[Faust] Cinq nuits chez Frauke

Le Reikland est une province vaste, populeuse et prospère. Sa couleur est le blanc, mais certains régiments, comme les célèbres Joueurs d'Epées de Carroburg, ont leur propre héraldique. C'est l'Empereur Karl Franz Ier, Comte Electeur du Reikland, qui dirige cette province, depuis la plus riche cité de l'Empire, Altdorf.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Faust] Cinq nuits chez Frauke

Message par [MJ] Le Djinn »

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Faust] Cinq nuits chez Frauke

Message par [MJ] Le Djinn »

Comme à son habitude à cette heure de la journée, réglé comme une horloge, Ausprat vérifiait le ménage de la journée et la cuisine du soir. L'intendant venait de passer le pire jour de sa vie, sans doute, à devoir diriger une armada de domestiques paniqués par la mort de leur maître. Pour autant son chagrin et son stress n'étaient rien comparés à ceux de Faust dont les yeux rougis par la fatigue et le chagrin le fixaient avec l'aridité d'un poisson échoué sur une berge.
Malheureusement sa réponse aux questions du nouveau maître fût cinglante et tranchée:


-"Je ne sais pas… Sa chambre?"

C'était ainsi.

Il eut beau réfléchir, son cerveau chauffer, son crâne éclater sous la pression de ses neurones, aucune autre idée ne lui venait.


-"Non... S'il n'est pas dans sa chambre, je ne vois pas où il peut être. Je suis même sûr qu'il m'avait dit une fois où il était parti admirer les fleurs du jardin qu'il avait mis dans son bureau."

Il dût lire la détresse dans les yeux de Faust car l'intendant se mordit les lèvres. Essayant sans doute d'arrondir les angles il continua.

-"Cela peut attendre demain de toute façon, le testament ne disparaîtra pas de là où il est actuellement..."

Le souper serait bientôt servi et la vie reprendrait bien vite son cours. Faust allait devenir le Seigneur Valdorf, avec ou sans testament. Quel dommage...
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Faust Valdorf
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Re: [Faust] Cinq nuits chez Frauke

Message par Faust Valdorf »

Le problème lorsqu’on était fatigué comme Faust l’était actuellement, c’est que le cerveau avait rapidement tendance à faire n’importe quoi. Les mots, les formes, tout se mêlait et se dissipait dans un maelstrom chaotique au milieu duquel il était bien difficile de faire le tri. Ne serait-ce que garder les yeux ouverts commençait à nécessiter un effort conscient, mais malgré tout, le jeune homme continuait. C’était à se demander pourquoi, d’ailleurs. Tout cela n’avait pas de sens.

Comme lui avait en plus dit Ausprat, tentant tant bien que mal de le « réconforter » après sa réponse sans ambiguïté, ce n’était pas comme si les preuves ou le testament allaient disparaître du jour au lendemain. L’Altdorfer pouvait tenter de souffler quelques minutes, laisser la journée passée, arrêter de courir seul après une ombre, comme il avait d’ailleurs hésité à le faire il y a quelques minutes à peine. Et pourtant, il continuait. En des circonstances normales, ça n’aurai probablement même pas été à lui de faire ça, qui plus est. Avait-on jamais vu un héritier sans aucune formation dans la chose, mener une enquête vaine, quasiment à lui tout seul et obtenir des résultats probants ? C’était à la garde, à des enquêteurs professionnels de réaliser ce genre de travail, alors pourquoi s’obstiner ?

Et pourtant, il continuait.

Par amour, tout simplement ? Sans aucun doute, oui, mais pas seulement. Il y avait quelque chose de plus sur lequel il ne pouvait pas mettre de mots. Comme s’il n’avait pas de choix : il devait le faire. C’était un peu arrogant à dire, car ce genre de crime n’arrivait pas pour mettre en valeur d’autres personnes, évidemment, mais il avait l’impression que c’était là un événement dont il était responsable, un meurtre qui avait été spécialement conçu pour lui. Pour qu’il le résolve. Le fait qu’il était visiblement le seul à se rappeler de la précédente journée en était bien la preuve, non ? Il voulait trouver le fin-mot de cette histoire pour que son père puisse reposer en paix, mais une part de lui ne pouvait s’empêcher de se dire que c’était aussi juste par égoïsme. Il voulait juste savoir, résoudre ce défi qu’on lui avait adressé. Savoir qui était responsable de tout cela, et surtout, pourquoi. C’était sa mission, et la sienne, uniquement. C’était la bonne chose à faire. La seule chose à faire.

Alors oui, il avait déjà fouillé la chambre de fond en comble, et n’y avait pourtant rien trouvé. Mais les paroles de l’intendant avaient attiré son œil sur un élément auquel Faust n’avait, dans la précipitation, pas du tout pensé. Peut-être que la chose était en fait beaucoup plus simple qu'au premier abord.

