[Snorri] La Cité du Torrent

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Les Montagnes sont depuis l'aube des temps le domaine des Nains : c'est là, parmi les pics colossaux et les précipices vertigineux, qu'ils bâtirent jadis d'immenses forteresses souterraines.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Snorri] La Cité du Torrent

Message par [MJ] Le Djinn »

Dans une mauvaise rencontre, surtout par surprise, tout était toujours trop négatif. L'ennemi était toujours trop près, l'ennemi toujours trop loin, l'arme toujours trop peu efficace, trop longue à recharger, trop lourde, trop, trop, trop... Cette scène ne ferait pas exception à la règle, car les nains avaient compris, trop tard comme souvent, qu'ils avaient couru droit dans un piège. Les morts vivants massés devant les fortifications dawis avaient dû les entendre arriver et l'arrière-garde s'était écartée pour les attendre dans les ombres. A présent, tel le filet du pêcheur qui se refermait sur les poissons, la nasse joignait ses deux bouts autour du convoi, laissant les boucs de trait paniquer de l'effet d'entourage et de la puanteur de cadavre tandis que les morts-vivants n'étaient plus qu'à une enjambée du bois, de l'acier et de la chair des voyageurs.

Snorri voulut monter sur le chariot le plus proche, celui de l'arrière, et tenir front là avant que ça ne parte en cavale forcenée! Alors qu'il se retournait, une main qui avait dû être belle avant que la nécrose ne la dévore s'agrippa à sa cheville et avec horreur il rencontra les yeux blancs d'une femme à laquelle il ne restait plus que le torse. D'instinct, il tira de son arquebuse.

Tir de Snorri + bonus de proximité: 5, réussite!
Le crachat de plomb renvoya l'infortunée abomination au néant qu'elle n'aurait jamais dû quitter. Le corps pulvérisé abandonna son étreinte, libérant notre ingénieur apprenti qui se jeta sur la queue de chargement de la charrette comme un slaaneshi dans une orgie de Nuln. A sa droite, rendu cible par la lueur de la torche qu'il tenait dans les mains, Milwar courrait, poursuivi par une créature à la bouche emplie de bave et de faim, à la forme cabossée et contrefaite, plus proche de la bête que de l'homme.

-"A... A l'aide Snorri! Au secours!"

Plus que quelques pas et elle le boulotterait vivant aussi vulgairement qu'un paysan avalerait un escargot persillé. Heureusement, pas besoin de recharger cette grosse arquebuse, il restait une arme plus rapide à dégainer: sa carabine à induction.
Tir avec la carabine sur la goule: 16, échec.

Elle est sur talons de Milvar: 3, réussite, ouf! La goule subit 47 points de dégâts.
Le premier arc électrique frisa les poils de l'apprenti nain mais frappa à côté de sa cible, non sans entrainer un hoquet d'étonnement et de surprise de Milvar et des guerriers nains qui se battaient sur les côtés. La main griffue s'approcha alors de l'épaule juteuse du jeune nain, parée à l'agripper et y planter des crocs aiguisé... Jusqu'à être frappé par un deuxième éclair, au but celui-ci, dont le choc la figea sur place, permettant au jeune nain de se précipiter aux côtés de Snorri, sain et sauf.

-"Mer... Merci... Sturillson... J'te dois la vie!"

Juste à temps, comme toujours, car peu après son arrivée le chariot se lança à bride abattue droit devant, en même temps que les deux autres. Sur les côtés, les guerriers des clans nains, mi-consentants, mi-floués, essayèrent de se rassembler. Milvar, après avoir vomi en apercevant un squelette dont le coeur desséché pendait encore dans sa poitrine, attrapa son propre pistolet pour les aider.
Trois NA chacun:

Tir de Milvar: 18, il tire à côté!

Tir de Snorri en multi-tir: 16, rapé.

Tir de Snorri: 11, raté.

Tir de Milvar: 8, réussite.

Tir de Snorri: 3, réussite.
Si l'aide apportée par les deux jeunes dawis ne fût pas vaine, elle ne fût pas suffisante pour autant. Quatre combattants des clans s'étaient mis épaules contre épaules dans un dernier carré pour la gloire. Une balle traversa l'épaule d'un mort, le faisant chuter sur une hache, tandis qu'un arc électrique déferlait sur un trio de cibles différentes... C'était beau, c'était bien, ils survécurent plus longtemps que prévu et emmenèrent avec eux plus de monstres que l'honneur n'en commandait... Mais ils succombèrent, dans les cris et la douleur.

A l'avant la charrette s'ébranla dans une choc terrible: le chariot du devant venait d'enfoncer la barricade et était suivi à toute allure par le train arrière! Snorri voyait défiler les nains du convoi, les ingénieurs jouant de leurs machineries à piston hydraulique, tirant à bout portant au fusil, jetant des brouillards de vapeur tandis que les brise-fer sur les remparts de la mine donnaient du canon et du carreau pour les sortir de là! Le chariot termina dans le campement avant que l'attelage ne se brise et que les boucs terrifiés fuient en courant. Notre héros se releva, le crâne douloureux, pour voir Maître Olarkson se précipiter vers lui, hurler quelque chose d'incompréhensible dans sa direction puis le remettre sur le dos avant de passer quelque chose de froid sur son crâne. Dans un monde aux sons étouffés, aux formes dansantes et aux couleurs incertaines sous les feux des torches, Snorri s'endormit profondément... Pour se réveiller dans une pièce inconnue, sur un lit de fourrure avec une couverture de passe bien cousue. Sa tête sonnait comme pas permis et un tonnelet de bière posé au sol avec un robinet et une chope laissait comprendre qu'on ne rigolait pas avec sa santé. Il faisait tout noir et seule une porte laissait filtrer des rais de lumière avec, en fond, le son des pioches sur la pierre...
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Snorri Sturillson
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Re: [Snorri] La Cité du Torrent

Message par Snorri Sturillson »

Qu'est-ce que je fais? ...
J'suis sensé faire quoi là? ...

Un appui. Il me faut un appui, un point de vue, quelque chose... Rah, vite ! Qu'est-ce qu'ils font avec la carriole à bière ? Me dites pas qu'ils sont embourbés, pas maintenant ! Tant pis, faut que je prenne place. Poussez-vous, poussez-moi, on s'excusera demain...

Pierre et Acier, ce que c'est long à recharger cette maille là ! Si on traine tous comme moi, on peut dire adieu à nos arpions ! Je suis en train de foutre de la poudre partout, et voilà que j'éparpille des balles au lieu de serrer le sachet. Allez, allez, all-!

Froid. C-C'est f-froid.
Ma j-jambe. Lâchez-moi ! Lâche-moi ! Lâche-moi-toi ! Allez ! Mais... C'est gris-vert ces phalanges ?

Que... Encore des furieux de la route ? ... Tant pis pour mes semelles.

Une détonation à bout-portant et quelques secondes d'acouphène plus tard...

Gh ! Hallo, quelqu'un ? Qu'est-ce que quoi ?! Je suis où là ? Lâchez-moi ! LÂCHEZ-MOI !

Hein ? Qui c'est çui-là ? Qu'est-ce qu'il m'veut encore ? Sang de barbe, t'es le prochain sur la liste, l'affamé ! Allez, la poudre - Grungni me pardonne, ça dégueule sur mes mains -, la balle, la tige, chiffon - on fera sans... Merde ! Pourquoi j'ai renversé le fût ! Allez, un truc, vite, vite, vite !

J'ai encore une sacoche dans mon dos ? Mais... Yodel ! Tempérance ! Par les orbes de Valaya, en voilà une idée ! Allez, mouline, mouline, en joue... Mais c'est pas un affamé celui-là, si ? Il court bien chaudement pour un des leurs, et - Mais c'en est pas un en fait ! C'est quoi son nom déjà ? Mulwar ? Thurvan ? Mu... Mi...

- " BAISSE LA TÊTE !"

DZZZZZZZT

Pétard, c'est lumineux d'un coup ! Surtout, ne pas lâcher le moulinet...
Je l'ai eu ? Lequel j'ai eu ? La torche est plus là en tout cas. Tiens, ça sent l'Ether d'un coup, c'est le moulinet qui fait ça ?

-"Mer... Merci... Sturillson... J'te dois la vie!"

-" Tiens ça, on a fe-f'ra les calculs plus t-tard !"

Tant pis pour l'état de l'arquebuse, j'ai les mains prises. J'espère qu'il est pas aussi feignant que Face-Cramoisie, parce que vu le jugement qui s'annonce, j'ai pas envie d'y aller ! En plus j'ai pas promis des broutilles, avant de partir !

STOP ! DZZZT-DZZZT TIME !

Plus vite, allez ! Il fait quoi le tireur à coté ? Tant pis, un petit gobelin, deux petits gobelins, tr-Tempérance !

Oulah, le sol est vraiment proche d'un coup. J'suis t-encore dans le chariot, c'est bon.

Y'a un truc sur m-mon œil gauche, c'est chaud en plus !
J'en étais où ? Un petit gobelin, deux petits gobelins, trois petits gobelins... C'est qui ces gens à droite ? Pas le temps de prévenir, on mise sur les réflexes.

...

C'est bon, ils ont compris ? Voilà une rangée en plus qui vient sur eux !

- " Hé ! Revenez ! Suivez la carr-!"

A'o'-'a, 'était mon menton. C'est... comme si on m'avait donné du fer à mâcher, mais avec la consistance du vif-argent. C'est répugnant. Où sont passés les soldats à notre suite ? Pétard, j'entends plus rien avec l'autre qui débarrasse les charges de poudre. En voilà d'autres !

- "Grimnir, ils sont combien ?!"

Tiens, je me suis entendu cette fois. Elle est où mon arquebuse ?! S'il a un pistolet en main, il l'a foutue où l'arquebuse QUE J'AI PAS PAYÉE ?! Impossible d'y voir quoi que ce s-Oooooh qui c'est qu-?! J'étais très bien sur le s-...
...
Ol. Mon... fus... Yod...
C'est le sol ou le plafond ça ?

...

Qui c'est qui m'a refilé ces culs-de-bouteille sur le nez ? Attends... C'est pas des lunettes, c'est tout trempé. C'est moi qui suis trempé ? Pourquoi ça gratte...vers des côtes ? ... Farce de l'autre abruti... Mornin... Quelqu...
Hein ?

- " Je sais pas ce qu'il a dit, mais ça devait être vraiment passionnant. Des bisous aux lecteurs."

Pourquoi il me parle en langue cryptique ? Il peut pas... mots normaux ? Si c'est un test de... 'suis pas sorti d'ici... Fait froid d'un coup... Sent léger aussi...

- " Ah vraiment, ça devait être très important comme info, mais bon, j'aimerais vous y voir à rester à-coté d'un mec qui mitraille aussi vite qu'un uzi ! "

Faut qu'il parle plus fort, ou qu'il souffle un coup dans tout ce brouillard ! Pourquoi on lui dit rien à l-l-lui ? Temp-rance ? ... Pas cassée au m...

