[Warhammer 40k] L'effet de Coriolis

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Reinhard Faul
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Re: [Warhammer 40k] L'effet de Coriolis

Message par Reinhard Faul »

Enkidu était solide, mais la folie de ce que disait l’Inquisitrice la poussait au bord de l’hystérie. Violer la Lex Imperialis ?! La balayer d’un revers de la main comme un détail gênant pour accomplir son but ? Personne ne lui avait dit que c’était de l’ordre du possible. Elle avait légèrement chatouillé l’ordre établi lors de sa mission à Neustralia, mais il s’agissait là de l’esprit pratique du soldat sur le terrain. Elle regarda sa propre main à travers ses larmes, celle ci tenue par l’Inquisitrice avec douceur. Quand la dame l’avait prise, elle s’était crispée dans l’attente d’un acte violent qui n’était jamais arrivé. Au contraire, on lui caressait les doigts d’un tendre geste du pouce. La scène tenait du délire. Comment contredire l’Inquisitrice ? C’était impossible. Pourtant, on avait appris à Enkidu les règles auxquelles devaient obéir un Psyker en la battant, l’affamant, la privant de sommeil, en l’enfermant, en lui mettant un collier électrique ou une muselière si elle osait dire à voix haute les contradictions qui existait au sein de la Loi Sacrée. Un tel traitement ne s’oubliait pas grâce à une caresse de la main.
Un sein, par contre…

« Trouve les pèlerins de Hayne, et j’accomplirai… N’importe quel vœu que tu puisses avoir… »

Enkidu ne pouvait pas détourner les yeux de ce qui était en train de se produire. Au moment où ses doigts touchèrent leur objectif, elle fut saisie comme si on lui avait jeté un baquet d’eau glacée à la figure, tentant vainement de hurler et d’aspirer de l’air par sa bouche grande ouverte en même temps. C’était chaud et doux. Et personne ne lui sautait dessus pour lui enfoncer un machin dans le corps, elle avait tout le loisir d’apprécier le contact. L’Inquisitrice semblait s’offrir à elle, avec douceur, lui laisser le temps d’apprécier ce qui était en train d’arriver. La jeune sorcière quant à elle offrait un spectacle peu érotique en ouvrant la bouche comme un poisson hors de l’eau, la perruque en pagaille, relativement peu propre sur elle, les yeux exorbités. Pourtant, son regard ne quittait pas la peau exposée par l’encolure du kimono mal mis. Son bassin avait même l’insolence de remuer sur place - mouvement fort peu élégant – sans qu’elle s’en rende compte.

Livia avait déjà traité Enkidu de gros(se) frigide. Livia avait tort. Enkidu était au contraire remplit d’appétits divers. Elle avait toujours faim, toujours envie de dormir, et toujours envie du reste. Son domaine d’expertise en matière de Warp recouvrait le corps humain et tout ce que cela impliquait. Seulement, on ne lui avait guère laissé l’occasion d’apprécier les plaisirs de la chair. Même sous la forme d’un homme, la bagatelle n’avait été expérimenté que comme un vague frottement mécanique et insatisfaisant – et surtout infesté par l’angoisse que quelqu’un le/la tue par traîtrise en plein milieu. Son esprit était rempli d’images confuses. Dans un des magasines de Livia, quelqu’un léchait les tétons de quelqu’un d’autre. Sur le coup ça lui avait paru dégoûtant et stupide – même si c’était un des actes les moins répugnants de ce que pouvait proposer la littérature pornographique de sa collègue. Maintenant, elle avait envie de faire la même chose. Depuis le début de la conversation elle avait le décolleté de l’Inquisitrice sous le nez, et avoir les doigts sur sa peau douce l’obligeait à embrayer la première. Son propre pouce, sans demander la permission à personne, échappa à la prise ferme de sa supérieure pour explorer la rondeur moelleuse de son sein droit. Elle avait très chaud et une pression bizarre en bas d’elle-même mais en voulait plus.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Warhammer 40k] L'effet de Coriolis

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

L’Inquisitrice laissa étonnamment faire la psyker. Plus que ça, elle sembla même l’encourager ; malgré tous les risques et l’horreur que courrait Enkidu, voilà que Skane tira légèrement sur le bord de l’échancrure de son kimono, et dévoila purement sa poitrine. Elle avait un beau sein, rond, tombant un peu, avec un téton marron qui semblait être parcouru de petits points, comme de la chair de poule. L’Inquisitrice garda le poignet de son acolyte entre ses doigts, et la laissa ainsi soupeser le sein, glisser le bout de l’index sur la pointe ; la lieutenant du Dieu-Empereur sembla s’en émouvoir, parce que la poitrine se mit à pointer.

Astrid Skane pressa fort sur le poignet d’Enkidu, assez pour lui faire mal et la paralyser — elle attrapa un petit doigt du psyker pour lui faire mal, une seconde, afin de l’arrêter. Juste une seconde. Puis, voilà qu’elle tendit son autre main à elle, et le posa sur la lèvre d’Enkidu. Elle lui caressa la chair de la bouche, et, d’un coup, glissa son pouce dedans. Ainsi, elle gardait la pauvre psyker la gueule entrouverte. Le sein à l’air, la tête penchée de côté, elle lança d’une voix sulfureuse :

« Garde donc cela en tête, valet. Je n’attends jamais de ta part autre chose que un « oui ». Tu peux le dire ? »

L’Inquisitrice fit lever le menton au psyker, attendit sa réponse, avant de se ravachir sur le canapé en lâchant complètement l’acolyte. Elle avait toujours son kimono ouvert sur sa poitrine, sans pudeur aucune. Un doigt sur la tempe, elle fit un signe quelconque du menton pour désigner la sortie du labyrinthe, alors que sa jambe apparaissant nue sous son vêtement croisait l’autre, offrant une scène fort photogénique à la psyker…





