[Alexander Rosenbach] Les grandes choses ont de petits commencements

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Dès sa fondation par le dieu guerrier Sigmar, l'Empire a dû faire face aux invasions et aux guerres civiles. depuis plus de deux mille cinq cents ans, il survit néanmoins aux périodes de trouble et aux batailles grâce à la bravoure et à la discipline de ses armées

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[MJ] Le Grand Duc
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Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Martin [MJ Assistant]



Une fine brise soufflait sur le cou d'Alexander, tandis que celui ci observait la gran' place du bourg où il se trouvait, depuis la loge improvisée, assis sur un bon coussin - de piètre qualité mais bon, on faisait avec ce que l'on avait - tout en sirotant le vin chaud au miel qui était offert à ses voisins. Le burgmeister, un homme plein de vie et emplit de bonne volonté, avait courtoisement invité le jeune noble, cadet, mais néanmoins de sang indubitablement bleu, ainsi que quelques personnages faisant offices de notables locaux, à assister au présent spectacle donné à ses administrés.
En ce milieu d'hiver, il n'y avait en effet pas grand nombre de loisirs disponible pour le bas peuple, et c'eut été un crime que de ne pas user de la présente occasion pour faire profiter à tous du spectacle qui allait, dans quelques instants, se dérouler sous leurs yeux.
Déjà la foule curieuse de badauds s'était assemblée devant l'estrade où allait se dérouler cette scène. Scène normalement réservée à cette basse profession qu'était celle d'acteurs et troubadours itinérants, mais aujourd'hui, en ces circonstances exceptionnelles, ouverte à la lie de l'humanité, ces gredins suscitant l'ire de Sigmar.
Deux gardes de la commune faisaient de la figuration, aux côtés d'un bourgeois, interprétant le rôle d'un prévôt, récitant à haute et intelligible voix l'acte d'accusation que le Von Rosenbach écoutait d'une oreille, tandis qu'il échangeait quelques polis propos avec son hôte.
Ah... Trouver pareil talent n'avait pas été sans soucis, l'individu s'estimant de trop piètre capacité pour pouvoir satisfaire pareille audience, repoussant ainsi les invitations, fuyant les messagers et se montrant même violent à l'égard des avances faites par le jeune Rosenbach. C'était fort dommage, le nobliau ayant la main sur le cœur. Il avait même été prêt à rétribuer l'artiste en lui louant sa monture, un bon cheval de race. Mais avec ces roturiers, lorsque vous leurs donniez le doigt, ils vous prenaient le bras. Et peu différent de ses congénères issus de la crasse de ce bas monde, l'artiste, envers qui Rosenbach était si bien attentionné, s'était comporté comme le dernier des rustres. Rien, néanmoins, qu'une bonne bastonnade dans les règles, pour lui rappeler son rang et ses devoirs, ne pouvait réparer, avant de le remettre aux douces bontés de la milice locale, qui saurait prendre soin de lui dans le plus grand souci de donner aux bons citoyens de l'Empire une prestation des plus décentes.
On était donc sur la gran' place et... Oh. Qui voilà ? Les proches du prestidigitateur du moment, dont tout le monde parlait. L'homme, vêtu de haillons, fermement tenu par des liens, allait procéder, avec l'aide de ses diligents assistants, un tour de magie sous les yeux de sa femme et leur enfant un petit bout de chaire en bas âge, sans doute pas plus vieux que quatre ou cinq été. Qu'il était mignon, à tendre la main vers son papa. Et madame, plutôt digne pour une bougresse s'étant liée à la lie, qui tenait dans ses bras la petite chose. Adorable famille. Entourée de gens plutôt heureux, impatientant devant le temps que l'on mettait pour éructer des caractères inscrits sur un bout de papier.
Tous savaient à quel tour de magie on allait procéder, et son dénouement était connu d'avance, mais le suspens, l'impatience, la curiosité, tout cela émanait de cette aimable foule, composée de pieux sujets de Sigmar.

Remarquant l'état de son auditoire, le prévôt improvisé coupa court à sa lecture, sautant quelques paragraphes pour enfin annoncer à tous que le spectacle allait débuter pour de bon.

Le prestidigitateur du moment, les mains dans le dos, attachées à de la solide corde, les pieds nus, allait montrer à ces bonnes gens comment l'on passait de vie à trépas. Une prestation unique en son genre ! Et, bien que ne pouvant être manquée, il arrivait qu'elle soit mal exécutée, Ranald, ce bon vieux renard, s'amusant des déceptions des mortels en pipant les dés.

Bref. Trêve de billevesées. On hissa bien haut sur l'escabeau le magot, pour lui passer une bonne corde de chanvre au cou, et de pousser d'un coup de pied le marchepied, faisant basculer le condamné, qui vint se balancer, les pieds agités, devant son beau monde.

Oh. Regardez qu'il est beau. Le fruit était en train de mûrir à toute vitesse. Voyez ce rouge qui gagnait ses joues. Sûrement qu'il devait parvenir au bon état incessamment sous peu ? Déjà ses yeux de merlan frit se tordaient dans tous les sens.
Et vous mesdames, profitez donc de l'instant ! Car ce n'était pas votre mari qui pouvait mettre au four pareil pain, si ?
Et les mesdames de ne pas en perdre une miette, les jouvencelles parmi elle rougissant à loisir, tandis que les matrones appréciaient d'un œil expert le pont se lever davantage à travers le tissu.
Et ces messieurs, de s'étonner toujours à chaque fois que ces mesdames, de si faible constitution, de si faible cœur et d'esprit, puissent assister à pareil spectacle avec pareilles pensées, et d'en redemander. Ah, les femmes étaient décidément des créatures étranges, et les leurs ne faisaient exception à la règle.
Et les enfants, qui pour la première fois assistaient à l'étouffement du poisson, tous curieux et pleins de vies, toujours plein de questions en bouche, et que l'on faisait taire tant que durait le spectacle... Car c'était toute une éducation, que d'assister à une pièce telle que celle ci.

Heureux citoyens qui voyaient leur hiver être animé de quelques festivités, avant les fêtes du printemps.

Et dans la loge, les notables s'échangeant plaisanteries et rumeur, dans une grosse coupe vin chaud en cuivre transitant dans les rangs, diminuant en volume à chaque spectateur, tandis que les plus prévenants essayaient d'intégrer le baronnet à leur commérage, en faisant des efforts pour l'intégrer dans leur pinaillage, s'enquéraient de la santé de monsieur le baron, de madame sa mère et ainsi de suite.

Puis, moment que tous attendaient, les pieds agités du prestidigitateur cessèrent soudainement de bouger, de la bave coulait de sa bouche et le tour était joué.

Voilà, braves et gentes dames, comment l'on passe de vie à trépas par pendaison !

C'était vraiment une très bonne journée qui commençait.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Alexander Von Rosenbach
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Re: [Alexander Rosenbach] Les grandes choses ont de petits commencements

Message par Alexander Von Rosenbach »

Des spectacles, Alexander en avait vu plus qu’il lui en fallait, il était surtout là pour deux choses : le vin chaud, et vérifier que justice soit bien faite. On ne pouvait laisser les petites gens seuls trop longtemps, où ils n’en faisaient qu’à leur tête. Il ne manqua pas également dans la foulée, d’assurer tous ces notables de la bonne santé de son père et de sa mère, clamant, qu’ils avaient encore de longues années pour éclairer de leur sagesse le bon peuple. Bon, il fallait avouer que voir ce gueux rendre son dernier souffle de cette façon avait son petit charme, mais ça en restait là. Pour les niards et la femme, selon lui ils allaient avoir un sort bien meilleur que si le bougre était resté en vie. Et puis, les sœurs de Shallya ne manquaient jamais de bras. Mais notre pauvre noble avait bien d’autre soucis actuellement. Comment gagner Aldortf ? Á pieds ? C’était impensable, quelqu’un de son rang ne devait pas s’abaisser à cela, sauf en cas d’extrême nécessité. De plus, avec la perte de nombre de ses effets, il se retrouvait presque sans le sous. À peine plus de trois couronnes, c’était ridicule ! Il allait falloir se serrer la ceinture.

Le jeune noble se réajusta sur son coussin, le voilà à peine parti que le magnifique domaine de son père lui manquait. Il allait devoir vite s’habituer à bien pire, il en avait peur. S’il ne l’avait encore jamais vu de près, il se doutait bien que la guerre n’était pas une partie de plaisir. Son maître d’arme Aras, le lui avait bien vite fait comprendre, et ce depuis son plus jeune âge, pour qu’il ne « se mette pas plein de vomis de troll idéaliste comme ces crétins de jeunes nobles Bretoniens dans la caboche.» Langage certes fleuri, mais qui avait le mérite d’être parlant. Aras était l’un des seuls à pouvoir lui parler ainsi, et le vieux maître d’arme, ancien capitaine de la garde impériale, avec sa jambe en bois et son œil gauche borgne, lui manquait déjà. Plus d’un avait été surpris à quel point même avec un mauvais appui, il pouvait être redoutable. C’était quelqu’un de bien, dur, mais bien, et ils avaient partagé plus d’une fois une coupe de vin le soir, parlant de choses et d’autres. Des trois fils du baron, il était le plus doué dans le domaine des armes, ce qui était le début des problèmes qui le menaient ici aujourd'hui; Mais voilà que ses pensées vagabondaient, il était sûr que la compagnie du maître d’arme était plus agréable que celle de tous ces notables obséquieux, qui lui faisaient des courbettes pour être dans ses faveurs. Malheureusement c’était là le lot de tout noble et Alexander n'en attendait pas moins d'eux. Et puis, il appréciait le bourgmestre, c’est pour cela qu’il eut ces mots :

Mon brave burgmeister, je suis fort aise de constater que votre justice est rapide et précise. Malheureusement, vu que votre milice n'a pas pu recouvrer la plupart de mes effets, je me retrouve bien dans l'embarras, sans monture ! Alors que je dois me rendre avec célérité à Aldtorf.
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Plutôt gêné, le burgmeister se confondit de quelques autres excuses, arguant qu'une partie de la milice a du être envoyée à Helmgart, alors que leur pauvre bourg à la charge de prendre soin d'un grand nombre de réfugiés des provinces du Nord.

