Avec l'élan et la férocité qui caractérise leurs assauts, la vague orque fondit sur la petite troupe et enfonça la première ligne, de telle sorte que tous les hommes reculèrent de trois mètres, puis commença à frapper.
Un déluge de métal s'abattit sur le nain et ses compagnons mais ils tinrent bon et purent riposter en regagnant même un mètre en avant.
La mêlée pouvait commencer !
Suivant les conseils du mercenaire, les hommes en première ligne tentaient d'empaler leurs opposants tandis que la deuxième ligne frappait les blessés au sol et ceux qui étaient passés au travers des mailles du filet.
Impossible de s'attarder à l'observation minutieuse des assaillants sous peine de recevoir un mauvais coup. Il n'y avait qu'une furieuse masse verte d'où émergeait de temps à autre unbras armé d'une lame, une bouche toutes dents dehors ou une gerbe de sang témoignant qu'un combattant avait atteint son but.
Impossible également de prêter attention à tout allié qui n'était pas contre son épaule tant la violence des coups était prompte à offrir à l'imprudent qui s'y serait risqué une mort certaine.
Ainsi dura l'assaut dans les premiers instants puis la situation s'éclaircit un peu lorsque les premiers corps vinrent joncher le sol et que les combattants ressentirent les premiers effets de la fatigue.
Grimbergald était flanqué de Julius sur sa gauche et de Thibault sur sa droite ; face à eux se trouvaient deux orques sauvages armés de masses aux pointes inquiétantes dont les trois larrons s'évertuaient à parer et esquiver les coups.
Un peu plus loin sur la droite, Etienne perça le ventre d'un peau-verte et n'eut que l'espace d'un souffle pour éviter la lame d'un second essayant de le frapper par derrière. Quant au chevalier noir, il levait et abattait son immense épée à deux mains sans coups férir et ce n'était qu'un parterre de cadavres autour de lui. Les autres Bretonniens s'en sortaient également à leur avantage prouvant par là toute leur habileté dans l'art du combat. En effet, seuls quatre d'entre eux gisaient sur le champ de bataille contre plus du double chez les orques pourtant plus nombreux et plus puissants.
Malgré tout, la petite troupe était sur le reculoir et les peaux-vertes semblaient toujours plus nombreux.