[Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

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Diederick von Bildhofen
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par Diederick von Bildhofen »

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Le transporteur médical ‘‘réquisitionné’’ me déposa près d’une bouche d’ascenseur encore active, me permettant d’accéder au niveau supérieur – ou bien était-ce le niveau inférieur ? – avant de me faire chatouiller le menton par un cylindre métallique manié par un drôle armuré. Le fait que je ne soit armé que d’une pelle, doté de l’uniforme des urgentistes du medicae et me baladant avec une gibecière bourrée de matériel médical aurait sans doute servit à vendre la mèche. Sauf que non, le zouave exigea que je lui file mes créances. Le malin. J’étais à poil – littéralement – sous l’uniforme depuis mon séjour au bloc. Heureusement lui balancer les noms de mes patrons et le laisser faire une fouille suffit pour que je continue mon bonhomme de chemin dans le bordel pas possible que constituait le niveau. Y’avait des traces de laz’ partout, des morceaux de vitres dans tous les sens au sol, les aquarium s’étaient vidés avec leurs habitants, éparpillés au sol – étaient ils comestibles ? Ça permettrait d’améliorer l’ordinaire – tandis que ici et là on observait la nouvelle décoration artistique sur les surfaces : rouge hémoglobine. Un grand classique dans mon service au dieu-empereur.
Mais au moins le ménage semblait être en cours. Les cosmos semblaient correctement partis pour sécuriser et verrouiller les lieux. L'ennemi devait donc être piégé ou fortifié dans un coin.

Un aimable bâtard m’envoya chier en direction d’un des escaliers où devait se planquer le gratin des officiers en cellule de crise. Passé la porte par contre c'était pas facile de reconnaître les collègues. La troupe autour de la patronne était bien nombreuse et j'avais pas eu exactement le temps de tous les photographier. Cependant, au milieu des drôles coloriés et autres bestioles exotiques adaptées à l’écologie spatiale d’un vaisseau libre marchand, il identifia le sorcier de l’empereur. Ou du moins son visage. Il s’était débarrassé de ses robes pour quelque chose de bien plus martial.
Donnant du coude pour accéder à celui ci, j’identifie ce qui est une expression d’attente de la part d’un de ses voisins. Un type bizarre et pas assez riche en viande pour être tout à fait sain. Lorsque j’arrive face à lui, je me tends pour me mettre au garde à vous dans l’attente de mes ordres…. Pour ensuite prendre sa main assez maladroitement, vu qu’il me la tend au même moment.
C’est un moment gênant.

Mais voilà qu'on m'ordonne de m'emparer du tabouret pour le temps du débriefing.

Et la situation est pas jolie jolie. La patronne est enlevée. Statut de l'escorte : présumée morte ou capture. Sans doute un mélange des deux. L'attaque secondaire dans la salle des machines et moteurs, heureusement, semble avoir été stoppée de manière définitive. Reste le premier groupe coincé comme des rats dans un seau de fer chauffé placé sur le ventre d'un supplicié. Ici l'inquisitrice. Bonne nouvelle : on sait qui sont les assaillants. Des hérétiques de la technologie. Quoique ça puisse dire. Et vraiment vénères contre l'Imperium. M'enfin bon, en même temps, si ils sont parqués comme des cafards dans des latrines depuis des générations, leur enseigner l'amour de l'empereur est pas évident.
Le premier négociateur a été envoyé chier sans un mot. Maître Maastel nous annonce que la patronne est en vie, mais est torturée. Pas sympa ça. J'espère qu'ils ont pas des tarés comme les salopards au pays. L'homme écorché.... Brrrr.... Pas normal ça. Foutus monstres.
L'idée de les noyer sous du lacrymo semble intéressée. Tant mieux. Le plan du lieutenant de la cheffe en revanche ? Ça semble crédible. Capacité à délivrer des promesses, statut crédible... Mais danger de se faire sauter le caisson ou capturer. D’où ma présence pour sauver son cuir. Très bien. Mon avis ?

C’est sensé monsieur. Cependant. Je suggère une alternative avant que vous risquiez votre peau. J’ai l’habit, j’ai le matériel, et j’ai les connaissances de base. Je me fais passer pour urgentiste du medicae, sans armes. Juste médocs’ et blouse. Envoyé par vous pour d’une part stabiliser la patronne et les otages, voir leur hôtes, comme preuve de bonne volonté. Ils acceptent ? J’ai un visuel sur leur nombre, équipement et l’état de nos collègues à l’intérieur. Ils refusent ? On peut essayer de les intimider au bluff : pas de visite ? Donc la patronne est morte. Donc on est libre de les faire cracher leur sang par tous les orifices sous les armes chimiques. Pas de réponse ou échec ? On passe à votre plan. Si je me fais abattre comme un chien après avoir soigné tout le beau monde à l’intérieur… c’est un risque. Vous l’avez dit, nos vies sont inconséquentes. Votre avis ? Demandais-je aux collègues.

Si je dois y passer en revanche, je compte bien obtenir du sorcier qu’il prenne soin de mon arbre. Au moins jusqu’à ce qu’il puisse être planté sur un vrai sol.
Le savoir c'est le pouvoir. Et savoir quand le garder, le cacher, le partager, cela est la véritable épreuve de ceux le détenant.

Diederick Maria Reichenbach Bruno "Ruichen" von Bildhofen, Voie de l'étude de la connaissance
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« Alors que tu défiais le couvre-feu, tu découvres une vertu trop zélée. »

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Reinhard Faul
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par Reinhard Faul »

Et qui voilà ? Wullis ! Mon pote de toujours ! Il est pas mort de sa blessure précédente ! J’étais en train d’attacher la sangle du gilet pare-éclat et je l’ai vu arriver par-dessus mon épaule. Je lui adresse un petit hochement de tête pour le saluer. Bizarrement il est habillé en infirmier, il a même la petite sacoche et le matériel. Je sais que c’est pas son boulot. Comment c’est arrivé ? Mais j’ai pas l’occasion de demander parce qu’on a plus urgent sur le feu : l’Inquisitrice, tout ça.

J’écoute attentivement la pluie d’information qui me tombe sur la tête. Et je ne suis pas très content. Les clans Meritech ? Je connais, mais très peu. C’était une note en bas de page de la biographie de la dame qui dirigeait le secteur Calixis à l’époque où ils faisaient parler d’eux. Leurs exactions ont pris fin grâce à une alliance entre la Flotte de Combat et les ancêtres de Mora. Honnêtement, je me souviens mieux de la liste des vaisseaux déployés pour l’occasion que de la saveur d’ennemi concernée. C’est toujours la même chose. Quel que soit le bouquin d’histoire, l’Impérium affronte « des hérétiques aux mœurs arriérées » qui utilisent « des techniques fourbes et indignes d’un combattant ». Sans oublié le classique, l’inégalable, limite une ponctuation en bas-gothique, je parle bien sûr du [censuré]. Lorsque j’ai eu mon enseignement de Psyker sur Sainte-Terra, j’ai demandé pourquoi il y avait du [censuré] dans beaucoup de textes qu’on étudiait, comme beaucoup de crétins avant moi. On m’a expliqué (de façon très imagée) que les questions débiles conduisent à un avenir pénible, presque encombrant, et que le fonctionnement de l’Impérium ne reposait pas sur le fait que moi, personnellement, je sache que [censuré]. Enfin maintenant ça m’embête un petit peu parce que j’ai aucune foutue idée de ce que les clans Meritech veulent, ou peuvent faire.

Et visiblement ça inclus beaucoup de chose, comme attaquer un vaisseau pendant un Saut Warp ou pirater les caméras du vaisseau d’une libre-marchande. J’aurais jamais imaginé que des hérétiques puissent avoir une science pareille. J’ai eu les yeux comme des soucoupes quand Luvarn a fait la liste de leur équipement connu. Comment on va faire ? Ils ont des implants cybernétiques, des autoarmes, des fusils de combat et peut être d’autres trucs qu’on ignore. Quand l’Interrogateur expose son plan et nous demande ce qu’on en pense, je le fixe sans rien dire, à deux doigts de hausser des épaules. Le plan du Librarium sur le mur ressemble à une mauvaise blague. J’ai fait mes classes, j’ai eu des cours de stratégie militaire ou de contre-terrorisme, mais là les enjeux sont tellement grands, c’est tellement spécifique comme cas de figure... Il faudrait attaquer par plusieurs côtés à la fois pour les submerger d'un seul coup et ne pas leur laisser le temps de tuer l'otage, mais encore faudrait-il connaître exactement leurs forces et leurs positions respectives. Balayer toute la zone avec méthode. Contrôler les points importants. Ce qu’on ne peut certainement pas faire avec des fourchettes comme « entre six et seize individus » ! En plus c’est pas du tout mon boulot de m’occuper de l’assaut proprement dit, c’est les cosmomarines. Nous, on est là pour l’Inquisitrice. On en revient donc au plan de Luvarn.

Wullis fait quelque chose auquel je ne m’attendais pas du tout : il dit des trucs intelligents. Je peux pas être de mauvaise foi sur ce coup. J’écarquille les yeux de surprise puis j’ai un hochement de tête appréciateur. Je me sens aussi con que si un servitor s’était tourné vers moi pour me réciter un des Cinq Panégyriques Majeurs concernant Saint Drusus. Du point de vue des hérétiques, ça pourrait être perçu comme logique qu’on envoie un médecin examiner l’Inquisitrice.
On ne va pas faire ça, bien sûr. Mais c’est vraiment malin d’y avoir pensé.

