[Helveticus Matix/Gob'] Acte 2.1 : Les Rouages de la Connaissance

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[MJ] Le Gob'
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[Helveticus Matix/Gob'] Acte 2.1 : Les Rouages de la Connaissance

Message par [MJ] Le Gob' »

Savoir et Pouvoir
Acte II : Les Rouages de la Connaissance


Quinzième Loi universelle
"La chair est faillible, mais le Rituel honore l’Esprit de la Machine."


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***


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Système Soth, Segmentum Solar.

En bordure extérieure du Segmentum Solar, le système Soth est régi par la force d’attraction d’une étoile naine dont la lumière bleue rayonne à travers une immense nébuleuse. Soth Prime en est le Monde-Forge, auréolé d’anneaux et de trainées de résidus glaciaires contribuant également à réfléchir la lumière de l’étoile. De taille plus modeste, Soth Secundus suit une orbite drastiquement différente sous l’effet de forces gravitationnelles croisées, plus ou moins proche de Soth Prime au gré de sa période de révolution.


Une succession de secousses ébranla le pont du convoyeur alors qu’ils achevaient de regagner l’espace matériel, puis ce fut le calme tandis que l’immense transporteur collectif glissait maintenant sans heurt en direction de sa destination, massive coquille dans le vide intersidéral.

Parmi les passagers présents sur la passerelle principale pour assister à l’approche, deux silhouettes drapées de houppelandes cramoisies du Mechanicus se tiennent à l’écart, au côté d’un serviteur aux allures de pupitre ambulant. L’une d’elle est terriblement voûtée, comme ployant sous le poids des années, ou plus vraisemblablement de quelque monstrueuse carapace imprimant cette impossible courbure à son dos tourmenté. Immobile, le technoprêtre parait plongé dans quelque méditation, ou la contemplation du singulier système s’étalant de l’autre côté de la verrière. L’autre se tient quant à elle debout, bien droite, mais demeure tournée, vigilante, vers les autres passagers présents sur le pont principal. Sous son ample cape de voyage se cache une armure dont les couleurs ne sont pas celles de Mars.

La présence d’Helveticus Matix sur ce vaisseau desservant Soth Prime n’est pas due au hasard : bien au contraire, elle découle d’un ensemble de facteurs, découvertes et évènements survenus au cours de ces dernières années passées sur Mars, ayant poussé le technoprêtre à intriguer en vue de ce départ. Il y a d’abord la nécessité de s’éloigner de Mars, car l’ouverture du coffret de stase nécessite des machineries anciennes, dont la surveillance sur Mars est assurément trop importante pour mener cette recherche à bien en toute discrétion. Il y a, aussi, l’enquête quant aux circonstances de fermeture dudit coffret, qui, sur la base des indices à sa disposition, semble avoir eu lieu au sein du système Soth. Et puis il y a ces rêves qui n’en sont plus vraiment, revenant de façon obsédante, enfiévrée, obsessionnelle, et dont ses protocoles d’apaisement psychologiques ne parviennent plus à effacer la trace. Ces songes décrivent toujours le hangar secret, mais sont maintenant teintés d’un appel exprimé en hexamatique, mentionnant les coordonnées de quelque corps céleste en orbite auprès de Soth Secundus. De violentes migraines suivent dorénavant systématiquement ces rêves, qu’aucun protocole de traitement cérébral n’a pu calmer.

Alpha Ark-725/0-1 est un skitarius, soldat cybernétique du Mechanicus, affecté par le Magos Kryptaestrex Matix à la protection du technoprêtre Helveticus Matix. Issu d’une unité de rangers dont il a assuré la supervision avant d’en être détaché pour plusieurs missions d’escorte successives, Ark-725/0-1 n’a que récemment dépassé le seuil de la Crux Mechanicus, à l’occasion du remplacement de la majeure partie de son thorax par une carcasse métallique. En tant qu’officier, le vétéran est également équipé d’implants de communication permettant l’interaction avec son maître, qui peut accéder à l’envie à n’importe laquelle de ses données en mémoire.
Tu bénéficies désormais d’un troisième serviteur, en plus de MOC et Tekh.

Toutes les informations connues d’Ark-725/0-1 te sont accessibles sur demande expresse, des relevés sensoriels qu’il opère en direct à ses mémoires et ordres de missions passés comme présents. Si cela te convient, je disséminerai au gré des posts de petits encadrés narrant la situation telle que vue par le factotum, te permettant de rebondir ou non en fonction, selon ton envie. Ce sera aussi l’occasion de développer un peu la relation d’Helveticus à un premier séide « pensant ».

Considère-le tout à la fois comme un support d’informations, un PNJ capable de raisonnement, et un pion tactique intéressant en situation d’affrontement.
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


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"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

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En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
Qui du forum régit le Bien et le Mal :
Le Modo, en vérité, créature fort espiègle."

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Un gobelin douteux a écrit :

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Helveticus Matix
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Re: [Helveticus Matix/Gob'] Acte 2.1 : Les Rouages de la Connaissance

Message par Helveticus Matix »

Pour une meilleure lisibilité, il est conseillé de télécharger la police utilisée : http://www.fontpalace.com/font-details/Binary+CHR+BRK/
Bonne lecture :)

Trois silhouettes se tenaient côte à côte sur la passerelle, chacune semblant s'opposer à sa voisine dans sa structure. Helveticus Matix, grande carcasse abominablement voûtée et bossue, gardait son mince équilibre à l'aide d'une canne richement décorée et d'une splendide hache cérémonielle. A sa droite, Alpha Ark-725/0-1, skitarus dont la silhouette humanoïde insultait presque les extravagances de ses deux voisins. Il avait été confié à son nouveau maître par Kryptaestrex en vue d'assurer sa sécurité.

Helveticus ne rechignait pas à la présence d'une garde rapprochée si efficace. Mais pour ce qui était de lui faire confiance, ça se compliquait. Les skitarii étaient réputés pour collecter un maximum de données pour ensuite les retransmettre à leur supérieur, leur permettant ainsi d'adapter leur tactiques. Dans ce cas, qui donc pouvait être considéré comme le supérieur d'Ark? Auprès duquel des deux Matix rendrait-il des comptes? A Helveticus évidemment, mais aussi à Kryptaestrex. Allait-il dévoiler les secrets de l'adepte une fois sa mission terminée? Ce dernier ne pouvant pas le congédier, il dû trouver une solution.

Pour commencer, Helveticus avait minutieusement étudié l'ensemble des ordres et directives dissimulés dans le crâne de son sbire. Pour cela, il avait dupliqué en plusieurs fois le contenu de son cerveau, tant bien mémoriel que de programmation instinctive, dans MOC. Matix faisait ensuite "exploser" les données brutes pour en faire un schéma étudiable, composé de milliards de lignes de codes et de liaisons synaptiques. Une fois les observations terminées, MOC effaçait le duplicata pour copier une autre parcelle du cerveau d'Ark. Ce procédé colossal avait demandé une bonne centaine d'heures de travail, et même alors, l'adepte ne pouvait pas se vanter de connaître son garde dans les moindre micro détails. Par un soucis de temps, il avait dû rechercher des lignes de codes et autres injonctions bien précises susceptibles d'interdire l'accès.

