[Isabelle] La Dame de Fer est Morte

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Dès sa fondation par le dieu guerrier Sigmar, l'Empire a dû faire face aux invasions et aux guerres civiles. depuis plus de deux mille cinq cents ans, il survit néanmoins aux périodes de trouble et aux batailles grâce à la bravoure et à la discipline de ses armées

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[MJ] Le Naufrageur
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Re: [Isabelle] La Dame de Fer est Morte

Message par [MJ] Le Naufrageur »

L’arrogance et le sarcasme de la Dame ne choquent en rien l’entité, qui ricane presque tant l’idée lui paraît cocasse. Elle joue de ses cheveux, faisant tourner une mèche entre son index comme une tisserande. Ses yeux de faucons ne quittent cependant pas l’ancienne vieille femme, au contraire. Ils sont fixés, et la traversent, oui, elle et son âme. L’énergie, indescriptible comme une couleur venant de l’au-delà, l’entoure telle une cape, une armure. Elle semble parfaite, en tout point. Ses pieds sont nus, légèrement couverts d’un sable noir. Soudain, elle est… différente. La question, l’interrogation ultime de l’ancienne magistère, ne la laisse pas de marbre. Elle se sent submergée par la puissance, presque infinie de la jeune femme. Ce fantôme, n’en est pas un. Elle prend la parole, sa voix est terrifiante, et pourtant, elle est douce.

« Une question digne d’une femme de votre rang. Je suis bien plus que tu ne peux imaginer, car je ne suis pas une mortelle. Je ne viens pas de ton imagination humaine. Les peuples aux oreilles pointues m’appellent Aekaeiothi.

J’ai connu la naissance des Dieux de cette terre. J’ai vu les mensonges de Teclis être bu par Magnus. J’ai vu les gnomes être trahi par une langue de vipère. Qui suis-je ? Les humains de cette terre, notamment celles et ceux qui ont le Don, me nomment autrement.

Ils m’appellent, Ecate.

Première déesse de la magie, première femme du meurtrier de Morr. Première à enseigner aux sorciers et sorcières de ce Vieux Monde.

Tu ne me crois pas ? »


Soudain, un éclair vient frapper la sorcière et la désintègre. Elle voit son âme s’échapper des cendres de son corps, en stase au-dessus du tas de poussière. Les os se reforment, autour d’eux, des veines, des nerfs et des muscles grandissent et prennent place. Deux globes oculaires bleus-gris, l’un d’eux de métal, apparaissent dans les orbites. Une peau, puis des poils, ainsi que des grains de beauté couvrent la vie de cet être du nom de Breitenbach. Ses habits se téléportent sur elle, lui rendant sa dignité. Elle est paralysée par la peur. Elle s’est vu mourir, être détruite, puis réparé comme si de rien n’était. Telle une branche emportée par une tornade, elle ne peut rien faire, à part sa prière…

Elle est transportée d’une pensée au-dessus du monde, au-dessus du ciel, dans le grand vide. Une ombre se dessine, puis est éclairée. Une orbe, une sphère, non…
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Elle voit le monde, son monde, la planète au loin. À ses côtés, la déesse qui regarde le spectacle avec un œil admiratif. Son pouvoir est enivrant tant il est démesuré. Elle perd presque tout sens de la réalité, mais pourtant, elle reste consciente, vivante, elle respire. Ce n’est pas de la sorcellerie ou une vulgaire illusion. C’est le pouvoir de l’au-delà, le pouvoir d’un Dieu. Elles repartent dans le misérable grenier instantanément, comme si de rien n’était. Isabelle est sous le choc, incapable de regarder dans les yeux d’aigle de ce qu’elle croyait être elle-même ! Elle tremble comme jamais auparavant, elle tremble, de peur.

« J’ai répondu à ta question, petite sorcière. Je vais te raconter une petite histoire.

Dans les ombres du monde sans ombre, j’ai entendu une voix. Attristée, brisée, défaillante, sa tristesse fit couler une véritable rivière de larmes, de honte. Curieuse, j’ai remonté le courant, encore et encore, avant d’arriver dans une vulgaire cellule. J’ai vu un cadavre, un reste évidé d’une puissante magicienne ayant tout perdu. Elle n’avait plus rien, plus aucun espoir. De toutes les divinités, de toutes les horreurs cosmiques, elle m’a choisie, par instinct.

J’ai donc décidé de lui offrir une chance. Une deuxième chance. J’ai corrigé l’erreur, avant qu’elle ne devienne un échec.

Pourquoi ? J’avais envie. Pas de grande prophétie ancestrale ou un être de vertu qui m’a émue au plus profond de mon cœur. Non. Je m’ennuyais. Donc j’ai réparé ton corps, ton esprit, et ce qui restait de ton âme.

Tim Mangold m’a été offert sur un autel. La pauvre femme de Taal était occupée, donc j’ai pris les choses en main.

Bien sûr, je compte voir jusqu’où l’histoire te mènera. Je suis partial, je t’aime bien, et tu as réussi mon test. Il y en aura beaucoup d’autres…

Ta nouvelle jeunesse, un petit cadeau, ainsi qu’une punition. Ta magie est mienne, désormais. Les détails. Habituellement, mes prêtresses font des rituels de magie noire dans les bois, mais ça ne te correspond pas, non.

Accompli ma volonté. Prouve-moi que j’ai raison, que l’asile n’était pas simplement le fruit du hasard. Si tu échoues, l’asile sera une partie de plaisir comparé à ce qui t’attend. Ce n’est pas une menace, c’est un fait.

Si tu fais tes preuves, je serai clémente, peut-être même généreuse avec toi. Je t’offrirai d’autres bénédictions. Peut-être même que je daignerais te révéler ce qui est arrivé à ton fils…

Oh, j’allais presque oublier… »


Un vent, des centaines de papillons viennent se poser et tournoyer autour du corps de la divinité. L’énergie autour d’elle est toujours aussi pure, et pourtant, elle est sombre comme du charbon, illuminé par l’argent de la lune. Les insectes se dissipent, et révèlent la vérité. Une jeune femme, aux cheveux aussi sombre que la nuit, aux yeux sans pupilles, aux habits provocants révélant une peau douce comme l’eau. Ses formes sont féminines, son visage est beau, net, précis, parfait. De ses extrémités, comme un voile, de la poussière d’étoiles s’écoule sans pour autant jamais atteindre le sol. Elle est grande, dépassant de loin une taille humaine, toisant de haut la Dame d’Argent.
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« Ta haine ne me déplaît point, mon premier mari est un enragé comme on en fait plus. Fait attention de la garder pour d’autres, qui eux, le méritent. Le jeune Tim restera ici, j’ai des projets pour lui, après tout, il me doit sa vie et bien plus encore, comme toi.

Je suis curieuse, petite sorcière. J’ai des ordres, des exigences pour toi, oui. Mais ce n’est pas important. Qu’est-ce qui te pousse à te lever lorsque le jour fait de même ? La haine, la vengeance ? Non, quelque chose d’autre, j’en suis certaine.

Je peux te montrer le chemin pour devenir plus puissante. Je peux aider à réparer les erreurs du passé, à condition de le laisser mourir et pourrir une bonne fois pour toutes. Je veux te voir fleurir car tu es une belle fleur. Cependant, ce n’est pas à moi de décider si la fleur sera immense, ou toute petite…

Qu’est-ce que tu désires réellement, Isabelle Breitenbach ?»
Test de VOL(+0) d’Isabelle : 20, échec critique. Tu souffres d’un état fatigué/exténué.
Tu découvres que tu as gagné 5 points de Croyance envers Ecate, déesse ancestrale de la magie. Attention cependant à la curiosité, j’ai mon propre canon par rapport à elle.
Pour les fous qui désirent me rendre visite aux récifs.

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Isabelle Breitenbach
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Re: [Isabelle] La Dame de Fer est Morte

Message par Isabelle Breitenbach »

La malice d'Isabelle se changea très vite en une incompréhension la plus totale. Les paroles de la Dame d'Argent l'éloignaient de plus en plus de son assurance pour céder place au doute, à la confusion. Elle remarquait à peine le lent changement d'apparence du fantôme qui se tenait en face de la baronne, trop concentrée à tenter de comprendre ses paroles.
Puis, un nom fut prononcé, un nom qui résonna dans le crâne de la sorcière comme le glas d'une cloche gigantesque. Elle le connaissait, ou plutôt l'avait connu. Mais si l'identité de son porteur lui échappait toujours, emmêlé dans des souvenirs disparus, il évoquait en elle quelque chose de terrible, d'impossible.

Alors, l'entité dévoila enfin sa véritable nature. Avant même que Breitenbach n'ait eu le temps d'assimiler l'information, elle... partit en poussières, frappée d'un éclair à la puissance inimaginable, inconcevable. N'ayant même pas le luxe de mourir, la baronne fut témoin de la reconstruction lente, agonisante, de son propre corps. L'expérience ne fut pas douloureuse, du moins physiquement. Car la psyché d'isabelle, elle, fut ravagée, traumatisée d'assister à une manipulation si intime de ses molécules.
Si son cerveau avait fonctionné de son propre chef, sans manipulation extérieure, il aurait plongé l'ancienne magistère dans un profond coma, l'épargnant de cette infâme torture pour lui laisser le temps de digérer l'acte sur plusieurs années.

Ecate ne lui laissa pas une seconde de répit. Un fragment d'instant plus tard, ils se trouvaient devant une sphère. Non, pas une sphère, devant le Monde, devant le corps céleste. Aucun mortel ne l'avait jamais admiré de la sorte et, sans la moindre anticipation, pareille vision suffirait à plonger la plupart dans la folie la plus totale.
Isabelle ne comprenait pas. Elle ne pouvait pas comprendre. On mettait entre ses mains un savoir qui n'aurait jamais dû être le sien. Elle était une coupe que la Déesse tentait de remplir d'un océan.

Puis, elles se retrouvèrent de nouveau dans le grenier, la baronne manquant de hurler sous la translation abominable qu'elle subit. Mais ses organes ne réagissaient plus. Rien ne fonctionnait en elle, simple morceau de chair et d'os amoncelés. Car c'est ce qu'elle était, une simple formule alchimique que l'on pouvait assembler et désassembler comme bon semblait à un dieu. Isabelle devrait être morte et le simple fait qu'elle respire révulsait son âme.

À présent, ce n'étaient plus des tremblements qui agitaient la vieille femme, mais des spasmes d'une telle violence qu'ils menaçaient de lui rompre les os. Elle devait parler, elle devait exprimer quelque chose. Sa mâchoire claquante parvint à articuler quelques sons à peines compréhensibles.


« Ttttttttt... tttttttt... taaaaaaas... fffffffff... frrrrrr... frmuuuuuuuuuule... »

Courbée en avant, luttant contre son propre corps, sa bave coulait sur le sol. Ses yeux se désolidarisèrent pour s'agiter dans toutes les directions. Il ne restait rien de la Dame de Fer ou d'Argent, son esprit ayant succombé au massacre d'Ecate. La Déesse était allée trop loin, beaucoup trop loin et, sans son intervention immédiate pour restaurer et calmer un peu l'esprit d'Isabelle, elle aurait définitivement perdu sa protégée.

