[Raël Khem] La Nuit au Musée

L’Empereur Karl Franz siège à Altdorf, capitale impériale depuis. Altdorf est un carrefour du savoir et son université est l’institution académique la plus respectée de tout l’Empire. Là, les seigneurs et les princes de nombreux pays viennent s’asseoir aux pieds des plus grands penseurs du Vieux Monde. Altdorf est aussi le centre du savoir magique et ses huit collèges de magie sont fort justement réputés bien au-delà du Vieux Monde. Altdorf est une ville affairée, avec un nombre important d’étrangers, de commerçants et d’aventuriers. La cour impériale elle-même engendre une activité économique florissante, qui attire toutes sortes de gens.

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] Kriegsherr
Warfo Award 2017 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2017 du meilleur MJ - RP
Messages : 1088

Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par [MJ] Kriegsherr »

En entendant la réponse de celui qu’il avait interpelé, puis la remarque de l’elfe, le vieil homme ne se calma pas. Au contraire, il paraissait de plus en plus excité, en proie à une vive émotion. Enfin, au nom de Raël Khem, les yeux du professeur s’écarquillèrent, et c'est plein d’émoi, à la limite de pleurer, qu’il reprit la parole, d’abord pour lui-même :

-Raël… Le petit Raël, mais oui bien sûr ! Comment ai-je pu être aussi bête ?

Puis, à voix haute il s’adressa de nouveau au scythien, qui lui avait déjà tourné le dos et était sur le point de partir de nouveau :

-Alors comme ça le nom d’Adolf ne vous dit rien, hein ? Ne me dites pas que vous avez oublié qui vous êtes, monsieur Khem, car moi, je m’en souviens... Je m’en souviens très bien, même !

La phrase, prononcée sur un ton théâtral, assuré et à la limite du narquois typique des grands professeurs habitués à parler devant des centaines d’étudiants, avait clairement pour but d’attiser la curiosité du guerrier et de capter son attention. Cela marchait en général très bien sur une bande de jeunes gens cultivés, mais sur un rude guerrier du Sud, la phrase accrocheuse y parviendrait-elle ? En tous cas, ces propos fonctionnèrent sur Aducia, qu'ils firent stopper net. Levant un sourcil interrogateur, elle se tourna vers son mentor, sans toutefois oser suggérer de l'écouter. Qu’avait donc à dire ce vieil homme qui paraissait pourtant totalement inconnu au guerrier ? Il s’était même trompé sur son identité. Etait-ce un fou ? En tous cas, elle dévisageait Raël, attendant que celui-ci prenne une décision, fut-elle d’ignorer le vieil homme. Car la décision n'appartenait qu'à un seul homme, et elle n'avait pas à s'immiscer dans les affaires personnelles de Khem. Il était d’ailleurs très étrange et même inédit qu'un individu s’attarde sur notre héros lui-même et non sur sa compagnonne de route, pourtant beaucoup plus exotique que lui de prime abord. D’habitude, c’était elle dans le duo qui attirait les regards et les remarques des passants.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

Avatar du membre
Raël Khem
Warfo Award 2019 du Maudit de Ranald
Warfo Award 2019 du Maudit de Ranald
Messages : 298

Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par Raël Khem »

Ah le vieux professeur poussiéreux pensait vraiment pouvoir attirer l'attention d'un champion de l'escrime avec juste quelques mots bien placés et une diction correcte? Il pouvait rêver! Franchement il se croyait où là? Devant un parterre d'élèves impressionnables et lèches-bottes? Nenni! Et c'est avec la fierté du faucon des montagnes que Raël lui tourna le dos pour repartir chercher ce vin chaud qu'il convoitait tant. Un petit coup dans le tibia le retint néanmoins. Fâché, il se tourna vers l'importune, car il n'y en avait qu'une pour faire ça, mais Aducia fit mine de n'avoir rien vu ni entendu. Fidèle à elle-même elle lui jeta son regard en coin fétiche.

C'était fou cette capacité des elfes à faire passer une émotion complexe par un simple battement de paupières ou un coup d'œil. Là en l'occurrence c'était le regard qui disait: "Ne fait pas l'imbécile". Oui, il le connaissait ce regard: son élève, sous une apparente docilité, n'hésitait pas à le rappeler à l'ordre à sa façon avec une insolence d'autant plus agaçante qu'elle était à peine perceptible, cachée dans un mouvement ou un souffle. Raël soupira: quand elle faisait ces yeux là cette elfe passait d'agréable à insupportable. Provocante jusqu'au bout, elle ajouta du bout des lèvres:


–"Le choix vous appartient, messire Khem."

Trop tard. Les mâchoires du crocodile s'étaient refermées sur le nageur inconscient. Ronchonnant et grinçant, le Scythien se contenta de murmurer:

-"C'est bon, c'est bon..."

Elle esquissa un petit sourire de triomphe alors que l'homme du Sud tournait le dos à sa promesse d'un bon repas pour retourner vers l'ancêtre.

-"Mettons que ce que tu as à dire m'intéresse. Dis ce que tu sais et laisse moi aller déjeuner en paix."

Le ton était plus désagréable que Raël ne l'aurait souhaité, mais cette situation ne lui plaisait pas. Il avait l'impression d'être utilisé, ce qui était bien peu à son goût.
Avatar complet:
Image
Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
Profil: For 14 | End 14 | Hab 11 | Cha 10 | Int 10 | Ini 15 | Att 16 | Par 16 | Tir 8 | NA 3 | PV 105/105
Lien Fiche personnage:

http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... _rael_khem
Equipement:

Compétences:
Compagnon : Aziz, voleur
Profil : For 6 | End 6 | Hab 11 | Cha 7 | Int 8 | Ini 10 | Att 8 | Par 9 | Tir 9 | NA 1 | PV 40/40
Compétences : Fuite (1) Chance (1) Escamotage (1) Mendicité (1) Vol à la tire (1)

Avatar du membre
[MJ] Kriegsherr
Warfo Award 2017 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2017 du meilleur MJ - RP
Messages : 1088

Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par [MJ] Kriegsherr »

Le visage du vieil homme s’illumina et un sourire triomphant apparut sur son visage lorsqu’il entendit la réponse de Raël. Il lui répondit :

-Merveilleux ! Je vous remercie de m’accorder ce temps, monsieur Khem. Je puis vous assurer que vous ne le regretterez pas... Mais ne restons pas là pour discuter. Puisque vous avez faim, je connais un bon restaurant pas loin d’ici, où l’on sert un rôti de porc à la cervoise... Hm, je ne vous dit que ça. Vous êtes mes invités, naturellement.

Amusée, Aducia ne put s’empêcher un petit sourire malicieux. Ça ne se passait pas comme son mentor l’avait imaginé, mais la tournure des événements semblait lui convenir, et même lui plaire. Le caractère assez insolite, voire presque incongru de cette rencontre inopinée avait sans doute un côté cocasse qu’Egdwin était la seule à percevoir dans le trio. Mais sous cet air décontracté, l’elfe n’ignorait pas que le vieil homme aurait peut-être, et sans doute, même, des informations importantes pour Raël.