Fait vraiment froid ici... C'est le soleil ? Qu'est-ce qu'on... surface ... ?

***
Des orangers ?
Quel est le débile profond qui a planté des orangers sous terre ? Et tout un bazar de fleurs en plus... Attends, sous terre ?! Mais-!

Que-quoi ?

...

Je suis où ? Quel est l'ignare qui m'a-gh!

...

Note pour soi-même : Ne plus se donner de coups sur le front. Jamais.
Mais du coup, je suis où là ? C'est ça les Halles du Sous-Monde ? Franchement, c'est... C'est pas si mal. Les murs sont droits, il fait pas froid - ça sent le savon et le rince-godet, mais j'crois que c'est mes vêtements pour le second -, et Il a même pensé à mettre du ravitaillement. J'me demande quelle type de bière c'est, histoire d'enfin clore la question du "breuvage divin" et de toutes ces boissons "bonnes à rincer les tombeaux".

...

Deuxième note pour plus tard : Pas de mouvement brusque au-delà du bassin. Ça coince sévèrement pour plier les hanches et un peu les genoux. Celui qui m'a foutu là a du me rosser au passage, et pas qu'un peu... Dou-doucement... Une jambe... Et l'autre... Un pied sur le sol... Et l'autre...

Eh bien ? Hm, on va garder une main là, et on va pas trop s'éloigner du mur, d'accord ?
Attends. Où sont mes affaires ? Où. Sont. Mes. Affaires. Alors là, si en plus de m'avoir envoyé dans le Sous-Monde on m'y envoie sans mes bricoles, alors là vraiment...

- " Hé ! Y'a quelqu'un ? Tonnerre de roc, qu'est-ce que vous avez fait de mes affaires ?! "

J'ai pas de souffle tout d'un coup. Du nerf !

- " Et quel jour on est ? Ohé ! Répondez ! Par les Ancêtres, je vous jure que si vous m'ignorez-heeeeh-pffff..."

... j'ouvre ce tonnelet, et je me relaxe dedans ! Et me prenez pas à la légère ...

-" ... Car en attendant, vous avez jamais gouté une läger impériale, vous ! Vous savez pas ce qu'est vraiment nocif pour les boyaux! Pffff ..."

Bon sang, quelle épreuve ! Tout compte fait, j'aurais bien besoin d'une ration moi. Allez, direction le tonnelet. Et une... et deux... et une... Encore un petit peu... On tend la main... Voilà... Bon, ils m'en voudront certainement pas, hm? Oh-, doucement les chasse-pavé-é-oh !

Troisième note pour plus tard : Le sol est dur, froid, et beaucoup moins douillet que le lit. De plus, faut pas lever la tête sans un appui solide. Non seulement ça cogne les genoux, mais ça m'écrase la cervelle.

...

On va rester assis quelque temps. Je me sens pas de marcher jusqu'au lit, vraiment. On va juste glisser jusqu'au rebord, et on va se hisser. Après coup, faudra m'expliquer ce que - Attends, c'est quoi ce machin dans le coin ? Une canne ? Non, c'est trop large pour une canne, on dirait un tube moulé... Une sacoche ? Ça voudrait dire que je peux récupérer mes affaires une à une en râlant ?

A moins que j'sois juste miraud, et qu'elles aient toujours été là.
Hm.
Snorri Sturillson
Voie de l'étude de l'ingénierie - Compagnon (Ingénieur Nain de Zhufbar)
Profil: For 8 | End 10 | Hab 11 | Cha 9 | Int 11 | Ini 7 | Att 9 | Par 9 | Tir 9 || NA 1 | PV 75/75

"Vous n’avez pas le droit d’avoir votre opinion. Vous avez le droit d’avoir votre opinion renseignée.
Personne n’a le droit d’être ignare.
"
Snorri dans un univers parallèle très mignon et propre :
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[MJ] Le Djinn
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Re: [Snorri] La Cité du Torrent

Message par [MJ] Le Djinn »

Perdu, sur les fesses au pied du lit, Snorri tentait tant bien que mal de reprendre ses esprits dans la douleur et la peine. Même si la pièce était plongée dans le noir quasi-complet (que ses yeux nains lui permettaient de percer) il aurait pu jurer qu'elle tournait comme un manège de mine. De lourds et furieux pas surpassèrent le chant des pioches venant du couloir et la porte s'ouvrit soudainement en grand, révélant une vaste lumière qui éblouit le courte-barbe. Dans l'embrasure il y avait un vieux nain, au regard mangé par des sourcils épais comme des pantoufles et une barbe remontant jusqu'aux paupières. Ses traits étaient si marqués qu'on ne devait lui donner nu âge qu'en paire de siècles, avec des bras énormes comme seuls les nains savaient en avoir, couverts de cette peau si vieillie qu'elle paraissait être du calcaire rose. Il était vêtu d'une robe pourpre à bordures d'or réhaussé d'une capuche similaire et deux épais médaillons. Le premier, circulaire, portait l'inscription runique Gromthi Rinn signifiant "Reine Ancestrale", typique de Valaya. Le deuxième, moins connu, était taillé comme une scie sans dents croisé avec une herbe. Snorri l'avait vu à Nuln, une fois: c'était le symbole typique de la Guilde des Guérisseurs. Malgré tout sa face affichait l'expression du plus grand agacement, ce que sa voix de gros fumeur de tabac du Moot trahit sans honte:

-"Qu'est-ce que c'est que ce bordel, par les miches de Valaya? Vous savez pas rester au repos, vous, les jeunes?"

Sa main droite occupée par une épaisse torche crachant des volutes de fumée au parfum de graisse d'ours, l'ancien pénétra pour agripper Snorri de la paluche gauche, le soulever du sol et poser ses fesses sur le lit, au plus grand déplaisir du jeune nain qui souffrait abominablement. Il resta debout devant notre héros, deux ou trois secondes à peine, observant à la lumière de la torche "quelque chose". Au passage il alluma un vaste brasero vertical qui illumina le reste de la pièce, dévoilant les affaires de Snorri, même Tempérance, proprement rangées dans un coin. Par un miracle quelconque l'arme ne semblait à peine pas tordue, même s'il faudrait sans doute quelques coups de marteau pour réparer ce canon qui avait pris un drôle d'angle.

-"Tu t'allonges et tu bouges pas tant qu'je le dis pas. T'es blessé, t'entends?"

La torche toujours en main, il repartir en grommelant sur ces maudites courtes-barbes qui pouvaient même pas rester tranquillement à se reposer quand ils étaient mal en point. Bien sûr de son temps tout était mieux: les médecins aussi efficaces, les jeunes sages et obéissants, etc, etc. Il revint quelques minutes plus tard accompagné de deux jeunots, deux apprentis aux habits similaires à celui de leur maître, car il s'agissait probablement de ça. Cette fois il n'avait plus sa torche en main mais une longue règle de maître scolaire alors que ses aides à la barbe de trois jours portaient de lourdes caisses chargées d'onguents, d'herbes, de plantes diverses, de potions et de bandages. Les boites furent déposées au pied du lit, alors que le vieux se plaçait proche de la tête de lit. Martial et autoritaire, il débuta ce qui semblait être une leçon.

-"Bien. Bolvar, Ulfric, qui peut me dire de quoi souffre le jeune fils de Sturill ici allongé?"

Les deux jeunes nains s'entre-regardèrent puis inspectèrent le corps Snorri, en relevant ses vêtements, tournant sa tête avec la délicatesse d'un squig fonçant dans un groupe de nains, touchant ses plaies sans faire attention. Notre héros voulu bien protester, mais d'une part l'action de parler lui procurait une douleur suffisamment vive pour briser un champion de Khorne mais en plus l'oeillade impérieuse que lui jeta le guérisseur lui fit comprendre qu'il n'avait pas intérêt à prononcer la moindre plainte, pour son propre bien. Finalement, après quelques minutes, les deux jeunes gens furent prêts à rendre leur constat:

-"Fracture au niveau des côtes, c'est la couleur noire et les tâches rouges qui le prouvent. Hématome gonflant à la tête, c'est le gros truc en forme d'oeuf qu'il a à droite du front, là. Traumatismes divers des muscles."

-"Correct. Ulfric, que vous ai-je appris sur le corps nain?"

-"Euh, que... Euh... Le corps est une machine et qu'il y a un plan de réparation pour chaque blessure?"

-"Sois plus assuré quand tu en parles, mais oui. Bolvar, quel est le traitement les fractures aux côtes?"

-"Euh... Application de chaleur sur le torse et..."

-"Tes mains."

Un éclair de panique traversa les yeux du jeune dawi alors qu'il voyait son corps mécaniquement forcé à placer ses pognes, ses doigts, sous le regard courroucé de son maître. Les coups de baguette volèrent, bruyants et puissants, alors que des petits cris de douleur s'échappaient des lèvres closes de l'apprenti. Une fois une dizaine de coups donné, le professeur releva le bois, qu'il caressa à deux phalanges.

-"R... Repos forcé avec... avec... Calmants... Pendant deux jours... Au minimum..."

-"Bien. Ulfric, pour sa tête?"

Le dawi déglutit, incertain, et se lança:

-"Euh... Perçage de la peau pour extraire le sa..."

Le bois taillé, lancé avec sa vélocité d'une hache de guerre naine, le cueillit sur une joue puis en un revers sur la deuxième, qui s'ouvrit et commença à saigner.

-"Reprenons. Réfléchis bien et parle."

-"Une pose d'onguents frais sur le crâne avec de la glace. Puis pose de bandages et attente?"

-"Parfait, parfait. Rappelez-vous: le corps est une mécanique, chaque problème a sa solution et nos ancêtres nous les transmettent depuis cent générations. Vous avez entendu, fils de Sturill? Vous allez attendre ici deux jours de plus. Je viendrai vous voir tous les matins, tous les midis et tous les soirs pour m'assurer de votre état."

Cela se voulait sans doute rassurant, mais dans sa bouche mangée par le poil blanc et la voix rauque, la signification en sortait beaucoup plus menaçante. Il surveilla ensuite, avec l'oeil perçant, ses élèves qui appliquait les soins prescrits sur le pauvre Snorri qui n'en demandait pas tant. Les onguents puaient la merde de troll (et en étaient sans doute partiellement constitués) alors que les potions avaient le goût d'une soupe de champignons froide à l'ail et aux olives. Inutile de parler de la douleur et de la détresse ressentie quand la glace et les bandages furent placés sur l'oeuf de sang qui s'était formé sur le haut de sa tête: c'était indescriptible. Mais il fallut reconnaitre, une fois les guérisseurs partis et les produits laissés à leur effet, que la souffrance était ralentie. Les potions calmantes devaient faire effet car il put même se tourner sur le côté sans avoir l'impression d'être piétiné par un orc.
La première journée se passa ainsi, avec pour seule visite le vieux sage qui ne se nommait même pas. A son honneur pourtant il s'occupait comme il le fallait du jeune dawi: il amena un tabouret pour que Snorri puisse remplir sa choppe d'une bière brune forte sans devoir se baisser hors du lit, changea son oreiller chaque jour et lui en rajouta au besoin, lui apporta une chaise percée et de la bonne viande au goût proche du poulet mais à l'origine indéfinissable... Un véritable infirmier dont le seul tort était de ne pas pouvoir tromper l'ennui. Heureusement, quand on était blessé comme l'était notre jeune nain, la lassitude était impossible. Durant la nuit, ou ce qui devait s'en rapprocher avec la fatigue comme seul indicateur, des cris et des bruits de combat empêchèrent Snorri de fermer l'oeil. On hurlait de rage et de douleur, les coups de canons s'intensifiaient ainsi que le fracas des armes. Pendant trois heures environ des pas parcoururent le devant de la chambre de l'apprenti ingénieur, suivis de voix étrangères ou non-reconnues:


-"Vite, vite, la scie à os!"