De nouveau stable - ou du moins un état plus ou moins proche comparé à la crise précédente - la petite sorcière ne put qu'écouter les paroles ahurissantes de l'entité cosmique. Elle parlait de son appel dans la cellule, puis d'un certain Mangold, évoquant un vague souvenir à la baronne. Tout était si loin, des informations écrasées par la gargantuesque révélation qui venait d'apparaître. La baronne n'était même plus sûre de son propre nom, de sa propre existence.

Après plusieurs secondes, ses pensées se réassemblèrent. Isabelle Breitenbach, ancienne magistère et ancienne Grande Trésorière du Collège Doré. Des millénaires plus tôt, elle se tenait là, assise devant la Dame d'Argent. Elle lui avait ordonné de rester et s'apprêtait à... à...


« Ooooooooooooh, par Vér... je... enfin non, par... ce n'est pas... »

Tétanisée, la petite sorcière se rappelait avec horreur que, plus tôt, elle avait envisagé de dire ses quatre vérités à cette... Chose. Lui dire que sa présence dans son crâne n'était pas souhaitée et que son arrogance donnait à Isabelle des envies de meurtre. Elle voulait la bannir comme un simple laquais, ne supportant pas d'être ainsi assistée. Et surtout, elle ne se serait pas privée de l'insulter.

Jamais, de toute son existence, la baronne ne s'était trouvée devant plus grand danger. Son corps n'était rien comparé aux infinies tortures que la Déesse pouvait faire subir à son âme. Bordel, elle parlait d'autres dieux, d'entités intouchables et presque conceptuelles, comme d'amants ou de connaissances. Bordel de merde, elle se tenait juste devant Breitenbach... et elle lui parlait! Par ce simple fait, Isabelle s'était élevée au-dessus de la majorité des mortels qui existaient ou avaient jamais existé.

La vieille femme osa enfin lever ses yeux vers l'entité, mais les détourna quasiment immédiatement. La contempler n'était que sacrilège et elle avait peur de perdre instantanément la vue. De l'image que son cerveau avait pu enregistrer, la baronne ne pouvait affirmer qu'une seule chose. Elle était terrifiante. Anormale. Immonde dans sa perfection. Un démon de Nurgle lui serait moins effrayant à regarder.

Alors que Ecate lui parlait de ses faveurs, de ses exigences, Isabelle sentit quelque chose couver en elle, masquée sous l'immense horreur qu'elle ressentait actuellement.

Au cours de sa vie, la Dame de Fer n'avait jamais prêté d’égards particuliers envers les dieux. Certes, comme tout homme du Vieux Monde, elle s'acquittait de sa tâche quand nécessaire, faisant des offrandes à Manaan lors de longues traversées ou récitant quelques prières envers Véréna pour la remercier de ses dons. Mais jamais, elle ne leur avait explicitement demandé de l'aide, écartant simplement leur colère de son chemin. À ses yeux, ils étaient de simples concepts à satisfaire pour ne pas mourir prématurément.
Ses actes, ses victoires, ses défaites, elle les devait à elle-même et à personne d'autre. En vérité, le simple fait de devoir les prier régulièrement avait toujours irrité Isabelle. Elle se voulait seule maîtresse de son destin.
Jusqu'à aujourd'hui, ils n'étaient pour elle que de simples entités étrangères, sans corps ni âme, sans personnalité, agissant comme leur fonction leur ordonnait d'agir. Jamais elle n'avait envisagé l'idée de parler réellement avec l'un d’entre eux, et encore moins de recevoir une réponse.

Et à présent, Ecate, l'une des plus anciennes du panthéon, l'interrogeait directement en face à face. Ce simple fait écrasa un peu plus la petite sorcière, bien consciente que ses paroles auraient des conséquences inimaginables. Elle voulut d'abord se mettre à genoux, se donner entièrement à cette Chose et exprimer sa plus profonde dévotion. Que pouvait-elle faire d'autre?

Ce qui couvait en elle creva enfin la surface. Isabelle sentit quelque chose se déverser dans son crâne comme une eau glacée, noyant la peur et l'excitation qui vrillait son être depuis la Révélation. De la tristesse. Une infinie tristesse.
Malgré la présence d'une entité cosmique en face de sa personne, la Dame d'Argent restait toujours fidèle à son caractère, à ses convictions, à sa volonté.

Breitenbach se rendit enfin compte qu'elle était assise au sol, sa chaise s'étant renversée à un moment durant "l'entretien". Elle se releva et fit pleinement face à Dieu.


« T... Toute puissante Ecate. Je me dois d'être sincère avec vous, de par le respect total que vous m'inspirez. Pour une fois, c'est mon cœur qui va parler, car je pressens que c'est le seul langage que vous m'autoriser de prononcer en l'instant. Si quelconque offense vous est portée, je vous présente mes excuses les plus profondes, les plus sincères. »

Son corps tout entier tremblait toujours, comme sa voix. Mais de manière plus discrète. La petite sorcière marqua une pause pour reprendre son souffle. Lorsqu'elle reprit la parole, elle avait pleinement le contrôle de son timbre.

« Depuis votre Révélation, je ne suis plus rien. Je n'ai plus de désir, je n'ai plus de conviction. Votre superbe n'y est pour rien, car c'est la disparition de la mienne, face à la vôtre, qui finit de me faire disparaître.

Jusqu'à aujourd'hui, j'avais l'intime croyance de ne devoir mes réussites et mes échecs qu'à moi-même. Ce monde terrible, qui me hait tant, j'ai dû le combattre seule, envers et contre tous, pour aboutir à ce que je suis. Mon passé, mes erreurs, si abominables soient-elles, sont le pilier de mon être.
Vous avez banni une partie de ma personne, si bien que je ne suis plus, du moins entièrement, quelle qu'ait été cette partie de ma personnalité.

Cette lutte constante, cette haine qui m'habite, ce n'est qu'ainsi que je peux traiter avec ce qui m'entoure. Cela m'a permis de m'élever seule. J'ai bien des regrets, mais aussi un certain respect pour ma propre intégrité. Ma voie, je l'ai tracée à la seule force de ma volonté et cela est ma plus grande fierté.

Même au plus bas, après des années d'abus et de détérioration, j'étais convaincue de pouvoir remonter la pente à la force de mes ongles, de retrouver mon pouvoir durement acquis. Chamon coule dans mes veines et son influence me garantissait encore quelques belles années si je reconnectais pleinement le lien qui nous unit. L'âge affecte bel et bien les magiciens jaunes, mais la rigidité de leur corps et de leur esprit lui fait prendre un peu plus son temps.

Oh, potentiellement, tout ceci n'est que folie. Cette cellule aurait été ma dernière. Malgré tout, j'aurais essayé... et je serais morte le poing en l'air.

Mais aujourd'hui, alors qu'un être aussi puissant et majestueux que votre Toute Puissance daigne poser son regard sur ma minuscule existence, je me rends compte que mon destin m'a totalement échappé, tout comme le feu qui animait ma volonté.
Vos présents, d'une indescriptible générosité, ne risquent-ils pas d'occulter tout ce que j'ai accompli antérieurement? De quel acte pourrais-je être fier, alors qu'une Déesse m'a aidé à les mener à terme? Même ma vieillesse et mon esprit fissuré, je pensais pouvoir les dompter. Quelle splendeur cela aurait été, n'est-ce pas?

Tout ce que je désirais, c'était de régler mes affaires inachevées et de profiter de mes quelques dernières années d'apogée. Je pouvais encore faire trembler le monde, ou du moins une partie. Enfin, je serais morte, fidèle à moi-même, mon nom inspirant encore la crainte et le respect avant de disparaître définitivement dans l'oubli.

Peut-être que je me trompe, dans mon arrogance. Peut-être que, toute ma vie, je n'ai fait que croire, sans jamais être. Mais si j'étais une simple marionnette sans réelle autonomie, au moins je l'ignorais.

À présent, je ne suis plus Isabelle Breitenbach, la Dame de Fer et d'Argent. Je ne suis qu'un avatar sans choix ni acte, simple grain de sable au milieu d'une plage de disciples. Ma morale doit être la vôtre, tout comme mon pouvoir.

Même la recherche de Wilfried me semble inutile à présent, alors que, quelques heures plus tôt, elle suffisait à illuminer ma forge interne d'une volonté implacable. Et s'il était vivant? Et si je le retrouvais? À qui ce mérite reviendrait-il? Je ne pourrai pas agir comme bon me semble à son égard, sans votre approbation... »


La baronne poussa un long soupir. Elle était épuisée. Son discours était sorti tout seul, sans qu'elle put le contenir. Cette conversation était tellement irréelle qu'elle ne se rendait pas compte d'être en train de critiquer une offrande proposée par un dieu...

« Pardonnez mes jérémiades. Je ne suis qu'une vieille femme un peu folle. Vous m'avez posé une question et j'y ai répondu sincèrement. C'est... c'est si nouveau pour moi. Inattendu. Ces craintes... elles me font dire des sottises.

Votre Toute Puissance m'honore de son choix et de sa présence. Vraiment.

Simplement, je... J'espérais tant reprendre ma vie en mains, mais j'ai l'impression de la céder de nouveau. »
Modifié en dernier par Isabelle Breitenbach le 15 août 2023, 04:23, modifié 1 fois.
Isabelle Breitenbach, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
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[MJ] Le Naufrageur
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Re: [Isabelle] La Dame de Fer est Morte

Message par [MJ] Le Naufrageur »

La grande puissance écoute alors la longue tirade de la petite femme. Elle hausse un sourcil, mais n’a pas l’air d’être poussée vers la colère ou l’ennui. Elle réfléchit, son regard blanc dénué de pupille toujours fixé sur son interlocutrice. Comme si rien ne peut exister entre les deux, que la maison n’est pas, que le monde n’est rien. Quand la vieille aux cheveux d’argent termine enfin, la Maîtresse de la magie sourit en coin. Elle n’est pas surprise, non, elle s’y attendait. Le flot d’étoiles continue de s’écouler, tandis qu’elle s’approche d’un pas, elle toise de haut l'humaine. Elle vient toucher avec son doigt le nez de l’ancienne Dame de Fer, avant de rire un peu.

« Tu ne comprends pas, c’est normal. Vu ton amour du métal, je vais faire une comparaison accessible.

Tu penses que je suis une forgeron, et que je veux d’un outil, toi. Tu penses que je compte manier l’outil comme je le désire, sans rien faire d’autres. C’est un mensonge, ou plutôt, une incompréhension.

Ce n’est pas le forgeron qui détermine comment son outil est utilisé. Une épée peut-être forgée puis offerte, mais seul son propriétaire peut décider si elle protégera la donzelle, ou servira à pourfendre la veuve et l'orphelin.