Ausprat lui avait peut-être sans le vouloir laissé un détail assez important. Si son père lui avait dit que le testament se trouvait dans le bureau, alors que les deux hommes étaient en train d’admirer les fleurs dans le jardin, alors peut-être que l’évènement n’était pas aussi récent que ça. Peut-être que cette discussion remontait à une époque ou Johan Valdorf n’était pas encore un homme malade et mourant, et qu'il était capable de se déplacer en toute quiétude dans sa demeure. À bien y réfléchir, la chambre qu’il occupait maintenant n’était même pas sa vraie chambre, en fin de compte. C’était une chambre d’ami qui avait été reconverti pour faciliter le confort du vieil homme, désireux de résider au rez-de-chaussée alors que ses forces s'amenuisaient. Mais sa véritable chambre, elle, celle restée à l’étage, demeurait toujours inexplorée par le nobliau…

- Oui, il ne disparaîtra pas, vous avez raison. Mais il faut que je sache. Peut-être que ce n’est pas du tout lié à ça, que mon père est mort pour une tout autre raison, mais honnêtement, je pense que je ne pourrais pas fermer l’œil tant que je ne saurais pas ce qui se trouve dans ce testament. Je ne peux pas, juste… rester là sans rien faire, comme s’il ne s’était rien passé. Vous pouvez le comprendre, n’est ce pas ?

Malgré la fatigue, il se força à faire un petit sourire en coin, toisant le serviteur de son regard azur, même si le moral n’y était franchement pas.

- Merci, pour le renseignement. Je vais chercher avec plus d’attention, cette fois.

Lors de sa précédente fouille, il s’était beaucoup trop éparpillé. Aussi décida-t-il cette fois de faire les choses dans l’ordre. Tout d’abord, remonter à l’étage et aller explorer cette pièce qu’il avait jusqu’à alors complètement oublié, et en particulier un bureau, s’il s’en trouvait un la-bas. S’il n’y trouvait toujours rien, alors revenir dans la chambre d’ami, et y fouiller à nouveau, mais en priorisant cette fois, comme en haut, le bureau. Qui sait, peut-être dissimulaient-ils des trappes, des tiroirs secrets, ce genre de chose dont il pouvait complètement passer à côté lors d’une première fouille. Il semblait bien que le repos qu’il avait tant souhaité allait devoir attendre, finalement...
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
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Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

Domaine de l'Ombre

Aire de Camouflage
Incognito
Masque d'Ulgu

Action secrète (Malus de -2)
Changeforme (Malus de -2)
Gardien Ombrageux (Malus -2/-4/-6, selon la version lancée)
Marche des ténèbres (Malus de -2)
Poignard d'ombre (Malus de -2)
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Re: [Faust] Cinq nuits chez Frauke

Message par [MJ] Le Djinn »

Test de fouille: double test d'(INT + 4): 17 et 16. Double échec.

Test d'INT pour inspection: 1, réussite critique.
La chambre supérieure qui appartenait au père Valdorf du temps où celui-ci pouvait se déplacer. Elle était bien plus spacieuse que son nouveau logement et à vrai dire elle tenait plus du petit palais personnel que de la chambre à coucher. Toutes les commodités possibles s'y trouvaient en large quantité: crayons, parchemin, aisances, bassines à haut, lit qu'on disait fabriqué par un artisan elfe, peintures aux murs et au plafond représentant des scènes de la vie de Sigmar peintes par le grand Von Michstein, immense peintre des temps modernes.
Et tout pourtant dégageait un air morbide. Il y avait le ressenti d'un cimetière dans cette pièce inoccupée depuis des mois à présent, intouchée par les nettoyages et dans laquelle personne n'osait entrer. Si le parchemin pouvait encore être caché c'était ici qu'il était. Quoi de plus logique d'ailleurs? Johan n'avait pas perdu l'usage de son corps d'un seul coup mais y était arrivé par étapes progressives. Ce moment de début de faiblesse… Et s'il était celui que le noble avait choisi pour satisfaire à ses devoirs de propriétaire?

Malgré tout la fouille assidue de Faust ne donna rien. Nulle trace de parchemin écrit, que des vêtements poussiéreux et des notes de comptes peu intéressantes. Quel ennui! Ainsi disparaissaient les espoirs de Faust Valdorf: le testament ne serait jamais retrouvé, la justice impériale allait s'enclencher et mettre la maison dans le plus sinistre des embarras. Les rapaces se montreraient et les ennemis prendraient leur vengeance en main.
A moins que… Et si les choses n'étaient pas ce qu'elles semblaient être? Cette poussière sur le meuble n'avait-elle pas été récemment remuée? Quelques jours au plus? Et là ce tiroir encrassé n'était-il pas légèrement entrouvert? Et pourquoi cette veste n'avait pas la saleté des autres?