Helveticus n'avait rien trouvé de compromettant, tout étant accessible et modifiable. Tout, sauf une ligne hexamatique, signée Key, qui ne lui était pas entièrement étudiable. Interloqué, le technoprêtre avait approfondi pour constater qu'une partie de l'injonction traitait de sa propre protection. Ark devait assurer sa survie quoi qu'il en coûte et il était impossible de modifier cette consigne sans réécrire l'entièreté d'Alpha Ark-725/0-1. Mais qu'en était-il du reste de l'injonction? Une seule ligne de code parmi des milliards de milliards d'autres pouvait, une fois activée, réécrire l'ensemble de la personnalité et des objectifs d'une personne. Une mère aimante pouvait ainsi assassiner son propre enfant sans le moindre remord.

Si l'adepte ne pouvait pas lui faire confiance pour garder ses secrets, alors il devrait faire en sorte que son sbire n'ait aucun secret à divulguer. Il mit en place un algorithme (appelé "vacuum") qu'il implanta dans le crâne d'Ark. La consigne était simple, c'était un ordre de non-archivage de toute données traitant de près ou de loin du cube de stase. Helveticus ferait donc en sorte que chaque information visuelle, sensorielle et cognitive traitant du cube soit marquée avant de la rendre accessible à son sbire. Ce dernier la traiterait ensuite le temps nécessaire, puis l'effacerait totalement.

Evidemment, sur le long terme, cela poserait problème si Ark oubliait constamment la mission secrète de son maître. Lorsque la situation l'exigerait, il faudrait régulièrement tout lui réapprendre, faisant perdre un temps précieux à chaque fois. Pour parer cela, Matix avait créé un fichier spécial dans sa propre banque de données. Avant chaque effacement de données par l'algorithme vacuum, Ark les dupliquerait pour les envoyer à son maître. Ainsi, ses souvenir ne seraient pas perdus, simplement archivés autre part, dans un endroit où il n'aurait pas accès.


Helveticus observait le magnifique spectacle qui se déroulait devant ses optiques. Ses curieuses tentacules dansaient de manière léthargique autour de lui, apparemment sans but précis. En réalité, elles captaient les informations noosphériques envoyées par MOC. D'abord récoltées dans la base de données du vaisseau, le servocrâne les triait pour éviter tout doublon puis les diffusait pour la récolte de son maître. Matix cherchait à en connaître un maximum sur le système qu'il s'apprêtait à fouler.

Soth Prime, un système dans la bordure extérieure du Segmentum Solar. Ses anomalies gravitationnelles le rendaient absolument unique et offrait un panorama presque irréel à tous ceux assez chanceux pour le voir. Matix y décelait un symbole fort de l'œuvre du Dieu Machine : une complexe organisation des rouages gravitationnels pour en faire un ensemble cohérent et miraculeusement habitable.

Mais s'il se trouvait là, à des années lumières de Mars, ce n'était pas dans le seul but de se repaître les optiques de cette majesté cosmique. Au cours de sa lente enquête sur le coffret de stase, il en avait conclu que son origine se trouvait dans ce système. De plus, en tant que cœur palpitant de la religion de l'Adeptus Mechanicus, Mars était un lieu d'une pureté inégalable où la moindre déviance était rapidement identifiée puis exterminée. Malheureusement, la mission divine d'Helveticus confiée par l'Omnimessie (il en était convaincu, ou du moins était-il parvenu à s'en convaincre) nécessitait quelques écarts, quelques secrets impossible à garder sur la planète rouge. Ici, le coffret pourrait être ouvert.

Mais ce n'était pas tout. Coïncidence qui ne pouvait pas en être une car mathématiquement impossible, Helveticus avait été "appelé" à se rendre du Soth Prime. Ces coordonnées lui étaient distinctement apparues en rêve et si Matix voulait un jour des réponses à ses questions, il devrait les suivre. Cette révélation avait été bouleversantes pour le technoprêtre : son enquête et ses rêves étaient étroitement liés et déboucheraient probablement sur une réponse commune. Ainsi, l'ouverture du coffret de stase n'était plus que l'assouvissement d'une curiosité dévorante, mais un destin tracé et immuable.

Helveticus avait donc demandé audience à son maître pour lui faire part de son souhait de quitter ses fonctions sur Mars. Son rêve serait un exposé important pour le convaincre, la symbolique qui s'en dégageait ne pouvant être ignorée. Mais ce ne serait pas suffisant, le technoprêtre devant trouver d'autres justifications pour rejoindre une expédition aussi lointaine. Si le Mechanicus envoyait un vaisseau à chaque fois qu'un de ses membres faisait un mauvais rêve, toute la flotte de la galaxie serait en constant transite. L'adepte avait donc préparé un argumentaire de plusieurs centaines de fichiers plus ou moins convainquant, aucun ne traitant du coffret de stase.

L'adepte avait commencé son exposé sans s'attendre à grand chose, s'attendant à tout instant à se faire refouler sévèrement. Mais à sa grande surprise, alors même qu'il avait terminé de parler de son rêve et des coordonnées y figurant, soit au tout début de son discours, Kryptaestrex avait immédiatement accepté. Mieux! Il avait même confié un agent pour assurer la protection de son disciple!

Ainsi donc, Helveticus Matix était parti pour l'espace et se trouvait à présent devant son destin. Alors que le vaisseau grignotait les quelques millions de kilomètres de vides les séparant de la planète, le technoprêtre sentait son cœur organique battre de plus en plus vite.
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Helveticus Matix, Voie du Technoprêtre
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[MJ] Le Gob'
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Re: [Helveticus Matix/Gob'] Acte 2.1 : Les Rouages de la Connaissance

Message par [MJ] Le Gob' »

Si fouiller la conscience d’un skitarius faisait partie des interactions courantes, ordinaires, légitimes d’un technoprêtre en responsabilité, l’entreprise inquisitrice d’Helveticus se révéla une toute autre paire de manches. L’adepte cherchait d’abord à vérifier que la loyauté de son factotum lui était bien acquise, à lui, et non à Krypaestrex. Il avait pour cela mis au point un procédé de copie méthodique des conditionnements et programmes influant sur le cerveau de son sbire, copiant toutes ces données pour une étude segmentée, séquencée, en vue de le déterminer. Mais l’expérience se révéla éminemment différente de ses attentes. Il ne s’agissait en effet pas seulement, comme pour le diagnostic d’un serviteur ordinaire, de vérifier un ensemble de programmes. L’esprit du skitarius apparaissait comme un amas informe, plastique, résultant de la rencontre permanente d’éléments organiques endoctrinés, de circuits mécaniques augmentés, et de routines de contrôle. Il en résultait certainement que sa conscience devait être elle aussi pétrie d’injonctions, couturée d’innombrables sutures mentales héritées de ses multiples conditionnements. Mais en dépit de tous ces implants et conditionnements, l’esprit d’Ark-725/0-1 demeurait éminemment humain, et à ce titre, ne pouvait être appréhendé aussi aisément. L’enquête préalable d’Helveticus se cantonna donc à l’analyse minutieuse des éléments immédiatement intelligibles au sein de ce dédale cérébral. Ces investigations lui permirent de conforter plusieurs certitudes.

