[Le Coësre] Bateau-mouche

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Dès sa fondation par le dieu guerrier Sigmar, l'Empire a dû faire face aux invasions et aux guerres civiles. depuis plus de deux mille cinq cents ans, il survit néanmoins aux périodes de trouble et aux batailles grâce à la bravoure et à la discipline de ses armées

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] Bateau-mouche

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Au bout de la sixième ou la septième invocation de Grand Immonde, le théâtralisme est moins important. Rentrant dans sa cabine, Reinhard dût plutôt se plier à la routine, et découvrir comment le processus pour appeler son chef était en fait fort embêtant ; il fallait bien aligner les cafards morts, répéter les mêmes phrases sans faire de fautes dans les mots, et s’assurer que l’octogramme était correctement placé. Mais voilà, assis sur ses deux genoux, les paumes en l’air, le magus invoqua quelques formules pieuses et voilà que le corps de Vitale Candiano, ce fringant capitaine Tiléen borgne, se retrouva devant lui.

« Oh ! Hello hello !
C’est du breton ça veut dire Bonjour.
Tu fais très bien de m’appeler, j’étais justement occupé à faire des recherches pour toi ! »


Il se gratta la tempe, et se reprit avec un ton gêné.

« Enfin, je veux dire, là où je suis y a pas tellement de temps qui s’écoule, et on peut pas tellement dire que je sois occupé, mais heu, enfin… C’est des trucs que tu pigeras quand tu seras un démon…
Breeeef, bref.
Alors, tout va bien de ton côté ? »


Le Grand Coësre eut pas mal de choses à raconter. Comment il avait trouvé une harde d’hommes-bêtes, vaincu un de leurs chamanes serviteur de Slaanesh, puis la façon dont il avait offert une âme plutôt fort sympathique à sa propre cabale. Visiblement, Furug’ath parut fort satisfait, car le visage de Vitale souriait — mais comme les démons étaient fortement incapables d’imiter des traits humains, ce visage souriait beaucoup trop, dévoilant assez de dents pour qu’on puisse observer les molaires du Tiléen.

« Franchement chic tout ça ! Mais je commence à ne même plus avoir envie de te complimenter quand tu accomplis quelque chose — tu n’as pas pris pour habitude d’échouer ou de me décevoir.
Ah, ça fait du bien, de recruter des jeunes dynamiques. Un peu de sang neuf dans la famille, c’est vraiment très amusant !
Entre la Pourriture qui est dans ta main, ce cor ensorcelé qui t’apportera une forte infanterie, et tes propres sbires, je pense que tu as toutes les cartes en main pour réussir tout ce que tu souhaites entreprendre. Quand tu reviendras à Nuln l’année prochaine, la ville sera sûre et certaine de mourir.
En parlant de ça, tu veux des nouvelles de Maladie ? »
Depuis des mois maintenant, depuis octobre de l’année dernière et la fin du RP « le Grand Coësre », je fais en secret des jets pour voir comment se développe la maladie que tu as créée avec Furug’ath. En effet, tu as inventé un virus, et comme l’actualité nous le montre, un virus a l’habitude de muter et de se transmettre, assez rapidement il est vrai.

Pour représenter la chronologie des événements, j’ai donc inventé un pseudo-système pour voir jusqu’où la maladie pouvait se propager.

Tu as propagé la maladie au début de Nachgeheim, et nous sommes actuellement dans la 4e semaine de Brauzeit.

Tu veux découvrir comment tu as commencé la destruction de l’Empire ?

Profil de la maladie :
Virus :
+Propagation améliorée.
+Mutation gratuite
-Risque de mutations moins graves

Transmission :
Bétail (Développement à partir des carcasses d’animaux). Chaîne : Alimentation

Symptômes :
Toux
Insomnie
Vomissements

Infection : 6
Gravité : 5
Mortalité : 0


S1 contamination :
Jets d’infection : 18 et 19
Jet de mutation : 15

→ Quelques premières infections. Le virus profite du chaos aux abattoirs pour être difficile à détecter.

S2 contamination :
Jets d’infection : 17 et 18
Jet de mutation : 3

→ Très peu d’infections. Le virus n’est pas découvert et ne fait pas grand-chose.

S3 contamination :
Jets d’infection : 11 et 2
Jet de mutation : 1, réussite critique

→ Le virus commence à se propager dans les champs à côté de Nuln. Il débute sa mutation.

S4 contamination :
Jets d’infection : 1, critique, et 19
Jet de mutation : 5

→ Le virus fait tousser beaucoup de gens dans le sud de Nuln. Premiers cas à Osterzell et dans le Solland.

S5 contamination :
Jets d’infection : 15 et 16
Jet de mutation : 3

→ La propagation du virus stagne. Mais le virus a eut assez de réussites en mutations pour avoir une aggravation (Donc c’est positif pour toi)
Nouveaux symptômes :
Éternuements (Infection +5, gravité +1)
Diarrhée (Infection +6, gravité +4, mortalité +1)

S6 contamination :
Jets d’infection : 17 et 14
Jet de mutation : 20, échec critique

→ Le virus ne se propage pas plus mais continue de faire des dégâts là où il est présent.

S7 contamination :
Jets d’infection : 3 et 8
Jet de mutation : 4

→ Les hospices de Shallya à Nuln se rendent compte qu’il y a un problème. Beaucoup de patients se présentent aux Temples pour des diarrhées et des problèmes de sommeil.

S8 contamination :
Jets d’infection : 16 et 7
Jet de mutation : 9

→ Le virus se propage en Averland et dans la ville de Kemperbad.

S9 contamination :
Jets d’infection : 5 et 4
Jet de mutation : 2

→ La première personne victime de ton virus est tuée. Son nom est Andred, un jeune bébé de onze mois.
Le Culte de Shallya à Nuln déclare cette nouvelle épidémie. Début de l’enquête pour identifier comment elle est née.

S10 contamination :
Jets d’infection : 17 et 5
Jet de mutation : 8

→ Le bilan de ton virus monte à 11 morts.
Premier cas à Altdorf.
Le virus est découvert par le Temple de Shallya dans les alentours de Nuln.

Le virus s’aggrave et se dote d’un nouveau symptôme.
Fièvre (+4 infection, +3 gravité, +3 mortalité)

S11 contamination :
Jets d’infection : 9 et 12
Jet de mutation : 16

→ Le bilan du virus est de 19 morts.
Le virus est découvert au Solland.
Premiers cas à Carroburg et Averheim.
Le Temple de Shallya à Nuln place en quarantaine les malades, pour ralentir la transmission du virus.

S12 contamination (Aujourd’hui)
Jet d’infection (Un seul car on est en début de semaine) : 15
Jet de mutation : 15

→ Le bilan du virus est de 24 morts.
Premier cas à Ubersreik.
Le Temple de Shallya officialise la maladie en publiant une note à l’Académie de Médecine d’Altdorf. Le virus est nommé « Grippe agrypniaque de 2529 ». Il n’est pas encore jugé comme une priorité.


https://www.zupimages.net/up/21/35/f6az.png


Je te présente où en est ta superbe maladie.

Pour l’heure, elle n’est pas très mortelle. Mais elle se transmet hyper facilement. Et comme le monde actuel nous le prouve, un virus peu mortel mais très transmissible est souvent plus dangereux qu’une maladie très mortelle mais qui circule peu.
« Ma foi, ce que tu nous as concocté a déjà pris son envol ! C’était une bonne idée que tu as eu, le petit cocktail que tu as mis au point s’est révélé être fort efficace. C’est sûr, juste tousser et vomir, on fait difficilement plus éprouvé et peu original, certes, certes… Mais ton ajout de l’insomnie, ça, ça c’est marrant comme tout ! Imagine ces pauvres vieux et ces jeunes enfants incapables de fermer l’œil de la nuit ! Pas de repos, ça veut dire des corps plus faibles, ça veut dire, ça accepte le cadeau de Papy plus facilement !
J’espère que les putes qui servent la Colombe vont pas casser les couilles à deviner comment réagir… Pour l’heure, m’est avis qu’elles droguent surtout leurs patients pour qu’ils ferment l’œil. Mais quand arrivera l’hiver, elles n’auront plus assez de drogue pour tout le monde.
Je pense que ça va être une jolie course contre la montre. On verra qui de la nature ou de Nurgle parviendra à vaincre l’autre. »


Il posa ses poings sur ses hanches, et sourit.

« Bref, je voulais te dire…
Mémé Gâteuse a laissé plein de putains de grimoires derrière elle. Et je crois que son choix de Nuln comme base de ses opérations n’était pas au hasard. Ce n’est pas seulement car la ville est parfaitement située pour lancer une épidémie — en ça, tu lui as volé la vedette, bien fait pour cette pute. Mais y a peut-être autre chose…
Le Stirland, c’est juste à côté de la Sylvanie. Et t’as sûrement entendu des histoires sur la Sylvanie. Des châteaux hantés, des villages désolés, des goules mortes-vivantes, des hommes vampires élégants qui sucent le sang des jeunes filles — le Stirland, c’est juste à côté de la Sylvanie, et il est arrivé, dans le passé, que des non-vivants, des Nécromanciens, s’y intéressent.
Tes copains Stryganis, avec leur cirque, leurs gamins voleurs de bourses et leur lion de compagnie… Je crois qu’ils cherchent quelque chose dans le coin. Ils ne t’en ont pas parlé, mais je suis certain qu’il y a quelque chose là-dessus dans les bouquins qu’a pu accumuler Mémé au fil du temps.
Ce que je veux dire, c’est que les Stryganis, tu devrais faire gaffe à eux. Je ne pense pas qu’ils resteront tes alliés éternellement. »
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Bateau-mouche

Message par Reinhard Faul »

Ça fait longtemps que le démon et moi discutons. Je lui ai raconté mes aventures avec les hommes-bêtes, la conversion de Sigrid, puis nous avons enchaînés sur Maladie, les grimoires de Mémé et enfin les Stryganis. Je me trémousse d'un appui à l'autre pour soulager les douleurs de mon dos et de mes jambes. C'est pas confortable d'être à genoux. J'aurais dû prévoir un coussin ou autre chose. La journée a été longue, j'aimerais terminer cette conversation et aller me coucher. Je réponds simplement :

« Sigrid me lira les bouquins, c'est un problème réglé. De toute façon j'avais prévu de rendre visite aux Stryganis et de tous leur serrer la main. »

J'ajoute, dans un soudain élan de lucidité, trop fatigué pour me rappeler d'être con :

« Enfin ce que j'ai pigé c'est qu'il y a une histoire de vampire dans le coin. J'y connais rien à cette engeance là, je sais qu'ils existent, c'est tout... C'est quoi leur truc, aux morts-vivants ? Comment on... on les rend mort pour de bon ? Mon petit doigt me dit que la question va se poser dans pas longtemps. C'est toujours pour ma pomme les connards qui veulent me tuer. »

Je m'étire, pas sûr que le règlement en matière de magie maléfique m'y autorise, mais trop nerveux pour m'en empêcher. Puis je reprends :

« Enfin je sais pas comment tu vas me répondre... quand j'y pense, j'aurais pu te demander de me lire les bouquins. L'ai pas fait. Tu sais déchiffrer ce charabia non ? »

Je n'ai jamais questionné le démon aussi directement sur la nature de son « aide ». Ça reste un démon, je veux dire. Je sens qu'il y a encore une partie de moi – sans doute mon âme, si je savais où elle est – qui hurle d'horreur devant mes actions. Normalement, le meurtre de bébé et la magie, ce n'est pas mon truc, ça ne l'a jamais été. Mais me rappeler de ça, ça devient de plus en plus comme regarder un tableau. Le souvenir jauni de quelqu'un d'autre. Des fois je suis simplement curieux.