Trois cycles de rotation passèrent sur le navire. Les préparatifs de la maison Selleniz allaient bon train pour organiser le débarquement à Malfi. Un vaisseau qui se posait sur une planète n’était jamais un événement anodin et simple ; certes, quand il s’agissait d’un voyage de routine, un vaisseau qui ne quittait pas le système solaire, ou ne franchissait le warp que dans un saut cours calculé par cogitator sans avoir besoin d’un navigateur, on voyait venir et descendre les navires de façon attendue — et encore, seulement si c’était un monde-ruche habitué au ballet incessant d’appareils de commerce et de livraison. Mais pour le reste, les difficultés et les dangers qu’impliquaient les traversées de l’Empyrée provoquaient toute une ritualisation des débarquements et embarquements sur un monde. La Libre-Marchande Selleniz ne devait pas en penser grand-chose, les années passées à la barre de « l’Indomptable Ravel » avaient dû transformer tout le luxe et le cérémoniel grandiose et géant autour d’elle en une simple cérémonie répétitive et presque ennuyante. Mais il y avait toujours des pèlerins, des marchands, des voyageurs pour qui c’était la première fois qu’ils découvraient une planète autre que celle sur laquelle ils avaient grandi… Partout sur le Ravel, on raccommodait des banderoles, on préparait les beaux vêtements de fête avec des gants parfumés, ceux qui pouvaient prenaient un bain ou une douche. Les technoprêtres réparaient les chérubins, les moines faisaient répéter aux petits choristes les chants religieux, des servitors passaient la serpillière partout le long des quais d’embarquement. Des servo-crânes accompagnés de scribes vieillissants comptaient chaque conteneur, chaque caisse géante, pour cataloguer les biens qui seraient échangés et vendus — nul doute que des astropathes, les psykers aveugles, travaillaient à toute vitesse à transférer à la Bourse des ruches de Malfi les quantités proposées afin que les sénéchaux parviennent dores et déjà à trouver acheteurs et vendeurs en avance afin que les opérations, qui demanderaient sans doute les efforts de milliers de manœuvres et manutentionnaires, ne prennent pas trop de temps. Il y aurait quantité de marchandises en tout genre, y comprit même des marchandises vivantes comme du bétail et des animaux exotiques, à transbahuter vers les aéroports pour être transférés d’un continent à un autre…


…Mais Enkidu allait, heureusement, échapper à tout ça. Son plan avait été descendu par Skane jusqu’à Ndiame Masteel qui fut chargé de la mise en œuvre de toutes les questions pratico-pratiques de ce qui n’avait été, pour Enkidu, qu’une idée en l’air. « Comment approcher les Masqués ? » « Passons par la criminalité ». C’était aisé à dire, et pour un ancien habitant de Malfi, Enkidu devait bien avoir quelques connaissances fugaces sur l’état des bandes criminelles et des gangs de la planète… Du moins, des rumeurs, des feuilletons à la télé, et des informations sur des règlements de compte dans les journaux à sensation des bien-nés Malfiens. Les nobles frayaient évidemment avec la criminalité, mais de façon interposée — la criminalité en col blanc, celle de la fraude fiscale et des faussaires, agissait surtout par influence, intrigue, et quelques fois assassinats à coup de poisons ou de lames, et on ne faisait que voir de loin le tas de fusillades en public ou de découpages à la tronçonneuse dont étaient capables les vrais chiens de la sous-ruche. Il reviendrait donc à Masteel de gérer tout l’aspect logistique absolument essentiel à la réussite de la mission. Tout comme à Neustralia, c’était ce sombre bonhomme aux yeux terrifiants de métal qu’il revenait de louer des appartements, blanchir de l’argent, débloquer des fonds de sources inconnues, préparer de fausses identités, des cognomens à jour pour passer les barrages de police… Pour faire tout ça, il devait probablement travailler vingt heures par jour, sous amphétamines, à obtenir des rapports cryptés, qu’il décryptait, pour travailler, cataloguer, renvoyer, recrypter, et faire passer par les canaux maintenus d’abord par astropathie, puis, quand le vaisseau se rapprochait de la planète, par lignes vox cryptées…

L’Inquisition était comme ça. Une organisation froide, secrète, et terriblement efficace. Enkidu en savait quelque chose. Tout horrible qu’était le voyage dans le Vaisseau Noir qui l’amenait sur Sainte-Terra, rien autour d’elle était inefficace. Tortionnaire, insalubre, horrifique, terrifiant, oui. Mais étrangement efficace. Des militaires passaient dans chaque cellule avec des chaînes et des treuils, et avec la froideur de l’habitude, protégés par une Sœur du Silence qui maintenait les psykers dans les vapes, ils se contentaient de porter des enfants, les enfermer, les transbahuter, les décharger, les replacer, entuber ceux qui faisaient une grève de la faim… Cela valait bien de remplir sérieusement les feuilles de rapports et de demandes de Masteel.



Sur une baie d’observation secondaire, Enkidu observait la grosse planète de Malfi. Elle paraissait géante en contrebas. Un immense océan (Pollué), de vastes continents, en partie montagneux et désertiques, une jungle ancestrale en train de progressivement reculer… Et des ruches. Malfi était un monde relativement « jeune » — si son histoire était millénaire, et qu’elle recelait de légendes terrifiantes, comme celle du « Roi en Haillons », un grand magicien vieux de plusieurs siècles qui avait prétendument dirigé hérétiquement la planète il y a fort longtemps, la planète n’était rentrée dans le giron Impérial qu’il n’y a à peine 2000 ans grâce à Saint-Drusus. On ne cessait de bâtir, de construire, de produire sur cette planète immense habitée par vingt-trois milliards d’habitants. Malfi avait, dans ce laps de temps, connu des guerres civiles, des cataclysmes climatiques, et des horreurs auxquelles on lançait des allusions dans les livres d’histoires tout en censurant poliment ce que même les gens éduqués n’avaient pas à savoir. Il faisait toujours chaud et humide à Malfi, sur l’hémisphère qui subissait l’été. On sentait que c’était une jungle urbanisée de force. Et puis, il y avait les Malfiens… Des aristocrates encore plus répugnants et obsessifs que les pires des aristocrates du secteur Calixis, et ils en étaient fiers.

