[Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres - Partie II
- Diederick von Bildhofen
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres - Partie II
Suivant la discussion entre Enkidu et l'homme Mora, je machouillait quelques tartines de margarine et autres condiments dotés de saveurs propres à m'évoquer les souvenirs de la bonne et douce cuisine des taverne de Phyrr.
Si une partie de la disccussion me passait par dessus la tête, j'estimais que jouer de la montre était de notre intérêt. Nous étions coupés de tout soutien et la milice locale semblait être à notre recherche sans trop savoir à quoi nous ressemblions. Pour l'instant ?
D'un autre côté Sand, pour nous retrouver.... Moui....
Je plussoie d'aller à l'aumonerie. Ça semble le meilleur plan pour que Sand nous retrouve facilement.
Et... Enkidu est parti le temps que je cogite ma réponse.
Pas grave, je peux continuer à me remplir l'estomac. C'est un buffet libre. Miam.
Si une partie de la disccussion me passait par dessus la tête, j'estimais que jouer de la montre était de notre intérêt. Nous étions coupés de tout soutien et la milice locale semblait être à notre recherche sans trop savoir à quoi nous ressemblions. Pour l'instant ?
D'un autre côté Sand, pour nous retrouver.... Moui....
Je plussoie d'aller à l'aumonerie. Ça semble le meilleur plan pour que Sand nous retrouve facilement.
Et... Enkidu est parti le temps que je cogite ma réponse.
Pas grave, je peux continuer à me remplir l'estomac. C'est un buffet libre. Miam.
Le savoir c'est le pouvoir. Et savoir quand le garder, le cacher, le partager, cela est la véritable épreuve de ceux le détenant.
Diederick Maria Reichenbach Bruno "Ruichen" von Bildhofen, Voie de l'étude de la connaissance
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« Alors que tu défiais le couvre-feu, tu découvres une vertu trop zélée. »
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Diederick Maria Reichenbach Bruno "Ruichen" von Bildhofen, Voie de l'étude de la connaissance
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres - Partie II
Un nouvel étrange « allié » venait de se greffer au groupe. Alors que Strasser invitait poliment Enkidu et Mora à l’attendre, le Directeur des Ressources Humaines de la branche Neustralienne de l’Hégémonie commença à passer devant ses ordinateurs, un par un, pour commencer à afficher une boîte de commande dans laquelle il pianota une formule. Des tas de lettres commençaient à s’afficher dans tous les sens, à toute vitesse.
Le mécamancien Mora comprenait tout à fait ce qu’il était en train de faire — il était en train de griller ses moteurs-logis, tous les souvenirs et les données de l’Esprit de la Machine. Ce n’était… Pas très encourageant. Strasser était en train de griller les résultats de sa propre enquête qui semblait durer depuis des mois. Soit il était persuadé qu’il avait fait la bonne pioche, soit il craignait qu’ils échouent et qu’il valait mieux ne pas offrir de preuves compromettantes à leurs adversaires… Peut-être même les deux.
Après quoi, Strasser retira sa veste et sa chemise. Il affichait son corps torse-nu, qui en fait n’était qu’en partie humain — son abdomen était couvert de câbles, de diodes lumineuses, d’acier et de carbone, lui donnant une apparence cuivre-et-sable ; des implants de qualité, qui devaient lui avoir été fabriqués sur-mesure par des corporations spécialisées dans le transhumanisme. Nul doute qu’un technoprêtre encore un peu porté sur la chair aurait été ému à la vision du cadre-sup’…
…Au-dessus de ses implants, Cécile Strasser commença à revêtir un plastron de protection, un porte-plaques discret. Puis, il attrapa une chemise neuve, et parfaitement repassée, qu’il boutonna jusqu’au col, avant de reprendre sa veste de costume. Visiblement, s’il avait prévu de mourir aujourd’hui, il avait décidé qu’il était absolument essentiel de le faire sapé en respectant les principes sartorialistes…
Le trio redescendit jusqu’à devant le motel. Ils attendirent le retour du garde Wullis et de la sœur de bataille Séphone. Alors, sous l’ombre des grattes-ciels de Salbris, au milieu du quartier morne et silencieux, ils se préparèrent à la suite de leur plan : perdus dans un quartier face à un ennemi immense, préparé, et paniqué, ils devaient trouver des renforts. Et ils avaient décidé que la mafia locale, un gang de loubards liée au Mitan, pouvaient peut-être leur rendre service, alors même qu’ils semblaient être liés aux truands kidnappeurs qui squattaient l’Aumônerie Tantalus…
Le chemin jusqu’au Troisième Syndicat, au moins, était connu. Et les rues, à défaut d’être pleines, commençaient à se remplir d’un peu de monde. Les zonards et les camés, qui s’étaient volatilisés comme par magie à la tombée de la nuit, étaient ressortis d’une façon bien matinale, et partout où l’on marchait on voyait des hordes d’addicts à l’obscura qui occupaient les bancs publics et les abribus qui n’étaient plus desservis depuis longtemps. On entend mille rumeurs, des murmures, et des yeux n’arrêtaient pas de se tourner vers le groupe maintenant renforcé d’un type en costume.
Ils n’allaient pas pouvoir rester discrets bien longtemps dans cette atmosphère…
Le Troisième Syndicat était toujours le même rade qu’hier — situé au bout d’une allée, entouré de sacs poubelles, les murs adjacents criblés d’impacts de balles, d’affiche de propagandes délavées et de slogans incompréhensibles. Il n’y avait personne devant ou autour : le rideau avait été tiré, et une petite pancarte « FERMÉ » semblait en interdire l’accès.
Les acolytes se retrouvèrent à attendre devant. Strasser, les mains dans les poches, sortit un de ses cigalhos qu’il n’arrêtait pas de fumer hier soir, afin de porter une clope à son bec. Étrangement, il se mit à regarder vers les toits, avant de siffler.
Perché sur un balcon, il y avait un jeune homme, un ado mal habillé, qui les observait. Le DRH lui fit un petit signe de la main, et l’ado s’enfuit.
« Un guetteur. »
Strasser alluma sa cigarette.
« Les policiers bouclent tout le quartier, je pense que la rumeur est déjà en train de se répandre partout…
Qu’est-ce que vous pensez ? Est-ce qu’on devrait passer en force pour se frayer un chemin jusqu’à la Moelle ? Ou bien va-t-on simplement toquer ? »
Le mécamancien Mora comprenait tout à fait ce qu’il était en train de faire — il était en train de griller ses moteurs-logis, tous les souvenirs et les données de l’Esprit de la Machine. Ce n’était… Pas très encourageant. Strasser était en train de griller les résultats de sa propre enquête qui semblait durer depuis des mois. Soit il était persuadé qu’il avait fait la bonne pioche, soit il craignait qu’ils échouent et qu’il valait mieux ne pas offrir de preuves compromettantes à leurs adversaires… Peut-être même les deux.
Après quoi, Strasser retira sa veste et sa chemise. Il affichait son corps torse-nu, qui en fait n’était qu’en partie humain — son abdomen était couvert de câbles, de diodes lumineuses, d’acier et de carbone, lui donnant une apparence cuivre-et-sable ; des implants de qualité, qui devaient lui avoir été fabriqués sur-mesure par des corporations spécialisées dans le transhumanisme. Nul doute qu’un technoprêtre encore un peu porté sur la chair aurait été ému à la vision du cadre-sup’…
…Au-dessus de ses implants, Cécile Strasser commença à revêtir un plastron de protection, un porte-plaques discret. Puis, il attrapa une chemise neuve, et parfaitement repassée, qu’il boutonna jusqu’au col, avant de reprendre sa veste de costume. Visiblement, s’il avait prévu de mourir aujourd’hui, il avait décidé qu’il était absolument essentiel de le faire sapé en respectant les principes sartorialistes…
Le trio redescendit jusqu’à devant le motel. Ils attendirent le retour du garde Wullis et de la sœur de bataille Séphone. Alors, sous l’ombre des grattes-ciels de Salbris, au milieu du quartier morne et silencieux, ils se préparèrent à la suite de leur plan : perdus dans un quartier face à un ennemi immense, préparé, et paniqué, ils devaient trouver des renforts. Et ils avaient décidé que la mafia locale, un gang de loubards liée au Mitan, pouvaient peut-être leur rendre service, alors même qu’ils semblaient être liés aux truands kidnappeurs qui squattaient l’Aumônerie Tantalus…
Le chemin jusqu’au Troisième Syndicat, au moins, était connu. Et les rues, à défaut d’être pleines, commençaient à se remplir d’un peu de monde. Les zonards et les camés, qui s’étaient volatilisés comme par magie à la tombée de la nuit, étaient ressortis d’une façon bien matinale, et partout où l’on marchait on voyait des hordes d’addicts à l’obscura qui occupaient les bancs publics et les abribus qui n’étaient plus desservis depuis longtemps. On entend mille rumeurs, des murmures, et des yeux n’arrêtaient pas de se tourner vers le groupe maintenant renforcé d’un type en costume.
Ils n’allaient pas pouvoir rester discrets bien longtemps dans cette atmosphère…
Le Troisième Syndicat était toujours le même rade qu’hier — situé au bout d’une allée, entouré de sacs poubelles, les murs adjacents criblés d’impacts de balles, d’affiche de propagandes délavées et de slogans incompréhensibles. Il n’y avait personne devant ou autour : le rideau avait été tiré, et une petite pancarte « FERMÉ » semblait en interdire l’accès.
Les acolytes se retrouvèrent à attendre devant. Strasser, les mains dans les poches, sortit un de ses cigalhos qu’il n’arrêtait pas de fumer hier soir, afin de porter une clope à son bec. Étrangement, il se mit à regarder vers les toits, avant de siffler.