Le restaurant dont avait parlé l’homme vêtu de jaune n’était en effet pas très éloigné. Situé en périphérie du quartier de l’université, il paraissait être un établissement chic, se destinant à une clientèle instruite et aisée d’un âge sensiblement plus élevé que celui des étudiants. Derrière une façade qui ne payait pas de mine, en moellons non équarris et poutres apparentes, se trouvait une grande salle à l’ambiance feutrée, éclairée principalement par des torches, à l’exception de quelques tables situées proches des fenêtres à rideaux. Le sol était en parquet, mais recouvert presque intégralement d’un tapis de couleur rouge foncé, tandis que les murs étaient eux aussi doublés de lambris de bois sur lesquels était posée une tapisserie. Quant au plafond, il était noir, sauf les boiseries qui en dépassaient et qui n’avaient pas été peintes. Il faisait plutôt chaud dans la pièce, d’autant plus que la température extérieure n’était pas faible, en plein été. Une bonne vingtaine de petites tables étaient disposées ça et là dans la pièce, où se trouvaient attablés des universitaires ou des notables, seuls ou par petits groupes.

Au milieu de toutes ces élites intellectuelles grisonnantes, Raël Khem et même Aducia Egdwin tranchaient. Et même si la bienséance et la jalousie envers celui qui les amenait ici comme s’ils étaient des « curiosités » interdisaient aux convives de les regarder trop intensément, le scythien surprit pas mal de regards interrogateurs sur lui ou sa compagnonne. Mais leur guide semblait avoir ses habitudes dans les lieux. Il salua par son prénom une serveuse, une femme de quarante ans aux cheveux noirs et au visage dur, qui semblait tenir les lieux en matrone, et qui lui demanda s’il souhaitait sa table habituelle, ce à quoi il répondit que non, puisqu’il avait deux invités aujourd’hui, et qu’il souhaitait être tranquille pour parler. La serveuse hocha la tête et les plaça donc à une table pour quatre assez isolée. Aducia choisit de s’asseoir à côté de Raël, face à leur interlocuteur. La serveuse prit ensuite leur commande et s’éclipsa dans les cuisines.

Enfin au calme, l’homme se détendit, posa sa toque sur le siège vide à côté de lui, se massa le ventre en levant les yeux au plafond, poussa un soupir de soulagement et reprit la parole :

-Mais où sont donc passées mes bonnes manières ? Je connais votre nom et vous ignorez le mien, monsieur Khem. Eh, « monsieur Khem », ça me fait tout drôle de prononcer ces mots. Si j’avais cru un jour vous appeler comme ça !

Je suis le professeur Matthias Schlucht, j’enseigne l’Histoire à l’université d’Altdorf. Pardonnez-moi si je me suis permis de vous interpeller si grossièrement tout à l’heure, mais j’ai été si surpris en vous voyant. Je n’en croyais pas mes yeux...


C’est à cet instant que la serveuse revint avec les plats commandés, portant les trois assiettes sur le bras et zigzagant entre les tables avec une dextérité et une adresse dont seuls les serveurs accomplis étaient capables. Le restaurant ne proposait pas beaucoup de choix, mais au moins, il servait vite. En accompagnement du plat de résistance, qui avait l’air fort appétissant bien que rustique, et dégageait un bon fumet, Matthias Schlucht avait pris la liberté de commander une bonne bouteille de vin rouge. Les assiettes furent disposées, le vin débouché, goûté, et les verres remplis. Puis, avec une révérence, la maîtresse de maison s’en fut un peu plus loin, s’occuper d’autres clients. Le rôti de porc était mariné dans un bain de cervoise cuite, avec quelques oignons pour rehausser le goût : il serait bien goûtu. Quant au vin, sans égaler la qualité de celui que Raël avait pu boire en Bretonnie, il n’était pas mauvais, et savamment sélectionné pour se marier avec le plat. Pour peu que l’on apprécie ces mets, le repas serait agréable. Même Aducia, qui de prime abord regardait avec méfiance la nourriture humaine, et dont que la forte odeur dégagée par le plat avait d’abord un peu répugné, changea d’expression faciale après la première bouchée, un petit morceau élégamment coupé, piqué au bout de sa fourchette, puis observé, senti et enfin croqué avec prudence. Un sourire carnassier fit place à une moue dubitative, et l’elfette attaqua avec entrain le plat.

Il était assez drôle, pour qui ne connaissait pas les elfes, de voir un membre du beau peuple manger avec autant d’appétit, et pourtant conserver un raffinement tout particulier. C’était comme si les elfes arrivaient, par un miracle inexplicable, à se goinfrer élégamment. Les coups de couteaux étaient rageurs, mais chirurgicaux et ils formaient de belles courbes, le piqué de fourchette était vif, mais maîtrisé et le mouvement fluide. Aducia avait faim, elle engloutissait vite, mais mâchait et avalait comme une elfe, avec ce je ne sais quoi de classe en plus que la noblesse humaine mettait des années à acquérir.

Voyant comment le professeur la regardait, elle haussa les épaules et fronça les sourcils d’un air de dire « Ben quoi, j’ai faim ». Puis, avec grâce et délicatesse, après avoir fini sa bouchée, elle prit une serviette et s’essuya le coin des lèvres avant d’ajouter d’un petit air mutin :


-Je vous en prie, professeur, continuez votre récit, ou messire Khem va finir par exploser. Je ne le retiens qu’à grand peine depuis que vous l’avez interpellé.

Et elle gratifia ce dernier d’un clin d’œil complice. Elle savait que le scythien ne supportait probablement que peu cette attente et ce suspens, d’autant plus de la part d’un inconnu qui venait d’empiéter sur son programme. Déjà, discrètement, elle avait dû lui enjoindre de garder patience et d’accepter l’invitation du vieil homme. Maintenant, il était temps pour lui de vider son sac. Le professeur mit quelques instants à retrouver le fil de ses pensées, puis il reprit :

-Vous avez raison, mademoiselle, ne faisons pas languir plus longtemps monsieur Khem. Où en étais-je, déjà ? Ah, oui. Comme je le disais, votre présence ici est incroyable, tout bonnement incroyable ! Nous vous croyions tous mort depuis si longtemps ! En tous cas, vous êtes le portait craché de votre père, Adolf Khem... Hum, enfin, en plus musclé et plus bronzé, tout de même.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

Avatar du membre
Raël Khem
Warfo Award 2019 du Maudit de Ranald
Warfo Award 2019 du Maudit de Ranald
Messages : 298

Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par Raël Khem »

A défaut d'être agréable, le petit homme éduqué savait choisir ses lieux de repas. Entre les réceptions bretonniennes et les auberges de luxe impériale, Raël commençait à être habitué par les lieux riches et bien entretenus où on servait des plats qu'un pauvre bougre n'aurait pu se payer en une année de labeur. Après, sans mentir, le Scythien se fichait éperdument de la condition sociale du travailleur occidental, lui permettant ainsi de manger tout son soûl sans le moindre état d'âme.
D'ailleurs les plats se différenciaient bien de la tradition de l'Ouest comme il avait pu la goûter à l'Anguille. Les vins étaient moins parfumés mais non moins appréciables pour un palais peu habitué, sans parler de ces plats plus tournés vers les viandes fortes que les poissons. D'ailleurs un sourire faible éclaira le visage du Scythien quand montèrent à ses narines les effluves d'épices du Sud, des saveurs du désert et des montagnes sablonneuses d'Arabie. Bien sûr, étant un simple soldat il était rare pour lui d'avoir sous la langue du safran et du poivre noir, mais tout de même. Dans tous les cas la cervoise cuite eut tôt fait de reprendre le dessus sur le reste, reléguant les goûts du Sud à l'inexistence.

