Nom et Prénom: Isabelle Breitenbach
Sexe: Féminin
Age: 65 ans
Race: Humain
Carrière: Magistère déchue
Lieu/ville de départ: Altdorf
FOR 8 / END 8 / HAB 8 / CHAR 10 / INT 13 / INI 10 / ATT 8 / PAR 8 / TIR 8 / NA 2 / Mag 12 / PV 60/60 (aucun bonus/malus de compétences ou venant de mon équipement ne s'y trouve, uniquement les PC gratuits)
Compétences :
• VOLONTE DE FER
• SANG FROID
• SENS DE LA MAGIE
• INCANTATION - DOMAINE DU METAL
• MAITRISE DE L'AETHYR
• CONSCIENCE DE LA MAGIE
• INTIMIDATION
• MEDITATION
• DEGAINER L'EPEE
Inventaire:
Canne épée (Rapière)
Manteau en cuir
Porte cigarette
cigarettes
Sorts:
Armure de plomb : La cible du sort ploie sous le poids de son armure et ne parvient plus à se déplacer et bouger aussi aisément qu'à l'accoutumée. Un malus de -2 sera appliqué à toutes les actions de la cible qui nécessitent un mouvement jusqu'à ce que le sort s'estompe ou que la cible retire son armure.
Flèche d'acier : Le sorcier crée deux flèches d'acier aethyrique avant de les lancer sur ses ennemis. Chaque flèche peut cibler un ennemi différent et inflige 12+1D10 dégâts. Chaque point de “Maitrise de l’Aethyr” que possède le lanceur de sort permet de créer un flèche supplémentaire.
Armure de bronze : Le mage doré utilise les vents de Chamon pour se parer d'une couche de bronze sur tout le corps lui conférant un bonus de 4+1D4 points de protection. Chaque point de “Maitrise de l’Aethyr” que possède le lanceur de sort augmente la protection d'1D4 point OU la durée d'1 round. Posséder un minimum de un point de « Maitrîse de l'Aethyr » permet de lancer ce sort sur un allié organique comme un sort de contact. Posséder un minimum de trois points de « Maîtrise de l'Aethyr » permet de lancer ce sort sur un allié organique situé dans un rayon de 12 mètres. Ce sort peut être lancé en une version supérieure ou majeure. Considérez le alors comme un sort de la catégorie choisie en ce qui concerne sa difficulté, son temps d'incantation et ce qu'il rapporte en expérience magique. La version supérieure (Armure d'argent) dure 2+1d6 rounds, offre 8+1D8 points de protection et utilise pour ingrédient une bille d'argent. Le sorcier peut aussi utiliser ce sort sur deux éventuels alliés organiques. Chaque point de “Maitrise de l’Aethyr” que possède le lanceur de sort augmente la protection de 1D8 points ou la durée de 1D4 tours. La version majeure (Armure d'or) dure 3+1d8 rounds, offre 12+2D6 points de protection et utilise pour ingrédient une bille d'argent. Le sorcier peut aussi utiliser ce sort sur cinq éventuels alliés organiques. Chaque point de “Maitrise de l’Aethyr” que possède le lanceur de sort augmente la protection de 1D12 points ou la durée de 1D6 tours.
Serviteur de métal : A partir d'un amas de métal situé devant lui, le sorcier créé un serviteur dont la taille n'excède pas 1 mètre. Dénué de toute intelligence, il obéit aveuglément à son créateur pendant 1D10 heures (jours pour les versions supérieures et majeures) au terme desquelles la magie qui l'animait cesse d'opérer. Le sorcier ne peut invoquer qu'un golem à la fois.
Profil :
FOR 6 | END 8 | HAB 2 | CHA 1 | INT - | ATT 9 | INI 6 | PAR 7 | TIR 4 | NA 1 | 55 PV
Compétences : Immunisé à la psychologie, Immunisé au poison, Immunisé aux maladies
Armure : Corps de métal (7 points de protection sur tout le corps)
Arme : Griffes d'acier (compte comme deux dagues).