Livia s’approcha d’Enkidu et regarda à côté. Elle s’était faite « belle » ; au lieu de son tanga et de ses pièces d’armures qui la dénudaient, elle portait à la place une pas-très-pudique tenue grise entièrement moulante, qu’elle dissimulait sous un trenchcoat qu’elle gardait pour l’heure grand ouvert. La tenue la marquait tellement qu’on devinait même le rond de son nombril. Rien à voir avec Enkidu qui portait sa tenue pare-éclat au-dessus d’un treillis militaire trop grand pour elle. Ni même avec Nebael fulla Diznin, qui portait une jolie tenue de femme mondaine, avec des fourrures, du vison autour du cou, et son étrange casque bien grandiose. Les trois formaient un conroi fort étrange, et, de prime abord, seule Enkidu pouvait être prise au sérieux en tant que « gangster ». Il allait falloir vite se mettre à la page…

Les trois attendaient qu’on leur donne leur ordre. Leurs oreillettes s’allumèrent et Masteel leur donna l’ordre de se rendre dans une navette de transport — on leur avait réservé trois sièges un peu discrets en contrebas de l’espace passager, et elles embarquèrent en avance, pour ne pas se faire voir des autres voyageurs. Une heure plus tard, les trois se retrouvaient dans le vide de l’espace. Une hôtesse de l’air leur amena une bouteille d’eau et un plateau-repas de poisson en sauce avec du riz, fort simple et pas très goutu, typique de la classe très moyenne. Livia, à moitié couchée sur son siège, tapota soudainement la main d’Enkidu.

« C’est fou, tu te rends compte, moi et Diznin on est techniquement avec du sang-bleu. Y a que toi qu’est une roturière.
J’espère que tu vas porter mes bagages, il paraît qu’ici ils savent reconnaître le sang ! »

Elle avait un sourire fou. Avec ses cheveux rasés sur les côtés et ses piercings, elle avait en effet sans aucun sarcasme une apparence très noble Malfienne.

Les oreillettes des trois drôles de dames s’allumèrent à nouveau. Masteel, resté sur le vaisseau de l’Indomptable Ravel, se fit entendre :

« Chères Acolytes.
Vous allez faire une escale au pénitencier de Sainte-Kernamel. J’ai trouvé quelqu’un pour vous servir de guide et d’allié fort utile…
Si vous ouvrez les dossiers scellés que je vous ai fait remettre avant votre embarquement, vous trouverez les photos et les informations essentielles sur votre contact.
 »

Un petit garçon leur avait en effet amené des pochettes fermées par un cachet de cire, qu’il fallait casser. À l’intérieur, des fac-similés, des rapports d’arrestations, des bilans médicaux, et puis, la photo d’un détenu, pris de face et sur les côtés : un homme qui avait l’air quarantenaire, mal rasé, ridé, avec une grosse crête rose sur le sommet de son crâne. Presque un beau garçon s’il ne lui manquait pas des dents et s’il n’était pas bien trop maigre avec ses joues creuses.

« Je vous présente Vincenze Räzell, enfant de la sous-ruche Raspail. Membre du gang des Camelots de la Reine. Condamné à huit ans de travaux forcés pour cambriolage. Fait ensuite l’objet d’un mandat d’arrêt pour extorsion, vente de stupéfiants, braquages, violences en bande organisées, et meurtres. Il intéresse finalement l’Adeptus Arbites pour avoir fait le crime de trop : a cambriolé le presbytère d’un archiprêtre du Ministorum avec sa bande.
Les Arbitres lui ont proposé de commuer sa peine de transformation en archo-flagellant, une torture horrible et permanente aux mains de l’Église, en une simple peine d’embrigadement dans une Légion Pénale, s’il acceptait de dévoiler les noms des membres de sa bande. Malgré six semaines de torture, il a refusé de nommer un seul de ses compagnons, quand bien même il a fort à perdre et beaucoup à gagner — il a une petite sœur qu’il protège.
C’est un candidat idéal. Amoral, sociopathique, prêt à tuer avec sang-froid absolu, il est aussi étrangement loyal et avec son code d’honneur à lui, que nous pouvons manipuler et utiliser. Je compte sur vous trois pour le… Convaincre de le recruter, car il serait un élément fort utile. Si néanmoins, vous ne le jugez pas à la hauteur, il est tout aussi facile de le liquider et de trouver un autre moyen de former un gang… »


Livia lit tranquillement le rapport psychologique sur monsieur Räzell. Elle observa Enkidu, avec un hochement de tête.

« On peut utiliser toute aide qu’on a…
Alors, il paraît que c’est toi qui a convaincu maîtresse Skane de procéder ainsi ? Je suppose que t’as déjà une petite idée de comment on va fabriquer un gang ? Je veux dire, au-delà de l’aspect pratique, un gang ça a besoin de beaucoup de cérémoniel et de paraître autour. Un nom, un symbole, des traditions…
…Je suis sûre que t’as déjà une petite idée. »
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Reinhard Faul
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Re: [Warhammer 40k] L'effet de Coriolis

Message par Reinhard Faul »

Lorsque l’Inquisitrice estima l’entretien terminé, Enkidu fut évacuée hors du jardin avec efficacité et discrétion par un esclave diligent. L’adjudant-chef Rorich l’attendait à la sortie. Sans faire un commentaire, il escorta la jeune sorcière hors des quartiers luxueux de l’Agente de l’Empereur.

La-dite sorcière était bien sûr en émoi. Il lui fallait toute sa discipline pour marcher au pas derrière son supérieur et ne pas contempler avec stupéfaction la main qui avait touché la chair sacrée. Son bas ventre brûlait d’une chaleur plaisante qu’elle attribuait à la proximité du divin. Elle se trouvait incapable de réfléchir avec raison à ce qu’avait dit l’Inquisitrice, et avançait en remarquant à peine les caméras, les gardes et les tourelles automatiques – quoi que pour ces dernières, comme elles étaient implantées sur des Servitors, Enkidu était bien obligée de trembler un peu en leur présence.

Puis, comme si ils n’avaient jamais existé, les sculptures religieuses, les kilomètres de tapis douillet et les esclaves affairés disparurent pour laisser place au décor plus ordinaire des quartiers des troupes d’Astrid Skane. On savait qu’on y rentrait car il fallait passer plusieurs postes de gardes et des portes lourdement verrouillées. Enkidu supposa que son supérieur allait l’abandonner là, mais il l’accompagna quelques couloirs encore jusqu’à un recoin abrité des regards par de gros tuyaux d’aération. Enkidu se mit à trembler, à raison car l’Adjudant-Chef lui colla son poing dans l’estomac avant qu’elle ait eu le temps de se mettre au garde-à-vous.