Le démon continue de me faire son grand sourire habituel, mais il décide de changer de forme. Il prend mon apparence, ce que je déteste. Il a opté pour mon physique pré-Nurgle, c'est-à-dire sans mutation. J'ai juste l'air d'un pauvre type prématurément vieilli et fatigué. Je sais pas pourquoi il fait ça, je croyais qu'il m'aimait bien. Il m'a mis un gros bouton plein de pus blanc crème en plein sur le pif. Rien de monstrueux de l'autre monde, seulement une pustule dégueulasse qui fait réaliste. J'ai peur qu'il reprenne son maniérisme atroce, du genre appuyer sur mon nez en faisant « pouic ». C'est pour ça qu'on peut jamais être détendu face à un démon, même si on lui fait la conversation tous les deux jours.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] Bateau-mouche

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Et, c’était certain, le Grand Coësre l’avait vu venir… Furug’ath se posa tout au bord de l’octogramme, leva son gros doigt et fit « pouic » en plein sur le nez de son fidèle agenouillé.

« Je suis pas ta mamie qui te lit des contes, Roi des Voleurs, donc pour te faire la lecture, on repassera. T’as qu’à invoquer un Porte-peste rien que pour ça. Ou si tu te sens fatigué, un Nurgling, c’est très bien un Nurgling — mais c’est un peu dissipé, ça embête toutes les dix minutes pour aller jouer et faire autre chose, c’est comme donner des ordres à des matous… Tu as vu comment c’est con, un matou ? »

Les poings sur les hanches, pianotant sur ses flancs, Furug’ath faisait toute sa démonstration de son manque de connaissances dans les maniérismes humains.

« Les Vampires, c’est… ça serait long, très long de tout t’expliquer. Fort heureusement, tu as trouvé le bon démon pour en parler. Tu sais que je viens du Moussillon, pas vrai ? Le duché Bretonnien maudit, selon des chevaliers noirs et des sorcières maléfiques.
Tout ce pays est entre les mains des Nécromanciens, des magistères renégats, et surtout, des Vampires de la lignée d’Abhorash… »


Reinhard n’avait pas la moindre idée de qui était cette personne. Aussi, Furug’ath fit signe à son cultiste de bien se mettre à l’aise, l’autorisant à quasi s’avachir tandis que lui-même se posa par terre en tailleur — chose marrante, pour un être qui n’était pas du tout matériel, et simplement une illusion d’outre-monde.

« Il y a des millénaires et des millénaires, alors que tes ancêtres étaient des sauvages nus qui parcouraient les bois tout peinturlurés de tatouages, à honorer la forêt, Taal et Rhya, il y avait, loin, loiiiiiin d’ici, une grande civilisation qu’on nommait Nehekara. Son nom te dit quelque chose — c’était la terre des pyramides, des pharaons, de gens qui vivent dans des grands pays ensablés, et qui, pour une raison étrange, aiment s’enterrer avec des chats.
Dans ce pays, on honorait et on enterrait les morts. Et il y avait un gros, gros connard monstrueux, qu’on appelait Nagash. Nagash, c’est lui qui a découvert qu’on pouvait faire en sorte que des gens morts, restent ici sur Terre, au lieu d’être happés par les vents pour finir chez les Dieux ; et notamment ce bon vieux Mórr que tu connais, t’as certainement déjà été dans un de ses Temples pour les funérailles d’un de tes amis…
C’est la faute de Nagash, si des types aux cheveux gris et portant des haillons s’amusent à faire sortir des morts-vivants de la terre, et appeler des fantômes, et torturer des esprits. Mais un Vampire, c’est une créature bien, bien au-delà d’elles toutes.
Les Vampires sont des êtres qui ont bu un élixir, confectionné par une femme-pharaon. Elle a ensuite fait boire cet élixir à plein d’autres gens qui étaient ses potes — Vashanesh son cousin aussi précieux qu’incestueux, W’Soran le grand chauve nécrophile, Abhorash son garçon-serviteur lèche-chatte, et Ushoran son petit frère tout maigrichon à qui elle adorait faire le jeu du tire-slip. Prends pas la peine de retenir leurs noms. Ce que tu dois juste retenir, c’est que ces cinq trous de balles millénaires, ils sont à l’origine de cinq lignées différentes de grosses merdes mortes-vivantes qui risquent de bien t’emmerder si tu les rencontres…

Un vampire, c’est, au départ, un humain comme toi. Enfin, pas comme toi, je veux dire, toi t’es un humain tellement plus puissant… Mais bref, un humain. Et un jour, pour une raison ou une autre, il a été mordu par un autre vampire, totalement saigné comme un porc, et il a reçu ce « don » qu’a eut la mauvaise idée d’inventer Neferata. Ce qui reste de l’humain, c’est juste une enveloppe — et encore, pas une enveloppe de qualité. Un Vampire est immortel — l’âge n’a aucun effet sur lui. Il n’a plus besoin de respirer, donc tu ne peux pas les étouffer. Il ne ressent plus ni le froid, ni la chaleur. Ils peuvent régénérer les membres qu’on leur coupe, ils ne subissent à pleine plus la douleur, donc c’est putain de résistant. Ils sont rapides, certains peuvent voler avec des ailes de chauves-souris, et ils sont aussi observateurs et perceptifs que des putains d’animaux — leur ouïe, leur vue, tout est plus développé chez eux. Pire insulte pour nous, ils ne peuvent pas tomber malade, on ne peut pas les affliger du moindre cadeau de Nurgle. Rien que pour ça, sache qu’il y a, en quelque sorte, une « prime » sur leurs têtes à tous. Le meurtre d’un Vampire est largement récompensé dans l’Autre-Monde…
Ce n’est pas un encouragement à aller en tuer, Grand Coësre. Ces saloperies sont puissantes. Ils sont capables de faire de la magie, déjà, et il faut l’admettre, ils savent très bien la manier. Beaucoup ont des centaines d’années derrière eux, et l’âge n’a pas pu les dégénérer naturellement — ceux qui manient l’épée sont des bretteurs-nés, ceux qui consultent les grimoires sont les plus érudites des créatures terrestres. Ceux qui ne reposent que sur la force… Ils sont des monstres plus puissants que les minotaures encore. Un Vampire seul est capable de tuer des dizaines, sinon des centaines d’assaillants qui les attaquent. Et généralement, un Vampire n’est même pas seul… Ils ont leur propre clientèle, des fidèles, des gens qui les vénèrent dans l’espoir d’avoir un jour le même pouvoir que leur maître. »


Tout démon qu’il était, pour une fois, son émotion n’était pas feinte — le dégoût, la haine. Tout ça semblait tellement réel, chez lui.
Mais il se détendit. Et retrouva une grimace horriblement satisfaite.

« Mais ils ont des faiblesses, eux aussi.
Pour commencer, ils ont soif. Soif de sang. Tout leur pouvoir, toute leur vitalité vient uniquement de ce liquide, qu’ils n’apprécient que frais et prit sur d’autres êtres humains — ils peuvent bien se contenter de sang conservé ou d’animaux, mais c’est aussi répugnant que si tu devais manger de la merde. Quoi que… C’est délicieux le caca… Hmm…
Merde, je m’égare. Bref. La Soif est ce qui motive un Vampire. C’est sa friandise et son obsession, et ce à partir de quoi tu peux le guider. Surtout ton sang à toi, qui est si désagréablement répugnant.
Il y a d’autres choses qu’ils craignent, et que tu peux utiliser pour toi-même. Le feu, déjà — face à des ennemis aussi endurants, le feu est non seulement utile pour les réduire en poussière, mais ils en sont également anormalement terrifiés. Ils craignent le soleil, également, mais ça tu dois y être au courant grâce aux racontars et aux contes — c’est totalement vrai. Un vampire sera incapable de t’affronter en plein jour, sinon il se place en grand péril. En revanche, toutes ces histoires d’ail, de sciure, ou de ponts qu’ils ne peuvent pas franchir… Hmpf. J’y compterais moins dessus. Il y a des histoires comme quoi c’est vrai, mais il est difficile de savoir à quel point c’est un véritable effet issu d’une malédiction divine, ou bien, si cela est simplement à cause de leur psyché.
Il faut que tu comprennes, la non-vie ça rend complètement maboule. Les Vampires sont paranoïaques, imbus d’eux-mêmes, et maniérés. Ce sont des créatures d’habitude, qui détestent qu’on change leur environnement.

Mon conseil, si tu es forcé d’affronter un Vampire ?

