Alors que cette idée vint enfin se nicher dans son cerveau, Piero eut le temps de viser l'immense tête bovine et alors qu'il amorça le coup, rien ne se produisit ... à part un léger filet de fumée qui sortait du canon du pistolet.
C'était pourtant pas le moment de faire un long-feu. Et Piero vit la hache se lever, l'ombre le recouvrir en se demandant s'il avait bien réglé toutes ses affaires avant le grand départ.
Puis survinrent des hurlements, aussi discordants que les meuglements du minotaure, à tel point que ce dernier se retourna surprit et l'humain put voir un chose assez incroyable.
Le Kube, comme il se faisait appeler, semblait pousser des sons assez atroces pour que déranger même le minotaure qui se retourna, cette interruption le laissant en train de réfléchir à ce qu'il convenait de faire. Mais le nain, tout de gromril vêtu, balançant sa hache de fauche à droite commença soudain à accélérer et, à toute vitesse, profita de son élan pour sauter sur le minotaure, la hache à la main.
Ce dernier balaya devant lui pour couper le nain en deux, mais le saut du nain était juste assez haut pour que la hache lui passe quelques pouces au dessus du crâne mais le nain ne toucha pas avec sa hache. En effet, il s'était propulsé les deux jambes en avant, peut-être afin d'avoir une meilleure allonge qu'avec sa hache. Et cela fonctionna, le nain percuta le minotaure de plein fouet en plein torse avec ses deux jambes et ce dernier, avec un "MEEEUUUH ?" aussi interrogatif que douloureux passa à travers le mur et s'écroula violemment, respirant difficilement et des petits taureaux ailés lui tournant autour de la tête.
Visiblement, il ne faut jamais négliger la puissance d'un IMC de 142.
Visiblement surpris d'être encore en vie, Piero vit le nain se relever tout en grommelant et regarda autour de lui. Le mur était détruit, d'autres bestioles semblaient se rapprocher d'eux puisqu'il voyait des ombres au bout de la ruelle qu'il venait de parcourir à toute vitesse, surtout vu le vacarme causé par l'effondrement du mur et il s'était éloigné de leur cible. Mais par chance, plusieurs ruelles pouvaient encore leur permettre de se rapprocher de leur cible et le minotaure semblait se remettre du magnifique. Ou alors, ils pouvaient tenter de se barricader dans certaines ruines attenantes. Ils avaient encore plusieurs options de disponibles. Il leur fallait juste choisir rapidement.
Concernant les deux membres restant du groupe, ils étaient parvenus à atteindre la maison qu'on leur avait désigné et par chance, c'était relativement calme. Ils virent bien quelques mufles poilus passer près de la maison, à travers les quelques trous dans les murs mais aucune bestiole ne sembla vouloir pénétrer, au plus grand bonheur des deux explorateurs. Mais il y avait un certain capharnaüm, une odeur insistance de musc caprin, pas le type d'odeur qu'on retrouverait en plein milieu d'une maison ainsi que des déjections animales. Tout cela suffisait à leur rappeler qu'ils n'étaient pas complètement en sécurité ici et qu'il leur faudrait se hâter avant que certaines abominations ne remettent le vilain museau poilu ici.
Ils commencèrent leurs recherches et ils trouvèrent ci-ou là quelques argenteries, quelques couronnes, pistoles ou sous étalés, et cachés. Il y avait même un bocal à anchois parfaitement intact au milieu de débris de verres. Rien à voir avec ce qu'ils cherchaient. Et les étages n'était pas beaucoup plus intéressants. Quelques livres jetés ci et là. Quelques bijoux qui traînait. Mais aucun cadavre, marqué ou non , ni aucun signe de ce foutu calice.
Mais c'est en retournant vers l'entrée que les deux compères remarquèrent simultanément une bibliothèque qui semblait trop intacte, au milieu du carnage. Et qui semblait également très lourde. Snorri, en l'étudiant de haut en bas, remarqua des traces au sol, comme si elle avait été déplacée. Faust, lui parvenait à discerner une aura étrange en s'approchant de la bibliothèque, l'aura habituelle et dérangeante d'une puissante magie mais pas celle, habituelle du vent de l'Ombre. Non, il la sentait plus violente, plus primale, rien à voir avec la douce sensation d'Ulgu. Mais impossible d'en savoir plus. Sachant que rien ne leur avait sauté aux yeux auparavant, il ne leur restait plus qu'à décider quoi faire avec cette étrange bibliothèque.