Ce n’était pas un coup de semonce, la douleur plia en deux la jeune femme et elle se mit à vomir le thé luxueux qu’elle avait bu en compagnie d’Astrid. D’autres actes de violence suivirent jusqu’à ce qu’elle se retrouve en position fœtale sur le sol à couvrir son visage avec ses bras afin de le protéger des bouts ferrés des bottes de son supérieur. Protection purement symbolique et instinctive. Une prémolaire vola, proprement délogée de la mâchoire par un habile coup de pied. Il y eut beaucoup de sang avant que Rorich ne s’embarrasse à poser une question :

« De quoi avez-vous discuté ? »

Enkidu cracha ce qu’elle avait dans sa bouche avant de répondre du tac-au-tac :

« Aucune idée de ce dont vous parlez monsieur. »

La jeune sorcière n’était pas idiote ; c’était un piège, un test, et elle ne comptait pas faillir devant un mécanisme aussi grossier. Ce que disait l’Inquisitrice à une subordonnée n’appartenait qu’à elle, c’était évident. Si Rorich devait savoir quelque chose à ce sujet, ce n’était pas à Enkidu de lui dire. Le concerné observa la forme ensanglantée à ses pieds, semblant réfléchir, puis lui remit quelques coups pour la forme, même si ceux-là étaient moins violents. Il semblait que l’Acolyte avait donné la bonne réponse. Rorich confirma cette impression :

« Tu es pas bête, tu sais qui on sert. Ça demande plus que tes petits tours de magie, ça demande de la cervelle. De la discrétion aussi, c’est pour ça que j’me permets une petite vérification basique. Enfin maintenant que c’est fait j’ai une bonne nouvelle à t’annoncer : ta demande d’implant capillaire a été acceptée ! Petite coquette va. Pour Dzinin on peut rien faire, mais toi, on peut t’enlever tes signes distinctifs ennuyeux. »

Enkidu ne répondit rien, resta en boule par terre, et se contenta de se pisser dessus de terreur. Bien sûr qu’elle n’avait jamais demandé quoi que ce soit, et certainement pas de se faire scalper à vif son crâne chauve pour avoir des vrais cheveux. Rorich n’était pas surpris par cette réaction, et se mit à prosaïquement traîner l’A1colyte par l’épaule jusqu’à la salle d’opération qui se trouvait au bout du couloir. Les hurlements d’un autre patient s’en élevait déjà.

La jeune sorcière se traîna dans ses quartiers quelques heures plus tard avec des bandages souillés autour du crâne et des yeux – car elle avait eu le droit à des cils et des sourcils assortis par-dessus le marché. L’opération avait en plus l’avantage d’expédier toute question sur son étrange absence de sa routine habituelle.

Livia se porta immédiatement au secours de sa collègue quand elle rentra aveugle et affaiblie. Comme l’avait prédit l’Inquisitrice, la cultiste de la Mort malgré des abords pas facile avait le cœur au bon endroit. Elle guida Enkidu jusqu’au canapé défoncé de leur salle commune et lui apporta ses cigarettes. Ce n’est qu’une fois que la sorcière eu fini de dormir et de pleurer qu’elle lui posa la question qui lui trottait en tête d’un ton sinistre :

« Ils t’ont enlevé tes yeux ? »

La jeune femme secoua sa tête aveugle de gauche à droite pour dire non, puis grimaça de douleur. La question n’était pas stupide. L’Inquisition, sur un coup de tête, pouvait parfaitement enlever des organes de ses hommes pour les remplacer par quelque chose de plus commode sur le moment. Enkidu s’alluma une cigarette avec des mains tremblantes puis expliqua :

« On m’a greffé des cheveux, des poils, tout. Ça fait plus … civil, moins… religieux.

- Tu ne peux pas te les faire pousser toi-même ? Je croyais que c’était la métamorphose ton pouvoir. »

La jeune femme secoua de nouveau la tête à la négative.

« Je contrôle pas ça, plus maintenant. Ça m’a… ça m’a brûlé quand on m’a montré le pouvoir de l’Empereur, pendant l’Assermentation. Y en a qui perdent la vue ou leurs organes génitaux, moi c’est ça. J’ai pas le droit d’en dire plus. »

Livia n’insista pas. Elle décida de changer de sujet :

« Tu as rapetissé non ? J’ai failli ne pas te reconnaître quand tu es rentrée ! Ça c’est tes pouvoirs c’est sûr.

- Oh, ça ! »

Enkidu se mit à rougir violemment et détourna la tête d’embarras. Àsourire timidement. Il était étrange de voir quelqu’un couvert de bandages ensanglanté sourire.

« Je… je me suis oubliée, j’en ai pas fait exprès. Ça ne se reproduira plus ! »

La jeune femme repliait et dépliait ses doigts comme si elle se souvenait du toucher de quelque chose. Elle expliqua d’un ton rêveur.

« Les circonstances étaient… exceptionnelles. »

Puis elle tâtonna maladroitement autour d’elle avant de demander :

« Tu me passerais le cendrier s’il te plaît ?

- T’embête pas, cendre par terre va ! Je nettoierai.

- Merci. »

Comme il semblait que Livia n’aurait pas plus d’explication sur comment sa collègue avait pu perdre deux têtes de taille sans s’en rendre compte, elle changea de sujet pour un problème plus pressant :

« Tu veux de l’aide pour te nettoyer ? »

Enkidu considéra la question quelques secondes avant de répondre :

« J’imagine. »

Avec une délicatesse que sa collègue ne lui avait jamais connu, la cultiste de la Mort la déshabilla. Pas de pudeur entre guerriers, elle ne fit aucun commentaire sur l’odeur d’urine, se contentant de quelques remarques pour faire la conversation.

« Ils sont jolis tes nouveaux cheveux... enfin pour les mèches qui dépassent les bandages. Ils ont l’air long. »

La sorcière répondit d’un ton sombre :

« J’ai pas eu l’occasion de voir, on m’a greffé de nouvelles paupières avant. » Sans laisser le temps à la phrase de laisser une empreinte de terreur, elle demanda : « Ils sont de quelle couleur ?

- Noirs.

- Oh. »

L’uniforme de Psyker comportait de nombreuses couches de vêtements traditionnels aux attaches compliquées, mais Livia parvint à exposer de la peau après plusieurs minutes de manipulation. Celle-ci présentait des blessures qui ne devaient rien à la chirurgie et qui dessinaient très clairement la forme de semelles de bottes sur les côtes d’Enkidu.