-"Portez le jusqu'à la morgue, on ne peut plus rien faire."

-"Bon sang, a-t-on idée de prendre une flèche là?!"

-"Mais poussez-vous, par Grungni! Il n'y a pas une seconde à perdre!"

-"Bordel... Ne regardez pas, les enfants!"

Un cri de douleur pur, strident, traversant les strates de pierre et de terre, puis le silence. Le calme qui revenait, doucement. Les pas multiples, épuisés, de nombreux nains. Et ensuite le son des pioches contre les parois qui reprenait, régulier, presque relaxant. Snorri s'endormit, dans un sommeil plein de monstres et de cauchemars.

Quelqu'un cogne à la porte. Le guérisseur ne fait jamais ça. L'inconnu entre. C'est Maître Barudin Olarkson, qui a l'air bien moins sûr de lui que d'habitude. Le côté droit de son visage est bandé, sa démarche est boiteuse, des tâches rouges s'égrènent sous ses lourds vêtements de cuir et de lin, comme autant d'impacts de flèches et de balles. Sous son aisselle il tient un énorme deux énormes ouvrages. Ses traits sont tirés, de larges cernes sous les yeux. Il a l'air triste, surtout, immensément triste.


-"Ah, Snorri... J'suis content d'savoir que tu vas bien, ouais. Je... Je m'inquiétais."

Il déglutit et pose ses deux ouvrages sur le lit, au bout des pieds du jeune blessé.

-"J'me suis dit que tu devais t'embêter alors j't'ai pris ça d'la réserve... Ca devrait te tenir éveillé un moment."

Il regarde à droite, à gauche, puis ses chaussures.

-"Bon. J'compte sur toi pour te remettre hein, dès demain on repart au travail et les Ancêtres savent qu'on en manque pas. Allez, à demain."

Il sortit et Snorri l'entendit soupirer lourdement, avant qu'une autre voix ne s'élève.

-"J'ai interdit les visites, maître."

-"Je sais, Varnarkson. Il s'en sortira?"

-"Ses aïeux l'attendront encore quelques décennies, oui."

-"C'est bien, c'est bien..."

Puis les pas qui s'éloignent et le silence sur fond de bruits de mine. Tranquille, éclairé par un brasero fraichement renforcé, Snorri peut se jeter sur les deux ouvrages apportés: "De l'évolution de l'extraction de diamant dans le monde nain: de la naissance de Sigmar à nos jours" et "Traité de Géographie: Revue générale du monde par l'explorateur Jotunn Marche-Ciel". Le premier était finalement un état de l'art des mines naines, des méthodes les plus ancestrales aux moyens les plus technologiques. Rien de très intéressant pour quelqu'un qui ne cherchait pas à travailler sous terre ou dans le domaine spécifique de l'extraction de masse. Le second en un sens tenait plus du roman d'aventure renseigné que du traité pur et dur. L'écrivain, du clan Marche-Ciel, expliquait ses nombreux voyages et ses découvertes.

Long, épais, et toujours justifiés, les détails fourmillant à chaque page, le dawi expliquait comment il était parti de Karak Azgal où il s'ennuyait pour s'aventurer vers les Royaumes du Sud comme la Tilée ou l'Estalie, où la politique était constante et les nains appréciés pour leurs talents. Ensuite il était parti dans les terres lointaines d'Arabie où il avait passé dix ans aux services de califes et de sultans à les conseiller de diverses manières. Le goût de l'aventure ne l'ayant jamais quitté, il s'était embarqué à Marigobourg, dans la Lustrie à l'autre bout du monde. Là il avait exploré la jungle, armé de son fusil et de sa hache, traquant des créatures fantastiques, découvrant d'immenses statues à l'apparence terrifiante, combattant des hommes à tête de lézard de plusieurs mètres de haut.
Finalement, au dernier chapitre, bien plus court, il retournait chez lui par la Bretonnie et l'Empire, se perdant moins dans des conjonctures ou des détails pour se concentrer sur les relations des locaux avec sa propre race. L'ensemble s'achevait sur le retour où il disait sa joie d'avoir effectué tous ces trajets car ils lui avaient appris la vie d'une façon qui manquait aux anciens dawis du clan.

Une dernière nuit de sommeil, plus calme, et il pourrait repartir au travail. Restait à savoir si la mine serait encore là le lendemain matin! Le visage de plus en plus sévère du guérisseur ne donnait aucune information à ce sujet et Snorri était laissé à deviner si la situation évoluait en bien ou en mal, là-dehors...
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Re: [Snorri] La Cité du Torrent

Message par Snorri Sturillson »

Qui c'est celui-là ? Oulah, il est ... Flou ? Sympa les vêtements en tout cas... Enfin, je crois que ce sont ses vêtements. Qu'est-ce qu'il dit ? Rester au repos. Mais c'est l'-héééé ! Le sol, c'était très bien ! Oh pétard, ce que ça t-... J'crois que j'v... Ouah, tant pis pour ma face, mais là faut grimacer pour extérioriser... Gh, le lit est pas si douillet en fait. Ca me scie les tempes ses manières. Vous imaginez la scène ? Même pas un bonjour, même pas une once de présentations audibles, et vas-y que j'te lève comme un fagot et que j'te claque contre le plumard ! Tu m'étonnes que Père et Thorin radotent toujours à propos des "naines de maintenant", vu la manière du coin ! Bon sang, je n'aimerais pas être sa cousine ou sa frang... Haaah, aaah -trop près ! Beaucoup trop près ! - j'ai senti quelle huile il utilise pour se laver le nez.

- "... T'es blessé, t'entends ?"

C'est une question sur mes oreilles ou quelque chose de plus général ? ... Franchement, j'en sais rien, j'aimerais juste trouver l'umgak qui m'a collé ces lentilles sur le nez ! Y'a que moi qui ne voit pas ce qu'il y a en face ? Tiens, y'a de la lumière maintenant ? ... On est définitivement pas dans le Sous-Monde. Enfin, pas ce Sous-Monde là. Évidemment qu'on est sous-terre, la question ne se pose même pas. Mais j'ai aucune foutue idée d'où je suis. Vraiment. Et je ne sais même pas le nom de ...

Mais... Mais il est passé où ?!

Il est pass-Ouh, non, non-non, pas-de-mouvement-brusques. Et bonjour les picots... Retour à la posture d'origine, là, voilà... Mieux, bien mieux... Par contre, si je pouvais reprendre le contrôle de mes sens, ce serait pas mal. Mais pour ça, il faudrait au minimum que j'aie accès à ce tonnelet qui est... Euh... Ah, ! Toujours au même endroit, évidemment, c'est-à-dire... Affreusement loin du lit.

Quelle veine. Même ça si j'y ai pas vraiment droit. Bon, on va rester en place, avant de se reprendre un envol ou un autre écart à cause de ma cervelle retournée, ou je-ne-sais-quoi. Mais du coup, qu'est-ce qu'il se passe maintenant ?

...
...
...

Il a mal fermé la porte.
Je sens le frais là, y'a un courant d'air quelque part. Ou alors ce sont mes méninges qui déraillent avec le manque de bière et la proximité d'un ravitaillement... Hm. L'Histoire retiendra que c'était un courant d'air. Ah, j'entends quelqu'un.

Y'a un truc brinquebalant dans le lot. Ça secoue et ça cogne contre du verre ou un gros-argile. Des gobelets ? Des grena-Non, quand même pas. Des ... Voilà qu'ils sont trois maintenant. Il a quoi dans son bagage ? C'est coloré, mais j'vois pas les contours clairs... Ça sent l'huile. Et des trucs que je ne connais pas. Du tabac ? Quel ignare foutrait du tabac dans de l'huile ? Même les frotte-savates d'ici ou les lèche-latrines de Nuln ne sont pas stupides à ce point. Enfin, je crois. Je... Je sais plus.

Qu'est-ce qu'ils font là - , ça va bien ou-Aaaah, mais il a bu du goudron à me déplier comme - Agh, pas 'a 'achoirrr- Et puis zut, c'est pas mes doigts qui vont sauter.

Clak- !

- " Mes dents vont bien, merci. Concentrez-vous sur le r-euh!"

Ah les barges, ça m'a serré le ventre sans prévenir leurs manipulations. J'ai les côtes qu'ont pris un truc, c'est comprimé dans tout le coté. R-r-rrh-espirer-éh-éh calmem-ent. D-douce-euh-ment. Là-ha, voilààààà...

Qu'est-ce qu'ils ont dit ? Hm ? Bon, vu la tournure du vieux, ça ne devait pas me concerner. Tiens, c'est quoi son bâtonnet-là ? Et pourquoi il - Ohohoh, ça, c'est un refus cordial de ma part ! Mieux vaut lui que moi, et pas qu'un peu ! Les tannées sur les mains, non merci ! Encore que les pognes dans la tête, c'est pas vraiment plus pratique, mais les mains, quand même... Ca va lui faire une poigne de charretier s'il continue... Et ensuite ?

"Perçage de la peau" ?! Pardon ?! Comment ça perçage ? Avec un broc et un burin, comme un tonneau ou ... ?

- "Si j'peux m- !"

Ouuuuuh non-non-non. Les regards comme ça, ce n'est pas bon signe du tout. On ne va pas se permettre un avis sur la question, je tiens à mes mains et mes joues, contrairement à celui-ci. On va donc laisser les bricolages des chirurgien-barbiers dans un tiroir, oui-oui-oui...

-" Parfait, parfait. Rappelez-vous : le corps est une mécanique, chaque problème à sa solution et nos ancêtres nous les transmettent depuis cent générations. Vous avez entendu, fils de Sturill ? Vous allez attendre ici deux jours de plus. Je viendrai vous voir tous les matins, tous les midis et tous les soirs pour m'assurer de votre état."

- " ... Entendu. Je peux avoir accès à mon carnet ? Et si possible, quel jour on est ?"

Il n'a pas répondu. Mais il se dirige vers le... Attends, quoi ? J'me cognerais bien les tempes pour vérifier, mais j'ai légèrement peur des conséquences. C'est Tempérance, ça ?! Qu'est-ce que... ? Quel est l'immonde bras-cassé qui a ... Oh. Oh. J'ai le bras cassé ou pas ? Hm. Je mériterais bien, mais j'ai bien d'autres bricoles, donc on va s'en passer. C'est... C'est un peu... Tordu tout ça ... La poignée et le fût principal ont l'air en état, avec juste des griffures ou des rayures, le globe de décharge aussi, mais alors l'embout... C'est, euh, comment dire... S'il pouvait me donner son bâtonnet une minute, que j'extériorise tout ça, ça m'aiderait vraiment...

