insécable atome de raison !
Absolue et unitaire
Ne connait pas la destruction
Entéléchie sans frontière
Microcosme de perfection !

Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !
Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !
L’effet et la cause !

Image

Avatar du membre
[MJ] Le Naufrageur
Maitre de jeu [MJ]
Messages : 119
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Rovk Alister

Re: [Théophraste Hell] La Torche, Le Bourbier

Message par [MJ] Le Naufrageur »

Acceptant avec joie le petit cadeau du blondinet, le cocher termine ses deux bières, exhalant ses poumons. L’odeur qui émane de lui est un rien répugnante, mais bon, quand on vient du collège lumineux, beaucoup de choses le sont à vrai dire. Sa maîtresse n’écoute même pas la demande de l’apprenti, son regard ailleurs. Elle semble absorbée par les flammes contenues qui surgissent de la cheminée.

Mon nom ? Dankmar Keilberth, à ton service. Bah il y a pas le choix qu’on partage la chambre, tu comptes dormir avec une femme ? T’as l'âge d’être considéré comme un homme, pas besoin de t’expliquer plus que ça.

Mange-bien ! Maigre comme t’es, t’as deux fois plus intérêt de prendre du gras. Le muscle, ça peut venir après, mais le gras, c’est la vie. Je sais pas de quel trou tu sors, mais t’as pas l’air bien.


Je peux vous assurer qu’il est en bonne santé, je ne l’aurais pas pris avec moi s’il était aussi frêle qu’une brindille. Il est vrai qu’il est atypique, mais il n’est pas si cadavérique que ça, si ?

Bah je sais que s'il devait passer l’hiver à la frontière Nordland-Middenland, je lui donne pas une chance de survivre, et ce, même avec tous les outils nécessaires. Sans offenses hein, je sais que j’ai une grande gueule, mais à juste titre ici.

Ecoute-moi bien gamin, car je vais te dire les choses clairement. En ville, tu ressors comme une lanterne dans de la merde. T’es propre, blanc comme un cul, habillé correctement. Sortir de la masse c’est pas foncièrement une mauvaise chose hein, mais ça attire toutes sortes de mouche à merde. Et le problème c’est que…


Vous exagérez !

Non madame, j’dis juste la vérité. Avec son corps.. juvénile là, c’est une cible de choix ! Racketteur, petit caïd local qui veut faire le paon devant ses camarades, coupe-jarrets et j’en passe, ils sauteront sur l'occasion !

Tu ressembles vraiment à un agneau, sauf qu’en ville, il y a beaucoup de loups. Et les chiens du berger, actuellement, bah ils se mettent sur la gueule donc les loups sont vachement agressifs.


Je… j’admets que vous avez raison Dankmar. Hélas, je vois mal comment….

Laissez-moi terminer, j’y viens. Je suis pas débile madame, je devine que vot’ travail il demande de la discrétion. La seule option qui reste, ce serait de recruter un ou deux gaillards bien vicieux. Mais ça coûte cher, et ça aide pas d’avoir deux têtes de mules aux sangs chauds quand on fait du taf de précision.

Je… oui, de fait, oui. Je ne vous pensais pas aussi éclairé, Herr Keilberth. Que recommandez-vous alors ?

Primo, vous dites jamais que vous venez d’Altdorf, ça va faire jaser sinon. Deusio, vous trouvez un fripier direct et vous chopez des pardessus. Crassez-vous le visage, ça fera l’affaire. Ensuite, vous vous trouvez un gars fiable, un seul. Un type assez sauvage mais pas trop, et pas attardé. Un professionnel, et si possible, un qui soit pas local. Il risque d’être connu au bataillon sinon.

Et dernièrement… je suppose que vous avez pas trop le temps après être arrivé sur place ?


Non, pas vraiment.