"Je comprends votre soucis, mais ne peut hélas faire grand-chose pour votre voyage. Si j'avais un cheval, je vous le prêterais sans soucis. Il y a bien le relais, mais celui-ci dépend des services de courriers impériaux. Avec les troubles dans les montagnes grises, ils ne peuvent non plus se permettre de louer leurs montures. Vous m'en voyez désolé. "

Agacé, Alexander s’agita sur son siège, qui n’était somme toute pas si confortable que cela, il contint cependant son irritation, car le brave burgmesister n’y pouvait rien, et comme lui avait martelé la plupart de ses précepteurs, on ne punit pas le messager.

Que c'est navrant, je vous remercie de votre sollicitude, et je sais que si vous pouviez faire quoi que ce soit pour m'aider vous le feriez dans l'instant, n'y aurait-il donc pas possibilité de louer une place sur une diligence ? À défaut de mieux ?

Hélas la prochaine diligence ne passe pas avant la semaine prochaine. Néanmoins…" se lance-t-il gêné, "à défaut de mieux, je sais que l'un des tenants des environs prévoit de se rendre à Altdorf, y vendre ses poissons.... Il dispose d'un chariot et un cheval pour le tirer."

Le jeune noble resta un moment interdit, avant d’éclater de rire, bientôt suivi poliment par quelques notables qui voulaient lui faire plaisir. Mais il eut tôt fait de s’apercevoir du sérieux de son interlocuteur.

"Il fait le trajet jusqu'aux faubourgs d'Altdorf...." continua t-il en hésitant.

Reprenant contenance, Alexander se tut, un silence de mort tomba sur le petit groupe. Une petite punition pour avoir osé faire une telle suggestion, mais il fallait admettre que c’était moins pire qu’une autre, et il ne pouvait se permettre d’attendre une semaine. Son père lui avait bien marteler de se hâter, et cela primait sur le confort. Soupirant, il répondit au burgmeister.

Nous vivons des temps bien difficile pour en arriver là, mais soit, je n’ai malheureusement pas le loisir de m’attarder. En ce cas, maintenant que nos affaires ici sont terminées, si nous allons ensemble régler les formalités administratives, que je puisse partir au plus vite.

C’est ainsi qu’Alexander se fit escorté par le notable chez lui. Il n’était somme toute pas trop mal loti, et son logis pouvait se comparer à celui de certains riches paysans sur les terres de son père. Il y faisait une chaleur douillette, surtout après avoir connu la fraicheur du dehors. Alexander fut juste surpris lorsque le notable lui dit que sa table en chêne pouvait accueillir jusqu’à 10 personnes, il ne l’aurait pas dit. Mais il est vrai qu’à la table de son père, ils aimaient prendre leurs aises. Après être passé par une lourde porte en bois, il se trouva dans un bureau lui rappelant un peu celui de son père, en moins bien organisé. Quand il vit la gravure de Karl Franz, il eut un geste instinctif de déférence, tout en marmonnant :

Puisse t’il régner mille ans.

Alexander s’assit ensuite, et attendit tout en sirotant un verre d’eau chaude sucrée au miel, profitant de ce qui serait surement ses derniers instants de confort avant longtemps. Pendant ce temps le burgmeister rédigeait une dispense et prouvant ma noblesse. Pour quelqu’un habitué à ce que tout le monde le reconnaisse de vue, cela paraissait superflue, mais au cours de son voyage, il ne serait pas aussi connu qu’il l’était dans le domaine de son père. Enfin, il eut fini, après avoir remercié poliment le burgmesteir, il se fit escorter à une cabane qui n'avait rien à voir avec la maison du Burgmeister, si bien que le noble hésitait même à en pousser la porte.

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Alexander Von Rosenbach, Noble
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Alexander Rosenbach] Les grandes choses ont de petits commencements

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Martin [MJ Assistant]



Quittant la tribune et sa charmante compagnie de notables, petits nobliaux et artisans réputés, le cadet du baron lui emboita le pas, pour finalement être introduit dans une demeure non loin de la gran' place. Façade respectable, la place faisant également lieu de trésorerie, là où les impôts et taxes étaient entreposées avant d'être transférées au collecteur ou bailli du noble ayant à charge la protection des lieux. Des petites fenêtres au rez-de-chaussée, de solides volets de chêne, renforcé de gros clous, une porte solide renforcée en fer, puis on entrait dans un vestibule, où l'on s'essuyait les chaussures ou bottes sur un tissu recouvert de paille sèche.
L'air était assez sec, grâce à un feu qui avait été allumé pour chasser le froid de la nuit. De celui ci, il n'en restait que quelques braises encore fumantes, mais néanmoins assez de chaleur pour donner une légère impression de confort, comparé à l'extérieur, son vent froid et son soleil partiellement masqué par les nuages de grisaille.
Suivant le burgmeister, ils passèrent par la salle à manger, grande pièce décorée avec raison, où des tapisseries bordaient les murs, tant pour agrémenter le lieu avec quelques couleurs agréables que pour mieux garder le chaud à l'intérieur et le froid dehors. Typiquement, on y voyait Sigmar, ou alors quelques allégorie ou âme vénérée liée à celui ci, le soleil éternel, brûlant de sa lumière sacrée le mal et les ténèbres... A côté de tapisseries bien plus mondaines, dotées de motifs géométriques, ou de paysages, pour la simple beauté de la chose.
Au centre de la pièce, une longue table faite de bois de chêne, certainement un legs de quelques ancêtres vu le prix du machin et le fait que pareil mobilier se déplaçait peu. Ceinte de deux longs bancs du même matériau et de deux chaises en paille à ses extrémités, on pouvait bien y faire siéger une douzaine de personnes, et sans doute plus en serrant davantage.
Sur le côté droit de la pièce, se situait une autre porte, celle ci renforcée de fer, qu'ouvrit le burgmeister en actionnant une clé dans sa serrure.
Là, se situait un lourd bureau de chêne, encombré de divers papiers, un nécessaire d'écriture et deux chaises en paille, de part et d'autre du meuble, signe que l'on devait sans doute couramment accueillir des visiteurs dans cette pièce pour y laisser des chaises. Au-dessus du bureau, une gravure, de qualité moyenne, où l'on pouvait distinguer Karl Franz, prince d'Altdorf et empereur, dans un style classique : Gal Maraz d'une main, une plume de l'autre. Ainsi l’œuvre devait avoir été réalisée une fois l'homme couronné et légitimé, c'est à dire après avoir mi fin aux troubles qui agitèrent le Reikland durant son inauguration.
Là où le Rosenbach salua l'illustration de l'auguste souverain, le burgmeister, plus prosaïque, se contenta de hocher la tête, avant d'inviter le noble à prendre une chaise, tandis qu'il s'installait en face de lui, repoussant du bras quelques documents, quitte à en faire tomber certains sur le tapis par terre, pour rédiger quelque attestation de son crû.
Pendant qu'il était tout à son travail administratif, le noble eut à patienter sans pouvoir faire autre chose que d'observer les lieux. Un presse-papier, un ouvrage qui devait faire office de livre de comptes, une armoire sur sa gauche, où était entreposée une arbalète et quelques carreaux, outil de mort et de souffrance à ne surtout pas laisser à disposition des enfants, d'où sans doute son entrepôt dans un endroit peu accessible à ceux ci. Une cassette de fonte au niveau du sol, et quelques ouvrages prenant la poussière sur les planches. Surtout du vieux papier, typique de ces journaux en provenance de Nuln ou Altdorf, que les coursiers avaient dans leurs sacoches, pour les revendre à l'occasion sur leur passage. Il y avait par exemple l'Ulricain déchaîné, ou ce torchon qu'était "La queue du griffon", dont il avait eu le loisir de lire quelques exemplaires en cachette chez son second frère. Un livre de prières.... Bref. Une littérature somme toute assez moyenne. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, mais toujours plus que ce que le commun du lieu pouvait accumuler.
Il fallut un petit quart d'heure pour faire sécher l'encre, avant de pouvoir plier le document sans faire couler celle ci. Laps de temps dans lequel Alexander n'eut d'autre chose à faire que lire les titres des quelques livres présents, et siroter une eau chaude sucrée au miel et parfumée à la menthe.
Finalement fait, le burgmeister lui tendit le papier. Ce n'était pas grand chose, mais le document attestait des circonstances d'Alexander Von Rosenbach, et de sa qualité de fils du baron Rosenbach. Le tout attesté du sceau personnel du burgmeister du lieu et d'une description rapide du nobliau. Assez en tout cas pour bluffer un milicien illettré, se faire ouvrir quelques portes... Mais guère plus. S'il lui fallait par exemple réquisitionner une milice ou jouer des muscles auprès d'un échevin, il lui faudrait quelque chose de délivré en main propre par quelque homme de véritable sang bleu.


