[Dwimir] Le bastion du Lac Noir

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Les Montagnes sont depuis l'aube des temps le domaine des Nains : c'est là, parmi les pics colossaux et les précipices vertigineux, qu'ils bâtirent jadis d'immenses forteresses souterraines.

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[MJ] Bugman
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Il fallait se rendre à l’évidence, si le « Prolocdi » (pour Protecteur Longue et Courte Distance), car ainsi se nommait ce pavois rétractable était dysfonctionnel, il avait au moins le mérite d’être une belle invention, suffisamment brillante pour que d’ici une à deux décennies son inventeur puisse la proposer aux longue-barbes de la guilde avec un prototype, avec un peu de chance, assez solidement conçu pour pouvoir leur résister. Et nul doute qu’un bon coup de hache ou de marteau soit en tête de liste des « vérifications ». Parmi les différents participants, l’arquebuse modifiée ne semblait guère faire l’unanimité, certes puissante, certes polyvalente, ce n’était au fond qu’une arquebuse. Néanmoins, il fallait lui reconnaître une certaine simplicité et, surtout, le fait que les améliorations soient des accessoires amovibles, plus simple à produire et à enlever au besoin, sans doute une pas une grande invention, mais une progression appréciable pour l’équipement dawi.

Restait l’invention de Dwimir Dumrolsson, conçu par ses soins, portée à la vie par les mains industrieuses des apprentis qu’il représentait, seul face aux autres prétendants au butin. Sous le regard éteint du majestueux dragon, imposant symbole de la finalité de la vie, les jeunes nains montèrent vers la grotte abritant l’étrange mécanisme. Dans la pénombre rocheuse, Dwimir attisa les braise, faisant renaître une flambée bienfaisante, dévorant le Gbor, ce charbon si pur, pour brûler de mille feu. Le jeune ingénieur referma la trappe avant que les autres n’ait pu faire autre chose qu’entrapercevoir l’invention. Lentement le mouvement commença, le chuintement des pistons s’accélérant de seconde en seconde. Une fois le mécanisme mis en branle, l’exilé de Karak Ruf alluma la lanterne et tout prit vie. Sur le mur apparut soudain un guerrier tenant à deux mains une grande hache, que les plus au fait de l’art guerrier reconnaîtraient comme un fendoir de maraudeur, se mouvant à la vitesse de l’éclair, ou plutôt de la lumière, il passa derrière les nains suivit de près par des guerriers des clans, bannières au clair. Sous les regards médusés des jeunes dawis, le throng d’air et d’airain s’animait et après que le canon se soit fièrement dressé, tout s’éteignit, car saisi par le spectacle au même titre que ses compagnons, Dwimir avait cessé d’alimenter la chaudière et son feu était retombé à l’état de braises rougeoyantes.
Le silence et la pénombre tombèrent à nouveau. De l’avis général, sans son cette machine ne servirait à rien seule mais accompagnée de quelques unités, elle pourrait faire fuir les grobis et les skavens, en leur donnant l’illusion qu’un throng entier leur fondait dessus. Mais la véritable utilisation que tous percevaient à présent, celle qui leur avait été révélée par ces ombres si mouvantes, si réelles, était sans doute au service de l’une des plus belle cause qui soit aux yeux d’un nain: l’Histoire. Pas un seul son autre que le mécanisme n’avait troublé la démonstration, mais tous avaient put entendre les chants de marche des dawis, leurs cris de guerre au moment de la charge, la détonation du canon, l’odeur de la poudre et de l’acier, de la sueur et du sang. Dwimir, fils de Dumril, frère de Thralin, venait de créer une nouvelle manière de conter les chroniques naines…

Une fois dehors,ce fut au dernier d’entre eux de présenter son invention. Mais le dessinateur n’avait décidément que des parchemins sur lui, certes en très grandes quantité mais nulle invention miraculeuse. Alors qu’Omnir allait proposer de voter, le prétendant sortit une liasse, des notes et des schémas dans tout les sens, rien de bien impressionnant jusqu’à ce qu’il les agence. Ici une chaudière de Barak Varr, une chaudière de cuirassé d’après les annotations, ces béhémoths sillonnant la mer étaient des merveilles d’ingénierie et ces plans en reprenaient une bonne part. Une coque blindée, des hélices à l’arrière de ce qui semblait être un véhicule mais il y avait des erreurs parfaitement idiotes et tellement évidentes qu’un umgi les auraient vue. Pourquoi mettre un canon et des balistes sous la ligne d’eau ? Pourquoi cette porte dans la cale pouvant déployer une rampe ? Ce fut notre héros qui découvrit la source de ce plan irréalisable de cuirassé. Il en resta coi un instant. Ce n’était pas un cuirassé ! Il tenait dans ses mains un feuillet tombé à part, un plan pour trois ballons ovoïdes, deux de petites tailles et un plus grand, au centre, chacun cloisonné en son sein par des parois de métal renforcé. Ce jeune dawi voulait utiliser ce gaz plus léger que l’air que certaines mines extrayaient dans les Montagnes du Bord du Monde. Tout le plan prenait sens. Un gigantesque cuirassé volant, capable de transporter un petit Throng, et d’après les pièces d’artillerie placées sur le schéma, d’abattre des bêtes bien plus grosses que le dragon sans coup férir. Le plan était certes une ébauche, mais si Omnir était sceptique, Dwimir percevait la faisabilité de la chose, ainsi que son coût gargantuesque. Ce Tungdil Grungsson était soit un génie, soit un fou, mais un fou des plus brillant. Le simple fait d’avoir ne serait-ce que l’idée d’une invention pareille lui vaudrait auprès de la guilde le rituel des chausses aux pieds si jamais ça se savait…
Toutes les inventions, et le plan, ayant été présentés aux participants, chaque groupe pouvait voter en son âme et conscience la façon dont il répartirait les quatre points à sa disposition pour départager les créations, personne ne pouvant naturellement voter pour soi...

