[hans ottweiler][RP libre] Bibliotheque enneigée

Le Reikland est une province vaste, populeuse et prospère. Sa couleur est le blanc, mais certains régiments, comme les célèbres Joueurs d'Epées de Carroburg, ont leur propre héraldique. C'est l'Empereur Karl Franz Ier, Comte Electeur du Reikland, qui dirige cette province, depuis la plus riche cité de l'Empire, Altdorf.

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Hans Ottweiler
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[align=]Hans releva la tête de l'ouvrage qu'il étudiait, sa nuque cria douloureusement. La fatigue et l'inconfort l'avait moulu. Des heures passait dans les sous-sols de la bibliothèque du monastère lui avait fait perdre la notion du temps. Enfin revenu des profondeurs de ses lectures, il espéra ne pas avoir manqué d'office. Les moines imposaient aux pèlerins d'assister à au moins quatre des cinq offices du jour, les étourderies ou l'impiété étaient punis par une remontrance moralisatrice du chef bibliothécaire et d'une réduction de ration au réfectoire. Le bretteur vérifia le corps de sa chandelle, il restait encore deux marques, il en conclut qu'il n'était pas aussi tard qu'il l'aurait craint. Il rangea le traité d'escrime de maître Ringeck, ainsi que la traduction -imparfaite de son point de vue- de « l'art de la hache par  Kornak Gromsson ». Il n'avait pas fini son travail, mais les religieux n'aimaient pas que leurs précieux codex ne traînent sans surveillance et il était impératif que le bourgeois soit dans leurs petits papiers. Hans souffla sa bougie et sortit du bâtiment.

Il avait beaucoup neigé la nuit précédente, les frères convers qui balayaient la cour le saluèrent cordialement lorsqu'il passa, l'étudiant avait fait son trou ici. Depuis son arrivée il y a un mois il s'était vite intégré, son passé d'imprimeur et sa dextérité lui avait permis de seconder frère Nicklaus dans l'atelier de reliure, cette tâche étant aux yeux des moines particulièrement noble cela lui avait ouvert bien des portes. Sa seule contrariété était d'être séparé de Ysabel. N'étant pas de la même famille, les ecclésiastiques avaient sèchement refusé qu'ils restent ensemble, la sylvanienne était logée dans l'enceinte réservé aux religieuses ou les jeunes pensionnaires étaient bien à l'abri de toute présence masculine. Il n'y avait pas d'espace commun excepté bien sûr la bibliothèque, mais les femmes devaient y porter une petite cloche pour ne pas risquer de croiser un homme par hasard.

Le monastère de Weisstrom était en fait un aggloméra de trois abbayes accolées entièrement tournaient vers l'accumulation et la préservation du savoir. La principale « notre dame de la vérité » un ordre hospitalier dont la raison d'être été l'accueil et l'éducation possédait la bibliothèque et son père-prieur avait autorité sur toute la vallée, sa version féminine « les filles de Verena » tenait l'hospice et l'ordre militaire des « boucliers de Verena » protégeait les deux autres. Même s'ils étaient chacun isolés dans un enclos distinct les contacts étaient permanents et les frères convers qui servaient la communauté étaient communs aux trois. Les pèlerins étaient reçus et logés dans la majorité des cas dans une quatrième enceinte sous l'autorité conjointe de l'abbé et de la mère supérieure. Les règles étaient rigoureuses, mais les gens dans la majorité bienveillants.