Fait en sorte d’être entouré de plein de gens, déjà. Utilise des bombes incendiaires — des bouteilles d’alcool avec un torchon enflammé dedans, rien que ça suffit, pas besoin d’aller chez les horribles petits Nains leur acheter des coques de salpêtre qui fait boum, et surtout, fait en sorte que le Vampire est constamment acculé et sous pression. Un Vampire que tu laisses tranquille trente secondes pour te concentrer sur autre chose, il en profitera tout de suite pour se restaurer, ou pour incanter un immense sortilège.
Et enfin, le dernier conseil, il va te sembler fortuit, et c’est pourtant le plus important de tous : Fait confiance à Nurgle. Les Vampires sont extrêmement puissants, ils ont vaincu nombre de champions et de sorciers à travers notre noir récit, mais il reste qu’ils n’ont aucun lien entre eux, aucun avenir, ils sont perpétuellement coincés à jamais dans leur propre monde. Tzeentch est un ennemi que je déteste, mais c’est un frère que l’on peut respecter pour ses croyances — un Vampire, ça n’en a aucune. Aucune patrie, aucune foi, aucun avenir, aucune vision en quoi que ce soit. Ce sont, peu importe à quel point ils ont une cour et des parodies de vassalité entre eux, des créatures absolument individualistes. Tous échoueront, et tous ont déjà échoué. Au moment de la conception de cette Terre, le Chaos a pu lire dans la destinée que la planète entière sera avalée au nom de la Ruine. Peut-être ont-ils décidé que ce sera toi, qui mettra fin au monstre que t’affrontes. Il faut t’accrocher à cet espoir, à cette foi. Tu dois être empli d’amour… C’est comme ça que tu les anéantiras. »


Et les deux s’étant tout dit, ils purent se quitter pour la nuit.

Deux jours plus tard.

Le Pellagra était reparti. Et à nouveau, ce Stirland d’automne dévoilait toute sa misère. Ses gros marais se transformaient de plus en plus en bourbier impraticable. Il faisait froid, il pleuvait, il y avait de la vase partout, comme à la mousson de printemps. On croisait des gros arbres aux feuilles rouge-sang, et surtout, la présence d’hostiles…

De nombreuses grosses pierres que le navire croisait étaient recouvertes de runes de Langue Noire peintes avec du rouge. Des baies et du sang. Des cadavres débités étaient suspendus aux arbres par des crochets. Et à chaque fois qu’ils croisaient un buisson, on jurait que des paires d’yeux observaient le pont du navire, où des sentinelles se relayaient arquebuse au poing.

Ils étaient en plein territoire Homme-Bête. Et pourtant, la Harde n’attaquait pas. Qui peut dire ce qui se serait passé si Reinhard n’avait pas abattu leur Chamane en duel singulier ? Il était accepté ici. On lui laissait le passage libre, comme s’il possédait un sauf-conduit clairement visible pour eux. Mais l’ambiance restait morne, et sacrément écœurante.

L’homme n’avait aucun pouvoir ici. Les Dieux de l’Ordre non plus. Seul le crâne profané de cerf dans la cabine de Reinhard était, encore un simple memento de leur lointaine influence.

Ce crâne.

Et Lise.

Elle priait. Obstinément. Enfermée sur elle-même, cloîtré dans son coin. Elle avait beau avoir sauvé la vie à l’équipage, ça n’avait pas été une main tendue. Irmfried continuait, encore et toujours, de lui amener à manger — et elle devait bien manger, en secret, sinon elle serait déjà morte. Cette madonne de puanteur, à qui Nurgle avait offert ses bienfaits avec ses beaux yeux jaunis et sa peau craquelée, continuait de l’insulter. Et Reinhard ne cessait d’être pris de migraines, comme des coups de couteaux dans sa tête, chaque fois qu’il passait devant elle.

Mais ce n’était pas grave, tant qu’il était tranquille, dans sa cabine.

Et puis, il y eut un soir, où Lise pria dans la cale. Et où Reinhard pouvait la sentir, depuis son lit…


Il viendra, vers la septième heure ;
Il viendra, pèlerin, marcheur ;
Apaiser tes pleurs, corrompre ton cœur ;
Attiser tes peurs, tourmenter tes sœurs ;
Il viendra, le porteur de malheur.

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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Bateau-mouche

Message par Reinhard Faul »

Il restait environs deux jours de voyage en bateau, après ma conversation avec Furuga'th. J'ai fait ce que n'importe qui aurait fait à ma place : j'ai picolé toute la journée. Je m'ennuie, alors je m'occupe comme je peux sur ce foutu rafiot. T'as dû remarquer que je buvais beaucoup trop depuis notre départ de Nuln. Je suis pas quelqu'un à qui l'ennui et l'abondance, ça réussit. Peut être que je devrais garder ces bouteilles pour foutre le feu à des vampires, mais je me contente de transformer ma vie en mal de crâne et en vomi depuis plusieurs semaines. À mon âge je ne m'amuse plus vraiment en buvant tout seul, je me contente de m'assommer. Voir les mêmes putain d'arbres défiler tout doucement tous les putain de jour ça me donne envie de me crever les yeux. Toutes les journées oisives qu'on a passé à remonter la rivière, je les ai occupé à boire, dérouté par le manque d'espace et d'activités. Le matin n'existe pas, l'après-midi je le passe sur le pont à téter pour faire passer mes migraines, et la nuit... bah la nuit je suis détruis. Plusieurs semaines de ce régime ne m'ont pas fait du bien, résistance surnaturelle ou non. Sigrid est en train de délirer ou de dormir, les autres s'occupent de leur vie personnelles dont je ne fais pas parti. Heidemarie lit beaucoup, ce qui abrège toute tentative de conversation, Irmfried fait des pompes et s'occupe de sa sœur, et les autres... bah j'ai pas l'humeur d'apprendre à les connaître. Je tourne en rond avec une humeur de chien depuis qu'on est parti, je leur ai pas donné leur chance.

Si je te raconte tout ça, c'est pas pour te donner un aperçu de ma santé mentale médiocre. On le sait déjà ça, c'était vraiment pas inattendu de me voir picoler sur un bateau. Même moi ça m'a fatigué de me voir vivre tellement c'était ennuyeux. Non, je te dis ça pour poser le contexte de ce qui va suivre. Me justifier, j'imagine.

Donc, j'étais ivre mort dans ma cabine, tout seul avec mes voix et mes insectes qui grimpent au mur. La routine. Et là, la putain de prière de Lise qui vient me vriller le crâne. On est au milieu de la nuit, j'emmerdais personne, et puis on vient me persécuter jusque dans mon lit. Je suis envahi d'une légitime colère. Ce n'est pas juste. Avec ses tout petit moyens, elle me rend la vie impossible. Dès que j'essaye de prendre de l'air frais, elle me donne mal aux crâne avec ses petits tours de prêtresse de Shallya, elle m'empêche de dormir, j'en peux plus. Quand j'y réfléchi, la moitié de mes problèmes actuels, c'est elle. Peut être que ma vie serait plus supportable si elle ne prenait pas la moitié du bateau avec ses jérémiades religieuses.

Une souffrance aiguë commence à fleurir derrière mon œil gauche. Est ce que ça a un rapport avec le fait que tous mes organes baignent dans l'eau-de-vie ? Peut être, mais ça serait trop facile de mettre tout sur le dos de l'alcool. Non, regardons les choses en face : je lui la victime de cette salope cruelle qui peut pas me laisser vivre ma vie. Est ce que j'ai une seule fois levé la main sur elle ? Non. C'est même pas ma faute si elle est couverte de cancer et de maladies en tout genre. C'est son frère. Et Irmfried, lui, peut pas sentir sa sale religion comme moi je la sens. Les insultes, le dégoût, le mépris, chaque mot de sa prière m'agressent.

Je décide de sortir sur le pont, à l'opposé de l'endroit où se trouve Lise. J'ai besoin d'air. Je vomis un peu histoire de dire, puis je regarde les reflets des étoiles dans l'eau d'un air songeur. Je pourrais sauter par dessus bord pour me tuer, c'est tentant. Mais bon, ça fait un paquet d'années que je joue avec cette idée, considérer le suicide en étant torché c'est quasiment une tradition. Je me rappelle au bout d'un moment que si je meurs, je serais accueilli en tant qu'humain dans le monde de Grand Père (ce qui est très nul). Donc non, je reste là avec mon mal de crâne et mon œsophage brûlé au vomi. Il faut trouver une autre solution.

Elle prie avec vigueur. Même d'aussi loin j'entends encore les insultes vicieuses et bizarrement bien choisies. Je ne sais pas comment les voix font ça, elles arrivent à me tourmenter avec des choses très personnelles que je n'ai jamais dit à personne. Je devrais avoir l'habitude maintenant, mais on ne se fait jamais à l'idée que des êtres d'un autre plan d'existence vous veulent du mal.

Je vais voir Lise. Pourquoi ? A ce moment là j'imagine encore que je vais négocier, supplier, demander poliment... elle ne me regarde même pas quand j'arrive. Je lui marmonne quelques conneries de mec torché, je réponds aux insultes imaginaires des voix et j'essaye de me justifier sur des trucs dont la prêtresse se fout complètement. Elle ne m'écoute pas. Elle continue de prier. Je saigne du nez.

Je voulais juste qu'elle arrête, alors je l'ai fait... arrêter.

J'ai un couteau à la ceinture, comme n'importe quel habitant du Vieux monde de plus de six ans. D'habitude il sert pour le fromage, le pain, ou les ingrédients magiques. Par conséquent il n'est pas assez gros (et pas assez bien manié) pour tuer une femme adulte en une seule fois. J'en ai mis deux ou trois coups avant de me rendre compte de ce que j'étais en train de faire. Oh non. Oh merde.

J'ai tellement aimé la faire taire, même moi j'ai trouvé ça répugnant. Elle avait trop mal pour prier, enfin. Mais j'ai été pris de panique. Oh non, Irmfried... oh putain.
Du coup dans une espèce de logique de meurtrier ivre mort, je me suis dit que j'étais en train de « gâcher » et qu'il fallait vite que je l'offre en sacrifice à Nurgle avant qu'elle meurt tout à faire. Si tu étais à ma place, du sang plein la figure, fin saoul, avec une femme agonisante à tes pieds, tu te serais aussi dit qu'il fallait la découper en petits morceaux. Mets-toi à ma place un peu. Bien sûr là maintenant c'est un assassinat dégueulasse, mais si je fais un rituel magique ? Ça remettra le sourire à son frère. C'est bien les rituels magiques.

J'ai vu un dessin dans un des bouquins de Mémé. Faut faire comme dans le dessin. Faut que je retrouve la page dans tout ce merdier... Je me mets à tituber dans les couloirs, en trébuchant plusieurs fois parce que j'ai du sang plein les pieds et ça glisse. Le bouquin, me faut le bouquin avant qu'elle claque d'hémorragie. On les a rangé dans des boites par là, là dedans... je tourne les pages avec mes gros doigts poisseux de sang à moitié coagulé. Je vais jamais savoir faire une dinguerie pareille sans modèle, les sacrifices humains ça s'improvise pas avec un couteau à fromage et deux bouts de ficelles.

