[Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Le Reikland est une province vaste, populeuse et prospère. Sa couleur est le blanc, mais certains régiments, comme les célèbres Joueurs d'Epées de Carroburg, ont leur propre héraldique. C'est l'Empereur Karl Franz Ier, Comte Electeur du Reikland, qui dirige cette province, depuis la plus riche cité de l'Empire, Altdorf.

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[MJ] Le Grand Duc
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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Tout le campement s’affairait à rassembler les affaires. Un véritable remue-ménage, un déménagement absolu. Si Spangz’ et Lina se contentaient de soigneusement remettre en ordre leur équipement médical, Isolde put assister aux scènes de femmes grondant leurs maris, surtout les anciens de la Vieille Garde, pour qu’ils se dépêchent de démonter les tentes, de retirer les piquets et replier les toiles. La Compagnie vivait à la nomade : Ils chargeaient des chariots jusqu’à ras-bord, de matelas, de caisses fermées à clé et de tonneaux, tractés par des mulets ou des bœufs, les chevaux étant réservés aux opérations militaires. Tout ce bétail devait coûter à nourrir, en plus de toutes les bouches bien humaines, et cela devait certainement expliquer que les mercenaires ne rechignaient pas à demander l’aide d’un escroc gringalet comme Pietro pour arrondir les fins de mois.

La tente du capitaine était bien au centre du camp. Elle avait la chance d’être individuelle : C’était un abri confortable, au tissus de drap de velours et de pompons en fil d’or, les armoiries des Crocs Ferrés filés dessus. Au lieu de dormir à-même le sol, le capitaine avait la chance d’avoir un « parquet » constitué de planches de bois, que deux gaillards, les deux quarantenaires qui avaient aidé Isolde avec sa tente, étaient en train de démonter ; Elle savait que l’un s’appelait Dietrich, et que celui au crâne brûlé par du feu était appelé par tout le monde « Narben ». Juste devant cette tente, avait été posée une souche de bois coupée, sur laquelle trônait un petit coffret : le trésor de la Compagnie. De la manière la plus étonnante, ce coffret n’était pas solidement verrouillé et gardé, il était là, déverrouillé, à la vue de tous, pour que chacun puisse simplement approcher, l’ouvrir et y déposer les gains qu’il avait réalisé. Qu’il n’y ait aucune sentinelle ni aucune mesure de protection en disait long sur la confiance que le freiherr offrait à ses protégés.

Kaster von Lyncker se tenait sur un tabouret. Il était habillé comme un noble qui se préparait à aller au bal, élégant dans un magnifique doublet avec chausses rayées et par-dessus en tissus. Il était en train de discuter avec l’Enseigne, Valentin Mohr : Celui-ci était vêtu en armure, cuirasse de plates et manteau rapiécé de bien mauvaise qualité. L’enseigne était vivement en train de hurler sur le capitaine, là où Kaster se contentait de parler avec une petite voix douce, rassurante, et quelques fois des tentatives de rire pour détendre son subalterne. Du discours qui fusait entre eux, Isolde ne comprit que quelques mots : « Danger », « archers », « massacre », « innocent », « guerre », « Ubersreik » « Karl Franz ».

En voyant arriver Isolde, Kaster fit un grand sourire et se leva de son tabouret.

« Bien sûr, Isolde. Qu’y-a-t-il ? »
Quelques infos supplémentaires sur le capitaine à cause de ta réussite critique du post d’avant :
Il écouta la question de la chevaleresse, puis sa mine se renfrogna un petit peu, avec un froncement de sourcils. Mais il resta malgré tout toujours aussi accorte et poli avec elle ; Isolde avait noté que si le capitaine adorait s’entendre parler, les autres autour de lui n’osaient pas trop lui répondre, il devait être le genre de personne très habituée à entendre des simples « oui monsieur » et provoquer l’admiration de tout le monde, chose aisée quand on est un orphelin adopté qui lui doit tout. Seules quelques personnes semblaient avoir assez de volonté pour lui répondre : Gerson, Mohr et Weber, probablement en raison de leur ancienneté et leur intimité, et, plus étonnant, sœur Lina, qui provoquait chez lui toujours un petit tic très gêné lorsqu’elle lui parlait en reikspiel.

« Tu connais Moreau ?
Fait attention en disant cela Isolde. C’est grave, très grave. »


Il jeta un coup d’œil à Mohr. Celui-ci foudroyait du regard Isolde. Il avait le regard noir, son front était couvert de sueur, il empestait la poudre à canon, prouvant qu’il avait dû utiliser les pistolets d’arçon accrochés dans leurs étuis. Il venait de sortir d’un combat, c’était certain.
Le freiherr le rassura par une petite phrase en reikspiel, puis il continua de parler à la chevaleresse.

« Oui, Valentin Mohr était en train de me raconter plus en détail cette histoire. C’est gravissime. Ils étaient occupés à éloigner des gobelins quand ils ont vu des flammes s’élever depuis un village de bergers… les Bretonniens les ont volontairement attirés. Il y a eut un échange de tirs, mais Moreau ne souhaitait pas les tuer : Il voulait des témoins, des gens pour entendre son nom et celui de son seigneur, pour aller le propager partout dans le Reikland. C’était quelque chose de normal en Tilée, quand un seigneur voulait motiver une guerre frontalière.
En tout cas, tes compatriotes ont fait du beau travail. Ils ont tué neuf personnes, et violé treize femmes. Ils ont épargné les enfants, au moins… »

Il soupira longuement, en regardant dans le vide.

« Je ne dis pas tes compatriotes pour t’insulter, je sais bien que tu n’es pas responsable de ce que ton pays fait. C’est juste que…
Que je ne m’attendais pas à entendre parler de ce genre d’histoires ici, maintenant, à cette époque, alors que Bretonniens et Impériaux ont saigné côtes-à-côtes contre les sauvages de la Norsca il y a quatre ans.
Pourquoi venir me voir, Isolde ? Tu as quelque chose à me dire sur ce sujet ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Message par Isolde Tristan de Bérétis »

C'est un camp en pleine effervescence que j'ai le loisir d'observer depuis l'entrée de la tente du Capitaine. Il règne une certaine ébullition conséquence de notre départ immédiat faisant échos aux propos relativement sonores échangés entre l'enseigne Mohr et Von Lycker. Difficile de ne pas jouer les curieuses, oreilles aux aguets afin de saisir les quelques mots de vocabulaire que j'arrive tant bien que mal à déchiffrer. Si les détails m'échappent les mots de soeur Lina sont confirmés, une attaque pour ne pas dire un massacre à bel et bien eu lieu...