D’accord. Ecoute bien gamin, car ce que je vais te dire, ça pourra te sauver la vie. En cas d’emmerdes, te contentes jamais de juste fuir à l’aveugle. Jette des trucs d’abord entre toi et le problème comme si c’étaient des déchets. Une chaise, une bouteille, un halfelin, bref, des trucs simples et sans trop de valeur qui font chier à se ramasser dans la gueule.

Hurle tes poumons, respire un coup, et cours le plus vite que tu peux loin. C’est pas de l’endurance d’accord ? Lâche-toi.

Si tu fais ça, je te garantis que peu importe le problème que tu croises en ville, tu seras tellement chiant que tu en vaudras plus la peine. Si possible, cours vers le quartier nain, ils ont aucune tolérance envers les connards les nains. T’es plus en sécurité là-bas que dans une forteresse, si tu veux mon avis.


Vous semblez être vachement habitué à la ville, pour un forestier.

Ouais bah quand Ubersreik était assiégé, je peux vous dire que l’on apprend vite à se démerder même si on n'est pas urbain. De plus, entre un bretonnien et un gangster, la différence est pas si grande que ça.

Soit, je suis décidée. Je vous veux, Dankmar. Nommez votre prix, et je vous embauche en tant que mercenaire, garde du corps, et surtout agent de terrain.

Le forestier ricane dans sa grosse barbe et écarte les choppes sur le côté, libre de la table. Son sourire montre des dents plutôt blanches, étonnant pour un homme aussi barbare.

Hahaha, je crains que non ma bonne dame, je ferais quoi de mes bêtes si je partais à l’aventure avec vous ?

Je connais quelqu’un qui peut les garder aussi longtemps que nécessaire.

Certes mais j’ai un certain statut dans mon travail, ça veut dire abandonner d’autres clients !

Quinze Karl par mois. Logement et couvert payés.

Euhh.. Excusez-moi pouvez répéter ça ? Je crois que j’ai forcé sur la bière un peu…

Vous m’avez bien compris, Dankmar, la bière est faible ici donc ce n’est pas une excuse.

Quinze couronnes par mois, pas de frais… Pour ce prix là, vous pourriez vous dénicher un vétéran dont c’est toujours le métier !

Combien d'entre eux sont comme vous ? Je connais des professeurs à l’université qui sont moins connaisseur et véritable que vous dans ce domaine. Vous êtes honnêtes, la seule chose qui m’échappe, c’est pourquoi un homme comme vous est devenu cocher ?

Car j’en avais marre d’être payé à buter des types bordel !

Protéger, servir, mes couilles oui. J’ai passé mon adolescence à tabasser des types car ils ne respectaient pas des règles inventées par des ordures pour se faire plus de fric. Quand la guerre a éclaté, je pensais que ça allait être différent. Sauf que non, ça change jamais quand on bosse pour eux.

Je me suis battu contre l’étranger, je l’ai massacré même. J’ai protégé la terre de Sigmar moi madame ! Pour au final voir ses enfants frappés car ils portaient la couleur jaune un Backertag. Voilà pourquoi je suis devenu cocher.


Ses yeux deviennent un rien rosés, et ses dents se serrent comme si on s'apprêtait à lui amputer la jambe. Son poing est aussi ferme que la justice des hommes. Sa voix se casse par moment, comme si une partie de lui l’était aussi.

Par les Djinns… C’est pour ça qu’en Arabie la loi des Dieux prime sur celle des hommes.

On est pas en Arabie madame, ici on est dans le Reikland.

Je peux vous le promettre, Dankmar, dans mon travail, non, dans notre travail à moi et Théophraste, nous ne sommes pas comme cela.

Allez, dis-lui, Théophraste, s’il te plait…


Dans cette ambiance tendue, mais surtout morose pour Keilberth et la hiérophante, ils se tournent vers l’apprenti magister. L’une demande de l’aide, l’autre en a probablement besoin, lui. Parfois, le plus grand choix qu’on puisse faire, c’est celui des mots que l’on prononce.



Test d’INT (+2) de Théophraste : 16, échec large. Pas de détails supplémentaires.
Test opposé de Cha d’Ashamira et de Dankmar : 16 contre 3. Victoire écrasante de Dankmar. Il a du bagou le monsieur.