Les formalités étant remplies, le Rosenbach fut conduit en dehors du village, sortant de l'aire sécurisée par la palissade de bois, pour s'enfoncer vers un bosquet où l'on pouvait distinguer une cabane décente, non loin de la rivière. Un toit de chaume, mais de solides piliers de bois pour soutenir des murs de brique et terre séchée. Et même une fenêtre en verre. Mais juste une. A moitié à l'abri trônait également une grosse charrette.
Également un ponton, vers lequel une barque semblait se diriger.
Un petit sentier de terre permettait d'accéder à la demeure, sans avoir à trotter dans les hautes herbes encore mouillées par le gel.

Avisant le petit navire, le burgmeister se fit la mention qu'ils arrivaient juste à temps.

Ils n'avaient qu'à attendre au bout du ponton une minute, le temps que les derniers coups de rames soient donnés. En l'absence de bite d’amarrage, la barque fut attachée à un poteau du ponton, tandis que le burgmeister attrapait une autre corde lancée par l'un des deux marins pour tirer vers la terre l'embarcation.

Brève poignée de bras, le chef de la localité aidant l'ouvrier à monter plus haut, il salua celui ci.

Bonne pêche Sylvain ?

Aye. On emballe la récolte puis direction Altdorf. T'as besoin d'un truc là bas ? Et c'est qui le gus derrière toi là ? dit il en penchant la tête sur le côté pour observer Alexander, le noble faisant vraiment tâche par ses atours, entre un burgmeister habillé de bleu foncé, un marin en guenilles et son compagnon à peine mieux, encore sur le navire.

A-part le journal ? Non. Par contre j'aurais besoin que tu me rendes un service. Permets moi de te présenter Alexander Von Rosenbach. Comme dans "baron Rosenbach". Je me suis dit que tu pourrais le conduire à Altdorf...

A la mention du "Von", le dénommé Sylvain, gueux d'une tête de moins que le Rosenbach, fit une grimace, avant d'incliner le buste, de quelque chose comme 45 degrés, marmonnant quelques mots du style "désolé d'pas vous avoir r'connu vot' grâce, mes respects" et touti counti.

Ça me coûte rien, répondit il ensuite au burgmeister, mais je garde mon poisson, insista-t-il.

Oui oui bien sûr... Juste soit discret sur cette affaire d'accord ?

Ben... Pour sûr ! Tu me prends pour qui ? s'exclama-t-il en ouvrant les bras.

De là, on en conclu que Sylvain amènerait Alexander à Altdorf, et n'irait pas crier sur les toits qu'un noble ait fait le trajet avec lui et son poisson. Puis d'aller faire chercher son cheval, un bon animal, bien solide, large, fait pour tirer la charrue. De la bonne race de nordlandais, à n'en pas douter. Puis de charger dans dite charrue une grosse quantité de gros poissons. Alexander n'y avait sans doute pas fait attention plus que là, mais ils avaient de la poiscaille jusqu'aux chevilles dans leur embarcation. La ligne d'eau, une fois la viande déchargée, avait bondi.
Les animaux, proprement rangés sur une toile à l'arrière de la charrette, sentaient fort. Mais comme ils bougeraient, l'odeur ne resterait pas. Du moins pas trop.

Le second marin, qui était en fait une femme, prêta à ce passager impromptu, un manteau, fait de paille à 'extérieur, et tissu à l'intérieur. "Pour la pluie", lui avait elle dit, du rouge aux joues, un peu honteuse de devoir donner pareil vêtement à quelqu'un de sa condition. Sûr que s'ils avaient quelque chose de mieux, ils auraient accordé cela au noble. Mais faute de mieux... Après il pouvait toujours refuser ce nouvel affront - bien qu'involontaire - à sa dignité.
Une musette chargée entre les poissons et le banc du conducteur, et on était parti.
Paysage de fourrés et et bosquets, croisant à un moment un coursier, la route était tranquille, et c'eut sans doute été un agréable trajet, si ce n'eut été d'une part ces nuages noirs qui se signalaient à l'horizon, de bien mauvais augure, et le silence gêné de "Sylvain" durant le premier quart d'heure de route.

"Sylvain". Pas très sigmarite comme nom ça, ni très impérial par ailleurs. Un estrangeois certainement. Mais d'où ce paysan du cru pouvait il se payer pareille monture ? Ce n'était certes pas un cheval de guerre, mais le prix de pareille bête n'était pas rien, pour un être aussi pauvre qu'un simple pêcheur... S'il était bien simple pêcheur.

Finalement, le silence, perturbé uniquement par le claquement des fers du cheval sur les rares pavés de la route, fut rompu par le conducteur de l'attelage.

Hum... Vous allez faire quoi à Altdorf Herr ? Enfin si c'pas indiscret ?
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Alexander Rosenbach] Les grandes choses ont de petits commencements

Message par Alexander Von Rosenbach »

Alexander fut soulagé de ne pas avoir à entrer dans la cabane, bien sûr elle avait l’air solide et bien entretenue, mais pour lui ça ressemblait à un taudis; qui sait quelles saletés se cachaient dedans. Il attendit patiemment que les gueux accostent puis le reconnaissent et lui paient la déférence nécessaire, aussi resta t’il bouche bée quand le paysan l’appela « gus ». Lui gus ? Il allait voir qui était le « gus », peut-être qu’une bonne bastonnade lui remettrait les idées en place. Il faut dire qu’avec sa particularité physique, qui était de notoriété publique, il avait l’habitude qu’on le reconnaisse immédiatement, ou au moins dès qu’on voyait ses yeux. Il était connu pour cela dans toute la baronnie de son père, et même au-delà, et c’était une célébrité à laquelle il s’était habitué. Cependant, son irritation fut calmée quand, après l’avoir reconnu, il le salua comme il se devait, tout comme la personne qui l’accompagnait. Le noble prit une grande inspiration, il allait falloir s’habituer à ce qu’on ne le reconnaisse pas immédiatement, et il ne pourrait pas perdre son calme à chaque fois, cet incident était un bon test. Bon, vu que ce n’était pas volontaire de sa part, l’idée de la bastonnade ne tarda pas à disparaître de l'esprit d'Alexander, et le jeune noble considéra la question réglée.

Le gueux tenait absolument à garder son poisson, et malgré l’odeur, qui força très vite le noble à mettre sur son nez un mouchoir brodé de ses initiales, il n’était pas opposé à ce qu’il le garde. Il fallait bien que ce gueux vive, et pour autant qu’il le sache, peut-être que cette prise représentait pour lui un mois de profit. Il regarda avec suspicion le manteau que la gueuse lui présentait, enfin, si on pouvait appeler ça un manteau, le noble avait l’impression qu’il tomberait en miette à la moindre goutte de pluie, il avait néanmoins l’air propre. Mais bon, dans les circonstances actuelles, vu qu’il préférait voyager incognito, il ne se fit pas prier pour l’accepter, mais il doutait que celui-ci le protège beaucoup de la pluie.

Le manteau, s’il n’était pas des plus longs, était suffisamment large pour qu’il le mette par-dessus sa cape et ainsi cacher son emblème, et ce alors même que la cape cachait son bouclier en acier. En effet, il le mettait d’habitude sur son cheval, mais sans cheval, et bien c’était malheureusement lui qui jouait la mule. Et puis, depuis sa mésaventure, il préférait garder ses affaires sur lui et à l’abris, tout comme sa bourse, qu’il avait pris soin de ranger à l’intérieur de ses habits, et non pas à l’extérieur, comme il avait l’habitude. Avec son manteau, qui était toujours mieux que les guenilles que les gueux portaient, il se sentait quand même ridicule, et il espéra qu’ils ne croiseraient personne durant le voyage, ou tout du moins, qu’on ne le reconnaitrait pas. Malgré tout, l’humiliation de la situation lui faisait monter le rouge aux joues.

Il ne manqua pas de remarquer la qualité du cheval. Il faut dire qu’il s’y connaissait un peu en monture, sans être un véritable expert, mais le palefrenier de sa baronnie lui avait appris deux trois choses, et il ne manqua pas de se demander ce qu’un tel cheval faisait en possession d’un gueux comme lui. Mais cette question fut bientôt supplantée par une autre bien plus importante. À Altdorf, il faudrait qu’il refasse ses papiers, et il connaissait assez mal la ville, il ne l’avait vu qu’une fois, quand il était encore un enfant et cela faisait déjà bien longtemps. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il devait se rendre dans l’Oberhausen District où se trouvait le comte de Münchhausen. Bien sûr il avait pris avec lui une carte d'Altdorf en partant, mais celle-ci faisait malheureusement parti de ses biens disparus. Vraiment dommage, car elle était fort jolie, leur cartographe Johann Schöner, était des plus doués.

Bien qu’il était impatient de voir les merveilles de la capitale de ses yeux d’adultes, et fier de se rendre dans le lieu de résidence de l’empereur, que son nom soit mille fois béni, il était un peu inquiet, car la ville serait le point de départ pour lui de l’inconnu. Bien sûr, c’était aussi une occasion inespérée de se faire un nom, et de gagner suffisamment de prestige pour faire ensuite un bon mariage qui lui donnerait une baronnie, ou même de le gagner en récompense par ses prouesses martiales. Mais son chemin serait semé d’embûches, et la mort serait dans tous les recoins. Avant de partir, il avait demandé à Aras ce qu’il fallait s’attendre à ressentir durant son premier combat. Le maître d’arme l’avait regardé longuement de son œil unique avant de répondre : «Moi j’ai pissé dans mon froc et j’ai failli m’évanouir, c’est un miracle que j’sois encore en vie. J’étais qu’un bleu, toi t’as eu un enseignement solide, t’auras peur, ça c’est sûr, mais l’important c’est de pas la laisser te dominer. Rappelle-toi ce que j’ai toujours dit. Le vrai courage, ce n’est pas de ne pas avoir peur, c’est d’agir alors qu’elle te paralyse jusqu’aux os.»