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Hypnotisé par sa propre création, Dwimir en avait délaissé la chaudière et bien vite les silhouettes ralentirent, jusqu’à se figer complètement. Au vu des réactions des autres apprentis, la démonstration semblait avoir fait son petit effet. Après avoir éteint la lanterne et ramené l’assemblage sur la berge, Dwimir pensait qu’on allait procéder aux votes. Mais l’ingénieur solitaire se manifesta. Il était le seul présent lorsque l’équipe de Dwimir était arrivée, griffonnant frénétiquement sur des rouleaux de parchemins. D’une voix timide il présenta alors à l’assemblé une partie de ces mêmes parchemins. Dwimir aperçu les plans de ce qu’il devina être un navire, comme il en avait vu quand il avait accompagné son maître à Barak Var. Le vaisseau était imposant, et tout semblait le désigner comme une forteresse flottante. De nombreuses armes garnissaient ses flancs, mais comme le firent bien vite remarquer les apprentis, elle descendaient bien trop profondément le long de la coque: une partie des canons allait immanquablement être immergée. Alors que certains ingénieurs abandonnaient déjà les documents, Dwimir tira de la liasse un parchemin qui était passé jusqu’à là inaperçu. Il s’y dessinaient de grandes volumes sphériques. Les indications de l’ingénieur les désignaient comme composées de toile de lin, et grand de plusieurs dizaines de mètres. Après quelques secondes d’incompréhension devant cette découverte, Dwimir eu l’illumination: il s’agissait de ballons! Les plans n’étaient pas ceux d’un navire destiné à naviguer sur l’eau, mais dans les cieux. Il s’agissait d’un appareil plus léger que l’air! Dwimir revint alors aux plans précédents, s’émerveillant pendant de longues minutes encore devant l’ingéniosité et les idées innovantes que présentaient le projet.

Une fois la lecture terminée, Omnir annonça qu’il était temps de procéder au vote. Les apprentis qui avaient aidé Dwimir se rassemblèrent autour de lui pour décider de la répartition de leurs votes. Personnellement, Dwimir avait été grandement impressionné par les plans de l’engin volant, et il leur aurait facilement donné les quatre points. Il choisit tout de même de consulter les autres apprentis, car leurs avis l’intéressaient. Nombreux partageaient sa ferveur pour le dirigeable, mais nombreux trouvaient également cette idée ridicule. Le pavois faisait lui beaucoup plus l’unanimité, puisque presque tous reconnaissaient l’ingéniosité et l’utilité immédiate d’un tel dispositif, malgré les dysfonctionnements actuels. Dwimir partageait aussi cet avis. Au contraire l’arquebuse était loin de susciter la même passion chez les apprentis. Même si tous reconnaissaient son fonctionnement irréprochable, elle manquait cruellement d’innovation, la raison même du concours.

Une fois les discussions terminées, les nains se tournèrent vers les autres groupes, spéculant sur leurs intentions de votes. Dwimir avait pris sa décision. Les remarques des autres apprentis lui avaient rappelé l’intérêt du pavois, il lui attribuerait donc un point. Les trois restant iraient au projet qu’il l’avait séduit, les plans de l’immense cuirassé volant. L’arquebuse elle n’avait pas su se montrer assez convaincante pour qu’il lui abandonne un de ses précieux points. Son choix en tête, il n’attendait plus que son tour de voter.
Dwimir Dumrolsson, Etude de l'ingénierie (Armement)
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Re: [Dwimir] Le bastion du Lac Noir

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Deux conciliabules se formèrent, autour de Dwimir et d’Omnir, cherchant à répartir au mieux les points vers les meilleures inventions. Là où des ingénieurs umgis auraient sans doute cherché à maximiser leurs chances en votant pour une création ayant peu de chance de l’emporter, les nains se laissèrent porter par leur esprit pratique. Tungdil Grungsson et Dargo purent promptement se décider, n’ayant de compte à rendre à personne pour ce choix et en une petite dizaine de minutes, les choix furent arrêtés. Pour Omnir et Dwimir cela prit plus de temps, mais au bout d’une demi-heure les votes purent être annoncés.