« Ah ça je reconnais la méthode ! Tu as encore agacé l’Adjudant-Chef. Bécasse va !

- M’en fous !

- Il faudrait quand même que tu arrêtes de faire des gaffes devant le chef, il risque de te tuer sans faire exprès un jour. Moi j’ai trouvé la technique : une fois il m’a étranglée, ça m’a fait jouir et il a plus osé me cogner trop fort depuis.

- T’as pas le droit de dire ça ! »

Enkidu était naturellement révoltée et choquée de ce qu’elle venait d’entendre, mais la coupable répondit d’un ton négligeant :

« Ce n’était pas volontaire de ma part, et puis je n’ai rien dit d’interdit. Parfois, le terrain c’est… terre à terre. »

La jeune Psyker repensa à ce l’Inquisitrice lui avait ordonné. Elle avait dit que Livia serait d’une grande aide pour la mission à venir. Peut-être qu’il y avait effectivement de la sagesse dans ce que disait la grosse tarée devant elle. L’Inquisitrice avait également juré pouvoir exaucer n’importe quel vœu qu’elle puisse avoir, et une option qui lui avait brièvement traversé l’esprit était de faire tuer Rorich très lentement. C’était évidemment mal (et relativement peu prioritaire dans les désirs de la jeune femme sur le moment), mais… plaisant à imaginer. La roue tourne, parfois. Elle répondit d’un ton hésitant :

« Ouais… je vois ce que tu veux dire. »

Réfléchissant encore une fois à l’entretien qui s’était déroulé dans un jardin, elle changea de sujet et demanda à sa collègue :

« Je peux essayer de fumer un de tes bons gros spliff ?

- Oh Empereur-mon-Epoux, c’était une phrase que je rêvais d’entendre ! »

Livia se précipita pour chercher son matériel à fumette pendant qu’Enkidu tremblait de froid en sous vêtements sur le canapé. Elle avait affirmé à la Sainte Femme qu’elle pouvait se faire passer pour une dealeuse, n’était-ce pas la moindre des choses de se renseigner sur le sujet ?

L’expérience fut beaucoup moins incroyable que ce qu’elle avait imaginé. Elle avait faim et envie de dormir. La cultiste de la Mort ne cessait de bavarder à propos de vidéos snuff intéressantes qu’elle avait vu récemment. Les questions tournaient dans la tête de la petite sorcière. Comment être à la hauteur de ce qu’on lui demandait ? Comment débusquer d’horribles hérétiques malfiens en se faisant passer pour une terreur alors qu’elle n’avait jamais ne serait ce que traversé une rue sans autorisation ni surveillance ? Elle finit par s’endormir sur le canapé, épuisée par une journée beaucoup trop chargée.

Le reste du voyage se déroula sans incident notable. La médecine de l’Imperium était cruelle, mais efficace. Enkidu se remit rapidement de ses blessures. Elle passa sa convalescence à étudier la culture malfienne – à propos de sujets dont elle n’avait jamais entendu parler lors de son premier séjour - et réussit même à prier l’esprit de la machine tellement fort que la télé se mit à capter les chaînes locales sitôt que l’Indomptable Ravel approcha suffisamment de leur destination.

Le groupe Livia, Enkidu, Dzinin se trouvait maintenant à bord d’une navette de transport en direction d’une prison. Sans le dire à haute voix, la jeune sorcière trouvait ça très abrupt de débarquer de l’espace pour embaucher un taulard. L’Inquisition ne faisait pas dans la dentelle. On pouvait arriver et réclamer n’importe quoi. En l’occurrence, un membre de gang (les Camelots de la Reine ? Ça ne disait rien à Enkidu), un criminel endurci qui avait préféré endurer six semaines de torture que de dénoncer ses compagnons. La Psyker ne put s’empêcher de ressentir une pointe d’admiration pour le bonhomme. Masteel lui dit dans l’oreille qu’il cherchait à protéger sa petite sœur, elle se demanda si elle était toujours en vie. Livia interrompit ses pensées :

« On peut utiliser toute aide qu’on a…
Alors, il paraît que c’est toi qui a convaincu maîtresse Skane de procéder ainsi ? Je suppose que t’as déjà une petite idée de comment on va fabriquer un gang ? Je veux dire, au-delà de l’aspect pratique, un gang ça a besoin de beaucoup de cérémoniel et de paraître autour. Un nom, un symbole, des traditions…
…Je suis sûre que t’as déjà une petite idée.

- De quoi ? Hein ? Euh bah euh… »

Enkidu était complètement prise de court. Elle n’avait jamais réfléchi à cet aspect de la chose. Spontanément, elle fit le lien avec les blasons des clans familiaux de sa planète, ce qui la poussa à répondre le plus naturellement du monde :

« Je ne connais pas beaucoup d’animaux.

- Pardon ?

- Baaaaah sur les drapeaux et les boucliers il y a souvent des animaux. J’ai déjà vu des oriflammes de bandits, il y avait des grosses bêtes vilaines dessus. Un gang ça doit faire peur. Des chiens ? Des chiennes plutôt, on est une bande de filles. » Se méprenant sur l’origine du silence interloqué de ses collègues, elle expliqua du ton nonchalant de l’expert : « c’est un gros animal poilu avec des dents de la taille de mon doigt ! »

Dzinin intervint d’un ton calme :

« Non Petite Soeur, ta maîtrise du bas gothique te fais défaut. Nous ne serons pas des chiennes.

- D’accord Grande Soeur. » Enkidu n’argumenta pas. « Dis, je peux avoir ton biscuit ?

- Si tu veux, mais en seconde classe la farine est coupée à 20 % de sciure.

- M’en fous, ça fait pas tant que ça. » La jeune femme déballa avec frénésie le biscuit en sachet individuel tout en proposant : « Sinon on peut être des corbeaux, et notre cérémoniel c’est que Livia crève les yeux des gens. »

Il n’avait pas échappé à Enkidu que le principe d’un gang, au-delà des noms rigolos, c’était de commettre des crimes et de faire peur. Néanmoins – et il était sans doute interdit de l’admettre à voix haute – pratiquer des actes barbares sur autrui lui donnait un tout petit peu la gerbe.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Warhammer 40k] L'effet de Coriolis

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

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La navette amorçait sa descente, et offrait une vue terrifiante sur la Cité-Raspail, une des innombrables forteresses féodales à millions d’habitants qui couvrait la surface continentale principale de Malfi… Le spectacle était saisissant, même si typique des mondes-ruches de l’Imperium : d’immenses constructions, des statues de saints grandes comme les montagnes, des blocs d’habitation à milliard de loupiotes et de lumières, de la pollution, des tours de refroidissements de réacteurs, des kilomètres de canalisations pour les eaux propres et usées et la circulation de l’air respirable. Voilà, la vie de millions d’âmes, soumises à la volonté de quelques milliers de nobles habitant la flèche principale.