Test opposé de Cha d’Ashamira contre l’intelligence de Dankmar : 9 contre 8, victoire d’Ashamira.
Pour les fous qui désirent me rendre visite aux récifs.

Avatar du membre
Théophraste Hell
PJ
Messages : 19
Profil : FOR 8/ END 8/ HAB 8/ CHAR 9/ INT 9/ INI 8/ ATT 8/ PAR 8/ TIR 8/MAG 10/ NA 1/ PV 65/65(bonus inclus)
Autres comptes : Aristelle de Lancustre, Thalysandre
Contact :

Re: [Théophraste Hell] La Torche, Le Bourbier

Message par Théophraste Hell »

Théophraste eut un mouvement de recul lorsque Dankmar commença à faire des commentaires sur son physique. Est-ce que ça amusait tout le monde de le rendre encore plus anxieux ? Lui qui espérait penser à autre chose pour quelques instants, jouer une partie de dés… visiblement il pouvait oublier.

Les conseils de Dankmar étaient sûrement pertinents, peut-être. Pourtant Théophraste n’était pas d’humeur à apprécier le geste. Ça ressemblait beaucoup trop à la méthode de quelqu’un qui veut vous vendre quelque chose. Il pointe du doigt un problème, se pose comme un connaisseur, explique quelle est la solution… et quelle est cette solution ? « Un type assez sauvage mais pas trop, et pas attardé. Un professionnel, et si possible, un qui soit pas local. » quel hasard.

À partir de là, l’apprenti se recula sur sa chaise, espérant pouvoir se désintéresser du débat qui naissait entre Ashamira et le cocher. Autant laisser les prérogatives aux adultes. En tout cas, il pourrait faire une croix sur sa partie de dés.

Mais à sa surprise, Dankmar résista à la proposition d’Ashamira. Son refus n’était pas catégorique, mais il semblait vouloir se montrer exigeant. C’était son droit après tout. Théophraste lui même ne connaissait pas assez bien Ashamira et ses méthodes pour pouvoir assurer qu’elle ne montrerait aucun travers de ce genre. Après tout, elle était étrangère, et qui savait quels méthodes pouvaient bien prévaloir en Arabie ? La loi des dieux ? Mais de quels dieux ?

Quand la magistère se tourna vers lui, Théophraste pesa rapidement le pour et le contre, mais finalement décida de saisir sa chance.

La mine impavide, il se tourna vers Ashamira, son visage dépourvu de toute émotion, la fixant de ses grands yeux brillants, avec un très léger sourire qui se voulait apaisé.

"Maitresse, je suppose que l’idéal serait de nous dire sur quel type de mission vous œuvrez afin de dissiper tous les doutes qui pourraient perturber monsieur. En tant que mages, nos préoccupations n'ont certainement rien à voir avec celles de ses précédents employeurs. Même sans entrer dans les détails, si nous savons quel genre de tâche vous occupe, monsieur Keilberth saura quel genre d’employeuse vous êtes et n’aura plus d’inquiétudes à avoir."


Théophraste espérait bien qu’elle en dirait au moins un petit peu, le nécessaire pour que l’homme en face d’eux sache que les magisters du collège blanc n’avaient rien à se reprocher. Du moins si c’était bien le cas. Théophraste ne savait pas quel genre d’employeur serait Ashamira pour être honnête, et il ne voulait pas faire de promesse ni prononcer quelconque parole qui pourrait s’avérer faussée plus tard. Si il promettait à Dankmar un comportement exemplaire, mais que les choses tournaient différemment, la faute en retomberait sur lui, et Théophraste n’avait aucune envie de faire de cet homme son ennemi. Pour l’instant, autant se mettre lui même et le cocher dans le même camp face à Ashamira.

