[Hrotgar] Une mission pour un tueur ?

[[MJ] Kriegsherr]

Le thane Korkan grommela dans sa barbe, tandis qu’il marchait dans les ruelles de la citadelle de la passe, aussi appelée citadelle des tueurs, et plus connue sous son nom nain « Karak Kadrin ». Ce nain était petit, même selon les critères de sa race, mais il était aussi robuste et bourru. Sa longue barbe brune était soigneusement tressée, et il portait sur lui une armure de gromril ancestrale.
Il était accompagné d’un nain assez jeune à la barbe blonde et en riches vêtements, et d’un humain sans barbe et aux étranges atours. L’homme portait une sorte de manteau long et blanc, avec de larges poches et une sacoche de cuir. Il n’avait pas d’arme à son côté, avait un air aventurier, et semblait approcher de la quarantaine. Les trois personnages parlaient entre eux avec passion, la conversation était très animée. Le hasard voulut que Hrotgar Hache-Brisée, tout jeune tueur et nouvel arrivé à la forteresse, surprenne leurs propos, tandis qu’il marchait dans la même direction. Le thane répondait à ses interlocuteurs avec un air buté :

-… Et moi je vous dis que ce n’est pas mon problème. Ils connaissaient les risques, ils n’avaient pas à aller là-bas.

L’humain répondit d’une voix raffinée et savante :

-Allons, thane Korkan, vous ne pouvez pas dire cela. S’ils n’ont toujours pas donné signe de vie, c’est qu’ils sont en danger, c’est évident. Songez qu’il y a peut-être des vies en jeu.

Le nain blond renchérit, il avait une petite voix haut perchée :

-Oui, d’autant que ce sont les intérêts de la guilde qui sont directement menacés. Et plus encore, car comme vous le savez, nous essayons de conclure un accord avec la compagnie qui emploie ces hommes. Le Haut-Roi Thorgrim lui-même a pour politique de favoriser le rapprochement de nos deux peuples, y compris sur le plan économique, et…

Cette fois, le thane s’arrêta net. Il avait l’air agacé et répliqua :

-Je ne suis pas là pour assurer les intérêts de votre guilde, apprenti Ortgor. Envoyer mes hommes ne servirait à rien qu’à les sacrifier pour rien. Il faudrait être complètement fou pour accepter cette mission, m’est avis qu’à part des tueurs –et encore, il faudrait qu’ils aient du temps à perdre-, vous ne trouverez personne pour ce travail. C’est du suicide inutile.

Puis le thane tourna les talons et partit… Hrotgar en avait suffisamment entendu pour comprendre que ces deux personnages, cet « apprenti Ortgor » et cet humain vêtu de blanc, avaient des problèmes, et cherchaient quelqu’un pour les régler. Avec un peu de chance, leur « travail » pourrait lui convenir, s’il était assez dangereux et assez honorable pour qu’il daigne s’en charger…

[Hrotgar Hache-Brisée]

Karak Kadrin... Une forteresse naine remarquable avait été attribuée aux tueurs et à leurs rois. Dans cette place forte grandiose résonnaient les faits d'arme des Tueurs, leurs combats glorieux et leur absolution par la mort que ceux-ci leur avaient apportée. Cette absolution, ce rachat de l'honneur perdu, Hrotgar y aspirait plus que tout au monde. Il était un nain parmi tant d'autre, mais contrairement à beaucoup, il avait faillit. Faillit à sauvegarder la renommée familiale, faillit à défendre ses biens et ses pairs. Il se devait d'expier de ses erreurs, et ainsi avait-il fait le serment des Tueurs, avec toute la ferveur qu'il pouvait encore fournir.
Ses pensées focalisées sur son avenir nouveau, intense et court, il avait cessé de ressasser en tout sens les causes de son déshonneur et de sa déchéance. Un entrainement ardu et des combats pour des causes perdues semblaient avoir eu raison de ces sentiments. Pourtant, à tout moment d'inactivité, il revoyait encore et encore ses proches tomber au combat sans qu'il ne soit rien capable de faire. Il avait beau éviter ces moments, il ne pouvait y échapper. Et tout en ces lieux lui rappelait ce qu'il était : un nain déshonoré.

Hrotgar était justement désoeuvré, et comme à son habitude dans ce cas, se dirigeait vers la taverne la plus proche afin de tourner court à ses pensées néfastes et surtout pour dénicher un combat, non pas quelconque, mais des plus glorieux à mener. Un combat qui serait peut-être enfin le dernier. Marchant d'un pas lourd, il suivait donc la ruelle pour se rendre dans le bistrot le plus proche.
Bien malgré lui, des paroles percèrent sa carapace de pensées et parvinrent jusqu'à lui. Il avait été interpellé par les éclats de voix, la conversation semblait en effet ne pas être des plus calmes. Sans y prêter d'attention particulière de prime abord, il continua nonchalamment sa route.
Le mot "risque" le frappa cependant : il aimait l'entendre, cela pouvait être un bon présage.