Perché sur un balcon, il y avait un jeune homme, un ado mal habillé, qui les observait. Le DRH lui fit un petit signe de la main, et l’ado s’enfuit.
« Un guetteur. »
Strasser alluma sa cigarette.
« Les policiers bouclent tout le quartier, je pense que la rumeur est déjà en train de se répandre partout…
Qu’est-ce que vous pensez ? Est-ce qu’on devrait passer en force pour se frayer un chemin jusqu’à la Moelle ? Ou bien va-t-on simplement toquer ? »
- Reinhard Faul
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres - Partie II
Mora pouvait le remarquer : dès qu’Enkidu pensait ne pas être vu, il abandonnait son expression d’attention polie envers le DRH pour froncer le visage de dégoût. Il n’aimait pas cet homme, il avait trop d’ardeur à foncer les suivre pour être honnête, puis il avait supprimé les formules magiques de ses machines, ce qui était doublement suspect. Le Psyker regrettait d’être entré dans sa chambre, son instinct lui hurlait de se méfier de ce type. C’est quand Strasser se mit torse nu qu’il put enfin mettre des mots sur son malaise.
L’Hégémonie ne voulait pas seulement mettre fin à la disparition des esclaves, elle n’avait pas besoin d’envoyer un homme en joli costume sur place pour ça. Elle voulait sans doute récupérer quelque chose chez les hérétiques. La technologie pour faire des Servitors plus… utiles ? À partir de gens vivants peut-être ? D’esclaves ? Pourquoi pas ? Si on prenait le point de vue d’un noble malfien dégénéré, c’était logique. Et le jeune homme avait ses raisons personnelles de trouver une telle idée immorale, même si il n’était pas conscient du pourquoi.
Enkidu ne savait pas quoi faire. Malgré sa rage d’être pris pour une andouille par un être si méprisable, il ne pouvait pour l’instant rien y faire. Des armes et des connaissances qu’il possédait, rien n’était efficace contre des hérétiques « spéciaux » de l’Adeptus Mechanicus. Son espoir de revoir Sand s’amincissait à chaque sirène de prévôt qu’il entendait. Pire que tout : son collègue en savait plus long que lui. C’est impuissant et troublé qu’il suivit les deux autres jusqu’au Troisième Rail.
Le jeune homme pris la résolution de faire quelque chose bien plus tard, après avoir marché de longues minutes en silence dans les rues tristes de Lutèce. Il avait réfléchi dur, soupesé le problème dans tous les sens, et il n’avait pas le choix : il devait demander de l’aide à Mora. Il profita d’un moment où Strasser avait un peu d’avance sur eux après avoir traversé une rue pour attraper le bras de son collègue. La tension qui l’habitait rendait sa prise douloureuse.
« Écoute-moi : quand on sera à l’Aumonerie, tu vas m’aider à détruire les formules pour faire les Servitors qui peuvent crier à l’aide. Sinon… sinon je parle du truc bizarre que j’ai vu dans ta cellule. »
C’était du bluff. Enkidu ne savait pas si le « truc » était interdit ou pas, mais faire du chantage marchait toujours très bien auprès des collègues de l’Imperium. Personne n’avait la conscience tranquille. Par ailleurs le Psyker n’envisagea pas une seconde que Mora l’aide de son plein gré. Le petit bonhomme zinzin n’avait jamais daigné répondre à ses taquineries, une façon virile et digne de se faire des amis. Il ne devait pas le voir comme humain, en fait. Enkidu ne lui reprochait pas. Il avait été souillé par le Warp, il était effectivement dangereux, mais sa vie aurait tout de même été beaucoup plus simple si il avait pu parler de ce qu’il pensait et poser des questions.
L’Hégémonie ne voulait pas seulement mettre fin à la disparition des esclaves, elle n’avait pas besoin d’envoyer un homme en joli costume sur place pour ça. Elle voulait sans doute récupérer quelque chose chez les hérétiques. La technologie pour faire des Servitors plus… utiles ? À partir de gens vivants peut-être ? D’esclaves ? Pourquoi pas ? Si on prenait le point de vue d’un noble malfien dégénéré, c’était logique. Et le jeune homme avait ses raisons personnelles de trouver une telle idée immorale, même si il n’était pas conscient du pourquoi.
Enkidu ne savait pas quoi faire. Malgré sa rage d’être pris pour une andouille par un être si méprisable, il ne pouvait pour l’instant rien y faire. Des armes et des connaissances qu’il possédait, rien n’était efficace contre des hérétiques « spéciaux » de l’Adeptus Mechanicus. Son espoir de revoir Sand s’amincissait à chaque sirène de prévôt qu’il entendait. Pire que tout : son collègue en savait plus long que lui. C’est impuissant et troublé qu’il suivit les deux autres jusqu’au Troisième Rail.
Le jeune homme pris la résolution de faire quelque chose bien plus tard, après avoir marché de longues minutes en silence dans les rues tristes de Lutèce. Il avait réfléchi dur, soupesé le problème dans tous les sens, et il n’avait pas le choix : il devait demander de l’aide à Mora. Il profita d’un moment où Strasser avait un peu d’avance sur eux après avoir traversé une rue pour attraper le bras de son collègue. La tension qui l’habitait rendait sa prise douloureuse.
« Écoute-moi : quand on sera à l’Aumonerie, tu vas m’aider à détruire les formules pour faire les Servitors qui peuvent crier à l’aide. Sinon… sinon je parle du truc bizarre que j’ai vu dans ta cellule. »
C’était du bluff. Enkidu ne savait pas si le « truc » était interdit ou pas, mais faire du chantage marchait toujours très bien auprès des collègues de l’Imperium. Personne n’avait la conscience tranquille. Par ailleurs le Psyker n’envisagea pas une seconde que Mora l’aide de son plein gré. Le petit bonhomme zinzin n’avait jamais daigné répondre à ses taquineries, une façon virile et digne de se faire des amis. Il ne devait pas le voir comme humain, en fait. Enkidu ne lui reprochait pas. Il avait été souillé par le Warp, il était effectivement dangereux, mais sa vie aurait tout de même été beaucoup plus simple si il avait pu parler de ce qu’il pensait et poser des questions.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140
Mutations/marques :
Grimoire :
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- Helveticus Matix
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres - Partie II
Suite à notre entretien, j'en suis venu à diagnostiquer que Strasser était un individu doté d'une certaine raison - la qualité de ses implants ayant potentiellement influencé mon verdict. Après tout, un être doté de tels augmentiques devait avoir une certaine proximité avec le Dieu-Machine, n'est-il pas?
Mais à présent que j'identifie la procédure dont il gave les cogitateurs de la pièce, mon admiration se mute en horreur.
Je suis trop lent à réagir. Déjà, les moteurs-logis se mettent à hurler leur agonie tandis que leur Esprit de la Machine est sauvagement euthanasié. Je tente de me boucher les oreilles pour m'épargner de subir ce carnage plus longtemps, mais mes autres capteurs auditifs n'en ratent pas une miette. Mon visage se tord de douleur, priant pour que le supplice ne prenne fin.
Pourtant, le pire ne se dévoile qu'à la fin. Lorsque les machines sont toutes mortes. Que la pièce, jusque-là pleine d'activité numérique enivrante, est plongée dans un silence abominable.
J'ouvre les yeux, humides, pour constater des dégâts. L'hécatombe est totale. De la fumée s'échappe des cadavres grillés de l'intérieur. Le meurtrier ne semble même pas remarquer ma détresse - ou l'ignore, tout simplement - et continue de se préparer.
< Sacrilège..._ >
Nous nous approchons du Troisième Syndicat. Depuis que nous avons quitté la chambre de Cécile, je suis plongé dans un mutisme total, murmurant en boucle des prières à destination des pauvres Esprits de la Machine massacrés si nonchalamment.
Enkidu se rapproche de moi et je comprends - d'après les dernières semaines à côtoyer des membres hors du Culte - qu'il désire me parler. Ma prière n'est pas terminée et je n'ai de toute façon aucune envie de communiquer pour l'instant. Je l'ignore donc.
Le contact de sa main sur mon bras me glace, tout comme la violence de son geste. Fort heureusement, depuis notre escapade dans la décharge, je me suis un tantinet raccommodé au toucher organique. Abasourdi, je l'écoute m'ordonner de l'assister dans la destruction d'un savoir qui ne nous appartient pas.
Je réponds immédiatement d'une voix rendue neutre par la confusion. C'est plus un réflexe qu'une déclaration.
< Négatif._
Ce savoir appartient à l'..._ >
Il me coupe d'une simple phrase. Hésitante, certes, mais très brève. Mon visage se crispe d'offuscation et d'incompréhension. Puis, mes archives finissent enfin par éclairer la situation. Mes yeux s'écarquillent lentement, jusqu'à exprimer un effroi total, malgré le respirateur qui entrave la moitié de mon faciès. Je sais de quoi il parle et, par ma simple réaction, mon collègue sait aussi de quoi il parle. Il comprend qu'il a fait mouche, je le vois dans ses yeux.
Le temps reste en suspend. Par mon simple regard, j'exprime beaucoup de choses à cet énergumène dont j'avais oublié la terrible corruption. Beaucoup de peur, de la tristesse, un peu de colère. Et surtout, de la déception.
< Requête accordée._ >
Je me libère de sa poigne d'un geste brusque d'épaule. Puis, je m'éloigne sans rien dire, les tintements de ma canne sur les dalles me paraissant plus froids que jamais.
Ce que Enkidu ignore, c'est que je cherchais moi-même une solution à ce problème insolvable. Dans l'Aumônerie, nous allons découvrir des artefacts et savoirs interdits, dont il appartient exclusivement à l'Adeptus Mechanicus de les récolter pour définir la meilleure démarche à suivre. Jamais ils ne devraient tomber dans les mains de l'Hégémonie... ni dans celles de l'Inquisition.