D’une part, la loyauté de l’alpha lui était bien acquise, comme en témoignait la seconde partie d’une ligne de commandement hexamatique portant la signature familière de Krypaestrex. Si la première moitié demeurait encodée, hors d’atteinte de ses investigations, la seconde partie plaçait sans équivoque le factotum au service d’Helveticus. L’ordre de mission lui affectant la garde rapprochée de l’adepte faisait l’objet d’un second ordre, plaçant logiquement les commandements directs du technoprêtre au premier plan de cette hiérarchie procédurale. Helveticus savait toutefois que, l’endoctrinement commun à tous les skitarii étant intégralement tourné vers le service et la protection des ministres du Mechanicus, une myriade d’autres injonctions allaient dans le même sens que cet ordre de mission.

D’autre part, il était en mesure d’accéder, d’ajuster, et de modeler à distance une majorité des paramètres cadrant le comportement opérationnel d’Ark-725/0-1. C’est ainsi que, faisant bon usage des implants mémoriels du skitarius, le technoprêtre conçut une première consigne, un ordre, une procédure, qu’il soumit au système en charge du contrôle cérébral du soldat. L’enjeu de ce dispositif était de taille : il s’agissait de marquer les informations relatives au coffret de stase pour un traitement différencié, en vue d’être en mesure de les effacer en temps voulu. Par cette initiative, Helveticus s’assurait de la discrétion de son serviteur à ce sujet, et ce de façon beaucoup plus efficace et sobre que s’il avait été nécessaire de supprimer ces informations compromettantes a posteriori.

Enfin, Helveticus comprit que pour être en mesure d’exercer un contrôle éclairé sur Ark-725/0-1, il ne pourrait faire l’économie de plonger lui-même dans l’esprit du vétéran skitarius, opération rendue possible par ce même module cérébral lui servant d’interface avec ses systèmes. Après plusieurs tâtonnements et interactions à distance avec cet implant via leur réseau noosphérique privé, l’adepte se rendit compte des possibilités s’ouvrant à lui par ce biais. Il devenait possible, en se projetant dans la conscience active d’Ark-725/0-1 par le truchement de cet implant, d’assister au cours des pensées du skitarius, de converser avec sa mémoire organique, de percevoir par l’intermédiaire de ses sens, voire de présider ses actions en temps réel.

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De ses yeux sans paupières, Ark-725/0-1 surveillait inlassablement les autres passagers du pont principal, à l’affût du moindre détail pouvant constituer une menace pour l’objet de sa garde rapprochée. Sa vision, augmentée de multiples implants tant sensoriels que cérébraux, balayait sans relâche l’ensemble de la passerelle, faisant fi de la pénombre ambiante. Loin au-dessus du tumulte de son esprit organique rayonnait son ordre de mission, la raison pour laquelle on l’avait rappelé du front. Helveticus Matix. Ses augmentiques crâniens résonnaient du bourdonnement des données noosphériques, comme le torrent d’une connexion autorisée par la signature hexamatique du technoprêtre se déversait via ses interfaces, formant une présence, discrète, quoique magnifique, tapie au fin fond de sa conscience éveillée. Il était né pour cela. Aussi loin que remonte sa mémoire, au sortir du Conditionnement Initial, sa destinée lui avait été clairement révélée, lentement égrenée, à la façon d’un saint cantique, par un Magos Didactus en charge de leur instruction. Des bribes de cette vocation résonnaient encore, intangibles, dans le tumulte de sa mémoire organique.
< Sachez tous, au fond de vous, que votre vie n’a pas de valeur intrinsèque.
Assimilez cet état de fait. Cogitez-le.
Mesurez la moindre des implications que votre existence trouve en cette vérité.
Faites-en le cœur logique, constant, de votre fonctionnement mental, organique, mécanique.
Acceptez enfin que votre existence ne trouve sa vocation, son sens, que dans le service de l’Omnimessie.
Ainsi pourrez-vous devenir de dignes réceptacles de Sa volonté. >


Ark-725/0-1 avait déjà vécu cette expérience. En tant qu’officier de son unité de rangers, il avait maintes fois éprouvé l’insigne honneur d’entrer en présence spirituelle avec les représentants de l’Omnimessie. Si tous les serviteurs de l’Omnimessie, du plus humble au plus éminent, formaient ensemble le Corpus Mechanicus, par l’action duquel se manifestait le Dieu-Machine, c’était à chaque fois un accomplissement considérable, une indicible apothéose, que de recevoir en son enveloppe la présence de ministres du culte. Une telle communion n’était pas toujours nécessaire, les données pouvant être échangées presque aussi rapidement par le biais d’un réseau noosphérique, mais elle donnait tout son sens au dogme qui voulait que les skitarii constituent, au sens premier, les instruments de leurs maîtres.
<Tu seras les yeux de l’Omnimessie.
Tu scruteras pour Lui les tréfonds de l’univers, recensant le Savoir pour Son dessein.
Sous ta vigilance les ennemis de l’Omnimessie tomberont sans vie.>


Ark-725/0-1 inspira longuement tandis qu’un signal sonore signalait l’imminence de leur atterrissage, et l’heure de se diriger vers les pontons de débarquement. Aujourd’hui, une fois encore, lui était accordé l’insigne honneur d’escorter un Matix.
***

Alors même qu’Helveticus patientait maintenant devant une massive porte façonnée dans la céramite et l’adamantium, certain que son ouverture ne saurait tarder, un flux de données noosphériques emplissait l’espace aux alentours. Ce nuage d’information, sous l’une de ses formes les plus pures, ruisselait des murs, s’offrant aux capteurs de l’adepte, lui permettant de reconstituer, sous plusieurs angles de vue, dont certains extérieurs au vaisseau, leur approche. Ainsi pouvait-il, du fond d’un obscur quai de débarquement, contempler la magnificence de la barge de transport ayant assuré leur transit depuis Mars approcher d’une infrastructure aux allures d’anneau, sise au beau milieu d’un relief montagneux.

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Ils n’étaient bien sûr pas les seuls passagers à bord, Soth étant un monde-forge trop éloigné de Mars -quoique toujours dans le Segmentum Solar- pour justifier d’affréter un vaisseau privé. Si ce monde-forge, d’après les données diffusées durant le voyage par Moc le servocrâne, jouissait d’une gravité près de 15,9% plus faible que celle de la planète rouge, les activités industrielles de la planète terraformée n’avaient ici pas suffi à réchauffer son climat. L’air, quoique pollué, y était certes respirable, mais polaire, la planète entière agissant comme une immense chambre de refroidissement, pour quelque obscure raison. Si de vastes trainées de résidus glaciaires avaient pu être observées en orbite, l’atmosphère de Soth Prime était quant à elle d’une sécheresse comparable à celle d’Arrak VI. Les journées y étaient longues, près de huit fois la durée de référence, les nuits ne plongeant pas la planète dans une réelle obscurité à tel point les corps célestes voisins, poussières et nébuleuse, réfléchissaient la lumière de l’astre bleu.