Compétence spéciale : Il est possible de prolonger la durée de vie du golem de 1D10 heures supplémentaires en exécutant un test d'INT-1
Un golem ne peut pas s'éloigner à une distance de plus de MAG*5 mètres du sorcier jaune, sans quoi, il tombe en morceaux instantanément. \\
Ce sort peut être lancé en une version supérieure ou majeure. Considérez le alors comme un sort de la catégorie choisie en ce qui concerne sa difficulté, son temps d'incantation et ce qu'il rapporte en expérience magique.
Version supérieure:
Profil :
FOR 10 | END 12 | HAB 2 | CHA 1 | INT - | ATT 9 | INI 6 | PAR 7 | TIR 5 | NA 1 | 65 PV
Compétences : Ambidextrie, Immunisé à la psychologie, Immunisé au poison, Immunisé aux maladies
Armure : Corps de métal (9 points de protection sur tout le corps)
Arme : Griffes d'acier (compte comme deux épées courtes).
Compétence spéciale : La taille du golem ne doit pas excéder 2 mètres.
Il est possible de prolonger la durée de vie du golem de 1D10 jours supplémentaires en exécutant un test d'INT-1
Un golem ne peut pas s'éloigner à une distance de plus de MAG*6 mètres du sorcier jaune, sans quoi, il tombe en morceaux instantanément. \\
Version Majeure :
Profil :
FOR 14 | END 16 | HAB 2 | CHA 1 | INT - | ATT 10 | INI 6 | PAR 7 | TIR 6 | NA 1 | 75 PV
Compétences : Ambidextrie, Immunisé à la psychologie, Immunisé au poison, Immunisé aux maladies
Armure : Corps de métal (11 points de protection sur tout le corps)
Arme : Griffes d'acier (compte comme deux épées).
Compétence spéciale : La taille du golem ne doit pas excéder 3 mètres.
Il est possible de prolonger la durée de vie du golem de 1D10 jours supplémentaires en exécutant un test d'INT-1
Un golem ne peut pas s'éloigner à une distance de plus de MAG*10 mètres du sorcier jaune, sans quoi, il tombe en morceaux instantanément.\\
Chaque point de “Maitrise de l’Aethyr” que possède le lanceur de sort augmente la durée de vie des golems de 5 heures/jours (en fonction du niveau du sort) supplémentaires et leurs Pvs de 10.
Description physique :
La Dame de Fer n'est plus ce qu'elle était jadis, un simple coup d'oeil suffirait à le dire. La perte de sa richesse, le déshonneur, la débauche et la vieillesse ont grandement diminué la prestance de la vieille femme. Son corps est maigre, presque cadavérique, et son dos est vouté par le poids d'une vie cruelle et impitoyable. Refusant totalement de se considérer comme membre de la plèbe, Isabelle continue de s'habiller comme une noble de haut rang, décorée de bijoux, faux pour la plupart, revêtant des habits riches mais usés et se maquillant en abondance, d'une main trahie par l'utilisation abusive de l'alcool. Son visage est creusé par les rides et ses yeux encerclés de cernes.
Pourtant, malgré la décadence évidente de l’ensemble, le visage de la Dame de Fer rappelle toujours la beauté de sa jeunesse, mais témoigne aussi de sa fermeté, de son expérience, de sa force, derrière les couches de maquillage mal appliqué. Tout particulièrement ses yeux, d’un bleu clair transperçant. Un simple regard peu faire suer de malaise même le plus implacable des hommes.
Fidèle à son surnom, Isabelle porte un manteau rapiécé gris de fer à col en fourrure, ainsi qu’une chemise à col haut et un foulard blanc décoré d’un collier en argent.
Ses efforts quotidiens pour organiser sa coiffure ne sont pas suffisants, donnant plus l’impression qu’elle a un tas de serviettes sur la tête tenues uniquement par un bijou en argent.
Trouvant la pipe trop grossière et peu esthétique pour s’autoriser à en posséder, Isabelle a conçu un substitut plus discret et élégant. Une sorte de petit tube de papier renfermant du tabac et Dieu sait quelles autres mixtures nocives. Elle attache ses « cigarettes » (le nom qu’elle a donnée à sa création) à un support fin et décoré pour ne pas avaler de tabac. Depuis sa radiation du Collège, elle n’a jamais été vue sans son porte cigarette à la bouche. Elle en fabrique à longueur de journée en essayant des ingrédients différents, mélanges de tabac et de différentes drogues pour calmer ses nerfs ou adoucir ses gueules de bois éternelles.