Il y avait toutefois cette différence que Théophraste ne s’intéressait sincèrement qu’à la réponse d’Ashamira. Dans cette situation, peut-être allait il enfin pouvoir la convaincre de parler, en insistant s’il le fallait. Lourdement posé dans son siège, il dévisageait la magistère d’un regard pétillant, mais qui n’avait pas l’intention de se détourner. Il ne se lèverait pas tant qu’elle n’en aurait pas dit au moins un peu plus.
Théophraste Hell, Sorcier des collèges
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 10 | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_theophraste_hell
Quand tu réalises que tout est monades !
Image




Philosophie élémentaire
C’est la physique des divisions
La matière première
Substances douées d’appétitions !

Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !

La base de toute matière
Unité de la perception !
Mathématique de l’univers
Insécable atome de raison !
Absolue et unitaire
Ne connait pas la destruction
Entéléchie sans frontière
Microcosme de perfection !

Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !
Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !
L’effet et la cause !

Image

Avatar du membre
[MJ] Le Naufrageur
Maitre de jeu [MJ]
Messages : 119
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Rovk Alister

Re: [Théophraste Hell] La Torche, Le Bourbier

Message par [MJ] Le Naufrageur »

Ashamira soupire, elle pose sa main sur son bâton. Elle observe la pièce avant de le poser sur ses genoux. Elle semble particulièrement ennuyée, mais néanmoins résolue.

Oui, je suppose que tu as raison.

J’ai été contactée par quelqu’un de très important, à quel point ? Une prêtresse de Véréna m’avait remis la lettre en main propre.

Déjà là, j’admets avoir commencé à avoir le sang chaud. Ensuite, j’ai vu un sceau en cire servant de cache sur la lettre, j’ai reconnu le sceau. Ça ne fait que quatre années que je suis dans l’Empire, et pourtant je l’ai tout de suite reconnu. Je laisse le reste à votre imagination concernant la personne, je suis tenu par le secret divin.

Pour ce qui est du travail en question, il s’agit d’une recherche, ou plutôt, d’une investigation. Si cette opération se limitait à cela, je ne serais pas ici. Les autorités locales sont à peu près certaines que l'événement qui demande cette enquête… n’est pas naturel. Un officier de la nouvelle garde à été trouvé mort, mort comment ? Avec un trou de la taille d’une pomme au milieu de sa poitrine. Pas une seule goutte de sang n’a coulé, aucune.

L'officier était en caserne, tout en haut de la tour. Absolument rien, rien, n’a été endommagés. Il y avait plus de trente gens d’armes à l’étage d’en dessous. C’est à en devenir fou.

Bien sûr, ça n’explique pas pourquoi faire appel à nous, magisters. Je ne peux pas expliquer une des informations de la lettre, par secret professionnel. Cependant, je crois que notre cher barbu à deviner pourquoi hihi.


Heh, ils veulent probablement pas que ça s’ébruite trop. Surtout vu la situation actuelle entre les jaunes et bleus, ça m’étonne pas. Un vrai nid de guêpes…

Nouvelle garde ? Jaunes et bleus ? Etrange, les “Jaunes”, comme on les appelle, sont les surnoms des gardes d’Altdorf, du a la couleur qu’il porte en héraldique. Peut-être est-ce de même avec les bleus là-bas. Théophraste n’en est plus sûr mais il est certain d’avoir entendu parlé d’une immense indignation suite à une décision de l’Empereur. Bah, si les détails lui échappent, c’est que ça ne doit pas être si important.

Je.. j’admets être plutôt rassuré, madame. Je vais pas vous mentir, vous et le gamin êtes plus exotiques qu’un jour de foire qui ne se passe pas mal. Mais ouais, je comprends un peu mieux, ça me parait être bizarre votre affaire. Mais je pense que les détails qui rendent fou, c’est votre affaire non ?

On peut dire ça, Herr Keilberth. Mes outils sont uniques, et bien peu peuvent prétendre les manier. Je tiens particulièrement à résoudre cette affaire, ou sinon, et bien, celui qui supervise le travail de Théo et moi risque gros.