Un sonore bruit de décompression, puis de pistons en action, retentit dans le hangar, et la porte s’ouvrit, coulissant pour dévoiler un immense quai circulaire au sein de cette superstructure comme suspendue entre les montagnes, tel un joyau à la gloire de l’Omnimessie. Une bouffée d’air frigide s’engouffra dans le hall, mordant profondément les chairs non protégées.


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Ark-725/0-1 s’élança sur ses membres mécaniques, genoux fléchis, scrutant de tous côtés, en quête d’une éventuelle menace. Il y avait un monde fou, une foule considérable allant et venant d’un bout à l’autre de la plateforme. En périphérie du cercle que formait le quai auquel ils venaient de débarquer se profilaient quelques commerces, et de grands couloirs, menant certainement à d’autres hangars, ou à des élévateurs. Au loin, d’autres massifs montagneux perçaient le fog de la pollution ambiante.

Quelque chose fluctua au sein du champ noosphérique qu'Helveticus partageait avec son factotum. Une ligne brève, quelques caractères hexamatiques au sein de tant d'autres. Une invitation.


< Quai sécurisé, Dominus.
En attente. >
Jet d’INT pour l’inquisition mentale / inventaire : 9, tu te débrouilles bien dans ton inventaire. Informations accordées en fonction.

Test caché.

Au fur et à mesure de tes interactions avec Ark-725/0-1, selon leur nature (coopération tactique, communion, etc), tu pourras débloquer des informations / bonus de proximité / actions spéciales.
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


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"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

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En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
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Un gobelin douteux a écrit :

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Helveticus Matix
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Re: [Helveticus Matix/Gob'] Acte 2.1 : Les Rouages de la Connaissance

Message par Helveticus Matix »

Pour une meilleure lisibilité, il est conseillé de télécharger la police utilisée : http://www.fontpalace.com/font-details/Binary+CHR+BRK/
Bonne lecture :)
Le lien qui unissait Helveticus à son factotum était une expérience tout à fait nouvelle pour l'adepte. Car s'il était habitué à pouvoir s'immiscer dans le crâne et contrôler des serviteurs lobotomisés, il se trouvait à présent en face d'un esprit intelligent, vivant. Humain. Même si le conditionnement d'Ark rendait sa structure synaptique explorable, Matix ressentait toute la fragilité de cet assemblement de données. Il n'évoluait pas dans une pièce vide, aux échos infinis, mais dans une vaste salle remplie de porcelaine. Que se passerait-il si Helveticus décidait de se défouler tel un taureau en furie? Quels dommages infligerait-il à son garde du corps? L'ensemble était trop subtil pour espérer réparer les dégâts de pareil déchaînement.

Le technoprêtre fut sorti de ses réflexions par l'atterrissage de son transport, les gravités du système s'affrontant pour soumettre le vaisseau à leur volonté. Grâce à la maîtrise parfaite des mathématique de l'Adeptus Mecanicus, ces duels ne se répercutèrent qu'à peine sur la structure du bâtiment, Helveticus ressentant de légères vibrations sur ses jambes. Dans n'importe quelle autre caste de l'Imperium, l'équipage serait agité par une activité presque chaotique pour exécuter cette manœuvre. Mais pas au sein des serviteurs du Dieu Machine, chacun gardant un calme presque léthargique, assis devant leurs écrans. Seuls les esprits étaient à l'œuvre, transmettant et réceptionnant une infinité de données au travers de leurs membres tentaculaires multi-connectés. Les chants cantiques inondaient la passerelle, donnant à l'atterrissage un caractère cérémoniel.

Ayant parfaitement calculé son itinéraire, l'adepte se trouvait à présent devant la porte du vaste hangar, au même instant où les joints et les pistons en libéraient l'accès. Tel un torrent s'infiltrant dans la cale perforée d'un navire, les données noosphériques du système déferlèrent pleinement dans la salle, l'arrivée brusque de l'oxygène extérieur lui donnant un caractère presque physique. Helveticus aurait put s'enivrer de cet afflux sacré, du moins s'il n'avait pas été parasité par quantité de données en provenance de son propre corps organique. La température avait considérablement chuté, l'air attaquait sa chair et finirait très vite par provoquer des engelures. Agacé de ces plaintes, le technoprêtre déploya un cocktail de drogues dans son organisme pour le rendre plus résistant au froid. D'une pensée, il détourna une partie de l'énergie de son réacteur dorsal pour la rediriger vers les ventilateurs à encens de sa Cyberchape. Un nuage de vapeur chaude s'en échappa, enrobant sa silhouette. Toutes les quinze secondes, la manœuvre s'exécuterait à nouveau dorénavant.

Helveticus n'avait pas besoin de contempler le paysage par ses optiques, les données noosphériques du port lui ayant déjà transmis toutes les informations dont il avait besoin. Pourtant, le prêtre prit quelques instants pour se repaître de la vue. Les chiffres et les symboles hexamatiques pouvaient représenter des évènements de manière spectaculaire, mais ils étaient bien incapable d'illustrer un point de vue, de formuler la réelle sensation des distances. Était-ce blasphématoire que de se perdre quelques seconde dans ce langage oculaire plutôt que chiffré? Non, la lumière était une donnée comme les autres et pouvait être appréciée au même titre que les formules mathématiques, car elle restait un don du Dieu Machine.

Un flux noosphérique à destination de l'adepte le tira de sa contemplation. Ark avait sécurisé les quais et attendait de nouvelles instructions.


Repos.

L'ordre noosphérique s'accompagna du bourdonnement du Vox de Matix, ce dernier appréciant donner à son autorité un caractère "sonore". L'adepte débuta donc sa descente vers la plateforme. Ce n'est que quelques pas plus tard qu'il faillit perdre l'équilibre et s'effondrer. En effet, la gravité artificielle du vaisseau avait brusquement laissé place à cette de la planète. Helveticus se sentit submergé... de légerté! 15,9%. 15,9% de moins que la gravité de Mars. Le technoprêtre avait bien évidemment enregistré cette information plus tôt, mais par l'Omnimessie! Il n'avait pas anticipé les effets réel sur son organisme! Tout comme le paysage, tout comme les indicateurs de température, les chiffres transmettaient, mais ne faisaient pas ressentir.

Contrairement au froid glacial qui avait attaqué l'adepte, l'écart de gravité eut un effet totalement inattendu et... profondément libérateur! Depuis dix années déjà, Matix vivait dans un calvaire quotidien, devant supporter le poids de sa propre silhouette voûtée. Ses protocoles de torpeur nerveuse et l'habitude lui avaient permis de s'accommoder à cette douleur immense, mais jamais au point de totalement l'oublier. Même lorsqu'il dormait, ses mécadendrites ombilicaux s'agrippant au plafond pour le libérer du poids de la Chair Véritable, Helveticus souffrait terriblement. Les jointures reliant chair, os et métal étaient malmenée, la Cyberchape tirant vers le haut et le corps organique de Matix tirant vers le bas. Il se retrouvait alors tenaillé entre ses deux directions, justifiant la torture par la représentation du conflit entre la chair et le métal.