L’âge et le déséquilibre causé par l’alcool forcent la Dame de Fer à toujours se déplacer aidée d’une magnifique canne en métal noir décoré de filaments d’argent. Se sachant en danger après avoir été expulsée du Collège, Isabelle l’a équipée d’une épée dissimulée. Certes, elle est loin d’être une combattante accomplie, mais sa vitesse de réaction et de jugement lui permettent de dégainer tout aussi rapidement qu’un combattant aguerri.
Au premier regard vieille femme ruinée et alcoolique, la Dame de Fer dégage pourtant une terrible aura de majesté et d’autorité. Sa vieillesse a grandement entamé ses capacités et elle n’est plus la talentueuse magicienne de son époque de gloire, mais son expérience et sa détermination resteront un atout particulièrement utile sur un champ de bataille.
Description psychologique :
La Dame de Fer n'a pas gagné gratuitement son surnom, bien au contraire. Au court de sa rapide évolution dans le Collège Doré, Isabelle a fait preuve d'un caractère terriblement sec et d'un jugement très dur, alors que sa volonté ne semblait pas capable d'être mise à l'épreuve, même dans les pires moments. Breitenbach n'a, semblerait-il, jamais fait preuve de la moindre forme de douceur, même envers ses supérieurs. Ces derniers, malgré leur agacement, étaient fort obligés de reconnaître ses talents impressionnant et, bien qu'ils lui imposèrent de nombreuses punitions pour son manque quotidien de respect, il leur aurait été plus simple de tordre une barre d'acier à mains nues plutôt que de faire plier Isabelle.
En réalité, le mur de fer qu'a dressé la femme d'or autour d'elle n'est que le résultat d'une enfance particulièrement difficile. Certes, elle a presque toujours vécu dans l'opulence et loin des rues crasseuses de la capitale, mais les traîtrises constantes de son entourage lui ont enseigné que la confiance et l'affection est une valeur rare en ce monde et elle n'avait pas l'intention de faire dans la charité dans sa vie future. Seuls les bijoux, l'argent et toute autre forme de richesse matérielle étaient un élément constant, qui l'entourèrent durant toute sa vie. Bien vite, elle leur confia tout l'amour qu'elle n'avait pu offrir à quiconque, amassant sans vergogne la moindre forme de richesse et la choyant comme son propre enfant.
Petite déjà, avant même que son entourage ne commence à la trahir, Isabelle faisait preuve d'un caractère terrible et capricieux, mais ce n'était rien comparé à la femme qu'elle est devenue aujourd'hui.
A son entrée dans le collège, elle était déjà forgée mentalement pour faire face à tout ce que le monde pouvait lui faire subir, mais il fallait l'admettre, son fils en resta tout de même une épreuve particulièrement douloureuse. Le seule véritable amour qu'Isabelle ait jamais ressenti pour un individu, mais qu'elle fut totalement incapable d'exprimer. Cela eu des conséquences terribles sur le pauvre garçon, l'acheminant lentement mais sûrement vers une vie qui causerait sa perte.
Personne ne connait véritablement l'impact qu'a eu la perte d'un enfant sur la Dame de Fer, mais il est dit que, suite à ce drame, elle devint encore plus implacable (si c'était possible). Isabelle fit de sa confiance, déjà un élément rare, quelque chose de légendaire, tel un conte que l'on raconterait à ses propres enfants tout en connaissant le caractère fantaisiste de l'histoire. Elle ne se concentra plus que sur ses recherches, maquillées en réalité pour amasser toujours plus de richesses, parfois même au profil du Collège. Certains même, particulièrement ses apprentis, décelèrent un forte dose de cruauté dans cette personne, jurant même à leur supérieurs qu'elle cherchait à leur nuire. Etrangement, ceux qui avaient survécus à son apprentissage comptent aujourd'hui parmi les mages les plus aboutis et les plus implacables.