Un petit rire de bouche surpris le champion quand il observa son elfette mettre en pièce le porc comme un morceau de bon pain. Elle tranchait en virtuose, découpant les chairs avec précision. Si elle mettait autant d'ardeur à trancher sa pièce de viande qu'à se battre, elle deviendrait un opposant invincible, sans faille et mortellement précis. Peut-être que cela viendrait avec le temps, qu'elle saurait tailler un adversaire aussi aisément qu'un pauvre plat de restaurant. Cette pensée le fit frémir.
Quittant la rêverie, le regard du guerrier se posa vers son vis-à-vis. Cet érudit, ce Matthias Schlucht, enseignant en Histoire, affichait un comportement de plus en plus mystérieux. Aducia avait raison: ce bonhomme savait quelque chose, ou du moins pensait savoir quelque chose, sur sa personne ou son passé, voire sa famille.

De façon générale, Raël n'y pensait jamais. Aussi loin qu'il s'en souvenait il avait toujours connu Numas, l'éducation en tant que Scythien, la vénération des dieux anciens et les deux femmes qui s'étaient occupées de lui: la jeune Dédetès qui avait vingt-cinq ans dans ses plus lointains souvenirs ainsi que sa mère, la sage Entechenès qui avait comme particularité d'avoir toujours été vieille. Bien sûr ses camarades de jeu n'avaient pas manqués de lui faire remarquer qu'il n'était "pas comme les autres" au début, mais ces souvenirs s'étaient estompés avec le temps, sa ressemblance avec le peuple local et son apprentissage des coutumes et traditions se poursuivant dans le temps. A dix ans à peine il était aussi Scythien que n'importe lequel des enfants de son âge et à partir de ce moment, où les souvenirs se faisaient enfin vivace, rien n'avait vraiment différencié Raël du reste. Dans ces conditions le jeune homme ne s'était jamais réellement posé de questions sur un quelconque passé avant Numas ni sur l'existence d'un père. Il était mort dans le désert lui avait-on expliqué, comme tant d'autres avant lui, rien de spectaculaire, rien d'étonnant. Bref, rien ne préparait


-Je vous en prie, professeur, continuez votre récit, ou messire Khem va finir par exploser. Je ne le retiens qu’à grand peine depuis que vous l’avez interpellé.

-Vous avez raison, mademoiselle, ne faisons pas languir plus longtemps monsieur Khem. Où en étais-je, déjà ? Ah, oui. Comme je le disais, votre présence ici est incroyable, tout bonnement incroyable ! Nous vous croyions tous mort depuis si longtemps ! En tous cas, vous êtes le portait craché de votre père, Adolf Khem... Hum, enfin, en plus musclé et plus bronzé, tout de même.

La réponse fusa, presque blessante, vexée, piquée.

-"Comment ça, Adolf Khem?!"

Un doute terrible l'avait frappé au torse, violent comme le poing d'un lutteur propulsé à toute vitesse. Un doute comme on en voyait rarement dans une vie, ces doutes que l'on sait teintés de vérité, qui vous regardent droit dans les yeux et qui vous annoncent qu'ils sont vrais et que vous le savez.

-"Mon père est mort il y a des années, et il s'appelait Nazir! C'était un Scythien, pas un... pas... Pas un impérial!"

Pour prononcer ces mots qui allaient crescendo, le guerrier s'était aux trois-quarts levé de sa chaise. Aducia lui jeta un regard inquiet, bien différent des oeillades hostiles envoyées par le reste de la salle ainsi que les serveurs. Doucement, l'elfe posa une main hésitante sur son bras pour le forcer à se rasseoir. Toujours fâché, le guerrier croisa les bras, les pommettes rouges.

-"Y'a erreur, Adolf Khem, et puis quoi encore..."
Avatar complet:
Image
Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
Profil: For 14 | End 14 | Hab 11 | Cha 10 | Int 10 | Ini 15 | Att 16 | Par 16 | Tir 8 | NA 3 | PV 105/105
Lien Fiche personnage:

http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... _rael_khem
Equipement:

Compétences:
Compagnon : Aziz, voleur
Profil : For 6 | End 6 | Hab 11 | Cha 7 | Int 8 | Ini 10 | Att 8 | Par 9 | Tir 9 | NA 1 | PV 40/40
Compétences : Fuite (1) Chance (1) Escamotage (1) Mendicité (1) Vol à la tire (1)

Avatar du membre
[MJ] Kriegsherr
Warfo Award 2017 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2017 du meilleur MJ - RP
Messages : 1088

Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par [MJ] Kriegsherr »

La violente dénégation de Raël parut surprendre le vieux professeur, comme s’il ne comprenait pas qu’on puisse rejeter ce qui lui semblait une évidence. Sans doute avait-il oublié le côté humain de la chose. La froide logique n’avait pourtant rien à voir avec ça, car entendre une nouvelle qui bouleversait ce qu’on avait toujours cru vrai, c’était un terrible choc. Pas physique, mais psychologique. Chacun réagissait différemment dans ces cas là. Certains en devenaient fous, incapables d’accepter la vérité. D’autres changeaient radicalement. D’autres encore l’acceptaient plus ou moins bien. Mais le déni était somme toute plutôt fréquent, même en présence de preuves évidentes. Il n’était qu’une défense du cerveau pour se protéger de la violence du choc, et pouvait même parfois n’être qu’une phase de l’acceptation. Serait-ce le cas ici ?

En tous cas, le vieil homme dut secouer la tête et porter son verre à ses lèvres pour trouver la contenance de répondre sans froisser son interlocuteur :

-Je.. Je n’ai aucun intérêt à vous mentir, monsieur Khem. A vrai dire, ce serait même plutôt l’inverse, car beaucoup de gens préféreraient que le fils d’Adolf ne réapparaisse pas. Mais s’il en faut plus pour vous convaincre…

Connaissez-vous beaucoup de scythiens aux yeux bleus ? Car si vous ressemblez à votre père, vous avez les yeux de votre mère. De plus, malgré le fait qu’elle ait été tannée par le soleil durant des années et que cela a probablement pu gommer les différences, je suis prêt à parier que votre peau est plus claire que celle de vos compatriotes.