Une fois que j'ai trouvé ce que je voulais, commence une galère pas possible. Heureusement qu'un corps humain c'est solide et que ça met littéralement des heures à mourir correctement, parce que ça m'a pris un temps fou d'improviser un truc à peu propre en étant aussi torché. On pense pas assez à l'aspect pratique des choses quand on embauche dans l'occulte, c'est moi qui te le dit. Bon, allumer quelques bougies ça va encore, mais accrocher une meuf à poil avec un sac sur la tête au plafond de la cale d'un bateau...

Ça m'a plongé dans un espèce d'état de concentration déconnecté de ce que j'étais en train de faire, ce qui est une bonne chose j'imagine. La mauvaise c'est que je ne pouvais pas foutre un bordel pareil sans réveiller tout le monde... ce qui a fait le plus de bruit ? Quand j'ai poussé Lise par le trou de l'échelle, qu'elle s'est écrasé de tout son poids et qu'elle a hurlé de douleur, j'imagine. Quand Heidemarie a déboulé, j'étais encore en train de galérer avec les cordes au plafond. Je suis pas assez grand. Je dois faire des petits sauts ridicules sur place pour arriver à quelque chose. La prêtresse pousse des gémissements d'agonie de mauvais augure vautré dans un coin comme une poupée cassée. Je crois que je lui ai pété des trucs en la traînant par terre.

Heidemarie me regarde comme ce si mignon petit chiot qu'on vient de ramener à la maison et qui a bouffé le bébé pendant la nuit, et qui maintenant remue la queue au milieu d'une flaque de sang. D'accord elle m'a déjà regardé tuer un nouveau né, mais je l'avais pas mis en pièces non plus. Là je suis couvert de sang en train de faire un espèce de bricolage glauque en prenant modèle un bouquin où il a de grandes illustration de gens écorchés vifs. Je lui hurle :

« Va me chercher un couteau qui coupe mieux ! Et passe moi la... beurp... la corde là. Celle là. À coté de ton pied. »

Naturellement, elle me demande ce que je suis en train de foutre. C'est une très bonne question, je me la pose aussi.

« Elle arrêtait pas de me dire des trucs horribles ! Elle me traitait de cinglé, elle m'a raconté des trucs sur les hospices de Shallya... que des gens payaient pour venir se moquer de moi... j'en ai pas fait exprès ! Maintenant faut que je fasse un autel pour Grand Père avant qu'elle claque, passe moi la corde putain ! »

Se rendant compte qu'elle n'obtiendrait pas d'explication satisfaisante à cette heure, dans cet état, au milieu de ce bordel, et qu'elle n'y tenait pas tant que ça, elle me passe ma putain de corde et va me chercher un couteau qui coupe. C'est à ce moment là qu'Irmfried est arrivé. J'ai oublié de dire qu'il fallait empêcher Irmfried d'entrer.
On dit parfois que les gens deviennent vert, parce qu'ils sont malades ou autre. À tort. Par contre là je jure que j'avais jamais vu de couleur aussi malsaines sur un visage humain.
Puis les hurlements. De purs hurlements d'animaux. J'ai essayé de couvrir le bruit :

« MAIS SORTEZ LE DE LÀ ! … putain où est la troisième corde. »

J'ai pris une énorme rasade d'alcool pour essayer de couvrir les bruits de souffrance. J'aime bien Irmfried, je voulais pas... j'ai pas le courage de le regarder, j'attends que les autres l'éloignent pour suspendre le cadavre de sa sœur au plafond de la cale. Elle est morte, mais ça va c'était à un bon moment. On attend pas des gens qu'ils survivent à l'intégralité du processus, bien sûr, sinon on aurait pas beaucoup d'autel du Chaos dans le monde.
Heidemarie revient avec un bon couteau. Je lui demande de me tenir le bouquin à la bonne page pendant que j'essaie de reproduire l'illustration. Tu l'as déjà vu en vrai, il y avait le cadavre dans la forêt avec la peau du dos détachée du reste... donc voilà ça en a pas l'air mais c'est compliqué d'écorcher vif quelqu'un suspendu dans les airs. Ils ont du mérite les Nordiques l'air de rien. Mais c'est toujours pareil, on découvre une nouvelle activité physique comme le meurtre de femme malade et on se fait mal à un muscle qu'on ne connaît pas. Mon épaule va mettre des jours à guérir.
La jeune noble ne regarde pas vraiment ce qui se passe, on pourrait croire qu'elle s'en fiche si on ne voyait pas qu'elle avait le teint gris comme de la cendre. Pendant ce temps je sens le Dhar qui monte et c'est... agréable. Il s'enroule autour de mes organes, circule dans mon sang, dans mes os. Il dessine de la lumière verte sous ma peau, dans mes yeux. Vers la fin je demande à Heidemarie :

« Tu peux me laisser tout seul s'il te plaît ? »

Puis dès qu'elle sort je m'écroule pour profiter de ce qu'on pourrait appeler un orgasme magique. Grand Père aime qu'on lui donne une prêtresse de Shallya. Je me roule dans une flaque de sang pour prendre mon pied, la vie prend des chemins inattendus parfois. Un petit morceau de je sais pas d'organique me tombe sur le nez.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] Bateau-mouche

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Sous le règne de son Illustre Altesse Konstantin, Grand-comte de Nuln, durant l’ère de Sa Majesté Impériale l’Empereur Luitpold.

Nuln était peu ou prou la même ville. Elle n’avait pas encore cinq fonderies — quatre seulement. Et la Faulestadt était moins « dynamique » économiquement — les bouchers et les teinturiers travaillaient encore au Westen. Mais l’Empereur Dieter IV et ses grands changements dans sa seconde capitale avaient déjà attribué à la cité l’urbanisme qu’on lui connaît toujours, avec notamment sa grande avenue, « Dieterstrasse », celle que Konstantin renomma bien vite en l’honneur de sa fille aînée simplement après avoir planté des platanes et rajouté une voie à fiacres.

Nuln était, et est encore aujourd’hui, une ville à l’activité cyclique. Elle est plus peuplée en hiver qu’en été. Au printemps et en été, les grands champs latifundiaires du Wissenland sont remplis d’ouvriers agricoles, de jeunes hommes et de jeunes femmes qui se brisent le doigt et s’écorchent les mains à entretenir les haies, à moissonner et labourer ; les mieux payés sont éleveurs de moutons, ils les envoient paître autour des montagnes noires. C’est plus fatigant, mais moins qu’être mineur, à s’enfoncer dans les profondeurs de la terre pour exploiter les filons de fer et de laiton.
En automne et en hiver, les sols gèlent, le travail manque, et les ressources aussi. Alors, au mois de Kaldezeit, on voit tous ces gens s’empiler à trente sur une petite charrette, avec vieillards et enfants, et toute cette main d’œuvre libérée, à laquelle il faut rajouter en plus des sarcleurs du Stirland et des tâcherons de l’Averland, elle s’élance tout droit vers cette cité archi-peuplée qui trône au sud de l’Empire.

La neige recouvre tous les toits de tuiles et de plomb. Sauf quand on est proche d’une fonderie. La chaleur des haut-fourneaux les recouvre plutôt de suie crachotant. Il ne fait pas bon d’être un journalier tout juste arrivé. Généralement, les fondeurs s’arrangent pour leur fournir des logements — des chambres qu’ils se partagent en familles pour une modique somme, mais qui les rendent déjà obligés de leur contremaître, en échange d’un contrat qu’ils ont signé d’une croix sans savoir lire. C’est ainsi que pendant toute la mauvaise saison, tout en étant mal vus par les locaux mis en concurrence face à ces sous-ouvriers sans guilde, ils se lèvent tôt et débauchent bien tard pour couler le bronze et forger des alliages en tirant sur des chaînes qui soulèvent d’immenses bassines métalliques.

Il y eut un mois de Vorhexen, où une vieille prêtresse priant de nuit dans une chapelle de Shallya, entendit frapper le heurtoir de son temple. Parce qu’elle était âgée, et qu’elle avait mal aux hanches après toute une vie offerte à autrui, elle mit un peu plus de temps qu’une jeune à se lever et aller jusqu’à l’entrée de la maison de la Colombe. Ces petites trente secondes permirent à une maman de dire au revoir à ses enfants, avant de fuir à toute vitesse.
Quand la porte s’ouvrit, la prêtresse trouva un petit garçon de quatre ans, les cheveux sur sa tête en épi, tout emmitouflé dans un gros manteau de fourrure qui lui recouvrait presque tout le visage à l’exception de son nez tout rouge à cause du froid. Il tenait dans sa main, tout proche de lui, un petit linge dans lequel tremblotait un tout petit humain.
Et sans aucune peur, sans aucune tristesse, d’un air presque agacé, le petit garçon houspilla la prêtresse qui se tenait toute droite devant lui.