Ce que Wullis ne peut pas savoir, c’est que Luvarn est télépathe. Évidemment qu’on va envoyer le type qui peut lire dans les esprits afin de fouiner à l’insu de l’ennemi. Je répugne à révéler ce talent qui ne m’appartient pas à voix haute, donc je garde le silence. J’ai rien à dire en fait. Je réfléchis gravement, tout en prenant mon fusil pour régler la lunette. Je serais très heureux de manipuler une telle arme si je n’étais pas préoccupé par l’affaire en cours. J’aime bien les armes. Les sorties au stand de tir, quand j’étais sur Terra, c’est ce que j’avais de plus proche d’un loisir. Évidemment, là, c’est différent. Il s’agit de se tailler un chemin jusqu’à l’Inquisitrice par tous les moyens. Si j’avais eu des cours de catapulte, je serais déjà en train de couper la corde pour propulser Wullis dans la mêlée.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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Helveticus Matix
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par Helveticus Matix »

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< Connection 0000.1...
Connection 0000.2...
Connection 0000.3...
///[Succ. reg. 789.0344] || [Act. init.] [ID 8627]
///num_OS opera.reini. AKT // : RECUPERATION DE DONNEES A TITRE POSTHUME_
///decrypt.ini... succ._
Retrans. [crypte. de. donnees. 042]._

+++ GLOIRE À L'OMNIMESSIE +++ >



Elle grogne, elle tente une première phrase, mais s'emmêle les pinceaux. Finalement, elle s'organise.

« Ce qui s'est passé c'est que je t'ai foutu dans les vapes, ferraille ! » Elle semble ne pas trop savoir quoi dire ensuite, mais finit par ajouter :

« Montre-moi tes mains ! Sur la tête ! Et bouge pas ! »

Ses ordres se contredisent. Je ne sais pas quoi faire. Va-t-elle m'abattre si je bouge pour mettre les mains sur la tête? Ou si je n'exécute pas ses ordres?!

< Demande erronée :// Cette unité doit-elle || placer les mains sur sa tête || ou || ne pas bouger?_ >

« Mets-toi sur le ventre, visage au sol, et mains sur la tête ! C'est assez clair pour toi la ferraille ?! »

< Affirmatif!_ >

Je me tourne pour me mettre sur le ventre, mais ne peux retenir une longue plainte numérique qui s'échappe de mon vox. Ma jambe est toujours terriblement meurtrie et le moindre mouvement reste une torture.
J'étais persuadé qu'après ma prise de contact, la Méritech viendrait immédiatement mettre fin à mon équation. Elle semble s'être désintéressée de moi. Je l'entends marcher vers la porte, marmonner un peu. La sentence ne vient pas.

Après un long moment, je décide malgré moi de tenter quelque chose.


< Requête : // Cette unité souhaiterait comprendre la raison de vos actes._ >

Je suis immédiatement frappé d'effroi par ma propre requête. Comment va-t-elle le prendre? Pourquoi ose-je attirer d'avantage l'attention sur ma personne?!

« Ah ouais ? Pour quoi faire ? Je vais pas essayer de te convaincre de quoi que ce soit, je sais d'avance que ça va être gaspiller ma salive. »

J'identifie un son s'apparentant à un rire. Un rire étrange, plutôt nerveux que machiavélique. Je m'attendais à quelque chose de plus intimidant venant de la part d'une hérétique. J'ose encore.

< Ce... cette unité cherche à comprendre. C'est la seule chose qu'elle peut faire actuellement.
Cette unité a remarqué votre détonateur et diagnostique une situation d'impasse._
Possibilité 1 : // Activation du détonateur et destruction totale du vaisseau au sein d'une tempête Warp. Résultat : // Échec total de votre mission | et | damnation éternelle de nos âmes dans l'Antimatrice._
Possibilité 2 : // Attendre._
Cette unité est dans l'incapacité de contrecarrer vos plans. C'est pourquoi elle cherche à comprendre... Ça l'aide à supporter la douleur._ >


La pirate reste un instant silencieuse. Elle hésite. Une fois de plus, sa première tentative pour s'exprimer se solde par un échec. Les mots se bousculent et n'ont aucun sens. Elle ne parvient pas à réfléchir correctement. Finalement, elle structure quelque chose.

« T'as intérêt à croire qu'on est tous en danger, ouais ! J'ai le doigt fermement dessus, et si les cosmomarines ou tes potes tas de ferrailles pointent leurs museaux, j'hésiterai pas à tous nous damner ! »

Une fois de plus, l'intonation me surprend. J'ai connu des collègues technoprêtres qui s'exprimaient avec un fanatisme frôlant parfois l'hérésie. Mais ici, je ne capte que de la peur et de l'hésitation. Une bonne et une mauvaise chose à la fois. Elle n'est pas aussi déterminée à presser la détente qu'elle ne veut me le laisser paraître. Mais la peur fait faire des choses illogiques.

« Mes amis, ma famille est en train de récupérer quelque chose sur ce vaisseau... Puis on va partir tranquillement, on a un moyen de s'enfuir. Et si vous vous tenez tranquilles, et si vous faites pas les salopards comme d'ordinaire, il vous arrivera rien ! Mais c'est beaucoup vous demander, hein ?! »

< Cette unité ne comprend pas. Damneriez-vous la totalité de votre famille malgré le pourcentage de réussite de leur mission? Si vous ne pressez pas la détente : // vous leur laissez ce pourcentage. Si vous pressez la détente : // vous détruisez ce pourcentage._ >

La logique, c'est ma seule défense. Je m'ancre sur la logique la plus pure, la plus divine, du saint calcul.
Elle se rapproche rapidement et se positionne derrière moi. Je contracte tous les muscles de mon corps, terrifié.


« Nous sommes tous damnés, tas de ferraille ; j'étais damnée dès ma naissance, comme toute ma famille. Mieux vaut le warp que ce que VOUS nous réserveriez si on se rendait ! »

< Cette unité vous a identifié comme appartenant à la faction | Méritechs |. Correct?_
Cette unité souhaiterait connaître ++ la raison de votre présence au sein du vaisseau ++. _
Peut-être pourra-t-elle émettre : // solution convenable à cette... impasse?_ >


Omnimessie, faites-moi taire. Pourquoi suis-je dans la recherche intensive de ma propre destruction?! J'ajoute pourtant, un peu vite.

< Sa Nature n'est pas dans la confrontation physique, mais plutôt dans la recherche de || la Comprension ||._ >

Un silence, puis de la surprise. Ai-je branché le bon câble sur le bon port?

« Oui, c'est comme ça que l'Imperium nous nomme, puisque c'est là qu'ils nous ont forcés à être exilés. Méritechs... Je fais partie de la famille Netotsi.
Comme quoi, même des siècles après, ils n'ont pas encore réussi à faire oublier qui nous étions. »


< En effet, cette unité s'est renseignée à ce sujet. Elle partage votre intérêt pour || Archéotechnologie ||, mais ne valide pas la détérioration de servitors. Elle vous identifiera comme | Netotsi | si cela vous convient._
Identification : // Kryptaestrex Mora, Technographe de la flotte Omega -X2487-. Affecté récemment sur l'Indomptable Ravel._ >


Elle émet un rire que j'identifie comme "triste".

« J'ai offert une solution convenable. Encore faudrait-il que les chiens qui te dirigent acceptent. »

Elle change ensuite de ton, comme frappée d'un éclair d'inspiration.

« Est-ce que tu... Est-ce que tu as un contact avec tes supérieurs ? Tu... Pourrais leur dire qu'il faut nous laisser partir ? »

Nous avons totalement changé de registre. La pirate ne me considère apparemment plus comme une menace, mais comme un outil potentiel. Je suis tenté de lui mentir, de modifier la sonorité de mon vox pour imiter la voix d'un supérieur qui entrerait en contact avec nous. Mais j'ai trop peur d'être découvert : pourrait-elle comprendre que je n'émets aucune onde radio vers l'extérieur?

< Négatif. Cette unité n'est pas équipée pour transmettre à distance.
Remarque // : la présence de cette unité dans la pièce n'affecte en rien l'évolution de la situation. Elle n'a pas de grande valeur [06/100] et ne peut donc pas servir de + monnaie d'échange +._
En revanche, cette unité ^si libérée^ pourrait faire passer votre message à ses supérieurs. Cela pourrait permettre de débloquer la situation de manière pacifique._ >


Il FAUT que je me rende utile. C'est la seule chose qui me maintient en vie.
Elle éclate de rire. De manière franche cette fois.


« Ouais. Je me doute que t'as pas envie d'être dans le coin au cas où il y a une fusillade. Si tu me prends pour une conne au point de croire que je vais te laisser partir juste pour que tu discutes avec tes supérieurs... »

Elle soupire. S'éloigne. Elle a l'air toujours aussi inquiète et agitée.

< Dommageable. Sachez que la probabilité d'une fusillade est égale à || minime || // : dans un hangar à munitions, cet acte serait classé comme || suicidaire ||. C'est pour cela que cette unité suggérait l'ouverture du dialogue. >

« Est-ce qu'il y a un moyen de sortir de cette pièce ? Un passage de service ? La conduite d'aération mène quelque part ? »

Une fois de plus, mon manque de connaissance débouche sur une profonde impuissance à me rendre utile.