Quelqu'un avait fouillé la pièce avant lui. Avec un soin particulier d'ailleurs. Et ce quelqu'un n'était sans doute pas étranger au décès du père de Faust.
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Faust Valdorf
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Re: [Faust] Cinq nuits chez Frauke

Message par Faust Valdorf »

Là ou la chambre d’ami qu’occupait son père était somme tout assez simple, du moins selon les critères de la noblesse, il en était tout autre de celle dans laquelle il avait résidé avant que la vieillesse ne le fauche. Cela devait faire quelques mois qu’elle n’avait plus été utilisé, et il était facile de le ressentir au vu de sa vétusté. La poussière et la saleté étaient désormais les véritables maîtresses de ses lieux, mais le jeune homme était sûr que sous cette couche de malpropreté se trouvait une partie du puzzle que constituait l’assassinat de Johan Valdorf. Ne restait désormais plus qu’à savoir s’il allait se montrer capable d’en assembler les pièces.

C’est avec une nostalgie amère que Faust franchit le seuil de la porte, malgré l’ambiance décrépit que dégageait la salle. Depuis combien de temps n’avait-il pas mis les pieds ici ? Même quand il était plus jeune, l’occasion d’y passer de temps en temps ne c’était, pour ainsi dire, que rarement présenté à lui. Après tout, il n’était pas considéré comme très adéquate pour un petit garçon de fouiller dans les affaires de son paternel, et autant dire qu’il avait toujours préféré passer ses journées à jouer ou à lire plutôt qu’à s’aventurer dans un reflet de ce monde ennuyant qu’étais celui des adultes. En toute honnêteté, voir travailler le patriarche de la famille encore et encore, engloutit sous des piles de paperasse, n’avait pas franchement été un de ses souvenirs les plus agréables ; si bien que parfois, il en était même venu à se demander si son père utilisait réellement cette pièce pour se reposer. Il avait toujours été un bourreau du travail, après tout. Un homme diligent, instruit, pragmatique certes, mais au cœur profondément altruiste. Des qualités et une noblesse d’âme qui ne lui avaient pourtant pas empêché d’être abattu comme un chien dans sa propre maison, sous son toit, et probablement par un des serviteurs qu’il avait employé pendant si longtemps. Ce monde était simplement aussi injuste que ça. Enfin...

Aussi méticuleux que possible, l’enquêteur en herbe s’attela donc à fouiller la pièce de fond en comble, en commençant, comme prévu, par le bureau qui s’y trouvait. Un bel ouvrage, à n’en pas douter. Le jeune homme n’était pas un professionnel en artisanat (à part, éventuellement, lorsqu’il s’agissait de se cogner l’orteil dans les coins de table, un art dans lequel il était un véritable expert), mais même lui, malgré son coté maniaque, pouvais reconnaître une forme de beauté dans cette table de chevet ensevelie par le temps. C’était une bonne chose, en soi, qui lui permettait de pouvoir décompresser un peu, tout en cherchant ; il lui suffisait de débrancher son cerveau quelques secondes, d’admirer un peu le décor, et de repartir de plus belle l’instant d’après.
Mais encore une fois, la fouille ne donna rien. Il pouvait bien être aussi détendu et optimiste que possible, ouvrir et fermer dix fois le même foutu tiroir dans l’espoir d’y déceler un quelconque compartiment caché, une trace, un indice, n’importe quoi : Rien n’y faisait. Il n’était même plus en colère, comme lorsqu’il était dans la précédente chambre. Il était juste… ennuyé. Étrangement serein même, alors qu’au fil de la recherche, il voyait le testament se faire de plus en plus inatteignable. Comme si finalement, il avait fini par accepter son échec. Une forme de fatalisme, peut-être ? Il le savait bien pourtant, que tout ça n’avait aucun sens. Il n’était pas un génie, pas une sorte de détective de grand talent, rien de tout cela. Simplement un petit noble insignifiant répondant au nom de Faust Valdorf. Malgré la fatigue, il avait eu un petit regain d’espoir après sa discussion avec Ausprat, mais c’était bien inutile, au final.

Avec un soupir de dépit, le nobliau s'assit par terre, là où était se place, dos à l’un des fauteuils qui remplissait cette chambre de malheur. Il aurait été si simple de juste s’endormir, après tout… il pouvait sentir son regard se perdre sur les murs peints qui délimitaient la pièce, sans but particulier. Des représentations de la vie de Sigmar, lui semblait-il, réalisées par un quelconque peintre dont il avait sans doute dû apprendre le nom par soucis de pouvoir suivre les discussions lors des grandes fêtes organisées par la noblesse. Il n’avait jamais été un grand dévot de la divinité titulaire de l’empire, pour être tout à fait honnête. Faust croyait en sa nature divine, évidemment, mais les choses guerrières ne l’avaient jamais intéressés, et il n’était pas aussi obsédé par l’ordre que pouvaient l’être les suivants du porteur de Ghal Maraz. Sigmar, c’était un peu lui en fait. Enfin, par lui, il voulait dire son père, Johan. Un homme puissant et bon, trop bon même, père fondateur dont les héritiers n’étaient jamais parvenus à égaler la grandeur. L’ironie de la chose en était presque tordante, même si elle n’avait évidemment pas dû frapper Johan de la même manière que Faust. Elle les représentait bien cette peinture, finalement. Dommage qu’il ne l'ai pas vu plus tôt. Et puis... qu’est-ce que c’était que cette tache, sur le bord ?