« Maman elle a dit que vous pouviez nourrir Lise. »

Irmfried n’avait pas eu beaucoup d’amour ou de tendresse, dans sa vie. Versé dans l’École Impériale d’Artillerie, il avait appris, de force, la valeur du travail et de l’obéissance. Contrairement à ses camarades nobles, il devait rajouter, en plus de ses heures d’études studieuses et d’exercices physiques, du temps supplémentaire pour passer le balai, récurer le sol au savon, et faire la lessive pour les draps des maîtres ès sciences et du personnel de l’École. Il avait trois-quatre copains, et même un vrai ami. À dix-sept ans, il eut même une copine — la fille d’un scribe. Ça n’avait pas marché avec elle.
Un jour, durant une cérémonie, on lui offrit à lui et à ses camarades de la promotion « Burgrave Conrad » une grande selle vernie, et une paire de pistolets rangés dans une boîte en amadou, recouverts d’un écrin de velours. Il était devenu pistolier, et ce fut l’instant où il fut le plus fier de toute sa vie.
C’était un soldat. Toujours impeccablement habillé, il était impossible pour lui de sortir sans avoir repassé sa chemise, ciré ses bottes, graissé la boucle de sa ceinture, et taillé sa moustache au ciseau. Il avait cette obsession maladive de l’hygiène, celle qui compte même quand on va à la guerre — le colonel de son régiment, qui avait payé très cher sa commission, insistait beaucoup pour que ses militaires fassent propre quand il les faisait passer en revue devant ses copains aristocrates. Cela allait très bien à Irmfried. Il était du genre à ne jamais poser de questions, à ne jamais rien remettre en cause. Comme il n’avait jamais posé de questions à sa mère quand elle lui dit, « Prend soin de Lise. »

C’était elle, la seule femme qu’il avait jamais aimée. Il avait ressenti de la camaraderie avec ses soldats de régiment, il avait obtenu de la joie et de l’amusement avec des employés de l’École qui étaient prêts à boire des coups, et puis, il avait eu la tendresse de quelques amantes passagères. Mais Lise, c’était de l’amour. Du vrai amour. C’était elle qui donnait un sens à sa vie, au sens propre. Lorsqu’il récurait les sols, il pensait aux quatre sous que lui filerait le camérier — la première chose qu’il avait dépensé avec son vrai argent, qui n’était pas du vernis pour ses bottes ou de la nourriture, c’était une poupée de lapin pour sa petite sœur. La première fois qu’il avait quitté Nuln, c’était quand il avait pris trois jours de congé à l’occasion du Festin de Véréna — il avait payé deux places dans une barge, ils étaient descendus jusqu’à Pfeildorf pour qu’il lui offre une jolie robe et qu’ils boivent du bon vin pas cher.
Quand il était à l’armée et que le vaguemestre récupérait les lettres des pistoliers, il n’en écrivait qu’à Lise. Chaque fête, il les passait avec elle, ou au moins en l’invitant. Ils s’engueulaient quand même souvent, sur pas mal de sujets — mais ça entachait jamais rien à leur relation. Lise Brandt était une pieuse Shalléenne, calme et studieuse, d’un tempérament similaire à son grand frère. Ils se ressemblaient pas seulement physiquement.

Un mois, Lise commença à se sentir faible. Elle avait souvent envie de vomir ou de dormir. Les traitements habituels ne firent pas passer le mal. On l’amena à l’Université de Médecine. Un chirurgien fidèle de Gaellan passa quelques examens expérimentaux. Et il lui annonça la nouvelle. Elle mit du temps à prévenir Irmfried. Six jours, en fait. Y a jamais trop de bonne façon de dire, « je vais mourir ». Surtout à lui.

Il avait été détruit. Tout ce qu’il était avait, en trois phrases, était jeté au vent. Sa jolie médaille avec la citation du comte Konstantin, son impeccable uniforme, son cheval coursier — tout ce qui faisait Irmfried Brandt avait été étrillé. Et il avait été jeté dans les griffes de quelqu’un d’autre.
Et pourquoi pas, tant que c’était pour sa petite sœur ? Il la protégerait. À jamais.





Lise était maintenant suspendue au plafond de la cale du Pellagra. Ce navire saisi que Bernhard Steiner avait acheté pour une bouchée de pain avait été sacralisé par le Grand Coësre — c’était devenu un Temple mobile de Nurgle. La prêtresse de Shallya expiant au plafond, les côtes étendues pour rappeler les ailes d’un Aigle, fut un sacrifice tout-à-fait convenable pour le Seigneur des Mouches. En tout cas, elle souffrit bien assez, bien longtemps, pour qu’un démon Outre-monde décide d’accepter l’offrande du Sire Coësre.

Les simples cordes en chanvre se mirent à dégouliner de bile. Et ce ne furent plus des liens de cordages qui maintenaient la prêtresse au plafond, mais comme des pattes de mouches qui l’enserraient. Quelque chose entra dans son corps, pénétra sa rate et sa moelle, et l’infecta d’une sorte de nectar qui coula sur la personne en dessous, comme une fine pluie.

Elle le régénéra. Les plaies purulentes ouvertes de Reinhard commencèrent à cicatriser. Les affres que les Hommes-Bêtes lui avaient infligé se calmaient. Il retrouvait sa forme et son calme. La résilience qu’offrait Nurgle était une grande faveur sur laquelle un fidèle pouvait toujours compter.

Quand il eut fini, il vit que Lise n’était pas gâchée. Ses organes, clairement visible à l’œil nu, prenaient à présent une teinte vert-noir. Ses orbites aux yeux grands écarquillés coulaient de larmes de pus devenu jaune. C’était là une cruelle ironie. En fait, Reinhard pouvait même jurer qu’il entendait l’écho du rire machiavélique d’un porte-peste.
Shallya est la Déesse des larmes. Et à présent, ce qui restait de minuscule fragment d’âme de la prêtresse, était condamné à pleurer à jamais.



En sortant, Reinhard entendit du raffut depuis le pont. Il devait de toute façon s’y rendre pour retrouver sa cabine. Alors, en s’aidant de son bâton pour remonter l’escalier sur lequel il avait failli glisser, la faute aux énormes flaques de sang, il retrouva l’extérieur, le froid de fin d’automne, et le ciel nuageux à travers lequel brillait une lune pleine aux trois-quarts. Oswin et Waldo étaient en train de s’engueuler à voix haute, chacun tenant une arquebuse à la main. En se retournant, et en voyant leur maître les rejoindre, ils devinrent tout deux muets et inclinèrent leurs têtes.
En s’écartant, le Coësre comprit l’objet de leur dispute.

Irmfried était assis sur les fesses, les genoux repliés sur lui. Ses mains tiraient ses cheveux, et il était couvert de fines lacérations autour de ses yeux ; auto-infligées, c’était certain. Il avait un peu de sang sur le bout de ses doigts. Et il basculait, frénétiquement, d’avant en arrière, d’avant en arrière, à toute vitesse, avec des yeux ouverts dont les paupières ne clignaient même plus. Et il gémissait. Il gémissait comme un dingue, comme s’il essayait de pleurer mais n’y parvenait pas.

Waldo, un monsieur d’âge mûr, avait bien changé depuis le début du trajet. Il semblait prendre plus d’initiatives de lui-même, et sans hésiter. Ce fut salvateur ; car il tira quelque chose de son manteau qu’il montra à son chef de secte.

« Monseigneur, j’ai pris son flingue, pour pas qu’il nous fasse une connerie.
Mais…
Mais ça va être un peu dur de le gérer, quand même. »

Lise est maintenant transformée en « douche qui régénère ». Et tu l’utilises. Tu gagnes donc 20+(1d10) = 27 PV. Je te rajoute à cela ta régénération naturelle de ces deux derniers jours que j’ai oublié (2d6) = 5 PV en plus. Tu es maintenant à 77 PV sur 95.

Nurgle apprécie le sacrifice d’une prêtresse-sainte de Shallya. Tu obtiens donc 3d5 PdC de Nurgle : 9 d’un coup qui reviennent dans ta fiche.
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Bateau-mouche

Message par Reinhard Faul »

Je sors sur le pont, toujours saoul perdu et couvert de sang comme si... et bien, comme si j'avais pris une douche avec le contenu de ma victime. Je me mets à lécher mes avant bras avec un plaisir manifeste tout en marchant vers ma cabine. Mes yeux et ma langue sont les seules choses qui ne sont pas rouge carmin. Lise a commencé à me coaguler dessus, ça tire la peau et les cheveux.
Oswin et Waldo m'interrompent dans mes activités pour me demander quoi faire d'Irmfried. Je les fixe d'un air demeuré à travers des mèches de cheveux englués de sang. J'attends de voir si ils sont sérieux. Ils le sont. Je réponds :

« Vous croyez vraiment que je suis le mieux placé pour aller voir Irmfried là ? »

Ce qui est horrible, c'est que je me sens merveilleusement bien. C'est maintenant que sa sœur est morte que je me rends compte combien sa présence était contre-nature. En fait, c'est un miracle qu'elle ait vécu si longtemps. Et qu'est ce qu'elle m'a fait du bien ! Comment je pourrais oser approcher ce pauvre garçon alors que toutes mes blessures ont disparu et que j'ai les yeux brillants de plaisir sensuel ? J'aurais préféré que ça se passe autrement, mais... ça s'est passé, voilà.
Les deux hommes me regardent pourtant en faisant des petites mines. Je suis assez lâche pour me mettre en colère :

« Et vous voulez que je fasse quoi ? Que je m'excuse ? Que je lui dise qu'il a signé pour ça ? Que je lui donne des justifications pourries ? »

Je pointe Waldo du doigt pour le prendre à témoin, parce que c'est lui qui a parlé :

« Est ce que tu m'as entendu une seule fois dire que j'étais autre chose qu'un connard ? Hein ?! »

Les deux ont l'air confus et un peu blessé, mais je m'en fous. Je suis trop bourré pour réfléchir vite. Ce qu'ils me demandent en réalité c'est qu'est ce qu'on fait là, maintenant, cette nuit. Je m'en rends compte seulement maintenant. Je leur dis :

« Bah... attachez le à un plumard, le plus confortablement possible, mais surtout immobilisez ses mains. Faudra lui donner à boire et à manger, en attendant qu'il se calme pour... savoir ce qu'il veut vraiment quoi. »

C'est déprimant d'en arriver là, mais qu'est ce que tu veux que je fasse ? Le tuer ? Faire s'envoler sa tristesse par le pouvoir magique de l'amour ? Je sais pas plus que toi. Je temporise avec des méthodes d'asile d'aliénés, c'est tout ce que je peux faire.
Je me gratte la barbe, ce qui fait tomber une pluie de flocons de sang séché. Il faudrait que je me rince un minimum, ainsi que mes vêtements. Ça ressemble trop à du lavage pour que je me sente à l'aise avec l'idée, mais je n'ai pas le choix. J'ai vraiment Lise partout sur moi. Sous mes ongles, mes aisselles, la raie des fesses, entre mes orteils. C'est pas une tenue pour aller voir des vampires.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] Bateau-mouche

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Après avoir eut un petit mouvement de recul, Waldo se mit à froncer les sourcils, peut-être dans un mélange d’incompréhension et de doute. Le vieux mineur cancéreux agita un peu son museau, de gauche à droite. C’était comme s’il s’était attendu à une autre réponse de la part de son chef.
C’est le souci quand on prend en main le destin d’autres personnes — les autres en attendent beaucoup. Peut-être beaucoup trop.

Néanmoins, Reinhard finit bien par donner un ordre. Alors, Waldo hocha la tête bien solennellement.