Avec un peu de raisonnement, je pense que je serais arrivé au même diagnostic que celui d'Enkidu - même si je ne comprends pas son cheminement pour arriver à ce résultat. Si mon Culte ne peut pas se l'approprier, alors personne ne le pourra.
Malgré tout, notre relation vient de radicalement évoluer. C'est avec une étrange douleur intérieure que je révise mes données relationnelles avec le Corrompu / le fils de l'Antimatrice / l'Instable.
Une fois devant le bar, Strasser nous désigne un individu sur les toits qu'il identifie de "guetteur". La tension monte en moi. Je m'attendais à ce qu'on puisse directement s'entretenir avec le barman pour commencer les négociations, mais je ne capte même plus la musique de la merveille antique que j'ai réparé la veille.
La rencontre avec les Mitan promet d'être plus compliquée que prévue.
Lorsque Cécile propose plusieurs manœuvres pour accéder au bar, le choix me semble évident.[/i]
< Cette unité préconise la voie diplomatique plutôt que celle de la destruction imminente._ >
N'en ayant compris la nature que très récemment, le sarcasme n'est pas dans mes habitudes. Il faut croire que les actes barbares de Cécile et la trahison brutale d'Enkidu m'en ont appris un peu plus sur la nature humaine.
Mais à présent que j'identifie la procédure dont il gave les cogitateurs de la pièce, mon admiration se mute en horreur.
Je suis trop lent à réagir. Déjà, les moteurs-logis se mettent à hurler leur agonie tandis que leur Esprit de la Machine est sauvagement euthanasié. Je tente de me boucher les oreilles pour m'épargner de subir ce carnage plus longtemps, mais mes autres capteurs auditifs n'en ratent pas une miette. Mon visage se tord de douleur, priant pour que le supplice ne prenne fin.
Pourtant, le pire ne se dévoile qu'à la fin. Lorsque les machines sont toutes mortes. Que la pièce, jusque-là pleine d'activité numérique enivrante, est plongée dans un silence abominable.
J'ouvre les yeux, humides, pour constater des dégâts. L'hécatombe est totale. De la fumée s'échappe des cadavres grillés de l'intérieur. Le meurtrier ne semble même pas remarquer ma détresse - ou l'ignore, tout simplement - et continue de se préparer.
< Sacrilège..._ >
Nous nous approchons du Troisième Syndicat. Depuis que nous avons quitté la chambre de Cécile, je suis plongé dans un mutisme total, murmurant en boucle des prières à destination des pauvres Esprits de la Machine massacrés si nonchalamment.
Enkidu se rapproche de moi et je comprends - d'après les dernières semaines à côtoyer des membres hors du Culte - qu'il désire me parler. Ma prière n'est pas terminée et je n'ai de toute façon aucune envie de communiquer pour l'instant. Je l'ignore donc.
Le contact de sa main sur mon bras me glace, tout comme la violence de son geste. Fort heureusement, depuis notre escapade dans la décharge, je me suis un tantinet raccommodé au toucher organique. Abasourdi, je l'écoute m'ordonner de l'assister dans la destruction d'un savoir qui ne nous appartient pas.
Je réponds immédiatement d'une voix rendue neutre par la confusion. C'est plus un réflexe qu'une déclaration.
< Négatif._
Ce savoir appartient à l'..._ >
Il me coupe d'une simple phrase. Hésitante, certes, mais très brève. Mon visage se crispe d'offuscation et d'incompréhension. Puis, mes archives finissent enfin par éclairer la situation. Mes yeux s'écarquillent lentement, jusqu'à exprimer un effroi total, malgré le respirateur qui entrave la moitié de mon faciès. Je sais de quoi il parle et, par ma simple réaction, mon collègue sait aussi de quoi il parle. Il comprend qu'il a fait mouche, je le vois dans ses yeux.
Le temps reste en suspend. Par mon simple regard, j'exprime beaucoup de choses à cet énergumène dont j'avais oublié la terrible corruption. Beaucoup de peur, de la tristesse, un peu de colère. Et surtout, de la déception.
< Requête accordée._ >
Je me libère de sa poigne d'un geste brusque d'épaule. Puis, je m'éloigne sans rien dire, les tintements de ma canne sur les dalles me paraissant plus froids que jamais.
Ce que Enkidu ignore, c'est que je cherchais moi-même une solution à ce problème insolvable. Dans l'Aumônerie, nous allons découvrir des artefacts et savoirs interdits, dont il appartient exclusivement à l'Adeptus Mechanicus de les récolter pour définir la meilleure démarche à suivre. Jamais ils ne devraient tomber dans les mains de l'Hégémonie... ni dans celles de l'Inquisition.
Avec un peu de raisonnement, je pense que je serais arrivé au même diagnostic que celui d'Enkidu - même si je ne comprends pas son cheminement pour arriver à ce résultat. Si mon Culte ne peut pas se l'approprier, alors personne ne le pourra.
Malgré tout, notre relation vient de radicalement évoluer. C'est avec une étrange douleur intérieure que je révise mes données relationnelles avec le Corrompu / le fils de l'Antimatrice / l'Instable.
Une fois devant le bar, Strasser nous désigne un individu sur les toits qu'il identifie de "guetteur". La tension monte en moi. Je m'attendais à ce qu'on puisse directement s'entretenir avec le barman pour commencer les négociations, mais je ne capte même plus la musique de la merveille antique que j'ai réparé la veille.
La rencontre avec les Mitan promet d'être plus compliquée que prévue.
Lorsque Cécile propose plusieurs manœuvres pour accéder au bar, le choix me semble évident.[/i]
< Cette unité préconise la voie diplomatique plutôt que celle de la destruction imminente._ >
N'en ayant compris la nature que très récemment, le sarcasme n'est pas dans mes habitudes. Il faut croire que les actes barbares de Cécile et la trahison brutale d'Enkidu m'en ont appris un peu plus sur la nature humaine.
Helveticus Matix, Voie du Technoprêtre
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres - Partie II
« Hé bien, allons toquer alors ! »
Strasser faisait faussement le guilleret. A priori, il n’avait pas aperçu le deal silencieux que s’étaient passés Mora et Enkidu… En tout cas, il était bien gaillard, parce qu’il s’approcha de la porte close, et toqua bien poliment.
Pas de réponse.
Il gardait un immense sourire d’une oreille à l’autre, et toqua à nouveau.
Pas de réponse.
Il ferma son poing et commença à tambouriner dessus comme un malade, sans s’arrêter, à toute vitesse. Enfin, la porte s’entrouvrit, fermée par une chaîne, et une voix fort impolie derrière le railla :
« PUTAIN mais tu veux QUOI ?! C’est FERMÉ ! »
Strasser inclina sa tête.
« Bien le bonjour à vous monsieur. Je me présente — Cécile Strasser, directeur des ressources humaines pour la section Neustralienne de l’Hégémonie Skaelen-Har ; et je vous présente mes collègues, quelques détectives privés de Coblast Inspections. Nous aimerions parler avec monsieur… Luntz ? »
Il ouvrit son magnifique costume trois-pièces pour sortir un badge avec sa photo dessus. Le monsieur regarda le badge, puis le bonhomme, et sembla hésiter.
« Ok… Tu restes là deux secondes ? »
Il claqua la porte, et partit. Par réflexe, Strasser s’écarta alors et fit signe à ses congénères de faire de même — c’était probablement au cas où celui derrière décide de mitrailler la porte…
…Mais ce n’est pas ce qui se passa. Après de longues minutes, la porte finit par s’ouvrir, en grand, et le monsieur s’écarta.
« Après vous… Strasser. »
L’homme en costume entra, suivi des acolytes, un par un. Ils se répandirent dans la pièce. Elle était totalement vide. Il n’y avait personne.
« Hé bah, c’est- »
L’homme à l’entrée dégaina un étrange revolver surmonté d’une lame, et visa le crâne de Strasser. Tout alla alors immensément vite ; avec une vitesse absolument surhumaine, le DRH sauta de côté, peut-être six fois plus rapidement que l’était capable un être humain. Il donna un coup du plat de la main dans le revolver, si fort en fait, qu’un coup parti, et que la main du gangster explosa. Un cocktail de doigts vola en l’air, alors que le garçon du Mitan s’effondrait à terre dans un cri.
« EMBUSCADE ! »
Strasser tira sur son manteau. Du bar et de l’arrière-salle, plusieurs gangsters émergèrent, pistolets au poing. Le DRH balança au loin une grenade, qui roula aux pieds de plusieurs des hommes du Mitan. Il y eut alors une étrange « explosion », contenue, qui fit voler et broyer les corps sur place sans pour autant provoquer de fragmentation. Trois gangsters perdirent des morceaux dans la détonation.
Les acolytes profitèrent de cette action pour immédiatement se mettre à couvert, partout où ils pouvaient. Impossible à dire combien il y avait d’adversaires — mais les balles commençaient déjà à fuser, dans le décor, un peu partout.
Strasser faisait faussement le guilleret. A priori, il n’avait pas aperçu le deal silencieux que s’étaient passés Mora et Enkidu… En tout cas, il était bien gaillard, parce qu’il s’approcha de la porte close, et toqua bien poliment.
Pas de réponse.
Il gardait un immense sourire d’une oreille à l’autre, et toqua à nouveau.
Pas de réponse.
Il ferma son poing et commença à tambouriner dessus comme un malade, sans s’arrêter, à toute vitesse. Enfin, la porte s’entrouvrit, fermée par une chaîne, et une voix fort impolie derrière le railla :
« PUTAIN mais tu veux QUOI ?! C’est FERMÉ ! »
Strasser inclina sa tête.