J'aimerais bien réagir ouvertement, mais avec les apprentis et l'autre individu "tout à fait aimable", je ne préfère pas.

...
...
...

Mais quelle idée de débile. C'était une idée de débile cette expédition. Du début à la fin. Des apprentis spécialistes et leur vision limitée, aux bouquetins teigneux, en passant par le charnier sur la route, les voûtes démentes, les courants d'air souterrain et l'immonde ronge-bouteille qui a eu l'idée de m'envoyer valser au plafond pour prendre toutes ces bricoles dans le buste et la tête. Ah si je tenais juste une minute l'immonde petite traînée des Taudis qui m'a éclaté les méninges et m'a amené à plier Tempérance -euh, attends...

J'ai chaud. J'ai... Non, il fait chaud. C'est, ouah, c'est... Sans doute un effet des calmants, enfin, je... Crois ? C'est le brasero qui fait ... Ça ?

...
Ouah, euh, à l'...

***


Aux alentours du 23-25 Vorgeheim (si j'en crois Herr "Rouge & Or"-sson)

Bon, l'heure est grave. Mon carnet est officiellement dans un état de délabrement digne des ouvrages de Herr Luzilt, c'est-à-dire qu'on tombe au rang de "bourre-umgak", si j'en croit le vocabulaire de Zhufbar. Les pages situées entre le 24 Sigmarzeit et le 2 Sommerzeit sont toutes étiolées et tâchées de quelque diluant à décantation inconnue, et sont désormais illisibles. Celles entre le 4 et 16 Sommerzeit sont entièrement perdues - je ne les ai même plus dans le dit carnet à l'heure où j'écris ces mots. J'ai réussi à sauver et recopier un paragraphe du 3 Sommerzeit, sans grand intérêt. Je n'ai toujours pas la moindre idée de "Comment mon carnet a-t-il pu s'imbiber durant un vol plané/atterissage contre la pierre et la poussière ?", si ce n'est la présence d'un flacon d'ocre liquide dans mes poches ou mon lieu d'impact.

Cela dit, le traitement se passe bien. Selon le maître guérisseur "Rouge & Or"-sson (à ne pas confondre avec les éventuels gredins du Petit Sud de Nuln), je devrais récupérer le contrôle des mes frocs et de mes méninges aux alentours de demain, si je suis convenablement ses prérogatives. Bien que ce "convenablement" ne soit pas vraiment une condition facultative à ses yeux, je n'ai pas non plus le droit ou l'audace d'obtempérer. Le lit est certainement le meilleur endroit pour tout ce que je peux entreprendre dans mon état. Heureusement, tous les individus reclus dans ces lieux inconnus ne sont pas tous des hurleurs nocturnes ou des furieux sans-cervelles comme ceux que nous/j'ai croisé juste avant mon accident. L'un d'eux a eu l'intelligence remarquable de me fournir une sorte de pupitre amovible et mobile, qui me sert grandement - et me permet d'écrire proprement ces mots.

Je n'ai malheureusement pas eu l'honneur de rencontrer un tel cérébré, car le sage individu n'a même pas eu la rudesse ou l'ignominie nécessaire pour me réveiller pendant qu'il installait l'engin. Vraiment, ce nain devait être un sage parmi les sages.

Pour ce qui est du traitement actuel, la chose est assez surprenante : contrairement à mes attentes et mes craintes étant donné ma connaissance et appréhension pour le rafistolage grossier que les Umgis appellent "chirurgie" (et mon passif de premier-plan avec de tels agissements), je n'ai pas eu affaire à une telle charcuterie depuis mon réveil. Louée soit Valaya, il semblerait que la médecine locale soit différente de ces atrocités bâtardes mi-shalléennes mi-gaellenii. Et de manière assez étonnante, la douleur est de fait à son paroxysme journalier que lors de mes repas et lorsque l'heure du nouvel onguent arrive. En effet, il semblerait que ces traitements, malgré leur odeur débilitante, soient du plus bel effet une fois fermement appliqués. Le souci vient évidemment du "fermement", comme vous l'aurez compris. Je doute avoir besoin d'épiloguer sur la délicatesse de Herr "Rouge & Or", tant son tact et sa finesse ne sont plus à prouver.

Et malheureusement, mes autres craintes semblent bien fondées. Tempérance est actuellement tordue au-delà du globe de décharge (encore que ce nom ne soit qu'une conjoncture personnelle sans valeur éprouvée). Je n'ai aucune idée des causes ou conséquences d'une telle difformité, mais j'espère que cette scoliose métallique n'aura pas les mêmes effets atroces que sur les dames de cour de Nuln.

Pour tous ceux qui n'auraient pas l'idée ou qui n'auraient jamais eu la démence d'entrer dans les méandres de la Colline de Nuln, je vais expliquer ce qu'est une "dame de cour" dans ma psyché. Il est nécessaire de poser mes propos afin de comprendre mon avis, qui est le suivant : j’ai toujours considéré les dames de cour comme d’aimables connes, inoffensives dans leur principe, malheureusement rendues dangereuses et erratiques par leur désarmante absence de lucidité. En effet, depuis ma plus tendre enfance, j'ai entendu ces oiseaux bavasser à propos de leur "lutte" pour l'égalité politique, la liberté financière et je ne sais quel autre stratagème nouveau, tout à fait comme si le « système actuel » était une invention de méchants vieillards, alors que l’objectif de la plupart des courtisans est à l’évidence de se pavaner un maximum auprès du plus grand nombre, sans avoir à se mettre une famille qu'ils n'auraient pas publiquement engendrés sur le dos. Les pauvres filles poussaient coûte que coûte leur naïveté jusqu’à s’imaginer que l’amour "lesbien" entre la Comtesse Emmanuelle et sa nièce favorite Maria, condiment érotique récurrent de la Colline, était une remise en cause de la hiérarchie masculine. Elles manifestaient enfin, et c’était le plus triste, un incompréhensible appétit à l’égard du monde financier et des Guildes locales - qui, comme vous l'imaginez, en profitaient un maximum sans même avoir besoin de dissimuler leurs manœuvres.

Jusqu'à mon départ, et depuis la fin de cette ignoble "Tempête de Middenheim", les résultats sont consternants. Non seulement ces dames de cour Umgis sont entrées dans les rouages financiers, mais elles y effectuent inconsciemment la plus basse des tâches : suivre les courants de la "mode impériale". De plus, l'âge et la beauté d'Emmanuelle ne tarissant toujours pas malgré l'avancement du premier, le marché de la "beauté" a considérablement étendu son emprise à la Cour. Elles doivent donc, et depuis des années, se consacrer à l’entretien de leur « capital séduction », dépensant une énergie et des sommes folles pour un résultat dans l’ensemble peu probant (les effets "rajeunissant" restant grosso modo inutiles, affreusement contre-productifs, et peu durables). Ainsi, tout défaut physique d'une de ces dames en deviendra une excuse à la déraison, au trouble et à la malfonction. Si l'on ajoute à cela le caractère typique de la prolifération Umgi (ou leur capacité incroyable à se multiplier tout en bafouant les codes familiaux et/ou religieux), vous comprendrez sans doute pourquoi je ne souhaite pas masquer ou maquiller les défauts de Tempérance, si ténue que puisse être le lien entre cette merveille de cuivre et les chefs-d’œuvre de bronze tout autour de la Colline. Cette pièce unique m'a été offerte de manière inopinée, et elle restera unique en son genre, telle la Comtesse de Nuln. Il faut bien être unique, pour régner avec une telle main de maître sur le Wissenland, Nuln, l'ancien Solland et les pentes où se joignent les Voûtes et les Monts Gris. Surtout quand on considère la continuité d'un tel règne, si critiqué soit-il en extérieur.

En vérité, cela fait du bien d'écrire à nouveau à propos de quoi que ce soit, surtout après toutes ces élucubrations produites en rêve. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai ce songe récurrent où je discute avec quelque inconnu à propos de fleurs et d'arbres fruitiers. Je sais qu'un tel événement n'a jamais eu lieu, puisque ni Père ni Mère n'ont eu de verger, de terrains agricoles ou de jardins ensoleillés depuis ma naissance. Néanmoins, une fois que la discussion est lancée avec ce fumeux inconnu (ou inconnue, car pour dire vrai, les traits de cet interlocuteur sont assez flous pour correspondre aux deux sexes), la mention d'orangers vient toujours à mes oreilles, et cela me provoque quelque ulcère des plus virulents, au point où le moindre de mes mots est étourdissant et hurlé à pleine voix. L'absurde de la situation me sort à chaque fois de ma torpeur, et la douleur provoquée par mon tressaillement d'éveil est à chaque fois suffisante pour m'empêcher de partir en songe lors du reste de la nuit. Je me rendors alors, sans écueil ou illusion jusqu'au matin. Ah, voilà des pas, il est temps de poser la plume.

Quelque part aux alentours du 24-26 Vorgeheim
J'ai enfin revu Mtr Orlakson. Mon traitement prend déjà fin, si j'en crois ce que j'entends lorsque l'on oublie de refermer la porte de ma "chambre". Maître Orlakson a l'air étonnamment soucieux, contrairement à son aspect rocailleux et imperturbables de nos précédentes discussions. Il n'a même pas dit un mot à propos de Tempérance, même lorsque j'ai maladroitement fait mine de la cacher sous mon oreiller. Il est même allé jusqu'à m'apporter de la lecture, comme s'il savait à propos de mes problèmes d'assoupissements. Il est vrai que les événements récents n'ont pas l'air d'être des plus cléments, et de nuit comme de jour, le tumulte environnant suffit à me sortir de mes siestes - la nuit étant un concept assez fugace lorsque l'on vit dans un lieu éclairé de manière artificielle en permanence. Le premier volume est un traité minier très précisément tourné sur l'extraction terrestre et le triage des ressources, afin d'en extraire le plus de minerais d'intérêt. Le déroulement des chapitres est assez étrangement orienté de manière chronologique ou historique, en commençant par les procédés les plus primitifs considérés comme "de notoriété publique ou commune, même aux Umgis", jusqu'aux méthodes alchimiques de discernement et de séparation des matières, qui sont parfois si brièvement mentionnées que je soupçonne quelque connivence ou procédé propre à la branche de la Guilde.

Le second traité est bien plus intriguant et "à structure ouverte", tant par sa richesse lexicale, son poids (qui amène de drôles de craquements de la part du pupitre amovible attaché à mon lit), que la rigueur apportée à la chronologie et les connaissances fournies à chaque chapitre (si l'on exclut la finalité hâtive sur l'Empire et la Bretonnie, mais j'estime n'avoir besoin d'aucun livre pour juger de ces nations, étant donné mes origines.).