L'âge n'a aucunement adoucie la Dame de Fer, bien au contraire, mais son intellect et sa sagesse lui permirent de devenir un atout au sein des magisters du Collège. Bien que sa quête de richesse fut parfois nocive pour l'académie, son jugement implacable et sa volonté lui permirent de prendre des décisions importantes et même de faire un peu plus briller le Collège Doré. Mais ses réformes novatrices, sévères et souvent hypocrites finirent par causer sa perte et la Dame de Fer fut, malgré son rang, la cible d'un scandale mis au grand jour et expulsée du Collège de Magie.
La Dame de Fer fut ravagée par pareil affront, personne n'ayant osé lui faire face pour lui annoncé la nouvelle, la décision ayant été prise dans son dos. La presque totalité de sa richesse amputée par le Collège, Isabelle perdit tout ce qu'elle avait accompli en toute une vie en un battement de cil. Son caractère lui interdisait de laisser tomber les apparences et, tant bien que mal, elle continua de se considérer au dessus des autres, refusant toute forme d'assistance ou de travail indigne d'elle.
Malgré sa volonté légendaire, Isabelle finit par se laisser aller, sombrant dans l'alcool et la haine du monde extérieur, marmonnant dans un état proche du coma éthylique des plans abominables pour assouvir sa revanche sur les traitres du Collège. La Dame de Fer n'est plus que l'ombre d'elle-même, la débauche et l'âge grignotant petit à petit ses compétences et la maîtrise de son art.
Lorsque des envoyés du Collège Doré frappèrent à sa porte pour l'escorter jusqu'à l'arène, Breitenbach ne lutta pas. Elle savait très bien que ses anciens collègues la voyaient comme une menace pour la réputation du Collège et décidèrent de s'en débarrasser en envoyant cette vieille femme au combat. Ils lui promirent pour la rendre plus docile que l'ultime récompense lui serait offerte si elle gagnait chacune des épreuves, sachant pertinemment qu'il lui serait impossible de survivre.
Mais la Dame de Fer ne se laissa pas faire par manque de volonté ou par abandon d'elle-même, bien au contraire. Cette annonce raviva en elle quelque chose depuis longtemps éteint : une flamme, un brasier à la chaleur dévastatrice. Certes, n'étant pas dupe, elle connaissait ses chances mais voulait quitter ce monde en témoignant de sa furie, de sa colère, de la preuve que Isabelle Breitenbach reste et resterait la Dame de Fer.
Historique :
Isabelle Breitenbach est née dans un immense manoir en périphérie d’Altdorf, entouré de jardins sublimes à perte de vue. Une enfance idéale se serait offerte à elle si l’amour de ses parents et de son entourage n’en avaient pas été totalement absents. Aucune preuve d’affection ne lui était accordée et elle ne croisait ses parents qu’une à deux fois par semaines, parfois moins. Les bonnes chargées de s’occuper d’elle étaient froides, sans âme ou cruelles.
Fille unique, elle n’eut personne envers qui se tourner pour découvrir les plaisirs de l’enfance et Isabelle développa rapidement un caractère tout aussi glacial que son environnement, cherchant à attirer l’attention avec des sautes d’humeurs si violentes que le personnel de la maison ne cherchait plus à la calmer, que ce soit par le raisonnement ou le châtiment.
Considérée rapidement comme invivable, perturbant la sérénité de la demeure, ses parents commirent un acte que Isabelle considère aujourd’hui encore comme une profonde traîtrise, de lâcheté : ils l’envoyèrent définitivement vivre chez ses cousins.
Dans ce nouveau manoir où la richesse semblait suinter des murs, la jeune fille de cinq ans n’y connu pas plus le bonheur. Ses cousins, trois garçons abominables, la tyrannisèrent pendant tout son séjour, inventant des jeux toujours plus cruels et poussés pour martyriser la nouvelle venue et faire de vie un enfer. Mais Isabelle n’était pas du genre à se laisser faire, acceptant ces châtiments injustifiés sans broncher et planifiant une vengeance sans pitié contre ces brutes.
Les trois finirent à l’hôpital et ne furent plus jamais les mêmes. Personne ne put arracher, à eux ou à Isabelle, ce qu’elle leur avait fait subir. Voyant qu’aucune forme de châtiment ne pourrait faire exprimer la moindre forme de remord ou de soumission de la part de la jeune fille, ses nouveaux parents décidèrent de l’envoyer de nouveau dans une nouvelle famille, des Breitenbach encore plus éloignés mais tout aussi riches.