Mais, hum, j’me permets une remarque. Si vous me voulez comme garde du corps, il va me falloir un peu de temps. Les armes j’en ai un paquet, mais le reste coûte vite cher. Je demande pas un harnois non plus hein ! Mais bon, ça va coûter au moins une vingtaine de Karls.

Ce ne sera pas un problème, je suis à peu près certain qu’ils nous autoriseront l’accès aux sous-sols de Roche Noire.

Me dites pas que…. Non non, j’ai rien dit ! Bordel, j’ai encore du mal à y croire.

Une dernière chose, votre apparence risque de… causer des problèmes.

Ah non, pas touche à la fourrure ! J’y tiens, à cette barbe. Les cheveux encore ça se discute mais-

Non-discutable.

Un grand sourire, montrant bien les lèvres pulpeuses de la hiérophante, marque la fin de l’argumentaire de son interlocuteur. Celui-ci acquiesce péniblement la tête et passe sa main dans la touffe. Les poils sont tellement emmêlés qu’il a du mal à retirer sa patte de celle-ci.

Um, excusez-moi ? Oui, il y a un problème pour vos chambres. Un arbre s'est abattu suite à un éclair la nuit passée, et j’ai oublié qu’il a détruit une des fenêtres. Je vais devoir vous ouvrir une chambre en parallèle avec la deuxième grange, une grange aussi.

C’est un scandale ! On paye pas pour dormir avec les bêtes !

Oui-oui, je vous rembourse la chambre en question, offerte pour cette nuit, tenez, voici vos pièces.

Grumf, je suppose qu’on va dormir sur de la paille cette nuit, mon garçon. Bon, il se fait tard de toute façon, allons-y. Bonne soirée, Fraulein. Aubergiste ! File-moi une torche ou une lanterne !

Se levant alors tous les deux, ils passent par la porte d’entrée qu’ils doivent ouvrir en enlevant la sécurité dessus. Dehors, il fait glacial. Le froid vient mordre les joues et pique aux yeux. Heureusement, la grange en question est juste à côté à quelques yards. La seconde grange est simpliste, et vide pour l’instant. La brunette aux yeux verts ouvre alors la porte avec une clé, puis explique comment bloquer la porte de l’intérieur avec trois planches en bois bien solide.

L’intérieur est plutôt confortable. Entièrement en bois, l’exception étant la porte qui comprend de multiples éléments métalliques ainsi que la paille au sol. Dankmar a pris avec lui une lanterne pour la nuit, deux couvertures, son arquebuse et une dague. On ne sait jamais après tout. Désormais un rien confortable, il fait froid dans la grange. Sans la couverture prêtée par son camarade, le jeune magister ne pourrait pas espérer dormir correctement.

Ne perdant pas de salive, la porte étant bloquée, et la lanterne bien remplie en huile, il se couche et s'endort presque aussitôt, son arme posée contre le mur.

Alors que la soirée commence enfin à se terminer, une bonne heure plus tard, le sorcier est pertubé. Le manque de confort est rude pour lui, après tout, il était bien loti au collège. Le problème, quand on n'arrive pas à dormir, c’est qu’on réfléchit. Une sensation de frisson vient glisser sur toute la peau du blondinet, toute la peau. Sa vue se brouille puis revient à la normale. Il a l’impression d’avoir de la terre molle sous ses ongles et, il a un peu de mal à respirer.

Une odeur, légèrement nauséabonde mais surtout… enivrante attaque ses narines. Cet étrange arôme, indescriptible par de simples mots, vient de dehors. Mais pas juste derrière les planches de bois qui composent le mur, non. Plus loin, un peu ou beaucoup, dans l’inconnu, quelque chose émane de l’énergie surnaturelle. Il ne reconnait en rien ce que c’est, mais l’Aethyr ne ment pas. Quelque chose se trame ce soir, et ce n’est pas que naturel…

Test de CHA (+3 pour les bon mots) de Théophraste : 5, réussite de 7 degrés, elle va déballer le paquet, enfin.
Test d’INT (+1 et +1 car compétence littérature, t’as peut-être pu croiser l’info dans un journal) : 12, échec de 1.
Trois tests cachés de ??? et ???? et ???. Résultat : ??? ainsi que ??? et ???

Comme d'habitude, si tu as un doute, va au récif et relis mes règles :mrgreen:
Pour les fous qui désirent me rendre visite aux récifs.

Avatar du membre
Théophraste Hell
PJ
Messages : 19
Profil : FOR 8/ END 8/ HAB 8/ CHAR 9/ INT 9/ INI 8/ ATT 8/ PAR 8/ TIR 8/MAG 10/ NA 1/ PV 65/65(bonus inclus)
Autres comptes : Aristelle de Lancustre, Thalysandre
Contact :

Re: [Théophraste Hell] La Torche, Le Bourbier

Message par Théophraste Hell »

Enfin la magistère parlait… de choses intéressantes s’entendait. Encore que malgré ses efforts, Théophraste ne saisissait clairement pas tout à la situation. Beaucoup d’éléments lui échappaient, y compris des éléments qui n’échappaient visiblement pas à Dankmar. S’il ressentit une pointe de frustration face à des choses qu’il ne comprenait pas par la faute de sa propre inculture, Théophraste fut prompt à réprimer de tels sentiments. C’est avec un certain flegme qu’il écouta l’histoire d’Ashamira.

Quelqu’un était mort, spontanément transpercé par quelque chose de surnaturel, et on demandait à des mages de mener l’enquête pour déterminer ce qui s’était passé. Jusque là, les choses paraissaient logiques, mais pourquoi tant de secrets autour de cette histoire ? Qu’un soldat soit mort assassiné, quand bien même les soupçons se portent sur quelque chose de surnaturel, ne semblait pas justifier autant de mystère sur le commanditaire de l’enquête. La victime était-elle affiliée à quelque chose de très important ne pouvant pas être ébruité ? Ou plus certainement, ils avaient déjà une piste qui touchait à quelque chose de très sensible.

Théophraste leva doucement une main pour se caresser les cheveux. Tout dans son visage restait d’une allure flegmatique au possible. Il ne se sentait que modérément intrigué ou impressionné. Il n’avait aucune idée de ce qui avait bien pu causer cette mort, mais il supposait que la magistère trouverait sans trop de peine. Si on était allé la chercher elle spécifiquement pour cette mission, c’est qu’elle devait avoir quelque atout unique. Ou alors, on tenait à prendre une étrangère n’ayant pas encore beaucoup de relations ou d’attaches avec des personnalités de l’empire.

Ashamira avait dit n’être dans l’empire que depuis quatre ans. Cela surprenait Théophraste bien plus que tout le reste. Il pensait pourtant que les collèges de magie d’Altdorf étaient les seuls dispensaires de savoir magique dignes de ce nom, puisque fondés avec l’aide de l’archimage Teclis. Où avait-elle été formée si ce n’était à Altdorf ? Théophraste chercha à se remémorer si dans tous les récits sans intérêts qu’elle avait tenu sur ses contrées d’origine, la magistère avait parlé d’écoles de magie. C’était un élément important qui n’aurait pas dû échapper à son attention. Le jeune apprenti songea avec appréhension que si Ashamira avait suivi un enseignement selon des méthodes étrangères, cela ne pouvait rien annoncer de bon pour son propre apprentissage. Il était inconcevable que les arabiens soient plus performants que les impériaux en la matière.

En tout cas, au regard des réactions de Dankmar, il devait y avoir quelque chose de vraiment impressionnant dans cette mission et dans les prérogatives qu’on donnait à Ashamira. Théophraste pour sa part, ne sachant ni ce que la magistère sous-entendait quand au sceau de sa lettre ni ce que pouvait bien être « Roche noire » conclut pour lui même que ce devait-être plus ou moins normal pour des mages. La magistère se donnait bien des airs, mais si sa mission était si secrète et capitale que cela, se serait-elle vraiment encombrée d’un apprenti juste avant ?

Si Théophraste commençait à sentir des pensées incontrôlées se manifester dans son esprit et tisser des théories quand aux tenants et aboutissants de tout ça, tout fut interrompu quand l’aubergiste reparut pour leur annoncer que leur chambre était inutilisable. Simplement pour une fenêtre cassée ? Bon, si ils étaient tous d’accord pour dire que ce n’était pas envisageable de l'utiliser quand même, autant obtempérer et aller dormir dans la grange.

* * *
En mettant le nez dehors, Théophraste se demanda d’abord si l’idée selon laquelle il ne pouvait pas dormir dans la même chambre qu’Ashamira était si pertinente que cela. Au fond, par quels mécanismes se retrouvait-on à admettre comme évident ce principe arbitraire ? Pourquoi y aurait-il plus de décence à ce que l’adolescent dorme dans la même pièce que le cocher viril aux poils drus que dans la même chambre qu’une dame du collège blanc ? Est-ce que cela répondait à de véritables mécanismes sociaux ou à une vérité pratique ? Il lui semblait pourtant bien à lui que ça ressemblait plus à un principe arbitraire statué sur la base de simili-à-priori n’illustrant qu’une image abstraite des enjeux sociaux et comportementaux n’ayant pas de réels fondements.

Est-ce qu’il était en train de s’imaginer des prétextes pour ne pas dormir hors de l’auberge parce qu’il avait peur ? Oui. Il en prit conscience, et c’est pourquoi il finit par se résigner.

Son anxiété ne pouvait que grandir en voyant Dankmar se barder d’armes, est la porte métallique qu’on barricadait. Tant de précautions n’avaient rien de rassurant, mais qu’importe, il n’avait plus qu’à dormir en espérant que tout irait bien.

Farfouillant de ses yeux opalins dans la grange, peut-être dans l’espoir fantasque d’y voir apparaitre un lit comme par magie, Théophraste finit par contempler la paille où Dankmar se couchait sans hésitation. L’apprenti ferma les yeux et émit un faible soupir de résignation avant de lui même prendre une couverture et s’installer à côté du cocher.

Le froid, l’inconfort, la piqûre de la paille, tous ces éléments devaient être ignorés. Il n’avait ni le temps ni l’envie de se plaindre, fussé-ce mentalement. Alors il s’efforça de penser à autre chose. Ses pensées glissèrent un moment sur l’homme allongé juste à côté de lui, et Théophraste eut un frisson avant de très vite vider son esprit pour se débarrasser de ces sentiments déroutants. Il porta donc son attention sur des problèmes mathématiques.

« Considérons une forme absolue dont les dimensions me sont inconnues. Un carré dont le côté X, estimé en une unité de longueur absolue est compris entre 0 et 4, pour prendre des nombres simples. J’estime que la probabilité que la longueur X soit supérieure ou égale à 2 est identique. En revanche, je sais que si le côté est compris entre 0 et 4, et comme la surface est égale au carré du côté, la surface du carré est compris entre 0 et 16. Là aussi, j’estime qu’il y a donc une probabilité égale que la surface soit inférieure ou supérieure à 8. Seulement, si je prend la valeur médiane par probabilité, je trouve un côté de valeur médiane 2 en analysant purement les données du côté. Si je prend les données de la surface en revanche, je trouve que la racine carrée de 8 n’est pas 2 mais 2√2. Donc, quelle est la valeur médiane du côté ? »


Ça ne marchait pas très bien. Théophraste se retrouva plusieurs fois à rouvrir les yeux de manière intempestive pour se les voir déchirés par la lumière de la lanterne. Le sommeil ne venait pas, en dépit de la fatigue qui malmenait tout son corps. Finalement, bien réveillé, le voilà perdu à contempler le plafond de la grange, les yeux grand ouvert, combattant la frustration qui se glissait dans son esprit.