« Ce sera fait, monseigneur. »

Il fit un signe du doigt à Oswin qui avait écouté leur petite conversation privée dans le dos. Alors, les deux cultistes s’approchèrent d’Irmfried qui continuait de se balancer frénétiquement, d’avant en arrière, en faisant ses bruits étranges.

Le mineur leva sa main à son intention, tout en gardant celle de droite camouflée.

« Hé, mon grand…
Tu peux m’montrer tes mains, steuplé ? Juste- »

Alors, ce fut comme si Irmfried rompit sa catatonie. Avec un athlétisme bien militaire, il passa tout droit des fesses à la position debout. Les mains contre les hanches, comme s’il était au garde-à-vous.
Et il regardait Reinhard tout droit.

« Woh, hé- pas b’soin de te lever si droit, tu peux rester assis, je veux juste- »

L’ex-pistolier sprinta d’un coup. Il se balança contre Waldo, lui rentra dans le lard et le força à bousculer d’un pas en arrière.
Le mineur cria. Irmfried attrapa sa ceinture, et força brusquement dessus pour le coller à lui. Il attrapa le pistolet, et le dégaina.
Par on-ne-sait quel miracle, Waldo devina à une seconde extrêmement salvatrice ce qu’il ressentait dans son flanc. Alors, il attrapa le poignet d’Irmfried comme si ses doigts étaient une griffe, et il l’arrêta en forçant dessus. Le frère de Lise tenta de le sécher d’un coup de boule ; il n’avait pas assez d’amplitude pour que ça serve à quoi que ce soit.

« V’nez… V’nez m’aider putain ! AAAH ! »

Le jeune Oswin s’élança en avant. Mais les deux hommes en train de lutter tombèrent brusquement au sol.
Le pistolet rebondit contre le pont du navire.
Et il y eut une détonation.

La nuit avait été illuminée d’un bref éclair dût à l’incandescence de la poudre. De la fumée noire sortait du canon, tandis que les oreilles de Reinhard sifflaient d’acouphènes. Oswin était figé sur place, tandis qu’Irmfried tentait de ramper vers l’arme, sa jambe écrasée par Waldo.
Reinhard se palpa le torse, par réflexe, avant de regarder Oswin.

Il fallut quelques secondes de nervosité avant de comprendre où la balle était partie — contre la rambarde du bateau. Un minuscule petit trou fumant était dans un des pans de bois. Personne n’avait été touché.

Comme se réveillant, Oswin fonça aider son comparse, et ce fut à deux qu’ils purent se mettre à ligoter un Irmfried hurlant.
De rage, cette fois.
Duel d’HAB, Irmfried vs Waldo :
Irmfried : 20, échec critique
Waldo : 9, échec de 1 seulement.

Le pistolet tombe à terre et il y a une détonation.

Personne visée au hasard, sur un angle de 1d20 :
1-2 : Waldo
3-4 : Irmfried
5-8 : vide
9-10 : Reinhard
11-14 : vide
15-16 : Oswin
17-20 : vide

Jet : 8. La balle part dans le décor et touche juste un morceau du bateau.
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Bateau-mouche

Message par Reinhard Faul »

« Hé, attends, il va... NON ! »

Je me précipite pour immobiliser Irmfried avec les autres. Du moins, j'en ai le réflexe. Mais je m'arrête à mi parcours comme un lâche. J'ai oublié un instant que je ne peux pas toucher quelqu'un sans le tuer. Donc je regarde les autres se débrouiller tout seuls, comme un con. Même pas la présence d'esprit d'appeler à l'aide.
Une détonation retentit, j'ai l'oreille droite qui siffle. C'était brutal. Un coup de feu a le mérite de recentrer tout le monde sur ce qui est vraiment important, alors je me demande : qui est mort ? Je ne vois pas de sang sur les trois hommes en train de se rouler par terre. Je me tripote le ventre pour vérifier que je n'ai pas hérité d'un trou d'aération supplémentaire, mais rien. J'angoisse, parce que c'est toujours très inquiétant de ne pas savoir où une balle est partie.

Irmfried hurle de colère. Il a du coffre. Je n'ai pas reçu de formation sur la gestion du conflit ni le travail en équipe ni quoique soit du genre, alors je fais la pire chose à faire dans cette situation : j'essaye de crier plus fort que lui. Un truc du style « non mais oh mais ça va pas la tête ». Confusion totale sur le pont du bateau.

Irmfried s'en fout que je hurle.

Pour ce qui va suivre, je dois chercher au fond de moi toute ma mauvaise foi et ma lâcheté. Je ne veux pas chercher la solution la plus intelligente, je ne veux pas faire la lumière sur ce qui s'est passé avec Lise ou alléger le chagrin de son frère. Je veut juste qu'il ferme sa gueule, que ça s'arrête. Je lui hurle dessus :

« Qui est ce que tu voulais tuer ? Toi ? Moi ? Ça a pas intérêt à être moi ! J'ai pas offert ma sœur à Nurgle ! Comment tu croyais que cette histoire allait finir ? Elle me détestait ! »

Je me frotte le visage, le sang séché commence à tirer ma peau un peu partout et ça me gratte. Irmfried se débat au sol avec deux hommes, il se fait ligoter les mains... ça fait tout chaud en bas. J'ai pas le vote majoritaire sur ces choses là, mais c'est vraiment inapproprié. Stupide organisme saoul et remis à neuf par magie. Ça me rappelle que j'aime bien ce pauvre garçon, que c'est le premier de la bande que j'ai rencontré, qu'on a plein de bons souvenirs ensemble. Au début il m'a fait peur parce que c'était un soldat. Ça semble loin. Maintenant j'ai tout détruit et il ne reste rien à faire. C'est trop tard. Les cultistes nous torturent tous les deux en me demandant de régler le problème.

Je ne sais pas quoi faire, vraiment pas, alors je ramasse une bouteille qui traîne – il y en a partout sur le bateau. Je la secoue un peu. Elle est bien entamée. Qu'est ce qu'elle contient ? Un fond tiédasse d'eau-de-vie avec un mégot qui flotte dedans ? De la pisse ? Un seul moyen de le savoir.

Au goût, je dirais de l'huile pour lampe. Je tousse jusqu'à avoir les yeux qui pleurent. Quoi faire quand on se trouve dans une situation pareille ? Je me mets à hurler :

« KUUUUUUURT. Apporte moi de l'eau et... et de l'eau-de-vie aussi. Les deux. Et puis des clopes ! »

Je m'assoie sur place, tel un ivrogne prêt à s'endormir dans le caniveau. Je ne suis pas assez courageux pour m'enfuir et laisser Irmfried à son sort. Ça serait assumer que je suis un sac à merde. Non, je reste sur place trop longtemps, je regarde le pauvre bonhomme souffrir.
Il t'est déjà arrivé de rester trop longtemps sur place ? Ça se produit tout le temps. Avec des ex par exemple. Ou un travail qui ne mène nul part. Essayer de réanimer ce qui est déjà mort depuis un bail. J'imagine que c'est un trait humain, de ne pas vouloir renoncer à une erreur parce qu'on a mis beaucoup trop de temps à la faire. Ça serait gâcher, tu vois.

Du coup, en attendant mes clopes et mon alcool, je commence un monologue aviné à l'adresse d'Irmfried, comme si je pouvais arranger quoi que ce soit. Je suis plus calme, parce que j'ai déjà trop hurlé et qu'il me reste rien en stock pour ça. Je lui dis la vérité, du moins ce que j'estime être la vérité :

« Tu vois, ce que je comprends pas... ce que je comprends pas du tout, c'est que tu jettes ta sœur dans les bras de Grand Père en espérant... en espérant quoi en fait ? Tu croyais que ça allait finir comment ? C'est une vraie question ! »

Kurt m'apporte ce que je lui ai demandé. Il a l'air très bouleversé, il se bave plus dessus que d'habitude, et il fuit immédiatement le pont dès qu'il a rempli son office. Je me rince la bouche avec l'eau puis je me mets à boire et à fumer. J'allume un petit cigario à moitié pété et humide, mais c'est mieux que rien. Je reprends, et Irmfried est obligé de m'écouter parce qu'il est immobilisé sur le pont :

« Je sais pas ce que vous vous représentez du Chaos quand vous signez des accords comme ça. Moi, depuis que je suis enfant, je vois les royaumes des quatre. Pas dans le détail, mais... du sang, de la merde, des trucs de torture et tout... et tu sais ce qui se passerait si on mourrait, là, maintenant ? Toi tu deviendrais... je ne sais pas, une flaque de moisi sur lequel les démons marchent tous les jours. Ou alors tu revivrais l'annonce du cancer de ta sœur en boucle, pour l'éternité. Moi je serais dans un délire du même bateau. Grand Père se nourrit de ça. »

Je prends une bouffée de tabac. Ça me demande de la concentration de faire un cours de cosmogonie pour débile.