« Bien le bonjour à vous monsieur. Je me présente — Cécile Strasser, directeur des ressources humaines pour la section Neustralienne de l’Hégémonie Skaelen-Har ; et je vous présente mes collègues, quelques détectives privés de Coblast Inspections. Nous aimerions parler avec monsieur… Luntz ? »
Il ouvrit son magnifique costume trois-pièces pour sortir un badge avec sa photo dessus. Le monsieur regarda le badge, puis le bonhomme, et sembla hésiter.
« Ok… Tu restes là deux secondes ? »
Il claqua la porte, et partit. Par réflexe, Strasser s’écarta alors et fit signe à ses congénères de faire de même — c’était probablement au cas où celui derrière décide de mitrailler la porte…
…Mais ce n’est pas ce qui se passa. Après de longues minutes, la porte finit par s’ouvrir, en grand, et le monsieur s’écarta.
« Après vous… Strasser. »
L’homme en costume entra, suivi des acolytes, un par un. Ils se répandirent dans la pièce. Elle était totalement vide. Il n’y avait personne.
« Hé bah, c’est- »
L’homme à l’entrée dégaina un étrange revolver surmonté d’une lame, et visa le crâne de Strasser. Tout alla alors immensément vite ; avec une vitesse absolument surhumaine, le DRH sauta de côté, peut-être six fois plus rapidement que l’était capable un être humain. Il donna un coup du plat de la main dans le revolver, si fort en fait, qu’un coup parti, et que la main du gangster explosa. Un cocktail de doigts vola en l’air, alors que le garçon du Mitan s’effondrait à terre dans un cri.
« EMBUSCADE ! »
Strasser tira sur son manteau. Du bar et de l’arrière-salle, plusieurs gangsters émergèrent, pistolets au poing. Le DRH balança au loin une grenade, qui roula aux pieds de plusieurs des hommes du Mitan. Il y eut alors une étrange « explosion », contenue, qui fit voler et broyer les corps sur place sans pour autant provoquer de fragmentation. Trois gangsters perdirent des morceaux dans la détonation.
Les acolytes profitèrent de cette action pour immédiatement se mettre à couvert, partout où ils pouvaient. Impossible à dire combien il y avait d’adversaires — mais les balles commençaient déjà à fuser, dans le décor, un peu partout.
- Reinhard Faul
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres - Partie II
Enkidu savait, en rentrant dans le bar, que la situation allait dégénérer. C’était évident. Il le savait dès l’instant où la porte s’était ouverte sur une pièce déserte. Pourtant, il avait suivi ses collègues. Ils avaient désespérément besoin de rentrer dans l’Aumonerie. Puis comment ne pas faire confiance au monsieur riche, beau causeur, qui semblait savoir ce qu’il faisait ? Qui semblait même avoir un plan ? Le Psyker, en dépit de ses prises d’initiatives diverses, se sentait malade, épuisé et seul. Il avait bêtement suivi sur ce coup-là.
Bien sûr, il se retrouva en quelques secondes dans une fusillade. Le bruit monstrueux, les meubles détruits tout autour de lui et la poussière du mur qui vole partout. Comme d’habitude, il fut bon dernier quand il s’était s’agit de bondir le plus vite possible à couvert. Un peu terrifiant quand la plupart de ses collègues étaient amputés ou Wullis, mais Enkidu savait pourquoi ça arrivait. Ça arrivait parce qu’il avait de vieilles blessures qu’il n’avait pas le pouvoir de guérir tout seul, de vieilles blessures qui n’avaient rien à voir ni avec le Warp ni avec l’Inquisition, et qui donc n’intéressaient personne. Il passerait sa vie à devoir faire un petit mouvement de hanche ridicule chaque fois qu’il voudrait bondir en avant, et il n’y avait rien à faire.
Le jeune homme se traîna donc derrière une table d’un jeu quelconque, assez massive pour donner l’impression d’être à couvert. À ce moment-là le seigneur DRH décida d’être si rapide qu’il en devenait flou, et dans le chaos du combat il était difficile de savoir ce qu’il bricolait exactement. De toute façon, les acolytes avaient déjà fort à faire avec eux-mêmes. Enkidu brailla avec terreur devant le visage de Wullis :
« Tes putain de grenades ! Maintenant ! »
Il savait que son collègue en avait, même si cela semblait compliqué de faire des phrases à cet instant. Le jeune Psyker avait peur, d’une façon différente de la peur qu’il connaissait. On l’avait entraîné au combat, à ne pas faire de crise de nerf à cause de la douleur, à supporter des ordres cruels ou dénués de sens, mais il ne voulait pas mourir à cause d’un putain de noble malfien ! Aux côtés de collègues qui n’avaient jamais eu la simple humanité de lui répondre quand il parle ! Enkidu n’avait pas envie de mourir en général, mais ce sentiment devenait brûlant à cet instant. Ça serait trop… trop vexant !
Le jeune homme bougea sa main vers le pendentif pendu à son cou grâce une chaîne sans fermoir : un écrou de douze. Au début de son incorporation à l’Inquisition, il s’était inquiété que l’étrange bijou suscite des questions. Cette inquiétude avait été bien inutile, tout comme son physique étrange, ses interlocuteurs ayant décidé de faire comme si tout cela n’existait pas. Tant mieux, puisque le petit objet constituait l’encrage émotionnel de ses sorts. Le corps entier du Psyker commença à diffuser une noirceur étrange, et il marmonna comme une prière :
« Ne me vois pas. »
À qui s’adressait cette supplique ? Pourquoi ? Personne ne le saurait jamais, ce n’était que les gémissements dérangés et paranoïaques d’une créature mystique. Pourtant, cela signifiait qu’Enkidu allait la jouer perso. Il comptait se camoufler, puis repérer les ennemis brièvement avant de se mettre à tirer. Puisque Strasser semblait si bien maîtriser la situation, autant le laisser prendre toute l’attention.
Bien sûr, il se retrouva en quelques secondes dans une fusillade. Le bruit monstrueux, les meubles détruits tout autour de lui et la poussière du mur qui vole partout. Comme d’habitude, il fut bon dernier quand il s’était s’agit de bondir le plus vite possible à couvert. Un peu terrifiant quand la plupart de ses collègues étaient amputés ou Wullis, mais Enkidu savait pourquoi ça arrivait. Ça arrivait parce qu’il avait de vieilles blessures qu’il n’avait pas le pouvoir de guérir tout seul, de vieilles blessures qui n’avaient rien à voir ni avec le Warp ni avec l’Inquisition, et qui donc n’intéressaient personne. Il passerait sa vie à devoir faire un petit mouvement de hanche ridicule chaque fois qu’il voudrait bondir en avant, et il n’y avait rien à faire.
Le jeune homme se traîna donc derrière une table d’un jeu quelconque, assez massive pour donner l’impression d’être à couvert. À ce moment-là le seigneur DRH décida d’être si rapide qu’il en devenait flou, et dans le chaos du combat il était difficile de savoir ce qu’il bricolait exactement. De toute façon, les acolytes avaient déjà fort à faire avec eux-mêmes. Enkidu brailla avec terreur devant le visage de Wullis :
« Tes putain de grenades ! Maintenant ! »
Il savait que son collègue en avait, même si cela semblait compliqué de faire des phrases à cet instant. Le jeune Psyker avait peur, d’une façon différente de la peur qu’il connaissait. On l’avait entraîné au combat, à ne pas faire de crise de nerf à cause de la douleur, à supporter des ordres cruels ou dénués de sens, mais il ne voulait pas mourir à cause d’un putain de noble malfien ! Aux côtés de collègues qui n’avaient jamais eu la simple humanité de lui répondre quand il parle ! Enkidu n’avait pas envie de mourir en général, mais ce sentiment devenait brûlant à cet instant. Ça serait trop… trop vexant !
Le jeune homme bougea sa main vers le pendentif pendu à son cou grâce une chaîne sans fermoir : un écrou de douze. Au début de son incorporation à l’Inquisition, il s’était inquiété que l’étrange bijou suscite des questions. Cette inquiétude avait été bien inutile, tout comme son physique étrange, ses interlocuteurs ayant décidé de faire comme si tout cela n’existait pas. Tant mieux, puisque le petit objet constituait l’encrage émotionnel de ses sorts. Le corps entier du Psyker commença à diffuser une noirceur étrange, et il marmonna comme une prière :
« Ne me vois pas. »
À qui s’adressait cette supplique ? Pourquoi ? Personne ne le saurait jamais, ce n’était que les gémissements dérangés et paranoïaques d’une créature mystique. Pourtant, cela signifiait qu’Enkidu allait la jouer perso. Il comptait se camoufler, puis repérer les ennemis brièvement avant de se mettre à tirer. Puisque Strasser semblait si bien maîtriser la situation, autant le laisser prendre toute l’attention.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140
Mutations/marques :
Grimoire :
Compétences :
Équipement de combat :
Équipement divers :
Divers divers :
Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
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Mutations/marques :
- Diederick von Bildhofen
- PJ
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres - Partie II
C’est pour ça que lorsqu’on arrive au bar de la veille, fermé cette fois ci, avec un guetteur en plus, je sens que ça va vite être la merde. Normalement il devrait y avoir une sortie quelque part dans l’arrière de la taverne. Si des ennemis doivent venir nous cribler de plomb depuis l’extérieur…. Oui, vaut mieux prévoir une sortie. Je vérifie bien que mes grenades sont correctement en place, accessibles d’un mouvement du bras, baïonnette fixée au bout du fusil en bandoulière, armure et casques bien en place… et on attend. Mais pas en face de la porte. Juste sur le côté extérieur de celle ci. Des fois qu’un malin souhaite nous laisser une surprise – comme une rafale de gros calibre – derrière.