Malfi était une planète fort ancienne. Elle avait été colonisée par l’Humanité au temps du Moyen-Âge Technologique, puis abandonnée de tous, ignorée de l’Empereur même, et conquise uniquement par les forts moyens du maréchal Golgenna Angevin — puis de Saint-Drusus le pacificateur. Mais ça, on ne le savait que lorsqu’on avait une éducation correcte, quand on était un aristocrate de ce monde curieux de sa généalogique. Solidement, depuis maintenant deux millénaires, Malfi avait été transformée en un monde productif, richissime, ultra-peuplé, dirigeant tout un sous-secteur — la deuxième planète la plus importante de toute l’étendue de Calyx, les éternels seconds jalousant férocement la place bien prépondérante de Scintilla… Vingt-trois milliards d’habitants vivaient pour l’heure pour assurer la grandeur du sous-secteur Malfien. Quand Enkidu avait déjà vécu ici par le passé, il avait été choqué du déploiement de luxe de l’aristocratie — animaux exotiques et dangereux, haute-coutures de tissus d’origines Xénos, artefacts d’art achetés dans les mondes païens de l’étendue de Koronus, stupéfiants excessifs et aliments mobilisant toutes les papilles de la langue… Mais il suffisait de regarder par la fenêtre, à travers les nuages de pluies acides, pour savoir qu’est-ce qui permettait un tel déploiement de richesse. Si la planète d’origine d’Enkidu était heureuse de produire vis et écrous pour la Dîme, Malfi payait son dû en millions de tonnes de produits manufacturés, des pommeaux de douche aux véhicules blindés Jaguar, sans oublier, sans doute plus important encore, les dizaines de régiments militaires levés annuellement de la Gendarmerie Malfienne, afin d’aller mener les guerres de l’Imperium.

Les mondes de l’Empereur étaient innombrables et infinis. Mais il était difficile de ne pas se rendre compte, vu depuis l’espace, surtout après avoir visité tant d’autres mondes, qu’on était là sur une planète d’importance capitale.

Il faisait nuit. Dans le ciel se reflétait l’immense lune-agricole de Gallowglass, et les scintillements de dizaines de vaisseaux spatiaux qui approchaient des diverses stations portuaires construites si haut qu’elles grattaient le ciel.



Il était étonnant qu’un pénitencier soit desservi par une escale de navette. De prime abord, cela n’aurait pas paru pour être un endroit touristique nécessitant un arrêt spécial. Mais Enkidu n’ignorait pas l’importance économique que représentaient les prisons — l’Imperium ne gâche pas, et ne garde jamais enfermés indéfiniment qui que ce soit. En réalité, le pénitencier était couplé avec le tribunal, l’endroit où l’Adeptus Arbites rendait la justice de la Lex Imperialis — Malfi avait sa propre loi et ses propres tribunaux pour les crimes concernant uniquement la planète, mais lorsqu’un crime touchait aux préceptes sacro-saints de la Loi dictée par Dieu lui-même, ou ses serviteurs des organismes de l’Adeptus Terra, du Ministorum et du Mechanicus, les problèmes étaient tout autres. L’Adeptus Arbites pouvait évidemment garder des détenus temporaires plusieurs années ou décennies le temps de les interroger et de procéder à l’instruction de leurs délits, mais une fois la sentence ordonnée, il fallait vite remettre les détenus à l’utilité générale : colonie de travail, chiourme de vaisseau, légion militaire pénale, transformation en servitor. Lorsque les Arbitres étaient saisis d’une affaire, il n’était plus question de réhabilitation ou d’aménagements de peines — il y avait une dette à rembourser à l’Imperium, et seulement pour les crimes les plus impardonnables, ou si le prévenu n’avait plus aucun moyen physique ou mental de contribuer, lui accordait-on une peine de mort en bonne et due forme — souvent une peine de mort humiliante, publique, lente et douloureuse d’ailleurs, même si un inculpé qui implorait assez les juges, en pleurant et en s’urinant dessus, obtenait généralement un retentum qui abrégeait le calvaire… Toujours est-il : le pénitencier était un lieu de vie, où clercs, greffiers, témoins, enfants en visite scolaire devaient s’arrêter pour visiter les lieux.


La navette s’arrêta sur une grande estrade en hauteur, donnant après la descente d’un colossal escalier sur une place ouverte juste devant une statue de Sainte-Kernamel. De ce qu’Enkidu avait retenu, dame Kernamel était une Arbitre de l’Adeptus Arbites ayant vécu il y a sept cents ans, connue pour avoir mené plusieurs rafles bien organisées et des condamnations en masse contre quantité de gangs criminels et d’hérétiques, y comprit une planète qui avait pactisé avec une race de Xénos. Pleine de miséricorde, la juge Kernamel n’avait fait tuer que les parents par crucifixion, et épargné les enfants afin qu’ils soient rééduqués et élevés dans la bonne foi Impériale. Parce qu’elle avait survécu à quatre tentatives d’assassinat, et avait fait le miracle de la confession pleine et entière (Personne qu’elle ne soumettait à la question ne résistait à l’envie de confesser ses crimes…), elle avait été canonisée après une enquête de treize années par l’Adeptus Ministorum, et passait pour une sainte-patronne des magistrats, des greffiers, et des agents de la voie publique (Elle avait commencé sa carrière en tant que simple contractuelle de la voirie…).
Les trois dames se levèrent de leurs banquettes, et attrapèrent leurs valises et leurs affaires. Dzinin avait amené beaucoup trop de bagages, et avait de trop petits bras pour toutes les porter. La noble de vaisseau devait être habituée à avoir des serviteurs, pourtant, elle vivait sur le vaisseau de la Noble-Marchande complètement isolée… Livia van Strafe faisait elle tenir toute sa vie dans un gros sac militaire, une sacoche banane et une mallette, aussi elle offrit un peu d’aide à la plus âgée des deux psykerettes. Enkidu se rendit compte que cela faisait bien longtemps d’ailleurs qu’il pouvait voyager sans trop de gardes et de valets autour. Même si, sur Neustralia, on lui avait laissé une très grande liberté d’action, il était étrange de ne pas deviner dans l’embrasure d’une porte la casquette d’un commissaire de marine, et de son pistolet-bolter à la ceinture, au cas où un sorcier se mette à hurler des balivernes et faire d’étranges choses…