"Karl Frantz ?!" Pourquoi nommé l'Empereur ? Cette histoire commence à sérieusement sentir la poudre à plein nez et je ne suis pas certaine de vouloir m'asseoir sur le baril.

Sur le point de rebrousser chemin le matou capte ma présence et m’accueille avec la convivialité que je lui connais. Que cache-tu derrière tes sourires ? Je m'avance dans l'antre du félin qui a le luxe, que je note dans l'instant, de revêtir le lieu d'un sol en parquet. On ne se refuse rien dit-donc. Après que caches-tu vient qui es-tu vraiment ? La particule du nom, les manières, l'éducation, un certain goût des belles choses, voilà de quoi aiguiser ma curiosité bien que je puisse émettre un certain nombre d'hypothèses plausibles mais je préfère imaginer d'exotiques explications.

Enfin retournons à nos moutons d'autant que le noir regard posé sur ma personne attend peut être quelques mots de ma part.

"Oui je le connais en effet, enfin comme se connaissent deux personnes qui se sont croisés rapidement. Il est en ..."
Hésitation soudaine, je n'aimerai pas que mes dires entraînent une conséquence disproportionné, alors sur le point de mentionner Brossac je me ravise.
"Il est celui auprès duquel je me suis renseigné concernant la disparition des enfants."

Mon regard croise celui de l'Enseigne qui pour tout dire me donne l'impression de vouloir m'écorcher vive sur l'instant.
"Je suis désolée pour ce drame. Pour la mort d'innocents et pour le risque encouru. Ce ne sont que de simples mots, ils ne ramèneront pas les morts mais ... je ne peux que compatir."

Difficile de se sentir dans la peau de l' Ennemi.

"A vrai dire Capitaine je sais pas trop pourquoi je suis venue. Je voulais surtout m'assurer que Herr Mohr et ses hommes soient tous vivants, que peut être les rumeurs étaient exagérées et dans le cas contraire jouer carte sur table comme je l'ai fait jusqu'à maintenant. Tout finit par se savoir une jour ou l'autre, qu'auriez-vous penser en apprenant par la suite que je connaissais même vaguement le baillis ?

Enfin quoiqu'il en soit il sert en effet le seigneur Chlodéric et il était en charge en plus des disparitions de régler un problème de brigandage sur les terres. Je ne sais ce qui l'a amené à pousser jusqu'ici, il ne m'a pas donné l'impression d'être un homme à tuer gratuitement mais c'est un jugement qui ne se base sur guère de fondements.

Bref je reste à votre disposition si besoin."
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 8 | Int 8 | Ini 10 | Att 10 | Par 10 | Tir 8 | Foi 0 | Mag | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_isolde_de_beretis
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Un léger sourire naquit près des pommettes du capitaine.

« Oui… Oui je comprend. Ton honnêteté est très appréciée. C’est plus simple si je l’apprends maintenant que si je le découvre dans un autre contexte…
Merci, Isolde. »


Il fit un signe de tête à la chevaleresse. Puis, soudain, il se figea et l’arrêta :

« Isolde ! Attend, je voudrais juste ton opinion... »

Il dit quelques mots en reikspiel à Mohr. L’enseigne soupira et s’éloigna, en passant une serviette qu’il tirait de son mantel sur son visage couvert de sueur. Il laissa le capitaine seul avec la Bretonnienne. Kaster prit une grande respiration, avant de continuer :

« Selon Valentin, Moreau aurait accusé des militaires du Reikland d’être responsables de saccages et de destructions en Bretonnie. Et vois-tu, je…
Je l’avais pas noté, mais tu as bien dis t’appeler Bérétis, n’est-ce pas ? Comme la famille de Bérétis ? »


Il fit un léger pas en avant. La chevaleresse put noter bien plus distinctement à quel point il était plus grand et plus large qu’elle, l’âge ne l’ayant pas rendu plus décrépit ou moins vif.

« J’ignore quelle est la situation en Parravon… Ni comment les choses vont se démêler dans les jours, et les semaines qui vont suivre… Mais si tu es de la famille de sire Roland de Bérétis, un comte du duché de Parravon, sache qu’il aura sans nul doute son rôle à jouer dans ces histoires.
Je ne suis pas ton père, ni ton suzerain, et tu ne me dois rien – certes, je t’ai sauvé la vie, mais tu es libre, de partir quand tu le souhaites. Mais j’aimerais te demander un service… Te proposer quelque chose. Si ce n’est pas moi qui le fait, ça sera probablement le Conseil d’Altdorf qui le ferait s’il connaissaient ton existence ; ce qui, note-le, n’est pas le cas.
J’ignore quelles sont tes raisons pour être ici. Tu m’as dis vouloir servir ta Dame, tu es une idéaliste, non ? Je suppose, aussi, que pour fuir la garde de ta famille, tu as dû fuguer, et ils te cherchent… Tu ne dois pas souhaiter qu’ils te retrouvent.
Et pourtant, tu pourrais être très utile. Écoute-moi donc. Ce que Moreau a fait, l’acte barbare qui l’a commit, je l’ai déjà vu être fait par des Tiléens. Son seigneur, Chlodéric, ignorera tout des pires méfaits qu’ils ont infligé aux Reiklanders, mais il sera tenu au courant des exactions de miliciens impériaux. C’est comme ça qu’on créé des guerres : Par la rumeur… Et le manque de preuves.

Isolde, tu portes une voix. Ton nom est peut-être important. J’aimerais que tu écrives une lettre à ton père – nous ne l’enverrions pas tout de suite, mais je pourrais trouver quelqu’un pour lui amener une correspondance. Une dans laquelle tu témoignes de ce que Valentin Mohr a vu. Tu dis que tu as vu le bailli Moreau commettre des crimes horribles, et s’en vanter au nom de son seigneur. La voix de paysans Reiklanders n’aura jamais aucune valeur aux yeux de la noblesse Bretonnienne. Mais la tienne… La tienne est différente. »


Il posa une main bien ferme sur l’épaule d’Isolde, et planta son regard dans le sien.

« Va faire démonter ta tente. Je te laisse y réfléchir un petit peu. Mais sache que cela pourrait véritablement aider le pays. »

Puis, il s’éloigna et commença à ranger ses affaires dans un paquetage, notamment de nombreux livres et codex, Kaster étant apparemment friand de littérature.



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Le convoi traversa la Reikwald. Mohr chevauchant en avant, pistolet d’arçon à la main, solidement escorté par Lalande et son arbalète, et Moltke avec une arquebuse. Une petite bande de mercenaires à cheval tentaient tant bien que mal d’ouvrir la voie à travers des sentes étroites, tortues et accidentées, là où les chariots surchargés avançaient avec une pesanteur exagérée, comme de gros hippopotames ; Si seulement Isolde savait ce qu’était un hippopotame, n’en ayant aperçut que les miniatures imagées dans les livres de Maître Waldon Piers.