La voix au reiskpeil approximatif du conducteur le tira de ses pensées. D’abord agacé que le gueux interrompe ses réflexions, en fin tacticien, il décida d’en tirer parti pour à son tour tirer les vers du nez du paysan, tout en lui donnant de quoi rassasier sa curiosité.

Eh bien mon brave sylvain, je dois aller protéger l’empire contre la lie du monde, et purifier nos terres au nom de Sigmar.

Dit-il en faisant le signe du marteau devant lui. Il se tut un instant, pour le laisser prendre mesure de ses paroles, puis il reprit.

Mais toi mon brave, d’où viens-tu ? j’ai l’impression que le Reikland n’est pas ta terre d’origine. Également, je me demandais d’où tenais-tu un aussi bon cheval, il est d’une qualité rare, j’en suis fort impressionné.

Celui-ci se fend d'un éloquent "Ah." lorsqu'Alexander déclame son glorieux destin certainement pavé de gloire. Puis de répondre :

"Ben j'étais dans les troupes du duc de Parravon, lorsqu'il a écouté l'bon Louen pour faire la guerre contre les vilains du Grand Nord, vers Middenheim. C'est là que j'ai rencontré Siegfried, le burgmeister. Quand le duc a décidé de rentrer, il a pas fait attention à combien qu'on était au retour. Un de plus ou de moins... Plutôt que de rentrer au pays, j'ai décidé de rester. La garde de Carroburg, puis la compagnie d'Helmgart..."
"Et y'a 5 ans je marrie la belle Fiekchen, achète une barque et devient tenancier. J'ai construit moi même notre belle maison."


"Quand à ce bon vieux Gunther", cria-t-il à l'adresse du cheval, "on s'est cotisés, moi et d'autres. Et avec le pécule, Siegfried et moi on l'a trouvé sur un marché d'Averheim. Beau bestiau. Grâce à lui on a pu défricher pas mal de bois, pour les cultures. Pis quand j'ai besoin, il tire la charrette jusqu'à Altdorf, où je ramène des clous et ce genre de choses pour le bourg."

"Ça fait plusieurs années que ça marche. Il valait son prix. Puis les routes sont sûres sur le trajet."


Alexander médita les paroles que le gueux venait de lui adresser, son admiration pour lui venait de naître. Mais le pauvre était bien trop imprudent à s’ouvrir ainsi à lui, bien loin des réponses dont Alexander avait l’habitude, celle-ci était honnête et sans détour, c’était rafraichissant.

Prends garde mon bon Sylvain, certaines mauvaises langues pourraient dire que c’est de la désertion, et c’est un crime la plupart du temps puni de mort. Me concernant, tu as juste trouvé une vie meilleure dans l’Empire, et Sigmar est toujours prêt à bien accueillir les hommes de bonne volonté. Mais d’autres pourraient ne pas être de cet avis. Je vous conseille donc la prudence quand vous abordez le sujet, surtout avec des nobles.

Les yeux vairons d’Alexander s’attardèrent un instant sur le cheval.

Prends en bien soin, j’avais aussi une formidable monture, rapide, endurante et entrainée à la guerre. Sa magnifique robe noire était sans pareille. Elle a malheureusement fini son chemin dans l’estomac de bouseux.

Le temps passa, et la faim grandie en Alexander, l’odeur du poisson à l’arrière n’aidait pas. C'est alors que son compagnon de route lui proposa tout naturellement de partager son repas. Si le pain n’était pas très ragoûtant, trop granuleux, Alexander se régala des rillettes aux olives. Bien sûr, ce n’était en rien comparable avec ce que la cuisinière halfling de son père, la Mère Morrel, préparait, mais le noble c’était attendu à tellement pire qu’il fut agréablement surpris. Il tint même à donner une pièce d’argent au tenancier, disant que c’était pour le voyage et la nourriture, mais plus car il avait été touché par son histoire, et que ça avait l’air d’un brave homme. Il décida même de se confier un peu à lui.

Dis-moi Sylvain, par hasard, connaîtrais-tu l’Oberhausen District et où se situe la demeure du comte de Münchhausen ?

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Alexander Von Rosenbach, Noble
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Alexander Rosenbach] Les grandes choses ont de petits commencements

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Martin [MJ Assistant]


Grand prince, Alexander donne une pièce d'argent à Sylvain. - 1 PA. ^^
Jet perception : 1
Jolie réussite critique.
Je hab : 8 échec à cause de la maille.
Jet ini : 7
Tu le courses et le rattrapes par le collet.
jet Char : 9 ça passe
jet int : 6 ça passe
Regard quelque peu douteux aux propos du Rosenbach. Désertion ? Il en avait de drôles lui...

Hum... Homme d'arme dans l'Empire c'est pas la même chose qu'en Bretonnie messire... pires que des chiens.... Mais oui da, j'en prends grand soin à chaque fois à Altdorf, dit il en tapotant le gourdin qui pendait à sa hanche. Les docks grouillent de vermines.

La discussion traina encore en longueur avant de s'épuiser, tandis que le soleil montait au zénith, bien que toujours dissimulé sous les nuages gris. Pour leur plus grand malheur, ils eurent également le droit à une grosse ondée d'une heure, durant laquelle le manteau de paille révéla son utilité. Non pas qu'il protège totalement de la pluie, mais au moins la cape d'Alexander n'était elle pas transformée en serpillère à la fin de l'intempérie. Juste humide et un peu mouillée, alors que le bestiau de Sylvain avait continué de tirer la charrette comme si de rien était.
Solide bestiau, vraiment. Haut, épais, musclé... Bon, certainement pas taillé pour la course puisque c'était pas ce qu'on lui demandait, mais l'intérêt que lui portaient des petites gens pour les travaux des champs sautait aux yeux.
Une bonne bête pour les gros travaux fatigants, du genre de ceux à vous briser le dos d'un homme.

L'ondée terminée, ils purent souffler un coup. Les routes étaient un peu boueuses mais Sigmar merci bien conçues puisque l'on était dans les environs directs d'Altdorf. L'administration impériale était assez forte et riche dans la région pour entretenir passablement les routes, au point que les fossés aux bords de la voie étaient dégagés de toutes branches ou obstacles empêchant l'eau de pluie de s'écouler convenablement dans des ravines et ruisseaux en contrebas de la route.

Néanmoins le trafic était bien mince en cette saison. Un patrouilleur à la mine patibulaire, les inspectant de son regard inquisiteur avant de les dépasser en sens inverse, une patrouille de piétons les croisant bien plus tard, vannés par la marche, la boue et la pluie....
Paysage morne et peu engageant. Bosquets, cabanes de bucherons sur les hauteurs, charbonniers, mais à mesure que l'on s'approchait de la destination du Rosenbach, la densité humaine augmentait.
Alors qu'ils se régalaient des rillettes de la femme de Sylvain, délicieuse chaire de poisson mêlée à des petites olives tiléennes, venant apporter une touche d'acidité au tout, avec du pain aux céréales.
On était certes loin du pain blanc auquel Alexander était habitué au manoir familial, celui ci étant bien plus "croquant", la faute à des graines rajoutées à la farine et également des noisettes mêlées à la mie, mais les rillettes faisaient en sorte que le tout soit décent.
Le "repas" du midi faisait plus penser à un gros apéro qu'à un vrai repas... Mais vu sa compagnie, pouvait il réellement se plaindre ? C'était bien moins pire que ce que l'on aurait pu prévoir.
Bon par contre pas de vin ou de bière pour accompagner la graille, juste de l'eau de pluie.

Mais jusque là son compagnon de route s'était montré décent, pour un gueux. Aussi, dans sa grande mansuétude, bien noble qu'il était, le cadet Rosenbach condescendit à partager sa bonne humeur au petit homme, lui faisant savoir que son hospitalité était la bienvenue. Il s’acquittait très bien de sa tâche. Un brave sujet que voilà.
Aussi, du haut de sa grandeur, consentit il à lui octroyer une bonne grosse pièce d'argent, en reconnaissance de la valeur de ses bons et loyaux services.

Une pièce dont le loyal sujet hésita à se saisir quelques secondes avant de hausser les épaules. Pourquoi pas après tout. C'était un argent facilement gagné. Avec ça il aurait les moyens d'acheter quelques autres hameçons, filets ou du tissu pour sa douce. Ou pour les gamins. De la toile ou même de la bonne laine. Ou alors un poulet à la maison. Pour avoir un œuf presque tous les jours. Et jouer avec les enfants. Oui, ça sonnait pas si mal une poule. Allez, va pour une poule.

Tout à son arithmétique et ses projets de vie, le paysan mit quelques secondes à se reprendre pour payer attention à ce que lui disait son voisin.