Alors, il observa avec plus d'attention les différents interlocuteurs. Il reconnut d'emblée la magnifique armure de gromril. Il sut qu'il avait affaire à un nain dont la position sociale était élevée. Il devait avoir de nombreux faits d'arme à son actif et Hrotgar marqua un temps d'arrêt sur la longueur de sa barbe, caractéristique. Le jeune nain l'intéressa beaucoup moins et il le dédaigna presque. Inconsciemment, il faisait cela pour endiguer le flot de remords et de regrets qui ne manquaient pas de l’assaillir quand il observait les gens de son peuple.
Par contre, l'humain retint son attention. Certes il n'était pas rare d'en voir à Karak Kadrin, la frontière de l'Empire étant très proche et les commerçants nombreux. Mais celui-ci avait quelque chose de particulier, notamment dans sa façon de se vêtir, mais pas seulement. Cela se confirma lorsqu'il prit la parole.

Son analyse succincte et partiellement involontaire s'arrêta pourtant lorsque le sens des mots prononcés le frappèrent. Des vies en danger, cela pouvait s'avérer parfait : une mort glorieuse dans un combat déséquilibré pour sauver des vies. Quelques années plus tôt, il aurait sourit devant une telle chance. Il se contenta d'écouter.

Les dernières paroles du thane confortèrent Hrotgar dans sa conviction qu'il pourrait engager la conversation. En effet, fou il l'était certainement devenu. Restait à savoir quelles étaient les tenants et aboutissants du travail dont il était question. Sa mort se devait d'être honorable.
Il prit alors la parole d'une voix bourrue, en s'approchant du couple hétéroclite formé par les deux individus.

- Je suis Tueur. Et j'ai du temps à perdre. Il marqua un temps d'arrêt. Bien d'autres ici sont dans mon cas.

Plus tôt dans sa vie, il se serait rendu compte qu'une telle entrée en matière n'était pas adapté à de parfaits inconnus, a fortiori si, comme dans ce cas, ils semblaient issus de hautes classes sociales. Pourtant, il ne prenait plus ce genre de considération en compte, les futilités de la vie quotidienne avaient pour lui presque totalement disparues.

[[MJ] Kriegsherr]

L’intervention de Hrotgar fit sursauter le jeune nain, mais pas l’humain, qui se tourna vers le nouveau venu et s’exclama d’une voix enjouée :

-Parfait ! Absolument parfait ! Ortgor, pourquoi ne nous sommes pas directement adressés à ces tueurs de trolls dont la renommée est légendaire ? Même dans l’Empire, on parle de leurs exploits martiaux. J’ignorais qu’ils seraient prêts à nous aider.

Le nain blond grommela dans sa barbe quelque chose comme :

-Grumph…préfère encore avoir recours à des nains plus…

Mais il fut coupé par l’humain qui reprit, s’adressant à Hrotgar et à une petite douzaine d’autres tueurs qui s’étaient approchés pour écouter :

-Mes amis, permettez-moi de me présenter. Doktor Karl Mayer, membre honoraire de la Société Impériale de Médecine. La « compagnie de l’acier de l’Ostermark », qui m’emploie, m’a chargé d’accompagner une délégation de scientifiques, d’ingénieurs et de mineurs impériaux envoyée à Karak Kadrin, afin de veiller sur leur santé. En effet, notre compagnie est sur le point de conclure un important contrat de coopération mutuellement avantageux avec la guilde d’extracteurs de fer représentée par l’apprenti Ortgor, que voici. L’objet de ce contrat portait sur l’exploitation d’une mine de fer nouvellement ouverte dans les environs de cette cité-forteresse, à une quinzaine de kilomètres à l’Ouest, pour être précis. Le filon semble riche et prometteur, mais avant de signer le contrat, ma compagnie a envoyé des experts s’assurer que le filon est réellement important, et qu’il convient bien aux usages que l’on veut en faire. Vous savez, la compagnie s’oriente autant vers les marchés civils que militaire, et à tous les niveaux de gamme. En fonction de l’usage que l’on veut faire de l’acier, celui-ci doit avoir différentes caractéristiques. C’est une histoire qui dépend pour beaucoup du dosage de carbone, mais aussi de la qualité de la matière première, le fer. Par exemple, pour fabriquer des canons, l’acier doit…

Visiblement, une fois lancé, le docteur était très loquace, et il déviait sans s’en rendre compte le sujet de la conversation, parlant de détails qui n’intéressaient personne, et oubliant l’essentiel. L’apprenti Ortgor, toussota et l’humain sembla prendre conscience qu’il n’avait toujours pas donné l’information importante :

-Heu, pardon, excusez-moi, je m’égare… Je vois bien que tout cela vous importe peu. Où en étais-je, déjà ? Ah, oui, je me souviens, donc, l’expédition ! Donc, comme je le disais, ma compagnie a envoyé des experts sur le terrain pour juger de la qualité du filon. La guilde des « mine-fer » a également des représentants nains. Certains étaient des guerriers, pour escorter les spécialistes humains, d’autres, des experts, pour leur apporter leurs connaissances et leurs analyses.
Ils sont entrés dans la mine il y a de cela quatre jours. Ils avaient emporté des vivres pour une semaine, au cas où, mais ils étaient censés revenir hier. La mine n’est pas très profonde, mais nous avions entendus des rumeurs comme quoi le sous-sol de cette zone serait infesté de peaux-vertes et d’hommes-rats. Personnellement, je les ai suivi jusqu’à l’entrée de la mine, et je n’ai rien remarqué. Je ne les ai pas accompagné à l’intérieur, car ils étaient censés rester seulement deux ou trois jours au plus dans la mine, et seulement pour faire leurs expériences, qui ne m’intéressent nullement.
Moi, Ortgor et un groupe de guerriers nains étions resté dans notre campement à l’entrée de la mine, pour les attendre. Mais ils ne sont pas rentrés hier, comme c’était prévu. Alors, Ortgor et moi avons décidé de rentrer à Karak Kadrin pour y demander des renforts auprès des thanes, tandis que les autres continuaient à attendre à l’entrée de la mine, au cas où ils reviendraient.
Ortgor m’a dit qu’il valait mieux ne pas faire affaire avec les tueurs. Mais tous les autres, même le thane Korkan, ont refusé de nous aider.