Herr Jotunn semble être un individu particulièrement instruit, et ce bien avant son départ lors du chapitre premier. On est loin, immensément loin des diatribes populaires du Quai Nord et de leurs affolantes accusations "les Arabéens ont tous trois yeux", "Les Tiléens sont tous des crypto-rats", "les bretonniens sont herbivores et ruminent comme les moutons qu'ils élèvent", ... Herr Jotunn se présente comme un individu du Contrefort-Est d'Azgal, près des Portes Extérieures, et dès les premières lignes, on sent un attrait pour les peuplades qu'il rencontre lors de ses balades et de ses prospections nocturnes. Il est indiqué dans la préface et dans les notes ultérieures que Jotunn Marche-Ciel était un érudit rocambolesque, une sorte de touche-à-tout particulier, qui s'était spécialisé dans la "science du mouvement" et ce qu'il appelait lui-même les "mouvements des peuples". Le chapitre le plus palpitant est assez logiquement celui où il développe sur l'environnement le plus éloigné du mien, c'est-à-dire la Lustrie. Je sais qu'il est coutume de se moquer des menteurs et des raconteurs vantards du Nordland, mais là, l'intégralité du chapitre touche véritablement à l'improbable. Des cités de pierres taillées, des ornements de pierres précieuses, des structures architecturales échelonnée et taillé dans une roche inconnue, des autochtones humanoïdes aux proportions si étranges et pourtant si similaires aux groupements de Peaux-Vertes, ... C'est tout simplement palpitant. Affolant.

Mon seul souci avec cet ouvrage vient d'une absence ténue, mais qui m'est désormais immense : l'absence d'une date précise d'écriture ou de départ. Herr Jotunn a en effet comptabilisé son périple en jour/mois/années après son départ, mais il ne mentionne à aucun moment la saison où l'année de son départ du Contrefort. C'est un détail si étrange qu'il serait tout bonnement possible que Herr Jotunn ne soit pas encore rentré, ou bien est-il rentré depuis moins d'une semaine, ou plus d'un siècle. Il ne mentionne une saison précise qu'une fois parti de Barak Varr, et ne connaissant aucunement les environs, il m'est tout bonnement impossible de deviner le reste.

Allez, il est temps de dormir. J'entends quelque mouvement à l'extérieur de ma "chambrée". Sans doute est-ce un roulement de patrouille ou je-ne-sais-quel autre mécanisme de gestion des effectifs... Tâchons de comprendre d’où viennent ces orangers.
Modifié en dernier par [MJ] Le Djinn le 02 nov. 2020, 00:17, modifié 1 fois.
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Snorri Sturillson
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"Vous n’avez pas le droit d’avoir votre opinion. Vous avez le droit d’avoir votre opinion renseignée.
Personne n’a le droit d’être ignare.
"
Snorri dans un univers parallèle très mignon et propre :
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Re: [Snorri] La Cité du Torrent

Message par [MJ] Le Djinn »

Un nouveau temps indéfini passa tandis que Snorri sombrait dans le sommeil sans rêve des grand blessés. La nuit perpétuelle s'acheva bien vite à ses yeux clôts, même si garder une notion du temps dans une chambre noire restait un exploit dont bien peu étaient capables. Un apprenti guérisseur, Ulfric en l'occurence, lui versait une soupe de champignons directement entre les lèvres, ce qui ne manqua pas de faire sursauter l'ensommeillé ainsi que le médecin en formation, surpris dans sa besogne! Fâché que sa tâche tranquille soit rendue plus complexe par un patient récalcitrant, le jeune médecin en robe déposa la gamelle remplie du liquide grumeleux à côté du lit de Snorri.

-"Bon bah... Si t'es réveillé, c'est tant mieux. Bois ça, c'est du concentré de bolet des mines, ça aide à remettre les os en place. Un peu comme de l'huile pour des engrenages, tu vois?" Ah et ton maître va passer te chercher après. Ca fait un moment que t'es là, tu devrais pouvoir bouger. Bon si tu veux bien m'excuser, j'ai du travail, moi.

Depuis le temps qu'il était couché sur ce mauvais lit, Snorri pouvait commencer à sentir de douloureux escarres lui percer le cul, preuve s'il en fallait une qu'il était plus que temps de se lever. Ses bras et ses côtes le faisaient encore souffrir atrocement mais tout de même bien moins que juste après l'incident. Ses affaires n'avaient pas bougées d'un iota et la seule chose changeante dans la pièce au brasero était une paire de béquilles dont il aurait l'occasion de se servir plus tard.
Plus tard qui arriva d'ailleurs juste après son déjeuner et une bonne mousseuse, quand la porte s'ouvrit en grand pour laisser passer le vieux guérisseur et maître Olarkson, inquisiteurs. De la poche arrière du maître dépassait un calepin en argile sur lequel était écrit "28 Vorgeheim", la date du jour sans doute. Les yeux noirs du longue-barbe guérisseur, un certain Varnarkson de ce que Snorri avait entendu quelques temps avant, se plantèrent sur notre héros.


-"Prends ces béquilles, fils de Sturill, puis marche."

La sentence tomba un peu à froid et il fallut une seconde à l'élève ingénieur pour comprendre ce qu'on lui demandait. Avec un peu d'aide pour se relever il saisit les béquilles et s'appuya dessus. Ses bras lui firent mal au début mais en se reposant sur les épaules il y avait moyen d'avancer tranquillement. Vinrent ensuite les exercices: debout sur deux jambes, puis sur une, puis sur l'autre, puis la marche... Il apparut bien vite que la jambe droite aurait besoin d'un peu de repos supplémentaire! Sans s'émouvoir pour deux pièces de cuivre, le guérisseur hocha la tête.

-"Ca ira. Olarkson je te laisse le récupérer. Quant à toi petit, ne soulève rien pendant quelques jours encore et visse-toi le cul sur une chaise. Je vais te mettre une attelle au mollet droit et au torse, si ça casse ou si tu sens une grande douleur tu reviens immédiatement ou tu appelles à l'aide."

-"T'inquiète pas, je veillerai sur lui. Bon je vais prendre tes affaires Snorri et on va à ton poste de travail."

Chargé comme un mulet, le maître tint la porte à son élève qui sortit, claudiquant, vers ce couloir si proche et si lointain. Rien de particulier pourtant: un couloir de pierre, troglodyte, percé d'une trentaine de portes dont la majorité était fermée. Des râles s'échappaient ça et là des pièces que le duo dépassait pour atteindre la sortie, ajoutant une atmosphère pesante. On sortait ensuite sur une autre salle taillée dans la roche, bien plus spacieuse, où devaient attendre les patients avant que leur chambre soit prêtre. Des tabourets en lignes étaient installés entre quatre piliers et quelques nains, surtout des mineurs, attendaient là. Certains avaient un clou dans la main, d'autres avaient reçu un coup de pioche accidentel, un gros caillou perçant le casque, ou autre. Des blessés du quotidien, du travail: la vie de nain quoi. Et enfin, après une ultime porte, l'extérieur!


Image


Le jeune nain réalisa alors qu'il n'avait jamais véritablement vu de mine naine auparavant. Bien sûr il avait vu Zhufbar, qui était une merveille en elle-même... Mais une merveille finalement civile. Comprenons par là que la ville offrait un cadre de vie, certes, mais qu'elle retraçait également une histoire, une légende. Elle n'était pas intrinsèquement un lieu de travail mais aussi un lieu à visiter, à voir, à comprendre. Un nain buté y aurait trouvé des défauts, des erreurs de placement, du manque d'optimisation, des moyens de gagner du temps et de la place. Bref, Zhufbar était une cité avant tout. Ce n'était pas le cas de la Mine de Zanguzaz.
Tout ici y correspondait aux critères les plus stricts de l'efficacité naine. A droite en sortant des rangées de barricades surmontés de murs de pierre taillée veillaient à ce qu'aucun mort ne puisse passer, à gauche des boyaux sans fins, cernés d'étais taillés et agencés avec une régularité millimétrée s'enfonçaient dans les profondeurs de la terre. Devant un assemblage baroque de poids, de coulisses et de poulies permettaient à un puissant ascenseur de remonter des chariots remplis de gravats jusqu'à des rails qui semblaient omniprésents et surveillés par de nombreux dawis spécialisés dans leur contrôle. Ils étaient ensuite amenés plus loin dans la mine où, comme Snorri pouvait s'en douter, des joailliers trieraient le bon grain de l'ivraie.


-"Bon, pfff... C'est pas tout... Pfff... Mais c'est lourd tes conneries... Pfff... Le hall des ingénieurs est... Par-là... Pfff..."

Derrière l'ascenseur justement une espèce de bloc de granit et d'acier s'élevaient, caché depuis l'infirmerie par les armatures marrons du moyen de transport vertical. Conçu à la mode naine, assez semblable en style au hall de Zhufbar, ce bastion nain possédait en interne son propre ascenseur miniature et s'étendait sur cinq étages de profondeurs, reliant le bâtiment à tous les niveaux de la mine. Cette fois pourtant l'organisation naine montrait quelques limites: les salles de travail étaient communes et les dortoirs également. Le confort serait minimal pendant les prochains longs mois de travail.

-"Y'a des escaliers mais on va prendre l'ascenseur, hein. Tire le levier pour aller au troisième."

Le fantastique système automatique se mit en route et les poids se balancèrent pour ouvrir sur un étage quasiment vide. Il semblait qu'il n'y avait qu'eux deux, le maître et l'élève, pour profiter du lieu en entier. Snorri put ainsi découvrir sa chambre, qu'il partagerait avec son professeur et potentiellement six autres camarades. Quelques affaires sur les lits superposés montraient que le lieu était en fait habité.

-"On va dormir là avec Hautecime et son apprenti Tunnefer, mais ils sont partis dans la mine là. Bon je dépose tes affaires là toi... Viens, je vais te montrer notre premier boulot."

Une pièce centrale séparait le dortoir de l'atelier, qui se révélait faire environ deux ares, à chaque étage. Une belle surface pour travailler donc, encombrée par un imbroglio de matériel, de roche à percer, d'outils, d'inventions farfelues et de bocs à bière. Evidemment le professeur entreprit de lui faire un tour des lieux.

-"Alors là ça va être ton bureau... T'inquiète pas pour le bordel, c'est normal, je t'ai préparé un jeu de manettes avec une pince pour que tu puisses soulever des charges sans devoir lever tes fesses, avec tes problèmes là... Ah ici c'est le coin à outils, là le coin à pièces de rechange, là c'est les différents trucs à réparer dans le mois, ah et ça... C'est la tireuse!"

Idée merveilleuse s'il en était, les différents ingénieurs s'étaient mis d'accord pour relier discrètement la cuve à bière blonde centrale directement à l'atelier, sans que personne n'en sache rien. Ainsi ils disposaient d'une quantité illimitée du précieux liquide pour "s'inspirer" durant le boulot. Mais restait l'attraciton principale: le travail du jour.

-"J'ai dû le laisser dans un coin... Voilà."