L'Oberhausen District ? Nop. La dernière fois où il avait mis les pieds là bas... Ça devait être pour un défilé il y a des années. Il ne connaissait du coin que la longueur des allées et la qualité du pavé. C'était juste le quartier le plus au Sud d'Altdorf, où on trouvait la petite et moyenne noblesse de la ville, là où les grands préféraient rester dans leurs manoirs en campagne ou au Paledstadt. L'Oberhausen District, on y entrait directement par la porte Sud, la sécurité y était moins dégueulasse que sur les docs... Et c'étaient pas les gens comme lui qui y allaient. C'était pas un endroit pour eux. Rien que le regard des gens quand vous y posiez les pieds, vous saviez que vous n'y aviez votre place.
Quand à ce comte Münchhausen là.... Nop. Jamais entendu parler. Mieux valait s'adresser à la milice. La garde de la ville était bien plus serviable dans ces zones là.


On se rapprochait d'Altdorf, Alexander et Sylvain ayant déjà traversés quelques patelins et - dépourvus de palissades ceux ci - et des grosses fermes fortifiées, disposées d'un côté ou de l'autre de la route, route dont le cahot diminuait quelque peu, pour le plus grand bonheur du fessier du Rosenbach.
Les bosquets laissaient la place aux prairies. Les prairies aux champs. Les champs aux cabanes et bidonvilles.
On approchait des faubourgs d'Altdorf, ceux ci s'étendant sur plusieurs centaines de mètres avant de s'arrêter aux remparts de la capitale impériale. Les cheminées derrière les remparts, pour la plupart, crachotaient déjà quelques volutes de fumées, aux côtés des fumées bien plus grosses et noires de lâchées dans les cieux par quelques ateliers ou manufactures encore en activité à cette heure tardive.

On était encore à quelques cinq cent toises des premiers bidonvilles lorsque Sylvain demanda au nobliau si celui ci préférait que leurs chemins se séparent dans l'instant, ou bien plus loin.
La capacité du citoyen à suggérer pareil subtil départ surprit agréablement Alexander qui ne pu qu'agréer dans le sens du conducteur. Il était déjà assez honteux qu'il ait eu à voyager sur un charriot transportant du poisson, si l'on était venu à l'apercevoir, ou même le reconnaître, c'eut été encore pire. Mieux valait que le Rosenbach mette pied à terre et laisse Sylvain parcourir les dernières toises de lui même. Après tout, Alexander pouvait sans doute atteindre la porte de la cité sans trop de difficultés. La route vers celles ci était toute droite.
Adieux donnés, Sylvain lui laissa néanmoins un avertissement avant de partir : celui de se tenir éloigné des docs et des gangs.

Effectuant le reste du trajet à pied, se remémorant sa dernière visite à Altdorf, enfant, il essaya d'en tirer quoi que ce soit d'utile pour trouver le comte mentionné par son paternel... Mais rien ne lui venait à l'esprit. A cet égard, Syvlain, bien que d'une aide limitée, avait été plus utile que sa propre caboche.
Tient, d'ailleurs ça devait être son chariot qu'il reconnaissait au loin, s'engageant dans une rue perpendiculaire celle qu'il empruntait en ce moment même.
Avec le monde qu'il y avait dans les rues, quand bien même le soleil était en train de se coucher, le conducteur avait intérêt à ralentir. Que la foule soit encore plus dense et marcher eusse peut être été plus rapide que chevaucher un destrier.
De son côté, la vue des environs n'avait rien de bien impressionnante. En fait c'était même la misère. Bidonvilles cotoyaient cabanes construites de bric et de broc, pas mal de mendiants faisant la manche, des femmes de petite vertu effectuant du racolage à même le pavé, ouvrier en frusques sales revenant des champs ou de la ville, se tuant à la tâche dans quelques ateliers sales et dangereux.... Et des gamins, aussi. Qui jouaient au chat, malgré la densité de la foule, percutant par moment les passants... Dont Alexander.
Percuté au niveau de la taille. Là où se tiendrait, en temps normal, sa bourse. Bourse qu'il avait caché, devenu paranoïaque depuis la perte de son cheval, sous ses vêtements. Donc là, s'il n'avait pas pêché de prudence, il se serait retrouvé sans le sous, après avoir perdu son destrier et ses papiers. Joie.

Voilà de quoi gâcher son humeur d'une journée qui ne s'était jusque là pas déroulée trop mal.
Sigmar ait pitié de lui, de tomber, à chaque fois, si de malhonnêtes âmes... Mais pas question de laisser passer ça. Essayant de le rattraper au vol.... Le noble vit le gamin lui échapper. Un instant il était sous sa main, l'instant d'après il n'y était plus. La faute à sa cotte de maille qui l'avait gêné dans la manœuvre. Mais il était un Rosenbach par Ulric ! Pas question de le laisser s'en tirer si facilement ! Maîtrisant son déséquilibre, grâce à toutes ces leçons passées auprès d'Aras, il se rétablit sur de bonnes bases, pivotant à moitié, pour se mettre en course du garnement. En quelques grandes enjambées, il rattrapa celui ci. Sa plus grande taille lui permettait de courser le voleur plus rapidement, au point de le chopper par le collet pour le stopper.
Tiré en arrière, l'apprenti voleur eu un hoquet, ses frusques étant d'assez solide qualité pour ne pas se déchirer sur le coup, mais au contraire attirer le haut de son corps vers l'arrière et ses jambes vers l'avant.
Une solide main sur son épaule, le petit ne pouvait pas s'enfuir. Alexander étant noble, et victime d'une tentative de vol, il aurait été en droit de foutre au garnement une raclée monumentale manu-militari, voir même de lui briser quelques os pour la peine. Ou l'envoyer au guet qui se serait fait une joie de foutre ce moins de rien dans quelques atelier spécialisé dans le redressage de cette engeance.
Mais, grand prince, et parce qu'il n'avait rien perdu dans l'affaire, si ce n'est peut être une minute de son temps, il se contenta d'une solide taloche sur la tête du gamin, avant de lui ordonner, d'une voix solidement assurée, de ne plus recommencer ce genre de bêtises pour lesquelles on envoyait un homme adulte aux galères. Ou du moins de ne plus recommencer sur lui.
Les yeux aux bords des larmes par le coup provoqué, le gamin eu la bonne idée de remuer la tête de haut en bas.... Et Alexander de remarquer que, derrière le voleur en herbe, la présence de quelques individus au bout de la ruelle, regardant Alexander à leur tour, qui les regarda à son tour... Et de sentir une sueur froide dans son dos.
Il était seul.
Sans cheval.
Dans un lieu pas très sigmarite.
Avec des gens encore moins sigmarites.
Et il faisait nuit putain....
S'assurant vite fait que personne n'était dans son dos, le nobliau prit grand soin de ne pas quitter des yeux le groupe au bout de la ruelle. Groupe qui s'était relevé pour l'observer, mais sans pour autant s'approcher de lui pour le moment.
Groupe vers lequel se dirigeait le gamin qu'il avait taloché précédemment.

Ce soir là Alexander Von Rosenbach prit la bonne décision de laisser les choses en l'état et de, non pas prendre ses jambes à son cou, mais de marcher glorieusement vers la victoire. Juste dans l'autre sens. Les spécialistes appelant ça un "repli stratégique".
Dans une autre vie, le cadet des Rosenbach, faisant preuve de témérité, aurait pu finir sur le pavé, la gorge tranchée, se vidant de son sang. Ou tout simplement bastonné et dépouillé de toute dignité et richesse matérielle.
Mais nous n'étions pas dans une autre vie. Ce genre de conjectures n'avait lieux que dans les palais de l'Architecte. Pas dans les ruelles moisies des faubourgs d'Altdorf, desquels s'éloignait un Alexander de plus en plus inquiet, en direction des portes de la cité impériale, symbole de puissance mais également de sécurité. Sécurité face à tout envahisseur. Sécurité face à des bandits et hommes bêtes écumant la campagne. Sécurité contre le petit peuple, ces foules de réfugiés et précaires ayant effectué un exode rural.

Pressé, stressé, angoissé, le Rosenbach ne paya guère attention à la magnificence des murs de la capitale, de la hauteur de ses tours, de la puissance des canons la gardant, de l'état dépenaillé des gardes à la porte, laissée ouverte à cette heure ci du fait du flux d'ouvriers qui sortait encore d'Altdorf pour s'en aller vers les faubourgs.
La milice, ennuyée, ne fit pas trop d'histoires lorsqu'un Alexander sauvage surgit des faubourgs pour leur mettre sous le nez sa "dérogation" signée du burgmeister Siegfried pour entrer dans la ville sans avoir à payer la taxe d'entrée, celle ci s'élevant tout de même à une pistole par jambe. Non pas qu'Alexander soit radin, mais ça faisait quand même cher de payer trois pistoles pour entrer dans la ville quand il lui restait si peu de fonds.