Ceci étant dit… La décision finale vous appartiendra. Ce sera à vous de choisir si vous êtes bien cet homme, ou si je me suis trompé, si j’ai cru voir un fantôme.


L’homme était visiblement mal à l’aise, mais cette dernière phrase obtint l’approbation d’Aducia. Non pas que l’elfe semble vouloir que son mentor suive une voie ou une autre –elle était parfaitement impassible, impénétrable et il était difficile de deviner ce qu’elle souhaitait-, mais elle semblait très intéressée par le choix qu’il ferait. Très concentrée, elle restait silencieuse, ses yeux perçants passant sans arrêt de Raël Khem à Matthias Schlucht. Ce dernier reprit :

-Quoi qu’il en soit, laissez-moi vous raconter l’histoire de la famille Khem, ou du moins ce que j’en connais. Vous pourrez ensuite prendre votre décision, ou même la différer si vous avez besoin de plus de temps.

La première fois que j’ai vu les Khem, cela remonte à 19 ou 20 ans, je crois*. A cette époque, j’étais déjà un professeur reconnu, et je donnais des conférences sur ce qui était alors ma marotte, l’antique civilisation connue par les érudits sous le nom de Nehekhara. C’était la fin de l’hiver, probablement autour de la mi-Nachexen, et il faisait très froid. Par un curieux caprice du destin et pour vous protéger de la neige qui tombait, votre mère, Mirka, a choisi de s’abriter dans mon amphithéâtre.

J’ai appris plus tard que les Khem étaient venus à Altdorf pour négocier un contrat, ce jour-là. Tandis que votre père discutait avec ses clients, votre mère vous promenait dans les rues de cette belle ville. Elle aurait dû participer elle aussi aux négociations, mais vous étiez trop turbulent, et elle a donc décidé de vous emmener dehors profiter de la neige. Malheureusement, le temps s’est vite gâté, et Mirka a été surprise par de soudaines chutes de neige, alors qu’elle jouait avec le petit Raël dans les jardins de l’université.

C’est là qu’elle m’a entendu pour la première fois prononcer le nom de Khemri, la cité des rois. Un nom qui n’était pas sans lui rappeler celui de son mari qu’elle avait adopté et transmis à leur fils « Khem ». Mirka est venue me parler après les cours, intriguée autant qu’amusée par la ressemblance des noms.

J’ai fait la connaissance d’une jeune femme énergique, forte et courageuse, dotée d’un sacré caractère. Elle était brune, avait un visage agréable et un corps athlétique. Ses yeux bleus perçants, les mêmes que les vôtres, brillaient de hardiesse et d’impertinence. Oh clairement, Mirka était une jeune femme aussi énergique que son petit à l’époque, ce qui n’était pas peu dire ! Elle a toujours été impulsive, voire téméraire, et n’avait pas peur de grand-chose.

Son intérêt pour Khemri me l’a tout de suite rendue sympathique. Si vous saviez ce que ça fait plaisir, pour une fois, d’avoir quelqu’un qui s’intéresse réellement à ce que l’on dit, et pas simplement pour avoir une bonne note aux examens. Nous avons discuté, d’abord dans la salle, puis dans cette même auberge et à cette même table, durant toute la matinée. Puis elle a pris congé pour rejoindre son mari en me disant qu’elle reviendrait bientôt me voir.

Je crois que c’est elle qui a convaincu Adolf de ce projet de partir visiter Khemri. Loin de l’effrayer, mes histoires sur la terre des morts avaient attisé en elle une soif d’aventure, de défis, qui était bien présente depuis longtemps. Le soir même, les Khem m’invitaient à leur table dans l’hôtel où ils logeaient. J’y ai rencontré Adolf.

Votre père était quelqu’un de plus posé, de plus réfléchi. Là où Mirka était impulsive et ardente, lui aimait prendre du recul. Il avait à peu près votre taille et votre corpulence, mais les yeux marron, et un corps moins musclé. Toujours impeccablement habillé et coiffé, alors que sa femme était souvent mutine dans son apparence avec des mèches rebelles notamment, il était un peu son contraire. Pourtant, j’ai rarement vu un couple s’aimer autant.

Nous nous sommes liés d’amitié, et dans les semaines et les mois qui ont suivi, j’ai à de nombreuses reprises été invité par les Khem dans leur cottage de Weissbruck ou leur propriété familiale dans les environs de Bögenhafen.

Je n’ai jamais su si Adolf était réellement intéressé par un départ pour les déserts du Sud, ou s’il avait consenti à ce voyage uniquement pour faire plaisir à Mirka, mais je pense qu’il voulait partager ce temps avec elle et Raël, car il m’a confié qu’il travaillait trop, et qu’il souhaitait passer davantage de temps avec son fils et sa femme. D’autant que cette dernière s’ennuyait souvent dans le quotidien de la gestion des fermes et rêvait d’horizons lointains, de voyages et d’aventures partagées ensemble. Adolf tenait à offrir à sa femme cette aventure qu’elle recherchait tant, pour lui montrer à quel point elle comptait pour lui. Ce voyage aurait dû permettre à tous de partager des moments inoubliables en famille.

J’ai rarement vu votre mère aussi heureuse que quand il lui a annoncé la surprise, l’automne suivant notre rencontre. J’avais arrangé avec un de mes étudiants les plus brillants, Tolsen Gunfricht, une expédition de recherches historiques qui devait être sans risque. Le parcours défini ne devait pas s’approcher trop près des ruines dangereuses, mais leur offrir tout de même une vue sur la cité des rois, depuis un relief éloigné. Ils partiraient tous ensemble en hiver, pour un périple de plusieurs mois en Arabie et dans le désert. J’avais assuré à Adolf que les risques seraient minimisés au maximum… Si seulement j’avais su, en les voyant depuis les quais s’éloigner sur le bateau qui les emmenait d’Altdorf vers Marienburg, que c’était la dernière fois que je les verrai. Ils étaient si heureux, sur le pont de ce navire, côte à côte, se tenant la main, et me saluant de l’autre, le petit Raël entre eux, les visages radieux.

Souvent, aujourd’hui encore, je les revois à ce moment, et je ne me peux m’empêcher de penser, au fond de moi, que j’ai peut-être une part de responsabilité dans ce qui leur est arrivé. Il me hantera sans doute à jamais. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai renoncé à l’étude de cette matière qui avait fait ma réputation : je ne veux plus inciter quiconque à entreprendre de telles expéditions.