Mes compagnons et ceux d’Ortgor sont peut-être en danger. Accepteriez-vous de nous aider ?

La douzaine de tueurs aux alentours hochèrent la tête positivement. Hrotgar allait-il en faire autant ?

[Hrotgar Hache-Brisée]

Un certain nombre d'autres Tueurs s'étaient petit à petit approchés du couple d'individus pour écouter ce qu'avait à dire l'humain. Ils avaient du, comme Hrotgar, saisir par hasard le dialogue qui avait été mené avec le Thane et y voir une opportunité. En prenant la parole, Hrotgar s'était mis en valeur par rapport aux autres et il n'aimait pas particulièrement ça, il aurait du comme à son habitude se taire et attendre que quelqu'un d'autre engage la conversation.
L'humain ne semblait connaître qu'une partie de la renommée des Tueurs, celle sur leurs exploits martiaux. Ou alors il faisait mine de ne pas savoir pourquoi ces nains avaient fait un tel serment. Hrotgar préférait à présent la compagnie des humains à celles de ses pairs, car même s'ils savaient parfois dans quelles conditions un nain prêtait le serment, il n'y accordait pas la même importance. Il trouvait cela étrange qu'un tel déshonneur ne les dérange pas mais il ne s'en formalisait pas : il savait les coutumes humaines bien différentes des us nains.

Hrotgar se focalisa donc sur l'humain et non sur le nain visiblement nommé Ortgor, qui d'ailleurs ne semblait pas non plus vouloir particulièrement s'engager avec des Tueurs à ses côtés. Cela se confirma lorsqu'il prit la parole mais le Tueur ne s'en formalisa pas, il avait l'habitude de ce type de comportement de la part d'un nain.
L'humain commença à raconter son histoire, écoutant d'abord avec attention, Hrotgar se rendit vite compte que le docteur dérivait et qu'il devrait attendre avant d'avoir les informations qu'il voulait. Karl Mayer était visiblement bavard, et cela lui convenait parfaitement : c'était le genre de personne qui était certainement capable d'entretenir une conversation tout seul sans que quiconque ait besoin de renchérir.

Le nain fit rapidement le tri dans le flot d'informations fournies par le docteur : les histoires d'acier, de coopération mutuellement avantageuse et de canons ne l'intéressaient pas le moins du monde. Cependant lorsqu'il se fit interrompre et se rendit compte de son égarement -et peut-être du regard sceptique d'une douzaine de nains , la suite du monologue s'avéra bien plus digne d'intérêt.
En effet, la situation lui plaisait : une grotte dangereuse avec potentiellement un bon nombre de gens à sauver et surtout... Des peaux-vertes et des skavens. Les meilleurs adversaires possibles, souvent en très grand nombre et ennemis jurés des nains depuis des siècles.
D'autant que les Thanes et autres soldats émérites nains avaient refusé d'aider l'expédition. Ces guerriers valeureux et courageux avaient estimé le danger trop élevés pour leurs armées, pourtant certainement des plus vaillantes. C'était donc parfait pour Hrotgar, et d'ailleurs pour n'importe quel Tueur en quête d'une mort glorieuse et certaine.

Aussi ne fut-il pas étonné de voir les autres nains alentours hocher la tête en signe d’acquiescement à la demande du docteur. Hrotgar ne put s'empêcher de penser qu'il aurait préféré un nombre moins importants de ses congénères, certainement très bons combattants. En effet, ils allaient grandement réduire ses chances de mourir l'arme à la main. Pourtant il ne pouvait leur en vouloir : il était exactement dans la même situation qu'eux.
Sans hésiter plus avant, Hrotgar hocha à son tour la tête. La détermination pouvait se lire sur son visage, il avait peut-être enfin trouver un moyen de combattre vaillamment.

[[MJ] Kriegsherr]

L’humain avait besoin de guerriers pour organiser une opération de sauvetage en catastrophe, et cela tombait justement très bien puisque une douzaine de volontaires venaient juste de se présenter d’eux-mêmes. Le nain Ortgor n’était pas très chaud, mais devant l’urgence, il finit par accepter. Ainsi, sans plus de cérémonie ou de perte de temps, les tueurs de trolls, l’apprenti Ortgor et le doktor Karl Mayer partirent en direction du campement à l’entrée de la mine de fer. La mine en question se trouvait dans une petite vallée isolée, à une quinzaine de kilomètres à l’Ouest de Karak-Kadrin. Il fallut au groupe deux heures de marche pour la rejoindre, car le chemin, ou plutôt le sentier de terre permettant d’y accéder faisait beaucoup de détours.
Cela tira d’ailleurs une remarque au docteur :

-Voyez, si nos experts sont satisfaits de la qualité du métal et que le contrat est signé, la guilde d’Ortgor se chargera de l’exploitation de la mine, mais également de l’aménagement de ce petit sentier montagnard en une route de terre suffisamment large et sûre pour que des chariots chargés de fer puissent y circuler et même s’y croiser. Le projet est de grande ampleur, car c’est tout l’Ostermark, et même plus largement tout l’Est de l’Empire que la compagnie ambitionne de fournir en acier de la première qualité, grâce à ce partenariat.

Enfin, le groupe arriva à l’entrée de la mine, où étaient plantées une vingtaine de tentes de taille variable. De l’extérieur, les environs semblaient sûrs, mais il ne fallait pas s’y fier, car c’était dans les entrailles de la montagne que se cachait peut-être le danger. Autour des tentes, une bonne vingtaine de guerriers et d’ouvriers nains s’affairaient. Deux d’entre eux montaient en permanence la garde à l’entrée de la mine avec des lanternes, afin d’avertir tout de suite les autres si par miracle les experts et leur escorte revenaient.
Ortgor interrogea ses nains, pour savoir si on avait eu un signe des scientifiques pendant leur absence. La réponse fut négative : toujours rien. Bientôt, il fut décidé de lancer au plus vite l’expédition de secours. Comme il fallait laisser au moins une quinzaine de soldats à l’entrée de la mine, on décréta que l’on enverrait que le strict minimum de nains non-tueurs à l’intérieur. Un vieux mineur compagnon de la guilde des « mine-fer » se porta volontaire avec un grognement. A part lui, seul le docteur Mayer se présenta. Pour ce qu’il qualifiait volontiers « d’aventure excitante », il s’équipa comme tout le monde. Cet équipement était composé d’une lanterne, d’un casque de mineur (qui avait une bougie sur l’avant), de quelques longueurs de solide corde, de vivres et d’eau pour une semaine, d’un couteau, d’un briquet à pierre, et de réserves d’huile à lampe et de bougies.
Les tueurs furent bien sûr dispensés de prendre le casque de mineur, qu’ils n’auraient pas accepté de toute façon. Seul le vieux mineur enfila une armure lourde en solides mailles. Chacun apportait ses propres armes. Des haches à deux mains ou paires de haches pour les tueurs, une lourde pioche (et un petit marteau à une main d’appoint) pour le mineur et une rapière pour l’impérial. En outre, le sac du mineur contenait également des explosifs, une pelle pliable, la carte des lieux et des d’autres choses particulières spécifiques aux vieux nains habitués des mines. Le docteur, quant à lui, avait apporté évidemment tout son matériel de soin. Un gros sac de toile renforcée par une armature de bois fut fourni à tous, afin d’y transporter leur équipement.

Quand tous furent prêts, on n’attendit pas une seconde de plus, et on les laissa s’enfoncer sous la terre. Le mineur fit passer les tueurs en première ligne, puis il dit :

-Selon toute probabilité, ils sont passés partout dans la mine, on ignore donc où ils peuvent se trouver. Ouvrez l’œil, il est probable que des créatures maléfiques rôdent.

Le groupe marcha ainsi pendant une petite heure, sans que rien de notable ne se passe. Soudain, alors qu’ils arrivaient à une intersection de quatre galeries (une par laquelle ils arrivaient, une qui continuait tout droit, une qui partait vers la gauche, et une qui partait à droite), ils entendirent un bruit étrange.

Test de perception (INI) : 10. Raté.

Aucun d’entre eux ne put identifier ni la nature de ce bruit, ni son origine. Mais une chose était sûre : c’était un bruit lointain causé par une (ou plusieurs) créature(s) vivante(s). Le groupe fit halte, et le docteur interrogea ses compagnons nains :

-Je n’ai pas pu entendre ce que c’était que ça, ni d’où ça venait. Pensez-vous qu’il puisse s’agir de nos camarades ? Devons-nous nous séparer ou continuer ensemble ?

La question était posée à tous et à personne en particulier.

[Hrotgar Hache-Brisée]

Hrotgar aimait la tournure que les évènements avaient pris. Il partait en expédition et ce quelques heures seulement après l'avoir décidé. L'absence de préparation longue lui permettait de se focaliser sur son avenir proche, constitué par l'expédition, et non sur des souvenirs déprimants. D'autant que cela s'annonçait parfaitement à son goût et qu'il en aurait presque été heureux. Mais il ne pouvait pas se permettre de se sentir heureux, un nain déshonoré ne devait pas pouvoir aspirer à autre chose qu'au repentir, selon lui en tout cas.
Il marchait d'un bon pas, mais ne connaissant pas ce sentier pourtant proche de la forteresse des tueurs, il ouvrait l'oeil avec méfiance. Qui savait ce qu'il pouvait se trouver dans ce coin ? Surtout si une mine proche s'avérait dangereuse.

Pourtant, ses doutes furent infondés et le voyage s'allongea monotonement en longueur. Ses pensées, ponctuées par le cliquetis des armes, le souffle des nains et les bruits de pas assourdis par la terre du sentier, le menèrent vers les nains peut-être déjà morts ou en train de combattre dans la mine. Si certains survivaient sans avoir pu défendre les autres, il savait ce qu'il adviendrait d'eux. Du moins si ceux-ci avaient un sens de l'honneur aussi développé qu'ils le devraient.
Malgré lui, Hrotgar fut pris de compassion et espéra arriver à temps pour éviter ce genre d'évènement.

Il fut interrompu dans sa réflexion par le docteur lorsque celui-ci prit la parole. Par respect, il écouta, mais une fois encore le contenu des propos de l'humain ne l'intéressait pas particulièrement. Cela n'avait aucun intérêt martial pour les combats à venir, et il était question d'arrangement et de coalition qui n'avaient rien à voire avec sa vie de déshonneur. Pourtant, Hrotgar nota une fois encore l'importance de la mission. En effet, si des compagnies d'importances étaient en jeu et que l'acier de cette mine allait servir dans une si grande région, alors cette expédition, quoi qu'il advienne, serait renommée à travers de nombreuses contrées. Aussi, s'il y trouvait le trépas, peut-être aurait-il la mort glorieuse et nécessaire à laquelle il aspirait ? Décidément, il ne regrettait pas de s'être porté volontaire...

Lorsqu'ils arrivèrent à l'entrée de la grotte, Hrotgar constata dans un grognement discret que de nombreux guerriers nains, pleins d'honneur et de courage typiquement nains se trouvaient là. Il évita tout contact avec eux, et se contenta d'attendre la suite des évènements en guettant plutôt les alentours que ses congénères.
Comme personne n'était remonté de la mine, il fut décidé de partir au plus vite, et au grand soulagement des Tueurs, seul un nain semblait devoir les accompagner. La présence du docteur, en revanche, ne gênait nullement Hrotgar.

Il s'équipa donc en conséquence, selon ce qui lui était fourni. Il nota la présence de vivres et d'eau pour une durée d'environ une semaine. Mais il savait qu'il pouvait augmenter facilement en longueur la durée d'utilisation de ces vivres. En effet, il se sentait tout à fait capable de jeûner comme il avait pu le faire par le passé, ou de se contenter de durazbrog, le pain nain caractéristique.
Il accepta le reste de l'équipement avec approbation : de l'utile, mais pas de superflu. Il jeta toutefois un regard dédaigneux au casque de mineur et fut satisfait qu'on ne lui en propose pas l'usage. Sa crête orange dressée fièrement à la graisse de porc suffisait amplement à sa protection crâniale. Il nota la présence d'une seule et unique carte dans le groupe, cela était peut-être légèrement insuffisant, mais ce n'était pas à lui de décider de ce genre de choses, aussi se tut-il à son habitude.

Suivant le conseil du mineur, plus performant dans les milieux souterrains, Hrotgar empoigna ses haches et marcha devant. Concentré sur les alentours et sur d'éventuels dangers, il vida son esprit de toute pensée qui pourrait l'accaparer ailleurs. Alors que les minutes s’égrenaient petit à petit et que sa concentration commençait légèrement à vaciller. Un bruit interrompit soudain la progression du groupe. S'il avait été perçu par tous, aucun cependant ne pouvait le décrire ni spéculer sur sa provenance. Hrotgar se maudit de son manque d'attention et se promit à l'avenir d'être plus attentif à ce qui l'entourait.

La question du docteur le tira une fois encore de ses réflexions. Il connaissait les Tueurs et se doutait qu'aucun d'entre eux ne répondraient à cette question à moins d'être personnellement ciblé par celle-ci. Pourtant, il fallait une réponse.
Pour lui, c'était simple. La séparation n'entraînait que des avantages : en effet, ils avaient ainsi plus de chances de retrouver des scientifiques dans la mine, et en plus le danger n'en était qu'augmenté.
Le docteur avait choisi les Tueurs pour leurs exploits martiaux, mais il avait omis, volontairement ou non, que ceux-ci avaient une tendance à affronter les ennemis en sous-nombre...
Au bout d'un certain temps, si personne n'avait répondu à la question, Hrotgar prendrait alors la parole visiblement à contre-coeur et la même voix bourrue que précédemment.

- On aurait plus de chances en se séparant.

Il répondit ainsi en ne mettant aucune autorité particulière dans son intonation. En effet, il ne voulait pas être vu comme un chef ou un dirigeant du petit groupe de Tueurs. D'ailleurs il y avait très peu de chance qu'un seul de ceux-là veuillent être dirigés par quiconque, et surtout pas par un des leurs. Cependant, s'ils avaient suivi le même raisonnement que lui, il y avait de fortes chances qu'ils acquiescent.
Si quelqu'un avait pris la parole avant lui, pour répondre le contraire et dire qu'il fallait rester groupé, il ne s'y opposerait en rien.

[[MJ] Kriegsherr]

Comme c’était prévisible, la plupart des tueurs acquiescèrent, car ils avaient tous suivi à peu près le même raisonnement que Hrotgar. Plus de chances de retrouver les disparus, et plus de chance de mourir au combat. Le mineur soupira et grogna des instructions à ses compagnons. Lui seul avait en effet la carte des lieux, et il fallait convenir un système afin que les groupes puissent rentrer au campement s’ils trouvaient ce qu’ils cherchaient.

-Bon, écoutez-moi, il vous faudra marquer chaque intersection par laquelle vous passez avec votre couteau ou votre hache. Marquez les murs à hauteur de nain, avec une flèche indiquant la direction d’où vous venez. Comme ça, vous pourrez retrouver votre chemin. Quoi qu’il en soit, il vous faudra être de retour à cet endroit d’ici une semaine au plus. Si un groupe trouve les scientifiques, il rentre immédiatement au camp, puis il laisse une garde à cet endroit, afin de prévenir les autres groupes que la mission a été effectuée dès qu’ils seront de retour.

En comptant le docteur, Hrotgar et le mineur, le groupe de secours était composé de 15 individus. Cela tombait bien, car il y avait trois couloirs devant eux, ce qui faisait cinq hommes par couloir. Le groupe central fut placé sous la direction du docteur, celui de gauche était mené par le mineur, et celui de droite était exclusivement composé de tueur. Le hasard voulut que Hrotgar soit placé dans le groupe de droite. Avec ses compagnons aux cheveux orange, il s’enfonça donc plus profondément sous la montagne.

Test de perception : 10. Echec.

Malheureusement (ou heureusement, selon les points de vue) pour eux, après une marche silencieuse d’une dizaine de minutes, ils arrivèrent à une autre intersection récemment écroulée. La mine ayant été relativement récemment découverte, il était probable que cet effondrement n’était pas le fait de la nature, mais bien le fait de créatures souterraines maléfiques, comme des skavens ou des gobelins. Quoi qu’il en soit, les nains furent obligés de prendre le couloir de gauche, plus méfiants que jamais. Cette galerie était relativement large, et continuait en ligne droite sur au moins trente mètres, à tel point qu’on ne distinguait pas ce qu’il y avait au fond. Soudain, au ils entendirent trois sifflements caractéristiques. Aussitôt, ils comprirent qu’il devait y avoir au moins trois archers hostiles étaient à l’autre bout du couloir qui tentaient de les canarder. Eclairés par leurs lanternes, les tueurs faisaient une cible facile pour les archers qui étaient encore cachés dans le noir. Bien qu’ils ignorent le nombre et la race de leurs ennemis, les quatre tueurs chargèrent, laissant leurs lanternes derrière eux.

Tirs des ennemis : (les tueurs qui t’accompagnent ont un profil de nain de base, avec +1 en END, FOR, ATT et PAR, ils sont numérotés de 1 à 4). Les ennemis ont 6 tirs avant que vous n’arriviez au contact.

Tir 1 : 14. Raté. Cible : Hrotgar.
Tir 2 : 1. Réussite critique. Cible : tueur 3. Dégâts X2 : 36 PVs. Tueur 3 n’a plus que 34 PVs.
Tir 3 : 8. Raté. Cible : tueur 2.

Tir 4 : 10. Raté. Cible : tueur 3.
Tir 5 : 6. Touché. Cible : tueur 2. Dégâts : 18 PVs. Tueur 2 n’a plus que 52 PVs.
Tir 6 : 16. Raté. Cible : tueur 1.

Mais avant même qu’ils aient pu faire un pas, les flèches tombèrent parmi eux. Un des traits ricocha contre un mur sans faire de dégâts. Le second frappa le tueur de gauche (qui n’était pas Hrotgar) à la gorge, lui arrachant un grognement de douleur et le blessant assez lourdement. Cependant, le nain ne s’arrêta pas de charger pour autant. La troisième flèche manqua de peu les tueurs. Une seule flèche de la seconde volée trouva sa cible, le tueur de droite, l’atteignant au bras. Ce dernier sembla tout simplement ignorer cette blessure et courait toujours aussi vite vers l’ennemi.
Hrotgar allait-il lui aussi charger l’inconnu, tout comme ses intrépides compagnons ?

Tu peux décrire tes actions. Tu peux choisir de charger avec tes compagnons. Tu ignores pour la nature de l’ennemi et son nombre si tu ne choisis pas de t’approcher. Si tu t’approches ou que tu charges, envoie-moi un MP, je te décrirais les ennemis.

NB : Grâce à la compétence « vision nocturne », la lueur des lanternes au bout du couloir sera suffisante pour que vous vous battiez sans malus si tu laisses ta lanterne par terre comme les autres (car elle te gênerait au combat).

[Hrotgar Hache-Brisée]

La décision fut prise de se séparer à l'intersection, en trois groupes de nombre égal. Le mineur n'en était visiblement pas ravi, effectivement cela diminuait d'un tiers ses chances de survie. Pourtant il donna des instructions claires et intelligentes. On reconnaissait là le mineur habitué des souterrains inconnus. Et Hrotgar était satisfait d'avoir une consigne à appliquer afin de ne pas se perdre dans ce qui pouvait être un potentiel labyrinthe. Certes il cherchait la mort, mais celle qui l'attendait s'il se perdait ne laverait en rien son honneur. Il aurait en horreur de dépérir et de mourir de faim dans cette mine, les armes rangées au fourreau et l'honneur dans les bottes.

La répartition des groupes se fit alors rapidement. Il se retrouva avec 4 autres Tueurs. Le hasard en avait décidé et il ne pouvait s'en plaindre, mais cela augmentait ses chances de survie même s'il ne doutait pas des talents du docteur. Une vieille superstition remonta en lui, il aurait préféré prendre à gauche, sans pour autant savoir pourquoi. Il se rendit vite compte qu'une telle considération était complètement déplacée, surtout dans la situation actuelle. Sans plus de tergiversations, ils s'engagèrent chacun dans leurs couloirs respectifs.

Comme habituellement chez ses congénères, ceux-ci étaient peu loquaces et leur marche se fit dans le silence. Cela arrangeait évidemment Hrotgar, qui préférait se consacrer à l'observation des lieux. Dans les premières minutes, rien de particulier ne se passa.
Ils arrivèrent donc rapidement à une nouvelle intersection, mais cette fois aucun choix de séparation ne s'imposa à eux. En effet, l'un des deux couloirs était effondré et ils n'eurent d'autre choix que de choisir la voie de gauche. C'était un présage de bon augure selon le nain, et il s'y engagea avec détermination.
Il pensa un instant à graver dans la paroi la flèche recommandée par le mineur, mais comme ils n'avaient pas véritablement le choix à cette intersection, il se contenta de suivre les autres.

Soudain, des sifflements caractéristiques vinrent interrompre cette courte réflexion : des flèches convergeaient vers leur position. Il ne mit pas longtemps à comprendre qu'ils étaient entièrement exposé, dans l'étroitesse des lieux et avec les lumières qui les éclairaient. Sans plus attendre, et dans un mouvement parfait de coordination, tous les nains lâchèrent leurs lanternes et se mirent à charger les adversaires potentiels.
C'était la méthode des tueurs, aller au combat l'arme au poing sans plus réfléchir au danger.
Et Hrotgar s'y conforma à merveille, abandonnant toute réflexion pour laisser cours à l'ivresse de la bataille qui l'habitait habituellement.
Les flèches sifflèrent autour de lui sans qu'il n'y prenne garde, et il ne sentit pas la douleur caractéristique qui aurait suivi une blessure. Jetant un oeil rapide autour de lui, il vit qu'un de ses compagnons avait été touché à la gorge. Il ne put qu'espérer pour lui qu'il aurait le temps d'arriver au corps à corps et de se battre s'il devait mourir... Une mort par des flèches n'avait rien de glorieuse et n'était pas enviable, surtout pour un Tueur.

Rapidement, les nains arrivèrent sur leurs ennemis : 3 gobelins de la nuit armés de dagues. S'il n'avait pas été gagné par l'engouement procuré par l'imminence du combat, Hrotgar aurait sûrement été déçu. En effet, quelles chances avaient ces 3 créatures face à 5 nains sanguinaires ? Il aurait pu également se dire que d'autres ne devaient pas être loin étant donnée la couardise de ces peaux-vertes.
Mais rien de tout ça ne lui traversa l'esprit, il ne fut que ragaillardi par la vision d'une race qu'il haïssait du plus profond de ses entrailles : des gobelins.

Ceux-ci, prêts au combat et certainement plus rapides que lui attaqueraient peut-être avant, mais il n'en avait que faire. Si un coup venait il le parerait certainement par réflexe, mais son but se lisait clairement dans la lueur fiévreuse de ses yeux : la mort des gobelins.
Aussi attaqua-t'il rapidement de ses deux armes le gobelin le plus proche de lui à la fin de sa charge, sans sommation ni même quelconque parole.

[[MJ] Kriegsherr]

Le combat s’engagea donc entre les gobelins de la nuit et les tueurs. Ces derniers, en surnombre et théoriquement beaucoup plus forts, ne pouvaient que gagner, mais assurément, ce groupe là n’était pas seul, et il devait y avoir beaucoup plus de trois peaux vertes dans ces cavernes.

Combat (les gobelins attaquent aléatoirement un des tueurs). Les tueurs utilisent 2 armes à une main (hache de grimnir), et ils ont ambidextrie.

Round 1 :
Gobelin 1 : Attaque visant tueur 3 : 5. Touché. Parade : 11. Raté. Dégâts : 20. Tueur 3 n’a plus que 14 PVs.
Gobelin 2 : Attaque visant Hrotgar : 20 : échec critique : pas de parade possible au prochain tour.
Gobelin 3 : Attaque visant Hrotgar : 1. Réussite critique. Pas de parade possible pour Hrotgar contre cette attaque. Localisation : Jambe gauche. Dégâts : 23. Hrotgar n’a plus que 47 PVs.
Tueur 1 : Vise gobelin 3 : 19. Raté. Relance car 2 armes : 14. Raté.
Tueur 2 : Vise gobelin 3 : 18. Raté. Relance car 2 armes : 11. Raté.
Tueur 3 : Vise gobelin 2 : 16. Raté. Relance car 2 armes : 7. Pas de parade possible (car échec critique). Dégâts : 44. Gobelin 2 est mort.
Tueur 4 : Vise gobelin 3 : 6. Touché. Parade : 17. Raté. Dégâts : 40. Gobelin 3 est mort.
Hrotgar : Vise gobelin 1 : 7. Touché. Parade : 10. Raté. Localisation : torse. Dégâts : 44. Gobelin 1 est mort.

+1 xp pour le combat.
PS : Ouch, elle fait super-mal cette arme à une main, comparée aux autres (presque trop) : 18+2D8 et percutante (donc on peut relancer les 2D8 et garder le meilleur résultat). A côté de ça, même une arme à deux mains du style marteau de guerre humain est faible. Il faudra sûrement revoir ces armes. Il est certes normal que les armes naines soient de meilleure facture que les humaines, mais pas à ce point.
Test de 1ers soins :
-Sur tueur 3 : +2 PVs Tueur 3 a 16 Pvs.
-Sur tueur 2 : +1PV Tueur 2 a 53 PVs.
-Sur Hrotgar : +6 PVs Hrotgar a 53 PVs.

Les gobelins étaient vifs, et ils furent aussi précis dans leurs coups. Deux des trois dagues gobelines s’enfoncèrent dans de la chair naine. Heureusement pour eux, les tueurs étaient solides, et ils n’étaient pas du genre à s’arrêter de combattre sous l’effet de la douleur, bien au contraire. Avec des cris de guerre haineux, les nains ne firent qu’une bouchée des peaux vertes. L’assaut initial suffit à annihiler le groupe. Un des tueurs avait décapité le gobelin du milieu qui avait fait l’erreur de baisser sa garde. Un autre avait expédié son adversaire en lui fendant le crâne en deux, et Hrotgar s’était chargé du dernier, lui enfonçant profondément sa hache dans le torse.

Mais le groupe était affaibli : plusieurs tueurs, dont Hrotgar, avaient été blessés, même si un seul d’entre eux, celui qui avait pris la flèche dans la gorge, semblait mal en point. Néanmoins, pas un seul des nains ne demanda à abandonner ou à faire une pause. Après avoir repris leurs lanternes, ils soignèrent sommairement les blessés (l’un des tueurs avait une petite expérience des premiers soins, et il grommela qu’un tueur devait mourir au combat en ayant tout fait pour emporter le plus d’ennemis dans la tombe avec lui pour se racheter, et non se laisser vider de son sang). Il y réussit plus ou moins bien.
Ils repartirent donc toujours plus loin dans les profondeurs de la montagne. Hrotgar, légèrement blessé à la jambe gauche, boitait un peu, mais cela ne retardait en rien le groupe, qui arriva à un nouvel embranchement. Plusieurs directions étaient possibles : droite ou gauche ? Le couloir de droite semblait descendre dans les profondeurs, alors que celui de gauche était en légère montée… Les tueurs s’interrogeaient du regard. Qu’allaient-ils choisir ?

[Hrotgar Hache-Brisée]

Lorsque la charge se termina, les nains entrèrent en contact avec les gobelins. Ceux-ci, rapides et agiles attaquèrent dès alors sans laisser le temps aux Tueurs d'attaquer. Alors que Hrotgar se ruait sur l'ennemi le plus proche, il sentit une lame s'enfoncer dans sa jambe gauche. Sans même y jeter un oeil ou regarder le nouvel agresseur, il poussa un grognement digne d'un ours réveillé dans son hibernation et frappa sans équivoque.
Dans le flou de la bataille, il vit les deux autres gobelins sombrer rapidement, ses acolytes Tueurs avaient en effet eu rapidement raison de leurs adversaires.
Sa propre hache fendit l'air et se ficha profondément dans le torse du peau-verte qui lui faisait face. Il ne put réprimer un rictus de satisfaction lorsqu'il entendit le craquement caractéristique du sternum qu'il venait de fendre, et lorsqu'il vit la créature sanguinolente s'effondrer. Le déshonneur qu'il avait subit l'avait changé en profondeur, et ceux qui l'avaient connu avant auraient été étonné de voir cette lueur de folie dans son regard, qui commençait seulement à disparaître alors que le combat se terminait. Il avait apprécié l'escarmouche plus qu'un nain honorable ne l'aurait du, et, s'il ne s'en rendait pas compte, il n'était plus du tout le jeune Hrotgar Grimwoldson, apprenti tailleur de pierre sans grand talent mais digne fils et honorable nain.

Arrachant sa hache du corps sans vie qui gisait à présent à ses pieds, il en essuya le sang sur ce même corps. Pas question que son arme soit jonchée de sang coagulé, elle en perdrait de son efficacité et il ne voulait ça pour rien au monde.
Jetant enfin un regard à ses compagnons, il se rendit compte qu'il n'avait pas été le seul touché dans le combat, l'un d'entre eux semblait visiblement très mal en point. Il savait cependant que celui-ci ne s'en plaindrait pas et continuerait à avancer jusqu'à la prochaine escarmouche.

Pourtant, un des nains décida de soigner ses acolytes. D'abord réticent, Hrotgar finit par hocher la tête en signe d'approbation. Le raisonnement suivi par le Tueur était tout à fait pertinent, aussi se laissa-t'il panser sans protester.
Ramassant ensuite sa lanterne, il s'engagea à la suite des autres, boitillant légèrement du côté gauche sans se soucier de la légère douleur qui le lançait à chaque pas.

Une fois encore, ils arrivèrent à un croisement et un nouveau choix s'offrit à eux. Mais dans le cas présent, l'inclinaison des deux vois différaient. Etant donné que les nains qu'ils étaient censés secourir étaient ici pour exploiter le fer de la mine, leur présence dans les profondeurs était plus logique. Et leur disparition renforçait cet opinion, en effet les peaux-vertes qui avaient élu domicile ici vivaient certainement eux aussi au plus profond de la grotte.
Fort de ces deux suppositions, Hrotgar hocha la tête en montrant le chemin de droite, d'un air interrogateur. Il proposait son avis, mais si quelqu'un voulait plutôt prendre à gauche ou se séparer, il ne serait pas contre. D'autant qu'encore une fois, la séparation procurait de nombreux avantages. Cependant, il se doutait que si séparation il y avait, tous voudraient prendre à droite pour s'enfoncer plus profondément dans la mine. En tout cas ce serait son cas.

Quelque soit la décision qui serait prise, Hrotgar marquerait le mur d'une flèche indiquant leur direction à l'aide du couteau fourni dans l'équipement de l'expédition. En effet, il ne voulait pas risquer d'élimer l'une de ses haches dans cette tâche ingrate.
Il s'engagerait ensuite dans la voie choisie, l'arme au poing et la vigilance à son paroxysme, prêt à en découdre avec quiconque d'hostile qui se présenterait sous le fil de sa hache.