Mais à présent, 15,9% moins lourd, Helveticus redécouvrait un fragment de sa vie d'il y a dix ans, avant la douleur quotidienne, avant la quasi impossibilité de se mouvoir normalement. Il ne fallait pas se méprendre, la canne et la hache cérémonielle, couplées aux mécadendrites, restaient obligatoires pour garder un équilibre stable. Mais déjà, l'adepte pouvait accélérer le pas... de 15,9%!

Certes, Matix acceptait cette torture pour remercier le Dieu Machine de sa généreuse offrande de la Cyberchape. Mais s'Il lui avait fait goûter de nouveau à la légèreté, cela signifiait sûrement que l'adepte avait fini de payer sa dette. Il en était convaincu. Le Deux Machina dirigeait son fidèle vers sa prochaine conjonction avec la machine : remplacer ses jambes meurtries par un bionique amélioré.

Sans attendre, Helveticus lança une série de questions à l'intention de la noosphère du système. Il cherchait à définir les possibilités qui s'offraient à lui, à énumérer les éventuelles prothèses mécaniques qu'il pourrait se procurer. L'adepte accepterait même des schémas de construction, confiant dans ses propres capacités à assembler lui-même le bionique.

Quelles que soient les données collectées, le technoprêtre les analysa mais n'agit pas immédiatement dessus. En effet, ses priorité étaient ailleurs : il devait se rendre aux coordonnées qui lui étaient apparues en rêve. Matix interrogea donc de nouveau la noosphère pour localiser la source de ses perturbations oniriques. Elles devaient se situer en orbite, car Helveticus se souvenait bien d'avoir vu distinctement une station spatiale durant ses escapades nocturnes. L'image, reconstituées dans ses cogitateurs, lui servirait de référence pour définir le lieu où il devait se rendre.

En parallèle, il réussit aussi à identifier plusieurs navettes susceptibles de le transporter à sa destination. Beaucoup d'entres elles étaient un moyen officiel pour se déplacer, les données de transport étant méticuleusement stockées et accessible par les autorités. Or, l'adepte n'était pas désireux de sentir le regard du Culte sur lui durant son prochain déplacement. Il chercha donc un moyen plus discret pour gagner l'orbite. Ses membres tentaculaires humectèrent la noosphère pendant quelques secondes, captant les informations hexamatiques dont il avait besoin. Puis, ils se dirigèrent tous dans une unique direction, dressés comme des chiens de chasse ayant ferré leur proie : un transport satisfaisant avait été identifié. Helveticus invoqua donc sa présence et définit un point de rendez-vous pour le retrouver. Enivré de sa nouvelle légèreté, l'adepte claudiqua vers sa destination, suivi de près par MOC, Tekh et Arak.
Modifié en dernier par Helveticus Matix le 04 févr. 2022, 04:38, modifié 1 fois.
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Re: [Helveticus Matix/Gob'] Acte 2.1 : Les Rouages de la Connaissance

Message par [MJ] Le Gob' »

Helveticus se mouvait avec une aisance inédite, la gravité favorable de Soth Prime affranchissant ses pas de l’écrasant poids de ses bénédictions mécaniques. Un pas après l’autre, le technoprêtre claudiquait le long d’un immense quai aux allures d’anneau, au sein même du spatioport suspendu entre les montagnes. Ils s’en éloignèrent bientôt, suivant la direction décidée par Helveticus, atténuant dans le même temps leur prise au vent mordant qui tourbillonnait jusqu’alors autour du trio, traversant le titanesque hangar de part en part. Progressant bientôt le long de larges allées bondées au sein de la superstructure, le technoprêtre évoluait maintenant au sein d’une foule de passants affairés, son factotum et son serviteur demeurant à proximité immédiate. La plupart des badauds étaient soit des serviteurs, soit des acolytes ou autres aides dont le sillage de caractères hexamatiques dans la noosphère ne recelait rien de notable. La richesse des informations en suspension au sein du réseau noosphérique en ce lieu avait néanmoins de quoi retenir l’attention d’Helveticus, tant l’information ruisselait des cloisons en un flot ininterrompu, ne demandant qu’à être lu.

Portum Magna. Tel était le nom de ce colossal spatioport à la singulière forme. Les données disponibles confirmaient qu’il s’agissait du principal terminal spatioportuaire de Soth Prime, comme le nom du complexe le laissait présager. Si Helveticus ne put trouver la date de construction du spatioport, il put noter que le chantier avait été entamé sous l’ère du Fabricator Inhumas, et achevé sous l’ère du Fabricator Gaelos Sybilius. A l’instar des autres Mondes-Forges du Mechanicus, Soth Prime était en effet en tout temps dirigé par un Magos influent, recevant le titre de Fabricator. Quoique très éloigné des sphères de pouvoir correspondantes, Helveticus n’était pas sans savoir que l’accès à la fonction de Fabricator d’un Monde-Forge constituait un motif récurrent d’intrigues politiques d’une rare intensité entre les aspirants au titre. Nonobstant, il n’était guère étonnant qu’un chantier pour une infrastructure de ces dimensions se soit prolongé sous la magistrature de plusieurs Fabricators. S’appuyant sur le réseau noosphérique, Helveticus pouvait distinguer l’ineffable splendeur de l’immense complexe dont il foulait le sol. Semblables superstructures constituaient une merveille rare, de céramite, de thermobéton, de plastacier et d’adamantium ; une célébration concrète de la gloire de l’Omnimessie.

Il était arrivé à destination : là, sur sa droite, derrière une porte pressurisée, se trouvait son moyen de déplacement.

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Ark-725/0-1 passe rapidement en revue ses protocoles de tir, vérifiant ses solutions de visée comme l’ouverture du battant s’opère dans un chuintement. Même si les calculs de ses cogitateurs ne laissent entrevoir qu’une chance d’embuscade presque nulle, le skitarius endurci n’entend rien laisser au hasard.

La pièce dévoilée comporte une table rectangulaire aux allures de bureau, jonchée d’un amas de pièces mécaniques en fouillis. Des câbles et conduits apparents rampent le long des murs de l’office exigu. Et au sein de la pénombre, une forme remue, s’anime comme en réponse à leur apparition. Ses implants sensoriels aidant à compenser la faible luminosité des images relayées par sa vision, Ark-725/0-1 jauge scrupuleusement l’individu tapi dans l’ombre.

L’inconnu est grand. Son imposant paquetage dorsal, solidement harnaché à son tronc, lui confère une stature plus massive que ne le serait sa seule silhouette. Le rouge de son épais manteau maculé de taches d’huiles et brûlures, sans rien de commun avec les robes ornementées d’Helveticus Matix. Ce doit être une sorte de ferrailleur quelconque, sans titre apparent. Une rapide analyse par extrapolation du taux de mécanisation du personnage estime un ordre de grandeur similaire ou supérieur à celui de l’officier skitarius, quoique de moindre qualité. Degré de certitude de l’hypothèse : 78,1%.
Sitôt sorti de son état de veille, le ferrailleur se tourna vers Helveticus, non sans avoir toisé son escorte quelques instants, ses trois capteurs optiques clignotant au cours de leur éveil. Un dialogue s’engagea rapidement sur fond de Lingua Technis, l’interlocuteur du technoprêtre ponctuant ses répliques de bribes de communication parallèle sur fréquence noosphérique. Au discours égrené lentement d’une voix éraillée s’ajoutait donc un nuage d’informations et offres de services divers communiqués via le champ noosphérique du spatioport. De ce curieux échange, Helveticus déduit rapidement que son vis-à-vis cumulait plusieurs types activités, quoique la publicité de certains services était plus diffuse et discrète que d’autres.