La forêt avait, en journée, quelque chose de plutôt fascinant. Mais par endroits, elle pouvait se révéler terrifiante ; le soleil avait du mal à passer entre les sapins hérissés de la Reikwald, et le convoi paraissait étonnamment fragile, lent et lourd au milieu des gravats et de la terre battue. Tous les hommes avaient sorti leur équipement militaire, tous avaient décidé de revêtir leurs cuirasses et brigandines, et garder près d’eux des lames. Même les femmes paraissaient prêtes à un combat face à des brigands ou des hommes-bêtes…
Isolde voyageait auprès d’elle. Dans une petite charrette un peu plus éloignée, elle nota que la maman de la jeune fille, en même temps qu’elle gardait Magda sur un genou et lui faisait des bisous sur le haut de son crâne, gardait tout près d’elle une arbalète tendue posée à ses pieds. Si les femmes ne combattaient pas, elles sauraient bien se défendre.
Seuls Lina et Spangz’ refusaient, dans leur coin, de porter quoi que ce soit pour se battre. Lina expliqua qu’elle en tant que prêtresse de Shallya, et Spangz’ comme médecin ayant prêté également des vœux libéraux à la Déesse pacifique, il serait inconvenant pour eux de porter du fer. Si les hommes-bêtes étaient bien des monstres à massacrer, même les plus atroces des brigands devaient garder la possibilité d’être épargnés en toute circonstance.

La nuit fut assez horrible. Les chariots furent tournés en cercles et liés les uns aux autres par de grosses chaînes de fer, et les sentinelles montèrent sur les parois des véhicules pour y installer des pavois aux couleurs de la compagnie, des arquebuses et des arbalètes. Mohr regarda l’installation d’un œil satisfait, et en dit quelques mots en reikspiel, que Lina traduisit :

« Apparemment, enchaîner les chariots entre eux est une tactique qu’ils ont utilisé en Tilée. Cela devrait nous assurer d’être défendus si une Harde d’Hommes-Bêtes ou des Gobelins des forêts nous attaquaient durant la nuit…
Je t’avoue que je préfère ne pas trop y penser pour dormir cette nuit. »

Aucune tente ne fut installée, rien ne fut démonté. Le campement dormit sans aucun feu pour se réchauffer ou s’éclairer – Moltke raisonna que ce serait attirer l’attention. Les sentinelles se relayèrent tout au long de la nuit, tandis que les gens mangèrent froid – pain dur, saucisson, fromage – avant de se couvrir sous des grosses paillasses en tremblotant.



Les enfants pleuraient. Et Isolde se trouvait incapable de les aider. C’étaient les pleurs qu’elle avait déjà entendu : Les pleurs de ses propres enfants, à elle, qui mourraient, lentement, emportés par la maladie et la faiblesse. Mais ces cris étaient lointains. Ils venaient d’un sombre écho. Ils étaient démultipliés. C’était comme si elle n’avait pas un seul Tristan, mais quatre, ou cinq, ou six, ou dix.

Il fallait qu’elle aille les retrouver. Il fallait les retrouver avant que le danger ne les attrapes – car elle sentait du brûlé. Une odeur infecte. Une odeur âcre, celle qu’elle avait senti dans cette maudite grotte où elle avait échappé aux fantômes. Elle comprit alors qu’est-ce qu’elle n’avait pas reconnu alors qu’elle remontait, droguée à la mandragore et submergée par l’adrénaline de sa douleur, les tunnels d’une vieille mine Naine.
C’était une odeur de chair qui brûlait. C’était une odeur de viande. De porc. C’était donc ça que sentait un enfant qu’on brûlait vivant ? Du porc rôti à la broche ?

Les flammes commençaient à consumer la Reikwald. Il fallait courir, sauver les dix, ou onze, ou treize, ou vingt enfants qui se tortillaient et hurlaient de leurs petits poumons pour qu’on vienne les aider. Au loin, sur une colline, elle fut bénie par la félicité :
Un chevalier du Royaume la surveillait. Son armure de plates et ses anneaux de maille scintillaient avec les lueurs de flammes. Il était beau comme Landouin, preux comme Gilles, agile comme l’Oiseau de Proie Frédémond ; Elle reconnut les armoiries cousues sur le tabar qui descendait jusqu’à ses genoux.
Son mari était revenu pour sauver les enfants.

« Répète avec moi Isolde, les valeurs de la Chevalerie !
Audace, honneur, loyauté ; Montjoie, Parravon ! »

Il s’élança au galop de l’autre côté de la colline. Isolde se jeta à sa poursuite pour le rattraper. Elle grimpa la petite falaise. La roche, alors, soudainement, se changeait en mains ; en des doigts qui tentaient de l’attraper. Des doigts froids, gelés, qui passaient à travers sa peau. Elle dût se débattre pour parvenir à aller jusqu’au village enflammé.
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Tout puait. Ça puait le bois qui crame. Ça puait la paille qui crame.
Ça puait le porc qui crame.

Des hommes en armes se jetaient hors de leurs selles. Ils tranchaient des têtes, ils rouaient de coups les hommes pour leur passer des cordes autour du cou. Les femmes étaient tirées hors de chez elles par les cheveux, et on remontait leurs robes jusqu’aux hanches pour les violer à même le sol ou contre une mangeoire retournée.
Et les enfants dans leurs berceaux continuaient de hurler pour qu’on les aides.

« Hurle donc avec moi, Isolde ! »

Et son époux releva la visière de son bassinet, et dégaina sa lame pour que les sergents y continuent leurs exactions. Son visage était fort étrange : Il était du même âge qu’il avait lorsqu’elle l’avait quitté. Mais ses yeux étaient bleus. D’un bleu opiniâtre. Clair. Trop bleu pour être humain.

« Ne t’ai-je pas dis d’aller mourir ?! Où est-ce que tu crois que tu vas ainsi ?! Chiennasse immonde, fricatrice mal léchée ! Au lieu de faire ta petite idylle avec ton baiseur de moutons roturier, tu aurais dû accompagner le bailli de Brossac à Suris – peut-être est-ce que tu aurais pu empêcher ce massacre !
Et si tu avais été avec Valentin Mohr, au lieu de te planquer pour passer une journée tranquille à embrasser des enfants, peut-être aurais-tu pu épargner la vie de neuf personnes !
Tu n’es pas une chevaleresse, et tu n’empêcheras pas aux événements de se dérouler. Tu souhaites te rendre utile ?
MEURT ! Va te noyer dans la Teufel ! Accroche une meule de foin autour de ton cou et jette-toi dedans ! »




Elle se réveilla avant l’aube. Tout le monde avait l’air d’avoir mal dormi. Les hommes, avec d’énormes cernes autour des yeux, se réveillèrent à coup d’eau-de-vie, les femmes préférèrent aller faire la sieste dans les chariotes.