Dans un autre monde fut un jour inscrite cette phrase : « Les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers » et ici elle fut suivie. D’abord vint Tungdil, dessinateur prolixe qui s’exprima devant la petite assemblée barbue. Prenant place devant un parterre de nains il déclara sans ambages :

« Bien, même si je suis le seul à n’avoir pas présenté d’invention concrète, voici tout de même ce que je pense des vôtres. Omnir, toi et ton équipe avez fait un fusil nain des plus impressionnant par Grimnir, mais je n’y vois pas de réelle innovation. Néanmoins elle recevra de ma part un point pour ses magnifiques modules que je vous emprunterais bien à l’occasion. » Il tourna son regard vers le Prolocdi. « Une invention fort ingénieuse fils de Dumrol et en d’autres temps elle aurait bien plus suscité mon adhésion, mais ce pavois rétractable, il est tout simplement magnifique, c’est pourquoi je ne t’offre qu’une seule voix, bien que je j’admire ta création, les deux dernières allant à Dargo. »

Puis vint le tour de Dwimir et de son équipe, créant au passage une scène des plus cocasses, car il y avait plus de dawis debout face à l’assemblée que de nains assis par terre. Ce qui ne les empêcha nullement de détailler leur vote collectif, un point pour le pavois, découlant plus de la volonté des apprentis que de celle de l’ingénieur et les trois autres pour le cuirassé volant, le plaçant ainsi à égalité avec le pavois, loin devant la chaudière à image de Dwimir et le fusil modifié du groupe de Forgefroide. C’était d’ailleurs à ce dernier et à ses collaborateurs de s’exprimer :

« Je vais ici donner les votes de mon équipe, votes que je partage à peu près autant que le projet qui a été présenté... » Un des ingénieurs à ses côtés, celui avec un griffon doré brodé sur ses riches habits grommela à propos du fait qu’il serait peut être temps qu’il accepte d’avoir perdu au moment du choix, mais Omnir reprit sans y prêter une quelconque attention : « Trois de nos votes vont à l’équipe de Dumrolsson, car honorer ses ancêtres et son Histoire est l’un des devoirs les plus importants pour un nain. Le dernier point est pour Dargo et son pavois, que j’espère voir bientôt dans les mains de nos arquebusiers! »

Ce fameux Dargo se retrouvait donc avec la lourde tâche de conclure le vote et à voir son air crispé, il avait déjà calculé les résultats. Néanmoins un nain qui a pris une décision en change rarement et tout excentriques qu’ils étaient, les ingénieurs ne dérogeaient pas à cette règle inscrite dans la pierre.

« Mon vote va poser problème en provoquant une égalité mais soit. Tout d’abord, un point pour griffon d’or. » Voyant l’air interloqué de l’assistance, il s’expliqua : « Kargun s’est, de ce que je vois, imposé en maître dans l’équipe d’Omnir, le conservatisme triomphant je suppose. M’enfin, un point pour l’équipe de Kargun. Un autre pour Dwimir et son groupe pour le respect des ancêtres. Mais c’est surtout Tungdil qui m’a impressionné et c’est pourquoi il aura deux voix de ma part. »

Un silence gêné s’installa, les participants avaient beau recompter, Kargun avait perdu avec à peine deux voix, trop conservateur pour le concours et une lueur de sarcasme brillait dans les yeux d’Omnir. En troisième position se tenait le Prolocdi avec quatre voix, talonnant de près les deux vainqueurs Dwimir et Tungdil avec cinq voix chacun. Ce fut finalement ce dernier qui trancha, donnant la victoire à Dwimir car il n’avait que des plans à présenter. Le concours allait s’achever et la bête être partager lorsqu’un bruit retentit, le bruit d’une rotation de gyrocoptère. Ce dernier se posa et en sortit un Thork qui s’approchait de fort mauvaise humeur :

« Heureusement que vous n’avez pas touché au dragon bande de courte-barbes ! Par la barbe de Grungni et les tresses de Valaya qu’est-ce qu’il se passe ici Dwimir ? »

Qu’allait donc faire Dwimir face à son maître de guilde? D’autant plus qu’il remarqua un des feuillets de ballon de Tungdil par terre qui serait à coup sûr dans le champs de vision de Thork lorsqu’il sera arrivé devant le groupe de nains.

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Au terme d’une distribution des votes des plus tendues, notamment marqués par des scores très rapprochés et des conflits dans l’équipe d’Omnir, deux candidats sortaient vainqueurs: l’équipe de Dwimir à égalité avec Tungdil. Restait à les départager pour déterminer qui toucherait la plus grande part du butin. Dwimir était tiraillé entre son admiration pour la création de son adversaire qui le poussait à lui concéder la victoire, et son devoir qui était de protéger le dragon, en l’occurrence en s’appropriant la plus grande part de ses restes.

Les événements ne lui laissèrent pas le loisir de choisir: un bourdonnement fit lever les yeux de tous les dawis: Thork faisait enfin son retour tant attendu. Dwimir fut envahi d’une vague de soulagement, il n’était enfin plus responsable de cette délicate situation! Mais lorsque Thork balaya d’un regard d’acier l’assemblé, il prit conscience que tout n’allait pas être aussi simple.

“Heureusement que vous n’avez pas touché au dragon bande de courte-barbes ! Par la barbe de Grungni et les tresses de Valaya qu’est-ce qu’il se passe ici Dwimir ?”

La gravité de la situation apparut à Dwimir. Jusqu’à là il n’en avait pas pleinement prit conscience dans l’action, mais il avait participé au concours et présenté un prototype tout en en faisant le premier essaie. La guilde était intransigeante, il allait être banni. Cette pensée était intolérable, comment vivre sans ses frères? Il était un Dawi. Il n'avait jamais quitté la sécurité des montagnes. Jamais il n’épousera Sindri. Jamais il ne serait maître ingénieur Jamais il ne pourra superviser ses créations sur le champ de bataille, aidant son peuple à assouvir sa vengeance. Et jamais il ne verrait les antiques voûtes de Karak Ruf, la citadelle de ses ancêtres. Quel déshonneur pour son clan. Et pour Thralin.