De sous une espèce de chape de toile Maître Olarkson tira une espèce de canon de belle tailler, toute en acier, avec à son bout un cône d'une forme étrange. C'était presque comme un ajout forcé à une pièce d'artillerie, un cône spiralé entouré d'un improbable système à vapeur avec un rotor au centre du tout. Snorri n'en avait jamais vu mais il avait déjà lu quelques ouvrages dessus: c'était une Foreuse Minière Perce-Terre, une invention récente qui faisait la joie des exploitants nains.

-"Je vais chercher les plans, ils sont à l'étage. Je te laisse commencer à regarder, les gars l'ont claqué hier en perçant un mur de granit. On leur avait dit que c'était pas fait pour ça... Bref, je pense que c'est une pièce cassée et si c'est le cas tu devrais pas avoir trop de mal à trouver."

Et il laissa Snorri en béquilles, seul, le temps d'aller chercher quelques documents explicatifs. En soi il n'avait pas tort: la solution était peut-être évidente même pour quelqu'un qui n'avait jamais touché à un engin semblable... Mais comment Snorri l'analyserait-il?

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Snorri Sturillson
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Re: [Snorri] La Cité du Torrent

Message par Snorri Sturillson »

C'est quoi cet entonnoir, et - Mais qu'est-ce que-!

- "Eeerrrh ! Kof-kof-'a va bien oui ? C'est quoi ça encore ?!"

-"Bon bah... Si t'es réveillé, c'est tant mieux. Bois ça, c'est du concentré de bolet des mines, ça aide à remettre les os en place. Un peu comme de l'huile pour des engrenages, tu vois?" Ah et ton maître va passer te chercher après. Ca fait un moment que t'es là, tu devrais pouvoir bouger. Bon si tu veux bien m'excuser, j'ai du travail, moi.

Comment ça de l'huile sur mes engrenages ? C'est une allégorie, son histoire ? Y'a-t-il un sous-entendu que je ne comprends pas ? Hmmm... Bref. En plus, je suis sûr qu'ils vont très bien mes engrenages, j'vais lui montrer ti-gh!

...

On va prendre la soupe de mine, oui, on va se contenter de ça... Alors, comment je suis sensé gober ce truc-là ? C'est chaud ? Ah non, du tout, c'est une sorte de pâte brune huileuse et assez peu élastique, comme du gruau. Bon, par contre, c'est fade. M'enfin, est-ce que ça étonnera quelqu'un si je dis que la nourriture de campagne naine est fade ? On a déjà le pain-de-pierre, la viande rêche, les gateaux-gris, alors la soupe de mine... Voilà.

***
Bon, c'est quoi l'affaire avec ces cannes-à-bras ? Je sais bien que ce sont des béquilles, mais j'en ai jamais eu besoin avant. Déjà, on va poser les pieds au sol sans bouger. Une, deux, u-c'est non. Une, puis une. Je peux plier la ja- Oulah, dou-doucement, tout dou-ce-ment... Voilà... Une, puis les cannes, puis une, ... Bon, ça devrait le faire. Maintenant, il faut que je rattrape les deux anciens. Oui, parce que là, on s'amuse, on discute règlements et tartines au kirsch, mais le nigaud qu'on vient chercher, il ne faut pas qu'il traîne ! En même temps, est-ce que je pourrais vraiment me perdre dans cet endroit ? Ça a l'air d'être un... Couloir... Avec des portes... Et rien d'autre. Hm, ça n'explique pas grand-chose. Je dirais même plus : "Ça ne sert à rien". Enfin bon, c'est nettement moins joyeux cet endroit, une fois qu'on vous a retiré la bière et remis les oreilles en place. Le seul avantage, c'est que je ne suis pas le seul à prendre dans le râtelier, vu le nombre de chambres closes. Ah, cette fois, les deux maîtres ont compris que je n'avais pas leur rythme casanier. Il est temps d'avancer. ***
Qu'est-ce que c'est grand cet endroit ! Je comprends maintenant pourquoi j'ai eu temps de mal à retrouver le sol lors de mon arrivée si "pressante" ! C'est parce que le plafond est à plus d'une demi-douzaine de toises de haut, bon sang ! Je me demande par où est-ce que je suis arrivé, tiens. Mais pour cela, il me faudrait au minimum un plan, un cadastre, ou un semblant de carte souterraine. Tiens, d'ailleurs, vu que les souterrains ne sont pas à ciel ouvert, comment ils font pour topographier ? Il existe une typographie pour chaque niveau ou chaque strate ? Si c'est le cas, franchement, c'est brave, parce que là, ouah, le nombre de tunnels... Et ça n'en finit juste ja-mais en plus ! Et vas-y qu'on recroise à un carrefour, qu'on évite un rail de chargement, un aiguillage de chariot, un autre pour le transport des mineurs, une équerre de renforts, un remblai d'appui, etc. C'est fou le nombre de barbus qu'il y a autour des postes à leviers. On croirait qu'ils y ont cachés la dime impériale !

...

Attends, ils n'auraient pas osé... ? Attends...
Non. Non, c'est impossible, on est à des centaines de lieues de la Maison Fooger.

...

C'est quand même grand, cette "mine extérieure". Si jamais je me retrouve tout seul là-dedans, sans avoir pris de notes à l'aller, ça promet pour m'y repérer.

-"Y'a des escaliers, mais on va prendre l'ascenseur, hein. Tire le levier pour aller au troisième."

Y'a un ascenseur ?! - Attends, évite la bourde "c'est quoi un ascenseur ?. Évite. Il a parlé de troisième. Troisième... Étage ? QUOI ?!

...

Comment ?! Qu'est-ce que j'apprends ? Trois étages ...
Et ils appellent ça une mine ? UNE MINE ?! Sang des Monts, qu'est-ce que ça doit être quand il s'agit d'un "abri" ou d'une "auberge". Les proportions à vue sont assez uniformes et plutôt normales à mon échelle, mais pour le gros-oeuvre et l'ensemble, chaque dimension doit être délirante. Trois étages, et j'en ai même pas parcouru un seul. C'est délirant, vraiment. On marche sur la tête. Enfin, en ce qui me concerne, "marchait" serait plus avisé... Ah, voilà qu'on y est, au dit "troisième". C'est calme d'un coup. Dès que les rouages se sont arrêté de forcer, tout s'est tu en même temps, comme si on était plus vraiment sous terre... Et pourtant, le plafond renforcé et les poutres d'appui encastrées à distance régulière indiquent clairement le contraire, l'absence de vent tout autant. Bon, j'ai du travail à priori.

***
Ils ont donc claqué ce truc dans un mur de granit ? Granit... Standard ? Dans un tunnel de taille... Standard ? Hm. J'imagine que oui, sinon Mtr Orlakson en aurait fait la mention. Du coup, ce truc est à l'arrêt. Soit. Mais encore ?

...

Bon bah, autant tester à- Attends, on va prendre une feuille de parchemin. La larme enroulée, est-ce que c'est tranch-Oui ! Oui, oui, et oui, c'est toujours tranchant ! Bon, qu'est ce que j'en fais maintenant, de cette feuille découpée ? Ça bouge cette pièce ? Oui. Mais est-ce que c'est sensé bouger ? Hmmm, les trois autres qui sont placées autour de l'axe ont l'air de bouger quand je presse, donc soit c'est normal, soit c'est une pièce centrale qui manque à l'appel. La pointe et la lame de front ont l'air intactes, si ce n'est les rayures et les marques pâles qui semblent se répéter au hasard jusqu'à la base du cône... Les évents ont pas l'air obstrués... Les interstices... Ah mais attends, les fraises radiales sont orientables ? Ah, mais ça change tout...

Et si on essayait déjà de voir ce qui bouge et ce qui ne bouge pas ? Le foret conique, sans souci. Les fraises radiales, une, deux, trois, quatre... Oui. L'anneau percé entre les deux... Il faudrait que je soulève le tout pour essayer. On le garde pour plus tard. Ah, évidemment, un fusain et une feuille. Autant faire l'inventaire en même temps, ça évitera les ennuis d'organisation... Mais pas de rangement. Bon sang, l'attirail qu'il y a rien que sur ce bureau... Des cognées, des clés rondes, des butées d'angles, des cales, des entretoises, des pinces, des flacons en métal, un pot de graisse, des... Pions et anneaux de serrage, je crois... Et évidemment, une chope. Vide. Quel affront, vraiment.

Heureusement que la tireuse a été déviée jusqu'ici. Je n'ai pas l'impression que mes genoux vont être d'accord avec les va-et-vient de toute façon. Enfin bon, reprenons. Il n'y a que de la blonde par ici, j'aurais dû m'en douter, dans un endroit si loin au Nord. Bah, ça ira très bien pour ne pas se dessécher, ni empêcher la réflexion. J'en étais où dans mon inspection. Ah oui, les pièces en retrait, avec les anneaux de support.

Les deux anneaux, ça a l'air d'aller pour l'instant, les différentes attaches ont l'air de tenir... La sangle arrière a l'air en état, malgré les traces d'usure... Les ressorts... C'est sensé être de cette couleur, une colonne à ressort ? C'est... Euh... Très très mat. Comme si l'on avait chauffé l'ensemble. En fait, non, toutes les colonnes ont l'air d'avoir pris un coup de chaud. Il manquerait plus que les butées arrières aient lâché... Quoique.

...

Non, il y a encore le marquage et les embouts de chaque côté. Et si jamais les colonnes se sont soudées aux supports, c'est pas à l’œil nu que je vais le voir, vu le coup de chaud. Il faudra bien un burin et un litron d'huile de coude. Minimum. Cependant, à quoi servent ces... Fils ? Tuyaux ? Câbles ? Quoi que ce soit, il y en a beaucoup, mais aucun ne semblent reliés sur une partie externe, sauf ces deux-là, qui sont... Reliés à aucune autre pièce. Étrange...

Cette tête dentée, elle sert à quoi exactement ? C'est sensé tourner, en étant aussi proche de l'autre ? Celle-là n'a pas l'air orientable de toute façon.

...

Ça commence à faire un paquet de pièces orientables et de pièces à mouvement libre, tout de même. Je n'ai toujours pas trouvé de cran d'arrêt ou de sécurité sur toutes ces têtes pivotantes, c'est quand même légèrement dangereux... Mais attends. Est-ce que je peux - il va falloir que je tourne la tête conique par... i...ci... ffff, on va utiliser le levage. Le ventre n'est pas encore d'aplomb suffisant pour que je tire sans me pencher. Une fois que j'aurai replacé la bête dans le bon sens, je pourrai bien voir si c'est possible d’entraîner la tête principale et les têtes latérales en même temps. Normalement, si c'est possible, cela veut dire qu'il y a un peu trop de liberté de mouvement alors que la machine est à l'arrêt. Et dans ce cas-là... C'est que le souci est à l'intérieur, que ce soit un axe, une roue d'entraînement, un train de cycle, etc.