Hans travaillait sur une compilation de traités de combat afin de produire un fascicule à l'adresse des soldats. Le premier tome devait instruire à l'affrontement d'adversaire orquoïde, la littérature la plus abondante sur ce sujet était d'origine naine, mais la syntaxe du kazalid empêcher la traduction mots à mots et le traducteur que l'étudiant avait dégoté ne connaissait pas le vocabulaire très spécifique de la confrontation armée. Les rares enluminures que comportaient les ouvrages, ne donnaient qu'un instantané des mouvements déformés par les conventions de dessin et encore si elles avaient la chance de ne pas être antérieur à l'écriture de l'œuvre et ne représentant plus le nécessaire. Les copistes étaient des gens de grandes valeurs, mais leurs ignorances du fond des textes qu'ils recopiaient en dénaturaient parfois le sens. Les auteurs impériaux étaient plus compréhensibles, mais traitaient surtout du combat contre d'autre humain qui formait la majorité des affrontements des sujets de l'empereur. La tâche s'annonçait ardue, mais l'hiver était encore jeune.[/align]
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Re: [hans ottweiler][RP libre] Bibliotheque enneigée

Message par Hans Ottweiler »

[align=]La pièce de cuir ne se positionna pas parfaitement sur la couverture du codex, Hans découpa soigneusement l'excédent, avant de passer une couche d'huile de lin sur les pièces de bois. Sa concentration fut troublée par de légers tintements, il était très tôt et l'atelier de reliure était désert, les sons des clochettes provenaient de l'enclot des religieuses. Certaines devaient se rendre à la bibliothèque, l'escrimeur se concentra pour les compter, il réussit à isoler quatre instruments différents. Les nonnes se déplaçaient seules dans les rayonnages, sauf lorsqu'elles encadraient des filles sous leur garde. Le bretteur en conclu qu'une des cloches était pendu au cou de sa jeune amie, c'était peut-être l'occasion de l'apercevoir. Il rangea rapidement son ouvrage et se précipita vers le bâtiment du savoir.

Les sœurs avaient leur propre entrée, directement accessible depuis leurs lieux de vie. La porte donnait sur une allée desservait soit la zone traitant des propriétés des plantes, soit celle des chroniques historiques, Hans fit le pari qu'elles passeraient par cette dernière et se hâta de s'embusquer sur un lieu de passage. Dans la cour sa course attira le regard réprobateur d'un moine, il se heurta à une porte verrouillé et chercha fébrilement la clef qu'on lui avait confiée, une fois la voie ouverte il vira à droite pour se retrouver nez à nez avec le bibliothécaire, la soudaineté de son apparition fit sursauté le vieillard qui fit chuter son chargement. Le choc sonore des ouvrages sur le plancher sonna le glas des espérances du bourgeois. Se sortir des remontrances de l'ecclésiastique lui prirent trop de temps et il ne pouvait se permettre d'y mettre un terme abruptement, sa libre circulation dans ce temple de connaissance en dépendait. Lorsqu'il eut fini de porter les codex du supérieur en se confondant en excuse, les nonnes pouvaient être partout. Il était inconvenant qu'un homme cherche la compagnie d'une jeune fille avec laquelle il n'avait aucun lien de famille et dans un monastère les convenances de ce type étaient de véritables dogmes sur lesquels veillaient avec une rigueur d'abstinent de nombreux bigots. Hans pesta contre de sa malchance, la perspective d'apercevoir Ysabel l'avait curieusement enthousiasmé et sa frustration était à la hauteur de ses attentes. Il quitta la bibliothèque et au travers de cours enneigés et de coursives verglacées, se rendit dans l'enclot des « Boucliers de Verena ».