« Shallya soit louée.
On a vécu une nuit de plus... »

Il fallait maintenant retirer les chaînes des chariots, démonter les pavois, et faire rembarquer tout le monde. Et ils continuèrent leur chemin, en même temps que le soleil recommençait à se relever. Enfin, alors que le soleil atteignait son zénith, un peu de chaleur pouvait revenir. Bien peu de gens parlèrent au cours de cette petite matinée.
Jusqu’à ce qu’enfin, ils atteignirent un endroit où ils pourraient se reposer.

« Enfin, on s’arrête.
Je commençais à en avoir marre de me retenir de pisser. »

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Ils étaient en plein dans un pré salé, sur une terre bien peu arable, et apparemment laissée complètement à l’abandon. Il y soufflait un petit vent désagréable, mais au moins, ils n’étaient plus dans la Reikwald.
Le capitaine rassembla tout le monde, et fit un long discours auquel Isolde ne comprit pas grand-chose, puisque tout était en reikspiel. Mais il savait y mettre les formes, et parler avec une jolie voix de lion. Après coup, tout le monde s’activa et se dépêcha de remettre en place des tentes. Lalande et le Tiléen de Verezzo prirent des cannes à pêche et s’éloignèrent un peu avec deux femmes pour aller chercher du poisson, tandis que Mohr et de solides gaillards sortirent des arcs et des pièges à lapin et s’éloignèrent également de l’autre côté. On rassembla les chevaux, on ouvrit des tonneaux d’eau pour la toilette, et on prépara des petits foyers. Tout le monde commença à se réactiver.

« Aujourd’hui on va pas faire grand-chose. Le capitaine veut qu’on s’installe.
Il pense qu’il y a du fric à se faire ici. »


La sœur de Shallya eut un petit sourire malicieux, assez inexplicable.

« La rivière que tu vois, c’est l’Ober. Et nous sommes à une demi-journée de cheval de la ville de Stromdorf.
Apparemment c’est un gigantesque trou à rat puant. Le genre d’endroits où les gueux que nous sommes nous en sortons pas mal.

Qu’est-ce que tu souhaites faire de beau aujourd’hui ? Ça te paraît tellement con comme question, mais… Je me rends compte, t’as plutôt le choix. »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Sur le point de sortir mon geste est interrompu par le Capitaine, je me détourne légèrement, le regard interrogateur le temps que les deux hommes échangent minutes et que Morh ne prenne congé. Mes yeux croisent un instant les siens, maudissant la barrière de la langue avant de revenir à l'acteur principal qui pour le moment ne manque pas de m'étonner.

Que voit-il quand il me regarde ainsi ?
Quels rouages se sont actionnés dans sa tête ? Il est habile très habile.

Si il a avancé d'un pas, je recule d'autant. Difficile de parler à son interlocuteur en devant relever la tête sans lui paraître inférieur. Pourtant je ne suis ni petite, ni vraiment frêle pour une femme mais je note la différence qui nous sépare alors autant ne pas creuser un peu plus le fossé par ce positionnement qui je suis presque certaine est voulu. L'art et la manière, il calcule, vite et bien.

Il souffle le chaud et le froid, ne menace jamais mais se contente de rappeler, utilisant mes propres mots afin que les siens prennent un peu plus de poids. Comment refuser après lui avoir dit que je me tenais à disposition, sans perdre toute crédibilité.
Libre de partir, le conseil d'Aldorf n'est pas au courant, je ne lui dois rien, pourtant derrière chaque phrases un petit "mais" résonne dans mon esprit. Il me caresse, mes origines, ma place, mes idéaux puis il porte l'estocade, une lettre...

Qui es-tu vieux matou ? La question m'intrigue de plus en plus.

"En effet de Bérétis Capitaine, je suis la dernière née de Roland Bérétis."

Inutile de mentir, les pièces se sont déjà ajustées pour lui. Que ne donnerai-je pas à cet instant pour m'être intéresser un peu aux liens qu'entretenaient Père avec le Seigneur Chlodéric.

Mon passé me rattrape à la vitesse d'un cheval au galop mais n'ai-je pas choisi de rester à un jet de pierre de ce dernier. Ne lui ai-je pas donner ainsi l'occasion de le faire de façon inconsciente ? Le vieux monde est vaste pourtant j'ai erré à la frontière dans l'attente qu'il se rappelle à moi d'une façon ou d'une autre. Difficile maintenant de m'en plaindre.

"Je ne suis pas certaine que ma voix est un réel poids dans cette histoire Capitaine. La voix d'une femme, la voix d'une fille qui a désobéi, la voix d'une mère qui a fui ... Si je l'ai fait pour des raisons que je revendique toujours elles affaiblissent considérablement le sang qui coule dans mes veines.

De plus vous me demandez de mentir. Pas que je doute du témoignage de Herr Morh mais je n'étais pas sur les lieux. Moreau pourra en témoigner le moment venu et je devrai me parjurer devant ceux qui m'entendront. Je pense que vous savez l'importance que je donne à ma parole.

Enfin votre demande me place dans une situation dès plus inconfortable. A l'instant où j'aurai repris contact avec mon passé, je pourrai dire au revoir à ce que j'ai difficilement acquis. La possibilité de servir la Dame. J'ai tout abandonné pour cela, absolument tout.

Bien entendu je ne souhaite pas une guerre, je ne fuirai pas mes responsabilités si je suis convaincue de pouvoir jouer un rôle afin d'éviter un massacre mais pour les raisons évoquées je vais en effet prendre le temps de la réflexion.

Capitaine."


Signe de tête avant de regagner l'extérieur, l'esprit en ébullition.
Vais-je devoir me sacrifier pour des rumeurs ?!?

Autant dire que je passe le reste de la journée dans une bulle quelque peu hermétique au reste du monde.
Installée dans un chariot avec les femmes, je note relativement indifférente la tension qui vient peser sur le convoi. Les routes du Reikland sont-elles si dangereuses aussi nombreux et armés ?

La chose finit tout de même par me tirer peu à peu de mes réflexions afin de me perdre dans la contemplation de la célèbre Reikwald. Nombreuses sont les légendes et autres rumeurs qui baignent ce lieu, la forêt est véritablement une source de mystères tous plus épais les uns que les autres. Tour à tour magique et féerique ou sombre et sauvage, l'humain semble en ce lieu tout juste tolérer tant qu'il ne dérange pas les forces qui demeurent entre ces troncs majestueux ou cachés dans les pans de brume.