Le monde semblait basculer autour de lui. Tout chancelait. Les pensées se massaient dans son crâne qu’il sentait prêt à éclater. Il réussit néanmoins à ouvrir la bouche, et articuler quelques mots:

“Maître Burloksson! Je… Les autres apprentis… le concours… j’ai été pris de panique, et c’est ce qui m’a alors semblé la meilleure solution… j’ai participé à la compétition…”

Il reprit son souffle. Le fait de dire autre chose que la vérité à son tuteur et ami était inconcevable. Aussi lourdes que seraient les conséquences elles étaient de sa responsabilité et il devait les assumer. Cette idée lui permit de reprendre ses esprits. Il s’agissait d’un objectif concret, un moyen de conserver une partie de son honneur. Il devait s’expliquer.

“Je suis maintenant pris de terribles remords, jamais je n'aurai dû présenter ma création. Je l’ai néanmoins fait. J’ai rempli mon devoir en protégeant les restes du drak, mais je suis pleinement conscient de ce qui m’attend. Je suis prêt à assumer les conséquences de mes actes maître. Je prend également la responsabilité de ceux des autres dawis ici présents. En tant qu’aîné j’aurais dû empêcher cette folie.”


L’atmosphère était pesante, et de tels propos qui auraient pu paraître grotesques et complètements disproportionnés chez n’importe où dans le vieux monde, ne l’étaient pas tant chez les nains. Dwimir avait dit ce qu’il avait à dire, maintenant ce qu’il allait lui arriver n’était plus de son ressort.
Dwimir Dumrolsson, Etude de l'ingénierie (Armement)
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Re: [Dwimir] Le bastion du Lac Noir

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Tungdil se montra particulièrement vif, pour un nain du moins, et il se précipita pour ramasser le feuillet d’un mouvement ample avant de le glisser discrètement dans son tas de feuille, entre de page décrivant minutieusement l’anatomie du dragon. D’une certaine façon la mission de Dwimir était remplie, pas une seule écaille du dragon n’avait été touchée par la petite troupe d’apprentis des diverses guildes, par contre Thork était visiblement en fureur que son protégé ait ainsi participé à un concours manifestement illégal.

« Une création? Tu as présenté un de tes prototypes? Comme ça à des apprentis? Par la couille gauche de Grungni, qu’est-ce qui vous est tous passé par la tête? Et le respect des Longues-barbes de la guilde hein! Non, bien sûr, vous vous êtes dit que vous arriveriez à des modèles stables, du premier coup! Vous savez ce qui se passe avec ce genre de bêtises, des nains meurent! C’est pas un comportement de dawi par Morgrim, c’est des méthodes de skavens ! »

Le vieil ingénieur les houspilla pendant de longues minutes, sa barbe fulminante s’agitant dans tout les sens ce qui aurait pût paraître comique à un observateur extérieur, mais là, pour les jeunes qui étaient la cible de l’ire de leur aîné, il valait mieux ne pas moufter. Dwimir essaya de se défendre* tant bien que mal, lui ainsi que les autres apprentis, et ce avec un succès inespéré, radoucissant presque le maître ingénieur qui devait avoir pitié du plaidoyer larmoyant du noble.

« Les petits qui sont pas de ma guilde, vous rentrez, maintenant, si le drake n’est pas trop endommagé, vous aurez une bourse d’écailles pour l’avoir trouver. Par contre les ingénieurs va falloir la mériter votre récompense! Alors vos prototypes, je vais les tester, maintenant. »

Thork commença par le proclodi de Dargo, toujours bloqué, et sorti d’une de ses nombreuses besaces un pistolet lourdement modifié, sans doute chargé de munitions anti-orc. Avant que quiconque n’ait pût esquisser le moindre mouvement, il tira sur le pavois à bout portant.

« Ouais, c’est bien ce que je pensais petit. Déjà que ton joujou se bloque au premier coup venu, en plus il n’arrive même pas à arrêter une simple cartouche anti-grobi sans se déformer complètement. Bon après c’est pas si mauvais puisque la balle n’est pas passée. »

Le créateur était blanc comme un linge, tirer une telle munition à bout portant… Ces dernières étaient conçues pour arrêter à distance un orc noir en pleine charge d’un seul tir. Il remerciait sans doute en son fort intérieur Grungni, Smednir et Morgrim que le bouclier n’ait pas lâché. Oui, il allait falloir qu’il le renforce, et pas qu’un peu, mais ce n’est pas avec ses moyens d’apprenti qu’il pourrait faire grand-chose. Pendant que Dargo se remettait du choc, l’arquebuse améliorée était réduite en maintes pièces détachées par le maniement volontairement peu soigneux du vieux nain.

« Non mais c’est quoi cette camelote? Je tords à peine le canon qu’il se plie et puis la crosse là, c’est tellement rigide que je ne peux qu’imaginer m’en servir comme gourdin. »

Tungdil échappa aux critiques redoutable de Thork en prétextant ne pas avoir fabriqué de prototype, ce à quoi il lui fut rétorqué qu’il ne pouvait de facto même pas songer à la moindre récompense. Alors que l'ancien se tournait vers Dwimir, l'inventeur soupira longuement de soulagement, ses plans n'avaient pas été repérés par le maître, et il échapperait donc au rituel des chausses aux pieds pour aujourd'hui. Lorsque le groupe retourna à la caverne et mit la machine en marche, une discrète larme roula sur la joue burinée de Thork, son constat fut sans appel.