Lorsqu'il arriva, le bretteur grelottait de froid, son départ précipité de l'atelier lui avait fait oublier son mantel et le froid matinal arriva facilement à bout du drap de laine de son pourpoint. Il rentra en claquant des dents dans l'armurerie, salua les frères sergents en faction, vérifia rapidement si ses armes n'avaient pas besoin d'entretien, s'empara d'épées d'exercice et sortit dans la lice où résonné déjà les chocs des simulateurs. La plupart des pèlerins étaient en quêtes de savoir ou de spiritualité, qu'ils soient armés était courant, mais il était plus rare qu'ils veuillent s'exercer, cet hiver Hans était le seul pensionnaire à venir occasionnellement croiser le fer avec les moines-guerriers. La plupart du temps, il s'entraînait avec les sergents les chevaliers travaillaient à part et ne venaient que rarement affronter des partenaires de faibles extractions. L'escrime pratiquait par les simples soldats de Véréna, était assez éloigné de celle des salles d'armes urbaines dont Hans avait l'habitude. A Nuln ses frères d'armes étaient des commerçants ou des artisans, des gens qui avaient besoin de travailler pour vivre et à qui une blessure était préjudiciable, on se ménageait donc. Ici rien de tout ça, les protections et la neutralisation des armes suffisaient à empêcher une issue funeste, mais les blessures étaient courantes, le bourgeois avait vite appris à mieux assurer ses parades et à se tenir loin des coups de bouclier. Son savoir théorique trouvait ses limites, il manquait de vitesse et de discernement pour pourvoir l'utiliser à son plein potentiel et il dut revoir la plupart des choses qu'il considérait comme des acquis. La violence des échanges n'était toutefois pas le fruit d'une méchanceté des frères-sergents, mais une véritable volonté de s'entrainer dans des conditions crédibles. Hans progressait donc au prix d'un corps régulièrement couvert d'hématome. Ce matin, il eut vite fait de se réchauffer et d'oublier ses déceptions sous les coups furieux de ses partenaires.

La séance prit fin avec le tintement de la cloche de l'office de midi, le bretteur, se frictionna le torse et le visage avec de la neige fraiche pour en ôter la sueur et se hâta de récupérer son mantel à l'atelier, la barbe encore couverte de poudreuse. La messe n'était pas assez prenante pour le détourner de ses nouvelles douleurs il dut donc les subir toutes les deux. Pour ne rien arranger l'un des moines avait une voix très aigue, féminine, elle se détachait nettement lors des chants et renvoya l'esprit de l'escrimeur vers la sylvanienne. Après une promiscuité totale leur séparation brutale était douloureuse et le fait qu'elle le soit autant dérangeait le bourgeois. Des sentiments complexes, parfois difficilement conciliables le rattachait à elle et il ne tenait pas vraiment à réfléchir à ses véritables envies de peur de ne pas les approuver intellectuellement. La cérémonie achevait et la tête encore pleine de regret, il se rendit à la bibliothèque pour y poursuivre son étude comparative. Il préleva dans les rayonnages les ouvrages qui l'intéressaient et au moment de les poser, trouva sur sa table de travail habituelle, quelques mots griffonnés rapidement au charbon.


Section du troisième compagnon à l'heure du troll, ne mange pas comme un lancier.



Le bretteur remercia la déesse : il serai bientôt en compagnie de son amie.[/align]