La nuit tombe, j'imagine qu'il n'est pas si tard que cela mais le soleil rend les armes face à la difficulté de pénétrer l'entrelacs de branches. Avec l'habitude de l'expérience, les chariots sont positionnés en cercle et reliés entre eux par de lourdes chaînes , si je suis quelque peu surprise Lina m'en explique la raison, tout prend sens. Pas de lumière pour cette soirée, un repas frugale, les mots sont chuchotés, les regards inquiets. Ambiance, ambiance ....

Bien vite je m'enroule dans ma couverture, difficile de trouver le sommeil mais.

********
"Tristan ? TRISTAN ?? T-R-I-S-T-A-N -N-N-N ?!?
Mon chéri où essssssss tu ??"


Je cours .... je cours les poumons en feu ... la douleur ... la souffrance ...
Je cours dans ces couloirs rocailleux sans fin bifurquant au hasard des carrefours....
Je cours entre les troncs marqués par les visages qui se rient de moi....
Je cours écartant cette foule qui se presse autour de chariots ....
Je cours le nez saturé par cette odeur de .... de cochons ... non .... les Enfants !!

Ils brûlent, leurs chaires se consument, fondent au contact des flammes, se noircissent alors que leurs gorges se déchirent en hurlant la terrible douleur, me suppliant de les sauver. Dans leurs yeux je lis l'étincelle d'espoir que je représente avant que la mort ne les fauche, ils sont si nombreux, trop nombreux, c'est impossible.

"Yonec je t'en supplie .... sauve les .... tu peux ... tu peux le faire .... piiiiiiiiiiiitié ..... tu as été reconnu par la Dame .... je t'en conjure ...."

Les sabots de l'étalon résonnent comme le tonnerre, les mottes de terres jaillissent sous son passage alors que je me lance à l'assaut de la colline, non de cette montagne, m'écroulant à genoux à son sommet devant le spectacle de la barbarie humaine.

Les mains plongées dans la boue gorgée de sang, du sang des innocents.

"Ais pitié .... ils .... ils n'ont rien fait ... s'il ... s'il te plait ... PITIÉ !!"


Le mot est prononcé, devient une litanie, impuissante je ne peux que jouer au chevalier.
Mon poing frappe le sol encore et encore, mes chaires éclatent, mes os se broient au son des femmes violées et des enfants massacrés.

"TU NE PEUX GAGNER ..... NON !!"

Je hurle, me redresse soudainement dans la nuit froide. Les cheveux collés sur mon front, je suis littéralement trempée de sueur qui me laisse toute grelottante, je devine le regard de mes voisines que j'ai réveillé brutalement. Le camp à un sursaut d'agitation, confuse, le souffle court, je peine à revenir à la réalité. Toujours ces cauchemars qui deviennent de plus en plus prégnant. Mes doigts se portent au collier que je porte avant que je ne me lève pour finir la nuit un peu à l'écart tenant compagnie à une sentinelle pour attendre l'aube et son réconfort.


******
Si la journée précédente je n'avais été que peu bavarde autant dire que je suis aussi muette qu'une carpe la matinée suivante préférant ignorer les curieux regards que quelques uns me lancent bien qu'aucun ne brave l'envie qui le démange.

Il faut attendre la fin de matinée et l'arrivée à notre destination pour que je m'active un peu. Autant dire que le coin ne vend pas du rêve et ce n'est pas seulement la conséquence de ma morosité, certes nous sommes sortis de la forêt mais franchement on pouvait espérer un peu plus ... chaleureux ? Mouais je suis salement ronchonne.

"Un gigantesque trou à rat puant ? Bin on peut dire que tu sais éveiller mon intérêt."

Dis-je mi-figue mi-raisin avant de me rattraper un peu.
"Excuse j'ai ... mal dormi."

Mon regard passe sur les petits groupes qui commencent à s'affairer réfléchissant à la question posée.
"J'accompagnerai sûrement un groupe en ville à un moment ou un autre mais j'imagine il ne reste que l'après-midi et elle va être occupé à s'installer pour la suite non ?

J'irai bien avec Morh pour lui parler mais je vais les gêner si ils chassent et je crois qu'il ne m'apprécie pas beaucoup."


Haussement d'épaule.

"Reste la pêche, je ne connais pas encore Lalande ça serait l'occasion. A moins que tu ais besoin d'aide ?"


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Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

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« Non, cela ira. C’est juste qu’il faut qu’on continue tes leçons de reikspiel… Et qu’en échange, tu me fasses lire mon livre en bretonni ; J’aimerais bien savoir quels grands actes il a accomplit, le chevalier Geraint. »

Elle lui fit un petit sourire et un hochement de tête.

« Oh, et… Spangz’ aussi voudra te voir, une fois qu’on aura installé tout notre fatras. On observera comment ton bras s’en sort. »


Il fallait marcher deux bonnes minutes pour s’éloigner des chariots du campement, et atteindre le lit de l’Ober. La rivière se trouvait juste en contrebas, parfaitement visible sur un magnifique champ plongeant de tourbes et de prés humides : La position était parfaite pour tirer sur des assaillants, et peut-être étais-ce pourquoi le capitaine von Lyncker avait choisit cet endroit pour s’installer.

Lalande et Morosini étaient en train de dénouer de longues cannes à pêche ; Enfin, pour être plus exact, André Lalande se tapait tout le boulot, tandis que Pietro, un pied sur un rocher, épatait deux femmes en faisant disparaître et apparaître un écu doré devant elles. Il y avait là la femme de Valentin Mohr, Konstanze, une jeune couverte de tâches de rousseur si mince qu’elle en paraissait fragile et famélique, et Margarethe (Ou « Marge »), une gamine de dix-sept ans qui n’avait que des poils blonds extrêmement courts qui lui recouvraient le caillou – Spangzegel avait expliqué en reikspiel, avant que Lina ne traduise, qu’elle avait été violée par un homme marié, qui était ensuite allé raconter au village qu’elle était une pécheresse adultérine, ce qui avait provoqué son lynchage qui consistait surtout à raser son crâne avant de la parader autour du clocher et du moulin. Comme le capitaine aimait les gens cassés, elle avait été avalée l’année dernière par la Compagnie qui était encore sous le choc du Déluge, vagabondant les routes de l’Ostermark à la recherche désespérée d’un employeur.

Pietro retira son pied du rocher en apercevant Isolde. Il rangea sa pièce et ouvrit grand les bras, avant de parler un patchwork de bretonni sur un air rigolard.