< Cette unité ne dispose pas de cette information._
Suggestion : // investigation. Cette unité peut assister - même si ses facultés motrices sont réduites._ >


« Ne t'inquiète pas, la ferraille. Je suis sûr qu'ils vont envoyer un négociateur dans pas longtemps, et me vendre une tonne de conneries pour me faire baisser ma garde... Mais rien de ce qu'ils ne peuvent m'offrir sera honoré. Je sais ce que je risque à vous écouter. Tant que j'ai ce détonateur, au moins, vous êtes obligés de vous taire. Comme ça doit être bizarre pour vous »

Étrangement, je sens mon organisme se stabiliser un peu. La douleur est toujours là, mais la Méritech ne me semble plus être une menace de mort imminente. Peut-être ai-je bien faire d'ouvrir le dialogue? Jusqu'où puis-je me permettre d'aller?

< Cette unité n'a pas été suffisamment bénie par la machine pour être affiliée à || tas de ferraille ||, ne pensez-vous pas, | Netotsi |?_ >

Une remarque vraiment superflue. Mais elle me semble avoir son importance. J'ai plusieurs fois remarqué qu'un semblant d'humour pouvait permettre de détendre l'atmosphère.

« Vous êtes de la ferraille parce que vos implants sont de la merde. »

L'insulte m'atteint au plus profond de mon être. Mon synthétiseur vocal émet un grondement binaire signifiant que l'injure a été archivée et ne sera pas oubliée.

< ++ Humblement ++ les Dons confiés à cette unité ne sont pas parfaits, mais ils restent un cadeau du ± Dieu Machine ±._
Cette unité s’en satisfait._ >


Même si la colère m'éloigne un peu de la prudence, je me permets de continuer.

< Vous ne voyez que + duperie et machinations +, sans comprendre la situation que vous faites subir à | cette unité |._
Probabilité de risque à converser : // proche de zéro. Cette unité cherche avant tout à préserver plutôt qu'à détruire._ >


« Tout ce que j'ai jamais connu des gens comme vous c'est duperie et machination. Tu sais ce que c'est, d'être née sur un monde-pénal ? Je pense pas. J'étais jugée comme criminelle dès la première bouffée d'air que mon corps a pris. Crois-moi quand je te dis que j'ai pas besoin de toi pour me préserver. »

Le ton amusé de sa précédente remarque à disparu. Elle est de nouveau en colère. Je dois baisser la tension à tout prix.

< Négatif._
Cette unité a grandi au sein d’une ++ Arche Mechanicus ++. Sa fonction était définie avant même sa naissance. Si elle n’avait pas gagné || la Robe ||, elle aurait depuis longtemps été justement détruite sous son labeur._
Cette unité ne dispose pas des données nécessaires pour comprendre ce que vous avez enduré, mais… cette unité + compatit +._ >


Compatir. Avec une hérétique. C'est faux et blasphématoire. Je corromps mes systèmes en parlant de la sorte. Mais la survie du vaisseau est entre mes mains et j'ignore tout de ce qu'un agent négociateur pourrait se permettre pour arriver à ses fins. Suis-je dans l'hérΞsie? Ou dans l'héroïsme que de permettre la corruption de me toucher pour sauver les mi£ns?
Ces réflexions me font chauffer le crâne. Je décide donc de choisir un sujet plus intéressant.


< Requête : // de quelles archeotechnologies disposez-vous?_ >

Je ne trouve d'abord aucune réponse. La Méritech se tait pendant une minutes et deux secondes. Puis, elle s'exprime. Je détecte des tremblements dans sa voix, mais son ton est plus calme.

« Mon oeil droit a été modifié. C'est un oeil bionique très puissant, quasiment en état parfait. Il me sert en ce moment même à regarder par delà la porte, mais il me permet aussi de voir les flots de données tout autour, c'est immensément pratique pour contourner les systèmes informatiques de ce vaisseau.
Un oeil précieux. On l'a récupéré sur le cadavre de mon oncle avant qu'il passe au four crématoire. »


Sa dernière phrase est pleine de reproches à mon égar, mais je décide de l'ignorer tant ma fascination est grande.

< C’est un don immense qui vous a été confié. Tant bien par le ++++ Dieu Machine ++++ que par vos | ancêtres |._
Ce… cette unité vous + envie +._
Requête : // disposez-vous d’autres Dons?_ >


Je n'ai plus l'impression de converser avec une pirate hérétique. La peur s'est envolée et seule ma curiosité m'alimente.
Quand elle me répond, son angoisse a aussi disparu. Elle s'exprime toujours avec beaucoup de colère - du moins c'est ce que je pense identifier - mais aussi avec certitude.


« Ce ne sont pas des dons, ce sont des objets de pouvoir que nous nous sommes appropriés pour survivre et prospérer. Sans ces esprits, nous serions tous morts. Quelque part, on l'est déjà d'ailleurs. » Elle renifle, ce qui m'écoeure un peu.

< Nommez-les comme vous le souhaitez. Ils n’en sont pas moins des merveilles._ >

« N'est-ce pas ? » Répond-t-elle instantanément.

« Je dispose d'un implant crânien qui est lié à un auspex lié à mon bras - il me permet d'entrer facilement dans tous les systèmes informatiques constitués afin de les décoder de manière simplifiée. Mon minifuseur est également une arme que les ferrailles comme toi vénéreraient, je
suppose. Pas mal comme arsenal pour une gitane, pas vrai ? »


Cette fois, c'est ma propre voix artificielle qui a du mal à se stabiliser. Mais la peur n'a rien à voir avec cela.

< Affirmatif. Cet arsenal est impressionnant!_
Requête : // pourquoi avoir désactivé les servitors du hangar? Cette unité a remarqué quelque chose d’étrange en tentant la ++ Communion ++ avec l’un d’eux._ >


Je l'entends se rapprocher du servitor en question pour pouvoir l'étudier.

« Les servitors sont une horreur abominable. Une chose que les ferrailles ont créé quand elles se sont mises à être terrifiées de l'intelligence conçue. Mais celui-là est... Ancien. Je crois que ce doit être un des tous premiers servitors à avoir été créé, à l'époque où le Culte Mechanicus venait tout juste de prendre vie. »

< Fascinant! Absolument fascinant! Cela expliquerait pourquoi cette unité n’a pas pu décrypter son || langage binaire antique ||._
On-t-ils des propriétés particulières? Pourquoi ne pas les avoir convertis comme les autres?_ >


« Ils sont vieux, et en train de s'écrouler. Les cadavres animés pourrissent sur place depuis des millénaires... Je n'en tirerais rien du tout. »

Du coin de l'oeil, je peux la voir s'approcher du visage mommifié du servitor.

« Faire ça à des êtres humains... C'est pire encore que la mort. »

Illogique, mais compréhensible de la part d'une hérétique qui s'est plongée toute sa vie dans des croyances impies. Elle ne comprend pas qu'un être converti de la sorte s'élève considérablement aux yeux du'un adepte du Culte. Je tente quand même de prêcher ma foi.

< Requête : // que font les votres des | criminels | et | rébus de la société|? Ils les détruisent? Les 1 deviennent alors 0._
Un servitor reste un 1, capable d’expier de ses crimes.
Cependant, cette unité admet que c’est un châtiment lourd. Elle + craint + elle-même de le subir un jour._
Comme | vous-même |, cette unité ne s’attend pas à vous convaincre. Simplement à exposer un point de vue._ >


Netotsi tourne sa tête vers moi.

« S'il y a une chose dans laquelle l'Imperium est créatif, c'est les punitions. Tu ne le sais peut-être pas encore, ferraille, mais ceux que tu sers sont très doués pour infliger des peines pires que la mort. »

Elle sert son arme et je crains soudain qu'elle ne la déboucle pour m'achever. Mais je finis par comprendre que cela à une autre signification.

« Je ne serai pas prise en vie. Le destin m'en soit témoin. Je préfère mourir dès maintenant que de redevenir prisonnière. »

Il est temps de recentrer le sujet. Ma quête de la Compréhension ne fait que débuter.

< Vous parlez beaucoup de || votre propre destruction ||, alors que votre mission continue de suivre son cours. Cette unité trouve cela + étrange +._
Requête : // changer le sujet. Vous avez surchargé le |+| Saint Champ Geller |+| pour nous exposer aux perturbations de |-| Immaterium |-|. Cet acte semble à cette unité être d’une -- folie inquantifiable --. Les votres devaient être affectés tout autant que les membres de l’équipage, correct?_ >


« Nous n'avons pas touché au champ Gellar ! » Répond-t-elle immédiatement avec ce que j'identifie comme de la sidération dans sa voix. S'il s'était éteint nous serions déjà tous morts !
J'ai provoqué une surcharge électrique pour éteindre les systèmes internes au vaisseau - et permettre à ma famille d'attaquer ailleurs dans le navire. Ce n'était qu'une diversion. Si le warp a touché ce navire, nous n'y sommes pour rien ! »


Un odieux mensonge qui refait surgir la colère dans mes lignes de code.

< Le |+| Saint Champ Geller |+| a cessé de fonctionner pendant [2,8 secondes]. C’est un temps significatif qui a du avoir des conséquences catastrophiques.
Théorie : // Vous | Netsotsi | en êtes la cause, la surcharge ayant momentanément désactivé le réacteur. >


Si mes paroles ont repris leur ton monocorde habituel, elles expriment tout de même une lourde inculpation.