De l'autre côté des murs, Alexander pu enfin souffler un coup.... Avant de réaliser qu'il ignorait où aller pour trouver la demeure du comte de Münchhausen. Alors il pouvait certainement déambuler dans l'Oberhausen District au hasard jusqu'à ce qu'il tombe sur un panneau avec marqué en gros dessus "Demeure de l'honorable comte de Münchhausen", ou tout simplement choper un homme du guet par l'épaule et demander son chemin.
Ce qu'il fit, une fois qu'il se fut adapté à l'air ambiant, chose plus difficile qu'il n'y paraît, au vu des miasmes fabriqués par cette noble ville qu'était Altdorf. Car à la seconde où il posa un pied dans celle ci, de l'autre côté des portes de la cité, il fut assailli d'odeurs loin d'être agréables. Sueur, merde, pisse, fumées.... En l'absence de vent fort, ces odeurs restaient au-dessus d'Altdorf, pour vous retomber dessus à la première pluie. Pis que tout, même si l'on était dans un quartier relativement aisé, certaines canalisations n'étaient pas dans le meilleur des états, pouvant parfois être confondues pour des marais urbains.
A plus d'une fois le Rosenbach eut à faire un détour plutôt qu'à devoir tremper ses bottes dans une flaque au liquide inidentifié.
Et de payer une grande attention aux rues où pouvaient parfois débouler à grande vitesse des coches, heureusement signalés par le bruit des fers des montures sur le pavé, et souvent une lumière au niveau du cocher, petite lanterne destinée à mieux repérer ces engins de mort qui à deux fois manquèrent de peu de l'écraser pourvu qu'il ne se range à toute vitesse pour se coller aux murs. Et pis encore, les flaques dans lesquelles les grandes roues se jetaient à toute vitesse, éclaboussant les malheureux ayant énervé Ranald pour leur donner une nouvelle douche. Ainsi le bas de la cape du cadet furent complètement salopés par un jet de... boue ? De boue dirons nous, projeté par un énième coche ivre de vitesse.
Et on était même pas dans un quartier mal famé.

Véréna merci, en ces temps civilisés, la ville était éclairée par de multiples lanternes, suspendues à de grands poteaux, fournissant des cercles de lumière desquels on pouvait se déplacer dans une relative sécurité, en plus des lumières procurées par les fenêtres aux volets encore ouverts, où chandeliers débordant de lumière et moult bougies permettaient d'éclairer de manière marginale les rues en contrebas.

Repérant une procession d'une demi-douzaine de torches, Alexander identifia en ces patrouille un groupe d'hommes du guet... Mais en fait non. Juste un groupe de citoyens concernés par la sécurité de leur district, pleinement motivés à assurer la noble mission qu'était celle de veiller à l'ordre public des environs, non pas en concurrence mais en complémentarité de la garde civile.
Très bien motivés que ces miliciens. Même si dans le tas certains semblaient assez éméchés ? Mais qu'importe ! A Remas, fait comme les remassiens.
Faisant fit de l'absence de tabards, juste quelques brassards enfilés à un bras, il s'enquit auprès de ces braves gens de la demeure de l'honorable comte de Münchhahausen.

Tourner à droite à la cinquième intersection, puis continuer tout droit jusqu'à la "lanterne verte", prendre à gauche du "marais".... Et autres indications sibyllines que le nobliau parvint à traduire avec quelques peines. Le dialecte local avait ses propres significations, même si moins difficiles à comprendre que de l'argot.
Ainsi la "lanterne verte" signifiait une lucarne au verre verdit. Le "marais", une canalisation noyée dans une grosse flaque - encore une -. De même, à mesure qu'il progressait, le sens des indications fournies donnait son sens.


Et ainsi finit il par parvenir au manoir du comte, une demeure dans un style tout impérial, de plusieurs étages, de bois et de pierre, derrière un muret de pierre de deux mètres et un bon portail de fer forgé. Et il y avait même une écurie d'un côté du portail, ainsi que quelques plantes. Joie. Ça changeait des demeures aux styles architecturaux complètement chaotiques, comme ce manoir aux colonnes obscènes, typiquement tiléennes, couvert d'un dôme étrange, ou les pauvres maisons en colombages, à la chaume noircie par le temps et le manque d'entretien.
Non. Là on avait quelque chose de respectable.

Retait désormais à entrer. Et bien entendu le portail était fermé d'une bonne chaine.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Alexander Rosenbach] Les grandes choses ont de petits commencements

Message par Alexander Von Rosenbach »

Enfin ! Son objectif est finalement devant lui, et il a juste failli finir dépouillé, égorgé et écrasé. Et puis, il se sent aussi sale qu’un gueux. Entre le poisson, la boue et surtout, le petit tout puant, il a été gâté. Qui sait ce que le garçon a comme saleté sur lui, ou quelle horrible maladie des puissances de la rune se cache dans ses replis crasseux. Il espère qu’il pourra se laver chez le comte, dormir dans un bon lit et se reposer comme il se doit. Et puis il faut que ses vêtements soient lavés, il a des changes dans son sac, mais très limités, la plupart étant partis en même temps que son cheval. En tout cas, il ne se baladera plus jamais sans une escorte digne de ce nom dans ces rues crasseuses, et pas à pieds ! Ses belles bottes noires avec la rose enflammée en argent sur le côté. Et bien maintenant, elles sont plutôt brunes, et la rose se cache sous la boue. Quelle aventure ! Il espère ne pas revivre la même chose avant longtemps.

Altdorf n’est pas du tout comme dans ses souvenirs, ça c’est sûr, où est la splendeur, la beauté ? Partout, il ne voie que boue, excréments et autre joyeuseté. Cette ville n’est pas digne de l’Empereur ! Puisse t’il régner mille ans. Après, il est peut-être arrivé par le mauvais quartier, mais même celui où vit le comte n’est pas très ragoutant. Que sa ville natale lui manque ! Moins importante c’est sûr, mais beaucoup plus ordonnée et soignée, et c’est un plaisir de se balader, les gens sont polis et te saluent respectueusement. Et surtout, ils te reconnaissent à vue !

Le temps des voyages avec Sylvain lui semble à présent si loin. Un brave et honnête homme lui. Il espère que son avertissement n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, car si la plupart n’en ont cure, certaines personnes un peu trop zélées peuvent vouloir le punir pour cela. Enfin bon, il a fait tout ce qu’il peut pour lui, et il lui espère une bonne vie sous la protection de Sigmar. Une chose est sure, de ce qu’il a compris, elle est déjà bien meilleure que ce qu’il avait en Bretonnie. Il faudra qu’il se renseigne sur le sujet à l’occasion. Après réflexion, il s’est peut-être un peu trop laissé entrainer par sa bonté et sa générosité naturelle avec lui. Il n’est plus chez son père, et n’a plus une réserve de couronnes à sa disposition. C’est pourquoi par la suite, il a autant pinaillé avec les gardes, et puis, quand on peut éviter de payer, il faut toujours le faire. C’est comme ça que son père est devenu riche.

Bon, maintenant, il a devant lui un obstacle de taille, une chaîne et une grille, dont l’association des deux lui barrent le chemin aussi sûrement qu’une montagne. Au moins, la maison du baron avait l'air de bon goût et respectable, propre et bien entretenu. Le jeune noble ne s'attendait pas à moins.

Quand même, il ne va pas devoir crier pour se faire entendre ! Tout cela va de mal en pis, quelle journée de gueux. Il attend donc quelques minutes devant la grille, espérant que quelqu'un se manifeste mais rien que se passe. Alors, la mort dans l'âme, et n'ayant personne pour le faire à sa place, il se résigna. Il mit ses mains en porte-voix et tonne.

Je me nomme Alexander Von Rosenbach, j’ai une lettre à remettre au grand baron de Münchhausen !

Il ne connait pas personnellement le baron, mais il sait que son père le tient en très haute estime, ce qui est rare, très rare, surtout quand il s'agit d'autres nobles. Son père est en efet sans pitié avec ses confrères, car tout noble se doit de montrer l'exemple au peuple, et nombreux sont ceux qui malheureusement, ne respectent pas cet adage, ces graines d'hérétiques valent moins que les gueux selon son père.
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Alexander Von Rosenbach, Noble
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Re: [Alexander Rosenbach] Les grandes choses ont de petits commencements

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Martin [MJ Assistant]


Lorsque Alexander patienta devant la porte sans faire d'efforts pour se dissimuler, il fut finalement, après quelques deux ou trois minutes, repéré par une sentinelle qui effectuait des tours de garde le long du mur de la propriété du comte. Celle ci, inspectant du regard le nobliau avant qu'il n'ait le temps d'ouvrir la bouche, conclu que l'inconnu n'était pas votre mendiant moyen venu quémander quelques piécettes ou autre, mais au moins un mercenaire, ou bien un messager.
Il ne payait pas bien mine notre Rosenbach, par ses fripes trempées en-dessous des genoux, de sa barbe non rasée depuis quelques jours, et l'absence de cheval ou carrosse à ses côtés.
Aussi fut-ce avec un relatif scepticisme, mais tout en gardant l'esprit ouvert, pas encore totalement gelé par l'air froid et puant qui emplissait la rue, que l'homme d'arme daigna accorder quelque oreille au Rosenbach, malgré le gros chien à ses côtés qui regardait avec méfiance l'inconnu, pour grogner et aboyer en sa direction.
Ainsi il avait un message à remettre au comte. Une lettre plus exactement. Et il était noble ? Ou du moins le prétendit l'être. Et le courrier qu'il montrait était effectivement marqué d'un sceau dans un cachet de cire prouvant que la lettre n'avait pas été ouverte précédemment, gage d'authenticité... Bref, le doute était permis. Aussi fut-ce avec un mélange de respect mêlé à une certaine suspicion que le laquais requit, poliment, au nobliau, de bien vouloir l'excuser quelques instants, le temps d'aller transmettre au maître de maison la présence et requête de "Alexander".

Et il s'en fut, aussi simplement que ça. Et après tout, qui pourrait bien le lui reprocher ? Un homme fort bien armé, en pleine nuit, sans monture ni transport... C'était pour le moins suspect, surtout avec les évènements qui agitaient la cité depuis quelques jours.
Le revoilà une minute plus tard, accompagné d'un homme portant une chemise de nuit sous un lourd manteau et un bonnet de lit.