Il haussa les sourcils, redressant la tête qu'il avait jusqu’alors langoureusement penché contre son épaule. On aurait dit comme une marque de main apposée sur la peinture, cachée au milieu de ses fades couleurs, mais que la poussière environnante parvenait néanmoins à mettre suffisamment en relief pour qu’elle demeure visible. Était-ce lui qui avait fait ça ? Il ne se souvenait pas avoir touché le tableau pourtant… Bizarre. Sa curiosité attisée, Faust se releva doucement, avant de se rapprocher de la mystérieuse empreinte. Non, il n’en était pas à l’origine, il en était sûr et certain. Mais alors qui ?

Bien vite, il apparut au nobliau que ce n’était en fait pas la seule marque d’une présence autre que la sienne. C’était tout le contraire même. Comme s'il redécouvrait soudainement la pièce sous un œil complètement nouveau ; à se demander comment il avait bien pu rater ça. Quelqu'un avait fouillé la pièce avant lui. Elle était là, l'explication. Ce n’était dès lors plus si étonnant que ses recherches n’aient menés à rien. Peut-être qu’il avait encore une chance, en fin de compte... en tout cas, Il était grand temps de faire un point sur toute cette histoire.

Le père de Faust, Johan Valdorf, avait été assassiné dans la chambre d'ami qu'il occupait au rez-de-chaussée, et ce le jour même. Ce qui était désormais sûr, au vu de la fouille évidente qui avait été réalisé, sans doute dans l'objectif de trouver le testament du vieil homme, c'est que le meurtre avait été prémédité. A vrai dire, l'Impérial n'avait jamais réellement exploré la thèse d'un accident, mais au moins pouvait-il désormais affirmer, preuve à l'appui, que le meurtre de son père avait bel et bien été prévu par une tierce personne. Les traces de boues présentes sur la scène de crime semblaient indiquer que le coupable venait de l'extérieur de la maison, mais le jardinier des lieux, Pieter, lui avait bien confirmé n'avoir vu personne d'inhabituel pénétrer dans la demeure. Qui plus est, bon nombre de domestiques faisant des aller-retour entre l'extérieur et la maison, il était probable de penser que le meurtrier était lui-même un servant - un sentiment d'autant plus renforcé par la fouille apparente de la chambre -, probablement sorti dans la matinée. Ce qui faisait toujours un nombre considérable de personnes, néanmoins. Le patriarche de la famille était décédé d'une coupure au niveau de la tempe droite, probablement causée par une arme blanche ; un type d'arme très commun, c'est le moins qu'on puisse dire, et qui n'étais donc pas assez significatif pour que Faust puisse l'utiliser comme indice. Cependant, la localisation de la blessure pouvait, elle, être une indication des plus utile.

Tout cela n'était qu'hypothétique, mais si on partait du principe que son père avait été attaqué de face, et que l'agresseur avait utilisé sa main directrice pour porter le coup, alors celui-ci était en fait probablement gaucher. Dans l'immédiat, il n'était pas capable de dire de tête qui était concerné parmi les domestiques, mais c'était déjà une preuve beaucoup plus distinctif et facile à remarquer ! Si elle s'avérait vraie, bien sûr. Le Valdorf était allé à la bibliothèque familiale assez tôt dans la matinée, entre 9 et 10 heure, probablement. À cette heure-là, son père était encore en vie, ça, il pouvait en être sûr : il l'avait après tout vu de ses propres yeux lors de la précédente "journée", après qu'il ait passé un bon moment à réviser ses cours. Dans cette "boucle-ci", c'était à peu près deux heures après son entrée dans la bibliothèque qu'on l'avait prévenu de la mort de son père. En prenant une fourchette large, il pouvait donc affirmer sans trop se tromper que le crime avait dû se dérouler entre 10 et 12 heure du matin.

Le jeune homme savait donc quand le meurtre avait été commis, comment, et où. Pour ce qui était du pourquoi, il n'avait malheureusement pas tant d'informations que ça. N'ayant pas réussi à trouver le testament, l'altdorfer ne pouvait ici faire que des suppositions, mais le fait que quelqu'un ait fouillé la chambre de son père, et possiblement trouvé le document avant lui, semblait indiqué que l'affaire avait quelque chose à voir avec celui-ci. Une histoire d'héritage, peut-être, mais il préférait ne pas trop s'avancer. Pour faire court, ne lui restait donc plus qu'à trouver un domestique, gaucher, s'étant trouvé dans la maison entre 10 et 12 heure, et ayant pu sortir et rentrer dans le domaine familial plus tôt dans la matinée. Facile non ? Rechercher un profil basé sur des hypothèses plus ou moins bancales, et qui ne prenait pas en compte la possibilité que le meurtrier ait commis son crime non pas seul, mais avec l’aide plusieurs individus. Une base tout à fait convenable pour continuer, en somme.