« Tu as signé, c'est trop tard, tu ne peux pas reprendre ton âme. Si tu te suicides, ou que tu me tues, tu vas contre les intérêts de Grand Père en le privant de ton service, ou pire, du mien. Réfléchis : tu ne peux pas faire ça. C'est impossible. Tu as déjà donné la partie de toi qui pouvait faire ce genre de choix. »

J'enlève d'une pichenette un morceau des boyaux de Lise qui s'est collé à mon avant bras. Pour une fois, c'est à mon tour de faire des monologues stupides à un interlocuteur obligé de m'écouter. Quand tu es nihiliste ça fait mal au cul d'en arriver là, mais même moi j'ai des moments de faiblesse:

« Tu crois que j'avais envie d'être un putain de sorcier ? Bordel, t'as pas idée à quel point j'ai détesté ça. Est ce que tu t'imagines ce que ça fait ? Vraiment, je veux dire ? Déjà dans la vraie vie c'est difficile de se rappeler de ce que tu as mangé la semaine dernière, mais si en plus tu avais des visions de... du concept de justice ou de ce que ça représente l'éternité, l'âme, le mal absolu ou ce genre de connerie, je te garantie que, hein. T'as dû l'entendre dans des prières, des trucs du style « pour l'éternité ». Mais va reluquer une éternité ou deux et reviens m'en parler, tu m'en diras des nouvelles. J'ai hâte de voir ta tête quand tu verras qu'il y en a de différentes tailles. J'ai tout fait pour pas rentrer dans un Collège, même devenir fou. Et tu sais le comble ? C'est que pour bien servir Grand Père, je dois utiliser ce putain de sixième sens que j'ai tout fait pour éviter. Est ce que tu m'entends me plaindre ? Bon, là, maintenant, oui... mais on m'a obligé ! »

Je fais une pause pour boire – parce que j'ai rarement parlé aussi longtemps, j'ai la bouche sèche. Mais me plaindre c'est pas une fin très satisfaisante pour un monologue. Je conclus :

« Enfin tu vas me demander, si l'existence est si merdique que ça, à quoi bon ? Des fois je me demande aussi, et je vais te dire ce que je me dis à moi : On les emmerde tous, voilà. Si je dois avoir une vie de merde avec des hallucinations de trucs qui se passent dans d'autres dimensions, dans un corps qui ne fait que chier et souffrir et vieillir et déprimer, je veux partir en faisant un gros doigt d'honneur. Tous les habitants de Nuln font parti du problème, je t'assure. Tous les gens qui vivent leur petite vie sans se rendre compte de l'horreur existentielle que c'est. Ils perpétuent le mensonge. J'ai essayé aussi, pas réussi. Et je devrais mourir discrètement en m'excusant d'avoir échoué ? Qu'ils aillent se faire foutre ces chiens, je leur dois rien. Bon je te laisse faut que j'aille vomir, possiblement m'évanouir. Réfléchis à ce que je t'ai dit. »
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 21 sept. 2021, 11:42, modifié 1 fois.
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Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
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- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
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- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
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Re: [Le Coësre] Bateau-mouche

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Irmfried Brandt avait quelque chose dans son regard, qu’il n’avait jamais eut depuis les mois où Reinhard eut l’occasion de le connaître : Du défi.
Depuis la mort de Mémé Gâteuse, le Grand Coësre n’avait jamais déçu ses fidèles. Toutes ses prédictions, tous ses plans, tous ses voyages dans l’autre monde étaient, chaque fois, couronnés de succès. Reinhard promettait quelque chose — ce quelque chose se réalisait. Et il ne se passait pas seize jours sans qu’il ne gagne un nouveau bienfait de la part du Père de la Pestilence, comme s’il était en route pour accomplir une destinée qui était écrite dans les étoiles.

Mais Irmfried avait été bête. Il avait rejoint la secte de Nurgle pour implorer la pitié d’un Dieu — et ce Dieu avait, il est vrai, achevé d’accomplir ce qui était déjà tout tracé et tout dirigé. Et ça, le Coësre lui exposa très bien. Aucune pitié, aucune excuse, aucun regret. Reinhard lui expliquait la vérité nue, brutale, et directe.
Cela aurait pu être dangereux. Ça aurait pu faire vaciller le pistolier. Lui donner la soudaine envie d’exploser, de se battre à 1 contre 3, de venger la femme de sa vie, sa petite sœur, sa propre chair…



Ce ne fut pas le cas.

Lentement, il ferma les yeux. Et puis, il se mit à devenir tout mou. Il s’effondra par terre, retenu par les bras d’Oswin. Les deux cultistes observèrent leur chef, et ils commencèrent à traîner un Irmfried qui ne voulait plus se débattre, jusque dans une autre partie de la cale.


Reinhard se retrouva tout seul, dans le froid, sur le bout du pont. Il regarda les étoiles.

Il pouvait jurer qu’elles signifiaient quelque chose.



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Enfin, il était là. Le château capturé, censé protéger les gens de Langhagen des brigands, des gobelins et des hommes-bêtes. Il n’aurait pas dû être si lent à atteindre, mais Reinhard avait jugé bon de pourchasser les cornus afin d’obtenir des alliés — un pari totalement gagnant.

Le donjon du château apparaissait à contre-jour du soleil qui avait dépassé un petit peu le zénith — il devait être bien treize heures. Il ne paraissait pas grand, ce bastion ; mais il avait été construit sur une montagne escarpée, terriblement élevée, si bien qu’il avait naturellement un aspect imprenable, le genre à mettre à rude épreuve les nerfs des meilleurs poliorcètes.

La rivière Aeh s’était soudain étendue. L’eau avait été remplacée par un immense marais, un grand milieu humide parcouru de végétation, de moustiques et de poissons qui nageaient à la surface de l’eau. Il y avait de la brume ; une brume bizarrement cendreuse. Une brume dans laquelle s’enfonçaient les serviteurs de Nurgle.

Plus personne ne parlait. Il n’y avait plus de jeux, plus de rires, plus de beuverie. Les nerfs étaient à rude épreuve. Tout le monde savait ce qu’il avait à faire, chacun avait reçu ses ordres. Mais ce qui allait arriver, maintenant…

Sur le pont, Ebba et Waldo remplissaient des bouteilles et des pots en céramique, dans lesquels ils plaçaient des torchons qu’ils enduisaient de résine collante. Par terre, Oswin et Kurt entretenaient les armes à feu du navire : ils graissaient les canons et les détentes, nettoyaient le trop plein de poudre, et préparaient avec du papier à cigarette des petites doses de poudre pour faire exploser ces machines. L’Interlope, collé à sa barre, tirait sur les voiles d’une seule main, pour que le Pellagra s’enfonce très, très lentement à l’intérieur des terres.

Et Reinhard, lui, se tenait tout droit devant la proue de la cogue. Il avait changé de vêtements — aujourd’hui n’était plus un jour pour garder des apparences humaines. Sa tenue complète de cultiste sur le dos, il comptait sur ses haillons de cérémonie, ensorcelés pour lui fournir une plus grande résistance. En main, il gardait le bâton qu’il avait récupéré dans les égouts de Nuln, un cadeau de Furug’ath en personne. À lui de choisir s’il devait méditer, ou ne penser à rien…

Quelque chose troubla son repos. Heidemarie monta les escaliers pour rejoindre le petit château de proue. La nobliaude aussi, n’était plus habillée pareil — exit les jolies robes colorées. La voilà vêtue de brun, d’un grand manteau dans lequel elle flottait, avec, sur son visage, un sac de toile avec des trous percés pour ses yeux. Elle tenait dans sa main droite un pistolet, qu’elle avait appris à manier grâce aux entraînements du pistolier.
Elle alla juste à côté de Reinhard, tandis que les mouches se jetèrent sur elle. Elle en était recouverte, des épaules jusqu’au crâne.

« Irmfried s’est… Il est devenu plus pacifique. Il obéira.
Mais je ne suis pas certaine qu’il survivra à cette journée. »


Avec des yeux tristes, elle regarda dans la direction du château.

« Je… Je voulais te remercier, Reinhard. »

Elle avait utilisé son prénom à voix haute. Depuis son baptême dans le Temple d’Épidémius, on ne l’appelait plus du tout comme ça. « Coësre », c’était le nom avec lequel on l’avait rebaptisé. Reinhard n’était plus là depuis bien longtemps.
Reinhard Faul, on l’avait laissé derrière à Biberdorf, le petit village où il avait refusé de retourner voir son père.

« C’est des choses tarées qu’on fait. On est des monstres. Mais c’est Nuln qui nous a fait comme ça. Je sais pas si ça te fait quelque chose, mais…
Mais sache que je préfère mourir avec toi que vivre la vie qu’on m’avait promise. »


À l’horizon, quelques ombres. Des silhouettes noirâtres sous un arbre faisaient de grands signes au navire.

Les Stryganis.




La cogue se rapprocha d’eux après une adroite manœuvre de l’Interlope. Quand ils furent assez proches d’un morceau de gadoue qui faisait office de rive, des nomades s’approchèrent et jetèrent des cordes pour que l’équipage s’en saisisse. Au bout d’une minute ou deux, le navire était stabilisé.
Mais bizarrement, contrairement à la première fois où des dizaines de gamins s’étaient invités à bord sans se faire prier, cette fois, personne mit pied sur le navire qui ne leur appartenait pas. À la place, ils attendaient que Reinhard vienne se présenter à eux…

En descendant une échelle de cordes, accompagné de Heidemarie et d’Oswin, tous deux armés, le magus de Nurgle se retrouva avec de l’eau jusqu’aux cuisses. Il s’approcha du groupe, et découvrit des Stryganis fort sérieux et sur le pied de guerre.

Ils étaient quatorze, plus le lion que Stanka était en train de caresser. Des hommes et des femmes, tous adultes, de vingt à cinquante ans. Et tous armés : d’arcs, d’épieux ferrés, de fauchons à la ceinture. Ils se tenaient à cinq bons mètres de Reinhard — seul Gurbanguly, tout élégant, s’était avancé.

Reinhard utilisa sa bague d’Ulgu pour camoufler, rien qu’un instant, ses mouches et son aspect grotesque et hideux — assez discret pour qu’il puisse tendre sa main, et serrer celle du meneur des Stryganis.

« Maximale Leistung ; ça va faire quoi, une semaine ?
C’était beau Langhagen, alors ? Bien pourlingue ? »


Heidemarie zieuta les Stryganis au-dessus de son épaule. Elle grommela un peu.

« Ils ne viennent pas nous dire bonjour ?
– Je crains que l’heure de la fête ne soit passée. Mais vous avez dû le deviner tous seuls. Paraît que votre navire a suivi l’Aeh, et est allée parler aux villageois…
On vous a dit qui possédait ce château, pas vrai ?

– On nous a dit qu’il a été capturé.
– Et vous avez tué une bande de brigands sur le chemin.
– Ils se sont tués tous seuls. »

Gurbanguly éclata d’un joli rire bien rauque. Les mains sur les hanches, avec un sourire tapageur, il reprit en regardant Reinhard tout droit dans les yeux.

« Écoutez… Mama Guncha, elle m’a dit…
Hé bien, elle m’a dit de dire toute la vérité sur ce que nous faisons ici. J’ignore si c’est prudent. Mais je suis pas du genre à désobéir. Alors allons-y. »


Il fit quelques pas de côté, pour faire face à la direction du grand château-fort.

« Ce bastion, c’est pas juste un château. Il y a quelque chose, dessous. Cette grande montagne, ce n’est pas juste une falaise. C’est… Le dessus d’un réseau de grottes. De galeries qui ont été creusées dans la roche, il y a au moins un millénaire.
Si nous sommes ici dans la région, ce n’est pas parce que nous y avons été contraints. C’est parce que nous cherchons quelque chose qui est caché dedans. Un objet. »


Il se retourna, avec cette fois-ci, un air plus solennel. Et une voix plus froide.

