La Fille des Dieux

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La Lustrie est un vaste continent situé dans l'hémisphère sud du globe. La jungle en occupe le Nord et des prairies vallonnées, le sud. La Lustrie abrite deux ethnies humaines et les Hommes-Lézards avec les Slanns, ces descendants des Anciens qui jouèrent un rôle si déterminant dans la création du monde.

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Le Voyageur
Warfo Award 2018 du plus beau Voyage
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La Fille des Dieux

Message par Le Voyageur »

Cuitla était la plus précoce des Filles des Dieux.

A quatre mois, déjà, elle prononçait ses premières syllabes, à huit mois, elle marchait, à quinze, alors que les autres petits peinaient encore à tenir en équilibre sur leurs deux jambes, sa mère et ses nourrices peinaient déjà à l’attraper. Dans ces conditions, personne ne s’étonnât qu’elle apprit à lire à l’âge de trois ans, écrire à cinq et qu’à huit ans elle savait déjà toute les bases des domaines connus de son peuple. Comme toutes les femmes de la cité, on lui plaça une lance dans les mains une fois ses dix ans consommés. Comme chacune s’y attendait, elle excella rapidement dans l’art du combat, dépassant sans peine ses camarades et les combattantes plus âgées, recevant sept plumes de coualt qui symbolisaient chacune un talent martial maîtrisé.

On lui prêtait la patience de l’araignée noire, la hauteur de vue du téradon et la force du stegadon. Lorsque les premiers affrontements rituels commencèrent pour déterminer la hiérarchie militaire au sein de la nouvelle génération, c’est tout naturellement qu’elle dépassa ses rivales et fût promise à devenir une des maîtresses ocelomeh. Par signe des dieux ou par pure curiosité, la grande prêtresse l’autorisa cependant, alors qu’elle n’avait que quatorze ans, à participer au combat des femmes adultes. Elle remporta cinq duels et seule l’arrivée de ses règles durant le dernier combat contre la terrible Munchtala l’empêcha de ravir le titre suprême.

Là où la plupart se seraient déjà considérées comme couvertes de gloire, ce qu’elle était, Cuitla décida qu’il s’agissait d’une punition divine qui les humiliait d’avoir pris trop confiance en elle. Pour se racheter, elle disparue durant dix jours et dix nuits de la cité d’Izco et traqua Tezcatlipoca, un monstre géant qui possédait la jungle environnant la cité. Le monstre était un caméléon gigantesque qui avalait humains et saurus avec la même facilité d’un coup de sa puissante langue. Son corps s’adaptant aux couleurs de la jungle, le repérer était extrêmement difficile et personne n’avait jamais su le blesser plus d’une fois. Il trouva Cuitla au bout de trois jours et tenta de la dévorer sans même se faire repérer. Mais l’amazone était attentive comme le jaguar et puissante comme le lézard-tonnerre. Elle esquiva la longue langue, l’attrapa et la retint suffisamment longtemps pour l’attacher à une solide branche. Elle eut ensuite tout le loisir de porter un coup fatal de sa lance d’obsidienne à l’horrible monstre qui ne pouvait que regarder, ses yeux paniqués cherchant une issue qui n’existait pas. Elle ramena ses yeux et son cœur pour les offrir à Sotek, se coiffa avec des écailles du dos de la bête, réputées impénétrables puis fût immédiatement promue parmi les cuachicquehs, l’élite de la cité, recevant des protèges-bras d’or pour symboliser son statut.

Un an plus tard, une armée de brutes venues du Nord écumèrent la jungle. Ils étaient des hommes mal vêtus, sales mais à la force redoutable et à l’endurance hors du commun. C’est Cuitla qui mena une expédition punitive contre une à la tête d’une petite force triée sur le volet. Durant la nuit, elle et ses sœurs lancèrent une embuscade, massacrant sans pitié les envahisseurs. Elle-même en tua bien sept et captura seule leur chef, une monstruosité de muscles et de rage. Les survivants furent emmenés pour devenir des reproducteurs pour les plus puissants et des sacrifices pour les autres.
Evidemment, elle se garda la part du lion et utilisa la semence de l’explorateur tribal pour engendrer trois enfants, deux filles et un garçon, qui fût sacrifié aux dieux à la naissance. Ayant accompli son devoir, elle ouvrit le torse de son amant pour en extirper le cœur battant qu’elle croqua afin de s’approprier sa force.