L'Altdorfer avait déjà quelques suspects en tête (c'est-à-dire, basiquement, l'ensemble des serviteurs correspondant de près ou de loin au profil qu'il avait établi), mais depuis le début de "l'enquête" , il devait avouer qu'un en particulier avait attiré son attention. Markus Speal, le chef des domestiques, avait eu un comportement des plus étrange depuis le début de la journée. En premier lieu, il avait tenté de lui dissimuler une information, ce que le nobliau pouvait néanmoins attribuer au stress ou a une peur de perdre la face devant le nouveau propriétaire des lieux. Mais en plus de ça, Pieter lui avait bien certifié que Speal était sortit dans la mâtiné, ce qui était plutôt inhabituel. Entre 8 et 9 heure, pour être plus précis, bien que le jardinier lui avait aussi avoué ne pas être sûr de l'horaire. Il avait donc sous les yeux un servant ayant assez d'autorité pour pouvoir fouiller dans la maison sans être suspecté, qui était sorti avant le meurtre et étant présent durant le déroulement de celui-ci, et qui avait de plus, involontairement ou non, dissimuler des informations relatives au bon déroulement de l'enquête. C'était presque trop évident pour être vrai… mais pourquoi pas, après tout ? D’autant plus que le nobliau commençait à avoir une petite idée de la manière dont il pouvait vérifier ou non sa culpabilité. Qu'à cela ne tienne, il se passerait du testament.

Un sourire résigné sur le visage, Faust se dirigea vers le bureau, depuis lequel il subtilisa un parchemin et quelques crayons. C’était assez désespérant. Il avait beau échouer, pleurer, se démoraliser, son désir de justice parvenait toujours à la maintenir à flots. Il aurait sans doute été plus simple d’abandonner directement, mais non, monsieur voulait faire son entêté, à essayer des techniques étranges pour obtenir des indices sur des suppositions infondées.C’était à se demander qui était l’idiot qui avait classifié la ténacité comme une qualité... Descendant les marches avec son petit matériel, le nobliau s’en alla calmement chercher Mark Speal, sans doute bien occupé malgré l’heure tardive. Être le chef officieux des domestiques était une tache à plein temps, et nul doute qu’au vu des récents évènements, le pauvre homme ne devait pas avoir eu une seconde pour lui-même. À moins qu’il n’ai lui même provoqué les dit évènements, bien entendu, auquel cas il ne s’agissait que d’un retour de bâton un peu trop léger au goût de l’héritier. De toute manière, il aurait bientôt l’occasion d’en avoir le cœur net ; calmement, il se présenta au majordome, comme il en avait toujours eu l’habitude.

- Je tenais à m’excuser pour tout à l’heure, monsieur Speal, pour votre dispute avec Hilberta. C’est normal que vous ayez pu avoir un trou de mémoire, vu la tension ambiante, et je n’aurai pas dû vous afficher ainsi devant le reste des domestiques. Beaucoup vous considèrent comme leurs chefs après tout, alors c’était réellement mal placé de ma part. Je ne me suis pas bien rendu compte de l’embarras dans lequel je vous mettais… alors désolé, vraiment.

Prenant un air faussement touché, le nobliau s’avança de quelques pas, toisant le servant de son regard bleuté. Il voulait le voir, son visage. Ses expressions, ses doutes, ses sentiments, tout. Comme s’il essayait de lire au travers de lui, d’y dénicher la réponse à la seule question qui comptait vraiment : est ce que Mark Speal était un homme capable d’avoir tué son père ?

- Est ce que vous pourriez me rendre un service ? Ça ne prendra que quelques minutes, je ne tiens pas à vous déranger plus longtemps. Déclara-t-il finalement, avant de tendre le parchemin au majordome, ainsi qu’un petit crayon.

- Pourriez vous écrire un petit mot à l’encontre de mon père ? Pas grand-chose, juste, un souvenir particulier que vous avez de lui, un moment que vous avez partager ensemble, une phrase pour le résumer, quelque chose de ce style. J’aimerais que chacun des domestiques accomplisse un vœu du même genre. Ce serait une façon efficace de lui rendre hommage, vous ne pensez pas ? Lui qui aimait tant les arts et l’écriture, sans doute qu'il lui serait agréable de posséder de tels souvenirs pour l’accompagner auprès de Morr.

Le plan de Faust était aussi simple qu’il était grossier. Jouer la carte des sentiments et de l’hommage pour le pousser à écrire, et ainsi pouvoir vérifier par lui-même si son principal suspect était droitier ou gaucher. De toute manière, ce n’était pas comme s’il avait grand-chose de plus à perdre, mis à part du temps, et il préférait tester immédiatement la validité de son hypothèse. Que Verena en soi témoin, on ne pourrait pas dire que le jeune homme n’avait rien tenté pour élucider ce mystère…
Modifié en dernier par Faust Valdorf le 18 juin 2019, 13:53, modifié 1 fois.
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Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

Domaine de l'Ombre

Aire de Camouflage
Incognito
Masque d'Ulgu

Action secrète (Malus de -2)
Changeforme (Malus de -2)
Gardien Ombrageux (Malus -2/-4/-6, selon la version lancée)
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Re: [Faust] Cinq nuits chez Frauke