La suite, malheureusement, je ne la connais que par ce que m’en a raconté Tolsen à son retour, presque un an après. La famille Khem entière aurait été prise dans des sables mouvants une nuit, alors qu’elle s’était éloignée du camp d’une dune ou deux pour contempler les étoiles dans un ciel pur, à l’écart des lueurs des torches et du feu du convoi. Le temps que les secours arrivent, en entendant les lointains cris des malheureux, ils étaient déjà engloutis par le désert…


Le visage de Matthias n’était plus du tout jovial. Il semblait s’être fermé, ses poings contractés à mesure qu’avançait ce récit qui remuait en lui les douloureux fantômes du passés. Lorsqu’il eu terminé, l’homme baissa les yeux, n’osant plus croiser le regard de son interlocuteur, comme s’il se sentait responsable et avait peur de son jugement. Il grimaça, puis but une grande rasade d’alcool. Raël remarqua que le vieil homme en profita pour essuyer discrètement une larme du revers de sa manche colorée. Puis il reposa sa chope sur la table, un peu trop violement, et attendit sans dire un mot de plus, les yeux toujours rivés sur la table, on aurait dit qu’il avait honte, qu’il regrettait amèrement une vieille erreur. Aducia elle-même avait le visage grave et ne pipait mot.


* :
Je considère qu’il s’est passé 2 ans environ depuis le début de tes aventures, et que Raël a donc 24 ans à ce moment.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

Avatar du membre
Raël Khem
Warfo Award 2019 du Maudit de Ranald
Warfo Award 2019 du Maudit de Ranald
Messages : 298

Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par Raël Khem »

L'extinction de voix s'empara du guerrier Scythien alors qu'il écoutait ce que Matthias Schlucht avait à lui raconter. Non, non c'était impossible, il refusait d'y croire: c'était proprement ridicule! Oui certes ses yeux bleus avaient toujours suscités la stupéfaction de ses camarades, oui d'accord, mais les prêtres comme sa mère Dédetès lui avaient assuré que c'était normal, un pur accident de la nature, un hasard voulu par les dieux pour le mettre à l'épreuve, rien de plus. Et puis en effet il y avait ce père, Nazir, qu'il n'avait jamais connu et que sa mère ne semblait d'ailleurs pas avoir tant regretté, mais était-ce une preuve? De même oui sa peau était plus blanche que les teints très bronzés de ses camarades mais avec les années cette différence s'était gommée au point d'en être quasi-inexistante. Et oui certes il était redevenu un peu plus blanc sous ces contrées sans soleil, mais était-ce une preuve pour autant?

D'un geste de la main, Raël balaya cette pensée: non c'était proprement ridicule, infamant! Un hasard sur un nom et un prénom n'avaient jamais fait un autre homme! Et puis oui certes sa propre mère ne s'appelait pas "Khem", mais on lui avait donné ce Ka en talisman, en connaissance de cause. Non tout cela était… était…
D'un bond il se leva de table, sans rien dire. Aducia, sans doute passablement surprise, le regarda faire et hésita à l'appeler. La jeune elfe se pinça la lèvre: devait-elle lui courir après ou non? Dans ce genre de cas comment agir? En désespoir de cause elle choisit de rester en place et se contenta de dire au professeur:


-"Il reviendra, il faut le laisser réfléchir..."

Cinq minutes plus tard le champion des dieux était assis sur un banc de bois près d'un petit parc du musée. Les yeux vers le bas, jouant avec ses pouces, fixant un objet qui n'existait pas à ses pieds.

Que penser de tout ça?

Pour un impérial la révélation aurait été dure à avaler, mais alors pour lui, un Scythien! Toute sa vie il avait été élevé dans l'idée que l'Occident était une menace, un danger, un envahisseur. Il avait vu des cohortes de pillards de toutes les classes sociales se précipiter vers les tombeaux des anciens rois comme des rats sur un quignon de pain, nombreux étaient ses amis tombés au combat pour les arrêter ou torturés pour qu'ils révèlent les passages sûrs. Certes sa vision avait été fortement chamboulée ces deux dernières années. Il avait appris à faire confiance, à ne plus craindre l'étranger, à faire la part des choses et à se rendre compte que tous les occidentaux n'étaient pas les même.

Mais entre devenir plus tolérant et devenir l'un des leurs, il y avait un pas béant.

Ne trouvant pas de solution à ses problèmes, Raël se décida à tout laisser en plan pour retourner à l'auberge se coucher et rêver un peu. Demain il parlerait à Aducia du musée et il lui faudrait avoir pris une décision… Le genre de décision qui change une vie.
Avatar complet:
Image
Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
Profil: For 14 | End 14 | Hab 11 | Cha 10 | Int 10 | Ini 15 | Att 16 | Par 16 | Tir 8 | NA 3 | PV 105/105
Lien Fiche personnage:

http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... _rael_khem
Equipement:

Compétences:
Compagnon : Aziz, voleur
Profil : For 6 | End 6 | Hab 11 | Cha 7 | Int 8 | Ini 10 | Att 8 | Par 9 | Tir 9 | NA 1 | PV 40/40
Compétences : Fuite (1) Chance (1) Escamotage (1) Mendicité (1) Vol à la tire (1)

Avatar du membre
[MJ] Kriegsherr
Warfo Award 2017 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2017 du meilleur MJ - RP
Messages : 1088

Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par [MJ] Kriegsherr »

Ni Aducia, ni Matthias n’avaient tenté de rattraper Raël lorsqu’il s’était brusquement levé pour partir. Les deux affichaient cependant des mines inquiètes. L’espace d’un instant, tous les regards dans la salle s’étaient tournés vers le scythien, mais, bouleversé par ce qu’il venait d’entendre, Khem devait s’en moquer, si tant est qu’il l’avait seulement remarqué...

Au dehors, la vie poursuivait son cours, indifférente à la détresse et au désarroi du héros tourmenté. C’était comme si deux mondes radicalement différents coexistaient à cet instant. L’un insouciant, routinier et tristement banal, l’autre en pleine introspection, en plein doute. Les minutes passèrent, puis les heures, disparaissant comme une traînée de poudre enflammée. Bientôt, il fit sombre, et le combattant décida de rentrer à son auberge pour s’y coucher.

La nuit porterait-elle conseil ? En tous cas, elle ne fut guère reposante. Le sommeil de Raël fut envahi par des fantômes du passé souffrant le martyr, des horribles monstres du désert, des rois et des dieux sévères le regardant de haut pour le juger. Il ne se souvint pas de tout au réveil, mais il était en sueur, ses draps froissés. Il avait dû bouger et sans doute même parler dans son sommeil. Cela faisait un certain temps déjà que Raël pensait avoir échappé à ces visions qui l’avaient tant poursuivi, mais il n’en était rien, elles revenaient le hanter. Depuis aussi longtemps qu’il s’en souvienne, il y a toujours eu des nuits difficiles. Pas tous les jours, bien sûr, mais de manière suffisamment récurrente pour qu’il ne s’agisse pas uniquement de quelque chose de commun, de normal. Depuis son entrée en Bretonnie, les choses s’étaient un peu calmées, il avait pu dormir plus tranquillement. Mais cette nuit là, les visions étaient ressurgies, plus nettes, plus terrifiantes, plus glaçantes que jamais. Plusieurs fois il se réveilla en sursaut, avant de constater sa fatigue extrême et la noirceur du dehors par les embrasures des volets. Chaque fois, comme happé par les créatures cauchemardesques auxquelles il venait juste d’échapper, il se rendormait presque aussitôt pour subir de nouveaux supplices dont il n’était que la victime ou le témoin impuissant. A chaque fois la douleur, la mort, la peur, pour lui ou pour tous ceux auxquels il tenait ou avait tenu, personnages réels ou imaginaires. Finalement, il fallut attendre le petit matin pour que l’épuisement ait raison des rêves, et qu’une chape noire tombe sur notre héros, engloutissant tout dans le néant.