« C’est pas mauvais comme idée, mais ta machine est bruyante, les projections tournent toujours en rond et il n’y a que très peu de modèles, non vraiment c’est très brouillon. Au moins la chaudière à l’air bien conçue... Bon c’est pas tout ça les jeunes mais vous ramassez vos conneries et on rentre, il y a une troupe d’orc qui se ramène et vous allez aider à la mater fissa. En plus d’être de corvée pendant les trois prochains mois, ça vous apprendra le respect bande de sombres crétins. Les jeunes je vous jure...»




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Re: [Dwimir] Le bastion du Lac Noir

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La réaction de Thork fut à la hauteur des attentes de Dwimir. Furieux, il insista lourdement sur l’imprudence des jeunes nains. Le sermon s’éternisa sur de longues minutes avant que, alors que Dwimir pensait avoir atteint le plus profond du désespoir, Thork ne renvoi les apprentis des autres guildes et annonce qu’il allait tester les créations. Sous le regard terrifié des jeunes nains, il commenca par enfonçer le pavois de Dargo à coup de cartouches tueuses d’orc. Vint ensuite le tour de l’arquebuse. Les manipulations brutales de Thork mirent en valeur les défauts de constructions que Dwimir avait déjà remarqué, tout en en révélant une multitude d’autres. Bientôt l'arme fut réduite à un ensemble de débris éparpillés sur la grève.

A cet instant tous les ingénieurs sans exception étaient atterrés. Certains tentèrent bien de bafouiller quelques excuses, mais le flot ininterrompu de critiques et d’insultes du maître ingénieur les noyait systématiquement. Alors que Thork se tournait vers Tungdil, Dwimir fut prit d’un sursaut de panique: il allait découvrir les plans! Son regard les chercha en vain: Tungdil avait dû avoir la présence d’esprit de les cacher, au grand soulagement de Dwimir. Puiqu'il n'avait apparement rien présenté Thork ne s’attarda pas sur son cas et pria Dwimir d’un ton presque conciliant de mettre en marche son invention.

Les mains tremblante Dwimir répéta les gestes qu’il avait effectué précédemment, seul cette fois ci. Les ombres se mirent à nouveau en mouvement. Au grand soulagement de Dwimir la machinerie fonctionna sans accros. Après quelques instants il mit fin à la démonstration. Alors qu’il étouffait le feu de la chaudière Thork vint le rejoindre dans la grotte:

“ C’est pas mauvais comme idée, mais ta machine est bruyante, les projections tournent toujours en rond et il n’y a que très peu de modèles, non vraiment c’est très brouillon. Au moins la chaudière à l’air bien conçue… “

Dwimir savait que tous ces remarques étaient justes. Ses plans initiaux prévoyaient des pièces interchangeables afin de pouvoir modifier les scènes représentées à souhait. Mais le temps l'avait rattrapé et il avait dû se contenter d’un unique disque fixe. Quand au problème du bruit il n’avait jamais vraiment trouvé de solution fonctionnelle. Il reçut la critique avec humilité et s'apprêtait à remercier son maître quand celui-ci renchérit:

“ Bon c’est pas tout ça les jeunes mais vous ramassez vos conneries et on rentre, il y a une troupe d’orc qui se ramène et vous allez aider à la mater fissa. En plus d’être de corvée pendant les trois prochains mois, ça vous apprendra le respect bande de sombres crétins. Les jeunes je vous jure…”

Les attaques de la vermine grobi n’étaient pas rare à Zhufbar. Les cavités alentours servaient de refuges à de nombreux gobelins, et quelques bandes d’orcs survivaient également dans les vallées inhospitalières des environs. Mais le Karak était bien défendu et les peaux vertes n’avaient aucune chance de franchir les portes. Il ne vallait néanmoins mieux pas s'attarder en dehors des fortifications, une rencontre avec des orcs n'étaient jamais agréable. Surtout quand on n'était pas armé.

Zhufbar manquait cruellement d’ingénieurs récemment, et pour ne rien arranger un des plus grands artilleur du Karaz Ankor, Volgrim Moreksson avait disparu lors d’une expédition dans les tunnels des mines du Karak il y a trois mois de cela. Il n’était donc pas surprenant que l'on appelle des apprentis sur les remparts. Dwimir avait déjà vu une bataille mais il savait que ce n’était pas le cas de nombre de ses camarades. Avec Thork ils avaient assisté un groupe de mineurs lorsqu'une bande de grobis et de squigs en furie avaient déboulé d’une cavité ouverte par les opérations de minage. Malgré son expérience militaire minime il avait su manier son fusil: il s'y préparait depuis de nombreuses années. Les dispositifs d'entraînement de la guilde des ingénieurs lui avait permis de se parer à de nombreuses éventualités et de développer une précision impressionnante.