Par delà le portail, celui ci posa quelques questions au nobliau, concernant sa famille, ses ancêtres et l'histoire du blason familial d'Alexander, avant de faire signe au maton d'enlever la chaîne du portail et d'ouvrir celui ci au sang bleu. S'excusant quelque peu de ces formalités, l'homme qui se révéla être le maître des domestiques de la maisonnée lui révéla qu'on ne s'attendait pas à le recevoir à cette heure ci, et que suite à divers évènements, la sécurité avait du être renforcée.
Entrant sur la propriété du comte avec pour guide l'homme en chemise de nuit et son escorte armée et méfiante pleine de dents acérées, Alexander Von Rosenbach pu avoir un nouvel aperçu de la demeure de celui ci. Bâtiment de pierre, façade baroque, quelques buissons au bas des fenêtres, grandes fenêtres de verre transparent, propres, mais dont de grands volets renforcés de métal masquaient l'intérieur. Par un petit chemin de gravier, il pu également distinguer des écuries et une cabane où se trouvait à l’abri un carrosse orné d'armoiries, bien que la nuit l'empêcha de clairement distinguer celles ci. Il y avait également une citerne, à moitié enfoncée dans le sol, dont on pouvait tirer de l'eau par une pompe installée plus loin.

Pénétrant enfin dans le manoir de son hôte, Alexander fut proposé, à cette heure tardive, de se présenter au comte le lendemain, celui ci, bien qu'informé de sa présence, n'était en effet pas en état de le recevoir céans. A moins d'une urgence, il valait mieux attendre le petit matin pour lui faire grâce de sa présence.
En attendant, le majordome, bien que dans son attirail peu majestueux, se requit sur l'appétit du jeune homme. Le repas était terminé depuis longtemps à cette heure ci, mais il pouvait bien lui dégoter quelque chose de rapide à se mettre sur le pouce. A moins qu'il ne préfère prendre un bain avant le sommeil ? Le trajet n'avait sans doute pas du être de tout repos.... Continua-t-il en regardant les bottes et la cape du Rosenbach, tout en faisant un grand effort lui même pour se demander où diable était passée la monture de son invité.

Dans l'ordre, le cadet des Rosenbach fut invité à souper se repaître d'une fondue de poireaux, reste du repas du soir, accompagnée d'une bière et de pain blanc. Le cuisinier étant couché, on avait uniquement pu faire appel à quelque serviteurs pour réchauffer le fond de marmite en cuisine, tandis qu'ailleurs on s'activait pour faire chauffer de l'eau pour le bain, afin que, une fois repu, Alexander pu filer directement dans le baquet préparé à cet effet, dans une chambre à l'étage.
Après un repas calme, éclairé d'une simple chandelier, sous la garde d'un serviteur encore à moitié endormi - par Morr, cela faisait déjà plusieurs heures que le soleil s'était couché - Alexander fut donc guidé par une servante un peu moins endormie que le reste du personnel. On passa devant plusieurs vieilles croutes, quelques tapis, très utiles pour ne pas être trop ennuyé par le froid du plancher en cette froide saison, avant de conduire Alexander à ses quartiers pour la durée de son séjour. Un lit double, dans une chambre dotée de tapisseries recouvrant les murs pour mieux garder la chaleur à l'intérieur, alors que trainait dans l'air une légère odeur de poussière. Pas vraiment quoique ce soit de désagréable, à moins d'être allergique ou malade. Ça restait léger, comme si on avait nettoyé l'endroit récemment, alors que celui ci avait été laissé, inutilisé et peu entretenu durant une longue durée.
Les draps étaient propres, blancs, les couvertures chaudes, les tapis épais, il y avait des rideaux à la fenêtre en plus des volets, et un baquet rempli d'eau fumante au pied du lit, ainsi qu'une serviette et une chemise de nuit.

La soubrette qui l'avait escortée jusqu'à sa chambre entrepris alors machinalement d'enlever à Alexandre sa cape, ses bottes et le reste de ses effets, à moins que celui ci ne juge ces attentions à son endroit par trop intimes, et se contenta de renvoyer celle ci ailleurs, préférant reposer dans l'eau chaude seul, et pouvant se brosser le dos par lui même.

Dernier point de la journée à régler, répondre à la servante vers quelle heure il souhaitait être réveillé, et si il laissait cette dernière personne s'en aller avec ses vêtement de voyage, après son bain s'il décidait de la garder sous le coude ou tout de suite une fois renvoyée.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Alexander Von Rosenbach
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Re: [Alexander Rosenbach] Les grandes choses ont de petits commencements

Message par Alexander Von Rosenbach »

Notre bon Alexander ne tonna donc point, et il en fut tellement soulagé qu’il ne se formalisa pas de la suspicion de la sentinelle. Il comprenait au vu de la situation qu’elle puisse être soupçonneuse, d’autant que dans le doute, il fut traité avec respect. Une fois les preuves apportées de son identité et tout malentendu écarté, Alexander fut presque soulagé que le baron ne puisse pas le recevoir immédiatement. Il se sentait très las de sa journée et avoir l’occasion de se restaurer, de dormir et SURTOUT de se laver avant de voir son hôte ne le dérangeait pas. De plus, cela lui permettrait de se présenter sur son meilleur jour. Et puis, même s’il ne devait pas tarder, ce n’était pas une soirée qui allait changer grand-chose.

Alors qu’il se laissait guider, il ne manqua pas de se renseigner sur les troubles dont parlait le maître des domestiques, et quand celui-ci l’informa de fous échappés d’un sanatorium, le noble sentit un frisson glacé courir sur sa nuque. Rien à voir avec la peur qu’il avait ressenti face à ce qui était probablement des coupe-jarrets plus tôt dans la soirée, où il avait craint de se retrouver blessé. Non, c’était une peur plus irraisonnée, plus grande. En effet, les blessures physiques c’était une chose et il savait qu’il en récolterait surement son lot dans la guerre, mais il y était préparé. Par contre, les blessures psychiques était quelque chose qui le terrorisait au plus haut point. Lui qui avait toujours l’esprit clair et alerte craignait plus que tout, la folie, surtout qu’il ne savait pas comment s’en prémunir. Pour autant qu’il le sache ça pouvait être contagieux. Bah, il n’avait rien à craindre ici, et il chassa bien vite de son esprit ces fous nés ou devenus fous, espérant qu’il n’en croiserait aucun, et se concentra sur son futur repas. Sans être exceptionnel, celui-ci lui parut néanmoins délicieux car mine de rien, son aventure épique lui avait creusé l’estomac ; et ce n’était pas ce qu’il avait mangé avec Sylvain qui l’avait rassasié. Et ce pain si délicieusement blanc ! Comme il lui avait manqué ! Plus de graines !

La chambre qui lui fut alloué n’étais pas si mal et ressemblait un peu à la sienne, mais le regard du jeune homme ne s’y attarda pas trop, attiré par le baquet d’eau fumant qui paraissait l’appeler, qui semblait même le prier pour qu’il rentre vite à l’intérieur se décrasser. Et par SIgmar, que c’était bon de retrouver un domestique pour lui enlever ses vêtements, le jeune noble s’était vite lassé de cette tâche qu’il trouvait indigne de lui. C’est donc avec un plaisir non caché et sans aucune pudeur qu’il laissa la soubrette le déshabiller. Une fois nu, il se plongea avec délice dans le bain et se délassa tandis qu’elle le lavait. Ce que cela lui avait manqué ! Il poussa un soupir de satisfaction.

Son manque de gêne s’expliquait car pour lui, un servant était servant avant d’être femme ou homme, et il n’y avait aucune raison de se sentir mal à l’aise. Et puis, donner un aperçu aux roturières d’un joli corps qu’elles ne pourraient jamais avoir était ce qu’il pouvait faire de mieux pour elles. En effet, il n’était pas de ces nobles qui troussait les roturières comme des lapins, bien que la plupart en auraient été ravies, et que certaines avaient même essayé pour gagner ses faveurs. Mais sa mère avait très vite enseigné à ses fils les dangers d’un joli minois, et ce par des stratagèmes qui chagrinaient encore aujourd’hui Alexander et auxquels il préférait ne pas penser. Toujours est-il qu’il ne toucherait jamais une roturière, et qu’il se méfiait comme de la peste de toute jolie femme au sang bleu. Elle leur avait aussi enseigné le pouvoir que la beauté pouvait apporter et comment manipuler les autres avec, une nouvelle fois en utilisant des stratagèmes au moins aussi douloureux pour ses fils que pour les victimes. Il était cependant intéressant de voir comment ils avaient tous réagis différemment à cet enseignement. Le premier né n’avait maintenant aucun remord à utiliser ce qu’il avait appris pour posséder toutes celles qu’il voulait pour ensuite les jeter. Il n’avait plus aucune considération pour ce qu’il appelait les femelles. Le second lui, avait perdu tout intérêt pour la gente féminine, préférant la compagnie de ses livres, plus rassurants.