Outre son activité affichée de convoyeur, l’étranger se présentait également comme informateur. En s’attachant à saisir et déchiffrer l’ensemble des bribes de message émises au sein du réseau noosphérique en parallèle de leur brève conversation orale, Helveticus peinait à faire sens du galimatias hexamatique de l’inconnu. En effet, si le discours de son interlocuteur, quoique laconique, était parfaitement intelligible en Lingua Technis, sa communication au sein de la noosphère s’apparentait à un des nuages diffus de caractères dénués de cohérence intrinsèque. Toutefois, après plusieurs tentatives de décodage opérées en tache de fond par ses cogitateurs, l’opiniâtre technoprêtre en vint à déceler un message codé, faisant en substance état d’une activité de receleur d’objets technologiques. Manifestement, le ferrailleur prenait grand soin de ne pas faire une publicité trop large de cette activité.

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< Erasmus peut te conduire, oui.
Autre chose ? Trônes, ou troc. >
Comme débattu, on passe au système en D100 du coup, je mettrai ta fiche à jour un de ces quatre.

Test de Perception du Skitarius : 32, bonne réussite.
Test de Technomaîtrise d’Helveticus (-20, difficile) : 08, bonne réussite. Tu saisis l’intégralité des services offerts, même sous le manteau.

En clair, il te semble manifeste que le dénommé Erasmus est un fournisseur d’infos, de transport, et de matériel, tant que tu n’es pas trop regardant quant à la provenance.
Du fait de ta bonne réussite en technomaîtrise, tu déchiffre notamment son code, assez ingénieux.
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 30 août 2021, 08:02, modifié 1 fois.
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


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"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

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En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
Qui du forum régit le Bien et le Mal :
Le Modo, en vérité, créature fort espiègle."

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Un gobelin douteux a écrit :

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Re: [Helveticus Matix/Gob'] Acte 2.1 : Les Rouages de la Connaissance

Message par Helveticus Matix »

Les membres ombilicaux d'Helveticus battaient le sol sans vergogne, faisant avancer sa silhouette tordue telle une lente araignée ou un poulpe accommodé à la vie extra-marine. S'il s'était galvanisé devant ce paysage aux propriétés titanesques, Matix commençait déjà à s'en irriter. Portum Magna était si démesuré que les distances en devenaient infinies. Se mouvait-il réellement? S'approchait-il seulement de son objectifs? Ses données validaient son déplacement, mais ses yeux peinaient à le croire.

Sur Mars, la démesure était aussi omniprésente, mais les itinéraires restaient toujours labyrinthiques. Des bifurcations, des tunnels, des ascenseurs vous empêchaient bien souvent d'avancer en ligne droite. Et surtout, lorsqu'un imposant hangar était à franchir, le Technoprêtre n'avait qu'à penser à un transporteur individuel pour qu'une petite plateforme s'approche de lui et écourte sa traversée.

Ici, rien, rien que le sol si froid qu'Helveticus devait injecter diverses drogues dans ses pieds pour éviter qu'ils ne gèlent. Ses effusions thermiques devaient être minutieusement dirigées pour ne perdre aucune chaleur. Ses amples vêtements se gonflaient régulièrement sous ces échappées, de petits membres tentaculaires s'affairant constamment à la réajuster pour éviter toute fuite.

Un tel gaspillage d'énergie était effarant aux yeux de l'adepte. Il n'osait imaginer ce que les machines de ce système devaient consumer pour éviter d'étouffer sous la glace. En un sens, cela rendait la planète un peu plus attrayante : débordante de machines au souffle si puissant que les éléments ne pouvaient rien y faire. Il ne fallait pas non plus oublier l'écart de gravité avec celui de Mars qui devait significativement diminuer la dépense en carburant. Un rapide calcul de ses cogitateurs informèrent Matix que l'empreinte énergétique des machines de Soth étaient presque équivalentes à celles de Mars. Réflexion passionnante.

----------------------------

Enfin un mur se rapprocha de la troupe et alors, Helveticus regretta son précédent agacement. Le gigantisme perdait de sa nature lorsque l'on avait un mur sur lequel s'appuyer, la sensation de se retrouver dans la paume du Dieu Machine et de n'être que poussière face à sa splendeur s'amenuisait. L'acolyte fut presque tenté de faire demi-tour pour réellement rendre hommage au spatioport, mais il avait affaire. Un rapide coup d'œil dans le crâne de son factotum confirma sa position : le soldat ne s'était pas impressionné du spectacle.

Après quelques minutes supplémentaires, la destination leur apparut. D'une brève vague de binaire, le Technoprêtre ordonna à la porte de s'ouvrir, cette dernière s'exécutant dans un nuage de vapeur. L'acolyte nota le grincement du sas, réprouvant un tel manque d'entretien. Immédiatement, le skitarii se mit en branle pour sécuriser la pièce, envoyant une vague de données concises à son maître. Helveticus, impressionné, n'avait pas un seul instant envisagé un quelconque danger.

Une rapide analyse l'informa qu'en effet, bien qu'imperceptiblement à l'oreille humaine, le sas avait grincé. Diagnostique : 6,2% de probabilité que le précédent propriétaire du domaine n'ait été détruit et, découlant de ce diagnostique : 21,9% de probabilité que son destructeur soit toujours présent. Diagnostique de ce diagnostique : 91,4% de probabilité que la personne présente dans la pièce ait des intentions meurtrières contre tout intrus, Technoprêtre particulièrement inclus.

Une simple réponse affirmative de la part d'Ark-725/0-1 balaya la paranoïa d'Helveticus. Malgré tout, l'acolyte analysa les données récoltées par son factotum avant de répondre d'un bref :


< Repos. >

L'acolyte pénétra dans la pièce. Au même moment, un léger vrombissement démarra et la silhouette se dessinant dans l'obscurité, jusque-là totalement immobile, s'anima d'une gestuelle d'abord tranchée, puis de plus en plus contrôlée. En se redressant, le ferrailleur dévoila ses proportions. Si Matix était grand de prêt de deux mètres du sommet de sa Chair Véritable, son interlocuteur l'était tout autant et plus. N'ayant pas la stature voûtée du Technoprêtre, la tête d'Erasmus dépassait largement celle du premier.

Quelques clignotements d'optiques plus tard, il était formellement opérationnel, vomissant une platée de données plus ou moins déchiffrables. A son tour, et de son phrasé plus soutenu, Helveticus lança tant bien réponses que requêtes. Sa première, avant même de se présenter, fut une petite réprobation quant à l'état négligé du sas de son domaine.