Alors que les jeunes nains s'afféraient autour de lui, un problème se présenta à Dwimir: comment allait-il ramener son invention dans l'enceinte de la forteresse? Les apprentis qui l’avaient aidé avaient étés congédiés par Thork et il était absolument impensable de charger l’imposante machine à vapeur dans le gyrocoptère... La voix de Thork couvrit le vrombissement des rotors pour interrompre Dwimir dans sa réflexion:

“ Laisse ça ici imbécile! Tu pourras revenir plus tard si tu y tiens vraiment, mais pour l’heure on a besoin de nous au karak! ”

La mort dans l’âme Dwimir prit la direction du gyrocoptère. Celui de Thork ne tarda pas à prendre son envol, et les autres ingénieurs étaient déjà en train de gravir la route qui menait aux portes. Une fois dans l'habitacle Dwimir contempla une dernière fois sa machine avant de faire décoller son appareil dans un vacarme assourdissant.
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Re: [Dwimir] Le bastion du Lac Noir

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La colère du vieux maître avait pour le coup réduit l’orgueil du groupe de nains à l’arquebuse de Kargun, un tas de débris pitoyables, un petit tas de débris. Les nains des autres guildes, forgerons, joailliers et autres charpentiers étaient déjà partis, craignant l’ire d’un maître ingénieur autant que la possibilité qu’il ne leur accorde finalement pas la récompense, lorsque la nouvelle de l’attaque grobie tomba. Voilà donc ce qui avait tant retenu Thork, et qui expliquait les monstrueuses traces de suie au niveau des chaudières d’échappement et l’eau s’écoulant lentement du canon du gyrocoptère, preuve si il en est que le plomb et la vapeur avait tonné récemment.

Le cœur lourd, Dwimir remonta dans le gyrocoptère de reconnaissance qu’il avait emprunté avec ordre d’être prêts, avec tout les autres à la porte extérieure de Zhufbar dans les deux heures. Un demi-throng se trouvait là, preuve que la situation dangereusement précaire, d’un avant poste de la vallée. Les cinq-cents nains ne franchirent pas les portes tout de suite, mais seulement après que le grondement des gyrocoptères ait indiqué une voie dégagée. Ils marchèrent sur cinq petites lieues, ne pouvant emprunter les souterrains, toujours en cours de déblaiement depuis la dernière incursion skaven et l’échec, étrangement parfaitement prévisible, des bombes des ratons. La détonation avait coûté la vie à plusieurs centaines d’êtres vivants (si tant est que ces choses chaotiques méritaient ce nom), et deux nains, des rangers partis en mission de reconnaissance dans les tunnels à ce moment là.

La troupe traversa une petite forêt étonnamment calme pour la saison bien que maint petits oiseaux chantonnaient gaiement dans les cîmes, ne s'arrêtant qu'un court instant le temps que le thane Ulric Jambe-de-Bronze vérifie l'état du bosquet de Wutroths planté par sa grand-mère et entende avec Thork le rapport d'un groupe de vieux rangers, le reste des escouades continuant d'observer les peaux vertes. Il franchirent par la suite un petit ruisseau, l’un des nombreux issus des chutes du lac noir, ces masses d’eau rugissantes qui alimentaient les forges et les marteaux dont la puissance combinée propulsait la citée de Zhufbar au rang de plus grande place manufacturière du Karaz Ankor. Les nains se trouvaient donc dos à la forêt et au ruisseau lorsqu’ils furent en vue du fortin assiégé. Le bastion abritait plusieurs pièces d’artillerie et ces dernières étaient sans nul doute la vraie raison de la présence de la guilde des ingénieurs dans le demi-throng. On pouvait compter environ trois milles peaux-vertes, une majorité de gobelins, des orcs, dont certains sur sangliers ainsi qu’un inquiétant bataillon d’orcs à la peau sombre, couverts d’armures de bric et de broc mais à l’air relativement solide. De temps à autre un cri ou un rugissement. Thork se tourna vers les jeunes apprentis tandis que trois gyrocoptères se posaient à proximité, dans un vrombissement de pales qui força le vieux maître de guilde à hausser la voix :

-« Écoutez moi les marmots j’en veux trois avec moi dans les gyros, on va tenter de passer par dessus cette mer de grobi pour entrer dans le fortin. D’après nos rapports l’ingé de garde s’est fait descendre et ils n’ont plus personne pour manier l’artillerie. Les autres resteront là et serviront de soutient aux troupes du thane Ulric, il est au milieu de ses marteliers là-bas. Compris ? » 

Restait donc à Dwimir le choix de la façon dont il mènerait le combat.

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Re: [Dwimir] Le bastion du Lac Noir

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Les évènements se bousculaient autour de Dwimir et cette fois ci le vol le laissa complètement indifférent. L’affrontement à venir s’était accroché à ses pensées et ne les lâchait plus. Il était anxieux à l’idée de se battre. Pourtant le combat ne l’effrayait pas, il allait être entouré de ses semblables et Thork, son maître, serait à ses côtés. Tuer n’était pas non plus un problème, le le feu de la rancune qui brûlait en lui était le même que celui qui consumait le reste du peuple nain. Les grobis avaient causés des torts irréparables, et il désirait assouvir sa vengeance. Les ennemis du Karaz Ankor étaient moins que des animaux, des sauvages qu’il n’aurait aucun remord à tuer. Il ressentait néanmoins au plus profond de lui même une sensation de mal être, qui allait grandissante.