Tout à ses pensées, Alexander commença à somnoler dans la bassine, signe qu’il avait besoin d’un bon lit.
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Alexander Von Rosenbach, Noble
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Re: [Alexander Rosenbach] Les grandes choses ont de petits commencements

Message par [MJ] Bugman »

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Martin [MJ Assistant]


jet observation : 3
Jet int malus de deux : 8 échec
jet char : 13 échec
Le bain du jour dernier - ou bien était-ce du matin - avait fait des merveilles pour Alexander, car en plus d'un sommeil bien réparateur sur un confortable lit, il avait pu se débarrasser d'une partie de l'odeur de poisson qui lui collait à la peau, et il eut la bonne surprise de constater que ses atours, discrètement emmenés ailleurs la veille après son bain, avaient été lavés, rincés et séchés, pour être enfin déposés aux pieds de son lit quelques instants avant qu'un serviteur tire doucement les rideaux de sa chambre, avant de réveiller doucement le nobliau. Pas de grosse voix, ou de main insistante sur l'épaule, juste un mince filet de bruit pour le tirer lentement du sommeil s'il n'était pas déjà réveillé par la douce lueur du jour... Douce lueur façon de parler parce qu'il faisait gris, qu'on était en hiver et que ladite lumière n'arrivait pas jusqu'au lit du Rosenbach mais avant encore quelques mètres à parcourir.
Une serviette chaude attendait dans les mains d'un serviteur pour que Alexander s'en saisisse au lever, histoire de se laver le visage et enlever de ses yeux le sable accumulé sous ses paupières dans son sommeil.

Une fois fait, une servante apporta au nobliau un plateau dans lequel se trouvait un bol de lait de vache chaud, adoucit par du miel, ainsi qu'une pomme, quelques tartines de pain beurré et un petit pot de miel supplémentaire. Assez pour se sustenter de bonne heure, de bon goût pour le palais, et surtout faire passer le goût de la bouillie de céréales qui était servie dans un autre bol. C'était ce dernier élément qui permettait de tenir l'estomac au calme. Ça et une viennoiserie encore tiède.

Bref. Un petit déjeuner copieux au lit, luxe essentiellement réservé à la classe supérieure de l'Empire. Un cadre de vie auquel les bourgeois avides et peu cultivés qui montaient dans l'échelle sociale de la société impériale n'avait pas accès. Un capital symbolique, privilège de sa classe.

Car qu'on se le dise, si le sang y est pour beaucoup de la séparation entre les gueux et les individus de sang bleu, si la richesse permet de s'élever en société, cette dernière n'est pas la seule chose à prendre en compte pour briller parmi l'élite. Il y a tout un bagage culturel, des codes et des manières de se comporter et d'agir qu'il convient de prendre en compte pour rester au même rang que ses pairs, et ne pas échouer dans cette fausse déshonorante où se trouvent les misérables déchus, exemples honteux au peuple, que sont ceux souillant leur sang en mixant le leur à celui de gueux enhardis et aveuglés par un succès ponctuel dans les affaires.
Ce n'est pas parce que Hanz est riche qu'il peut prétendre à unir le destin de son sang à celui de la noblesse. Non. Cela lui donne juste la possibilité d'acquérir certains capitaux sociaux et culturels de cette classe et ne pas se ridiculiser d'office. Car nous étions ici dans le Reikland par Sigmar ! Le cœur de la civilisation impériale, que dire, humaine !

Une fois convenablement sustenté, le Rosenbach fila mettre ses atours, lavés et séchés depuis cette arrivée pouilleuse dans la capitale. Mêmes ses bottes avaient été cirées proprement par quelque serviteur du lieu.
Lorsqu'enfin paré, il pu ainsi s'enquérir de la présence du maître des lieux, le fameux comte de Munchhaüssen. Celui ci était ainsi donc dans son étude, et pouvait recevoir le jeune maître très rapidement.

A nouveau guidé dans le manoir, il fut conduit, au premier étage, par un serviteur, empruntant couloirs marches d'escaliers, avant d'être laissé dans une pièce où se trouvait un homme, lui tournant le dos, fixant quelque chose dans le lointain, par la fenêtre. Dans son dos, un bureau où traînaient divers papiers et parchemins, soigneusement empilés, ainsi qu'une carte sur le côté, pendant à moitié sur la tranche de la table, de même qu'une coupe, vaisselle d'Averland, au vu du teint clair de la poterie, dans laquelle fumait une eau teintée de marron orangé.

Entendant Alexander entrer dans son étude, son hôte consenti enfin à se détourner du lointain pour fixer le nouveau venu de son regard. Un regard dur, clairement peu porté sur l'hospitalité. Comme si effectuer l'effort de devoir se livrer à quelques présentations représentait pour lui une perte de temps.

Image
Le regard, la prestance de cet homme, renvoyaient une image de sévérité, mais également d'autorité froide, mécanique. Un aspect dur comme du fer. Un glaçon que rien ne pouvait venir ébranler... Ou du moins était-ce l'image qu'il cherchait à renvoyer, et aurait réussi, si ce ne fut l'existence de cernes, ces poches creuses sous les yeux, preuve d'un manque de sommeil ou pire, qui donnaient un aspect vieilli, fatigué à l'homme qui lui faisait face.

Un homme dont les atours, bien qu'étranges, n'enlevaient rien à la prestance, l'aura d'autorité, qui émanait de lui. Vêtu d'une espèce de robe de chambre d'origine inconnue, recouverte d'un manteau ouvert.


Il resta là, à observer - ou plutôt inspecter - du regard l’intrus qui avait pénétré dans sa demeure. Un moment de silence pesant, avant qu'il ne pose sa main sur le dossier de sa chaise, comme pour s'appuyer dessus, sans lâcher des yeux le Rosenbach.
Depuis l'instant où Alexander avait pénétré l'étude, son hôte n'avait lâché le moindre mot, et ne semblait disposé à en éructer aucun, aussi, à sa surprise, le comte prit enfin l'effort de s'exprimer.
D'une voix n'exprimant aucun doute, il tendit son autre main vers le nobliau.

Le courrier, lâcha-t-il, de ses yeux sévères, attendant qu'Alexander s’exécute.

La lettre finalement entre ses mains, le Rosenbach ne put manquer de remarquer la crispation qu'affichait le visage de son hôte à mesure que celui ci parcourait les lignes de la lettre que son père avait rédigé à son effet.

Nouveau silence pesant, regard à nouveau inquisiteur, d'autant plus lourd sur le provincial. Une palette d'émotions traversant les yeux du Munchhaüssen. Colère. Douleur. Pitié ?
Cette fois ci, l'homme prit la peine de s'exprimer plus longuement.

Où avez vous fait vos armes, jeune homme.

Qu'il ne s'y trompe pas. Ce n'était pas une question. C'était un ordre.

Et de poursuivre, sur ce même ton froid, presque mécanique.

Êtes vous le moins du monde familier avec la Mer des Griffes ? Le Nordland ? Les norses ?

Et de froncer les sourcils de colère, aux réponses du nobliau, avant de se masser les yeux à l'aide de sa main, comme pour une vaine tentative de chasser la fatigue ou quelque migraine lui dévorant les paupières, avant de soupirer lourdement, dans un souffle où mêlait tant la fatigue que la colère. Il avait sous la main un bleu-bitte qui n'avait reçu pour tout enseignement que ceux de quelque piéton ignorant des aspects les plus compliqués de la tactique, n'avait jamais eut à suer, saigner et tuer l'ennemi, ni quoi que ce soit d'utile pour ce que son paternel s'apprêtait à lui envoyer au visage...
On était encore que le matin, et l'homme qui lui faisait face donnait l'impression d'être rincé, ayant eu à travailler dans quelque mine des jours durant.

Rosenbach a les cornes dures comme Taal.... Vous envoyer ici à pied, puis ça... termina-t-il en montrant la lettre.

Et de froncer à nouveau les sourcils, pour se fendre d'un "Ah", qui révélait très exactement le fond de sa pensé concernant la réponse envoyée par le cadet de la famille. Il s'est fait bouffer son cheval. Bouffé. Le cheval. Et il était supposé se servir de ça ?
La main agitée, le comte prit une gorgée de sa tasse, afin de calmer l'aigreur qu'il sentait monter chez lui.

Bien bien bien.... Vous me foutez le camp tout de suite pour Teufel. Lukas vous guidera en chemin. Vous aurez à convaincre Mayer de nous prêter l'un des siens. Leurs compétences sont essentielles pour du... Projet. Et tachez de de ne pas perdre les montures cette fois ci...

Toutefois, Alexander eu l'indélicatesse, l’indiscrétion, de s'enquérir sur ce "projet", auquel faisait référence le comte. Une indélicatesse à laquelle le Munchhaüssen réagit au trois quart de tour.

NEIN !!! hurla-t-il en reposant violemment sa tasse sur son bureau, avant de se reprendre. Nein.... Juste... débuta-t-il en fronçant les sourcils. Juste... C'est une expédition militaire.... Dans les provinces du Nord. Dans le Grand Nord. Un des siens est essentiel. Point. Je... vous en dirait plus... Plus tard. Mayer... Connaît l'essentiel.

Et ainsi Alexander, à peine arrivé, fut il renvoyé - presque chassé - du manoir du comte, en compagnie de "Lukas", un homme d'arme plus âgé que le nobliau. Dotés de trois montures, Lukas enfourcha un hongre tachetée de gris, laissant le choix au Rosenbach celui de monter au choix une jument blanche tachetée de brun, ou bien un cheval brun à la crinière noire.
En route vers Teufel ! Bien qu'il n'ait absolument aucune idée de ce qu'est cet endroit. Il lui semble se remémorer qu'il s'agit là d'un château, à la campagne souvent inondée, mais à part ça... Espérons que son guide en sache plus sur la chose. Au moins avait il l'impression que ce dernier connaisse le chemin, vu la vitesse à laquelle ce dernier cavalait en tête, le troisième cheval, non monté mais doté de sacoches, tiré juste derrière lui par une laisse.[/align]

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