« J'ai éteint les lumières, je n'ai pas touché au champ Gellar. Tu oses me prendre pour une amateure ?! Ce foutu vaisseau millénaire tient uniquement par des bouts de rustine, il est couvert de trous et menace d'être surchargé à chaque instant - il n'y a que l'Imperium pour imaginer du sabotage partout où la décadence suffit à tout expliquer ! »

Mes accusations pleines de logiques ne trouvent que blasphèmes et mensonges en retour. Cela m'irrite.

< Cette unité ne peut s’empêcher de cogiter. Au sein même de |-| l’Ailleurs / l’Anomalie |-| un univers où les lois qui le régissent s’acharnent à nous nuire --- nous trouvons un moyen de nous entredétruire._
Cette |-| menace omniprésente |-| devrait nous |+| unir |+|, nous tous contre ce qu’il y a dehors._
Négatif_ c’est entre les murs de ce vaisseau que le chaos règne en maître._
-- Illogique --._ >


« Tu dis ça parce que tu t'attendais pas à te retrouver dans cette situation. Mais sache que c'est l'Imperium qui a tiré le premier sang. Mon peuple a été expulsé de secteur en secteur, jusqu'à nous forcer à survivre dans un morceau d'espace si stérile et dangereux que l'Aquila n'avait aucune envie de s'en emparer. Alors on en a fait quelque chose de ce coin maudit, et quand enfin il est devenu prospère, l'Aquila est venue pour nous exterminer. »

Son discours est précis, presque répété. C'est probablement avec ça qu'elle a vécu toute sa vie.

« Tu prêches aujourd'hui l'union, mais on ne nous a jamais tendu la main. Si t'avais le choix de tout tenter pour éviter la mort, tu oses me dire que tu la prendrais pas ? »

< Requête : // cette unité peut-elle s’asseoir?_ >

Elle hésite.

« Garde tes mains en évidence. »

< Merci._ >

Je change difficilement de position pour m'asseoir, grondant sous la douleur. Ma jambe à moins de pression sur elle et je peux la masser en gardant mes mains en évidence. Cette manoeuvre m'a laissé le temps de cogiter sur ma réponse.

< Cette unité n’a pas participé à la |+| purge des Méritechs |+|. Si elle partage certaines convictions de |+| l’Imperium |+|, sa |++| Quête du Savoir |++| reste sa plus grande dévotion envers +++ l'Omnimessie +++._ >

Je relève la tête pour la regarder. Ce personnage m'inspire toujours de la crainte, mais je ressens aussi une immense conviction. Je n'ai pas l'impression de blasphémer en prononçant ces mots, car cette croyance est partagée par la quasi totalité de mes confrères. Notre ordre est affilié à l'Impérium par le Traité de Mars, mais l'Adeptus Mechanicus en reste l'une des branches les plus indépendantes. Nous avons nos propres objectifs qui, fort heureusement, s'associe le plus souvent avec ceux de L'Empire de l'Humanité. Mais pas toujours...
Notre utilité absolument capitale à son fonctionnement nous permet de profiter d'une certaine indulgence.

Malgré tout, prononcer ce fait à voix haute reste fortement déconseillé, surtout dans un vaisseau de l'Inquisition.


< Cette unité a engagé le dialogue avec une |-| hérétique qui a attaqué les siens |-|. Cette unité préserve._ >

Et blasphème de la sorte. Netotsi ne semble pas se rendre compte du sacrifice que je fais pour calmer la situation.

« Et donc ? C'est censé me faire hésiter ? »

< [ C’est sensé ] vous faire comprendre que, malgré nos |-| différences fondamentales |-|, il existence des |+| similitudes |+|._
Actuellement, nous somme dans le même… || bateau / vaisseau ||. C’est vous qui tenez le détonateur, pas cette unité._ >


« Et comme je t'ai dis, je n'hésiterai pas à l'utiliser. Tu ne me donneras peut-être pas une raison de faire l'impardonnable, mais je ne peux pas en dire de même pour tes collègues dehors. » Et là-dessus, elle se met à regarder en direction de la porte. Impossible de savoir ce qui se passe là-bas.

< Requête : // Que voyez-vous?_ >

« Des soldats... Ils n'ont pas encore envoyé de négociateur. » L'inquiétude est revenue dans sa voix. Je suis moi-même sidéré qu'aucune tentative de contact n'ai été établie.

< Cette situation est inédite pour cette unité. Elle ne connaît pas la procédure.
Cette unité détecte de l’inquiétude dans votre voix.
Elle… elle est aussi inquiète. Elle souhaiterait un jour pouvoir recevoir des dons tels que les votres.
Cette unité vous prie : // Soyez raisonnable lors des négociations._ >


« Raisonnable ? Tout ce que je veux c'est me tirer d'ici en vie. Est-ce que c'est une demande raisonnable ? »

C'est une question, une vraie. Je le sens. Il me faut de nouveau tenter l'impossible.

< Laissez partir cette unité. Elle peut prendre le rôle du négociateur. Préférez-vous avoir affaire à un visage connu? Ou à l’un de ses supérieurs que vous détestez tant?_ >

Elle serre des dents, et ricane à nouveau nerveusement.

« Tu insistes, feraille. Mais non, tu ne sors pas d'ici. Je ne te ferai pas de mal si tu ne me donnes pas de raisons de t'en faire. »

Je baisse la tête et mon synthétiseur vocal vrombit d'un long soupir.
Elle s'éloigne un petit peu, en regardant la porte. Je déchiffre quelque chose sur son visage que je ne parvient pas à identifier.


« Je vais pas m'en sortir, pas vrai ? »

Cette phrase me surprend. Jusqu'à présent, je pensais que Netotsi était convaincue - à tort - de pouvoir s'en sortir. Mais elle ne semble même pas croire à sa propre illusion. Pourquoi n'a-t-elle pas pressé la détente?

< Cette unité ne parvient pas à émettre de probabilité exacte sur ce point, ni sur sa propre survie._
Après diagnostic, cette unité peut affirmer un résultat : // elles ne sont pas nulles._ >


Aucune probabilité n'est nulle. Aucune. Il existe une probabilité pour que l'univers décide de se réorganiser autour de moi et me transforme en grox. Elle est infiniment petite, mais bien présente.

< Prions, joignez vous aux prières de cette unité. Puisque vous refusez de la laisser partir, c'est tout ce qu'elle peut faire._ >

Je remarque que ma façon de parler s'est légèrement adaptée à mon interlocutrice. Mon vox émet moins de sonorités binaires, mes paroles sont plus fluides et leurs intonations sont moins monotones. Plus... organiques.
Elle me regarde et hoche la tête.


« Prie. Je ne crois pas en ce que toi tu crois, mais prie si ça te rassures. »

Elle range son pistolet-fuseur dans un holster, ouvre son manteau et tire d'une poche à l'intérieur un petit pendentif, une sorte de cailloux qui ressemble grossièrement à... Un animal un peu onduleux? Mes cryptes de données ne peuvent rien m'apporter sur le sujet.

Alors nous prions. Chacun de notre côté mais de manière étonnament communiée. J'évite de l'envahir de mes chants binaires, même si je m'assure de ne pas entendre ses paroles impies. Pourtant, je capte quelques sons murmurés qui... qui me rassure étrangement. Et me fait sentir un peu ridicule.
Je simule cette scène dans mes cogitateurs : deux personnages, que tout oppose, se mettent à prier chacun un dieu différent. Ils sont contradictoires dans leur similitude.

Après un bon moment, je finis par demander si je peux me mettre à l'abri en cas d'une éventuelle fusillade. La Méritech me regarde lourdement, elle semble vexée, mais finit par m'indiquer un coin derrière le servitor antique.
Nous sentons tous les deux que l'échéance approche. Que ce flottement temporel, presque onirique, arrive à son terme et que la triste réalité de l'existence va reprendre sa place sur le trône.

Je discute un peu pour tenter de la rassurer. Ce n'est plus vraiment le détonateur qui m'inquiète, j'ai presque oublié son existence. C'est cette étrange hérétique avec qui j'ai partagé un étrange moment. Puis-je la sauver? Puis-je lui faire accepter les préceptes de notre culte? Je serais fou d'y croire. Mais si ce n'est pas le cas, resterait-elle un ennemi pour autant? Certainement.
Mais qu'est-ce qu'un "ennemi"? Les descriptions qu'on m'en a faites depuis ma gestation s'éloignent en un point significatif du personnage qui se tient devant moi. Je suis à sa merci, sans aucune valeur d'otage pour des négociations. Elle a discuté, elle s'est même un peu accomodée pour mon confort. Je ne comprends pas.

Les minutes s'écoulent. Netotsi semble être de plus en plus tendue. Finalement, elle se tourne vers moi, en panique, et me partage son sentiment de peur absolue. Je suis frappé de la douleur que cela me fait ressentir. Mon coeur se contracte derrières mes implants, mes yeux commencent à piquer. Cette réaction est illogique, mais je n'ai pas besoin de la comprendre. C'est comme ça.

Je tente de la rassurer comme je peux. De l'ancrer dans le présent pour ne pas s'infecter de l'avenir incertain. Mais ses paroles continuent de me ravager. Elle me demande si j'ai des proches et je lui parle de mon mentor qui me manque. Cela l'attriste et elle insiste. Personne d'autre? De la famille? Des amis?
Je fouille mes archives, connaissant pourtant déjà la réponse. Je marmonne à propre de mes récents collègues, mais je me trouve pitoyable.
Je me suis toujours senti entouré des miens, et de l'Omnimessie. Mais en voyant le regard effaré, empli de pitié, de la Méritech, je sens les larmes monter.

Mon vox émet des sons disgrâcieux. Mes bras agrippent mes épaules et je me balance d'avant en arrière. Ce comportement, je ne l'ai pas adopté depuis ma periode neuve. Mes éducateurs m'ont permis de m'en détacher à grands coups de Foi. Mais aujourd'hui, je me sens comme à l'époque : fragile et seul.

Me torture-t-elle pour son bon plaisir? Non, inutile de m'en convaincre. Je relève la tête et, au travers des larmes, je vois son sourire. Quelque chose me déborde alors. De l'espoir, un partage empathique, un... de... une profonde sympathie. Elle ouvre la bouche et je retiens ma respiration, car j'attends ses mots aussi fortement qui si le Dieu Machine s'apprêtait à me parler.

Un flot de vomi jaunâtre s'échappe de sa gorge. J'écarquille les yeux. Elle continue de vomir, se tient la gorge, sanglote. Tente-t-elle de suicider pour mettre fin à ses tourments? Non. Absolument pas. Sa panique est totale.
Je me sens mal. Je m'en rends compte à présent. Terriblement mal. Mes intestins brûlent. Mon ventre se liquéfie. Une fuite radioactive des munitions? Un gaz? Certainement, mais alors pourquoi mon respirateur ne m'a-t-il pas protégé?!

Mon Auspex m'averti d'un danger imminent. Le gaz est en train de pénétrer par les pores de ma peau et je n'ai encore que quelques secondes à vivre. Je n'arrive pas à réfléchir. La porte. Le détonateur. Mes cogitateurs se sont centralisés sur le risque pour le vaisseau, aussi je rampe vers Netotsi.
Je tente de saisir le détonateur, mais elle me voit arriver. Malgré son état, elle se jette dessus pour le couvrir de son corps. Elle ne cherche pas à presser le bouton, mais tout comme moi, elle ne pense qu'à une chose.

Tout notre partage, toute notre fraternisation improbable, vient de partir en fumée. J'ai agi sous la panique illogique et je sais que, dans ses derniers instants, elle va effacer tout ce que j'avais réussi à forger entre nous. Cela me ravage, mais mon instinct reprend le dessus. Je dois continuer, faire mon devoir. C'est une hΣrétique et elle tient le détonateur.

Nos corps se battent mollem_nt. Toute la violence qui s'en dégage ne vient pas de nos gestes léthargiques, mais de ce qu'ils impliquent. J'ai changé au cours de ce bras de fer entre nos deux fαctions. D'abord je me suis adapté pour préserver, pour tenter de dégager une solution acceptable pour tout le monde. Puis, dans une situation d'extrême urgence, je suis redevenu un barbare, une bête sauvage c8pable de massacrer son propre mentor pour une miette de pain.

J'ai perdu ce combΔt. Mes interfaces neuronales m'indiquent que mes organes comῶencent à faillir l'un après l'autre. Mes intestins se vident, mon coeur peine à battre.

Finalement, je me dirige enfin² vers la direction que j'aurais du choisir depuis le début : la po+rte. Je rampe, de plus en plus lentement. Mon vox lache des parasites incompréhensibles. Par mir5cle, je parviens à me lever, faire quelques pas vers le panneaμ, puis m'écroule. Mes réserves d'énergies sont épuisées, il est maint£nant mathématiquement impossible pour moi de me lever pour ouvrir la porte_

Je regarde de_rière moi. La pirate tente de me regarder mais ses ψeux se révulsent. Elle essaie de fouiller dans son manteau. Son arme? Va-t-elle se venger? Non, c'est son pendentif qu'elle saisit.
Ce geste m'emplit d'hΘrreur. Jusqu'à la fin, Ξlle n'a pas vraiment che_ché à me faire du mal. Je m'écoeure, je m'excècre <, je me voue une haine totale. Mes yeux presques ave_gles se lèvent et je vois, par le trou du plafond, un masque terrifiant. Je sais ce qu'il représente : mon châtiment. Ma destruction | Ma... ma m_rt.

Mes cogitat_urs sont en to_ale panique | Mon Code s'éc_appe | _l va rejoind_e le Dieu Ma__ine | Mais l'a_ceptera-t-il?

_on équ_tion _st arrivée _ son terme _| je ce_s_ de fon_tio£¬ \-\__ ²¼¤_-____________.
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Helveticus Matix, Voie du Technoprêtre
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Valindra
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par Valindra »

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Magdela Sephone, Soeur de Bataille

Allongée sur le ventre en position couchée, je devise que le temps est une chose toute relative, un peu comme le jour et la nuit lorsque l’on navigue dans l’espace. Le temps peut paraître infiniment court pourvu que l’on vive une heure de félicité, et il peut s’étendre dans des secondes démesurément longues pourvu qu’on attende, attende, attende. J’ai l’œil collé au viseur. Je capture chaque fraction de seconde qui congédie le présent et renouvelle les futurs et les passés : le temps est une chose fuyante. Il appartient au Dieu-Empereur, m’a-t-on appris à la Schola, et c’est pour cette raison qu’on ne le contrôle pas : il est immortel et insaisissable, origine de la vie et de la mort, il donne et enlève, vient et se retire, roule toujours comme une cataracte invisible qui régit le monde matériel sous la houlette de son flot. Il se donne au vivant, et le vivant se donne à lui. Il se donne à moi et je tente de le saisir, de l’accueillir d’une simple petite traction d’index, aussi légère que les notes sibyllines d’une harpe. Une toute petite traction du doigt au moment où s’ouvrira le grand bal des possibles pour l’accueillir d’un incendie au bout du canon.

Les enfants du Grand Aigle sont néanmoins des navigateurs perdus dans l’océan des inconnus. L’espace est une chose complexe, autant que le Warp et ses caprices, autant que les lois physiques. Dans cette tempête des inattendus, je réalise que le prévôt se joue du destin et balance le Père Grégorius dans ma direction. Voilà quelque chose que je n’avais pas prévu. L’éclair d’un doute passe dans mes yeux au moment où je songe que j’aurais peut-être dû essayer de m’extraire de la zone, mais j’ignore encore comment j’aurais pu échapper à cet homme en claudiquant jusqu’au véhicule. Pas certaine d’ailleurs de pouvoir le piloter dans mon état. Dans tous les cas, je n’ai pas vraiment de bonne solution. J’improvise avec ce qui se présente à moi, comme je le peux, et je suis de cette manière sujette aux élans de douleur dont ma jambe m’accable malgré la tenue du garrot tourniquet.

Je risque de tout perdre.

D’un mouvement vif je tente de désaxer mon corps de la trajectoire de chute du Père Gregorius. Je me gaine et je roule sur le côté pour retrouver une position identique, à moins d’un mètre de ma position initiale. C’est ce qui m’a semblé le plus opportun, bien que je me trouve un tantinet ingrate de ne pas amortir la chute de celui qui m’a épaulé jusqu’ici. Dois-je dire que je suis endettée auprès de sa personne ? Je ne sais pas. J’ai encore des visions brèves de son appartement, du couteau que j’ai planté dans ma cuisse, des bris de verre, de ce nuage de délire dans lequel je baignais chez lui. Je ne comprends toujours pas tout de cette situation. Tout ce que je sais, c’est que le cauchemar a commencé là-haut. Je le revois se dresser, et puis je me remémore le visage de mon enfant sur cette cuisse déchiquetée.
Pourquoi n’ai-je pas ignoré les fidèles et ne me suis-je pas dirigé vers les commerces comme prévu ?

J’accueille la chance dès que la garde de ma cible s’ouvre. Nox crache du feu, et ce feu transperce le cuir du prévôt. Son cri déchire la toile du silence qui auréole le grincement répétitif des sirènes d’alarme au milieu des corps gisant. Si je dois choisir, c’est sûr, le démon entre ces deux hommes est celui en habit de garde. Les trous dans son corps ruissellent de sang, mais trop légèrement pour le mettre hors d’état de nuire. Sûrement que sa plaque de kevlar a amorti l’impact. Est-elle brisée ?
Je crains tout à coup qu’il ne se jette sur moi. Dans ma position, il s’agirait du pire scénario possible. Enfin, c’est ce que je croyais avant qu’il ne m’arrose à son tour.

Son fusil à pompe est braqué sur moi. Soudain mon cœur s’accélère : il battait déjà la chamade, mais je le sens désormais jusqu’à mes tempes. Il va tirer. Je suis en danger de mort. Impossible d’esquiver depuis ma position. Qu’ai-je fait ? Aurais-je dû choisir un autre chemin ?
Je murmure des cantiques pêle-mêle en levant mon bras. La lumière s’assombrit tandis que ma manche couvre mon visage et puis sonne une puissante détonation…

La lumière revient. Ma main et mon bras ne me font pas mal, mais mon épaule me torture. Devant moi, au-dessus de ma tête et probablement derrière, c’est un déluge d’étincelles rougies de mon ichor. Ô Monseigneur, que m’arrive-t-il ?
J’entends des petits plocs autour de moi, et le gisement des flammèches qui s’éteignent dans une marre de sang. Ma vision se trouble, mais je crois… que c’est mon sang.
Les débris qui tombent sont noircis, mais je distingue vaguement des éclats blanchâtres. Filiformes, pointues, brisés… ce sont des os. Mes os. Je réalise tout à coup que la douleur est absente de mon bras et de ma main parce que ce membre n’est plus lié à mon corps.