Au réveil, le soleil était déjà haut, il devait être autour de dix heures du matin passées. Aducia Egdwin n’était pas là. Elle l’avait probablement laissé seul cette nuit-là. Ce n’est qu’en descendant que le scythien la trouva, attablée avec un repas copieux. Elle le salua comme si de rien n’était, et ne fit pas de commentaire sur ce qui s’était passé hier ou cette nuit, même si Raël avait clairement une mine atroce. Malgré tout, le combattant était en état, physiquement parlant. Il fallait plus qu’une mauvaise nuit pour réellement nuire aux capacités de notre puissant héros. Mais qu’en était-il de son état psychologique ?

Ce n’était pas tout : il y avait également l’expédition au musée. Déciderait-il de reporter sa décision, de chasser momentanément les interrogations de sa tête pour se plonger à corps perdu dans le travail ? Rester actif, se noyer sous les tâches neutres pouvait être une puissante drogue pour ne plus penser aux choses qui le travaillaient réellement au fond de lui.

En tous cas, l’elfette semblait décidée à le laisser prendre l’initiative.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

Avatar du membre
Raël Khem
Warfo Award 2019 du Maudit de Ranald
Warfo Award 2019 du Maudit de Ranald
Messages : 298

Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par Raël Khem »

Le soleil de midi battait le sable de Numas l'Immortelle. A cette heure bien peu nombreux étaient les citoyens qui osaient mettre le nez sous le regard de Ptra le Resplendissant, la chaleur qu'il prodiguait se répercutait sur le sable doré, transformant les vastes dunes en véritable four à ciel ouvert dans lequel cuisait le voyageur non-préparé. Malgré tout quelques silhouettes noires provenant des palmerais ou des chantiers proches se frayaient un chemin à travers les patrouilles squelettiques et les étals abandonnés des commerçants. Quelques groupes de gamins jouaient aux loisirs habituels de leur âge en se faufilant dans les ruelles et les avenues à l'ombre des titanesques pyramides qui dépassaient de loin les quartiers habités. Parmi ceux-ci, le petit Raël, haut comme trois pommes à ses huit ans, s'amusait à frapper épée contre épée, en bois évidemment, avec ses camarades de jeu. C'est qu'il était doué déjà, le jeune Khem, à son âge! Il battait des enfants plus grands que lui et on lui prédisait déjà un avenir dans la vie nomade.

Mais ce midi, le garçonnet devait rentrer à la maison. Sa mère Entechènes, comme chaque jour, l'attendait avec une poêle pleine de semoule posée sur le brasier de la cour, alors que Grand-Maman Kihat préparait les épices pour parfumer le plat. De bonnes odeurs de poivre et de cumin accompagné de gingembre moulu se dégageaient de toutes les habitations de la rue où les femmes s'activaient à préparer le pain du désert et le blé.


-"Maman, je suis là!"

Agile, l'espiègle sauta par dessus le muret de séparation entre la route et la cour. La baraque ressemblait à une maison de style nehekharien, tout en pierre blanche et sans vitre, seulement des trous dans les murs. L'ensemble était très carré mais plus spacieux qu'il y semblait au premier abord. Contrairement à ce que Raël aurait pensé, sa famille n'était pas présente autour du brasero central, pourtant allumé et, après vérification, bien rempli. Surpris, le futur champion appela:

-"Mamaaaaaan? Grand-maman? Vous êtes où?"

Aucune réponse. Raël se gratta la tête: où pouvaient-elles bien être passées? La porte de la maison, une simple planche de bois fixée à la verticale, s'ouvrit quand Khem l'ouvrit. L'intérieur était très vide et très calme, sans aucun signe de vie. Un tour rapide aux chambres de l'étage suffit à le convaincre qu'il était seul. Peu convaincu, il appela une dernière fois: plus fort:

-"Mamaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan!"

De plus en plus étonné, et éprouvant même un début d'inquiétude, le garçonnet s'aventura dehors, à la recherche d'une bonne âme qui saurait l'aider. A sa surprise, pourtant, toutes les maisons étaient vides, sans aucun occupant. Même les patrouilles squelettiques qui arpentaient les rues à toute heure étaient absentes. Un silence de mort régnait sur Numas. La panique commença alors à gagner le jeune qui s'élança à toute allure droit devant lui, vers les pyramides. Là, il trouverait bien quelqu'un (ou quelque chose) pour l'aider! Un squelette, un nécrotecte, un esclave, un ushbati, n'importe quoi mais quelque chose!
Pourtant même les chantiers étaient vides, leurs ouvriers s'étant volatilisés. Plus rien ne bougeait et jamais les nécropoles n'avaient semblées aussi mortes. Dépité, Raël s'assit sur une pierre taillée en bloc et prit son menton entre ses deux mains, coudes sur les cuisses. Il renifla longuement et écrasa les larmes qui lui venaient. Que faire? Où était tout le monde?

Une petite bosse se dégagea d'une dune proche suite à un coup de vent un peu puissant. Heureux de trouver enfant un événement dans ce désert immobile, le scythien s'approcha et hurla en apercevant le visage de sa mer, calme et serein, comme endormi. Hésitant entre vomir, pleurer et s'enfuir en hurlant, il ne bougea pas, paralysé. Quelque chose bougea alors sous la peau de sa génitrice. Une bosse qui bougeait, puis une deuxième, puis une troisième. Un horrible scarabée khepra, un des mangeurs de chair, surgit de sa bouche, bientôt suivi d'une cohorte d'autres. Un véritable nuage ne tarda pas à se former, une vague gigantesque, un tsunami vorace qui se jetait sur la cité, obscurcissant le ciel. Raël courut droit devant lui sans s'arrêter, tentant tout pour mettre de la distance entre cette masse et lui. Une cordelette le frappa au tibia et il chuta au sol, la jambe foulée. Il pleurait à chaude larmes et hurla de terreur en sentant grouiller sous sa peau mille insectes affamés. Il hurla et hurla encore jusqu'à ce que les scarabées sortent de sa gorge, le coupant de toute possiblité de crier. Deux yeux percèrent les ténèbres, il les avait déjà vus il y a bien longtemps, quand sa mission démarrait à peine. Deux billes vertes dans lesquelles brillaient une intelligence malveillante. Et cette voix, cette terrible voix caverneuse qui résonnait jusqu'à l'âme…


Image
Image
"Je vous vois..."


Raël se réveilla en hurlant.