« Hé, qué la Isoldé, Bretonnienne ! Tutto Bene? Toû vah bienne ? »

Lalande se tourna et leva sa main pour tirer le col du Tiléen, avant de lui mettre de force une canne à pêche dans la main.

« Mademoiselle Isolde, passez-moi un appât s’il vous plaît. »

Le Tiléen haussa un sourcil.

« Toune veut poas amôrcer d’abord ?

– Si mais faut que je prépare les lignes quand même, et si tu tiens pas la canne à pêche ça va se barrer en couilles.
Bene. »

Le Tiléen fit un petit geste du doigt pour désigner les deux femmes qui attendaient. Elles avaient une petite caissette et une assiette avec elle. Lalande se mit alors à expliquer :

« Pour attirer la poiscaille on fait des petites boules avec des graines et du lait. On les balances et ça les rameutes comme du miel pour les abeilles. Tu peux peut-être aider Marge et Konsta’ avec ça ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Le sourire de soeur Lina m'apporte un certain réconfort, il m'est agréable de penser partager une certaine complicité avec quelqu'un chose dont je n'ai guère l'habitude au final.

"Les grands actes ? Ha oui, seulement sa bravoure héroïque et vertueuse ou ... les romances de ce noble chevalier ?"

Mon regard croise le sien sérieuse le temps de quelques secondes avant de rire de bon coeur, une caractère finalement plutôt joviale jamais bien loin à moins que mon bonheur ne soit franchement pas très compliqué à satisfaire.

"Bon je cesse de t'embêter. Ne t'inquiète pas je n'oublie pas nos séances, il me tarde de connaître la vie de vos plus grand héros."
Dis-je avec un nouveau rire avant de déguerpir afin d'éviter un déluge de fioles et autre babioles qu'elle risque de me jeter à la figure.

Au moins ma destination n'est guère éloignée du camp, une poignée de minutes plus tard me voilà sur les rives de l'Ober d'humeur beaucoup bien plus sereine que précédemment. Je retrouve là un Pierto fidèle à lui même et trois autres personnes avec qui je n'ai que peu échanger, le Bretonnien Lalande et deux jeunes femmes dont l'épouse de Valentin et une certaine Margarethe victime de la vindicte populaire.

"Bonjour Pietro je vais ... bienne ... hummmm molto bienne ... Biene ou bene ?"
Mélange de Broto-Tiléen et sauce personnelle.
"Et toi ? La pêche est bonne ..."

Avisant que l'homme préfère amuser la gente féminine que pourvoir aux corvées, chose qui franchement à l'heure actuelle me fait une nouvelle fois sourire plutôt encline à un peu de légèreté.

"Euh oui .... André ... Je peux t'appeler André ? Isolde suffira.... On n'a pas vraiment eu l'occasion de faire connaissance. Tu viens d'où en Bretonnie ? Enfin si je peux me permettre."
Dis-je penché sur le récipient d'appât.
"Euh... un ... un ver ? C'est ça ...."
Découverte totale de l'activité, la chose m'intrigue comme toute nouvelle expérience. Du bout des doigts je tends le lombric qui se tortille à mon compatriote.
"Tu ... es là depuis longtemps ?"

Ton de conversation anodine afin de faire connaissance non sans me tourner vers les deux femmes qui officient à préparer des ... boulettes ?
"Haaaa les vers c'est pour l'hameçon et ... euh ça ... pour attirer les poissons ?"
Qui aurait cru que la pêche était une activité compliquée moi qui pensais qu'il suffisait de balancer un fil dans l'eau et d'attendre.

Mon regard passe des deux hommes ou deux femmes ne sachant pas vraiment comment briser la glace avec les rares mots de Reikspiel que je maîtrise.
"Toi Konstanze ? Epou ... pfff... femme Valentin ? Toi Margarethe ? Moi ... Isolde contente de connaître vous."

Regard en coin en direction de Pietro dont les lèvres s'étirent devant ma difficulté à communiquer.
"Bon je débute alors ... c'est pas simple."

Avant d'ajouter à l'attention de la frêle épouse.
"Moi ... euh... vouloir ... merci ... à Herr Morr... lui ... sauver moi."
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


André et Pietro préparaient leurs lignes. Les petites boulettes de céréales formées, le Bretonnien les soupesa, puis les envoya un peu au loin dans l’Ober, le morceau se désintégrant en tout un tas de petites graines qui coulèrent au fond de l’eau.

« J’espère qu’on en attrapera quelques uns. J’commence à en avoir marre de manger du pain et de la viande séchée. Du pain et d’la viande séchée, matin, midi, soir... »

André se plaignait en bretonni. Il fit un geste de tête à Isolde, piaillant plus facilement avec elle que le reste du groupe.

« J’viens du duché de Gisoreux. Famille de trappeurs. J’ai quitté les miens pour rejoindre mon sire qu’allait botter le cul d’Archaon – sauf qu’y est mort au combat, que j’me suis perdu, et que j’sais plus où aller.
Du coup, bah, Compagnie. C’était ça ou brigander – au départ c’était brigander mais l’problème c’est que l’anarchie ça dure malheureusement jamais trop longtemps, et bout d’un moment Boris Todbringer y envoyé ses patrouilleurs chasser les maraudeurs. C’était drôle pendant tout juste un an... »


Pietro ne put s’empêcher de ricaner à l’histoire succincte et pourtant si complète du Bretonnien.

« Mon ami, tou a oune vision bienne singoulière della maraude.
– Tu voulais qu’je raconte quoi ? Haïr le pillage c’est ben un truc de noble ça – mais c’facile de dire qu’t’as les mains propres et qu’tu voles pas les gens, quand t’as tout un fief où tu t’amuses à taxer les hommes jusqu’au sang. Mais c’est d’l’hypocrisie.
Tu peux m’dire Isolde, en quoi c’est pus juste d’envoyer des types prendre ton bétail et fouiller sous tes meubles des fois qu’tu caches pô d’argent, puis t’pendre tout si c’est lô cas, plutôt qu’d’être un sale brigand qui lui aussi vient te prendre de ta bouffe de force ?
Sans déconner, dans l’ost de notre seigneur le type y bouffait pénard du vin et du cochon de lait dans sa tente. Pour pas qu’on crève, son yeoman nous balançait les restes à nos pieds, direct dans la boue. Alors forcément, faut ben vivre... »


Le Tiléen ricana à nouveau.