Tu n’es pas un outil, Isabelle. Tu es une cliente, même si je déteste ce mot. Je t’offre des dons, des outils. L’accès à la magie, la seconde jeunesse, la ficelle qui a cousu ensemble ton esprit sont des cadeaux, des présents. Quand ton lien avec l’Aethyr a été détruit dans la misère de ton enfermement, il a été réellement détruit. Le milieu du pont n’est plus que poussière. J’ai donc créé à nouveau une passerelle, pour te permettre d’utiliser le Don à son plein potentiel.

Je ne suis pas la propriétaire de ta morale ou de l’utilisation de ton pouvoir. Ils ne sont pas miens, sauf si tu veux qu’ils le soient. Tu peux te dévouer à moi, me vénérer. Ce serait admirable, et me pousserait à être… plus à l’écoute avec toi.

Tu es toujours Isabelle Breitenbach, oui. Tu penses céder ta vie ? Tu peux. Mes fidèles me rendent hommage à travers l’ésotérique des arcanes. La connaissance et le pouvoir que tu acquiers sont une prière en soi. Quand tu exploites le savoir et la puissance à tes fins, tu prouves que tu mérites le Don, mon Don. Si tes objectifs sont dévoués à moi, c’est encore mieux.

Le mérite est toujours le tien. Cependant, comme dit précédemment, il y a un prix.

Oh ne fait pas cette tête, je ne me manifeste point autant par simple altruisme, petite sorcière. En échange, je veux que tu accomplisses, parfois, des choses en mon nom. Tu peux me prier, tu dois me vénérer, à travers tes actions quand cela sera nécessaire.

Si tu désires retrouver, Hannah Merz, soit. Ça ne me regarde pas. Cependant, j’ai une demande absolue.

Tu vas enseigner à Tim Mangold, et faire de lui le plus puissant sorcier qu’il peut être sans pour autant le mettre inutilement en danger. Tu peux choisir de ne te dévouer qu'à cela, oui. Mais de mon expérience, il est mieux d’alterner pour transmettre. C’est ce que font la plupart des magisters de l’Empire.

Choisis le rythme approprié, mais je veux un résultat aussi exceptionnel que lui. Aussi exceptionnel que tu peux l’être toi aussi….

Est-ce que tu acceptes, est-ce que tu jures, Isabelle Breitenbach, d’allumer et d’entretenir la flamme de Tim Mangold ? De faire de lui ce qu’aucun autre sorcier de ce monde ne peut faire ? »


Une question absolue, qui scelle une destinée. Une question qui détermine tout. Une question que Breitenbach n’a jamais entendue auparavant. Enseigner est grisant, pour elle. Mais elle ne tire habituellement pas grand-chose de tels efforts… normalement. Elle sait que la Déesse lui dit la vérité, et elle sait que ce qu’elle peut gagner à nouveau est bien plus que jamais auparavant. Pas de mensonges, aucun. Les Dieux sont au-dessus de tel stratagème. Le talent du jeune Tim n’est pas un hasard, il est un protégé d’Ecate. Elle ne peut même pas imaginer le potentiel pouvoir de celui-ci. Le gamin est déjà si loin, sans pour autant avoir parcouru plus que le premier pas. Avec elle comme maîtresse… il pourrait accomplir plus que n’importe qui depuis Volans. Une fois la réponse entendue, la divinité disparaît, laissant la pauvre, mais néanmoins riche Dame d’Argent en paix, relative. Tink et dans le coin de la pièce, comme si rien ne s'était produit. L’ignorance du petit golem a dû le protéger, assurément.

Elle descend en bas, et le repas est silencieux, elle doit pondérer tant d'informations... Au moins, Tim cuisine bien, ce n'est pas mauvais. Son grand frère ne rentre que le soir, fatigué après une longue journée de travail. Assistez à des procès est particulièrement chronophage et exténuant d'après lui. La loi des hommes n'est pas parfaite, c'est certains, mais elle fonctionne. La loi des dieux, elle, est bien différente.

La semaine, huit jours, se présentent à elle. Rechercher des informations sur Hannah Merz avec le champion est une option. Entraîner le petiot en est une autre. Bien entendu, elle peut très bien aller faire des achats en ville. On trouve de tout, à Altdorf. Légalement… comme illégalement, à condition d’être prêt à y mettre le prix. Isabelle possède les moyens, c’est certain. Surtout si elle est prête à vendre ses bijoux… Toute idée est bonne, absolument.
Test de CHA(+4 car le dialogue est magnifique, +1 car éloquence, -1 car fatigue) d’Isabelle : 19, échec automatique.
Test de ???(-1) d’Isabelle : 2, réussite automatique. Elle dit vrai, elle ne te mens pas. Toi-même tu le sais.
Test de ??? de ??? : 17, échec
Test de ??? de ??? : 15, échec
Pour les fous qui désirent me rendre visite aux récifs.

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Isabelle Breitenbach
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Re: [Isabelle] La Dame de Fer est Morte

Message par Isabelle Breitenbach »

La baronne écouta les paroles de la Déesse comme jamais elle n'avait écouté quoi que ce soit. Même les premiers battements de cœur de Wilfried. Ses oreilles, ses yeux, son nez, son âme buvait chaque syllabe, chaque odeur, chaque mouvement de lèvres, chaque coulée de pouvoir.
Il fallait l'admettre, Ecate était convaincante. Les arguments d'Isabelle - à présent pitoyable après un recul cosmique - furent balayés un à un. ô que Sa voix pouvait être enivrante, salvatrice. Évidemment que l'ancienne magistère garderait son libre arbitre, la valeur de ses exploits et la fierté de l'accomplissement. Après tout, avoir été choisie n'était-il pas le plus grand des accomplissements?

Au cours de sa vie, Breitenbach avait entendu bien des histoires de personnalités, éminentes ou pas, succombant à des paroles mielleuses pour finalement signer un pacte qui mettrait un terme à leur existence, à leur libre arbitre. Les forces du Chaos savaient s'y prendre pour corrompre un individu et les histoires des plus grands serviteurs de la Ruine commençaient rarement par une véritable envie de nuire au monde, à l'origine. La sorcière ne pouvait s'empêcher de faire un parallèle avec cela.

Mais que pouvait-elle réellement faire face à cette entité omnipotente qui daignait converser et expliquer? Pour la première fois de sa vie, elle se sentait totalement inférieure à quelque chose. Même lorsque Balthasar Gelt, le grand Patriache des Collèges au sommet de sa gloire, était venu la trouver chez elle, misérable détritus humain sans valeur, l'ancienne magistère s'était toujours sentie supérieure. Ici, ce n'était pas le cas.
Jamais elle ne comprendrait les motivations d'Ecate. Tenter de le faire serait pure folie. Alors pourquoi douter de ses mots? Pourquoi s'imaginer que pareille créature s'abaisserait à mentir?

Certes, sa relation avec la religion n'avait pas été des plus simples jusque-là. Cependant, tout avait changé au moment où la Dame d'Argent avait dévoilé sa véritable nature. À présent, Isabelle voulait véritablement satisfaire un dieu et pouvait même s'imaginer lui rendre honneur d'une manière ou d'une autre. De plus, il fallait l'admettre, Ecate ne semblait pas bien contraignante. Ses préceptes étaient majoritairement en accord avec ceux de la sorcière.

Du moins, jusqu'à ce qu'elle ne mentionne ses projets envers le jeune Mangold et la place que la baronne devait prendre sur son éducation.

"Merde" pensa-t-elle, immédiatement prise d'un élan de terreur en s'imaginant que la déesse l'avait peut-être entendue.

Tim ne faisait absolument pas partie des projets de Breitenbach. Si elle avait d'abord été rassurée d'apprendre que ses pouvoirs provenaient effectivement d'Ecate, maintenant, elle comprenait que l'intérêt de la Tout Puissance ne se dirigeait pas uniquement sur Isabelle.

"Soit. Si Elle désire que je m'occupe du gamin, je le ferai." Pensa-t-elle avec amertume.


« Je le jure. Tim Mangold est dorénavant mon disciple. Aucun répit ne lui sera accordé tant qu'il ne sera pas devenu le meilleur. »

La sorcière ne pouvait pas s'empêcher de se demander : Pourquoi elle? La Dame de Fer avait toujours été carriériste et, même si elle avait formé parmi les plus éminents membres du Cercle d'Or, Isabelle s'était finalement détournée de l'enseignement pour gravir les échelons de sa hiérarchie. De plus, sa véritable foi appartenait au vent jaune, exclusivement. Qu'avait-elle donc à apprendre au jeune Mangold qui le ferait sortir de la norme de tous les collèges réunis? Un manipulateur de Qhaysh ne conviendrait-il pas mieux au potentiel d'un protégé d'Ecate?

Peu désireuse de remettre les choix de la Toute Puissance en question et de l'accaparer de ses doutes, Breitenbach l'observa disparaître sans rien ajouter. Elle s'autorisa tout de même une révérence, discrète, mais digne du plus grand empereur.

À présent seule, la baronne sentit un vide profond l'accaparer. Venait-elle de se réveiller après un rêve fiévreux? Non, il ne fallait pas perdre de temps sur ce genre de sottises. Elle venait de vivre quelque chose d'aussi étrange qu'incroyable et le remettre en cause serait ridicule.
Mais que devait-elle faire? Par où commencer?
Tink lui apporta la réponse, sous forme d'un verre rempli à ras bord de brandy. Breitenbach se précipita vers lui et bu le breuvage d'une traite.

Au cours du dîner, la baronne reste plongée dans un puits abyssal de réflexions. Elle mange sans vraiment réaliser que la nourriture est bonne et, même lorsque Henry rejoignit leur table, elle ne le gratifia que de quelques réponses sans continuer la conversation. Il réagit probablement avec surprise en découvrant le petit golem cliquetant sur la table, mais la sorcière n'y prêta pas attention.
Finalement, une fois son assiette repoussée, son verre vide et son porte-cigarette au bec, Isabelle prit enfin la parole.


« J'espère que vous trouverez rapidement des informations sur Hannah, car j'en ai à propos du gamin. Tout comme moi, il a le potentiel de manipuler l'aethyr. La magie. Cependant, pour une raison que j'ignore, il est trop instable pour être accepté au sein d'un collège. Présentez-le aux mages d'Altdorf et, je peux vous le certifier, soit il retournera immédiatement à l'asile, soit il sera abattu.
C'est pour une bonne raison, d'ailleurs. Ils ne se mouilleront pas pour accueillir chez eux une machine à catastrophes. »


Tink lui remplit son verre et la baronne le sirota modérément. "Toute Puissante Ecate, ces mots servent mon plan. Sinon je n'oserais jamais décrire la graine de votre pouvoir de la sorte. La douceur de ses paroles mentales envers la Déesse faisaient un terrible contraste avec la sécheresse aride de son ton à l'oral.

« Prenez ça pour la clémence d'une vieille femme, ou pour un simple acte de charité, je n'en ai rien à foutre. Mais j'ai décidé vous proposer mes services. Je peux, dès à présent, me charger de son éducation, tant académique qu'arcanique. Mon expérience, mon savoir, lui permettront de contrôler ce pouvoir mieux que quiconque.
Je ne suis pas kidnappeuse, donc le choix reste le vôtre. Mais sachez que je suis son seul espoir de passer l'adolescence et d'avoir une vie correcte.

Si vous acceptiez, sa vie changerait de radicalement, car c'est dorénavant moi qui en tirerais les ficelles. Elle sera dure, cruelle, peut-être pire que ce qu'il a vécu à l'asile. Car j'exige le meilleur, et bien plus, de mes disciples. Le dernier que j'ai formé est devenu le plus éminent mage de l'Empire et il n'y est pas parvenu simplement en lisant quelques grimoires.»


Le choix... Quel mot pathétique au vue de la situation qui était en train de se mettre en place. Isabelle bluffait, car elle avait elle-même juré de s'occuper de l'éducation du jeune Mangold. Si Henry venait à refuser, alors les choses pourraient rapidement dégénérer.
Après ce qu'elle venait de vivre, la Dame d'Argent n'avait qu'un objectif en tête dans l'immédiat : tenir sa promesse. Quiconque s'opposerait à sa volonté et à celle de sa divinité risquait d'en subir les conséquences.
Isabelle Breitenbach, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
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[MJ] Le Naufrageur
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Re: [Isabelle] La Dame de Fer est Morte

Message par [MJ] Le Naufrageur »

Parfois, c’est le fanatisme débridé qui plombe la soirée. Malheureusement, c’est le cas ici. La magicienne ne contrôle pas vraiment sa perception des choses, la conséquence est bien sûr un comportement déplacé et vulgaire. Il n’y a pas de doute, avec un certain recul, on peut tenter d’accuser la plus vieille de la table d’être, extrême. La réaction ne tarde pas. Le jeune Tim ouvre la bouche tellement grande que la nourriture qui s’y trouve tombe dans son assiette. Henry est rouge, furieux comme un ours avec la rage. Soudain, un éclair de lucidité vient rallumer la lanterne spirituelle de la doyenne. Elle se rend compte que si le colosse veut sa mort, elle va mourir. Elle se rend compte qu’elle vient de mettre en colère la seule personne entre elle et la justice. La seule personne qui peut la loger. La seule personne qui a une réelle autorité ici. Une goutte de sueur froide vient glisser sur son front, elle a peur. Peur de se faire exécuter par un guerrier d’élite, surentraîné. Une peur rationnelle, en contraste avec ses paroles qui sont tout sauf cela. Le champion place son énorme main devant son visage, et souffle fort, longtemps. Quand le petit ouragan s’arrête, elle voit un visage calme. Ecate soit louée, il contrôle sa rage, pour l’instant.

« Je ne sais pas ce qui vous prend, Isabelle, mais bon sang, du calme. Du calme. Vous parlez comme si la fin de toute chose approche. Reprenez-vous un peu, et regardons ça. On dirait que les trois couronnes veulent votre tête ! »

Isabelle ne saisit pas la comparaison, mais le propos est limpide. Il faut prendre un peu plus de temps avant d’être aussi abrupte. Au moins, le pire est passé, elle espère.

« Vous voulez donc devenir sa préceptrice. Hm, je ne remets pas en cause vos compétences, ni votre motivation d’ailleurs. Cependant, ce n’est pas une bonne chose de discuter avec les émotions, de l’avenir de quelqu’un. Je vous remercie de m’en avoir parlé.

Nous en reparlerons demain, il faut que je réfléchisse, et la nuit porte conseil. En attendant, je veux vous dire un truc.

Vous êtes mon invitée, Isabelle. Vous n’avez pas besoin d’être aussi froide et distante avec moi ou Tim. C’est irrespectueux, envers nous, mais surtout, envers Rhya. La Déesse déteste que l’hospitalité soit tordue et dénaturée. Je ne veux pas que vous soyez sujette à l’ire d’une Déesse, d’accord ? Alors… du calme.»


Sur ses mots plein de sagesse, de vérité et d’honneur, le repas reprend dans le silence. Herr Mangold n’est peut-être pas un poète, ni un grand philosophe, mais il est un grand orateur. Il touche juste, la déesse de la fertilité est aussi celle de la communauté, et l’hospitalité est très importante pour elle. C’est sacré, l’hospitalité, et la volonté des Dieux, Breitenbach commence à comprendre l’importance de celle-ci après des décennies à arpenter cette terre. De quoi pondérer dans la tranquillité du repas, qui est bon, il faut le dire.

La nuit continue, le lit est confortable, la pluie dehors est battante, mais néanmoins très éclairée. Maanslieb est de sortie, et sa lueur bleutée vient bénir le ciel. L’ancienne magistère dort bien, très bien même. C’est la première fois depuis longtemps qu’elle n’a plus de courbature. Merveilleux. Elle remarque que sa mobilité des hanches est un rien limité. Il n’y a pas à dire, sa seconde jeunesse est une bénédiction musculaire. Elle espère que ses genoux seront aussi plus libres dans le futur. Bientôt, elle pourra faire des galipettes comme dans sa jeunesse. Il n’y pas que Chamon pour avoir un corps de rêve à l’âge d’être une arrière-grand-mère ! Elle s’habille, et voit par la fenêtre du mouvement. Il s’agit d’Henry, qui s'entraîne avec une épée à une main. Il répète des mouvements techniques de coupes de parades. Son corps, extrêmement musclé, est couvert de sueur et de cicatrices.
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Habituellement, les grands gaillards sont des brutes, lentes et inaptes à la précision. Mais pas le Champion de Justice. Il est rapide, précis et contrôle à la perfection ses gestes. Sa vitesse la surprend. Elle n’a presque jamais vu une telle explosivité chez un être humain. Si les elfes pesaient cinquante kilos de plus, ils seraient comme lui. Un combattant hors pair, assurément. Il est plutôt beau, et sa barbe et moustache le rende mignon. Exactement le genre d’homme qu’elle apprécie. Contrairement à ce ramolli de Detlef, lui, c’est un dur à cuire. Elle peut l’observer plus longtemps, comme descendre déjeuner. Est-ce vraiment mal de se rincer l'œil de temps en temps ?

En bas, elle rejoint la table et voit le représentant légal arriver à son tour. Il pose ses affaires et d’un signe poli de la main, il salue son invitée. Une chemise de lin sur ses épaules, il s’assied en face après avoir sélectionné une bouteille d’alcool pour l’occasion.

« Bonjour Isabelle, j’espère que vous allez bien. Je, j’ai beaucoup réfléchi sur ce que vous m’avez prononcé hier.

D’abord, j’ai une bonne nouvelle. J’ai trouvé plusieurs informations concernant Frau Merz. Elle est actuellement à Altdorf. Où ? Je ne sais pas, cependant, je sais plusieurs choses. Un type m’a expliqué qu’une certaine Merz à intenté un procès contre son adversaire locale dans le cadre d’une concurrence déloyale. Le juge, ainsi que la haute prêtresse, ont plaidé en sa faveur. Il semblerait qu’elle fasse ses affaires près de la porte Est. Un service que je n’ai pas trop compris malheureusement, je crois que c’est en lien avec le fait de louer des domestiques. Un truc du genre.

Pour ce qui est de Tim, je suis… j’ai peur. Peur que ça se passe mal même avec votre aide. Comprenez-moi, c’est ma seule famille ici, et je n’ai presque jamais de visite.

Je veux bien que vous restiez ici. Pour enseigner au gamin, oui, mais aussi pour ne pas à errer comme des mendiants. Ça vaut mieux je crois. Comme ça, je peux aider sans trop de problèmes. Ouaip »


Il rigole un peu, son coude se lève facilement. C’est son jour de repos, probablement. Il est plus taquin, plus souriant et amical quand il est pompette. Il raconte certaines anecdotes particulièrement amusantes, notamment sur son travail. C’est tellement grotesque et brute de pomme que même la Dame d’Argent ne peut s’empêcher de pouffer de rire. Ça faisait bien longtemps qu’elle n’a pas rigolé de si bon cœur. La journée avance un petit peu, et ils se rapprochent d’autant. À un moment, ils sont assis à côté l’un de l’autre, à taper sur la table de rire. La montagne regarde la fausse borgne, d’un air un peu niais. Il vient approcher sa main, par inadvertance, vers celle de l’enseignante.


Qu’importe la réaction, le choix, le désir ou non de celle-ci, la journée se poursuit. Tim à des tâches, déjà confiées par son frère. Il s’avère que celui-ci sait lire, un savoir nécessaire pour être champion de justice à la Capitale de l’Empire de Sigmar. Avec les devoirs de la Dame, il a de quoi s’occuper, assurément. Désormais libre, elle peut parler avec le chef des lieux de choses plus importantes, et choisir ce qu’elle compte faire de la semaine. Une lourde responsabilité en somme. Il est un peu gêné d’ailleurs, peut-être même plus en fonction de ce qu’a fait la femme. Les détails…
+1 PdC envers Ecate pour lui avoir juré d’accomplir son dessein.

Test de CHA(+1) d’Isabelle : 20, échec critique.
Test de ??? de ??? : ??? résultat caché
Test de VOL(-6) de Henry : 2, réussite automatique, il parvient à rester calme. Ou sinon c’était ta tête coupée en deux.
Test d’INT(+0) d’Isabelle : 14, échec de 1. Tant pis pour cette information
Deuxième service, +0 toujours : 16, échec. Pas ton jour.

Test de ??? de Henry : 3, réussite large. Il a bien réfléchi pendant la nuit, et pense pouvoir trouver une solution.

Test d’END(+2) d’Isabelle : 17, échec large. Considère que tu es sous l’effet des lunettes à bières.
Test de CHA(+0) de Henry : 1, réussite critique. Il te raconte les meilleures blagues et anecdotes. C’est franchement génial. Un brave gars.
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Isabelle Breitenbach
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Re: [Isabelle] La Dame de Fer est Morte

Message par Isabelle Breitenbach »

Les paroles de la baronne avaient balayé le calme du repas comme une tornade en furie. C'était bel et bien son intention : frapper fort, marquer les esprits et leur faire prendre conscience de la situation sans laisser l'opportunité de s'y opposer. Mais ce qu'elle n'avait pas prévu, c'était de se heurter à un mur hérissé de piques acérées.
Henry était furieux, pire encore. Pendant un fragment d'instant, Isabelle se sentit en danger, cherchant même une formule pour se défendre en cas d'attaque.


"C'est quoi son putain de problème? Il est dément?" Ahurie, incapable de comprendre la réaction de son interlocuteur, Isabelle réagit comme elle l'avait toujours fait : par une colère aveugle, débordante. L'embarras aurait été une réponse plus appropriée, mais la vieille magistère ne supportait pas qu'on la mette dans cette situation, qu'on ose d'opposer aussi frontalement à ses décisions. Elle savait avoir raison, elle savait que Tim n'avait pas d'autre choix, alors à la Ruine toutes ces frivolités ridicules! De quel droit cet enfoiré se permettait-il de réagir de la sorte?
C'était la volonté d'une Déesse qui s'exprimait, Merde!

