Au cœur de Mordheim, à côté du Pont du Milieu, se dressait un palais, survivant des intempéries de son époque. Ses murs noirs et gris reflétaient les flammes qui naissaient en contrebas dans la cité. Des ruelles comme des avenues d'horribles cris jaillissaient, tantôt transportant la douleur d'un mourant, tantôt illustrant la fureur d'une créature que jamais l'imagination humaine n'aurait pu engendrer. Au pied du Palais du Comte Steinhardt quatre individus mal assortis, des mercenaires payés bien trop cher auxquels on avait confié une mission-suicide dans l'espoir que la route soit dégagée pour la prochaine expédition.
On trouvait en premier Galfric dit "Faiseur-de-Lois", un de ces hors-la-loi chassant d'autres hors-la-loi, mettant la justice dans son barda contre une somme d'argent. Mal indiqué, il avait rejoint Mordheim sous l’impulsion du graf de l’Averland, pour retrouver une femme venue rendre visite au Comte...
Erwan de la Rivière, un ménestrel bretonnien à la réputation sulfureuse au point de devoir traîner ses guêtres à la Cité des Damnés. Arrivé dans ce groupe un peu par hasard, guidé davantage par la faim et la peur que par l’esprit d’équipe.
Adémar Von Phumtar, un chevalier en devenir qui ne souhaitait rien d'autre que mettre sa lame au service de la Juste Cause. Envoyé dans la Cité des Ténèbres par punition, il n’aurait su dire si ses supérieurs auraient voulu le voir revenir victorieux ou perdu à jamais parmi les corps anonymes.
Et enfin Yan, un cathayen perdu là par on ne savait quel sortilège mais déterminé à récupérer un magot conséquent pour améliorer son domaine dans les Principautés Frontalières.
Un groupe hétéroclite donc, uni autant par l'appât du gain que par la volonté de bien faire. A Mordheim, malheureusement, la motivation bien attentionnée ne suffirait pas.
Et à présent ils sont devant les portes closes du château, qui les nargue de ses hauts créneaux et de ses tours arrogantes, partiellement démolies il est vrai par la comète. Des drapeaux brûlés flottent au vent, lâchant de temps à autre un bout de tissu carbonisé qui va s'écraser en bas, sur une tuile ou un pavé. C'est qu'ils avaient une mission à accomplir, ces lascars: pénétrer dans le palais du comte et y découvrir ce qui pouvait avoir de la valeur! Franchement, un petit trésor ou deux ça ne serait pas trop demandé, quand même!
Le premier objectif: trouver un moyen de passer ces lourdes portes de bois et de métal! Des options? Il y en avait beaucoup du défonçage au bélier jusqu'à l'escalade, mais nos gaillards allaient devoir faire vite: les rues autour d'eux s'animeraient bientôt et s'ils étaient les premiers arrivés, ils ne seraient certainement pas les derniers! Qui savait si des criminels peu scrupuleux ne viendraient pas se saisir de leur tête avant de se saisir de leur butin?