Message par [MJ] Le Djinn »

Tests cachés
L'agitation diminuait un peu et les domestiques profitaient du temps libre que la soirée fournissait le plus souvent aux gens de leur métier. La vaisselle était lavée, la poussière faite, le repas préparé voire servi, il ne restait que quelques corvées mineures à terminer et à profiter de la soirée pour discuter, se reposer ou jouer aux dés avec d'autres membres du personnel.
Aussi quelle ne fût pas la surprise de Speal quand il vit entrer son nouveau maître, visiblement très préoccupé. Il en laissa couler une gouttelette de transpiration sur son front, rapidement séchée. C'est avec une attention toute particulière qu'il écouta la proposition de Faust en vue d'honorer la mémoire de son père. Soupirant sans trop de raison, le serviteur essuya un rire nerveux.


-"C'est une très bonne idée, messire! Je suis sûr qu'elle aurait plu à feu votre père..."

Comme Faust vérifiait ses gestes pour rassurer son esprit il put constater que son valet fermait les tiroirs avec la main gauche. Speal, en effet, était en train de rassembler le nécessaire à écriture et les bougies.

-"Je vais sans doute écrire la mienne ce soir et en parler aux domestiques demain matin. Je dois être le seul à savoir écrire ici, à part peut-être Lionel le commis aux écritures mais il ne revient que dans trois jours. Devons nous attendre son retour avant de vous donner nos lettres?"

Le domestique emboita le pas à Faust pour se diriger vers une table quelconque où écrire. Il mâchonnait nerveusement sa plume en tentant de rassembler ses pensées. Faust était à un mètre derrière lui peut-être, dans le noir relatif qui commençait à tomber, à peine transpercé par les bougies.
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Re: [Faust] Cinq nuits chez Frauke

Message par Faust Valdorf »

Honnêtement, après ses nombreux égarements, Faust pouvait être plutôt satisfait de la tournure que prenaient les évènements. Trouver aussi rapidement un suspect qui correspondait à ce qu’il avait établi aurait dû lui apporter un certain sentiment d’accomplissement, et pourtant, seule une profonde confusion commençait à émerger dans son esprit.

Tout concordait : le servant était bien gaucher comme il l’avait espéré, et comble du bonheur, ce dernier lui avoua même être probablement la seule personne sachant écrire parmi le personnel de la maisonnée (ce qui le surpris un peu d’ailleurs, lui qui s’attendait à ce qu’Ausprat en soi aussi capable, en tant qu’intendant). Le noble n’était pas un expert en matière d’alphabétisation, mais si les autres domestiques ne savaient pas écrire, il était cohérent de penser qu’une partie non-négligeable d’entre eux ne savaient pas lire non plus. Autrement dit, en plus d’être le seul homme ayant pu porter le coup fatal à son père, il se présentait aussi comme le seul à avoir un quelconque intérêt à récupérer le testament : il était tout simplement l’unique individu à pouvoir le déchiffrer, et donc à pouvoir l’utiliser autrement que comme un vulgaire morceau de papier. C’était juste trop… simple ? Comme si Speal ne se défendait même pas, qu’il lui avouait sa culpabilité à demi-mots. Il avait presque l’impression de voir le majordome porter un collier avec écrit « COUPABLE » autour du cou, et étrangement, cela le dérangeait plus qu’autre chose. Il détestait ce sentiment d’être pris au milieu d’un piège dont il ne parvenait pas à distinguer les contours.

Par Verena, même son comportement puait la culpabilité ! Cette gouttelette qu’il laissa s’échapper sur son front, le soupir qu’il avait poussé, puis ce rire nerveux lorsqu’il se rendit compte que Faust venait simplement lui demander un service… le Valdorf avait envie d’être heureux devant la réussite de son plan, vraiment, mais il ressentait uniquement un mélange de pitié, de haine et de frustration à l’encontre du suspect. Il lui en fallait plus. Les preuves étaient là, pas l’aveu. Il voulait comprendre pourquoi, qu’est ce qui avait pu pousser Speal à agir ainsi. À trahir la famille qu’il avait servie sans rechigner pendant tant d’années. En un mot comme en cent : la vérité. Ainsi, lorsque Markus lui demanda s’ils devaient attendre le commis aux écritures, le jeune homme se contenta de hausser les épaules. Une ombre passa sur son visage, avant qu’il ne se décide à avancer lentement vers le domestique.

- Je ne crois pas que ce sera nécessaire...

Tranquillement, il posa une main sur l’épaule de Speal, avant de pencher la tête vers l’oreille du domestique attablé. Sa voix était calme, comme d’accoutumer, mais il avait ce ton acerbe et direct des fois où il était énervé, sembable un chuchotement perdu dans la nuit. C’était le moment décisif, celui qu’il avait attendu durant deux longues journées.