« Les brigands que vous avez tués, ils servent une femme.
– Une dame noble qui les a recrutés à Kirchham.
– Cette femme est une archéologue. Une aventurière. Elle est venue ici pour nous voler l’objet. Et si elle a décidé de faire des fouilles avec une bande d’homme armés, d’anciens soldats qui ont de l’expérience, c’est que vous vous doutez du danger que cet objet représente. Et à quel point elle est prête à se battre pour le défendre…
Nous allons attaquer ce château. Et nous allons prendre de force sa possession. Guncha se doute que l’objet peut également vous intéresser. Il y a, dans ce sous-sol, des reliques très précieuses — assez pour que nous puissions partager.
La question, Maximale, c’est si vous êtes d’accord pour partager avec nous. Si nous attaquons ce fortin ensemble. »

Jet de charisme pour essayer de voir si tu vas réussir à convaincre Irmfried. Là, il va être ultra important…
-2 parce que t’es l’assassin de sa sœur, la seule personne qu’il ait jamais aimé.
+4 parce que tu lui as dis ses quatre vérités et lui a tenu tête directement (Cela va parfaitement avec sa personnalité de soldat et son background).
Donc, sur 9.
Jet : 8, réussite de 1.

C’est parfait.



Tu prends le lendemain matin une nouvelle douche de Lise. Tu es maintenant full PV.

Autre jet important : Sigrid, qui a accepté Nurgle, est encore très faible. Va-t-elle réussir à se remettre pour être utile ?
Jet d’endurance de Sigrid : 4.

C’est parfait.

Sigrid et Irmfried sont tous les deux débloqués. Quand bien même tu les as ruinés psychiquement, ils sont devenus tes outils fort serviles. Un tireur d’élite et une Umbramancienne dans ton camp, peut-on rêver de plus ?

Obéissant à tes ordres, Ebba et Waldo passent la matinée à confectionner des « cocktails Molotov », du nom d’un boyard Kislévite (Évidemment).
Jet d’habilité des deux (En espérant qu’ils fassent pas un échec critique) : 4 et 11. Ebba est très douée, Waldo galère un peu plus.

Tous les combattants de la secte (Sigrid, Irmfried, Waldo, Oswin, Kurt et toi-même) gagnent chacun 4 cocktails molotov.

Tout le monde est opérationnel. Seul Kurt n’est pas full PV (Il ne s’est pas totalement remis de son combat face aux Hommes-Bêtes, mais il n’a pas de blessures persistantes non plus).




Les préparations sont terminées. Le château se trouve juste devant toi, ce n’est plus qu’une question de une heure de marche.
Ce sera la toute dernière action de ton RP. Tout va se décider ici, et maintenant. Est-ce que tu auras un endroit parfait pour passer l’hiver, avec le village de Langhagen qui sera corrompu par ta pourriture de Neiglish et forcée de te servir ? Ou bien vas-tu périr face à un ennemi puissant, compétent et bien retranché ?

Tu peux tout préparer dans tes dernières actions. Tu peux choisir qui vient avec toi (Sachant que tout le monde peut venir, il y a assez de poudre et d’arquebuse même pour les filles), quand est-ce que tu appelles la Harde (Ils mettront bien vingt minutes/une demi-heure avant d’arriver, et leur renfort peut tout changer), et comment tu t’organises avec les Stryganis.

Crois en Nurgle. Crois en ton pouvoir. La Corruption arrive pour se déchaîner.


Jet de résistance à la maladie de Gurbanguly : Caché. Gardons le meilleur pour bientôt…
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Bateau-mouche

Message par Reinhard Faul »

Bien sûr, ça fait belle lurette que je ne m'occupe plus de mon apparence physique. J'ai été coquet quand j'étais jeune, mais ça m'est passé quand mes dents ont commencé à pourrir. Enfin bref, me voilà à me préoccuper de ma tenue comme une débutante qui va son premier bal. Quelle vie de merde la sorcellerie. J'enfile mes plus belles guenilles après avoir rincé le sang de Lise. Dans le tas il y a un peignoir qui a appartenu à Heidemarie, parce qu'il a des chouettes dorures sur les épaules et dans le dos – même si il est méconnaissable de crasse. En dessous il y a les lambeaux d'un doublet que j'ai dû acheter il y a vingt ans, un des rares trucs que je ne me suis pas fait piquer. C'était vraiment une autre époque, je me préoccupais de la taille des manches ou j'avais une opinion sur les braies (ça fait vieux et pauvre). J'étais vraiment un petit con. Enfin maintenant je superpose des couches de vêtements en pièces dans l'espoir que ça me protège du froid. La tenue de cultiste de Nurgle, c'est pas une tenue précise, c'est un état d'esprit.

Je crache un espèce d'énorme molard, de la taille d'une huître, dans la bassine d'eau devant moi. Ce n'est pas du mucus, c'est une espèce de substance noire comme de l'encre et gluante. Il y a des asticots qui se tortillent dedans. J'arrête pas de couler de ça partout depuis que j'ai converti Sigrid. Mes yeux ressemblent à ceux d'une femme qui a pleuré en portant du khôl, et je te parlerai pas de mes sous-vêtements. C'est les mutations, ça arrange pas mon physique de rêve. Ce truc de pourriture noir, c'est pas incohérent cela dit. Quelque part j'ai toujours eu l'intuition que j'étais composé d'ordures et de parasites. Ça fait juste bizarre de voir la chose se concrétiser en dehors d'une hallucination. Ça fait bizarre aussi d'avoir toutes ces pensées envers le moi même du passé... toutes ces choses que j'ai dit à Irmfried l'autre jour, j'avais jamais parlé aussi longtemps. Aussi clairement. Ça fait pas que me faire briller vert la magie, ça me fait d'autres trucs. Dans la tête.
Bref.

Il est temps d'aller piquer un château.

Je me tiens tout droit devant la proue de la coque. J'essaye de prier, mais en vrai je suis un brin stressé et c'est brouillon. Je m'excuse mentalement auprès de Grand Père des blasphèmes que j'ai pu commettre. Bien sûr j'ai dit à Irmfried que le Chaos c'était une espèce d'arnaque... enfin pas une arnaque, ce n'est pas le mot, évidemment, personne a dit ça... une façon de montrer la vérité qui... enfin j'ai peut être pensé qu'on m'a manipulé dans mon complexe d'infériorité, mais j'arrête pas de penser des conneries alors... et puis je sais pas ce que ça veut dire complexe d'infériorité, ça existe pas ces mots. Alors on en parle plus hein ? Je tremble à l'idée que Grand Père me déteste, ça serait comme se faire abandonner par l'univers entier.

Bref, j'étais en train de barboter dans mon cortisol et Heidemarie vient m'interrompre. Elle me parle. Je la rassure :

« Je peux lancer un sort à Irmfried pour arranger ça, je m'en occuperais à la dernière minute. Il dure pas si longtemps que ça. »

Puis elle me dit un truc gentil. Je réponds :

« Oh... ben merci, ça me touche que tu dises ça. Moi aussi je suis content que tu sois là. »

Puis c'est là que les stryganis sont arrivés.

Après de longues putain de minutes (je le redis, les bateaux c'est LENT), je peux enfin serrer la main de Gurbanguly. Et je fais un grand sourire avec ça. Heidemarie place ses répliques avec brio pendant que j'apprécie ma vengeance mesquine envers le « grand frère ». Il a la pourriture de Neiglish, quoi qu'il arrive il va mourir, sûr et certain. J'aimerais bien tapoter la tête de quelques gosses et poser la main sur les épaules des adultes en passant... mais ils sont tous éloignés de moi. Prudents. C'est fort sage de leur part et ça ne m'arrange pas du tout.

Gurbanguly nous parle de la femme et de son château, ce qu'ils sont venus foutre là en somme. Il y a des « reliques » au sous-sol, c'est sans doute très bien. Le stryganis nous propose de partager. Je lui fais un grand sourire. Comme je n'ai pas utilisé mon sort pour me rendre beau, seulement la bague qui dissimule le gros des dégâts, il peut admirer une denture de petits chicots marrons plantés dans des mares de sang et de gencive à l'agonie (le ressort de mon dentier en bois a lâché). Pendant qu'il encaisse le choc ça me laisse le temps de réfléchir à ma réponse :

« Ben écoutez, dans l'absolu... si il y a tant à se partager que ça, je vois pas pourquoi on s'arrangerait pas comme des gens civilisés. Tant qu'on garde le château pour l'hiver... mais bon si je découvre une entourloupe en cours de route, il sera toujours temps de réviser mon opinion hein ? »

Je me frotte la barbe, avant d'ajouter :

« Par contre je vous conseille pas de rester près de nous pendant le... bordel. On va chacun d'un coté, ça fera chier la grognasse. Ça vous semble bien ? »

On dit au revoir poliment, meilleurs sentiments pour le futur, je dis à Gurbanguly de transmettre mon bonjour à sa Mama Guncha, puis je me tourne vers mes troupes :

« BON LES GARS ON VA Y ALLER ! … Heidemarie tu garde le bateau avec l'Interlope et Ebba. KUUUUUUURT ! Toi tu mets le crâne de T... du faux-dieu des cornes. J'pense que je l'ai bien dégueulassé, il est mûr. Irmfried viens me voir deux secondes. »

J'attends qu'il approche. J'ose plus le regarder dans les yeux.
Jet MAG : réussi.
Mais je me souviens plus de combien, la Fée s'en occupera si y a une demande de vérification des comptes de la police du rp.
Je lui touche l'épaule, ça brille un peu vert. Son expression se transforme immédiatement, passant à un ravissement absolu. Je lui explique :

« Je t'ai lancé un sort qui s'appelle Allégresse fétide. Allégresse ça veut dire « être content » ou un truc comme ça. Essaye de pas faire un caca nerveux quand ça va s'estomper, même si j'comprends que ça va pas être facile. »

J'aurais bien aimé lui dire que, quelque part, je suis désolé que ça soit tombé sur sa sœur et que je l'aime bien, mais c'est pas mon truc alors je fais demi tour pour aller affronter mon destin (qui doit inclure des vampires visiblement).
Je souffle dans la corne à l'aspect monstrueux, quelques stryganis en train de s'éloigner se retournent, surpris. C'est que le bruit ressemble à celui d'un démon qui se serait coincé les couilles dans une porte.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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