-- 30 Sep 2015, 20:32 --

Ysabel marchait derrière sœur Annett, qui elle-même suivait une courtaude nonne du nom de Greta, accompagnée d'une autre pensionnaire. Elles rentrèrent dans la bibliothèque et une religieuse distribua à chacune une chandelle graduée qui, si elle n'était pas exposée au vent, indiquait le temps écoulé, puis le groupe s'enfonça dans le dédale des coursives du bâtiment au son insistant des ridicules clochettes qu'elles devaient porter au cou. Le règlement strict des moines de l'ordre de « notre dame de la vérité » leur interdisaient de voir des femmes, dont la frivolité les détournaient de la sainte étude, par extension il n'était pas admis que les deux sexes cohabitent dans l'enceinte de la bibliothèque et pour être sûr que les civiles respectent cet impératif, la règle voulait qu'elles soient systématiquement accompagnées par une religieuse. La présence de son chaperon était pénible pour la sylvanienne. Sœur Annett en plus d'être stupide, était bigote, impolie et goinfre. Tous ses choix de lectures étaient surveillés il était donc impossible à la jeune sorcière de commencer les recherches qui l'avaient conduite dans cette montagne, mais cela pourrait changer, après un mois son excellente éducation avait endormie la vigilance des religieuses aigries et elle avait retrouvé la trace de son compagnon de voyage. Elle comptait bien reprendre la main.
La petite procession crapahuta dans quelques couloirs, chaque pas les rapprochant du lieu de rendez-vous, si Mr Ottweiler avait compris son message il serait dans la section dédiée à l'équitation, que le groupe allé dépasser. Aujourd'hui c'était le jour de la semaine où on servait de la viande, prenant cela en compte la nécromancienne s'apprêtait à lancer un sort discrètement lorsque une armoire, dans un craquement sonore, s'effondra sur la religieuse qui la précédait. Isolant la jeune fille du reste du groupe. Ysabel garda le maléfice qu'elle avait préparé, il pourrait servir plus tard, souffla sa bougie et le bruit de ses pas couvert par les plaintes de la nonne enseveli sous les ouvrages, elle rentra dans l'alcôve précédente.
Dévoilant la lumière d'une lanterne aveugle, un homme sorti de derrière un rayonnage, la Sylvanienne eut du mal à l'identifier comme son compagnon tellement sa barbe avait poussé en seulement un mois, le bretteur quant à lui sourit à la vue de la coiffe trop sage et de la coupe monacal du vêtement de son amie, il aurait voulu l'étreindre, mais il hésita et l'instant propice passa.


-Mr Ottweiler dit à voix basse la sorcière, j'ai besoin de trois heures dans la section interdite…


Le bourgeois réfléchit à toute vitesse, la section interdit renfermée les ouvrages hérétiques, les textes traitant de savoir proscrit et les écrits de races maudites. Toute étude était sévèrement réglementée et son accès barré par une lourde porte verrouillée en permanence. Hans hésita, mais fini par répondre :


-Jouable, mais j'ai besoin de temps pour trouver une solution

-A l'angle de l'allée MCMDVI il y a un gros codex rouge, j'y laisserais des messages, faites de même.


Elle pivota pour aller aider les autres femmes à extraire sœur Annett des décombres lorsqu'elle fit une pause et lâcha :


-Bravo, pour le sabotage de l'armoire.


L'escrimeur s'inclina acceptant le compliment à défaut d'autre chose et couvrant sa lanterne, disparu par un autre accès.
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Re: [hans ottweiler][RP libre] Bibliotheque enneigée

Message par Hans Ottweiler »

[align=]Le sommeil fuyait Hans qui étendu sur sa paillasse ne pouvait que penser. Penser à Ysabel, Penser aux recherches de la sorcière et à ce que cela impliqué, penser à sa parole trop vite donné et enfin penser aux stratagèmes qu'il devrait mettre en œuvre pour réussir à s'introduire dans la section interdite. A quoi s'attendait-il ? La sylvanienne était une thaumaturge, son affection pour elle lui avait fait sortir de l'esprit cette dure réalité. Il ne savait pas très bien ce qu'il s'était imaginé concernant la présence de cette noire magicienne dans ce lieu, mais loin des projets innocents avec lesquels le bretteur concilient s'était lui-même aveuglé, la vérité recherchée ici semblait bien sombre. Que devait-il faire ? La dénoncer ? L'escrimeur chassait sans cesse cette idée, il était trop tard pour cela et il lui avait donné sa parole. Deux fois. De plus, si elle était capable de venir à bout d'un troll combien d'innocents auraient à souffrir de cette arrestation. Ils étaient maintenant liés et pas pour le meilleur, c'était à craindre. Il ne lui restait plus qu'à boire la coupe amère qu'il avait acceptée d'elle et jusqu'à la lie.

Au matin, ayant pris fermement sa décision, il se rendit à l'office, l'esprit entièrement tourné à la résolution des problèmes tels que les portes verrouillées, le temps d'étude demandé ou la garde des moines. Etre entouré de tous ces ecclésiastiques et réfléchir à comment les trahir, heurtait la conscience du bourgeois, mais il devrait apprendre à vivre avec. Subtiliser la clef au bibliothécaire semblait hasardeux, une reproduction serait surement une meilleure solution. Restait ensuite les deux scellés de cire aux sceaux du père-prieur et du grand maître des « boucliers de Verena ». Hans possédait déjà un accès au bâtiment, mais une solution devait être trouvé pour la porte donnant sur le couvent. Trouver trois heures était l'obstacle le plus simple, le monastère s'accordait quatre heures de repos entre minuit et l'office des laudes, il était possible que quelques insomniaques soient encore à leur étude dans la tranche horaire, mais certainement pas dans la section convoitée.




Mes préparations avancent bien. En l’état, l’étude demandée aura lieu le dernier jour du mois. Le seul détail a réglé est votre passage dans l’enceinte sacré. Pourriez-vous confirmer votre disponibilité et votre résolution. Humblement, votre dévoué.


La cloche de la fin des matines retentit, Hans se figea l’angoisse montant d’un cran. Fébrilement il relut pour la vingtième fois le dernier message d’Ysabel :

Cher soutien, la date me convient. Ne me décevez pas.

Il était trop tard pour lui répondre afin de faire différer la tentative. Dans moins d’une heure il se retrouverait et la fuite en avant commencerait. Ils risquaient gros si le viol de la section interdite était constaté, aucun répurgateur n’était dans les murs à la connaissance du bourgeois, mais Véréna en comptait de nombreux dans son clergé et on ne manquerait pas d’en faire venir un, s’ils étaient découverts. Ses hommes sinistres ne pouvaient que remarquer le savoir proscrit de la sylvanienne et les conséquences funestes seraient inévitables. Le bretteur avait peur de faillir. Imaginer son amie livrée aux flammes ou à la torture était insupportable, il aurait dû la dissuader, la pousser à rester cacher. Trop tard.[/align]

-- 08 Déc 2015, 18:52 --

Quelques minutes s’écoulèrent, laissant aux moines le temps de rejoindre leur cellule. A cette heure avancée de la nuit ils ne traînaient pas harassés par une longue journée de travail et de prière, l’escrimeur s’en était assuré plusieurs soirs de suite. Ce délai passé il quitta le dortoir prenant grand soin de ne pas réveiller les autres pèlerins, il évita la grande salle de l’hospice ou un vieil insomniaque veillé et sortit furtivement du bâtiment. A l’extérieur il régnait un froid polaire, des bourrasques de neige tourbillonnaient dans les cours. Ulrik était avec eux pensa Hans, son souffle couvrira les traces et n’incitera pas à mettre le nez dehors. Il s’enveloppa dans son mantel et se pressa vers l’entrée de l’enclot des moines. L’appréhension l’avait quitté, il se sentait enfin vivant, ils allaient réussir.

La porte n'était pas verrouillée, c'était assez fréquent, de nombreuses personnes faisant la navette entre les deux parties du monastère, l'accès aurait dû être bloqué pour la nuit, mais le bourgeois avait demandé à frère Josef de ne pas le faire ce soir, ce n'était pas la première fois, il ne devrait pas éveiller les soupçons. Cette première barrière franchit, il passa par l'atelier de reliure pour récupérer son sac d'outil. La trousse était à sa place où il l'avait déposé dans la soirée. Le bretteur fit une rapide revue du matériel. Tout était là, il y glissa même une courte matraque qu'il s'était résolu à amener au cas où. De retour dans le froid il franchit la grande esplanade, sur le rempart Est quelqu'un montait la garde, mais le vent l'avait fait battre en retraite dans une petite guérite qui lui masquait l'intérieur des fortifications. L'imprimeur se retrouva donc devant la porte secondaire de la bibliothèque qu'il franchit avec précaution. Il régnait une noirceur d'encre à l'intérieur, Hans fit jouer son briquet sur la pierre et alluma sa petite lampe. Il tendit d'oreille mais n'entendit rien, c'était bon signe. Il fit le tour de la section « héraldique » et déboucha dans le vestibule de l'entrée principale, il y vérifia qu'aucune plaque que les moines déposaient au tableau pour signaler leur présence dans la bâtisse, était présente. Tranquillisé il se dirigea vers le lieu interdit. Ysabel ne se trouvait pas au lieu de rendez-vous, L'escrimeur ne s'en inquiéta pas, il avait du travail avant de pouvoir franchir le seuil proscrit. Il alluma deux autres chandelles pour obtenir une meilleure lumière et s'attela à sa tâche

Deux doubles sceaux était apposés sur le battant de bois le reliant au chambranle de pierre. Les contourner avait été le principal problème de l’infiltration, mais la solution trouvée remplissait le bourgeois de fierté. Il sortit une fine lame de son sac et l’inséra doucement entre la cire et la pierre. La surface minéral était couverte de stries pour que le sellé accroche bien, en temps normal procéder au couteau aurait détérioré le cachet, mais dans le cas présent il se détacha avec une facilité déconcertante. Pour éviter tout accident Hans le déposa toujours attaché au battant dans une enveloppe de papier qu’il punaisa aux planches avant de faire de même et avec autant de succès avec la seconde estampille. Un problème de moins. La sorcière ne l’avait toujours pas rejoint, il entreprit de déverrouillé la serrure. Le bibliothécaire n’était pas très rigoureux avec ses clefs et était d’une nature confiante, être en possession du passe de la section interdite n’était pas difficile temps qu’on ne tentait pas de le séparer du trousseau. A l’aide d’une plaquette de cire le bretteur en avait pris l’empreinte avant de la dupliquer avec une résine de reliure dont la faible chaleur nécessaire à sa liquéfaction rendait bien de service pour les retouches de réparations. Il l’avait même renforcé en coulant dans sa masse du crin de cheval. Technique qu’il avait trouvé dans un livre tiléen. Le résultat était correct, restait à espérer que sa solidité soit suffisante pour faire jouer le mécanisme. L’introduction se fit sans problème, au moment de forcer, le cambrioleur implora Ranald pour la première fois de sa vie. Un déclic retentit et à la grande satisfaction de l’escrimeur la porte s’entrebâilla.

Toujours pas de trace de la jeune Sylvanienne, son retard devenait maintenant inquiétant. Hans se demanda quelle marche il devait suivre, les causes d’une telle absence pouvait être nombreuses et l’angoisse chassa peu à peu le sentiment de triomphe. Il se dirigea vers l’entrée dédié au couvent dans l’espoir de la croiser en chemin, mais lorsqu’il accéda au vestibule il constata que l’ouverture était encore verrouillée. Il soupirait de dépits quand il entendit derrière le panneau quelqu’un frappait. Le cœur du bourgeois fit un bond dans sa poitrine, il se colla aux planches et appela faiblement.


-Ysabel ?

-Mr Ottweiler ? Répondit doucement la nécromancienne.

-C’est moi, confirma l’imprimeur soulagé. Ouvrez la porte.

-Je n’ai pas la clef.


Le début d’euphorie s’arrêta nette.


-La section interdite est ouverte ?


-Oui.

-Alors, ouvrez moi !

-Je n’en ai pas la possibilité s’excusa Hans. Les clefs de cette porte sont dans les mains des religieuses.

-Sans importance, fracturait la !


Le faire reviendrait à se faire découvrir à coup sûr. Sans vraiment y réfléchir il sortit un burin et à l’aide de son gourdin martela la serrure. Un travail sale, bien opposé à son plan initial, mais quelque chose dans la voix de l’adolescente l’empêchait de lui désobéir. La bibliothèque n’était pas un bâtiment fortifié, ses portes étaient conçus pour en contrôler les accès pas pour résister à des traitements violents, le verrou céda. Le vacarme de l’infraction fut emporté par le vent. Une Ysabel frigorifiée pénétra dans l’édifice, avec ses minces lèvres bleus et les flocons qui collaient à ses joues, l’aventurier fut replongé dans leur périple montagnard, mais l’éclat des yeux de la jeune fille n’avait rien de lasse ni d’épuisé, il brulait au contraire d’une détermination dévorante.

-- 09 Déc 2015, 18:04 --

[align=]La section interdite était constituée de grands casiers, les ouvrages étaient conservés dans des tiroirs scellés par un cachet de cire. Malgré cela les ombres étaient bien plus noirs dans ses étroites allées, chacune de ses alcôves semblait abriter un monstre et des bruits de grattement ou de choc se faisaient entendre par moment. Les savoirs impies et les formules d'invocation démoniaque contenus dans les ouvrages modifiaient très lentement l'environnement malgré les contre-charmes et les prières. Hans hésita sur la première marche, l'atmosphère malsaine des lieux le tétanisait, la peur c'était insinué en lui aussi rapidement que le froid s'il avait plongé dans une eau glaciale. Cette partie de la bibliothèque était devenue pour lui un lac d'effroi. Frissonnant, il recula. Instinctivement il saisit le bras de la sorcière qui le dépassait.


-Les moines racontent des histoires horribles sur cet endroit, il ne faut pas y rentrer la nuit.

-Ils ont raison. Le repoussa Ysabel en ricanant. Certaine fois on peut même y croiser des nécromanciens.


Le bourgeois voulait la suivre, mais en était incapable. La jeune fille seulement équipé d'une dérisoire lanterne disparue, avalé par l'obscurité. L'imprimeur resta un long moment en haut de l'escalier.


-Comment as-tu retiré les sceaux sans les casser ?


La question fit sursauter le bretteur.


-Lors de la dernière ouverture, je trainais dans le coin et j'ai enduit les sillons d'huile de lin et de terre de Tilée, cela crée un film qui empêche la cire de bien adhérer.


Du fond d'un couloir la magicienne jura. Une nouvelle preuve de l'intrusion, avec ça pensa Hans les enquêteurs auront même le titre de l'ouvrage consulté. Ça ne sentait pas bon, tous cela avait une bien trop grande odeur de bucher. Il n'aurait jamais dû lui ouvrir. Il devait trouver une solution.

La cloche des Laudes réveilla l'escrimeur de son assoupissement, le monastère se réveillait de sa courte nuit et se rendait au second office. Dans moins d'une heure les religieuses sortiraient de leur chapelle et ne manqueraient pas de constater les dégâts sur leur porte. Le bourgeois se rendit à la porte de la section interdite et appela sa compagne, après un temps qu'il trouva infini, elle finit par ressortir une liasse de papier couverte de note dans les bras. Son regard était imperceptiblement plus ténébreux, son éclat très légèrement plus froid. Hans ne voulait pas savoir sur quelle écriture à moitié effacée elle s'était abimer les yeux, mais elle avait indiscutablement fait un pas de plus vers ses sombres desseins. A l'aide d'une colle d'os il remit en place les scellés et verrouilla l'accès. La sorcière leur confia son travail qu'il glissa avec répugnance dans son sac puis il la reconduit à la porte du couvent.