La grand-place qui menait à la statue de Sainte-Kernamel avait du monde, mais était étrangement calme. Ce n’était vraiment pas l’endroit, dans l’ombre des juges de l’Empereur, où on allait voir des marchands à la sauvette et des colporteurs en tout genre. Il y avait pourtant quelques stands improvisés, avec des tables et des nappes, de personnes moroses et grisâtres — sur leurs pancartes devant, il y avait des symboles de balances et de feuilles de papiers. Il s’agissait d’écrivains publics, pratique pour les Malfiens qui ne savaient ni lire ni écrire et qui avaient besoin de comprendre un acte d’inculpation ou rédiger un formulaire pour rendre visite à quelqu’un de la famille qui était actuellement reclus, ainsi que des avocats à la journée : en échange de quelques pièces ou d’un chèque, on pouvait demander à un défenseur public de rapidement lire son dossier et d’émettre une requête ou une minute aux Arbitres. Qui osait prétendre que l’Imperium ne tenait pas des procès justes et réguliers ? Ces avocats à la journée pouvaient, à la longue, coûter très cher, mais ils pouvaient faire la différence entre une peine de servitude perpétuelle (Lobotomisé et transformé en servitor) et de déportation à but correctif indéfinie (Versement dans une colonie pénale sur une planète-goulag).


Pour entrer dans le tribunal, on devait passer sous deux immenses portes si larges qu’on aurait pu y faire passer une locomotive. Ensuite, des barrières gardées par des cyber-mastiff, d’immenses chiens à la gueule robotisée, et des Arbitres aux fusils à pompes chargés, menaient jusqu’à des portiques couplés à des détecteurs de métaux. Il y avait une petite foule, et de bonnes files d’attente, aussi, Livia décida d’aller voir directement un des Arbitres avec le plus de galons sur le col pour lui remettre ses cyber-idents estampillés du « I » de l’Inquisition, qui allaient servir de pass VIP fort commode — surtout quand on se disait que les biduliers portés par les servantes de l’Inquisition risquaient d’attirer mille interrogateurs…

Les trois furent invitées à aller dans une pièce sécurisée à part, vite escortées par quantités de bonhommes solidement équipés, blindés et armés. Ce n’était pas le moment de faire une blague, même si visiblement, Livia avait l’air d’avoir très envie. Elle fit du mauvais esprit quand un capitaine de la garde l’invita à s’asseoir dans la petite cellule d’interrogation aux vitres sans-teint, et voilà qu’on laissa les trois toutes seules, probablement espionnées, filmées et identifiées pendant toute l’attente.

Heureusement, ce ne fut pas long, probablement quand un pauvre vigile authentifia les informations classifiées et couvertes d’effaceur noir de Livia. La porte se rouvrit pour qu’arrive un Arbitre en uniforme militaire de juge, un homme obèse, chauve, mais couvert de médailles et aux galons à chevrons et étoiles. Il claqua des bottes, fit un salut, et se présenta avec une voix grave et sèche :

« Messeigneuresses. Bienvenue sur Malfi. Nous avons été… Informés très promptement et très récemment de votre venue…
Je suis le substitut du procureur général Frenkois Sylvanez, Adeptus Arbites. Je… J’ai été informé par monsieur le procureur général que je vais vous donner accès au pénitencier général. Je me tiens à vos ordres. »

Il tendit sa main gantée d’acier, grasse et musclée, si bien que sa robe militarisée de procureur se tira pour afficher des débuts de tatouages sur son biceps, qui représentaient des têtes de mort et des couteaux. Pourtant, la main de ce vieil homme vétéran, gras et fort… Tremblotait. Il tendait en fait ses papiers d’identité, histoire de redonner la pareille à l’Inquisition, qui ne devait vraiment pas aimer être investiguée par d’autres cellules de l’Imperium. Livia attrapa les papiers d’identité du juge, les tendit à Dzinin, et l’étrange dame flippante à grand chapeau de métal regarda intensément. Avec un petit sourire, Livia expliqua :

« Ma très chère collègue est hypermnésique. »

Elle ne s’embêta pas à expliquer le mot trop compréhensible pour un magistrat. Dzinin redonna les papiers à Livia, qui les tendit à monsieur le substitut du procureur, à présent très pâle.

« Si messeigneuresses veulent bien me suivre… »

L’escorte était passée d’une douzaine d’arbitres en armure armés de gros fusils à pompe à seulement deux en uniforme avec un pistolet au holster — déjà plus appréciable. Le substitut s’embêta même à demander :

« Messeigneuresses désirent-elles les services du tribunal ? Des rafraîchissements ?
– Nous désirons que l’on s’occupe de nos valises et bagages, et qu’on nous offre le couvert.
– Tout ceci sera fait, évidemment. »

Il claqua des doigts à un de ses subalternes, qui claqua des bottes et salua. Il ne fallut pas plus d’explications pour qu’on déplace des servitors et des fonctionnaires du tribunal-pénitencier afin de délester les trois drôles de dames de leur barda.