Ce parcours continua pendant plusieurs années, Isabelle se faisant lentement éjecter de chacune des branches de sa famille. Elle était devenu un cadeau empoisonné de la part d’une partie rivale de la famille à une autre. Les Breitenbach finissaient même par en rire, observant ce jonglage de parfois quelques mois seulement de demeure en demeure. Toutes étaient riches, mais aucune n’avait un fragment d’amour à offrir à la petite. Une malchance si incroyable que l’on aurait probablement pu y déceler une forme de malédiction.
C’est finalement dans sa dernière famille d’accueil, la branche la plus éloignée et la plus modeste des Breitenbach, qui offrait deux parents ayant cherché désespérément à obtenir un enfant, mais furent incapables d’en avoir. Ils avaient tant à offrir à Isabelle, une vie plus simple, certes, mais aussi infiniment plus saine et affectueuse. Malheureusement pour eux, la Dame de Fer avait déjà été forgée et ils se cassèrent les dents sur ce gâteau fait de métal. La jeune fille âgée de 8 ans était froide, hautaine, terriblement exigeante et surtout, ne supportait pas de vivre dans ce qu’elle appelait un taudis.
Les deux années qu’elle passa avec ses parents adoptifs furent particulièrement douloureuses pour eux. Lorsque Isabelle témoigna d’un talent enfoui en elle, la capacité de manipuler les vents de magie, ses deux parents n’hésitèrent pas une seconde à proposer sa candidature et, bien qu’intérieurement, la Dame de Fer considérait cela comme un nouvel acte de traîtrise absolu, elle accepta sans retenue de se présenter.
L’ambiance au sein des apprentis du collège changea dès son arrivée au Collège. Ils apprirent bien vite que la Dame de Fer n’avait pas l’intention de se laisser faire par des collègues plus âgés qu’elle. Isabelle usa de tous ses talents de fourberie et d’intimidation pour les mettre sous sa botte dans le dos de ses supérieurs. Aucun n’osait se plaindre à leur maître, trop terrifié des conséquences qu’ils aurait à subir s’il le faisait.
Bien qu’elle restait effroyablement têtue et bornée, Isabelle apprit rapidement à contrôler son humeur face à son maître et aux autres magisters, comprenant qu’elle n’était pas encore assez en position de force pour leur imposer son autorité. Elle se focalisa sur ses études, travaillant toujours plus pour prouver sa valeur.
Bien que beaucoup des magisters la détestaient pour son comportement parfois osé et irrespectueux, ils étaient obligés de constater de son talent phénoménal et de son indescriptible volonté. Elle deviendrait un élément, certes, invivable, mais important du Collège, son sens de la logique implacable mis au service de l’académie ne pouvant que la tirer vers le haut.
La Dame de Fer fut l’une des plus jeunes membres du Collège Doré à accéder au rang de Compagnon Sorcière. Bien que cela était entièrement dû à son travail acharné et à ses capacités irréfutables, son maître fut ravi à l’idée de la voir partir plusieurs années explorer le monde, comme le devait chaque apprenti promu. Il se rendit cependant compte pendant son absence que l’efficacité d’Isabelle lui manquait terriblement lors de ses recherches et expériences.
Tous les membres du Collège Doré se décrochèrent la mâchoire en voyant la jeune femme rentrer de son voyage, un bébé dans les bras. Il leur fut impossible de connaître l’identité du père et ce mystère restera à jamais irrésolu. Certains d’apprentis ou magisters avaient longtemps fantasmé à l’idée de poser la main sur la belle femme, mais chacun fut rappelé à la réalité par le caractère de la Dame de Fer. L’imaginer mère était donc inconcevable.
Nul ne connaît l’entièreté de l’aventure qu’a menée la Dame de Fer durant son voyage de 3 ans. Les faits relatés dans son rapport semblaient plus surréalistes les uns que les autres, mais étaient toujours confirmés. Breitenbach avait en effet exploré une immense partie du monde connu et s’était faite un nom dans presque chaque région qu’elle avait visitée.