Le blast a arraché mon membre.

Ma conscience se fait capricieuse, et mes paupières sont de plus en plus lourde. Je distingue assez mal la silhouette maculée de sang du prévôt qui s’avance. Au-dessus de mon visage, je vois le trou du canon. Je perçois cette image, je capture des sensations liées à cette réalité, mais mon esprit divague. Cette impression, ce moment de flottement, je le connais. Je l’ai vécu pareillement, il y a de cela à peine une heure. Coup sur coup, la mort me tend les bras.
Mon Dieu que la fin est douce. Mon âme semble se décoller de mon corps, et plus je flotte, moins je ressens cette douleur. Il fait froid. Je vois Nox qui sourit.

Un nouveau cri fracture l’hiver qui s’étale à l’intérieur de mon corps. Puis plus rien. Je me laisse glisser tout doucement vers la paix. Je rêve de lendemains moins mornes et de jours plus gais. J’aimerais poser pied à terre, un de ces jours. Quitter l’espace et regagner une planète, si possible avec des fruits, des gâteaux, des animaux. Faire revivre Nox par l’art ou par tout autre moyen : le peindre, l’écrire, le réciter en musique. M’ouvrir à d’autres horizons que la guerre qui a toujours occupé la partie la plus importante de ma vie.
Être heureuse. Être fécondée à nouveau, donner vie à un nouveau fils pour le Dieu-Empereur. Revoir le Père Gregorius, et lui réapprendre à honorer le Tout-Puissant. Retrouver mes alliés du vaisseau et les inviter à table.

« Véhicule Écho ici Central ; des renforts sont en route sur votre position, quelle est votre situation ?
...
...
Central à Véhicule Écho, répondez ? Comment ça se passe Harlan ? Parle-moi Harlan !

- Je... Central, je...

Central, j'ai fait une erreur.
»

La nuit est venue.
Valindra | Haut-Ælfe, Voie du noble
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États Temporaires
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• Acuité auditive (B)
• Arme de prédilection - Lance (B)
• Monte (A)
• Diplomatie (B)
• Chant (B)

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Un escalier de service menait au Librarium. La première porte était gardée par des cosmomarines légèrement équipés, qui braquaient les marches avec leurs pistolets de service. En voyant s’approcher trois personnes en armes, l’un d’entre eux, aux galons visibles sur ses épaules le marquant comme un officier, appuya sur le bouton de son vox :

« La personne d’intérêt approche, écartez-vous pour le laisser passer. »

Silencieusement, les prévôts faisaient un pas de côté pour laisser passer trois personnes une à une : l’interrogateur Luvarn, toujours dans son superbe costume à grande cape noire, rosette inquisitoriale au cou. Enkidu, dont le crâne chauve était camouflé sous un gros casque. Et surtout, le première classe Theonus Wullis, qui avait troqué son costume d’infirmier pour un vrai équipement de cosmomarine, et qui surtout, portait à présent à son bras un immense bouclier de répression déployable, avec plaque électrique intégrée. C’est derrière ce gros morceau encombrant de céramite qu’il allait tenter d’offrir un peu de sécurité à ses collègues.

Le trio s’arrêta aux pieds de nouvelles marches. Luvarn attrapa lui aussi son vox, et parla dedans avec un langage bien moins militaire :

« Les caméras fonctionnent, vous nous voyez ? »

Une voix grésillante lui répondit, celle de Masteel :

« Je confirme. Les yeux des acolytes sont ceux des cosmomarines. »

Luvarn grommela quelque chose.

« Check radio. Test, test. »

Enkidu et Wullis entendaient très bien. Leurs micro-vox allaient leur permettre de converser avec Luvarn, si nécessaire. Une voix alors se fit entendre pour eux, celle du chef de l’équipe tactique, le capitaine de corvette Leonidas auf-et-zu Leggen.

« Équipe d’entrée, ici PC Nocturne. Vous allez être une immense opportunité de voir ce qu’il y a à l’intérieur du Librarium. Essayez de bien regarder partout, d’identifier le nombre d’adversaires, la pose de bombes ou de pièges, le nombre d’otage… Chaque information nous sera précieuse pour l’assaut. Collationnez. »


« Collationnez », c’était le mot militaire pour dire « répétez ce que je viens de dire afin de me prouver que vous suivez bien ». Enfin, Luvarn, pas du tout angoissé à l’idée d’aller jouer les négociateurs, se retrouva à grimper dans l’escalier et à grimper d’un étage.

Il y avait là des cosmomarines en équipement lourd et complet : armure carapace de la tête aux pieds, visage camouflé par un épais respirateur, fusils radiants avec cellule énergétique globale sur le dos, lance-grenade et bouclier pour certains… C’était la colonne d’assaut, qui attendait nerveusement l’ordre d’intervenir. Un explosif avait été posé sur la porte, et l’un d’entre eux tenait le détonateur. Ils étaient prêts à en découdre.
Même après avoir razzié l’armurerie de l’étage, Wullis et Enkidu faisaient mal armés à côté d’eux.

L’interrogateur s’arrêta devant le chef de la colonne, lui tapa dans l’épaule, et lui chuchota :

« N’intervenez pas à moins que je ne donne le code pour l’assaut. Même s’il y a des tirs, même s’il y a des cris, vous restez en place tant qu’on ne vous a pas retiré votre laisse. »

Le chef de la colonne n’offrit même pas de réponse à Luvarn, qui d’ailleurs n’en attendait même pas une — les responsables de l’Inquisition n’avaient pas l’habitude de se faire contredire. Le voilà qui s’arrêta donc devant la fine porte qui les séparaient des forcenés. Il inspira profondément, fermant ses yeux à mi-clos, le temps probablement de trouver un peu de courage.

« On avance prudemment et ensemble. S’il est impossible d’établir le contact, on va reculer aussitôt.
Soldat Wullis, devant, attendez mon ordre. »

Wullis se posta juste devant la porte avec le bouclier. Il appuya légèrement sur la poignée pour vérifier que c’était bien déverrouillé et pas piégé. Puis, il y eut un instant angoissant d’attente. Quelques secondes de concentration, le temps de bien réaliser ce qui était en train de se passer, et ce qui allait être réclamé d’eux. Il fallait des nerfs d’aciers pour se jeter dans le chaos et le dédale d’un lieu fortifié.

« Go. »

Wullis appuya sur la poignée et accompagna l’ouverture avec le bouclier. Rapidement, il vit l’immense pièce à travers la minuscule fente du bouclier — un labyrinthe d’étagères et de tables, une profonde galerie haute et large, et un enfer pour le combat clos. Il y avait des angles morts et des cachettes partout où il regardait, et il allait être facile de cueillir l’équipe d’intervention à coup de balles.

Wullis progressa, avant de se faire arrêter par Luvarn qui tira sur son uniforme. L’interrogateur se retourna pour faire un signe de tête à Enkidu : c’est là où le psyker allait devoir prendre sa part du risque.

Enkidu se détacha soudainement du trio. Il marcha à toute vitesse, en risquant de piétiner un morceau de verre ou de se faire repérer au bruit de ses lourdes rangers. Il enjamba un cadavre, passa derrière une étagère autour de laquelle des plantes vertes étaient tombées, et le voilà qui se colla à une alcôve. Il se tourna rapidement à gauche. Pas de cris, pas de tirs, personne ne l’avait repéré. Le voilà ainsi qui se retrouva juste en dessous d’une passerelle. Il emprunta l’escalier, sur lequel étaient effondrés deux cadavres criblés de tirs laser cautérisés et fumants. Et le voilà ainsi qui se retrouva à s’allonger sur le sol et à ramper au milieu des débris de verre et des douilles de cartouches, jusqu’à prendre position tout à plat ventre sur une magnifique mezzanine avec une vue plongeante sur la bibliothèque.

Il revoyait le grand escalier devant lequel il avait battu en retraite plus tôt. Et en haut, il voyait clairement les soldats Méritech en train de se barricader : ils avaient tiré des meubles, bougé des étagères, renversé un tas de bordel pour servir de couverture à la va-vite, derrière laquelle ils se préparaient à canarder tout ce qui arriverait.

« Merveilleux… » Fit le capitaine Leggen dans l’oreillette d’Enkidu. « PC Nocturne à équipe d’entrée, restez bien où vous êtes, on voit tout. »

Tout, sauf les otages. Ils devaient être plus loin encore dans le Librarium, derrière cette position. Tant que Skane n’était pas localisée, cette mission n’avait aucun intérêt.
Enkidu arma le longlaser, et observa les pirates avec le réticule de sa lunette de visée.