Si l'Hexamatique, le binaire et autres procédés composant la Lingua Technis utilisaient quelques sons de grésillements ou vrombissements cybernétiques, cela ne représentait qu'une nano patrie de l'échange entre deux individus du Mechanicus. Car derrière ces bruits parasites à l'oreille humaine se déchaînait un torrent de données, de lignes de code, d'analyses et de diagnostiques. Il faudrait des semaines, voire des mois à une langue organique pour retranscrire un simple "bonjour" des membres du Culte.

Données météorologiques, de pression de l'air, de dimensions de la pièce et d'évaluation de l'interlocuteur, de confirmation de réception, de négations, d'affirmations, d'injonctions, et ce, sans compter le glaçage des litanies religieuses pour enrober le tout. Les fréquences utilisées se superposaient, parfois par pratique, d'autres fois par soucis de discrétion. Langue antique, la Lingua Technis était fragmentée, bien des lignes de code ayant été perdues et oubliées à jamais. Plutôt que de les remplacer, les acolytes laissaient ces morceaux de vide, les complétant d'autres données pour garder sens.

Une bonne partie de la communication d'Erasmus se faisait via noosphère. Helveticus laissa ses membres tentaculaires ondoyer mollement pour en capter chaque bribe. Il réalisa rapidement que son interlocuteurs avait bien des choses à proposer, mais ne désirait pas le faire officiellement. Sa curiosité piquée à vif, le Technoprêtre déploya ses talents de décryptage pour déchiffrer ces lignes de code d'apparence incompréhensibles. Le ferrailleur faisait preuve de beaucoup de prudence, mais les talents de Matix parvinrent sans difficulté à dévoiler ses secrets.

Parmi le fouillis de leur échange se démarquèrent plusieurs requêtes superposées :


< Réponse : // Satisfaisante. Coordonnées transmises. Requête : // Prix.
-
Détection données cryptées. Statut : // Décryptées.
Requête : // Marchandise. Requête : // Information.
Monnaie d'échange : // Trônes et/ou troc et/ou données en provenance de : // Mars | Arak VII
Echange libre : // Enregistrement de communication suspendu. >


En effet, dans les registres mémoriels sauvegardés et accessibles à toute autorité supérieure, la conversation s'arrêterait à la première phrase, tant bien pour Helveticus que pour son factotum. Cette attitude n'était pas des plus fidèle aux principes stricts du Culte, mais le Technoprêtre la justifiait autrement. Et sans la moindre honte.

Savoir, informations et artefacts étaient théoriquement en possession d'un individu douteux et méfiant. Peut-être avait-il un moyen de savoir si la conversation était enregistrée, sinon comment son commerce et sa personne n'avaient-ils pas déjà été démantelés? Or, Helveticus, en tant que fidèle serviteur de l'Adeptus Mechanicus, avait pour devoir de récupérer chaque miette du Dieux Machine et de juger si oui ou non, elle était sacrée ou anathème. Quoi qu'il en coûte.
Ainsi, il ne voulait pas risquer de voir Erasmus lui refuser l'accès de sa marchandise. Peut-être le jugerait-il plus tard pour ses crimes, ou l'exploiterait-il pour récolter d'avantage de fragments de son Dieu.

Par précaution, et sur fréquence privée, le Technoprêtre ordonna tout de même à Ark d'être prêt à intervenir.
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Re: [Helveticus Matix/Gob'] Acte 2.1 : Les Rouages de la Connaissance

Message par [MJ] Le Gob' »

Comme les négociations s’ouvraient entre Helveticus et son longiligne interlocuteur en vue de déterminer tant le prix de la prestation que la nature du paiement, le technoprêtre se retrouvait face à un premier choix. Le dénommé Erasmus ne semblait guère enthousiaste à l’idée de troquer des données contre un service de transport. Un voile de dépit teintait à présent ses sifflements éraillés, et il lorgnait fréquemment en direction du factotum skitarius, une lueur d’intérêt au fond de ses capteurs optiques. Plus leur dialogue avançait, plus il devenait clair aux yeux d’Helveticus qu’il allait devoir recourir aux ressources de Kryptaestrex, dont la signature hexamatique constituait une garantie de paiement. Toutefois, s’il n’avait pas à se soucier de se retrouver sans le sou sur Soth, le technoprêtre se doutait bien que d’hypothétiques abus attireraient sans nul doute l’attention de son mentor sur ses activités. Il convenait donc de mesurer soigneusement les dépenses qu’il consentait en son nom. Nul doute néanmoins que des titres de transport constituaient des dépenses bénignes, indignes de l’attention de son géniteur.
On utilise un système inspiré de l’influence de Rogue Trader pour retranscrire l’étendue des moyens que te confère le soutien de Kryptaestrex, en tenant compte toutefois de la teneur de tes actions.

Concrètement, ton Facteur d’Influence est fixé à 40. Il peut croître, ou décroître, en fonction de tes actions, et notamment de ta propension à y recourir pour des dépenses importantes. En effet, peu de choses passent longtemps inaperçues au sein du réseau, et même d’anodines tractations peuvent laisser des traces.

Lorsque tu as recours aux fonds -au demeurant considérables- de ton mentor, un bonus / malus est affecté à ton influence de base, tenant compte de la disponibilité de la ressource, de la nature de la transaction, etc. Un dé 100 est alors jeté, comme si tu testais sur une compétence. En cas d’échec (et parfois en cas de réussite aussi), ton facteur d’influence pourra subir un malus.

Concrètement, cela revient à donner de l’importance à tes transactions.
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< Erasmus n’a que deux vaisseaux pour ta destination. Un lent - 30h standard ;serviteur pilote ; 100 trônes. Un plus rapide – 18h ; conduite manuelle ; 190 trônes. Pilote en supplément. Retour même tarif. >
Erasmus s’interrompit subitement, et pencha la tête sur son côté droit, sa tête encapuchonnée formant un angle improbable avec le reste de son corps. Durant quelques secondes, un halo trouble sembla l’auréoler l’air, et un frémissement parcourut l’espace noosphérique environnant. Une onde en expansion parut se propager au sein du réseau de la noosphère, les enveloppant tous les trois, avant de se dissiper dans les murs. Après un premier temps de latence nécessaire à la digestion et l’analyse du phénomène, les cogitateurs d’Helveticus relevèrent une différence dans les traces laissées par les déclarations du ferrailleur sur le réseau. L’onde avait rattrapé les flots d’hexamatique échangés précédemment au gré de leur conversation. Ces torrents d’informations tendaient maintenant à se déliter au sortir de la pièce, n’en ressortant que mités, inexploitables, rongés par quelque déliquescence à l’œuvre.

Dans le même temps, l’étrange ferrailleur au timbre éraillé entreprenait de détailler ses autres marchandises moins licites, manifestement libéré de toute langue de bois.