Oui, c'était bel et bien la volonté d'Écate que la sorcière devait satisfaire. Elle non plus n'avait pas de choix. Avant sa rencontre avec la divinité, cette conversation aurait pris une tournure bien plus violente. Provoquée par ce simple regard meurtrier, la baronne aurait fait monter la tension pour cet affront. Henry aurait réagi, au grand plaisir de Breitenbach, et seulement l'un d'entre eux serait sorti de ce dîner vivant. Si Tim avait survécu, elle se serait assurée qu'il ne puisse pas la dénoncer aux autorités. Après tout, elle avait proposé son aide et en échange, on l'avait insultée.
Elle n'aurait donc plus rien eu à faire avec le jeune homme.

La situation était bien différente et, si Isabelle sentait la colère s'accumuler en elle, une certaine lucidité lui permit de faire la part des choses. Elle ne pouvait pas renchérir. Fort heureusement, un petit exercice lui accorda un peu de répit : sa rage menaçant d'exploser à tout instant, la baronne la redirigea vers le petit Tink qui somnolait sur la table. Immédiatement, la créature de ferraille fut agitée de spasmes, sa petite cheminée se mettant à siffler comme une cocotte-minute au bord de l'explosion.

Après quelques secondes de cet insupportable sifflement, la sorcière jaune fit tinter deux fois son verre avec sa fourchette. Tink se tut et retomba dans sa torpeur. Défoulée, Isabelle reporta toute son attention sur son assiette, comme si rien ne s'était passé. Elle finit son repas sans ajouter le moindre mot, puis laissa son petit golem débarrasser son assiette avant d'aller rejoindre sa chambre.



La baronne se réveilla après une nuit sans rêve. Reposée, l'esprit apaisé des événements de la veille, elle eut une impression presque onirique de cette nouvelle journée tant elle se sentait bien. L'omniprésence de la Déesse ne lui semblait plus aussi accablante et ce recul lui permettait de reprendre le contrôle de son destin. Certes, certaines contraintes restaient, mais elle pourrait faire avec.
Un coup d’œil dans son miroir affirma l'étendu des dons offerts par Écate. Isabelle restait une vieille femme, aux rides prononcées et à la silhouette courbée par les années. Mais elle n'inspirait plus la pitié de son ancienne coquille cadavérique. Elle était une figure de vertus, d'autorité. Et c'était bien ainsi. Ne souhaitant pas rajeunir davantage, elle considérait que, contrairement à sa jeunesse, son corps inspirerait chez les hommes le respect, plutôt que le désir.

Un bruit attira son attention vers les jardins. Isabelle se rapprocha de la fenêtre pour contempler ce golem de muscles qu'était Henry, s’entraînant d'un geste expert, inattendu pour sa carrure. Une pointe de désir enivra la sorcière, mais s'éteignit presque aussitôt, sous son ordre. Elle descendit.
Une fois dans la salle à manger, la baronne fut accueillie par l'hôte de maison, une belle bouteille à la main.
Immédiatement, la vieille femme sentit sa gorge s'assécher.

Son invité installée à table, un verre en main, Henry lui parla d'abord des nouvelles qu'il avait récoltées sur son ancienne gouvernante, Hannah Merz. Sous la surprise d'Isabelle, Tink émit un bruit étrange, comme si un de ses ressorts venait de lâcher bruyamment.


« P... pardon? Merz? Hannah Merz? Non non non, c'est une erreur, enfin, c'est insensé! Je... Elle s'est fait arrêter! Par Eva Seyss, je l'ai vue! Le même jour que mon internement forcé à l'asile c'est... mais... »

Impossible de dégager un sens à tout cela. Pendant tout ce temps, Isabelle s'était imaginée que la petite fille de sa gouvernante était injustement enfermée dans la plus sombre cellule de l'Empire pour y être torturée. Elle ne pouvait pas intenter de procès dans cette situation, sauf si... Sauf si on l'avait libérée. Et si on l'avait libérée, cela signifiait que...

« Cette... cette petite souillon. Si elle est libre, je ne vois qu'une seule raison à cela. Elle a trahi m... Wilfried. Elle a échangé des informations en échange de sa libération. Sinon, pourquoi l'auraient-ils enfermée?! Eva voulait des renseignements sur Wilfried, c'est pour cela qu'elle a accompagné Sœur Rondet! »

Isabelle avait failli commettre un terrible impair. Henry ne connaissait pas son nom, aussi ne pouvait-il pas faire le rapprochement entre Wilfried et Isabelle Breitenbach. Pour l'instant, elle ne voulait pas qu'il sache pour son fils, car elle ne savait pas ce qu'elle ferait de lui quand elle le retrouverait. Mangold serait peut-être moins prompt à la soutenir s'il suspectait un futur infanticide. Et encore moins à lui confier l'éducation de Tim.

« Si c'est vrai, elle me le payera. Ô oui, elle me le payera très cher... »

Pour l'instant, Breitenbach ne voulait plus parler de sa gouvernante. Elle devait d'abord mettre de l'ordre dans ses idées. La conversation se tourna donc sur un sujet au moins aussi important : Tim.
Henry acceptait la proposition de la baronne, avec une certaine réticence. Isabelle poussa un profond soupir, l'un de ses plus gros problèmes venait d'être résolu. Elle but quelques gorgées, puis alluma son porte-cigarette.


« Vous m'avez fait peur Henry. Très peur. J'ai une certaine responsabilité envers ce gamin, car je l'ai sauvé d'une mort certaine. Or, votre réaction de la veille m'a laissé penser que tout cela avait été en vain.
Enfin, Mangold! Que vous fallait-il de plus? C'est moi qui vous l'ai ramené sain et sauf, non? Alors oui, je suis directe, je suis brusque, je manque de tact, c'est dans ma nature. Mais si vous saviez moitié moins que ce que je sais, vous auriez agi de la même manière. Je vous ai expliqué la situation et je vous ai proposé mon aide. Votre regard Henry... Pendant un instant, j'ai bien cru que...

Sachez-le, je n'ai pas pour habitude de laisser couler ce genre de choses. Quand je me sens en danger, je me défends. Et j'ai bien des moyens de me défendre, croyez-moi! Non, non, je ne vous menace pas... Mais merde! J'ai craint pour ma vie à un moment! J'ai l'impression que nous sommes passés à un cheveu d'un massacre, vous rendez-vous compte? Et qu'aurait fait le jeune Tim alors? Franchement, ça me glace le sang d'y penser.

Je ne suis pas votre ennemi et ça me sidère de devoir vous le préciser. Vous avez peur pour le gamin? Alors, confiez-le à la seule personne en dehors de vous qui a quelque chose à foutre de sa survie et qui a les moyens d'y parvenir. C'est un mystérieux miracle que nos chemins se soient croisés. »


Isabelle leva son verre et attendit que son interlocuteur trinque avec elle.

Le reste de la conversation se noya dans l'alcool, les histoires, les blagues et la bonne humeur. Henry en avait de bonnes à raconter, sa vie étant garnie d'anecdotes rocambolesques. Breitenbach se rappelait quelques-unes de son passé, malgré son amnésie. Elle prenait cependant bien soin de ne pas narrer ses plus hauts faits d'arme, de peur d'être identifiée. Certes, Henry était jeune et n'avait pas connu cette période, mais à quoi bon prendre des risques.
Le reste, la baronne ne s'en souvenait pas entièrement. Des éclats de rire sincères, provenant autant de Mangold que d'elle-même. À un moment, Tink dansait sur la table ou mimait des personnages célèbres. Autour de son verre, la table en bois était recouverte de taches d'alcool suite à plusieurs une crise de fou rire.

Finalement, après, un petit silence embrumé par la boisson, leurs mains se rapprochèrent. Après quelques secondes, celle d'Isabelle s'éloigna.


« Hm hm... bon. Il va falloir que je planifie un peu cette semaine, moi. »

Sa bouche était molle et ses mots, peu articulés. Ses paupières se fermaient lentement, désynchronisées.

« Tiens! J'y pench... pensais! J'ai vu que vous vous zentraîgniez contre ce pauvre mannequin tout à l'heure. Vous savez, je pourrais vous zen fabriquer un comme Tink. En plus grand hein! Mais il se laissera pas faire. Ça ferait de beaux entraînements, non? »

Évidemment, le golem ne bougerait qu'en présence de Breitenbach pour être alimenté en aethyr. Ce qui signifiait qu'elle devrait assister aux entraînements du soldat aux muscles saillants. Même en état d'ébriété avancé, Isabelle savait rester malicieuse.

« Demain, j'emmènerai le gamin en ville. On pourra faire les zachats nécessaires pour son apprentissage. Puis, il rentrera et moi, j'irai trouver cette vilaine petite traitresse d'Hannah Merz. Faut que j'apprenne ce qu'il s'est passé. »

Même s'il savait déjà lire, Tim avait beaucoup à apprendre avant de pouvoir s'exercer à manipuler l'aethyr. Un enseignement rigoureux s'imposait, puis il serait relayé au rôle d'assistant pour observer le travail de son maître. Isabelle avait déjà quelques projets en tête, dont le golem d'entraînement pour Henry, qui viendrait probablement un peu plus tard dans le cursus.

La baronne pensait trouver tout le nécessaire à Altdorf. Plusieurs magasins ésotériques s'y trouvaient et ils ne regroupaient pour la plupart que des charlatans et des babioles sans le moindre pouvoir. En effet, les véritables grimoires, artefacts ou ingrédients magiques n'étaient pas accessibles au commun des mortels.
Breitenbach espérait, en parcourant les rues d'Altdorf, se remémorer l'emplacement d'un de ses anciens et discrets fournisseurs. De l'extérieur, ils n'étaient que de simples vendeurs de services ou de marchandises communs, on ne peut plus banal. Mais lorsque l'on s'adressait à eux correctement, alors on pouvait passer en arrière-boutique et découvrir tout ce dont un magicien pouvait avoir besoin hors des collèges.

La sorcière jaune désirait, en plus d'observer les étalages proposés, recouvrer un savoir qu'elle avait oublié depuis des décennies : le fait de pouvoir fabriquer ses propres objets magiques. C'était indispensable si la baronne comptait un jour se doter d'un artefact de canalisation aethyrique. De plus, il lui faudrait réapprendre ce savoir pour que Mangold puisse aussi fabriquer le sien, bien plus tard dans son éducation.

Plongée dans ses réflexions, Isabelle ne se rendit pas compte qu'elle sombrait lentement vers le sommeil.


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Re: [Isabelle] La Dame de Fer est Morte

Message par [MJ] Le Naufrageur »

La fatigue, accompagnée de l'alcool, est un berceau redoutable dont seuls les plus motivés peuvent résister à l’appel. Avant de monter pour se coucher, la doyenne du domaine entend une dernière fois la voix du maître des lieux.

« Un golem ? Aucune idée de ce que c’est, mais si je peux m'entraîner avec, pourquoi pas. Bonne nuit, Isabelle. »

Désormais seule dans la chambre d’ami, le sommeil vient immédiatement, si ce n’est une forme d’état comateux à vrai dire. La nuit passe comme un cheval au galop, bien trop vite à vrai dire. Elle se réveille péniblement, et la journée commence enfin. L’apprenti est déjà prêt, et la nourriture du jour est déjà préparée. Désormais rassasiés, ils partent en direction de la capitale. Après une demi-heure de marche, ils arrivent devant l’une des nombreuses portes fortifiées qui mènent à la cité. Ils doivent d’abord payer les différentes taxes d’entrées. Une taxe sur les membres, un sou de cuivre par membre, puis ensuite, dix sous par personne. Un total de vingt-huit piécettes brunes s’en vont. Autour d’eux, des centaines d’individus tentent de pénétrer et sortir en même temps de la fourmilière.