Pour Wullis et Luvarn, en revanche, la prochaine manœuvre était très risquée. L’interrogateur tapa dans l’épaule du soldat, l’intimant ainsi d’avancer. Le bouclier longea donc la grande étagère haute d’une dizaine de mètres, pour se retrouver dans un minuscule angle-mort qui menait vers l’escalier. Ils étaient bientôt complètement visibles. Luvarn prit un instant pour prendre une grande inspiration, avant de se faire entendre en criant :

« ÉQUIPAGE DE LA CORVETTE JAWAHARLAL — JE SUIS ICI POUR NÉGOCIER. ME PERMETTEZ-VOUS D’AVANCER SANS ARME ? »

Dans la lunette d’Enkidu, les pirates s’agitaient. Trois se jetaient derrière la barricade, en braquant leurs fusils vers l’étage en contrebas. L’un d’eux cria une réponse bien brève, avec des mots remplis d'un étrange accent, comme s'il avait du mal à parler bas-gothique :

« NOUS NE SOMMES PAS ENCORE PRÊTS À NÉGOCIER — QUITTEZ IMMÉDIATEMENT CE LIBRARIUM OU NOUS TUERONS UN DES OTAGES ! »

D’ordinaire, une telle menace serait sanctionnée d’une intervention directe. Hélas pour l’équipe tactique du vaisseau, l’Inquisition avait pris le commandement de l’opération.

« JE SUIS L’INTERROGATEUR CAIUS SIXTAN LUVARN, AU SERVICE DE L’INQUISITRICE QUE VOUS DÉTENEZ ! JE SUIS ICI AVEC LA PLEINE AUTORITÉ DU CONCLAVE CALIXIS POUR PARLER EN SON NOM ! TRANSMETTEZ MON IDENTITÉ À VOTRE COMMANDANT ! »

Les visages qu’observait le psyker à travers la lunette étaient sidérés. Puis hésitants. Ils s’échangeaient des paroles inaudibles et des gestes. L’un d’eux sortit une radio : ils étaient donc bien équipés.

« BIEN. APPROCHEZ-VOUS DES ESCALIERS, MAIS SEUL ET LES MAINS EN L’AIR ! »

Luvarn tira sur l’uniforme de Wullis comme si le soldat n’était que son pantin de chair. Il plaça le soldat en pleine vue de ses adversaires, tout en contrebas des escaliers.
Alors, lentement, l’interrogateur dépassa du bouclier. Les mains bien en évidence, il fut braqué par les pirates. C’était un haut moment de tension.
L’un des preneurs d’otage, vêtu d’un étrange costume multicolore, des dreads en guise de cheveux, des tas de piercings sur le nez et les oreilles, lui fit signe de s’approcher, en lui ordonnant de le faire lentement, pas à pas, en ne le quittant pas du regard. Il s’arrêta tout en haut, et les deux discutèrent.

Le pirate retira son revolver à Luvarn, ainsi que l’épée à son flanc dont la ceinture était débouclée. On le fouilla rapidement en le palpant dans tous les sens, puis, sous la menace d’une arme, on l’envoya plus loin.
Luvarn mit la main à son oreille, et coupa son micro.


Long moment de stress. Enkidu observait toute la scène, de même que les officiers dont le regard était relayé par la caméra sur sa tête.

Tout d’abord, Luvarn attendait bêtement, les mains en l’air, en tapant la discut’ avec l’un des pirates. Cela dura un bon moment — au moins dix minutes, ce qui était extrêmement long dans une telle situation. Wullis, tout en bas des escaliers, put mettre ce temps à profit pour regarder partout autour de lui et transmettre des infos aux cosmomarines ; il découvrit que certaines personnes étaient encore en vie là-dedans. Sous les tables, des pauvres gens pétrifiés de peur, certains blessés, attendaient en tremblottant. Le soldat leur fit signe de se tenir tranquilles, il ne pouvait pas les aider pour l’instant.

Pas de trace d’explosifs, en tout cas, ni d’adversaires. Ils s’étaient intégralement repliés sur un seul petit bout du Librarium. Nul doute que l’équipe tactique allait pouvoir s’infiltrer juste sous leur nez en gardant un silence complet dans les ultimes minutes précédents l’assaut. Ça allait être violent…


Au bout de dix minutes, enfin, il y eut des choses qui bougèrent là-haut, et Enkidu en fut spectateur. Un gros bonhomme avec des habits différents des autres pirates s’approchait en saluant Luvarn de la main.
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Un grand gars, solidement bâti, à moitié robotisé, ses membres remplacés par des implants de qualité médiocre, habillé comme un simple matelot de la marine marchande — il n’avait pas les tenues extravagantes de ses compagnons. En sa présence, Luvarn put baisser les bras, et les deux engagèrent le dialogue. Ils parlaient tous les deux calmement, sans gestes, à voix basse, en hochant régulièrement de la tête. Ça semblait bizarrement… productif ?

Au bout d’encore un long moment, dix nouvelles minutes de discussions, le grand gars au bras et à la jambe de fer fit signe à un de ses sbires, qui s’éloigna. Là, c’est les oreilles de Wullis qui furent bizarrement utiles : en contrebas, il synchronisait ce qu’il entendait avec ce qu’Enkidu voyait.
Les otages semblaient être enfermés dans la réserve des bouquins, un lieu clos et fermé où il allait être difficile d’intervenir.
On savait que les otages étaient là, parce que les pirates en ramenaient une.



Dans la lunette d’Enkidu, Astrid Skane apparaissait. Il y avait de quoi halluciner en la voyant : la silhouette était chancelante, titubante, la tête penchant d’un côté puis de l’autre à chaque pas, tandis que le pirate la tirait un peu fermement par le biceps. Elle n’avait comme vêtements que ses rangers, son pantalon, et un soutien-gorge — les preneurs d’otages l’avaient déshabillée. Pour quoi faire ? En la voyant, Luvarn sembla sursauter, et son visage avait les yeux qui s’écarquillaient.

Le pirate lâcha Skane, qui s’effondra toute seule par terre, se retenant avec les paumes de ses mains. Luvarn s’approcha d’elle, mais on braqua des fusils sur lui et l’homme à moitié de fer dégaina une cimeterre énergétique, une longue lame courbe et brillante d’électricité, qu’il colla juste sous le double-menton de l’interrogateur. Luvarn recula, prit une grande inspiration, et tenta de parler à Skane. L’inquisitrice semblait complètement dans le coaltar, les yeux fermés…

Une voix résonna dans l’oreillette d’Enkidu :

« Bordel… Enkidu, c’est Masteel, personne ne m’écoute. Tournez le casque pour que les marines ne puissent pas la voir, et dites-moi pour moi seul ce que vous apercevez. »

Elle avait des pansements sur son bras, beaucoup de bleus sur son torse. On aurait dit qu’on lui avait fait une transfusion.

Maintenant Luvarn s’énervait. Il criait, pointait du doigt sur l’homme au cimeterre. L’un des pirates reprit Skane pour la ramener dans la pièce avec les autres étages. Wullis, tout en bas des escaliers, ne comprenait pas trop ce qui était en train de se dire, mais visiblement, l’interrogateur était très en colère, tandis que le chef des pirates réagissait avec calme et fermeté. On se demandait qui menait réellement la négociation…

Finalement, au bout de dix minutes, Luvarn descendit des escaliers. Il se replaça derrière le bouclier de Luvarn, et les deux partirent, laissant Enkidu bien en position sur la mezzanine : avec une place aux premières loges comme celle-ci, difficile de repartir, surtout que bizarrement, aucun des pirates ne l’avait repéré, même s’il eut bien une frayeur à un moment quand une paire d’yeux se posa sur lui.



Avant de retourner à l’escalier, pourtant, Luvarn arrêta Wullis. Toujours dans un coin du Librarium, ils se cachaient un peu, tandis que l’interrogateur trifouilla sur son vox.

« Masteel, vous êtes seul ?
Affirmatif. Les cosmomarines attendent votre recommandation pour la suite, mais ils sont déjà en train de préparer un plan d’action. Ils pensent pouvoir intervenir dans une demi-heure si vous souhaitez donner l’assaut.
Alors, dites-nous tout. Qu’est-ce qui est arrivé à l’Inquisitrice ?
 »


Luvarn prit un instant pour réfléchir. Nul doute qu’il cherchait comment enrober la vérité. À voix basse, en faisant bien attention à bien formuler ses paroles, il expliqua :

« Les Méritech sont fanatisés et savent qu’ils n’ont aucune chance de s’en sortir. Ils ont dit avoir posé des bombes autour des otages et être prêts à les faire sauter si nous donnons l’assaut. Ils souhaitent un sauf-conduit — ils indiquent que lorsque nous serons sortis du warp, ce qui, selon leur estimation, devrait être bientôt, ils souhaitent que nous leur donnions une navette d’où ils partiront avec l’inquisitrice et d’autres otages. Ils se poseront sur Neustralia, et se volatiliseront dans la nature, en laissant derrière eux la navette et les otages.
Peut-on leur faire confiance ?
– …Étrangement, oui. Mais pas à cause de leur honneur ou parce que je donne du crédit à leur parole donnée. Pour une autre raison bien plus dérangeante.
Je crois qu’ils bluffent. J’ai… Lu dans l’esprit du chef des pirates. Derrière sa façade de calme, il était absolument terrifié. Il ne s’attendait pas à se retrouver piégé ainsi. Je crois qu’il a été manipulé par un autre individu, une personne qui a manipulé ce détournement de vaisseau ainsi que les Méritech.
J’ai pu également parler avec Skane par télépathie. Elle a eu la force de m’indiquer qu’il n’y avait pas de bombes avec les otages et qu’ils bluffaient. Elle n’a pas pu me dire autre chose… Il y avait quelque chose de… Dérangeant, avec son esprit. »


Il serra des dents. Il semblait vouloir dire quelque chose, mais se raviser.