Trois fois. Trois fois qu'un cauchemar le tirait de son sommeil pour faire vivre des horreurs. A voir l'obscurité qui filtrait à travers la fenêtre, il était encore très tôt, trop tôt pour se lever. Agacé et incapable de se rendormir en l'état, le guerrier mal reposé se leva et ouvrit en grand, laissant la lueur des deux lunes et l'éclairage public apporter un peu de luminosité à sa chambre d'auberge. Son œil s'habitua rapidement et d'une main experte il déboucha une outre de vin pour se servir copieusement et tout avaler d'un coup. Ce n'était pas très bon, un peu trop tiède aussi, mais il en aurait besoin pour dormir à nouveau. Dépité et inactif tant que l'alcool ne faisait pas effet, il mit torse nu à la fenêtre. Il faisait frais, presque froid, mais l'étroitesse des rues permettait de garder de la chaleur. La fenêtre d'en face, si proche qu'il aurait pu la toucher en tendant bien le bras, était fermée, le coupant d'une bonne partie de la vue. De toute façon il n'y avait rien à voir à cette heure à Altdorf, juste des patrouilles marchant au pas cadencé et des chats disputant aux rats un bout de viande.
Sentant que les effets de la boisson lui montaient à la tête, Raël referma ses volets pour se replacer sous sa couette, au chaud. En s'endormant, il murmura, plus pour lui même que pour les célestes:


-"Dieux, pourquoi me faites-vous ça? Depuis si longtemps, pourquoi?"

D'aussi loin qu'il s'en souvienne il avait toujours eu des cauchemars. Petit à Numas, au début de son voyage à Al-Haik, à Marienburg, à Carroburg, à Nuln, à l'Anguille et maintenant ici à Altdorf. Interpréter les rêves était quelque chose d'hasardeux et jusque là il s'était rarement risqué à le faire, se contentant plutôt de vivre avec, comme si de rien était. Pourtant quelque chose avait changé depuis l'Anguille, et en fait depuis le début de son épopée. Les choses s'étaient faites plus claires, moins troubles. Et puis cette fois, en Bretonnie, où il avait succombé au poison de Rayna Labelle… Ce qu'il avait vécu là n'était pas un simple rêve. Qu'est-ce que cela pouvait dire? Les dieux voulaient-ils lui parler, lui faire comprendre quelque chose?

Une fois revenu à Numas il lui faudrait tirer tout cela au clair.

Aducia déjeunait à cette l'attendant en silence. Peu disposé à faire la conversation, Raël s'assit à côté d'elle et attrapa un croûton de pain frais. Un silence gêné s'ensuivit. Finalement, l'elfe le brisa, sur un ton presque de confidence.


-"Vous avez hurlé plusieurs fois cette nuit, messire Khem. Encore vos cauchemars?"

-"Ouais..."

L'homme arracha un bout du pain avec ses incisives et mâcha bruyamment, poussant son amie à détourner le regard.

-"C'est de plus en plus courant on dirait…"

-"Ouais..."

La réponse laconique fit comprendre à la soldate qu'il valait mieux laisser tomber le sujet. Le Scythien ne tarda d'ailleurs pas à reprendre les choses en main.

-"On parlera de tout ça plus tard si tu veux bien. Pour le moment nous allons faire un dernier tour du musée, ce soir nous devons ent..."

-"Messire Khem, vous avez vu vos cernes? C'est de la folie."

Effectivement, le champion était épuisé, fixant le sol sans penser à remonter les yeux vers son interlocutrice. Quel choix avait-il pourtant? Quand il ne pensait plus à rien ses souvenirs de la nuit remontait, il se revoyait dévoré en boucle, il revoyait la ville morte, les rues vides...

-"On s'en fout. On se dépêche de faire le tour et..."

-"Messire Khem, j'insiste vous n'êtes pas en état, je vous ai entendu hurler toute la nuit et..."

-"... Et on rentre ce soir comme prévu, sur le côté par la..."

-"ASSEZ RAËL! ASSEZ!"

Furieuse, Aducia était debout, droite sur ses pieds et mains sur la table, penchée vers le Scythien. Ses yeux lançaient des éclairs et son visage d'ordinaire impassible était déformé par la colère. Raël ne l'aurait pas parié mais il décelait également un air de tristesse dans son attitude. Sous les regards des clients, très surpris, elle se rassit et attrapa le poignet de son compagnon d'une poigne ferme.

-"Vous ne devez pas y aller messire! Je le lis dans vos yeux: vous n'êtes pas en état. Ce que vous a dit Schlucht hier vous a fait mal, pas besoin d'être un elfe pour le voir. Laissez tomber vos projets de vol, vous avez vos propres démons à combattre. Ne vous pensez pas au-dessus de ça, messire Khem, même le meilleur guerrier peut être brisé par le doute… Les légendes de mon peuple sont remplies d'épreuves de ce genre. Réfléchissez, je vous en prie."

Elle l'avait serré un peu trop fort, au point que ça en devenait douloureux, mais Raël était trop estomaqué pour réagir. Elle n'avait encore jamais réagi comme ça et, au fond, peut-être n'avait pas tort. Vaincu, le bretteur se résigna.

-"Tu... Tu n'as peut-être pas tort, Aducia... Je... Je vais aller voir le professeur. J'aimerais voir l'ancien domaine de mes parents. Je dois savoir..."
Avatar complet:
Image
Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
Profil: For 14 | End 14 | Hab 11 | Cha 10 | Int 10 | Ini 15 | Att 16 | Par 16 | Tir 8 | NA 3 | PV 105/105
Lien Fiche personnage:

http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... _rael_khem
Equipement:

Compétences:
Compagnon : Aziz, voleur
Profil : For 6 | End 6 | Hab 11 | Cha 7 | Int 8 | Ini 10 | Att 8 | Par 9 | Tir 9 | NA 1 | PV 40/40
Compétences : Fuite (1) Chance (1) Escamotage (1) Mendicité (1) Vol à la tire (1)

Avatar du membre
[MJ] Kriegsherr
Warfo Award 2017 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2017 du meilleur MJ - RP
Messages : 1088

Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par [MJ] Kriegsherr »

Cette résolution prise, il fallut attendre plusieurs heures pour l’appliquer, car il s’avéra que le professeur était occupé en journée par ses cours magistraux. Ce ne fut donc que vers le soir, après une journée entière d’attente, que l’universitaire put recevoir le guerrier et l’elfe. Cette fois-ci, la réunion eut lieu dans un endroit plus privé, à savoir le bureau du vieux professeur dans les locaux de l’université. Sans être grande, la pièce n’était pas petite, mais il y régnait un tel capharnaüm qu’on s’y sentait à l’étroit. De larges bibliothèques en bois et verre étaient disposées partout sur les murs, et, en plus des étagères pleines, un nombre faramineux de bouquins y étaient empilés grossièrement sur les banques de lecture, souvent accompagnés de papiers et parchemins plus ou moins griffonnés. Des monceaux de bricoles traînaient un peu partout dans la pièce, formant de petits tas ou trônant comme des trophées. Il y avait là des encriers, des plumes, des médailles, des objets à visée décorative ou commémorative, des portraits, des tampons,… Au sol, des confortables tapis recouvraient le plancher. Trois fauteuils rembourrés étaient disposés face à un large bureau au centre de la pièce, ils étaient légèrement plus petits que celui du professeur de l’autre côté de la table.