Marchands, mendiants, citoyens et autres lurons comme manants arrivent comme un essaim de mouches. Bien sûr, par réflexe, Isabelle fait très attention à sa bourse ainsi qu'à son élève. Après quelques minutes, ils s’extirpent des axes principaux avant de rentrer dans les profondeurs tentaculaires de la ville. Les bâtiments en torchis et bois se chevauchent les uns les autres. Les toits varient entre le rouge et le bleu quand ils sont peints, si pas, le brun et le vert quand ils ont trop de mousse. Certains s’élèvent jusqu’à sept, parfois huit étages ! C’est immense, certains châteaux ne vont pas à cette hauteur.
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Les habitants sont civilisés, même si c’est un bien grand mot pour les décrire. Certains comparent l’Altdorfer moyen comme un sanglier à qui on a rasé les poils et caché les défenses sous un tissu coloré. À peine mieux que les cochons d’après les campagnards. Il y a de tout par ici. Des impériaux, des humains, des estaliens et tiléens, des nains, parfois des elfes, halfelins, et des ogres. Des bourgeois, beaucoup de bourgeois même en fonction des quartiers. Des habits flamboyants, des dagues à toutes les ceintures, parfois des épées d’apparats, oui. L’apparence est très importante, c’est le premier symbole de richesse. La Dame d’Argent fait fort effet par ici. Ses habits luxueux et ses bijoux en or attirent les regards des autres habitants, la plupart jaloux, certains impressionnés, tous curieux. Qui est cette femme ? D’où vient-elle ? Est-ce que le jeune homme à ses côtés est son fils ? C’est une perle rare dans la boue dorée qu’est le Joyaux de l’Empire, voilà la vérité.

Des marchands colporteurs et racoleurs viennent essayer de l’alpaguer pour la tenter vers leurs marchandises. Rien d'inhabituel en somme. Certaines choses n’ont jamais changé par ici, et ne changeront probablement jamais. L’apprenti sorcier n’est pas perturbé par la situation, au contraire, il semble dans son environnement. Sa démarche est fluide et il évite tous les contacts inutiles. Les deux au Don manœuvrent donc, et arrivent enfin là où la sorcière désire faire un tour. Derrière une ruelle, plusieurs grands bâtiments sont collés comme des sangsues sur peau. L’un d’eux est connu par tous les sorciers ayant eu leur compagnonnage avant la tempête du chaos.
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Ici, un vieil homme, un collectionneur d’objets rares en tout genre, y vit. Pour la plupart, c’est un lieu de curiosités exotiques, pour les bourges ayant trop d’or dans leur bourse. Les sorciers des collèges connaissent la vérité, cependant. Herr Stumtgäärd est l’un des seuls individus autorisés à garder des objets magiques chez lui et à les vendre pour son compte. Breitenbach se rappelle pourquoi. Dix ans avant la tempête du chaos, une grande crise est venue frapper les collèges de magie. Ayant besoin de soutien, mais ne pouvant se rendre vulnérable aux Clergés, ils sont venus à sa porte. Il a fourni l’entièreté de son stock aux écoles, en échange, il est devenu un Intouchable. Il peut commercer ce que les autres ne peuvent pas sans conséquences, tant qu’il reste raisonnable bien entendu.

Devant la grande porte en bois, deux gardiens armés s’assurent de rappeler que la loi existe ici. Nul doute qu’il y en a d'autres. Sur l’entrée, un symbole est inscrit, une plume jaune qui descend vers le sol. Elle s’approche des gardes, qui ne réagissent pas à sa présence. En effet, le mot de passe ici est simple, il n’y en a pas. Si quelqu’un tente de parler aux surveillants, d'interagir avec eux ou de toquer à la porte. C’est qu’il ne sait pas, et dans ce cas, il faut se débarrasser de lui. Une sécurité simple, mais terriblement efficace. Elle ouvre la porte, Tim Mangold juste derrière. Les rustres ferment derrière eux. Ils montent plusieurs escaliers, avant d’arriver au quatrième étage. Dedans, à gauche, une pièce de vie classique si ce n’est très jolie à observer.
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À droite, un homme derrière un comptoir en bois feuillette un livre. D’une taille moyenne, son ventre est un peu bedonnant et ses cheveux, autrefois blonds, sont pour la plupart devenus blancs. Un nez un rien tordu et rouge au bout montre une certaine joie envers les boissons. Des grosses cernes sous ses yeux montrent d’autres choses. Sa tenue, verte, est décorée de magnifiques petits bijoux.
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L’homme s’adresse une voix légèrement étouffée avec l’âge aux deux clients.

« Bienvenue, bienvenue.

Je ne crois pas vous avoir déjà rencontré, tant mieux, ça montre que je suis populaire hehe.

Au vu du jeune homme avec vous, je devine qu’il est le principal concerné.

Commençons.

Qu’est-ce qui vous intéresse ? J’ai de tout ici, enfin, tout ce que vos chers supérieurs m’autorise à détenir. J’ai récemment acquis un éclair en bouteille, parfait pour s’éclairer. Je digresse, excusez-moi.

Je suis sûr que vous avez déjà une bonne idée derrière la tête. Bon et bien, vous connaissez le reste de la procédure.

Il me faut un nom, deux ici, un collège, et un supérieur à qui envoyer la note de frais. La dernière partie n’est pas obligatoire si vous pouvez directement payer ici. »


Il sort un livre plus gros qu’un grimoire de sort, dedans, des comptes, ainsi que toutes les informations liées à des achats divers et variés ici. Derrière lui, une porte vers l’arrière-boutique se tient. La porte est en plomb, le seul métal qui échappe aux vents de magie. Impossible de ressentir quoi que ce soit d’aethérique. Sans que son regard ne quitte l’ouvrage administratif, ses yeux se lèvent vers les deux sorciers. Il tapote de sa main gauche sur le bois à côté. Tim ne comprend pas vraiment, il attend donc sagement. Que dire ? Que faire ?

Cependant, bien que son esprit soit bien plus éclairé que lorsqu’elle était la Dame de Fer, elle a une terrible impression. L’impression d’avoir manqué quelque chose de crucial, de plus important que tout. C’est terrible, mais elle ne sait absolument pas de quoi il s’agit. Cette sensation d’oubli est curieuse, c’est la première fois que ça lui arrive depuis très très longtemps.
Test d’INT (+1 car tu es en plein dedans) : 3, très large réussite. Moult informations en plus.
Test de ??? d’Isabelle : 9, réussite.
Test de ??? de ??? : Résultat caché.
Test de ??? d’Isabelle : 20, échec critique.
Pour les fous qui désirent me rendre visite aux récifs.

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Isabelle Breitenbach
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Re: [Isabelle] La Dame de Fer est Morte

Message par Isabelle Breitenbach »

La dernière fois qu'Isabelle avait parcouru les rues d'Altdorf, c'était dans une cage, en direction de l'asile. Enfin, pas vraiment, si on comptait son survole de la ville avec Tim sur ses épaules.
En tout cas, ces deux expériences étaient radicalement différentes de ce que la baronne était en train de vivre actuellement. Des décennies durant, elle était restée cloîtrée dans son manoir décrépi. Même lorsqu'elle occupait ses fonctions au Collège, Isabelle n'en sortait que rarement et toujours en carriole pour rejoindre son manoir.

Aujourd'hui, elle se baladait parmi la plèbe, sans escorte, ses talons à même les pavés sales de la capitale. Il y avait tant de monde, tant de couleurs, tant de bruit. La vue d'un ogre l'emplit d'une profonde surprise, même si personne d'autre ne semblait réagir à la présence de ce monstre. Pourtant, la vieille sorcière ne s'irritait pas du raffut, de l'agitation. Après tant d'années d'internement, cette profusion de vie, si basse soit-elle, la rafraîchissait.

C'était aussi une preuve certaine de son regard de vigueur. Si la baronne se trouvait toujours dans son corps de momie desséchée, elle n'aurait pas tenu deux minutes dans ce genre d'environnement. Son esprit aurait paniqué, ses muscles auraient lâché sous son propre poids après quelques pas. Or, à présent, elle se tenait presque droite, fière, la tête haute, sa canne faisant plus office d'apparat que de véritable moyen de locomotion.
On la remarquait dans toute sa splendeur : celle d'une personne de haut-rang, issue du meilleur cru de la société. Les bijoux et les riches habits y contribuaient, mais pas seulement. Ce genre de chose ne pouvait se dégager d'une personne n'ayant pas été éduquée dans le même milieu qu'Isabelle.

On les regarde, on les alpague pour leur vendre des breloques sans valeur, mais la baronne ignore royalement l'existence des parasites. Son visage, masque de fer, d'une sévérité implacable, faillit se rompre d'un rictus sous la satisfaction. Mais elle tint bon, ne voulant pour rien au monde briser le charme qu'elle exerçait sur son entourage.

Seule tâche sur le tableau de sa carrure : le gamin. Il évoluait sans mal dans les ruelles de la ville, ayant apparemment l'habitude de s'y rendre régulièrement. Tim ne commettait pas vraiment d'impair, mais comparé à Frau Breitenbach, il ne dégageait pas la même prestance. Qu'importait! La magicienne n'aurait que plus d'attention sur sa propre personne.

Sans réellement y réfléchir, elle se dirigea sans mal pour finir devant un bâtiment aux allures on ne peut plus quelconques. Sur la porte, une simple plume jaune était dessinée. Aucune hésitation, aucune parole pour le jeune Mangold, l'ancienne magistère se contenta d'y pénétrer tout en ignorant les gardes. De cela, elle s'en souvenait parfaitement.

Au quatrième étage, Herr Stumtgäärd se tenait là, derrière son comptoir, comme une cinquantaine d'années auparavant. Si la pièce agréable était restée la même, le collectionneur, lui, avait senti le poids des âges s'accumuler sur son visage et sur son corps. Plus petit que dans ses souvenirs, la baronne avait malgré tout bien du mal à oublier ce jeune garçon plein d'entrain avec qui elle avait fait son premier commerce de magie pour préparer son compagnonnage.
Stumtgäärd ne risquait pas de la reconnaître. Son magasin était unique pour les membres du collège, mais les clients avaient défilé au cours des années et les visages avaient probablement fini par se ressembler. Isabelle n'était jamais revenue ici, préférant envoyer un larbin faire ses emplettes après son retour au sein de l'Ordre Doré.

Cependant, son nom était très certainement toujours inscrit dans son épais livre de comptes, dans les premières pages en tant que compagnon, ou dans beaucoup d'autres en tant que référent.