La petite troupe continua jusqu’à une sorte de petit véhicule à chenilles, une sorte de gros porte-palette de luxe avec une remorque qui débordait de dossiers et de piles de papiers. Ainsi, en seulement quelques minutes, Enkidu assise vit défiler devant elle les envers kafkaïens du tribunal : les avocats qui courraient partout, les archives qui débordaient à en craquer de procès-verbaux et de dépositions, les familles apeurées de prisonniers qui, perdus, demandaient de l’aide à un servitor visiblement peu coopératif… Un prisonnier, sorti d’un box de tribunal, était en train de marcher à quatre pattes, tenu par un Arbitre grâce à un gros collier à son cou. Et, près de la pièce, il y avait une large vasque d’or où l’on avait fait un bûcher : les greffiers y jetaient pas dizaines et dizaines des livres, des papiers, des rapports, soit par volumes entiers, soit en arrachant certaines pages spécifiques qu’ils offraient aux flammes — deux cents mètres plus loin, sans qu’on comprenne trop pourquoi, une soixantaine d’autres greffiers rédigeaient sur leurs machines-à-plumes des copies d’autres minutes dactylographiées, cette fois-ci pour solennellement les enregistrer et les relier contre des cahiers. Il y avait même, derrière un grillage, un scriptorium où quelques nonnes religieuses préparaient des enluminures d’ouvrages savants sur le droit, décorant de peintures à paillettes d’argent des scènes de l’histoire religieuse de la Lex imperialis la loi divine du Dieu-Empereur, et les codes rajoutés par la suite par mandats des Hauts-Sires de Terra et jurisprudences ne se contredisant jamais des prévôts-généraux de l’Imperium…


La scène se militarisa quand on quittait les sections administratives du tribunal pour passer dans le pénitencier. Il fallait faire deux arrêts pour passer devant deux sas blindés, en étant surveillé tout le long par des caméras de sécurité et des scanners à laser. Puis, on détacha la remorque, et le petit véhicule à chenille entra dans un ascenseur. Il y eut du bruit de métal, des câblages qui se ravalèrent, un tonnerre de fracas d’acier, pour qu’enfin, une porte blindée d’acier devant un mur de béton armé ne se déplace à la force de bras de servitors pour faire découvrir la cour du pénitencier…


C’était un panoptique immense. Au-dessus des têtes, le toit semblait s’élever jusqu’à peut-être cents mètres en hauteur. Au centre, une grosse colonne de fer, avec des projecteurs et des tourelles amovibles affûtées de doubles-mitrailleuses lourdes. Tout autour, le long de la surface, des centaines et des centaines de cellules aux portes blindées, et à la vitre blindée sans teint afin de pouvoir observer tous les détenus sans être vu en retour. 20 étages d’escaliers étaient reliés à des montes-charges individuels, et crénelés d’épais filets barbelés anti-suicide. Livia sifflota :

« Bon sang… ça doit être une logistique. Vous pouvez loger combien de personnes ici ? »

Le substitut du procureur tordit ses lèvres :

« Chaque bloc circulaire est composé de 35 000 cellules individuelles et nous en avons six dans notre pénitencier, toutes indépendantes, avec leur propre réseau pour les déchets, les eaux, et des travées et circulations pour l’arrivée des repas. En cas de rafles massives, comme lors des crises ou des guerres civiles, une cellule peut comporter jusqu’à trois personnes. Nous pourrions théoriquement détenir plus d’un demi-million d’individus.
Évidemment, en cas de crise massive, dans l’histoire Malfienne, on a préféré réquisitionner des stades et des arènes pour servir de centres de détention massifs, mais disons que le pénitencier assure sécurité et optimisation de surveillance. Personne ne peut sortir d’ici. Nos détenus n’ont ni promenades, ni bâtiments annexes — ils sont prévus pour être entièrement retenus dans leurs cellules individuelles sans possibilité de sortie pour aucun prétexte. Souvent, beaucoup finissent par désirer être déportés dans des colonies de travail, où au moins ils ont des moments de liberté… »

Il disait ça avec un grand sourire.

Le groupe alla à pied près d’un des petits ascenseurs. Il fallut bien se serrer : l’ascenseur faisait tout juste rentrer huit personnes, ou quatre avec un chariot pour les repas ou un brancard pour les malades. C’était un ascenseur ouvert, et avec une vue directe sous la menace des mitrailleuses, histoire de prévenir définitivement toute évasion…

Le substitut arriva jusqu’à une des cellules, après avoir marché cinq minutes. Il désigna la fenêtre.

« Le prévenu Räzell est ici. »

Sur la porte blindée de sa cellule, il y avait une plaquette en bois avec un rapport rédigé à la plume d’un servitor, montrant le dernier relevé de santé, bilan sanguin, et observations particulières du prisonnier — si Enkidu l’attrapait, il pourrait voir que la tension était très élevée, que monsieur Vincenze Räzell souffrait de sevrage de plusieurs stupéfiants pour lequel il était volontairement torturé par des sous-doses d’accompagnement médical, qu’il était déclaré végétarien et qu’il avait donc exceptionnellement de l’ajout de viande dans ses repas pour la tension psychologique, et qu’apparemment une rage de dents suite au développement d’une carie était inquiétante. Par la fenêtre, on découvrait un petit homme hirsute, maigrelet, couvert d’une épaisse barbe, caché dans un coin avec son pyjama de papier orange et ses pieds nus. Il n’avait plus d’ongles, ni aux orteils ni aux doigts — on les lui avait apparemment arrachés durant un interrogatoire. Ses mains avaient été attachées dans son dos, et il était forcé de se retrouver emprisonné en position accroupie, en squat. Un simple matelas dans un coin sans oreiller ni couvertures, et des toilettes turques couplées à une douche dans un autre coin étaient ses seuls biens, en plus d’une caissette plastique où se trouvaient probablement ses quelques affaires de survie. Livia fit la moue :

« Pourquoi est-il attaché ?
– Le prévenu Räzell fait l’objet d’attentions particulières car il refuse de dévoiler les noms de ses complices depuis maintenant six semaines. Il est surveillé et interrogé quotidiennement.
C’est un véritable gangster. Les Camelots de la Reine, dont il fait partie, sont un cartel criminel terriblement violents qui ont été désignés comme priorité judiciaire, tant par l’Adeptus Arbites que par la Matriarche-Suprême de Malfi. Il est donc dans notre intérêt de le faire parler vite. »

Quand Enkidu était sous forme d’homme sur Malfi, pourtant, les Camelots de la Reine étaient soutenus par la Matriarche. Leur nom même était volontairement équivoque ; ils s’étaient constitués comme un groupuscule extrémiste, ultra-patriote et ultra-monarchiste, qui ne tuait que les ennemies de la reine de Malfi. Beaucoup étaient d’ex-membres de la Légion de Protection Civile, ou des auxiliaires de police, des pompiers… Ils devaient avoir fait quelque chose, commis une erreur ou un scandale de trop, pour être désignés comme ennemis et ainsi combattus. Mais ça ne durerait probablement pas longtemps. