-Allons, allons, concentrez-vous sur quelque chose de triste et essayer de respirer plus lentement. Et tenez, buvez-ça.
Avec beaucoup de difficulté, au bout de quelques instants et après plusieurs rechutes et recrachements involontaire d’eau qui mouillère frère Wolfenberg, le tavernier reprit enfin le contrôle de son corps et arrêta de rire. Dès qu’il fut sûr de s’être calmé, il remercia le frère Johan :
-Merci beaucoup, ça va mieux maintenant… Ah, sapristi, il y longtemps que j’avais autant rit, elle est excellente, votre sœur !
Puis il fit repasser le frère de l’autre côté du comptoir, du côté des clients, et termina :
-Ha, mais ma sœur, vous ne la connaissez pas, sinon vous en diriez pas ça, elle est horrible. Quoi qu’il en soit, pour tout vous dire, je me sentirais plus tranquille si mon auberge était bénie par Sigmar, je dois bien l’avouer. Ca ferra donc 2 pistoles d’argent en tout, pour vous deux, parce que je vous aime bien…
L’argent donné pour la paie réclamée par l’aubergiste fut tiré de la bourse du maître de la jeune initiée, car elle-même était plutôt pauvre. Frère Johan et Sarah se concertèrent donc sur la formule de la bénédiction à accorder à l’endroit, pour pouvoir la prononcer ensemble. Pour entraîner son élève à ce genre de chose auxquelles elle serait souvent confrontée par la suite, le frère Wolfenberg avait laissé Sarah Lénor choisir la formule qu’elle voulait, en lui précisant à voix basse que si elle voulait que la bénédiction soit effective, il faudrait y mettre toute sa foi et tout son cœur… Enfin, ils étaient prêts à commencer, mais Sarah allait-elle vraiment tenter de bénir l’endroit ou allait-elle se livrer à une sorte de simulacre ?