Le bureau lui-même de Matthias Schlucht, en bois massif, était lui aussi presque submergé par la paperasse, les livres et les babioles. Il était assez cocasse et pour le moins insolite de constater qu’un éminent chercheur et enseignant en histoire à la faculté d’Altdorf était aussi désorganisé. Heureusement pour lui, cela ne semblait pas l’avoir pas gêné dans sa carrière. Le professeur s’assit dans son fauteuil en soupirant et d’un geste résigné de la main, écarta des piles grossières de documents afin de dégager l’espace face à lui. Il fit signe à ses invités de s’asseoir et leur demanda ce qu’il pouvait faire pour eux. Lorsqu’il entendit que Raël souhaitait voir la demeure familiale des Khem, il hocha la tête et répondit :


-Hum… Ce devrait être possible, bien sûr. Mais comme je vous l’ai dit, les Khem possédaient, et possèdent toujours d’ailleurs, un domaine situé un peu plus au Sud dans le Reikland. Leur fortune s’est bâtie principalement dans l’élevage, même s'ils se sont ensuite diversifiés dans l’agriculture en général : vignes, céréales, fruits et légumes…

Bien qu’ils aient un pied-à-terre à Altdorf qui n’existait pas à l’époque de la jeunesse de vos parents, c’est près de Bögenhafen que se trouve le manoir des Khem. Ce n’est pas à proprement parler un château, plutôt une belle propriété agricole. Mais Mirka et Adolf affectionnaient particulièrement le petit cottage de Weissbruck, lorsqu’ils voulaient une ambiance plus calme.

Si vous souhaitez visiter l’un ou l’autre de ces sites, je peux sans problème contacter les propriétaires et leur indiquer votre arrivée prochaine. Il suffira de quelques jours. Cependant…


Schlucht avait l’air un peu gêné lorsqu’il ajouta, après un temps d’hésitation.

–Cependant je ne sais pas si vous serez le bienvenu là-bas. Ils ne pourront pas refuser le retour d’un des leurs, mais la succession de vos parents a été une affaire disons… Longue et difficile. Souvenez-vous que c’est Adolf et Mirka qui ont bâti cet empire, les autres n’ont fait qu’en profiter par la suite. Et en tant que leur fils, vous êtes légalement leur unique héritier ! Tout aurait dû vous revenir. En conséquence, le retour du fils perdu pourrait bien vite tourner au panier de crabes et être moins joyeux qu’il ne le devrait.

Je ne sais pas si annoncer un retour directement serait le plus judicieux, même pour une simple visite. Peut-être devriez-vous songer à une approche plus discrète ?
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

Avatar du membre
Raël Khem
Warfo Award 2019 du Maudit de Ranald
Warfo Award 2019 du Maudit de Ranald
Messages : 298

Re: [Raël Khem] La Nuit au Musée

Message par Raël Khem »

Les codes architecturaux impériaux différaient définitivement des normes nehekhariennes, notamment de celles de Numas. Là où les lieux de savoir du Royaume des Morts se constituaient en énormes blocs de granit et de calcaire séparées en autant d'antichambres et salles de prières accompagnées de laboratoires rituels, l'université impériale était davantage un lieu d'enseignement de masse où les bureaux des professeurs juxtaposaient les amphithéâtres. L'expérience ne parut pas particulièrement dépaysante pour Aducia qui se permis de couper court à tout suspens, ajoutant un petit air de suffisance dans sa voix:

–"Ah, je crois que je vois! Oui j'aurais dû m'en douter tant c'était évident! Ils ont copiés l'organisation de nos écoles à Ulthuan!"

Un point de plus pour les elfes, songea Raël en la voyant sourire en coin tout en passant devant des salles bondées où des étudiants en toges noires écoutaient avec attention des professeurs gras et richement vêtus. Evidemment le Scythien ne comprenait pas grand-chose à ce qu'il se racontait, autant car il ne savait pas lire et encore moins le reikspiel qu'à cause des termes souvent compliqués utilisés par les érudits. En deux ans sa pratique de la langue de Sigmar l'avait poussé à considérablement s'améliorer, mais il restait un locuteur très courant, presque quelconque. Il se permit juste d'écouter à la porte d'un cours dont Aducia lui avait traduit le titre: "Grandeurs et gloire de la IIème dynastie de Nehkhara". Le sujet du jour semblait être la méthode de construction des pyramides qui trônaient encore aujourd'hui dans les cités-nécropoles, triomphantes en comparaison des maigres villes situées en bas. D'après les archéologues et historiens impériaux elles auraient été bâties par des milliers d'ouvriers payés grassement et avec un statut social élevé qui auraient utilisés des traineaux roulant sur le sable humide pour les monter. L'homme du Sud en ricana sans mot dire: tout le monde à Numas savait qu'elles avaient été construites par des hordes d'esclaves avec de lourds rondins de bois! Non vraiment, ces impériaux n'étaient pas très sérieux…

Vint enfin le soir tant attendu et l'entrée dans le bureau de Matthias Schlucht. Son bureau était si sale que le Scythien pensa d'abord à le comparer avec une tombe de petit noble qui partait en emportant le maximum de fatras avec lui pour se donner de l'importance. Il n'en était pas si loin, finalement. Mais la plaisanterie passée il était temps de réfléchir à un plan d'action: effectivement se pointer un beau matin et se déclarer l'héritier légitime de l'empire Khem n'était pas la bonne solution, surtout qu'il doutait encore de l'identité de ses parents. Autant la jouer fine et avoir une approche plus discrète histoire d'obtenir d'avantage d'informations. Maintenant il fallait trouver l'idée, l'idée… Et idée il eut en croisant le regard de sa compagne!


-"Ah je crois que je l'ai! Aducia, tu vas te faire passer pour une marchande elfe intéressée par le commerce de nourriture. Et moi je serai ton garde du corps! Une fois dans le domaine, on verra bien s'il se passe quelque chose..."

Une idée un peu risquée, mais ce n'était pas comme s'ils risquaient beaucoup dans l'absolu.
Avatar complet:
Image
Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
Profil: For 14 | End 14 | Hab 11 | Cha 10 | Int 10 | Ini 15 | Att 16 | Par 16 | Tir 8 | NA 3 | PV 105/105
Lien Fiche personnage:

http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... _rael_khem
Equipement:

Compétences:
Compagnon : Aziz, voleur
Profil : For 6 | End 6 | Hab 11 | Cha 7 | Int 8 | Ini 10 | Att 8 | Par 9 | Tir 9 | NA 1 | PV 40/40
Compétences : Fuite (1) Chance (1) Escamotage (1) Mendicité (1) Vol à la tire (1)

Répondre

Retourner vers « Altdorf, Capitale de l'Empire »