« Mah, ne t’inquîète pas, Isolde ; Lalande y remonté à cause d’oune conversation que nous avions entamé avant que tou n’arrives.
– T’sais Isolde, Pietro c’est un voleur, mais un voleur élégant – il t’choppe tout c’qu’t’as sans qu’tu t’rendes compte. Y escroque, y carotte avec d’bonnes paroles. Et y dort bien la nuit en raisonnant qu’tant qu’y fait ça avec douceur et sans contraintes, c’est un brave type. Pis après y peut r’garder d’haut les types comme moi en m’traitant de vaurien qui d’vrait danser au bout d’une corde.
– Jenné pas dit cela.
– Mais t’l’as pensé tellement fort qu’ça a sifflé dans mes oreilles.
Prie plutôt qu’ça morde. Pac’que si on commence à mourir d’faim, tu s’ras ben content qu’y a des types comme moi pour aller au turbin et ram’ner d’la bouffe. »


Pietro tira la langue, et soupesa une bourse au fond de son mantel.

« Moa aussi, je ramène la… commo tou dis ? La bouffe. »

Les vers fixés aux hameçons, les deux hommes lancèrent leurs lignes, sous les regards amusés des deux damoiselles. Ils purent alors commencer à patienter que ça morde, en profitant d’un petit soleil de matinée.



« Psst. Hé. C’qui ces deux types lô-bas ? »

De l’autre côté de l’Ober, deux ombres sur une petite colline se tenaient droit debout. De là où ils se tenaient, avec le contre-jour du soleil, il était strictement impossible de les identifier. André posa une main au-dessus de ses sourcils pour essayer de limiter la luminosité, mais même en fronçant très fort, il ne put que se contenter de grogner.

Ils se contentaient d’observer. Juste là, tout debout. Pietro leva une main en l’air, et leur fit un grand geste, un « coucou » de loin.
Puis, sans réagir, les deux ombres s’éloignèrent. On entendit au loin des hennissements de chevaux. L’un d’eux était blanc comme neige – blanc comme le cheval sur lequel elle avait été montée pour fuir la grotte aux spectres.

« C’était bizarre. Patrouilleurs ?
– Non… Non pas du tout. Ils portaient pas d'fer, donc pas des brigands non plus.
– Alors, qué ?
– Je ne sais pas. Je…
Je pense que c’était des voyageurs. Mais bien curieux pour de simples voyageurs. Ils doivent nous suivre.

– Oh ?
– Tu vas me prendre pour un fou, mais j’me d’mande ben si… Si c’éti pas des Fées. Des Elfes, quoi. »

Pietro réfléchit à la proposition deux minutes. Puis ne trouva rien à redire.

« Jenni jamais vu d’Elfes dema vie.
– J’sais pas. Une intuition. Ils avaient l’air tout fin, de loin, plus qu’un humain.
– Si tou le dis. »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

"Hummm Gisoreux ... le Duché du duc Hagen un proche du Roy."
Dis-je autant à moi même qu'aux présents tout en m'étirant afin de faire jouer doucement mon bras le regard perdu sur les remous de l'Ober.
"Tu n'as pas eu envie de rejoindre les tiens entre-temps ? Les parents, les amis, la terre ... "

Léger soupir nostalgique, déchiré entre une vie que se dessine peu à peu et celle à laquelle j'ai aspiré.
Mes commentaires ne lui sont que peu destinés au final, des questions que je me pose.
"Enfin je voulais pas remuer le passé."

A son tour d'évoquer un sujet quelque peu délicat, difficile de lui répondre je suis tellement éloignée des standards de notre société. Je me penche, fouille dans le limon de la rive pour en tirer quelques galets polis par les alluvions. Le premier fuse sur la surface de la rivière, rebondis quelques fois avant de sombrer.

"Je ... je n'ai pas de bonnes réponses à ta réflexion. Les paysans sont censés servir, les nobles les protégés et seule la naissance décide de notre place dans le monde. Beaucoup s'en sont éloignés, d'autres en profitent à l'excès alors que certains font de leurs mieux... Je ne connais que peu le vieux monde, je ne pourrai dire si des systèmes plus équitables existent ailleurs. L'herbe paraît toujours plus verte dans le pré voisin avant qu'on n'en découvre le goût.

Pour être honnête j'ai refusé au Capitaine, par idéal , de participer à de quelconques activités ... que je juge entrer en conflit avec l'idée de Chevalerie. Mais comme tous ou presque j'imagine que le jour où je crèverai de faim je ferai ce que me dicte ma survie. J'aimerai que la vie soit celle des épopées que l'on peut lire dans les ouvrages ou entendre dans les tavernes, je suis une ... idéaliste qui découvre peu à peu la réalité des choses.

Alors je tente de comprendre le monde qui m'entoure afin de faire les choix les plus justes le moment venu et tenir mon serment.
Dans mes errements je tente de servir le Dame, de comprendre ce qu'elle attend de ses fidèles. Les commandements sont des lignes de conduite, soumises à interprétation. Il est dit par exemple de protéger les faibles, alors quand un homme vole pour nourrir sa famille quand est-il ? Quand derrière l'acte se cache non pas la malice ou de l'hypocrisie mais le désespoir..."


Haussement d'épaule, nouveau galet avant que je me tourne vers les deux hommes qui se chicane gentillement.

"Je m'inquiète pas Pietro... je m'inquiète pas. Je suis heureuse de vous avoir rencontrer. Toutes ces cultures, toutes ces vies, ces expériences.
Même si j'approuve pas forcément tout ce que je vois *regard un peu appuyé* au moins le moment est ... intéressant."

Mon regard passe sur les deux jeunes femmes qui se tiennent silencieuses à l'écart, j'aurai souhaité pouvoir échanger avec elles aussi mais cela paraît bien compliqué sans passé par les mâles. C'est finalement André qui attire notre attention sur deux silhouettes qui se tiennent sur l'autre rive. Étrangement immobiles, ils nous observent sans bouger mais clairement là pour ... nous ?

Quelques minutes s'écoulent, je les distingue avec peine gêner les reflets du soleil sur l'eau mais pourtant quelque chose, une intuition éveille une soudaine impulsion en moi.

"C'est .... C'est ....!!"

Je m'avance dans l'eau jusqu'à mi-botte la gorge serrée par toutes les questions qui me viennent alors à l'esprit.
Qui sont-ils ? Est-ce eux qui m'ont amené jusque là ? Pourquoi ? Ainsi que de nombreuses autres.
Non c'est impossible, je dois très certainement imaginer des réponses qui ne sont pas, placer un espoir qui n'est pas.

"Tu es certain des fées ? Ils semblaient nous observer non ? C'est ... étrange."

Encline à chasser mes doutes je préfère changer de sujet et encourage mes compères à me suivre sur des banalités.