Zhufbar l’attendait, prête à la guerre. Déjà dans les hauteurs du karak on apprêtait des appareils au combat, alors que ceux de reconnaissance rapportaient leur précieuses observations. Dans les étages inférieures l'agitation était également perceptible. Deux clans guerriers stationnaient devant la grande porte. Ils brandissaient fièrement les bannières et les armes de leurs ancêtres, visiblement impatients de se marcher sur les urki. En prenant le chemin de ses appartements, situés quelques niveaux sous la surface, il croisa Ulric Jambe-de-Bronze escorté de ses marteliers. Ils poussaient des cris belliqueux et étaient accueillis par les encouragements des passants. Quelques volés de marches plus tard Dwimir se trouvait dans sa chambre. Il y décrocha du râtelier son long fusil et s’empara de la sacoche contenant la poudre et les munitions. Il ressera une dernière fois les lanières de sa tunique de cuir avant de la recouvrir de son grand manteau.

Une heure avant le rendez-vous il se trouvait aux portes. Les guerriers avaient depuis été rejoint par de nombreux autres nains: des guerriers majoritairement, mais également certains provenant de clans artisans. Tous avaient pris les armes pour défendre les leurs. Le régiment de martelliers était également présent et le thane Jambe-de-Bronze était en pleine discussion avec des longues barbes. Dwimir chercha son maître du regard, en vain. Le mal-être qui le poursuivait depuis le Lac Noir n’en fit qu’accentué. Tentant d’échapper à cette étrange sensation il rejoignit un petit groupe d’apprentis ingénieurs qui étaient présent autour du dragon. On lui lança quelque regards intrigués, mais bien vite les discussions reprirent et il y participa joyeusement. Quelques régiments vinrent encore compléter le demi-throng, qui s’ordonna ensuite en colonne sous les directives du thane. Thork était aux côtés de Jambe-de-Bronze à la tête de la colonne lorsqu’elle s’engoufra à travers les portes de la citadelle pour rejoindre la surface. Le maître ingénieur n’accorda pas un seul regard à Dwimir.

La marche se déroula sans incident, seulement marqué par quelques pauses. Thork n’était toujours pas revenu vers Dwimir. Ce dernier était terrifié à l’idée que son maître et ami puisse lui en vouloir. Et il n’avait pas encore évoqué son serment fait au Lac Noir. Thork se mettrait assurément dans une colère noire quand il l’apprendrait. Après avoir traversé un petit cours d’eau la troupe découvrit les plaines qui entouraient l’avant poste. Le petit bastion semblait robuste, mais était noyé dans l’immense marée verte. Les ennemis étaient plus nombreux que ce à quoi Dwimir s’attendait. Sa détermination n’en faiblit pas moins: il avait des preuves à faire et des rancunes à venger. Thork se tourna enfin vers les apprentis ,plongés dans la contemplation du bastion:

« Écoutez moi les marmots j’en veux trois avec moi dans les gyros, on va tenter de passer par dessus cette mer de grobi pour entrer dans le fortin. D’après nos rapports l’ingé de garde s’est fait descendre et ils n’ont plus personne pour manier l’artillerie. Les autres resteront là et serviront de soutient aux troupes du thane Ulric, il est au milieu de ses marteliers là-bas. Compris ? »

Dwimir se porta immédiatement volontaire. Il désirait plus que tout regagner la faveur de Thork, et l’accompagner dans une mission comme celle-ci lui semblait être un moyen efficace de démontrer à nouveau ses capacités. De plus Dwimir avait toujours aimé la conception et le maniement des machines de guerres. Il avait longuement étudié la balistique et connaissait l’anatomie des différentes pièces d’artillerie en usage sur le bout des doigts. Il ne serait donc pas de trop dans le bastion.

Il fit donc un pas en avant, attendant les ordres de Thork.
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Re: [Dwimir] Le bastion du Lac Noir

Message par [MJ] Bugman »

Le maître-ingénieur avait demandé des volontaires et le vénérable Thork ne fut pas déçu, quasiment tout ses apprentis avancèrent d’un pas, un pas nain certes, et il put même constater avec un infime sourire que ceux qui avaient participé au concours s’étaient un peu plus avancé que les autres, se sentant sans doute coupable d’avoir cédé à l’attrait de la nouveauté. Il toisa ses courte-barbes, le relèvement d’un demi-millimètre de ses lèvres avait disparu pour faire place à sa désapprobation perpétuelle, après tout, la majorité d’entre eux ne valait pas les apprentis qu’on faisait de son temps et encore moins de celui de son propre maître, puisse-t-il reposer en pierre avec ses ancêtres auprès de Gazul et de Morgrim ce vieux filou, et pire certains de ces futurs ingénieurs l’avaient même déçu, et pas plus tard que ce jour même, non vraiment, c’est pas avec ça que les fils de Grungni allaient reprendre l’Ankor…

Thork désigna son protégé, fils du défunt Dumrol, Omnir qui semblait avoir déclenché le concours et qui boudait sans raison apparente à sa connaissance en marge et Tungdil Grungsson, qui, bien que n’ayant pas présenté quoi que ce soit, avait aussi participé et donc il n’y avait pas de raison qu’il y échappe. Pour Dargo, la petite démonstration au pistolet avait eu un effet suffisant, et le vieux maître souriait intérieurement comme un apprenti en songeant à la tête que l’inventeur avait fait, par ses ancêtres, ça valait bien la peine d’avoir gâché une de ses nouvelles munitions, une variante améliorée d’un confrère de Nuln. Ceci dit heureusement que le bouclier avait tout arrêté, il paraît que ce modèle possédait un fort pouvoir de dispersion. Il faudra qu’il songe à demander plus d’informations à ce bon vieux Bouche-à-feu.