Beaucoup de zones d’ombre restaient cependant réparties dans son rapport, plusieurs mois d’inactivité soudaine avant de réapparaître dans une autre parcelle du monde. Isabelle parvint à justifier chacune d’entres elles, mais son maître la soupçonna de dissimuler des actions qu’il valait mieux ne pas coucher sur papier. Il savait, évidemment que, parmi ces trous dans le rapport, son aventure avec un homme et la naissance de son fils en faisaient partie.
La Dame de Fer passa immédiatement toutes les épreuves pour être promue magister. Son maître et ses collègues constatèrent avec stupeur des progrès qu’avaient fait la compagnon sorcière. La Dame de Fer fut acceptée parmi les rangs des magisters du Collège âgée seulement de 26 ans.
A présent au cœur des affaires de l’académie, la magistère se fixa pour objectif d’agrandir toujours plus la richesse déjà formidable du Collège. Evidemment, en plus de chercher à servir l’intérêt du Collège, Isabelle cherchait avant tout à servir le sien. Subtilement et de plus en plus fréquemment, elle fit en sorte de pouvoir tirer son épingle des affaires menées par l’académie. Les rares personnes au courant acceptaient de fermer les yeux, comprenant que ces même affaires n’auraient jamais été menée à bien sans son aide (et aussi avec une petite partie de l’épingle…)
La Dame de Fer était la seule à pouvoir tenir tête dans une conversation à Christa Feldmann, la magister matriarque de l’époque, respectant son grade et sa puissance mais refusant de se faire écraser comme les autres au court d’un débat. Il fallait dire qu’une certaine forme de complicité existait entre ces deux personnages, étant parmi les seules femmes à fort caractère du Collège. Sous la surveillance de Feldmann, Breitenbach instaurait de nouvelles réformes plus strictes les unes que les autres, assurant au commerce de l’académie un profit toujours plus haut.
La seule personne a avoir battu le record d’ascension de la Dame de Fer au sein du Collège Doré n’était autre que l’un de ses anciens apprentis, et de très loin son plus doué : le célèbre Balthasar Gelt, actuel patriaque suprême de l’Empire. Même si elle ne l’a eu sous sa tutelle que pendant une courte période de temps, une haine cordiale existe entre les deux individus depuis cette période, leur temps ensembles ayant donné lieu aux plus violentes disputes entre les murs du Collège.
Sans aucune surprise pour les collègues de la Dame de Fer, le rejeton de cette dernière pâtit énormément du caractère de sa mère. Ayant rapporté une grande richesse après son voyage en tant que compagnon (dont une partie fut réquisitionner par le Collège, malgré les hurlements de Breitenbach) l’éducation de l’enfant fut intégralement gérée par des bonnes dans le manoir que s’était achetée la magistère en dehors de la ville. Il ne vit sa mère qu’une dizaine de fois aux cours de ses dix premières années. Sa vie aurait pu être simple et même heureuse si, tout comme sa mère, sa sensibilité pour le vent doré ne s’était pas manifesté au cours de son 10ème anniversaire.
Il finit sous la tutelle de sa propre mère, ravi de pouvoir enfin passer du temps avec sa seule parente. Malheureusement pour lui, sa joie fut de courte durée, car la seule forme d’amour que la Dame de Fer fut capable d’exprimer à son égard n’était autre qu’une terrible et dévastatrice exigence. Le jeune apprenti, bien que brillant, était loin de répondre aux attentes toujours plus hautes de sa mère. Cela cassa quelque chose à l’intérieur du pauvre homme, assombrissant son esprit et son interprétation des choses.
Après avoir été promu compagnon sorcier, le jeune homme partit donc à la conquête du monde. Ce n’est que dix ans plus tard, une période anormalement longue pour un tel pèlerinage, qu’il rejoignit de nouveau le Collège, n’ayant donné presque aucune nouvelle pendant son absence, au point que plusieurs traques sans succès furent organisées pour tenter de le retrouver et de lui demander des comptes. A son retour, il ne fallut pas plus de quelques minutes pour que l’on se rende compte qu’il s’était laissé conquérir par la magie noire.