- Il se trouve que depuis ce matin, j’ai mené ma petite enquête sur le déroulement de la mort de mon père. Sans doute, suis-je passé à côté d’un certain nombre d’éléments, mais je suis parvenu à établir un profil qui me semble assez cohérent sur l’identité de son meurtrier. Un domestique, premièrement, le coupable étant parvenu à s’introduire dans la maison sans attirer l’attention. Domestique qui devait, qui plus est, se trouver dans le manoir en fin de matinée, le meurtre s’étant déroulé dans ce court laps de temps, tout en étant lui-même sortit plus tôt dans la matinée, étant donné que des traces de terre ont été retrouvées près du corps.

Ici, l’investigateur en herbe marqua une petite pause, autant pour laisser le temps à l’accusé de digérer les informations que pour se redresser, guettant de son regard une quelconque réaction de la part de Speal. Puis, toujours aussi mécaniquement, il reprit, sans avoir enlevé sa main froide de son épaule.

- Néanmoins, vous conviendrez bien que cela concerne une partie non-négligeable du personnel, aussi ais-je décidé d’aiguiser mes recherches. La blessure de mon père se trouvant au niveau de sa tempe droite, j’en ai déduit que son assassin devait être... Gaucher. Enfin, j’ai également remarqué que quelqu’un avait fouillé dans l’ancienne chambre de mon père, sans doute à la recherche de son testament. Quelqu’un de suffisamment respecter par les autres domestiques pour pouvoir chercher librement dans les diverses pièces, d’assez présent et important pour avoir pu rejoindre et quitté la scène de crime sans attirer l’attention. Une personne instruite donc, capable de tirer des informations d’un tel document. Pour faire simple, un homme capable de lire un d’écrire. Un homme... comme vous, Monsieur Speal.

L’impatience le brûlait de l’intérieur, mais Faust se forçait à conserver une apparence stoïque et assuré. À mesure qu’il continuait ses analyses, sa poigne se fit malgré tout de plus en plus forte.

- Que ce soit par simple panique ou par malice, vous avez déjà tenté de me mentir, Markus, aussi ne puis-je que vous conseillez de ne pas recommencer. Véréna n’est pas tendre avec ceux qui tentent d’échapper à la justice. Il m’est difficile d’admettre que vous avez pu commettre un tel méfait, mais la multitude de preuves tendant vers vous me force à envisager cette possibilité. Mais je ne suis pas catégorique. Peut-être que vous êtes innocents. Peut-être que mon résonnement est faussé. Alors si vous souhaitez vous défendre, c’est le moment. Je vais être aussi directe que possible...

Il lui fallait un mot. Juste UN mot.

- Markus Speal, êtes-vous, oui ou non, responsable de la mort de votre maître, Johan Valdorf ?
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
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Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



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Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

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Re: [Faust] Cinq nuits chez Frauke

Message par [MJ] Le Djinn »

Un rire nerveux agita le serviteur. Speal se recula d'un pas en observant son maître, les yeux indécis à se poser sur son visage. Une large goutte de sueur perlait désormais de son front humide et il ricanait tristement plus qu'il ne parlait.

-"Allons messire vous êtes trop suspicieux! C'est… C'est ridicule… Pourquoi aurais-je... ? Pourquoi donc? Pourquoi?"

Il avait reculé jusqu'à un écritoire sur lequel ses mains le tenaient debout. Ses bras et ses jambes tremblaient en observant son maître sans que sa bouche ne puisse articuler des syllabes intelligibles. C'en était presque triste de le voir dans un état pareil, on l'aurait pensé atteint d'une maladie débilitante qui le poussait aux tremblements.

-"Vous n'allez pas croire ça quand même? Je vous ai servi fidèlement pendant des années! Des années! Et… Et..."

Son regard se perdit dans le vide quelque instants alors qu'il devenait si pâle qu'on devinait sans peine sa détresse à travers l'obscurité de la soirée.

-"Et il ne m'a rien donné! Son testament ne contenait rien pour moi! Moi qui ait tout fait pour lui! TOUT! Il allait me laisser sans le sou comme un chien!"

Il hurla sa dernière phrase en saisissant un perchoir à bougies qu'il lança à la tête de Faust, le frappant directement au front, avant de le bousculer pour s'enfuir en courant. Le temps que le noble puisse appeler à l'aide il était déjà loin.


---------------------------------------------------------------------------

Une voix bien connue transperça la brume et le songe. Elle était désespérément sérieuse mais on sentait à travers la couche de calme une pointe d'ironie et d'amusement.

-"Pas mauvais Faust, mais tu as encore beaucoup à apprendre. On ne va jamais arrêter un meurtrier seul..."

Quand il rouvrit les yeux, l'apprenti était allongé sur le lit, les yeux ensommeillés et le dos en compote. Sa professeure se tenait devant lui, droite dans ses bottes, l'observant avec un œil inquisiteur.

-"Le dormeur s'est enfin réveillé. Il t'en aura fallu du temps, Faust Valdorf."

D'un geste impératif elle lui intima de se lever.