Et si c'est le cas, j'en suis pour une paire d'heures avant d'avoir tout démonté. Il y a une de ces quantités de rivets sur cet engin... Ouah...
Snorri Sturillson
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Re: [Snorri] La Cité du Torrent

Message par [MJ] Le Djinn »

Test d'habilité de Snorri pour démonter: 4, réussite.
La tâche étant comprise et les outils à portée, ne restait qu'à se cracher dans les mains et commencer le travail. La première étape serait de décoincer cette maudite carcasse supérieure, tenue par des loquets fondus dans le corps du canon pour tenir la foreuse. Coup de chance malgré tout, la majorité de ces loquets étaient tenus par des boulons explosifs, ce qui aida à séparer les deux corps. En dépit de toute l'ingénierie naine et de ses avancées Snorri dût accepter être là face à quelque chose ressemblant à du bricolage. Littéralement, un canon et une foreuse avaient été reliés, ni plus ni moins. Bon ça marchait sinon personne ne l'utiliserait et l'énorme masse de fonte de l'arme était parfaite pour maintenir une position fixe de l'outil perforateur... Mais quand même! Après on pouvait aussi en appeler à l'esprit terriblement pragmatique et matériel des dawis: si ça fonctionnait avec du matériel de récupération, pourquoi s'ennuyer à devoir construire une armature stabilisatrice compliquée? C'était une perte d'argent, de temps et de savoir-faire.

-"Voilà les plans je... Ah, tu as déjà commencé je vois. Montre-moi comment tu t'y prends."

Pendant que Snorri se blessait la main valide à retirer le dernier boulon, Maître Olarkson étalait sur la table un parchemin plus proche du tapis que de la page de grimoire. La décomposition de la Foreuse Minière Perce-Terre en ses différents éléments, bien qu'il n'y avait que des explications très partielles sur le fonctionnement des différents éléments et leurs interactions. Difficile de dire si la chose était voulue afin d'éviter l'espionnage technologique d'un clan rival ou juste que la place d'écriture ne le permettait pas.
Test d'INT (+2 grâce à Technologie et Science) pour comprendre le plan: 13, échec de 1.
Toujours fatigué par ses blessures ou juste encore trop peu expérimenté pour bien comprendre, Snorri avait du mal à saisir l'essentiel des dessins qui s'agitaient sous ses yeux. A quoi pouvaient bien servir ce train épicycloïdal? Pourquoi le moteur à vapeur possédait cet étrange assemblage de pistons? Comment pouvaient-ils interagir avec les roues internes situées pourtant à l'autre bout de la carcasse? En bref beaucoup de questions pour peu de réponses, les plans eux-mêmes étant avares de détails autre que purement structurels. Passé cinq minutes, Olarkson croisa ses bras et, avec ce petit air supérieur des professeurs qui savent que leurs élèves ont du mal, il entreprit d'expliquer.

-"Ce n'est pas la bonne façon de procéder Snorri! N'essaie pas de tout comprendre d'un seul coup, ça tu pourras le faire quand tu auras ma longueur de barbe, par Valaya! Tu vois la petite chaudière là, le coeur? Il va activer les pistons synchrones qui vont aller chercher les roues à double action, là et là. Depuis les roues la forge motrice va se transmettre au train qui va après cela..."
Pour des raisons évidentes d'incohérence totale de la technologie dans Warhammer, de mon incapacité à vous décrire le fonctionnement d'une machine imaginaire de A à Z et pour ne pas écrire 26 lignes de dialogue vide, je prends la liberté d'abréger cette explication.

Un test d'INT pour Snorri quand même: 15, échec.
-"... Et à partir de là la fraise tourne à plein régime selon la vitesse choisie. C'est un peu velu et je te redonnerai des indications au besoin, mais avec ça tu as déjà l'idée."

Que ce soit Olarkson qui explique mal ou Snorri qui ne comprenne rien, la vérité était que la démonstration était passée totalement au-dessus de la tête blonde de notre héros. Alors il avait bien récupéré des bouts ça et là, il ne parait pas les mains complètement vides, mais il lui faudrait plus de temps pour bien comprendre la chose...

Quelque part cette scène résumait ce que seraient ses trente prochaines années: de l'apprentissage, difficile, de technologies complexes. A voir si dans trente ans il pourrait sortir la tête haute, un diplôme en poche et les yeux vers le lointain.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Snorri Sturillson
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Re: [Snorri] La Cité du Torrent

Message par Snorri Sturillson »

C'est quand même un engin étrange, cette foreuse. Je me demande combien il en existe juste dans cette mine... Eh, mais attends, est-ce qu'il serait possible de la comparer à un modèle encore en état de fonctionnement ? Cela permettrait de déterminer de suite l'origine du problème, non ? Enfin, cela voudrait aussi dire que l'on utilise un second modèle pour du dépannage plutôt que du gros-oeuvre. C'est... Hm, ça ne passera sans doute pas avec les longues barbes. Allez le boulon, on tourne, allez... Allez... Frotte-canon, ça tourne dans le vide cette affaire.

Qu'est-ce que je pourrais utiliser pour faire levier là-dessus ? Un tournevis ? Une lime - Non, ça plierait trop facilement - ... Ah, voilà, ça, c'est assez fin et plat... Et ça fonctio - Aïe ! Ça, c'était mon index. Conneries.

Il a amené les plans ? Ah ben voilà, ça devrait servir pour la vue en éclaté. C'est... Il a ramené combien de plans, exactement ? Il a prévu de refaire les rideaux, c'est ça ? Hm, en même temps, à huit barbus dans le même dortoir, il faut bien trouver un moyen pour avoir un minimum d'espace privé. Attends... Ce n'est pas des rideaux ça. Ça en a la couleur, la texture, l'épaisseur, mais pas la souplesse... Eh bien, on n'est pas sorti d'affaire avec toutes ces tessitures écrites. Je suis sensé faire quoi avec toutes ces pages ? Traduire du menzorien ? Euh, attends, ça existe au moins le menzorien ? ... Bref. Ah, enfin, il se met à parler ! J'ai cru qu'il allait rester planté là pendant une saison, tel un pommier d'Averland !

[...]


Euh...
Alors...
Ehm, comment dire...
Si je résume la chose...
Il ne faut pas essayer de tout expliquer ou tout comprendre d'un seul coup, et...
Il vient de tout m'expliquer d'un seul bloc, d'un seul coup.

...

Je lui dis, ou il s'en rendra compte sans mon aide ?

...

Bon, il me regarde depuis au moins vingt secondes sans rien faire, il n'a pas dû cogiter. Tant pis. Au moins, il avait l'air passionné et impliqué dans ses explications. Je ne peux pas lui enlever cela. Cependant, pour ce qui est de l'intelligibilité de son discours, ehhh... Ça se pose là. Je dirais même plus, comme il vient de le faire : il faut le dire vite. C'est étonnant comme cette façon de dire les choses à une vitesse folle se retrouve dans tous les discours des "orateurs" que j'ai pu rencontrer. Père n'était évidemment pas de cette trempe - << un nain rapide, c'est un sot ou un menteur >>, qu'il disait -, mais la plupart des gens autour de lui ou ceux qui se considéraient comme son égal l'étaient. C'est comme si... Comme si, une fois arrivé à un certain niveau d'influence et de reconnaissance, il devenait alors judicieux de débiter le plus d'informations en un temps record, afin de persuader l'auditoire de votre supériorité... Honnêtement, tout cela me semble être une méthode très "au rabais" voir même "halfeline", et je dois avouer que je ne m'attendais pas à retrouver ce genre de vice intellectuel dans un endroit aussi reculé qu'ici.

...

C'est quand même dingue toutes ces similitudes entre les impériaux et les nains, j'en serais presque réduit à croire qu'il y a comme un lien de parenté ou d'autorité entre nous. Pourtant, lorsque je regarde le versant granitique qu'arbore fièrement Mtr Orlakson, les différences entre nous sont bien là : la teinte de barbe, le style de tresses, la forme et l'inclinaison des sourcils, l'angle nasal, la moue permanente, les pommettes rugueuses, ... Et pourtant, nous sommes issus du même bain, du même moule, ou presque. Je me demande si quelqu'un s'est un jour intéressé à toutes ces différences et similitudes physiques... Allez, assez de distraction, au travail.

Où est-ce qu'on en était déjà ? la teinte de barbe, le style de tresses, la forme et l'inclinaison des sourcils, l'angle nasal, la moue permanente, les pommettes rugueuses, ... On a donc la tête d'accroche, ici. Là, l'anneau d'entraînement, qui repose sur un roulement de support, suivi des entretoises, des colonnes de guidage, et du train moteur... Divisé en... Euh... 3 blocs ? Chaudière - Mise en mouvement - Train d'épicycle ? Euh... Mais si c'est le cas, cette pièce sert à quoi ?

...

Reprenons du début. Le foret principal est ici. L'entraînement du foret est placé ici, soutenu par ce bloc, et retenu par cette cavité. Ensuite, le mouvement est ramené par... Euh... Non, les colonnes à ressort servent à amortir les chocs et l'effort axial... Cette pièce-là, elle bouge ? Oui ! Cependant, est-ce qu'elle devrait bouger à l'arrêt ?

...
...
...

Je dirais bien que non, mais alors ce serait donc ça qui empêche - ou plutôt permet - la rotation libre alors que la chaudière est à l'arrêt... Et si c'est le cas, ça voudrait dire que le souci est sur cette ... Non, pas celle-là... Pas celle-là non plus... Bon sang, comment suis-je sensé faire pour trier toutes ces pages ?!

- "Est-ce qu'il serait possible d'avoir une table de secours pour entreposer tout cet éventail de tracés ? Ca pourrait être franchement utile, vu le volume que ça gaspille. "

...

J'ai vraiment dit ça à voix haute ?

...

Au moins, ça, c'est fait. Ça permettra peut-être à Mtr Orlakson de m'aider, vu mon immobilité forcée. Quand je pense que tout cela est dû à un foutu conducteur du Festag... M'enfin, je suis encore en vie pour grogner. Est-ce que c'est vraiment légitime de lui en vouloir alors qu'il ne m'a pas tué ?

...

Oui.
Évidemment que oui, que c'est normal et légitime, jusqu'à ce que je trouve le ou la véritable coupable de cette farce-à-dilletante.
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Re: [Snorri] La Cité du Torrent

Message par [MJ] Le Djinn »

Chez les nains, il était courant de mettre les formes de politesse quand on s'adressait à une barbe plus longue, surtout quand celle-ci appartenait au mentor désigné du dit locuteur. La première réponse que Snorri obtenu fût un regard direct et froid dans lequel résonnait on lisait une phrase: "Petit, ça part dans le Livre". Un instant l'image d'une gifle retournée volant droit vers sa joue se matérialisa dans l'esprit du jeune nain, surtout à la vue de la veine battante au-dessus de l'arcade sourcilière droit de Maître Olarkson. Rien ne vint pourtant, ce salut provenant sans l'ombre d'un doute des blessures quelques peu sévères de l'apprenti qui interdisaient de lui briser les mâchoires à coup de marteau patriarcal. L'enseignant se contenta de lui envoyer une œillade à faire pâlir Archaon le Maudit et d'aller chercher une petite table poussée dans un coin de l'atelier, en grommelant abondamment:

-"Les gosses nos jours... Savent plus profiter de ce qu'ils ont... De mon temps on écrivait debout... Insupportable..."