C’est alors qu’il le ressentit, par tous ses sens à la fois, de façon assez intense. La première chose fut une confusion, une désynchronisation de ses sens avec son esprit. Le frisson, le trouble, l’odeur, la texture sur sa peau et ses mains...

L’apprenti se redressa vivement dans un froissement de sa couverture. À son côté, Dankmar dormait tranquillement. Comme s’il s’était éveillé d’un cauchemar, Théophraste sonda son environnement pour reprendre pied avec la réalité. Entre son index et son pouce, il tâta chacun de ses doigts comme pour les compter. La sensation… il ne rêvait pas.

Heureusement il avait été entrainé précisément pour ce genre de choses. Il ne devinait que trop bien ce que cela signifiait. La magie était à l’œuvre dans les environs. Il ne savait pas assez précisément, hélas, si c’était tout près, ou bien très puissant, mais c’était certainement l’un des deux.

Théophraste se leva et s’étira prestement, tout en fermant les yeux. Il focalisa son esprit sur chaque partie de son corps, chaque muscle, chaque os, chaque mouvement de son diaphragme… Tout était en ordre. Il fit quelques pas pour s’écarter un peu de Dankmar et, un air sérieux et calme peint sur son visage, s’assit en tailleur sur le sol.

Ironiquement, malgré la violence et la force nauséabonde de ce que ses sens magiques lui faisaient ressentir, Théophraste sentait une pointe de bien être se profiler dans l’horizon de son esprit. Il songeait à un souvenir doux amer, celui qui éclipsait sa première - et franchement traumatisante - rencontre avec la magie. Il songeait au Magister Apollonius Hell.

N’importe quel mage, même sans entrainement pouvait percevoir la magie, mais ne pouvait pas forcément s’en rendre compte. L’important n’était pas d’affûter ses sens, mais d’affûter l’esprit derrière qui analyse les données afin de les comprendre, de les rendre raisonnables et intelligibles. Assis en tailleurs, son bâton posé sur ses genoux, Théophraste ferma les yeux et se concentra. Il allait méditer, une chose que son ancien maitre avait commencé à lui apprendre avant… les événements. Théophraste, cette fois, ne laissa pas de pensées le parasiter, point de théories, point de problème, point de réflexions ; juste la magie.

Il devait faire en lui un vide, propre, net, capable d’accueillir la lumière. Il devait se purifier mentalement, puis laisser la magie le pénétrer, passer à travers lui, et repartir. Il devait observer avec son œil intérieur ce que cette magie lui faisait, ce dont elle était composée, la façon dont elle se comportait, et ce en se vidant de tout jugement, de toute pensée parasite, ou de toute forme de doute. Ainsi il pourrait essayer de comprendre ce qu’il y avait à comprendre sur cette magie.

Quel vent l’amenait ? Quel était son but ? Sa nature ? Et surtout, où ?

Il n’était pas sûr qu’il y parviendrait, mais ça valait le coup d’essayer. C’était mille fois mieux que d’ouvrir la porte barricadée et de prendre le risque de sortir dehors pour voir de ses propres yeux. Ce serait inconscient, et téméraire. Mais s’il parvenait à en savoir plus en se concentrant de la sorte, peut-être qu’il en découvrirait suffisamment pour savoir si ça valait le coup de réveiller Dankmar et d’aller en personne découvrir la source de cette perturbation.
Théophraste Hell, Sorcier des collèges
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 10 | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_theophraste_hell
Quand tu réalises que tout est monades !
Image




Philosophie élémentaire
C’est la physique des divisions
La matière première
Substances douées d’appétitions !

Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !

La base de toute matière
Unité de la perception !
Mathématique de l’univers
Insécable atome de raison !
Absolue et unitaire
Ne connait pas la destruction
Entéléchie sans frontière
Microcosme de perfection !

Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !
Tout est monades, en toute chose !
Tout est monades ! C’est l’effet et la cause !
L’effet et la cause !

Image

Répondre

Retourner vers « Altdorf, Capitale de l'Empire »