Ce « Strasser » semble avoir une bonne idée. Hum… on va être dans un environnement restreint. Je range correctement mon armement pour pas être gêné et m’empare de ma hache d’une main avant de me préparer au pire, récitant cette petite litanie familière.
Par mon fusil j’apporte la mort à mon ennemi. Par mon laspistol, j’offre la fin au souffrant. Par ma lame j’offre la miséricorde au non méritant. Par ma hache, j’offre aux dieux le sang de l’ennemi. Ô Ancêtres, puissiez vous être fier de mon combat. Que tombent comme les blés les ennemis du Dieu-Empereur et des Anciens Dieux de la Forêt. Et dans la mort être protégé contre Ceux de la Glace. En paix, vigilance. À la guerre, victoire. Dans la mort, sacrifice. Être un vrai fils de la terre.
Lorsque la porte s’ouvrit sans provoquer un déchaînement de violence, explosions et coups de feu, je souffla un bref coup avant de m’avancer, Enkidu juste derrière moi, à deux pas, sur le côté.
Puis le bordel se déchaîna. Le rigolo qui avait ouvert la porte essaya de nous faire une perfidie. Mal lui en prit, Strasser lui enseigna les manière en lui arrachant la main.
Comme je n’avais aucune intention de m’exposer pour un inconnu, je concentrai mon effort sur les collègues, agissant ainsi de manière redondante avec Strasser.
À COUVERT !!!
Petit tour sur moi même à 90 degrés, je prends par l’épaule Enkidu et le dirige à mon côté vers une table que j’essaie d’user sommairement comme protection temporaire pour les tirs que l’on reçoit.
Heureusement ce bon collègue qu’est le sorcier a la même bonne idée que moi. Même si normalement j’adorerais sortir le masque et balancer une bonne grenade au sarin, tous les copains n’ont pas forcément de protections adaptées. Tant pis. Je vais rester sur le répertoire habituel : agrogro boum.
Usant du cris de guerre qui nous avait été enseigné par le type bizarre à l’instruction, j’use de l’avertissement classique et qu’on a jamais compris :
‘Tis is my BOOMSTICK !!!
Et de balancer une grenade à fragmentation dans un coin puis une grenade photonique de l’autre.
Le savoir c'est le pouvoir. Et savoir quand le garder, le cacher, le partager, cela est la véritable épreuve de ceux le détenant.
Diederick Maria Reichenbach Bruno "Ruichen" von Bildhofen, Voie de l'étude de la connaissance
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« Alors que tu défiais le couvre-feu, tu découvres une vertu trop zélée. »
Compte chroniques
Diederick Maria Reichenbach Bruno "Ruichen" von Bildhofen, Voie de l'étude de la connaissance
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- Helveticus Matix
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres - Partie II
J'observe Strasser tambouriner sur la porte du bar de plus en plus fort. Cela me rend nerveux. J'ai l'impression de voir un petit animal tenter d'attirer l'attention d'une immense bête endormie, sans se rendre compte que son réveil aurait des conséquences funestes.
Je suis presque rassuré d'entendre une voix humaine, certes irritée, mais si loin du grondement monstrueux auquel je m'attendais.
Le dialogue est établi et Cécile n'a pas l'intention de laisser son interlocuteur nous envoyer balader. Courtois, il nous présente et je fais mon maximum pour reprendre un peu d'aplomb. Le temps de la morosité est passé et je dois remettre les pieds sur terre : nos équations sont en jeu, mais aussi le destin de tout Lutèce.
Nous sommes invités à l'intérieur et, alors que je m'apprête à relâcher un peu ma garde, je remarque le révolver. Mais je n'ai pas le temps de traiter les terribles données, encore moins de réagir, qu'une sorte d'anomalie visuelle vient spectaculairement désarmer notre assaillant. Je parle bien d'anomalie, car tout indique qu'elle appartient à Strasser. Mais un être humain ne devrait pas pouvoir se déplacer de la sorte.
Il hurle et je plonge instinctivement. Le carnage débute immédiatement et je sens cette terreur devenue si familière me gagner de nouveau. Une terreur si spéciale, capable de bloquer le moindre de mes mouvements ou de me faire courir plus efficacement que jamais. Des explosions, des tirs, des impacts de balles... Tout se déroule si vite autour de moi, alors que je peine à sortir de ma position fœtale.
< Omnimessie, protège cette unité._ >
Enkidu hurle quelque chose à Wullis et ce dernier réagit immédiatement. Eux sont dans leur élément. La violent, le sang, le combat, le massacre. J'ai presque envie de les jalouser, car cela me permettrait d'éveiller un peu mes capacités de combat dans ces situations.
Mais je pense pouvoir me rendre utile, même sans utiliser mon arme.
Auspex en main, le plus à l'abri possible derrière ma couverture, je scanne le bar entier pour détecter nos adversaires. Seules mes prières murmurées me donnent la force de manipuler les réglages du saint boîtier sans trop trembler.
Je sais que ces informations seront précieuses pour guider les tirs de mes confrères, surtout avec une visibilité réduite. Je n'aurai plus qu'à leur transmettre les données directement et espérer qu'ils feront mouche.
Helveticus Matix, Voie du Technoprêtre
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres - Partie II
Les balles continuaient de fuser dans tous les sens — c’était le chaos bref et incompréhensible de la fusillade, malheureusement, une sombre habitude à prendre pour les Acolytes de l’Inquisition… Séphone, beaucoup plus habituée que les autres à la réaction instinctive, avait bondi au-dessus du bar comme un chat, lasfusil en main, et, déjà sautée de l’autre côté, voilà qu’elle posa l’arme contre son épaule pour commencer à tirer des rafales de rayons lasers qui servaient à faire de la suppression dans l’arrière salle. C’est à peu près au même moment que Wullis décida de dégoupiller une grenade, qu’il se pencha sur le côté, et qu’il la lança loin en l’air pour essayer de disperser l’ennemi.
L’explosion fut terrifiante ; des billes de shrapnel volèrent dans tous les sens en même temps que tables, chaises, lampes au plafond, vitres sur les murs, et quelques organes d’être humains étaient perforés dans tous les sens par les centaines de billes virevoltant partout. Mora, lui, collé contre un morceau de mur porter, camouflé mais pas à couvert, restait à moitié couché en jouant avec son auspex. Il lui fallut quelques vives touches sur des boutons pour commencer à afficher les points. Silencieusement, il claqua des doigts pour que la sœur de bataille le regarde, puis désigna derrière le mur une direction puis une autre.
Le pistolet-mitrailleur récemment acheté de Mora, le lasfusil de Séphone, et l’armement du garde Wullis commencèrent donc à répliquer — ils avaient le volume de feu de leur côté. Derrière, les gangsters profitaient du nombre ; avec leurs étranges revolvers-baïonnettes, ils semblaient tous tirer un peu dans tous les sens en direction des tirs, sonnés, blessés et paralysés par la fragmentation — puis, la seconde grenade photonique du Garde acheva de les planquer sur place.
Enkidu était déjà disparu. Camouflé par le warp, personne ne l’avait remarqué. Seul Strasser le cherchait du regard, dans tous les sens, comme une chouette, avant de se plaindre :
« Fait chier !
Continuez de tirer, je vais vider ces racailles ! »
Il commença à se déplacer pour rejoindre Mora, et lui donna une tape sur l’épaule pour prendre sa place. Alors, Strasser retira sa veste de costume pour rester en marcel — l’un de ses bras, du métal recouvert d’une fausse peau, commença à se replier sur lui-même, son poignet s’ouvrant en deux. Il avait un lance-grenade à la place de l’avant-bras. Il attendit que Séphone vide son chargeur et se cache derrière le comptoir pour recharger, pour se lever à toute blinde deux secondes, et, de son bras-canon, il tira une espèce d’horrible sphère de métal.
Il y eut alors, deux secondes après, une immense explosion venant de l’arrière-salle — pire encore que celle de la grenade de Wullis. Une boule de feu bleutée, géante, qui enflamma la totalité du fond du bâtiment. Un souffle, comme celui d’un monstre, emportant ce qui restait du mobilier tout autour. Et il y eut des hurlements, et des cris, et des gangsters de seize à dix-neuf couraient dans tous les sens, enflammés, leur peau se mettant lentement à fondre, comme touchés par de l’acide. Séphone commença à devenir folle, et se mit à hurler à ses camarades :
« DONNEZ-LEUR LA PAIX DE L’EMPEREUR !
ACHEVEZ-LES POUR LES ÉPARGNER ! »
C’était beaucoup trop facile : les balles et les rayons lasers pouvaient se concentrer sur des cibles maintenant désarmées et à couvert. Au bout d’une longue minute horrible de tirer sur des pauvres gamins courant dans tous les sens, il n’y avait bientôt plus que des cadavres. Et l’arrière-salle entière était maintenant couverte de flammes — flammes qui dévoraient le bar, la scène, les murs, s’engouffrait dans l’arrière-salle, était propagé par de vieux câbles électriques, des flaques d’alcool…
…Et lentement, beaucoup commençaient à s’approcher de la boîte à musique, ancestrale relique du Dieu-Machine, construite par un saint pré-révélation. L’engin était trop volumineux pour être transporté — sous les pauvres yeux de Mora, l’horreur du siècle venait s’attaquer à un artefact si ancien, prouvant une fois de plus la folie des profanes et la nécessité pour le Mechanicus de garder pour soi toute technologie antique…
« Il est où votre psyker ?! Bordel ?!
En formation ! »
Strasser avait de l’excitation et de l’énervement dans la voix. La sœur de bataille, elle, sauta au-dessus du bar, et le pointa du doigt avant de lui hurler dessus :
« Être chromé te rend ni invincible, ni notre boss !