Après un chaleureux accueille du boutiquier, les deux sorciers furent invités à suivre la procédure. Immédiatement, la baronne sentit que quelque chose clochait. Toute son assurance s'envola instantanément, laissant place à un profond malaise, à la sensation qu'elle n'avait rien à faire ici.
Et, d'une certaine façon, c'était vrai. Tim et Isabelle tentaient d'acheter des biens hautement surveillés, suivant une stricte procédure, alors qu'ils ne dépendaient d'aucun Collège de Magie. Le tout, sans la moindre préparation!

Quelle incommensurable sottise! À quoi donc s'était-elle attendue? Si elle avait voulu bien faire les choses, Breitenbach se serait renseignée en amont pour donner le nom d'un magister existant à la place du sien. En payant directement, la transaction serait passée inaperçue! Pire, elle avait emmené Mangold avec elle dans la boutique après s'être pavanée dans toute la ville, si bien qu'on les identifierait rapidement. Encore bien, bien pire, elle n'avait pas briefé le gamin pour leur trouver une identité de substitution!
Si quiconque lui demandait son prénom, le garnement risquait de répondre par la vérité!

Il y avait encore plus grave. Isabelle oubliait quelque chose de capital, une formalité pour entamer les négociations. Sans elles, ils seraient immédiatement démasqués, la baronne en était certaine.

Quel effroyable bâclage! Probablement transportée par sa grisante traversée d'Altdorf, l'ancienne magistère avait oublié de réfléchir. De réfléchir! Et à présent, elle se trouvait au pied du mur. Enverraient-ils la garde sur eux pour les questionner et les identifier? Alors, ils devraient se justifier, Tim serait catalogué comme possesseur du Don et Isabelle comme une instructrice renégate de magie. Les conséquences seraient terribles! Écate ne le pardonnerait pas.

Il fallait faire vite, mais la sorcière avait besoin de temps pour réfléchir et se creuser un peu plus la mémoire. Elle ne pouvait pas parler discrètement à Tim sans attirer l'attention du collectionneur, son œil inquisiteur déjà posé sur eux.

Tant pis, mieux valait-il tenter le tout pour le tout. Dans un éclair de génie, Isabelle saisit le bras de Tim pour lui dire d'une voix tremblotante.


« Erwan, je... je ne me sens pas... »

Espérant qu'il comprenne, la baronne porta ensuite sa main à son crâne, feignant un malaise. Elle lâcha sa canne qui tinta bruyamment au sol, puis agita son bras derrière elle avec léthargie, cherchant quelque chose pour s'appuyer.
Attendant que Tim ou un autre ne l'escorte vers un endroit où s'asseoir, la baronne se massa ensuite les tempes, le regard brumeux fixé au sol. Au cours de sa décadence, elle avait tant de fois fait des malaises qu'Isabelle pouvait les imiter sans mal. De toute façon, la situation la plongeait déjà dans une presque crise de panique.

Pendant qu'elle "reprenait son souffle", la baronne farfouilla son crâne, cherchant désespérément ce qu'il manquait. Cherchant cette putain de formalité. Peut-être venait-elle de gagner quelques minutes de réflexion, peut-être même avait-elle suffisamment détourné l'attention de Her Stumtgäärd de la procédure pour qu'il n'y prête plus attention. Mais il ne fallait prendre aucun risque. Il fallait réfléchir, enfin!


« Ce diable... il sait pourtant que je sors peu du Collège et m'envoie faire ses emplettes à sa place! Pardonnez-moi, je... cette ville. Je n'ai plus l'habitude. Erwan, peux-tu m'apporter un verre d'eau? »

Appuyant son regard dans celui du jeune Mangold, Isabelle tenta de lui transmettre de suivre son jeu. S'il collaborait, alors elle aurait un peu de répit et pourrait continuer sa recherche mentale. Sa soudaine réalisation de ses multiples impairs un peu plus tôt avait pris la sorcière jaune au dépourvu. À présent, elle n'avait plus aucune excuse.
Isabelle Breitenbach, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
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[MJ] Le Naufrageur
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Re: [Isabelle] La Dame de Fer est Morte

Message par [MJ] Le Naufrageur »

Un plan, une stratégie, une application. Breitenbach feint un malaise, un problème de santé. Après tout, à son âge, c’est si justifiable. De plus, la vieille à une certaine expérience dans les défaillances, une véritable maîtrise à vrai dire. Heureusement, le fameux Erwan comprend bien où veut en venir sa maîtresse, et l’assiste, enfin, un petit peu. Il la soutient vers une des chaises, jusqu’à ce qu’elle soit assise. Tim, de son vrai nom, la laisse tranquille, ne sachant pas vraiment quoi faire de plus. Il attend quelques secondes, et des bruits de pas résonnent sur le bois de l’étage. Le commerçant est sorti de derrière le comptoir. Dans ses mains, à la place d’un livre de compte, un plateau en bois. Dessus, plusieurs verres remplis de différentes boissons attendent poliment d’être consommés. L’un d’eux, d’un blanc clair, indique sans aucun doute du lait. Un autre est rempli d’eau, et un troisième aussi, si ce n’est une tranche de fruit qui lui ajoute du goût. Probablement du citron, une nouvelle mode chez les riches Altdorfers, car ce fruit provient de très loin. Il adresse à nouveau la parole à la bonne-dame.

« Frau, est-ce que vous allez bien ? Vous semblez perturbée.

Cela ne me choque pas, la plupart des magisters présentent des... particularités. Est-ce que vous auriez besoin d'aide à la procédure ? Je ne fais que proposer, mais je sais que l’âge fait des ravages sur le corps, et parfois l’esprit, sans offense.

De plus, ça me permettrait de l'expliquer à votre apprenti. Ainsi, d'une pierre deux coups. Si vous avez besoin d'un peu de temps, ce n'est pas un problème. Je vous en prie.
»

Insistant encore un peu sur son théâtre, la dame d’Argent insiste pour accomplir la procédure. Cependant, une deuxième vague de syncope l'oblige à céder à la proposition du marchand. Le verre d’eau lui désaltère agréablement la gorge, c’est déjà plus confortable. Stumtgäärd repart de l’autre côté de la longue table, ses pattes s'affairent sur son grimoire de compte à nouveau. Sans que son regard ne quitte l’ouvrage, il lève les yeux vers les deux sorciers.

« Bien, vous allez voir, ce n’est pas très compliqué. C’est en vérité plus une formalité qu’autre chose, mais néanmoins, c’est nécessaire. C’est une liste, une liste d’informations devant être complétée avant de valider la moindre transaction d’objets arcaniques ou en lien avec celle-ci. Bien, commençons.

Tout d’abord, il me faut un nom. Un nom appartenant à la personne qui fait l’achat dans le magasin. Ce nom peut aussi être celui de l’individu qui va chercher l’objet s’il est déjà payé à l’avance. Ici, c’est votre nom, madame.

Ensuite, c’est la deuxième case. Il me faut le nom du commanditaire de l’achat. Je pense que c’est assez clair. Par exemple, il m’est déjà arrivé que le commanditaire soit un fils d’un compte électeur, désirant faire un cadeau au magister de la cour familiale.

Après, la personne qui utilisera la relique, artefact, etc, doit être mentionnée dans la troisième partie. Votre apprenti, Erwan, je suppose qu’il sera l’heureux propriétaire d’une de mes merveilles. Assurément.

Un collège, et enfin, le supérieur en charge de la note de frais. Cette dernière partie est optionnelle dans le cadre d’un paiement directement sur place.

Je vous laisserai compléter tranquillement la colonne numéro deux-cent-soixante-six quand vous aurez choisi ce qui vous convient.
»

Il tourne l’ouvrage en direction de ses clients avant de saisir une plume et son encrier. Il les pose sur le côté, en attente. Il se frotte les mains avant de tourner les talons en levant un doigt.

« Si vous voulez bien me suivre dans mon trésor… »

Il mène la marche, une grande porte avec des éclats en obsidiennes parsemés dessus. Une sécurité redoutable contre la magie. Ces cristaux étant immunisés aux pouvoirs des vents, et ce, depuis toujours. Il ouvre la porte, et derrière, des demi étagères, similaires à des piédestaux de bois, sont alignées contre chaque paroi des murs de la pièce. Un chandelier éclaire la pièce d’une bonne lumière grâce à ses dizaines de bougies, toutes allumées et à peine fondues. Il est difficile d'impressionner quelqu’un qui a tout vu, qui a tout vécu, qui a tout connu. Cependant, Herr Stumtgäärd ne ment pas, c’est un véritable trésor. Armes, artefacts, ouvrages uniques et autres curiosités se présentent à eux. Tel le souffle d’une forge, les Vents ici sont terriblement infusés. Leur intensité, rémanente de leur pouvoir, fait légèrement picoter les yeux de ceux qui ont le Don. Sur chaque étagère, sur chaque présentoir se trouve quelque chose de premier ordre. Lames enchantées, amulettes réceptives, potions aux effets partiellement listés, parchemins de sorts et même une armure qui brille dans le noir.

On trouve de tout ici, des splendeurs exposées, des chefs-d’œuvres exhibés, tous, d’une façon ou d’une autre, magique. Elle se rappelle de certains, comme un des traités sur les conséquences des accents natifs sur la magickane. C’est étrange, mais un peu de nostalgie vient attaquer les sens de la Dame d’Argent.

« Je vous en prie, questionnez moi, il s’avère que j’ai beaucoup de réponses. »

Le monsieur se tient bien droit, ses mains derrière son dos. Il sourit et attend patiemment, observant tel un rapace les deux mages, attentif à chaque mouvement. Mangold ne bouge pas vraiment, il essaye avant tout de ne pas paraître perturbé. Il n’a pas l’air d’être très à jour sur ce qui se trouve autour de lui.
Test d’HAB(+2) d’Isabelle : 2, réussite automatique
Test d’INT de Tim : 6, réussite. Il a compris.
Test de ??? : 3, réussite large

Très bien, tu peux passer par MP pour ta petite commande, les détails, tout ça tout ça :mrgreen:
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Isabelle Breitenbach
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Re: [Isabelle] La Dame de Fer est Morte

Message par Isabelle Breitenbach »

Le stratagème d'Isabelle était des plus risqués. Improvisé à la hâte, la baronne s'était mortifiée de toutes les variables qui risquaient de faire voler son plan à l'eau. Elle ne connaissait pas assez le Collectionneur pour garantir une véritable empathie de sa part. De plus, ce benêt de Tim ne devrait pas faire de faux pas.
"Dame Isabelle, vous allez bien? Je m'appelle Tim, Tim Mangold... pas Erwan." Ces paroles résonnaient en boucle dans la tête de la sorcière, de véritables lames de rasoir qui découperaient le fil de son intrigue en un instant.

Et pourtant, "Erwan" joua le jeu, instinctivement. Il était bien moins sot qu'elle ne l'avait imaginé. Se contentant de rester silencieux, le gamin resta aux côtés de sa maîtresse, attentif à la suite des opérations. Stumtgäärd, lui, mordu immédiatement à l'hameçon, se précipitant pour apporter plusieurs breuvages à la magicienne en détresse. Cette dernière remarqua la lamelle de citron dans l'un des liquides et tenta de se rappeler la dernière fois qu'elle avait pu s'en délecter. Malgré tout, elle se contenta d'un verre d'eau le plus classique qui soit.