- « Allez les mômes, on embarque et fissa, on se fait un petit passage par dessus les lignes adverses, on évite de se faire trouer la panse et on se pose là haut. Les ordres sont simples, le premier qui clamse, je lui fait tellement sa fête que même ses ancêtres voudront plus de lui. »

Les rotors s’accélérèrent en vrombissant, le souffle généré faisant reculer les apprentis qui n’avaient pas été choisis, ces derniers maugréant sur la chance de leurs camarades qui avaient le cul bordé de Durazbrog, après tout, certes il fallait traverser une armée complète d’orcs et de gobelins assoiffés de sang, certes, ils avaient largement de quoi descendre un gyro ou deux, mais bon sang, piloter et voler dans les cieux? Manier de l’artillerie lourde? Ça tentait tout les apprentis présents, à la grande surprise du Thane Jambe-de-Bronze pour qui les ingénieurs étaient décidément des dawis pas comme les autres, après tout rien ne valait le sentiment d’avoir les pieds sur terre, ou mieux, sous terre.

Là haut, les trois apprentis ne se préoccupaient pas vraiment de la jalousie de leurs condisciples, Omnir essayant de contrôler du mieux qu’il pouvait l’engin, tandis que Tungdil luttait visiblement contre l’envie de démonter l’engin pour en percer tout les secrets les plus intimes, seulement empêché par son pragmatisme tout nanesque, qui lui soufflait qu’il ne s’agissait peut être pas de la meilleure idée du monde de le faire en plein vol. Thork finit par ramener l’ordre en fonçant par dessus les lignes ennemies et en faisant pleuvoir le souffre et le plomb sur la marée verte, bientôt suivi par ses apprentis dissidents. Tout en actionnant la manette qui permettait de relâcher la pression servant à propulser les billes de plomb surchauffées dans la masse grobie et qui provoquait par la même un décrochage d’environ un mètre, le temps que la chaudière regagne une pression suffisante pour alimenter efficacement le mouvement des rotors, Dwimir put constater que leur passage avait dû faire dans la cinquantaine de morts chez leurs ennemis. Avant de redresser brusquement en entendant siffler un projectile de catapulte près de lui. Un projectile bruyant, avec visiblement un gobelin accroché dessus. Pathétique, il avait cru qu’il pouvait voler…

Toujours est-il que les quatre se posèrent sans encombre sur le toit du fortin, même si Omnir allait devoir se justifier devant le pilote du gyrocoptère de plusieurs rayures sur le fuselage, ayant visiblement tenté un survol en rase-mottes un peu trop prêts des archers gobelins. Pénétrant au pas de course dans le fortin, les nains durent se positionner sur les armes disponibles. Il y avait là deux catapultes, quatre solides balistes naines et un canon-orgue. Et d’après le chef de la garde, il y avait aussi un canon à flamme qui pouvait au besoin être monté...

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Dwimir
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Re: [Dwimir] Le bastion du Lac Noir

Message par Dwimir »

Dwimir commençait à prendre l’habitude de faire voler des gyrocoptères. Néanmoins ce trajet ci risquait de ne pas être aussi paisible que les deux autres. Thork fit rapidement décoller son appareil et fut bientôt imité par les trois novices. Dwimir vit la cohorte de dawi s'amincir à mesure qu’il prenait de l’altitude. Il prit alors conscience de la pleine mesure de l’armée urki: c’était une véritable marée verte, qui tentait furieusement de submerger le dernier îlot de civilisation qu’était le bastion.

Le bruit assourdissant des rotors empêchait toute communication entre les pilotes, mais Thork indiqua d’un geste qu’ils devaient continuer à le suivre. Une fois au dessus de la masse grouillante le maître ingénieur déchaîna la colère de son canon à soufre et fut aussitôt accompagné par les apprentis. Les peaux vertes ripostèrent avec ferveur, mais maladresse. Des dizaines de flèches fusaient vers Dwimir sans qu’aucune ne parvienne à atteindre l’agile appareil. Un projectile plus imposant, plus vert, et hurlant frôla soudainement le gyrocoptère, avant d’achever sa trajectoire dans le tas de ses semblables qui grouillait au sol.

Les grobis tombaient comme… comme des grobis en réalité sous le tir soutenu des quatres nains volants. Les apprentis s’en donnaient à coeur joie, mais Thork ne semblait pas désirer s’attarder dans les environs. Il progressait en effet à toute vapeur en direction du fortin. Les quatre appareils se posèrent prestement sur les remparts et les nains bondirent hors des cockpits. Dwimir repéra plusieurs défenseurs qui s’affairaient autour de pièces d'artillerie tout autour d'eux. Thork leur donna l'odre de prendre en charge ce rempart avant de disparaître d'un pas rapide dans les entrailles de la forteresse. Le regard de Dwimir s'arrêta sur un impressionnant canon orgue, et il se dirigea immédiatement vers les deux artilleurs occupés à le recharger. Leur manque de conscience lui sauta immédiatement aux yeux: ils dosaient la poudre comme des umgis, en mettant trop dans un fût et trop peu dans le suivant. Voir une telle pièce d’artillerie entre des mains aussi incompétentes échauffait le sang de Dwimir. Leur manipulations barbares risquaient de grandement réduire les performance de ce bijoux d'ingénierie, voir de l'endommager. Irrité et sans perdre de temps en présentations, Dwimir s’empara du tonneau que tenait l’un des servants, et entreprit d’achever le chargement des fûts afin de préparer une nouvelle salve.
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