Reste hors de notre chemin — Wullis, en pointe ! »
Le DRH grognait. Mais voilà que la sœur de bataille et le garde retrouvaient leurs réflexes militaires, avançant en se couvrant l’un l’autre, en protégeant tous les angles, alors qu’ils s’engouffraient au milieu des flammes. Mora, encore paniqué derrière, eut droit à un encouragement disciplinaire de la part de la Sororita :
« Mora ! On a besoin de toi, viens nous guider ! »
Il y avait encore des gangsters plus loin. L’auspex du mécamancien allait être essentiel : se collant vite à Wullis, une main sur le pistolet-mitrailleur, l’autre sur l’auspex, il suivit la colonne d’assaut, en trouvant où le prochain adversaire se trouverait — un pauvre garçon armé attendait derrière la prochaine porte. Il lui suffit de le désigner silencieusement pour que Strasser pointe son pistolet haut-calibre, et que, après trois balles tirées à travers le mur, on entende un poids lourdement s’écraser par terre, et le point blanc disparu sur l’écran du mécamancien…
Alors qu’ils avançaient à travers le bar en proie aux flammes, Enkidu avait profité de son costume d’ombres pour traverser l’arrière-salle. Le voilà qui allait à toute vitesse par un escalier dérobé jusqu’à un bureau. Un joli bureau de fonctionnaire, avec des fauteuils en cuir, des images de pin-up et un calendrier d’une femme nue à un mur, juste à côté d’un cercle à fléchettes. Et il y avait un homme paniqué qui était en train de dévaliser un coffre — Luntz, dit « la Moelle », saisissait à toute vitesse ses économies, des billets de trônes calixi qu’il mettait dans un sac de sport. En même temps, il attrapait des feuilles de parchemin qu’il balançait dans une cheminée à la volée, voulant probablement faire disparaître quelques preuves incriminantes.
Puis, ayant terminé son cambriolage, le voilà qui s’approcha d’une sortie de secours. Il s’engouffra dedans, et se retrouvait sur une petite plateforme. Il mit le sac sur son dos, se posa sur l’échelle, et commença à descendre une à une les petites marches.
Au-dessus de lui, un homme invisible donna un coup de barre de fer dans le loquet à métal. L’échelle trembla, puis, se détacha, et, dans un cri, Luntz fit une petite chute de quelques mètres : mais la surprise suffit à faire tous les dégâts.
La Moelle se retrouvait les fesses par terre, avec une sale entorse et le dos en miette. Il regarda au-dessus de lui, et il vit, sur la plateforme… Son pire cauchemar. Une sorte d’horrible homme-monstre, sans visage, aux bras étirés, et à l’abdomen qui s’ouvrait pour montrer une sorte d’abysse couverte de dents. La Moelle, les yeux écarquillés, se leva à toute vitesse, et commença à s’enfuir en titubant.
Calmement, Enkidu sorti son longlas, et déchira le warp d’un léger claquement de doigts. Alors, son œil fut guidé par une sorte de nouvelle vision, qui lui présentait le futur de la trajectoire de la Moelle. Il transformait son tir précis en tir sur-précis, et d’une simple pression sur la détente, il tira un rayon qui vola la distance en l’air, passa à travers la rotule de la Moelle, et lui faisait perdre toute mobilité.
Le psyker n’eut plus qu’à sortir son téléphone pour composer un numéro et prévenir le reste de l’équipe…
Cinq hommes armés se retrouvaient dans la ruelle, alors que derrière eux, le Troisième Syndicat était maintenant totalement en flammes. Luntz continuait de ramper, laissant derrière un tas de sang émanant de son genou ouvert net, et mi-cautérisé de brûlure, lui donnant une odeur de grillage. Calmement, Strasser se plaça à côté de lui, et le fit rouler sur le dos avec le plat de sa botte. Et là, le chef local du Mitan, un gaillard musclé et couvert de tatouages, le crâne rasé, passait pour un pauvre gosse paniqué qui levait les mains :
« Me… Me tuez pas ! Pitié ! »
L’explosion fut terrifiante ; des billes de shrapnel volèrent dans tous les sens en même temps que tables, chaises, lampes au plafond, vitres sur les murs, et quelques organes d’être humains étaient perforés dans tous les sens par les centaines de billes virevoltant partout. Mora, lui, collé contre un morceau de mur porter, camouflé mais pas à couvert, restait à moitié couché en jouant avec son auspex. Il lui fallut quelques vives touches sur des boutons pour commencer à afficher les points. Silencieusement, il claqua des doigts pour que la sœur de bataille le regarde, puis désigna derrière le mur une direction puis une autre.
Le pistolet-mitrailleur récemment acheté de Mora, le lasfusil de Séphone, et l’armement du garde Wullis commencèrent donc à répliquer — ils avaient le volume de feu de leur côté. Derrière, les gangsters profitaient du nombre ; avec leurs étranges revolvers-baïonnettes, ils semblaient tous tirer un peu dans tous les sens en direction des tirs, sonnés, blessés et paralysés par la fragmentation — puis, la seconde grenade photonique du Garde acheva de les planquer sur place.
Enkidu était déjà disparu. Camouflé par le warp, personne ne l’avait remarqué. Seul Strasser le cherchait du regard, dans tous les sens, comme une chouette, avant de se plaindre :
« Fait chier !
Continuez de tirer, je vais vider ces racailles ! »
Il commença à se déplacer pour rejoindre Mora, et lui donna une tape sur l’épaule pour prendre sa place. Alors, Strasser retira sa veste de costume pour rester en marcel — l’un de ses bras, du métal recouvert d’une fausse peau, commença à se replier sur lui-même, son poignet s’ouvrant en deux. Il avait un lance-grenade à la place de l’avant-bras. Il attendit que Séphone vide son chargeur et se cache derrière le comptoir pour recharger, pour se lever à toute blinde deux secondes, et, de son bras-canon, il tira une espèce d’horrible sphère de métal.
Il y eut alors, deux secondes après, une immense explosion venant de l’arrière-salle — pire encore que celle de la grenade de Wullis. Une boule de feu bleutée, géante, qui enflamma la totalité du fond du bâtiment. Un souffle, comme celui d’un monstre, emportant ce qui restait du mobilier tout autour. Et il y eut des hurlements, et des cris, et des gangsters de seize à dix-neuf couraient dans tous les sens, enflammés, leur peau se mettant lentement à fondre, comme touchés par de l’acide. Séphone commença à devenir folle, et se mit à hurler à ses camarades :
« DONNEZ-LEUR LA PAIX DE L’EMPEREUR !
ACHEVEZ-LES POUR LES ÉPARGNER ! »
C’était beaucoup trop facile : les balles et les rayons lasers pouvaient se concentrer sur des cibles maintenant désarmées et à couvert. Au bout d’une longue minute horrible de tirer sur des pauvres gamins courant dans tous les sens, il n’y avait bientôt plus que des cadavres. Et l’arrière-salle entière était maintenant couverte de flammes — flammes qui dévoraient le bar, la scène, les murs, s’engouffrait dans l’arrière-salle, était propagé par de vieux câbles électriques, des flaques d’alcool…
…Et lentement, beaucoup commençaient à s’approcher de la boîte à musique, ancestrale relique du Dieu-Machine, construite par un saint pré-révélation. L’engin était trop volumineux pour être transporté — sous les pauvres yeux de Mora, l’horreur du siècle venait s’attaquer à un artefact si ancien, prouvant une fois de plus la folie des profanes et la nécessité pour le Mechanicus de garder pour soi toute technologie antique…
« Il est où votre psyker ?! Bordel ?!
En formation ! »
Strasser avait de l’excitation et de l’énervement dans la voix. La sœur de bataille, elle, sauta au-dessus du bar, et le pointa du doigt avant de lui hurler dessus :
« Être chromé te rend ni invincible, ni notre boss !
Reste hors de notre chemin — Wullis, en pointe ! »
Le DRH grognait. Mais voilà que la sœur de bataille et le garde retrouvaient leurs réflexes militaires, avançant en se couvrant l’un l’autre, en protégeant tous les angles, alors qu’ils s’engouffraient au milieu des flammes. Mora, encore paniqué derrière, eut droit à un encouragement disciplinaire de la part de la Sororita :
« Mora ! On a besoin de toi, viens nous guider ! »
Il y avait encore des gangsters plus loin. L’auspex du mécamancien allait être essentiel : se collant vite à Wullis, une main sur le pistolet-mitrailleur, l’autre sur l’auspex, il suivit la colonne d’assaut, en trouvant où le prochain adversaire se trouverait — un pauvre garçon armé attendait derrière la prochaine porte. Il lui suffit de le désigner silencieusement pour que Strasser pointe son pistolet haut-calibre, et que, après trois balles tirées à travers le mur, on entende un poids lourdement s’écraser par terre, et le point blanc disparu sur l’écran du mécamancien…
Alors qu’ils avançaient à travers le bar en proie aux flammes, Enkidu avait profité de son costume d’ombres pour traverser l’arrière-salle. Le voilà qui allait à toute vitesse par un escalier dérobé jusqu’à un bureau. Un joli bureau de fonctionnaire, avec des fauteuils en cuir, des images de pin-up et un calendrier d’une femme nue à un mur, juste à côté d’un cercle à fléchettes. Et il y avait un homme paniqué qui était en train de dévaliser un coffre — Luntz, dit « la Moelle », saisissait à toute vitesse ses économies, des billets de trônes calixi qu’il mettait dans un sac de sport. En même temps, il attrapait des feuilles de parchemin qu’il balançait dans une cheminée à la volée, voulant probablement faire disparaître quelques preuves incriminantes.
Puis, ayant terminé son cambriolage, le voilà qui s’approcha d’une sortie de secours. Il s’engouffra dedans, et se retrouvait sur une petite plateforme. Il mit le sac sur son dos, se posa sur l’échelle, et commença à descendre une à une les petites marches.
Au-dessus de lui, un homme invisible donna un coup de barre de fer dans le loquet à métal. L’échelle trembla, puis, se détacha, et, dans un cri, Luntz fit une petite chute de quelques mètres : mais la surprise suffit à faire tous les dégâts.
La Moelle se retrouvait les fesses par terre, avec une sale entorse et le dos en miette. Il regarda au-dessus de lui, et il vit, sur la plateforme… Son pire cauchemar. Une sorte d’horrible homme-monstre, sans visage, aux bras étirés, et à l’abdomen qui s’ouvrait pour montrer une sorte d’abysse couverte de dents. La Moelle, les yeux écarquillés, se leva à toute vitesse, et commença à s’enfuir en titubant.
Calmement, Enkidu sorti son longlas, et déchira le warp d’un léger claquement de doigts. Alors, son œil fut guidé par une sorte de nouvelle vision, qui lui présentait le futur de la trajectoire de la Moelle. Il transformait son tir précis en tir sur-précis, et d’une simple pression sur la détente, il tira un rayon qui vola la distance en l’air, passa à travers la rotule de la Moelle, et lui faisait perdre toute mobilité.
Le psyker n’eut plus qu’à sortir son téléphone pour composer un numéro et prévenir le reste de l’équipe…
Cinq hommes armés se retrouvaient dans la ruelle, alors que derrière eux, le Troisième Syndicat était maintenant totalement en flammes. Luntz continuait de ramper, laissant derrière un tas de sang émanant de son genou ouvert net, et mi-cautérisé de brûlure, lui donnant une odeur de grillage. Calmement, Strasser se plaça à côté de lui, et le fit rouler sur le dos avec le plat de sa botte. Et là, le chef local du Mitan, un gaillard musclé et couvert de tatouages, le crâne rasé, passait pour un pauvre gosse paniqué qui levait les mains :
« Me… Me tuez pas ! Pitié ! »
- Reinhard Faul
- Monster Vieux Monde 2021
- Messages : 295
- Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres - Partie II
Enkidu lança un sort permettant de répandre la peur. Il sentit son torse et ses jambes s’étirer tandis qu’il prenait une forme propre à terrifier le dirigeant d’une organisation criminelle. Son visage disparut sans que cela ne gêne en rien sa capacité à respirer ou à voir. Il pencha son immense corps par la trappe que la Moelle venait d’emprunter, dévoilant l’abîme plein de crocs qu’était devenu son abdomen.
Le Psyker était lui-même surpris de la forme qu’il avait prise. Il ne l’avait pas choisie, le Warp s’en occupait à sa place en piochant dans une sorte d’inconscient collectif propre à l’espèce humaine. Si on lui avait demandé son avis, il se serait transformé en un gros chien. Lui-même en avait un peu peur, car des meutes sauvages emportaient régulièrement des femmes et des enfants sur sa planète natale. On lui avait assuré que l’animal était honorable, qu’il venait de sainte-Terra tout comme les chats et les aigles, mais il avait longtemps douté de l’information. Un souvenir lointain revint à Enkidu : Un gros chien beige aux oreilles tombantes, qui l’observait depuis les abords du bois. La créature était toute raide, visiblement atteinte de la rage. Il avait dû la chasser en lui jetant des pierres et en lui hurlant dessus. L’expérience avait été terrifiante, car il tenait un bébé dans ses bras à ce moment-là.
Marrant comme des souvenirs reviennent au hasard, se dit le Psyker. Il avait complètement oublié cet événement. C’était l’usage du Warp qui lui embrouillait la tête. Pas grave. Il avait été entraîné pour résister à ça. Il chassa rapidement les pensées parasites et revint à l’instant présent. La Moelle avait perdu tous ses moyens face à sa transformation terrifiante, et il tentait maintenant de s’enfuir. Enkidu utilisa ses pouvoirs une troisième fois, afin de se métamorphoser en une machine capable de mieux voir et de tirer plus précisément. C’était un sort très léger, invisible pour l’observateur éventuel, qui changeait légèrement la nature de ses yeux et de ses bras au moment de tirer. L’opération vaporisa le genou de Luntz, qui ne pouvait dès lors plus s’en sortir.
Dès lors, le Psyker n’eut qu’à appeler ses coéquipiers avant de rejoindre tranquillement sa victime. Il jeta un coup d’œil rapide aux flammes qui s’élevaient du bâtiment derrière lui. Il n’avait pas pensé que Wullis lancerait une grenade explosive en intérieur, mais comment lui en vouloir ? C’était un Garde, il faisait son boulot. Enkidu se souvenait de la brève terreur qui l’avait étreint lorsque le souffle de l’explosion l’avait envoyé contre le mur alors qu’il essayait de se faufiler sur le côté. Les réflexes avaient pris le dessus, comme il l’avait appris à l’entraînement. Son crâne chauve était maintenant noir de suie et son pantalon avait un peu brûlé quand une bouteille d’alcool avait explosé à côté de lui, mais il s’en fichait. Il détourna rapidement son attention de la taverne en train de brûler pour s’intéresser aux deux entrées de la rue. Ils étaient en train d’attirer beaucoup d’attention sur le Troisième Rail, ça pourrait les avantager dans un avenir proche, mais pour l’instant il y avait plus important à s’inquiéter qu’un incendie.
Il se dirigea vers la Moelle, le lasgun prêt à tirer. Il n’avait que quelques instants avant que ses collègues n’arrivent. Il chuchota agressivement :
« Qui fabrique les servitors bizarres ? Dans quel coin de l’Aumonerie ? Réponds ! Je peux te faire des choses bien pires que la mort. »
Ce n’était pas vrai, du moins pas sans subir le même sort lui-même. Luntz, blessé, le souffle rapide, le regard agité et les yeux grand écarquillés, se contenta de demander :
« Je garde ma vie et mon blé, et je te dis tout ce que je sais, deal ?! » - avec le culot d'un homme aux abois qui est face à un monstre ignoble capable d'utiliser le warp, et qui pourtant essaye encore de négocier avec un monstre. Enkidu cracha en réponse :
« Qu'est-ce que j'en ai à foutre de ton pognon de merde ? Je suis pas un putain d'hérétique. Deal ! Dis-moi tout, vite ! »
Les mains toujours bien en évidence, il commença à répondre à toute vitesse, avec une voix toujours agitée et rapide :
« J'ai aucune idée de quoi tu parles quand tu me racontes des trucs sur des servitors, mais l'Aumônerie je les connais bien - je deal avec eux, ou plutôt, c'est eux qui dealent avec moi... Le Mitan m'a envoyé dans ce quartier de merde après la tempête Warp, parce qu'ils avaient de l'Obscura à vendre - et tu te doutes bien qu'en ce moment, de l'Obscura c'est pas le plus facile à trouver !
Ils s'appellent les Logiciens, une sorte de... De culte technologique, complètement fou, plein de chrome et d'augmentiques. Et avec des relations par-dessus le marché... Y paraît qu'ils sont potes avec des gens hautement placés sur cette planète, des agents du Roi, oui, mais aussi l'Administratum, et le Mechanicus local...
Ils occupent l'Aumônerie. Mais tu devrais faire gaffe à te mesurer à eux. Ils ont des mercenaires surarmés et ultra compétents, qui ont remplacé toute la police locale. Des gars en pare-balles et qui savent faire un carton plein à trois cents mètres... »
Enkidu réfléchit. C'était de la réponse de qualité, on ne pouvait pas lui enlever ça. Les logiciens, voilà la sorte d'hérétique dont Mora ne voulait pas parler. C'était très inquiétant. Il demanda, le fusil toujours pointé non pas vers l'homme mutilé à ses pieds mais aux alentours, bien plus dangereux :
« OK, bien. Et les clans Meritech tu en as vu dans le coin ? »
« Les quoi ? » Demanda-t’il, avec un air interrogatif sincère.
« Laisse tomber. Autre sujet : c'est pas un peu bizarre de vendre de l'Obscura ici ? Je sais ce que c'est. » Enkidu souffla du nez avec mépris. « Pourquoi tout ce beau monde s'intéresse à Lutèce ? Me fais pas croire qu'il y a du pognon à se faire, c'est autre chose. »
« Y avait du pognon à se faire pour moi... » Dit-il avec un ricanement vilain. Le groupe arrive à ce moment-là. Luntz tentait encore de fuir en laissant une large trace de sang derrière sa jambe mutilée quand Strasser prit les choses en main et retourna son corps gisant d’un dédaigneux coup de botte. Il y avait quelque chose de satisfaisant à tenir un vrai méchant, sans nuance (du point de vue du jeune homme). Enkidu – qui était plutôt taiseux sur ces choses-là habituellement – ne put s’empêcher de déclarer :
« Il était en train de s’enfuir alors j’ai utilisé mes pouvoirs pour l’en empêcher. »
Il avait l’air un peu fier de lui, comme un labrador qui vient de rapporter un canard mort à son maître, mais ça ne dura qu’une seconde ou deux. Après tout le tumulte, la Moelle répondit à la question, en reculant un peu, et en se mettant assis plutôt qu'à rester couché comme un chien.
« Le deal avec le Mitan était simple : je devais venir ici, m'assurer de récupérer de l'Obscura et d'autres toxines récréatives d'ordinaire sacrément cher vendues à prix cassé... Je pensais que j'étais le petit vénard qui a le beurre et l'argent du beurre, mais en fait, je me rends compte que je suis juste le gros pigeon... Les mecs de l'Aumônerie, ils veulent me garder pour me faire porter sur le dos toutes les disparitions et le bordel qui est arrivé dans ce quartier, et se tirer en douce quand la Loi va venir...
J'sais pas pourquoi ils kidnappent des gens, mais je sais qu'ils sont super fort pour synthétiser de la dope d'une pureté impossible à recopier. Ils sont dirigés par une meuf, qu'ils appellent la Chirurgienne... Je sais pas si on peut parler de femme en fait. Une sorte de... Dame mélangée à une lampe de chevet... Pleine de métal et de mécadendrites...
...Elle m'a demandé d'une façon très appuyée et plusieurs fois c'était quoi mon groupe sanguin... »
C’était… une sacrée réponse. Beaucoup à assimiler d’un coup, principalement que l’ennemi suprême se trouvait être une barjot avec un surnom qui claque. Le Psyker élargit les yeux de panique :
« Merde ! La clef pour rentrer à l’Aumonerie ? » Il mit un petit coup de botte dans le criminel. « Où elle est ? Elle est en train de brûler à l’intérieur ? Dis-le ! »
Il releva la tête, puis ajouta :
« Ce con était en train de trimbaler un sac de sport. Il est tombé là-bas. »
Le Psyker était lui-même surpris de la forme qu’il avait prise. Il ne l’avait pas choisie, le Warp s’en occupait à sa place en piochant dans une sorte d’inconscient collectif propre à l’espèce humaine. Si on lui avait demandé son avis, il se serait transformé en un gros chien. Lui-même en avait un peu peur, car des meutes sauvages emportaient régulièrement des femmes et des enfants sur sa planète natale. On lui avait assuré que l’animal était honorable, qu’il venait de sainte-Terra tout comme les chats et les aigles, mais il avait longtemps douté de l’information. Un souvenir lointain revint à Enkidu : Un gros chien beige aux oreilles tombantes, qui l’observait depuis les abords du bois. La créature était toute raide, visiblement atteinte de la rage. Il avait dû la chasser en lui jetant des pierres et en lui hurlant dessus. L’expérience avait été terrifiante, car il tenait un bébé dans ses bras à ce moment-là.
Marrant comme des souvenirs reviennent au hasard, se dit le Psyker. Il avait complètement oublié cet événement. C’était l’usage du Warp qui lui embrouillait la tête. Pas grave. Il avait été entraîné pour résister à ça. Il chassa rapidement les pensées parasites et revint à l’instant présent. La Moelle avait perdu tous ses moyens face à sa transformation terrifiante, et il tentait maintenant de s’enfuir. Enkidu utilisa ses pouvoirs une troisième fois, afin de se métamorphoser en une machine capable de mieux voir et de tirer plus précisément. C’était un sort très léger, invisible pour l’observateur éventuel, qui changeait légèrement la nature de ses yeux et de ses bras au moment de tirer. L’opération vaporisa le genou de Luntz, qui ne pouvait dès lors plus s’en sortir.
Dès lors, le Psyker n’eut qu’à appeler ses coéquipiers avant de rejoindre tranquillement sa victime. Il jeta un coup d’œil rapide aux flammes qui s’élevaient du bâtiment derrière lui. Il n’avait pas pensé que Wullis lancerait une grenade explosive en intérieur, mais comment lui en vouloir ? C’était un Garde, il faisait son boulot. Enkidu se souvenait de la brève terreur qui l’avait étreint lorsque le souffle de l’explosion l’avait envoyé contre le mur alors qu’il essayait de se faufiler sur le côté. Les réflexes avaient pris le dessus, comme il l’avait appris à l’entraînement. Son crâne chauve était maintenant noir de suie et son pantalon avait un peu brûlé quand une bouteille d’alcool avait explosé à côté de lui, mais il s’en fichait. Il détourna rapidement son attention de la taverne en train de brûler pour s’intéresser aux deux entrées de la rue. Ils étaient en train d’attirer beaucoup d’attention sur le Troisième Rail, ça pourrait les avantager dans un avenir proche, mais pour l’instant il y avait plus important à s’inquiéter qu’un incendie.
Il se dirigea vers la Moelle, le lasgun prêt à tirer. Il n’avait que quelques instants avant que ses collègues n’arrivent. Il chuchota agressivement :
« Qui fabrique les servitors bizarres ? Dans quel coin de l’Aumonerie ? Réponds ! Je peux te faire des choses bien pires que la mort. »
Ce n’était pas vrai, du moins pas sans subir le même sort lui-même. Luntz, blessé, le souffle rapide, le regard agité et les yeux grand écarquillés, se contenta de demander :
« Je garde ma vie et mon blé, et je te dis tout ce que je sais, deal ?! » - avec le culot d'un homme aux abois qui est face à un monstre ignoble capable d'utiliser le warp, et qui pourtant essaye encore de négocier avec un monstre. Enkidu cracha en réponse :
« Qu'est-ce que j'en ai à foutre de ton pognon de merde ? Je suis pas un putain d'hérétique. Deal ! Dis-moi tout, vite ! »
Les mains toujours bien en évidence, il commença à répondre à toute vitesse, avec une voix toujours agitée et rapide :
« J'ai aucune idée de quoi tu parles quand tu me racontes des trucs sur des servitors, mais l'Aumônerie je les connais bien - je deal avec eux, ou plutôt, c'est eux qui dealent avec moi... Le Mitan m'a envoyé dans ce quartier de merde après la tempête Warp, parce qu'ils avaient de l'Obscura à vendre - et tu te doutes bien qu'en ce moment, de l'Obscura c'est pas le plus facile à trouver !
Ils s'appellent les Logiciens, une sorte de... De culte technologique, complètement fou, plein de chrome et d'augmentiques. Et avec des relations par-dessus le marché... Y paraît qu'ils sont potes avec des gens hautement placés sur cette planète, des agents du Roi, oui, mais aussi l'Administratum, et le Mechanicus local...
Ils occupent l'Aumônerie. Mais tu devrais faire gaffe à te mesurer à eux. Ils ont des mercenaires surarmés et ultra compétents, qui ont remplacé toute la police locale. Des gars en pare-balles et qui savent faire un carton plein à trois cents mètres... »
Enkidu réfléchit. C'était de la réponse de qualité, on ne pouvait pas lui enlever ça. Les logiciens, voilà la sorte d'hérétique dont Mora ne voulait pas parler. C'était très inquiétant. Il demanda, le fusil toujours pointé non pas vers l'homme mutilé à ses pieds mais aux alentours, bien plus dangereux :
« OK, bien. Et les clans Meritech tu en as vu dans le coin ? »
« Les quoi ? » Demanda-t’il, avec un air interrogatif sincère.
« Laisse tomber. Autre sujet : c'est pas un peu bizarre de vendre de l'Obscura ici ? Je sais ce que c'est. » Enkidu souffla du nez avec mépris. « Pourquoi tout ce beau monde s'intéresse à Lutèce ? Me fais pas croire qu'il y a du pognon à se faire, c'est autre chose. »
« Y avait du pognon à se faire pour moi... » Dit-il avec un ricanement vilain. Le groupe arrive à ce moment-là. Luntz tentait encore de fuir en laissant une large trace de sang derrière sa jambe mutilée quand Strasser prit les choses en main et retourna son corps gisant d’un dédaigneux coup de botte. Il y avait quelque chose de satisfaisant à tenir un vrai méchant, sans nuance (du point de vue du jeune homme). Enkidu – qui était plutôt taiseux sur ces choses-là habituellement – ne put s’empêcher de déclarer :
« Il était en train de s’enfuir alors j’ai utilisé mes pouvoirs pour l’en empêcher. »
Il avait l’air un peu fier de lui, comme un labrador qui vient de rapporter un canard mort à son maître, mais ça ne dura qu’une seconde ou deux. Après tout le tumulte, la Moelle répondit à la question, en reculant un peu, et en se mettant assis plutôt qu'à rester couché comme un chien.
« Le deal avec le Mitan était simple : je devais venir ici, m'assurer de récupérer de l'Obscura et d'autres toxines récréatives d'ordinaire sacrément cher vendues à prix cassé... Je pensais que j'étais le petit vénard qui a le beurre et l'argent du beurre, mais en fait, je me rends compte que je suis juste le gros pigeon... Les mecs de l'Aumônerie, ils veulent me garder pour me faire porter sur le dos toutes les disparitions et le bordel qui est arrivé dans ce quartier, et se tirer en douce quand la Loi va venir...
J'sais pas pourquoi ils kidnappent des gens, mais je sais qu'ils sont super fort pour synthétiser de la dope d'une pureté impossible à recopier. Ils sont dirigés par une meuf, qu'ils appellent la Chirurgienne... Je sais pas si on peut parler de femme en fait. Une sorte de... Dame mélangée à une lampe de chevet... Pleine de métal et de mécadendrites...
...Elle m'a demandé d'une façon très appuyée et plusieurs fois c'était quoi mon groupe sanguin... »
C’était… une sacrée réponse. Beaucoup à assimiler d’un coup, principalement que l’ennemi suprême se trouvait être une barjot avec un surnom qui claque. Le Psyker élargit les yeux de panique :
« Merde ! La clef pour rentrer à l’Aumonerie ? » Il mit un petit coup de botte dans le criminel. « Où elle est ? Elle est en train de brûler à l’intérieur ? Dis-le ! »
Il releva la tête, puis ajouta :
« Ce con était en train de trimbaler un sac de sport. Il est tombé là-bas. »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
Lien Fiche personnage: Ici
Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140
Mutations/marques :
Grimoire :
Compétences :
Équipement de combat :
Équipement divers :
Divers divers :
Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140
Mutations/marques :