Il avait arrêté de neiger, mais à l'approche de l'aube la température avait encore chuté, il s'apprêtait à la quitter quand il jura : deux frères convers balayaient la cour, impossible de sortir de la bibliothèque sans être vu. Les hommes à tous faire de l'abbaye n'étaient normalement pas levés à cette heure-ci, ceux-là devait s'acquitter d'une punition. Le bretteur se sentit pris au piège, il n'avait pas d'argent pour soudoyer les manants. Toute sa stratégie d'anonymisation du vandalisme était au tapis. Et comble de malchance un travailleur venait d'apercevoir l'état de la serrure. Les pèlerins battirent en retraite dans les rayonnages où ils purent entendre les montagnards rentrer dans l'édifice avant de ressortir donner l'alarme. Ysabel jeta un coup d'œil dehors pour constater qu'un homme monté encore la garde. Ses mains commencèrent à s'animer, mais le bourgeois réussi à la dissuader de commettre ce qu'il considérait comme une erreur. Des clochettes de nonne convergeaient vers eux, il la prit par la main et l'attira dans les profondeurs de l'édifice.[/align]
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Re: [hans ottweiler][RP libre] Bibliotheque enneigée

Message par Hans Ottweiler »

[align=]Le père supérieur lissa sa robe de laine fine et regarda d'un œil froid l'homme qu'on introduit dans la salle. Ancien juge d'Altdorf, l'abbé était un homme dur, mais pieux. Énoncer des sentences était son quotidien et cette affaire n'allait pas trainer.


-Ottweiler Hans vous avait été trouvé en présence d'une femme extérieure à votre famille dans l'enceinte de la bibliothèque sacré.


L'accusation fit résonner le réfectoire de l'hospice.


- Je plaide coupable, votre honneur.


-Maintenant c'est "Très Révérend Père", rectifia sèchement l'ecclésiastique. L'air faussement contrit du bourgeois l'agaçait, mais il y avait plus grave, on ne pouvait après tout pas attendre d'un laïque un comportement vertueux. Vous avez abusé de notre confiance et de nos obligations de mise à disposition du Savoir. Pour l'atteinte aux bonnes mœurs garante de la structure sociale je vous condamne à la ration du pénitent jusqu'à que les cols soient rouverts à ce moment-là vous serez chassé, de plus vous aurez obligation d'assister à la totalité des offices. Pour le sacrilège de fornication commis dans la sainte enceinte, vous êtes condamné à l'interdiction de pénétrer dans la bibliothèque ou de consulter le moindre ouvrage qui y est contenu. Puisse la déesse et la famille de cette enfante perdue vous pardonner. Avez-vous quelque chose à dire ?

-Je me repends et implore Véréna de m'accorder une chance de me racheter.


Le supérieur fit la grimace, il a bien longtemps qu'il ne croyait plus les gens sur parole, mais la défense de ce pécheur était efficace, la loi était claire la repentance le protégeait de sanction plus lourde. il lissa son vêtement et sortit de la pièce la journée n'était pas finie. Les moines ne parlaient plus que de cette histoire de coucherie, ils étaient distraits de leurs vénérables tâches et c'était cela le plus grave aux yeux du chef spirituel. Il allait prendre des mesures sévères pour les remettre au travail.


Hans attendit d'être de nouveau seul pour sourire. Il avait perdu son accès aux codex et les dernières semaines d'hivers risquaient d'être pénibles, mais ils avaient berné les religieux d'une manière inespéré. La punition d'Ysabel risquait d'être moins douce que la sienne, les nonnes étant réputées pour leur châtiment corporel, mais la jeune fille aurait les notes de la section interdite sitôt qu'ils se retrouveraient à l'auberge du lancier. Ça devrait l'aider à supporter les mauvais traitements. Cette nuit-la devant l'imminence de leur découverte par les ecclésiastiques, l'imprimeur avait décidé de cacher leur véritable objectif sous une autre faute et pour donner le change il avait d'autorité forcé l'adolescente à être découverte dans une position sans équivoque. Le souvenir du visage outré de la jeune nécromancienne et le goût de ses lèvres sur les siennes remplissait l'escrimeur d'une vigueur troublante qui allait assurément le tenir au chaud...[/align]
Profil:
FOR 8/ END 8/ HAB 9/ CHAR 8/ INT 11/ INI 9/ ATT 8/ PAR 9/ TIR 8/ NA 1/ PV70 (bonus inclus)
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http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... _ottweiler

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