C’est dans cette catégorie que se trouvait le clan Perfid’. Modeste clan skaven comptant à peine une demi-dizaine de milliers d’homme-rat, elle avait réussi à s’imposer dans la région grâce à un heureux coup du hasard. Pour garder cette position, elle avait juré fidélité à l’un des quatre clans majeurs skaven, le clan Moulder. Ses chefs des meutes étaient intéressés par les créatures rodant dans les montagnes naines ainsi que dans les terres des loups. En échange de monstre à capturer pour leurs expériences, les habitants de Perfid’ auront protection et monstruosité de la part des savants fous de Moulder. Tous les skavens du clan ne voyaient pas ce marché du même œil. Certains espéraient que le clan aura enfin son moment de gloire après tant d’années dans l’ombre. Mais d’autres ne pouvaient qu’imaginer le malheur provoqué par ce pacte avec ces détraqués obnubilés par les mutations. Or un skaven avait réussi à exploiter au maximum cette alliance inattendue. Il était enfin devenu un membre important de son clan, en bien comme en mal.
Vermik se baladait donc dans l’unique tanière de son clan. Il avait quitté le laboratoire de son maître Chirrik œil-fou car celui-ci avait subtilement fait comprendre à ses assistants qu’il voulait travailler seul sur sa nouvelle création. Profitant de cet instant sans être surveillé, le nouveau serviteur des meutes allait donc voir l’état de ses pièges disséminés à peu partout dans le coin. Il y a de cela quelques mois, un chétif humain lui avait appris les bases de la chasse au collet en échange d’un meilleur train de vie. Normalement aucun homme-rat ne s’abaisserait à écouter les paroles d’un esclave mais le skaven rusé avait vu le potentiel derrière. Il aura de la viande fraîche facilement sans payer personne s’il mettait la griffe à la pâte. De plus une promesse faite avec un esclave n’avait aucune valeur et personne n’irait se plaindre s’il ne la respectait pas. Le pauvre être mourut quelques jours plus tard, d’une sale infection, après sa formation. Dommage...
La récolte fut assez bonne au début. Le premier piège avait attrapé un rat assez gras. L’animal semblait mort depuis quelque temps, les mouches tournaient déjà autour de sa carcasse. Mais les skavens n'étaient pas très difficiles pour ce qui concernait leur nourriture. Si c’était comestible, cela se trouvait sur le régime des hommes-rats. Sans une once de dégoût, il attrapait sa prise pour la fourrer dans sa besace. Il reprenait aussi son piège pour éviter qu’un petit malin ne le lui vole et utilise ses propres techniques pour lui voler ses futures proies. Malheureusement, il n’avait pas eu autant de chance avec le second piège, qui était vide. L’emplacement était pourtant idéal, Vermik n’avait pas pu se tromper là-dessus. Cela ne voulait dire qu’une chose, les rats avaient quitté le secteur donc il n’y avait plus de gibier dans le coin. Frustré, le trappeur amateur récupérait son piège et allait voir son dernier collet. Celui-ci avait attrapé une proie, toujours en vie !
Le rat se débattait pour se libérer du piège mais plus il s’agitait, plus la corde l’étranglait. Vermik regardait le rongeur avec un petit sourire satisfait. Quand la bête finit à bout de forces, le chasseur décida d’en finir avec elle. D’un coup sec, il sortit ses griffes et les planta dans le cou de la bête. Celle-ci, raidie par le coup rapide, émettait ensuite quelques spasmes avant de périr dans une flaque de son propre sang. S’étant assuré qu’elle était belle et bien morte, l’homme-rat défaisait le collet pour récupérer sa prise et son piège. L’odeur du sang lui chatouillait le museau et il en profitait pour goûter sa prise en lui croquant la tête. Vermik était un grand amateur de viande fraîche, tout particulièrement quand celle-ci était encore gorgée de sang chaud. Au final, il avait récolté de nouveaux appâts, ou friandises, pour la journée. Il devra repositionner ses pièges ailleurs, pour éviter qu’on localise ses coins de chasse, mais il y avait plus urgent à faire. Il devait vite retourner vers son chef des meutes avant qu’il ne remarquât son absence. Il risquerait de perdre sa faveur et au vu des relations qu’il entretenait avec les autres serviteurs, ne plus avoir l’intérêt du représentant de Moulder lui serait fatal. Il se hâtait donc de retourner vers le laboratoire de son maître avant qu’il ne termine sa création.