Comme toutes les guerrières de son rang, elle ne s’occupa pas de sa progéniture, laissée à des amazones de moindre importance. Elle venait tout juste d’être promue cihuacoatl-Izco, la grande commandante en chef de la cité. Dans toute l’histoire de son peuple, seules trois femmes étaient parvenues avant elle à ce poste avant l’âge de trente ans et elle était de loin la plus jeune!
Elle fit d’ailleurs preuve de ses indéniables talents quand une véritable horde d’oreilles pointues descendirent de navires noirs. Ils étaient bien différents des brutes norses : disciplinés, bien équipés, une lueur de haine dans leurs yeux, possédant des tactiques de combat supérieures, ils étaient des adversaires terribles.
Pour s’opposer à cette marée irrésistible, Cuitla mit en place des plans de guérilla efficaces, ciblant en priorité les chefs de cohorte, veillant à rendre malades les commandants pour affaiblir leurs jugements plutôt que de les tuer et laisser un second prendre la suite ; elle fit appâter des carnosaures dans leur direction et dompta un coualt pour le lâcher sur leurs troupes. Finalement, quand ils arrivèrent dans les parages d’Izco, il ne restait plus assez d’elfes sains d’esprit et de corps pour vaincre l’armée des amazones qui fondirent sur eux habillés dans leurs tenues de guerre, portant peaux d’hommes-lézards, de jaguar, de pteradon et d’autres créatures exotiques. La faible constitution des druchiis ne les protégea d’ailleurs pas longtemps des poisons virulents qui bardaient les flèches et les lames et rapidement la ville fût sauvée.

Mais les augures divins qui furent lus dans les entrailles des attaquants prévinrent les oracles qu’une nouvelle attaque approchait, une attaque qui serait la plus terrible qu’Izco ait jamais connue, capable de détruire la cité et toutes ses habitantes sans pouvoir être stoppée. Cuitla prit bien garde de ces avertissements et prépara des défenses partout dans la jungle, comme pour la troupe de Naggaroth.
Deux ans plus tard, ils arrivèrent, bardés d’armures grises et de lames d’acier. Ils étaient humains, à peine plus propres que les barbares du Nord mais disciplinés comme les elfes noirs. Ils avançaient dans la jungle à une vitesse alarmante, subissant relativement peu de pertes comparés aux précédents assaillants. Dix fois des assassins tentèrent d’éliminer leur chef, dix fois ils durent se replier avant d’être repérés.
Quand l’armée fût trop proche d’Izco, Cuitla prit la tête de ses troupes pour les repousser alors que le terrain forestier avantagerait un assaillant expérimenté. Elle laissa passa ses premières troupes à la charge avant de se joindre au deuxième assaut qui devrait exterminer jusqu’aux derniers les hommes. Alors qu’elle avançait vers ses proies, elle se rendit compte que la première ligne de piquiers s’était accroupie pour permettre à des soldats utilisant de longs bâtons de bois et de fer de s’avancer.

Quelques minutes plus tard, un soldat anonyme ramassait de lourds brassards d’or et une coiffe de sept plumes à un cadavre de femme, son front barré d’un immense trou qui avait fait exploser sa face. Un tir bien chanceux, s’il en était! La balle avait outrepassé un rang de boucliers pour la frapper en pleine course! Suite à cela, les guerrières n’avaient pas tardées à s’enfuir et à être, pour beaucoup, abattues dans le dos.
« Dommage pour elle», songea le soldat, en récupérant son butin. Mais le prix de vente de ces babioles à un collectionneur avide suffirait bien à consoler sa peine.


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Je ne suis qu'un voyageur
Sous le soleil et la pluie
Je ne suis qu'un voyageur
Et je retourne au pays

Je n'ai plus que mon cheval
Mon cheval et mes habits
Des habits qui me vont mal
Et je retourne au pays

J'ai couru le monde, mais ma raison
M'a dit que le monde, c'était ma maison

Je ne suis qu'un voyageur
Qui chemine dans la nuit
Et je sens battre mon coeur
Car je retourne au pays

J'ai quitté ma blonde, qui m'avait dit
Va courir le monde si c'est ça ta vie

Je ne suis qu'un voyageur
Elle ne m'a jamais écrit
Et maintenant ah j'ai peur
De retourner au pays

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