"Sinon vous connaissez la région ? Soeur Lina ne m'a pas dit un grand bien du village ... Stom ... Stromdorf ?"
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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« Mon père c’éti un connard qui m’cognait, et qui cognait mes frères au passage. Nan, j’suis ben loin d’lui, et d’ce putain d’pays. »

André se contenta de grommeler ça. Avant de se concentrer sur sa ligne. Il ne regarda pas Isolde alors qu’elle partit dans un court monologue. Quand elle eut terminée, l’enfant de Gisoreux la regarda avec son œil restant, l’autre caché par un bandeau noué autour de son front.

« Eh beh, Isolde, j’dois t’dire…

C’est un bien beau ramassis de connerie. T’en tiens une couche. »

Pietro fit un petit bruit de désapprobation. Mais Lalande ne l’observa qu’un tout petit instant, avant de reprendre :

« Nan mais sérieux. J’veux dire… À la base t’es une gonzesse. La place qu’on t’réservait, c’était la cuisine. Et tu viens parler d’chevalerie ? Créfieu. Faudrait qu’tu parles avec Frère Gerson, tiens ; L’type il adore adoucir les consciences des gens, y s’rait ben heureux qu’tu lui parles de tout tes p’tits tracas pendant des heures, puis te dire qu’au fond la solution à tout dans la vie c’est d’prendre un marteau et péter des gueules d’orques ou d’hommes-bêtes.
Hé, un conseil, Isolde, si tu comptes rester avec nous : Commence pas à piailler des trucs comme ça aux gens qu’tu connais pas. Déballe pas ton sac. Tu bosses. Tu ramènes ta propre croûte. Et c’est tout. »


Le Tiléen cligna d’un œil.

« Ilné pas très rigolo, hé ?
– C’est facile d’être rigolo. Mohr m’a raconté d’où tu viens, Pietro. On t’a trouvé pleurant dans l’canniveau, implorant des truands des bas-fonds d’t’épargner, c’est ça ? T’es pas d’la Compagnie. Tu viens et tu r’pars comme tu veux, selon ta fortune. Oué, tu trouves du fric. Mais t’sais pas c’que c’est, la guerre.
Viens te tenir avec les doubles-soldes et tu verras si tu trouves encore d’quoi chanter, inverti. »



André Lalande n’eut une nouvelle réaction que lorsqu’Isolde mit ses pieds dans l’eau. Il fronça très fort son sourcil en l’observant, une grimace marquant clairement ses lèvres.

« Hé, t’fais quoi ? »

Il sembla la foudroyer du regard. À sa question, il se contenta d’avoir un haussement d’épaules bien dédaigneux.

« J’en sais rien qu’si c’était des Fées ou pô. Moi j’suis comme l’Tiléen, j’en ai jamais vu des Fées. Mais j’ai entendu les contes, quoi. Des types tout grands tout fins… C’était une idée en l’air comme ça, qu’c’est qu’tu veux qu’j’te dise ? L’aurait fallu qu’j’puisse voir leurs oreilles.
On préviendra l’cap’taine qu’on a été observés, même si va y croire qu’c’était des ruffians ou des patrouilleurs. Putain, j’espère ben qu’c’était pas des patrouilleurs…
Y nous ont chassé du Middenland, y nous ont chassé de l’Ostermark, y nous ont chassé très très vite du Wissenland… À un moment on va bien rentrer dans un mur.

– On est des gens étranges, Isoldé. Bien peu prient pour qu’oune guerra sourvienne. Mais sans guerra, pas d’or.
– Sans or, pas de bouffe. Simple. »

À la question sur Stromdorf, les deux hommes se contentèrent de s’observer, avant de hausser les épaules.

« J’sais pô, aucune idée.
– Héé… Marge, ellé ne vienne pas de cette région ?
– Non. J’crois qu’elle vient du nord du Reikland, pô du tout où qu’on est. À mon souvenir c’est Weber qui a eu l’idée d’nous amener jusqu’ici, mais j’suis pas sûr que la Compagnie soit d’jà passée par là. Bon après, j’traîne avec que d’puis trois ans.
– Eh… Si Lina t’as dis du mal de Stromdorf, c’est p’têt que elle sait ce qu’est Stromdorf, logiqué, no ? Si peut-être à elle qu’il faut t’adresser, désolé Isolde... »
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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Frères par le sang versé

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Devant la désapprobation de Pietro je lève doucement une main amicale signifiant que je règle notre différence de point de vu sans pour autant m'en trouver offenser.

"André tu devrais m'écouter et pas seulement te contenter de m'entendre. "
Je le regarde, léger sourire que je souhaite amicale.

"Je ne te parle pas de tracas, je te parle d'idéaux. Notre nature profonde, nos valeurs qui nous font avancer malgré les difficultés. Grandes ou petites chacun de nous aspire à quelques chose. Je ne dis pas que c'est simple, je ne dis pas que j'ai raison mais je ... sais pas. J'aimerai un jour pourvoir regarder en arrière et me dire que j'ai lutté ... j'ai lutté afin de pouvoir vivre mes rêves aussi inaccessibles soient-ils.

Tu va me dire que je suis naïve, que la vie n'est pas une jolie histoire, que c'est une chienne qui te mord dès que tu détournes le regard. Peu importe André, du moment que je suis en paix avec moi. Je préfère échouer dans mes tentatives que regretter d'avoir céder à mes craintes.

Après si je préfère me faire des amis je ne peux obliger les gens à épouser mes idées comme moi certaines autres."


Ma main se pose sur son avant-bras avant de se retirer pour aller m'assoir sur un rocher de bord de rive le temps de goûter le silence après les explications des deux hommes concernant les fées ou Stromdorf, ce qui apporte de l'eau à mon moulin qui n'en manquait pas. Le poisson finit par mordre un peu, j'aide au mieux de ma compétence inexistante en matière de pêche mais au moins cela permet de détourner pour un temps les songes de chacun.

Suivent pour un temps quelques banalités, je tente bien une approche avec les deux jeunes femmes mais malgré les traductions les échanges perdent de leur saveur ce qui n'apporte pas grand chose si ce n'est de faire un peu connaissance sans aller dans des confidences d'un côté comme de l'autre. Après quelques prises je décide de prendre congé, la tête encombré par les dires d' André qui ne manquent pas de faire échos à de nombreux autres et c'est d'humeur songeuse, un galet encore dans la main que je retrouve Soeur Lina et son compère installés dans la tente maintenant montée.

"Me revoilà ... pour la visite d'inspection et nos leçons si le moment s'y prête."

Mes doigts jouent avec la pierre, rejoindra t-elle ma "boîte" à souvenir ?

"J'ai appris que c'est Herr Weber qui a suggéré de venir ici, vous pensez que nous aurons des opportunités ? Vous connaissez d'ailleurs la région un peu ?"
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