Destinée

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La Lustrie est un vaste continent situé dans l'hémisphère sud du globe. La jungle en occupe le Nord et des prairies vallonnées, le sud. La Lustrie abrite deux ethnies humaines et les Hommes-Lézards avec les Slanns, ces descendants des Anciens qui jouèrent un rôle si déterminant dans la création du monde.

Modérateur : Equipe MJ

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Le Voyageur
Warfo Award 2018 du plus beau Voyage
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Destinée

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Tepui de la Porte de Poussière, quelque part au sud de l'Echine de Sotek

Il y a mille cycles lunaires, Opochtli avait quitté son repaire du Désert de Cuivre, guidé par une vision qu'il avait reçu dans son sommeil. Le skink était sorti de sa torpeur méditative pour s'aventurer seul dans les étendues arides de roche rouge, se servant de sa connaissance innée des étoiles et de leur positionnement dans le ciel pour s'orienter.

Où devait-il aller ? Opochtli l'ignorait. Il se contentait de décrypter les signes qu'il apercevait dans ses rêves, y voyant là la volonté des Anciens. C'était la seule voie qu'il connaissait, lui qui avait été forcé à l'exil dès sa sortie des bassins de frai d'Itza, la Première Cité.

Il ignorait toujours la raison de son bannissement mais son intellect développé lui indiquait qu'un tel châtiment avait un rapport avec sa surprenante queue fourchue, appendice dont ses congénères n'étaient pas affublés. A peine sorti des eaux sacrées, des prêtres l'avaient longuement examiné avant de le faire conduire dans les profondeurs de la jungle. C'est là qu'il avait été abandonné, et qu'il avait du survivre.

En mille cycles lunaires, ses pas le menèrent à la découverte de plusieurs Plaques Sacrées que l'on croyait perdues depuis des siècles. Ses doigts griffus caressèrent les glyphes oubliés de la Table de la Chambre des Bénis, et c'est épaulé d'une marée de créatures de la jungle qu'il arracha la Plaque des Mille Jours des griffes des bêtes-à-poil qui infestaient les ruines Xlanzec. Opochtli traversa la Lustrie de long en large, guidé par son instinct, les constellations et les écrits sacrés qu'il découvrait au fur et à mesure de ses pérégrinations. Le bruit des aventures du skink à la queue fourchue se répandit dans les Cités-Temples et on parla bientôt d'une prophétie selon laquelle un puissant guerrier était né pour restaurer une séquence de plaques d'une importance capitale.

Opochtli sentait qu'il arrivait au bout de sa quête initiatique. Les étoiles qu'il suivait depuis qu'il avait quitté le Désert de Cuivre étaient alignées sur un axe annonciateur et un étrange sentiment embrumait son esprit de bête à sang froid. L'Obélisque Dorée de Subatuun, dernière Plaque Sacrée sur laquelle il avait mis la main, était gravée d'une carte des lignes de pouvoir dont les vecteurs se croisaient sous un temple oublié, au sommet du tepui qui surplombait la Porte de la Poussière. Le cerveau reptilien du skink ne saisit pas l'ironie de la situation, mais ce qui semblait être la dernière étape de son long voyage le ramenait aux confins du désert inhospitalier où il avait trouvé refuge en des temps reculés. Son odyssée divinatoire l'avait transformé et désormais même les prêtres de sa race s'inclinaient devant lui lorsqu'il entrait dans une des Cités-Temples, une Plaque Sacrée harnachée sur le dos. Il avait appris à utiliser la magie qui tournoyait autour de lui. Il avait guidé des cohortes de saurus à sa suite, dans les jungles et les marais. Il était devenu un héros, sans vraiment comprendre pourquoi ou comment. Car il se contentait de d'obéir aux signes qu'il voyait dans ses songes.

Le voilà qui fendait les nuages ceignant les versants abrupts du plateau, juché sur le dos d'un téradon. L'immense tepui se dressait au milieu du désert rouge avec des allures de paradis perdu, et son vaste sommet plat était recouvert d'une jungle épaisse et luxuriante. Le téradon, qu'Opochtli avait apprivoisé en lui touchant le front de la paume de sa main, planait entre la canopée et la chape de nuages gris qui recouvrait le ciel. Bientôt, le sommet d'une pyramide se dessina au loin et le skink y dirigea sa monture d'une simple pression des cuisses. La créature volante poussa un coassement en se posant sur le parvis du dernier étage de ce temple oublié et son cavalier glissa jusqu'à la pierre froide et recouverte de mousse. Le téradon agita la tête comme pour saluer Opochtli, puis repris son envol pour disparaître dans les brumes.

Seule l'intuition guidait Opochtli, l'engageant dans l'entrée du temple. Le skink se contentait de mettre un pied devant l'autre, poussé par une force qui n'était pas la sienne. Il passa indifféremment dans les longs couloirs de pierre, et devant des salles qui n'avaient pas été ouvertes depuis des siècles, sinon des millénaires. Opochtli ne s'y attarda pas. Si il ne connaissait pas la raison de sa présence ici, il savait néanmoins que ce n'était pas pour y trouver une énième Plaque Sacrée. Son chemin le mena jusque dans les entrailles du temple, et plus loin encore, dans un réseau d'anciennes cavernes où se trouvaient des bassins de frai à des âges reculés. La pression qui ceinturait l'esprit du skink à queue fendue se faisait de plus en plus forte à mesure qu'il descendait au cœur du tepui. Il savait qu'il était sur la bonne route, que ses rêveries divinatoires ne s'étaient pas trompées.

Une caverne illuminée par un trou dans sa voûte attira son attention. Opochtli su que c'était ici que les Anciens lui dévoileraient la raison de son existence. Il s'assit en tailleur et attendit. La lumière qui inondait l'endroit ne tarissait pas, et il était impossible au skink de savoir combien de temps il resta immobile, plongé dans une méditation profonde.

Des heures, des jours ou des semaines plus tard, un sifflement lointain tira Opochtli de sa transe. Quelque chose approchait. Une silhouette énorme se meuvait lentement dans les ombres de la caverne, goûtant l'air de sa langue bifide. L'immense corps humide ondulait jusqu'au skink, qui se releva lentement pour se retrouver face à la gueule cauchemardesque d'un troglodon. Le monstre à queue fourchue happa l'air de sa langue et agita ses vibrisses avant de reculer subitement et de pousser un rugissement grave qui fit trembler les parois rocheuses

Opochtli venait de rencontrer Chicahualizteotl, le Pélerin Blanc. La destinée du skink lui apparu soudain, limpide et sereine. Il était un Oracle, vaisseau de la volonté des Slaans, et c'est aux côtés de Chicahualizteotl qu'il devait parcourir le monde pour donner vie à ses visions divinatoires. Ensemble, ils allaient guider les leurs et s'assurer que le Grand Dessein des Anciens soit accompli.



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Je ne suis qu'un voyageur
Sous le soleil et la pluie
Je ne suis qu'un voyageur
Et je retourne au pays

Je n'ai plus que mon cheval
Mon cheval et mes habits
Des habits qui me vont mal
Et je retourne au pays

J'ai couru le monde, mais ma raison
M'a dit que le monde, c'était ma maison

Je ne suis qu'un voyageur
Qui chemine dans la nuit
Et je sens battre mon coeur
Car je retourne au pays

J'ai quitté ma blonde, qui m'avait dit
Va courir le monde si c'est ça ta vie

Je ne suis qu'un voyageur
Elle ne m'a jamais écrit
Et maintenant ah j'ai peur
De retourner au pays

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