« S’ils bluffent, alors il faut que l’on dise au capitaine Leggen qu’il peut intervenir. Avec deux colonnes d’assaut et des explosifs, on va pouvoir réduire les Méritech vite et bien.
– C’est tout de même risqué, il va y avoir une fusillade… Peut-être pourra-t-on en apprendre plus sur ce qui s’est passé ici, et ce qui est arrivé à Skane, en les observant de loin.
Et mettre en danger l’Inquisitrice ?! C’est hors de question ! Je dis à Leggen qu’il peut préparer son assaut, vous pouvez quitter le Librarium ou soutenir leur attaque. »

Luvarn regarda Wullis. Et là, il fit quelque chose d’inattendu, avec une lueur étrangement inquiète dans les pupilles…
Il demandait son avis aux acolytes :

« Vous deux avez pu observer la scène, également. Ne trouvez-vous pas toutes ces choses étranges ? Nous pourrions jouer le jeu des preneurs d’otages, au moins pour un temps.
C’est ce que Skane voudrait. »


Et là-dessus, Masteel hurla à en faire grésiller le micro.

« La vie de l’Inquisitrice outrepasse toute velléité de faire enquête ! Wullis, quittez ce Librarium immédiatement afin que je fasse mon rapport à Leggen ! »
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Reinhard Faul
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par Reinhard Faul »

On m’a bien entraîné. Même si ça fait plus d’un an que j’ai quitté Sainte-Terra, je me souviens parfaitement comment mettre un gilet pare-éclat, prendre position, viser, tirer. J’ai déjà vu des gens souffrir, mourir, par charrettes entières. Par contre, le détail du soutien-gorge, je ne m’y attendais pas. J’ai failli sursauter comme un crétin en voyant notre chef en sous-vêtement et couvert de bleus. Son geôlier lui a lâché le bras, elle s’est écroulée au sol comme un paquet de linge sale. Je n’aurais pas été moins choqué si j’avais vu un hérétique chier sur un Aquila.

Je suis resté une ou deux seconde complètement sidéré avant que Masteel me demande de cacher la caméra – j’ai mis ma paume dessus – afin que les cosmomarines de la Libre-Marchande ne bénéficie pas d’une vue détaillée de ce… cette profanation. Je réponds avec la voix la plus basse possible :

« Elle a des pansements sur son bras, les mêmes que pour une perfusion chez nous… des bleus sur le torse. Affaiblie ou droguée, difficile à dire, mais pas en état de marcher seule. »

Puis je n’ai plus rien à ajouter. Je ne suis pas médecin. J’observe. Tu as vu les événements se dérouler tout comme moi : l’attente pénible du retour de Luvarn (dix minutes dans ce genre de circonstance, c’est très long), son compte-rendu, puis les débats qui ont suivi. Que faire ? Visiblement il y a des gens qui ont tiré des plans bien avant nous. Ils s’en fichent qu’on massacre les hérétiques des clans Meritech jusqu’aux derniers, ce sont visiblement des pions sacrifiables (admets que ça demande beaucoup d’optimisme de demander à l’Impérium un voyage tranquille avec une petite navette à la fin pour s’en aller, otage ou pas). Et ils vont à Neustralia ? Au même endroit que nous ? Pourquoi ils ne repartent pas par où ils sont venus ? Le moment où on le saura, il sera trop tard parce que les ennemis auront fait tout ce qu’ils voulaient sans qu’on puisse les en empêcher.

J’observe bêtement la barricade à travers la lunette du fusil. Ça serait beaucoup plus facile de me concentrer et réfléchir si Masteel et Luvarn arrêtaient de hurler dans mes oreilles. Je pense à un éventuel assaut. Ce foutu endroit est plein d’étagères, de tables et de machins. Pas facile à prendre. Je crois que personne ne m’a vu me faufiler jusqu’à cette position, mais je n’irais pas jusqu’à le jurer. Je suis bien positionné, mais aussi complètement baisé si des ennemis qui savent où je suis viennent me chercher... Au moins je pourrais mourir bien vite et bien proprement, sans me faire torturer. Pas mal, mais on s’en branle un peu. Mon sort n’a aucune importance dans l’histoire, même pas à mes propres yeux, donc je balaie assez facilement ces réflexions stupides pour passer à plus intéressant. Je parle bas dans le Vox :

« Il y a des choses étranges en effet, mais un assaut pourrait nous donner l’occasion de prendre un ennemi vivant et de l’interroger. De plus, il est flagrant qu’ils font quelque chose à l’Inquisitrice. La leur laisser plus longtemps ne leur donne que l’opportunité d’achever leur méfait. Ça serait plus simple si on pouvait les retourner contre leur ancien allié qui les a trahi, mais faudrait être très con pour croire qu’on leur fera un meilleur accueil… je suis d’accord avec monsieur Masteel, faut agir. »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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Diederick von Bildhofen
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Re: [Dark Heresy] Le tranchant des ténèbres

Message par Diederick von Bildhofen »

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La première partie de l’approche se déroule pépère. On monte des escaliers tellement étroits qu’on pourrait se reconvertir en peinture des murs si un rigolo venait à balancer une grenade pour nous accueillir, on ouvre des portes sans précautions alors que des cadeaux pourraient nous attendre de l’autre côté de la poignée… la joie habituelle quoi.

Enkidu de son côté s’est planqué dans quelques hauteurs pour pouvoir surveiller la zone et saluer par surprise quelques marrants dans l’idée de nous faire des câlins en traître et voilà que le patron prend langue avec les preneurs d’otages. Qui ont l’air d’être un poil chatouilleux de la gâchette. Et pas vraiment dotés d’initiative puisqu’ils avaient une chiée d’otages disponibles dans la zone. Partout où je regarde je vois des malheureux blessés ou paniqués qui jouent les morts ou se planquent dans un angle mort par rapport à la barricade improvisée des pirates. Si ça ne dépendait que de moi je les foutrais hors du coin. Manque de bol, il y a des pirates en face. Il faut sécuriser les lieux avant d’adresser les secours à apporter aux survivants. Sinon on ne fait qu’accroître le nombre de sacs à viande à remplir en fin de journée.
Bonne nouvelle en revanche : les pirates ne semblent couvrir qu’une faible partie de la zone. Ça veut dire que les cosmo pourront se déployer en passant largement sous leur nez avant de lancer l’assaut.
Et ça parle et ça parle…. Et ça s’énerve ? Je resserre ma prise sur le bouclier et essaie de m’incliner de manière à charger les gugusses pour sauver la peau du patron, ou récupérer son corps si ça se met à allumer le feu. Même si ça risquait pas d’être aisé de charger des escaliers en montant.

Puis revoilà le patron et on dégage. Ou pas en fait. On se planque derrière une armoire pour stratégiser.

Et quel conciliabule ! Les pirates ont pas prévus leur sortie d’affaire et bluffent à fond. Et se sont fait rouler par leur commanditaire ? Minute ? Le patron lit les pensées des gens ? C’est…. oh. Boarf. Faudrait que je récupère mes trophées pour pas être corrompu par sa sorcellerie. Vivement la fin de cette affaire. Ah. Voilà qu’il fait appel à nos retours. Hum.... Nop. Se faire capturer et exploser au milieu de l'ennemi n'est pasune option. Otages toujours en danger. Échange ? Valeur incommensurable de la patronne. Pour nous. Pour eux ? Inconnue. Suggérer échange d'otages et rdv planète ? Risque de se faire sauter le caisson à terre. Détruire "risques" de sécurité. MIcro et balise implantée sous la peau pour retrouver nos corps ? À voir avec homme de fer. Surjouer importance de nos otages à échanger. Matériel médical. Et fric. Tout le monde aime le fric. Masques à gaz ? En ont ils ? Jouer la carte lacrymo-gaz incapacitant ? À voir. Impossibilité de mesures susmentionnées ? Assaut; Attendre accroît les risques pour la cheffe. Serment de sang. Assaut, la victoire ou la mort.

Levant un sourcil, je m’adresse au patron. Vous avez eu un œil sur eux et leur équipement chef. Ils ont des protections contre les gaz de combat incapacitants ? Si la capitaine en a en réserve on pourra mettre la main sur tout ce beau monde. Infos et patronne. Sans danger pour quiconque. Si pas possible, assaut. Ou alors on leur propose de remplacer la cheffe par des otages à une valeur cumulative similaire. Et du fric et matériel médical. S’ils ont rien tirés d’elle jusque là, ils pourraient être tentés ? Et rendez vous à Neustralia. Si ils nous tuent pas sur place, ou si vous nous faites pas exploser dans l'espace. Si elle leur claque entre les doigts, assaut. Gaz, échange ou assaut. Tergiverser accroît les risques pour la cheffe.
Le savoir c'est le pouvoir. Et savoir quand le garder, le cacher, le partager, cela est la véritable épreuve de ceux le détenant.

Diederick Maria Reichenbach Bruno "Ruichen" von Bildhofen, Voie de l'étude de la connaissance
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« Alors que tu défiais le couvre-feu, tu découvres une vertu trop zélée. »

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