Son plan avait fonctionné et un répit salvateur lui était accordé.

« Eh ben, ma vieille, on peut dire que tu es veinarde aujourd'hui! C'était pas gagné... » Pensa-t-elle.

Restant dans son personnage sans pour autant pousser la comédie, la baronne garda le verre entre ses deux mains, buvant quelques gorgées à intervalles espacées. Écoutant les paroles du Collectionneur, Isabelle s'irrita un peu de sa remarque sur les mages et les personnes âgées. Stumtgäärd n'était plus très jeune lui-même et ne bénéficiait pas de la vigueur prolongée du vent doré.
Mais comment lui en vouloir, alors que toutes les cartes avaient été placées entre ses doigts pour affirmer de telles choses?

La spontanéité avait du bon. Car, maintenant que sa suspicion était au plus bas, le marchand décida de se charger des explications auprès de ses clients. Isabelle aurait pu monter un plan ingénieux, longuement réfléchi et ramifié, elle était convaincue qu'aucun autre stratagème ne se serait montré aussi efficace.

« Si j'avais eu vent d'une telle faute de protocole lorsque j'étais Grande Trésorière, je peux te dire que je t'aurais immédiatement fait fermer boutique! » Pensa-t-elle malicieusement.

Fort heureusement, le laxisme au sein du Collège Doré avait fortement augmenté depuis son départ, permettant cette magnifique situation. Non content de détailler les colonnes à remplir, l'homme tourna l'épais ouvrage vers ses deux clients et leur tendit une plume. Si physiquement, Breitenbach restait chancelante et inoffensive, son esprit, lui, était aux aguets. D'un rapide coup d'œil, elle reconnut un nom jusque-là perdu dans les méandres de sa mémoire. Frank Sackler, l'un de ses anciens et jeunes collègues. À l'époque assez prometteur, il devait aujourd'hui avoir la cinquantaine et occuper une place confortable au sein de l'Ordre.

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Son nom à elle importait peu, les mages des Collèges envoyant souvent de simples intermédiaires pour faire leurs achats à leur place. Une fois les explications terminées, Isabelle posa tendrement sa main sur la tignasse de Tim. Un geste affectueux qui, s'il n'était pas feint, n'appartiendrait jamais au registre de la Dame d'Argent.

« Tu as bien compris, mon petit Erwan? On peut dire que, pour ta première fois, tu auras eu un traitement sur mesure, hein? Qu'est-ce qu'on dit à monsieur Stumtgäärd? »

La baronne releva la tête vers le commerçant, les yeux plissés par son expression amusée.

« Il est un peu timide. C'est normal, il n'est pas sorti du Collège depuis un bon moment. Je vais me charger de remplir le registre. »

Prenant la plume des doigts du Collectionneur, Breitenbach inscrivit trois noms dans les cases appropriées. Nathalie Aremberg pour l'achetant, Frank Sackler pour le commanditaire et Erwan Bade pour le bénéficiaire. Le Collège Doré compléta la dernière case, toute information supplémentaire s'avérant superflue.
Ainsi donc, le duo insolite venait de mener un casse dans l'une des boutiques les mieux gardées d'Altdorf! Délicieusement satisfaite, Isabelle ajouta simplement :


« Encore merci pour le verre d'eau, je me sens beaucoup mieux. »

Ensembles, ils pénétrèrent dans l'arrière-boutique. La baronne eut la chair de poule en sentant la proximité avec l'obsidienne, imperméable aux vents de magie. Son Don sembla momentanément se tarir en franchissant les portes. Un vif souvenir, longtemps oublié, la submergea.

Elle se trouvait dans une alcôve représentant Chamon, confortablement installée aux côtés de ses pairs : les éminents magisters de l'Ordre Doré. Creusée dans l'un des huit murs du Hall des Duels (où d'autres alcôves représentait chaque couleur de l'aethyr), l'obsidienne qui en composait l'ensemble avait pour but d'amoindrir le formidable pouvoir qui se déchaînerait en ces lieux. Ainsi que de donner une petite leçon d'humilité aux potentiels futurs Patriarches Suprêmes.

Isabelle observa les deux patriarches, Thyrus Gormann du vent rouge et Balthasar Gelt que l'on ne présentait plus, s'avancer pour prendre place dans le Hall d'Obsidienne. Le combat qui s'ensuivit fut fantastique, acharné. Seuls la pierre sombre et de nombreux sortilèges de protection garantirent que le bâtiment entier ne parte pas en fumée avec ses occupants. Le patriarche flamboyant avait souvent le dessus sur son adversaire, Balthazar restant majoritairement sur la défensive. Dans les alcôves, la tension était palpable, les magisters restants debout, silencieux. L'issue du combat définirait la politique nationale des Collèges pour les années à venir.

La Grande Trésorière Breitenbach, elle, était assise, sirotant tranquillement son verre d'une main nonchalante. Revêtant sa plus belle tenue d'appartenance au Collège, une robe d'écailles dorée à manches moulantes descendant jusqu'au sol, son masque doré d'une riche manufacture reposait sur ses genoux. Elle n'avait aucun doute sur l'issue du combat. Et alors que tout semblait perdu pour son ancien apprenti, alors même que sa vie était en jeu tant Thyrus s'acharnait à faire fondre sa carapace d'or, Balthasar se saisit du Bâton de Volans situé au centre de la pièce, mettant ainsi fin au duel. Plus malin que son adversaire, il s'était joué du tempérament ardent du manipulateur du vent rouge pour attendre la faille, l'ouverture qu'il ne manqua pas de saisir.

Isabelle avait alors ressenti une étrange sensation. Elle détestait déjà Gelt à l'époque, tant il lui avait donné du fil à retordre aux cours des quelques années d'apprentissage qu'elle lui avait conférées. "Tête de Plomb" qu'elle le surnommait, ne supportant pas en vérité que quelqu'un gravisse les échelons du Collège à une telle vitesse, détrônant ainsi son propre record jusque-là incontesté.

Et pourtant, elle ressentit aussi une certaine fierté, car elle avait participé (certes, brièvement) au modelage de ce formidable personnage. Rien n'aurait pu se mettre au travers de sa route pour atteindre les sommets. Ce pauvre Gormann n'avait aucune chance.

L'ancienne magistère cligna des yeux et regagna la terre ferme. Stumtgäärd parlait devant elle, exposant sa magnifique collection. Un peu troublée, la baronne écarta ce souvenir d'un geste. Mais en était-ce vraiment un? Ou un autre de ses délires des dernières décennies, regroupant des fragments du passé en un tout terriblement crédible? Impossible à dire.

Enfin libérée de ses rêves, Isabelle put pleinement se ravir de la contemplation de la pièce. Le Collectionneur n'avait pas menti, de remarquables trésors l'occupaient. Tous suintaient d'une manifestation plus ou moins forte de l'aethyr, rivalisant presque avec la salle des coffres de l'Ordre Jaune. L'expérience de Breitenbach lui permit de décrypter d'un regard certains artefacts, son œil d'argent étant son meilleur atout pour détecter les manifestations magiques.

Après avoir minutieusement observé chaque merveille dans la pièce, Breitenbach dû tristement se rendre à l'évidence : sa bourse était bien trop petite pour espérer en acquérir la plupart, même individuellement. Ils devraient se contenter du strict nécessaire pour l'éducation du jeune Mangold. Ce garnement n'était donc bon qu'à la ruiner!


« Quelle fabuleuse collection vous avez là! Malheureusement, nous resterons très classiques dans nos achats. »
« Nous vous prendrons un grimoire de sort pour mon apprenti, ainsi que ce manuel d'assistance à la canalisation. »


Isabelle aurait vraiment préféré prendre un second grimoire à la place du manuel pour remplacer le sien, vendu il y a fort longtemps. Sans lui, elle ne pouvait se prétendre complète en tant que magicienne. Mais le tome d'assistance à la canalisation avait aussi son importance, car il lui permettrait de fabriquer un artefact catalyseur, comme un bâton des collèges par exemple. Tout autant important pour un sorcier que son grimoire.

Certes, cela prendrait du temps, mais si elle achetait un grimoire totalement vierge dans un autre magasin moins coûteux de la ville, la baronne pourrait se l'approprier et en faire son Archidoxis. Il aurait sa propre nomenclature, garantissant ainsi une meilleure synergie avec sa propriétaire.
En revanche, si Isabelle se sentait capable de réécrire entièrement un grimoire de sorts grâce à ses nombreuses années d'enseignement, il n'en allait pas de même pour la fabrication d'un catalyseur.

L'ancienne magistère paya ses achats en vidant sa bourse et en vendant tous ses bijoux, véritable crève-cœur après avoir pu brièvement retrouver sa prestance d'antan. Fort heureusement, il lui restait ses habits coûteux, lui garantissant toujours une certaine noblesse.

Après avoir chaleureusement salué le Collectionneur, le duo quitta le magasin. Ils s'engouffrèrent dans les ruelles sans un mot, le visage souriant d'Isabelle se mutant petit à petit pour retrouver sa sévérité glaciale habituelle. Une fois à bonne distance, la baronne prit enfin la parole, toute chaleur ayant quitté sa voix.


« Voilà gamin, ton propre grimoire de sortilèges. Nos semblables l'appellent aussi Archidoxis, donc nous ferons de même. Si tu le perds, j'en fabriquerais un à partir de la peau de ton dos. C'est compris? »

« On peut dire que tu m'auras coûté! Et j'ai bien l'intention de revoir ces couronnes un jour, par le biais de ton frère ou de ton dur labeur. C'est clair? À présent ne traîne pas, nous devons trouver un maigre substitue à ce que tu tiens entre tes bras pour ma pauvre personne. »


S'apprêtant à repartir, la baronne se sentit obligée d'ajouter :

« Ah et... tu as fait preuve de réactivité dans la boutique, "Erwan". »

Elle lui fit un rapide clin d'œil. Ce geste avait une certaine signification. Il était le premier témoignage de satisfaction exprimé par un maître qui n'en avait lâché qu'une dizaine au cours de toute sa carrière d'enseignement. De plus, il laissait entrevoir l'embryon d'un début de complicité.

Ensembles, ils partirent en quête d'une boutique susceptible de fournir ce que la Dame d'Argent recherchait : un grimoire vierge. Relativement peu coûteux comparé à celui que Tim tenait entre ses bras, Isabelle évalua malgré tout qu'ils seraient un peu courts pour ce nouvel achat. Aucune importance, car l'argent ne faisait pas tout. Ils pourraient gagner la différence en offrant leurs services au vendeur ou à un autre particulier.
Le gamin était jeune et la baronne expérimentée et, même si bien des âmes en détresse se résoudraient à vendre des services bien plus douteux et intimes pour gagner leur pitance, ce n'était bien évidemment pas ce qu'Isabelle avait en tête...
Isabelle Breitenbach, Voie du Sorcier des Collèges de Magie
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