Bientôt, on entendit de-ci de-là : le pas lourd et régulier des marteliers ainsi que le bruit de course de ceux qui rentraient s'armer ; plus loin : les cahotements des gyroccoptéres accompagnant le fracas des machines que l'on se force à taire.
Le Throng était en train de se lever.
Comme depuis sa plus tendre enfance : Garagrim, dirigea immédiatement ses yeux sur la colossale voûte qui recouvrait toute la cité et qui avait la particularité de porter des runes tels des ornements; l'on pouvait en compter des centaines, mais pour l'heure : seulement l'une d'entre elles était activée. Fort de cette constatation, le natif pu en observer une seconde s'éveiller.
La première signalait que des bateaux hostiles avaient été repérés dans le golfe. La deuxième : que la forteresse mineure et minière située juste à l'est d'ici combattait déjà en vue de sa subsistance, du moins le presque centenaire imaginait aisément les brises-fers qui devaient bien se trouver êtres sur place... À tout moment, une autre rune pouvait s'activer et de par elle seule : menacer tous les occupants de l'antique forteresse naine.
Déjà : des cohortes hétéroclites de soldats emplissaient les rues, certains : pragmatiques ou seulement sages fonçaient à leurs postes, d'autres, avides de gloire ou ivres de fureur, pouvaient toujours se porter volontaires pour aller au plus vite bouter l'ennemi, ou pour s'accorder avec le folklore local aller y : 'tuer les étoiles' comme certains parmi les vantards et les têtes brûlées du coin avaient l'habitude d'en rire...
Garagrim avait le choix : essayer d'intégrer un équipage, rejoindre la porte située à l'Est pour faire marche vers la forteresse accompagné d'une nuée de volontaires, rejoindre une quelconque caserne pour s'armer et recevoir des instructions en vue de protéger la cité le temps que le Throng ait vaincu ses ennemis et éventuellement pour agir si d'aventures d'autres runes devaient s'activer... Ou peut-être que celui que l'on appelait : Garagrim n'avait en faite de nain que le nom et qu'il ne décide, par exemple : de se cacher ou pire encore... de voler ses fiers compatriotes !