Malgré ces ronchonneries de vieux dawi, la table fût mise et les plans placés dessus. L'atelier ressemblait à s'y méprendre à ce qu'on pourrait appeler un "bordel organisé", ces lieux où tout semble sans dessus-dessous mais où chacun y retrouvait ses petits sans grande difficulté par un quelconque miracle de l'esprit. On était bien loin des dortoirs, cantines ou magasins où tout était rangé au millimètre, optimisé et soigneusement catalogué. Laissons pourtant là les considérations ergonomiques et revenons sur Snorri qui tentait tant bien que mal de trier les plans, les instructions de Maître Olarkson et le démontage d'une telle pièce de machinerie.
Test de démontage: 5, réussite.

Test de compréhension: 13, réussite.

Second test de compréhension (présence d'Olarkson pour expliquer): 3, réussite!
Comme quoi à nain vaillant rien d'impossible! Malgré ses douleurs et ses difficultés motrices, Snorri eut relativement peu de mal à mettre en pièce cette fantastique machine qu'était la Perce-Terre. Restait que la quincaillerie était complexe dans son fonctionnement et que contrairement à l'adage classique partagé dans l'École d'Ingénierie de Nuln, cette invention compliquée n'était pas que la somme d'éléments simples. Si les reconnaître sur le schéma n'était pas trop difficile, associer un but et une fonction à un appareil en rade était un tout autre défi. Heureusement Olarkson, en professeur, repris ses explications presque sans ronchonner.

-"Non ça ce n'est pas la viis de fixation Snorri, c'est la vis éternelle, reliée au piston à engrenage ici... Oui, celui-là même que tu viens de mettre sur la table... Bon, la vis éternelle elle est là, c'est avec ça que la foreuse tourne sans s'arrêter, sinon elle se bloquerait. Par contre je crois qu'on a trouvé la panne..."

En effet, dans les méandres de la la mécanique, des engrenages et des barres de refroidissement s'étaient entremêlés les unes aux autres. En fait la chose était plus amusante: une longue tige servant à évacuer l'air chaud avait partiellement fondue et s'était logée dans le creux d'intersection de deux roues avant de durcir, sans doute durant une pause de l'appareil où le métal bouillant avait refroidi. Evidemment à l'allumage suivant les engrenages s'étaient retrouvés bloqués et la foreuse non-opérationnelle, évidemment. Et pourquoi avait-il brûlé? Olarkson avait la réponse, en bon vétéran des mines:

-"Gros comme un karak: ils ont voulu percer la roche dure, ça passait pas, alors ils ont insisté. Et ces fils de grobis ont insisté encore et encore jusqu'à ce que ça chauffe de trop là-dedans. Bien la peine de former des dawis à les utiliser, nos bijoux. Foutus courtes-barbes... Allez, montre-moi comment tu peux réparer ça. Après il se fait tard, on ira déjeuner."

Le temps passait vite quand on s'amusait, effectivement. Le sablier de garde indiquait que dans une demi-heure ce serait la pause repas pour les ingénieurs. L'atelier était toujours vide mais nul doute que le réfectoire se remplirait de tout ce que les lieux comptaient de cerveaux et d'estomacs affamés quand la soupe serait sonnée. Pour se donner du courage avant de partir à la reconquête d'une machine compliquée, le maître ingénieur servit à son élève une chope généreuse de bière blonde avant de s'en prendre une pour lui-même. Avec le liquide doré pour se libérer l'esprit et aiguiser l'intellect, il n'y aurait bientôt plus de problème à résoudre!

Un tuyau de refroidissement à remplacer, deux roues à changer ou à minima nettoyer, le tout sous l'oeil expert d'un professeur... Ce ne devrait pas être si dur, si?
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Re: [Snorri] La Cité du Torrent

Message par Snorri Sturillson »

Écrire debout, moi ?
Euh... Alors, j'aimerais bien, mais je crois que cela ne va pas être possible avant quelque temps. Ce n'est pas que j'y mets de la mauvaise volonté hein, mais si on m'a refilé ces cannes longues et que l'on m'a interdit d'utiliser mes mains pour porter des charges, je ne pense pas que ce soit pour que je puisse rester debout au garrot pendant une demi-lune. Enfin, comme d'habitude, je ne fais que des hypothèses et des conjectures. Comme d'habitude...

Bon, qu'est-ce qu'on a là maintenant ? Ça semble vissé. Est-ce que j'ai besoin de le dévisser pour accéder au reste de la transmission ? Hmm... Ah, voilà une table de secours comme il m'en faut tant ! C'est bien aimable. Tâchons de trouver le plan pour cette partie... Celui... Là ? Sans doute. Alors... Vis de serrage XHC45H7J6. D'accord. C'est limpide.

...

Ah, c'est cet encadré-là ! On vient donc serrer ce cylindre creux sur l'axe, et on corrige la position en fonction des trois plans de référence... Qui sont là... Et on a donc... Ce bloc entier qui est verrouillé. Il faut donc que je démonte ces vis de serrage.


[Afin de ne pas noyer ou assommer les quelques lecteurs encore assez courageux pour lire ces jérémiades à répétition, l'équipe de rédaction a décidé de ne pas extrapoler ou développer trop rigoureusement les us et processus de montage, lecture de plan, démontage, dessin technique & autres "inventions du diable", comme on les appelle dans le langage commun. L'équipe aurait certainement pris un malin plaisir à décortiquer et décrire minutieusement une invention imaginaire et mirobolante, mais étant donné le faciès livide et malade que de tels efforts ont pu provoquer chez nos quelques camarades de classe préparatoire rescapés, nous avons d'un commun accord décidés de censurer et remplacer ces paragraphes par un autre, bien plus concis, et tout aussi inutile. Certains diraient que c'est une forme "d'excrément de taureau" (en reikspiel dans le texte), mais les vrais artisans de la cervelle sauront reconnaître le travail de miséricorde qui a ainsi été accompli. Sur ce, trêves de bavardages, retournons à nos barbus.]

[...]

Et donc, derrière ce cerclage, on a... Une vis de fixation ? Et si je la retire...

- "Non ça ce n'est pas la vis de fixation Snorri, c'est la vis éternelle, reliée au piston à engrenage ici... Oui, celui-là même que tu viens de mettre sur la table... Bon, la vis éternelle elle est là, c'est avec ça que la foreuse tourne sans s'arrêter, sinon elle se bloquerait. Par contre, je crois qu'on a trouvé la panne..."

Il a lu dans mes pensées ?! Incroyable. À moins que je n'ai encore prononcé des mots à voix haute. Hmm... Oui, on va tabler sur la deuxième possibilité. C'est bien plus probable. De toute façon, aucun nain n'a de pouvoir mystique. Ça se saurait, pfeh ! Enfin bref, si je retire cette grosse vis, j'ai ...

Ouah, c'est quoi ce truc ? C'est... C'est de la refonte, ça ? Ça en a tout l'air... Mais comment est-ce que ça a pu fondre les dents d'une roue d'engrenage ? Ah, attends, ce conduit est tout bosselé... Et poreux ? Comment est-ce que c'est possible d'avoir une surface poreuse ?!

La chauffe. La machine a surchauffé localement, et au lieu de tout renvoyer à l'origine du mouvement, les chocs répétés ont échaudés les aérations, dont cette partie. Et l'échauffement a transformé une partie du conduit, qui a coulé sur les roues dentées.

...

Quoi ?!
C'est possible d'accumuler autant d'efforts mécaniques répété sur une machine comme celle-là ? Eh bien, Grungni me garde, ce n'est pas du travail de charbonnier. Le mineur qui a utilisé cet engin a forcé comme un bœuf, et c'est une tuyère d'aération qui a lâché avant tout le reste... Il y a quelque chose qui me dépasse là-dedans. Soit j'ai mal lu le traité sur les matériaux que Mtr Orlakson m'a ordonné de lire avant le départ, soit cette bricole utilise des matériaux et des alliages de haut-rang qui ne sont pas dans le traité général que j'ai lu. Dans tous les cas...

Faut enlever ces trois pièces et -ah, une chope, bonne idée ! Eh, c'est pas mal ce concept de "service à table". Il faudrait y trouver un nom plus précis, et moins facile à emprunter. "Service-de-chaise" ? Non, ça sonne comme une affaire de taverne... "Cervoise-à-main" ? Hm, oui, mais ce n'est pas de la cervoise... Ah, je sais ! "Tireuse à ...", à ... À quoi ? à-à-à-je-sais-pas !

Hé, les roues dentées, elles sont bien logées dans un compartiment unique, non ? Et la lubrification se fait au montage-démontage, j'imagine ? Si c'est le cas, cela veut dire que... Ces deux axes centrés ne sont pas encastrés, mais simplement logés, avec peut-être une cavité oblongue d'un côté pour avoir une marge de sécurité lors de l'entretien (et ainsi éviter de se forer une botte ou une main). Si c'est le cas, cela veut dire qu'il me faut juste une tige et un flexible pour lever les deux roues... Cette pince tubulaire, ça pourrait le faire ? Non, ce n'est pas la bonne taille. Les axes sont plus serrés.

Ensuite, le cylindre d'aération. Il a l'air solidement accroché au bloc externe et... Et ça ne bouge pas du tout, que ce soit en pivotant, vissant ou poussant le tube. De l'autre coté du bloc externe, est-ce qu'on a une symétrie ? Non, rien du tout. L'aération de ces roues est uniquement prévue via ce tube. Cela ne m'arrange pas, bien que cela conforte mon hypothèse de lubrification en surplus. En dessous, est-ce qu'on a ... Non, aucune fixation, aucune vis, aucun serrage, et encore moins de joints mous ou de sécurité. C'est juste emboité dans le coffre extérieur, comme ... Comme un bouchon.

...

Bon bah, il ne reste plus qu'une méthode. C'est un truc de ramoneur, mais tant pis. Il me faut un chiffon, et un maillet mou. On plaque le chiffon contre le tube, et on tape doucement dans le sens où l'on veut sortir le tube. Du côté des roues, il me faudrait un flexible pour servir de ventouse, ou un tube gainé pour lever les axes de chacune des roues... Et alors, seulement alors, je pourrai voir s'il faut les désolidariser à la main, à la pince, au poinçon ou tout simplement remettre deux autres roues dentées.

...

Heureusement que je suis assis, et que j'ai à boire. Tiens, je vais reprendre une gorgée. Ça m'avait manqué, ces trucs-là.
Snorri Sturillson
Voie de l'étude de l'ingénierie - Compagnon (Ingénieur Nain de Zhufbar)
Profil: For 8 | End 10 | Hab 11 | Cha 9 | Int 11 | Ini 7 | Att 9 | Par 9 | Tir 9 || NA 1 | PV 75/75

"Vous n’avez pas le droit d’avoir votre opinion. Vous avez le droit d’avoir votre opinion renseignée.
Personne n’a le droit d’être ignare.
"
Snorri dans un univers parallèle très mignon et propre :
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Fiche personnage wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_snorri_sturillson

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