-"Bravo, tu m'as trouvé. Maintenant prends tes affaires, mange un morceau et suis-moi. Nous avons bien du chemin à faire jusqu'au Collège."
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Faust Valdorf
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Re: [Faust] Cinq nuits chez Frauke

Message par Faust Valdorf »

Faust eut besoin d’un peu de temps pour reprendre ses esprits après cette nuit tourmentée. Le Magister avait la bouche pâteuse, de sacrées courbatures au dos, et même une légère migraine, dont il ne savait pas trop si elle avait été causée par l’effort mental qu’il avait dû accomplir, ou tout simplement par le perchoir qu’on lui avait lancé en pleine figure. Ses souvenirs lui revenaient peu à peu, et il lui fallut quelques secondes pour se remémorer les évènements qui l’avaient mené jusqu’ici. Son père, ses pouvoirs, l’examen, ce manoir étrange… et ce rêve, par Morr, ce rêve ! Se redressant en vitesse, il se dépêcha nerveusement de poser une main contre sa bouche, un peu suant, avant de triturer son visage et ses mèches opalines, histoire de vérifier qu’il était bien revenu à son état normal. C’était simple de jouer l’impassible au beau milieu de l’action, mais maintenant que la tension était retombée, le simple fait de repenser au corps de Johan lui donnait envie de vomir…

Pour ne rien arranger à son mal de crâne, un millier d’interrogations lui trottaient dans la tête, si bien qu’il ne remarqua même pas Hannah en premier lieu. Comment allait son père, celui du monde réel ? Est ce que tous les apprenti devaient passer un test aussi éprouvant ? Pourquoi était-il allongé dans le lit alors qu’il s’était endormi sur sa couverture ? Tant de questions auxquelles il n’aurait probablement pas de réponse dans l’immédiat, mais qui pouvaient bien attendre un peu. Le plus important, c’est qu’il semblait bien, à sa propre surprise, avoir réussi son épreuve !

Ses multiples déductions s’étaient donc révélées correctes, finalement. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’était fait avoir comme un bleu. Il avait été convaincu qu’il devait simplement trouver sa professeur au milieu de cette immense demeure, pour se retrouver embarqué dans une histoire de meurtre absolument terrifiante. C’était bien joué. Si l’expérience avait été des plus désagréables, émotionnellement parlant, il n’était même pas particulièrement fâché à l’encontre de sa supérieure. Juste incroyablement satisfait d’avoir réussi à s’en sortir, et plus encore, de réaliser que son père était, les dieux en soient loués, encore en vie. Bien sûr, il avait sans doute dû faire des erreurs, et sa prestation avait été très loin de la perfection, comme Hannah ne manqua pas de lui faire remarquer, mais honnêtement, cela lui suffisait amplement.

C’était gratifiant, comme sentiment. Pendant toute sa vie, il avait tenté de se montrer digne. Digne de son paternel, des responsabilités inhérentes à son rang, des pouvoirs magiques dont il avait écopé. Ces poids lui avaient pesé sur les épaules durant des années, sans qu’il n’ait jamais trouvé la force de s’en débarrasser… du moins, jusqu’à aujourd’hui. C’était peu être un peu exagéré, mais pour une fois, Faust avait l’impression d’avoir fait ce qu’on attendait de lui. D’être à sa place, d’avoir comblé les attentes dont on l’avait chargé. Il allait pouvoir entrer au Collège des Ombres, trouver une utilité à ce don maudit qui avait détruit sa famille, et enfin servir une cause dont il pouvait être fier. Donner un sens à son existence, en somme. Et c’était là tout ce qui importait à ses yeux.

Il ne jubila pas, ne se permit pas de grands bonds de joies, mais le sourire discret qu’il afficha sur son visage suffisait amplement à réaliser qu’il était tout simplement heureux. Sous le regard froid de l’umbramancienne, sous lequel il parvint néanmoins à détecter un soupçon d’amusement, il se dépêcha donc de se lever, avant de tirer de son sac quelques morceaux de viande séchés et de biscuits spongieux, comme seul le collège gris en avait le secret.

- Compris, je vais me dépêcher.

Il n’avait pas si faim que ça, à vrai dire ; peut-être parce que d’une manière étrange, il avait déjà mangé dans ce rêve beaucoup trop réaliste, mais il se dépêcha néanmoins d’engloutir ses rations, excité comme jamais à l’idée d’enfin rejoindre sa destination. Sans doute que le voyage allait durer encore quelques jours, mais le plus dur était derrière lui... Ou du moins, jusqu’aux prochains examens auxquels on le soumettrait. Mais il aurait tout le temps de penser à ça plus tard.

Faust Valdorf, sorcier gris… ça ne sonnait pas si mal que ça, finalement.
Modifié en dernier par [MJ] Le Djinn le 24 juin 2019, 19:01, modifié 1 fois.
Raison : Total XPS: +80 Xps / Total: 101 // Xpms gagnés: +5 xpm car séjour long dans un lieu fortement magique + récompense de mission
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 58/65
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Les nuages et l'obscurité l'environnent, La justice et l'équité sont la base de son trône.

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[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
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Re: [Faust] Cinq nuits chez Frauke

Message par [MJ] Le Djinn »

FIN DU SCENARIO!

Prochain scénario à venir!
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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