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< Organes et membres de récupération – qualités diverses – recherche préalable. Disponibilité à confirmer.
Autres marchandises et services… Plus cher. A la demande. >
Il avait conclu d’un ton ennuyé, non sans jeter un nouveau regard en coin à Ark-725/0-1.
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


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"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

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En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
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Un gobelin douteux a écrit :

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Re: [Helveticus Matix/Gob'] Acte 2.1 : Les Rouages de la Connaissance

Message par Helveticus Matix »

Pour une meilleure lisibilité, il est conseillé de télécharger la police utilisée : http://www.fontpalace.com/font-details/Binary+CHR+BRK/
Bonne lecture :)

C'était la deuxième fois qu'Erasmus s'adressait à Matix en faisant fi de toute notion hiérarchique. Au sein du Culte, ne pas désigner quelque chose, et en particulier quelqu'un, correctement, était fortement répréhensible. Le Technoprêtre ne désirait pas être mentionné ici par son titre complet - aussi par soucis de discrétion - mais le tutoiement ne passait décidément pas. Ainsi, chaque phrase qui lui fut adressée avec cette marque d'irrespect fut renvoyée en écho par l'adepte, le pronom remplacé par "vous", surligné et d'une couleur rouge vif. Un grondement de Bits accompagnait la correction, frôlant l'agressivité, sans pour autant exagérer l'animosité.

Helveticus avait un prix, ou plutôt deux prix, proposés. Il exécuta quelques calculs pour dégager un diagnostique du coût comparé au service : Matix voulait s'assurer de ne pas se faire arnaque. Conclusion, les propositions d'Erasmus restaient raisonnables et il ne restait plus qu'à prendre une décision. Mais cette dernière était loin d'être simple, faisant s'agiter les cogitateurs du prêtre.

Ce n'était pas le choix de la qualité du service qui posait problème, mais plutôt la nature du paiement. Helveticus pouvait puiser dans une réserve quasi illimité sous l'autorité de Kryptaestrex, moyennant modération, évidemment. Mais cela rendrait ses dépenses publiques et si un Logis décidait de décortiquer ses comptes, les activités du Technoprêtre seraient dévoilées au grand jour. Or, si la présence de Matix dans le système ne résultait officiellement que de l'appel d'un rêve saint, la vérité était plus complexe. Il cherchait un moyen d'ouvrir le coffret de stase qu'il avait récupéré sur Arak il y a une décennie de cela. Il s'était aussi bien caché de dévoiler à quiconque l'existence de l'artefact.
Dix années durant, il avait prix soin de mener l'enquête sur le coffret sans éveiller le moindre soupçon, brouillant systématiquement les pistes. Se servir maintenant des fonds de son supérieur ne serait-il pas une trace indélébile menant tout droit à son crime si une enquête était menée contre lui?

Peut-être pas. Peut-être que dans cette situation, chercher à brouiller les traces serait le meilleur moyen d'en créer de nouvelles. Helveticus venait de débarquer sur Soth. Il serait logique qu'il ait besoin des services d'un transporteur pour se rendre à sa destination. Pourquoi utiliserait-t-il ses propres économies, alors qu'il était un représentant de la prêtrise de Mars? Certes, sa destination risquait d'être enregistrée, mais il pourrait toujours inventer quelque chose pour justifier ces coordonnées.

Après deux secondes et deux centièmes de temps de cogitation pour trouver un diagnostique - soit un temps plutôt long, l'adepte pencha pour la deuxième solution. Il garderait ses trônes et utiliserait l'influence de son supérieur pour produire une garantie de paiement. Erasmus n'aurait qu'à récolter son dû plus tard, directement auprès des fonds de Kryptaestrex.

En tant que membre de la prêtrise de Mars, Helveticus pouvait se permettre d'exiger un moyen de transport rapide et sécurisé, même à prix supérieur. Il vérifia rapidement que son factotum soit compatible pour la conduite d'un tel véhicule. Si c'était le cas, alors il prendrait cette option, sinon, il opterait pour le transport plus lent, mais avec un serviteur fourni.

Quelques vagues hexamatiques plus tard, le sujet était clos et la conversation dérivait vers un domaine plus... souterrain. Erasmus changea immédiatement son attitude et libéra une sorte de broyeur noosphérique autour du groupe pour empêcher toute fuite de données incriminantes. Fasciné, Matix prit bien soin d'enregistrer chaque bribe d'information sur la manœuvre que venait d'exécuter le ferrailleur. C'était pour lui une utilisation nouvelle, et très utile de la noosphère. Mais avait-il collecté assez de données pour pouvoir la reproduire? En parallèle de la conversation à suivre, il tenta de les réorganiser, puis de lancer un diagnostique complet du résultat. Que lui manquait-il? Du Savoir supplémentaire? Un implant physique à combiner avec son système noosphérique? Ou sa collecte avait-elle été fructueuse au point de lui permettre de reproduire la manœuvre?


Malgré la persistance du tutoiement, Helveticus cogita sur les paroles directes de son interlocuteur. Il se trouvait actuellement dans un lieu où les lois du Culte étaient floues distantes. Certes, sa relation avec le coffret de stase avait déjà mis à mal l'intégrité du Technoprêtre, mais cela n'avait concerné que sa propre personne. Or, ici, ils étaient deux - sans compter Ark, et à moindre échelle, Tekh et MOC, tous des extensions de Matix.
Ce dernier diagnostiqua de ses études hormonales et sentimentales un léger malaise. L'émotion était faible et facilement dissimulable, mais aussi insaisissable : Helveticus ne parvenait pas à la mettre en quarantaine. Cela signifiait généralement que ce sentiment couvait quelque chose de plus profond, de plus inquiétant. Même si cela n’entamait en rien la Foi de l'adepte, il n'aimait guère aller à l'encontre des préceptes de son Cultes.

Malgré tout, son vox répondit dans un bourdonnement binaire.


< Requête : // Bioniques de Locomotion spécifiques : // Unguibus Infra *les Griffes du Dessous*. Description : // Pattes multiple rappelant [ARACHNIDE]. Type : // Comptabilité accrue avec [CYBERCHAPE] de type ST_4.7.
Requête : // Implant Mémorial. Description : // _ Type : // Globe oculaire ¦DROIT¦
Requête : // Lunettes à spectres multiples. Description : // _ Type : // Amélioration pour implant oculaire ¦GAUCHE¦
Requête : // Matrice Locator. Description : // _ Type : // _
Requête : // Amélioration Calculus Logi. Description : // _ Type : // _
Requête : // Amélioration Détectaugure. Description : // _ Type : // Supérieure à détectaugure type AU_1.9
Requête : // Membres "ombilicaux" supplémentaires. Description : // _ Type : // Tentaculaire, extensible, manipulateur, interface, capteur
Requête : // Saints Cylindres. Description : // _ Type : // _

Post-scriptum : // Ouvert à suggestions compatibles et pertinentes après analyse ¦NON INTRUSIVE¦ de [SILHOUETTE PERSONNELLE] >


Helveticus mena un diagnostique approfondi de ses propres systèmes pour y chercher d'autres améliorations nécessaires. Certes, ses demandes étaient nombreuses et il n'aurait clairement pas assez de trônes pour tout acheter, mais l'adepte voulait connaître l'ampleur du marché qui lui était proposé.

De plus, si les diagnostiques de la manipulation de la noosphère par Erasmus n'étaient pas concluants, alors Matix interrogerait le ferrailleur sur cette capacité.


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Helveticus Matix, Voie du Technoprêtre
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 9 | Int 10 (11) | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 10 | Foi | Psy | NA 1 | PV 70/70
Lien Fiche personnage: warforum40k/wiki/index.php/Fiche_Helveticus_Matix

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