L’adolescent était dans un sale état et sembla en avoir profondément pâti au cours de son voyage. Il supplia sa mère de l’aider, de lui permettre de se laver de ses erreurs et cette salissure que le chaos avait laissé sur lui. La Dame de Fer ne fléchit pas et organisa un tribunal au sein même du Collège pour déterminer le sort de son propre fils. La sentence : le livrer aux répurgateurs qui l’avaient traqué jusqu’ici et harcelaient le Collège pour que l’individu leur soit donné. Sans exprimer la moindre forme de remord ou de chagrin, Isabelle s’exécuta et condamna la chair de sa chair à une mort certaine et douloureuse.
Cette action déshumanisa encore un peu plus la magistère vis à vis de ses collègues, qui se méfiaient d’elle jusque là, finirent pas réellement craindre ce personnage. Mais malgré les apparences, la Dame de Fer fut elle aussi ravagée par la perte de son fils et la décision qu’elle avait été obligée de prendre.
Les années passèrent et les réformes de la magistère se furent de plus en plus nombreuses, attirant la colère de ses collègue et même des refus catégoriques de la part du grand patriarche lui-même. Sa soif de richesse commençait à porter préjudice aux intérêts du Collège, si bien que ses ennemis finirent par comploter contre la Dame de Fer, cherchant à l’écarter de l’académie. Ils savaient que se débarrasser d’elle serait une lourde perte pour le Collège, mais la folie d’Isabelle finirait par leur causer du tord à tous.
Après avoir minutieusement préparé leur coup, les magisters, sous le regard détaché du grand patriarche, dévoilèrent au monde la totalité des agissements illégale de leur confrère, allant même jusqu’à fabriquer des preuves supplémentaires pour s’assurer que le scandale soit trop grand pour être ignoré. Ils furent donc « obligés » d’éjecter définitivement la magistère de leur ordre, saisissant tous ses titres et ses bien, hormis la demeure dans laquelle son enfant avait été élevé. La Dame de Fer y serait séquestrée jusqu’à la fin de ses jours pour s’assurer qu’elle ne risque pas de causer des problèmes au Collège, gardant la vie sauve pour ses services rendus au cours de sa carrière.
Breitenbach passa de longue années enfermée entre ces murs à ruminer sa haine et à planifier sa vengeance sur le Collège. Elle finit par céder à l’alcool et à la drogue, seuls consolations dans sa nouvelle vie misérable. Elle refusa de se laisser considérer comme un simple membre de la plèbe, vivant dans cet immense manoir vide tombant en ruines et s’habillant comme une noble avec des vêtements et des bijoux faux ou usés.
L’âge altéra son physique et l’alcool son talent. La fière et terrible magicienne qu’elle était finit par se faner, les nombreux sortilèges qu’elle rangeait dans sa mémoire s’étiolèrent et lentement, la Dame de Fer devint l’ombre d’elle-même.
Lorsqu’elle abusait un peu trop de la boisson, elle partait dans des délires incontrôlable, se considérant toujours comme la puissante magistère qu’elle était ou hurlant des menaces envers le Collège.
Dernièrement, ces crises de folies se sont faites encore plus fréquentes et vives que d’habitude, si bien que ses anciens collègues finirent par conclure qu’elle deviendrait une nuisance pour l’ordre et qu’il fallait s’en débarrasser.
Un matin, des envoyés du Collège se rendirent dans le manoir de Breitenbach. Craignant encore son pouvoir et sa furie, les magisters firent une proposition à la Dame de Fer : qu’elle se rende à l’arène pour y passer quelques épreuves et, si elle prouvait à nouveau sa valeur, elle pourrait de nouveau siéger au sein de l’ordre. Evidemment, cette offre maquillée ne laissait aucune chance à l’ancienne magistère, mais ils ne voulaient pas attirer l’attention en exécutant lâchement l’une de leur doyenne les plus accomplies.
Bien trop intelligente pour se laisser berner de la sorte, Isabelle accepta pourtant froidement, mais sans lutter, cette proposition. Sa longue vie touchait à sa fin et elle ne voulait pas que l’on se souvienne d’elle pour sa décadence et sa ruine. Breitenbach était prête à mourir, la tête haute dans un dernier combat.
La Dame de Fer allait renaître et malheur à celui qui serait obligé de subir sa furie.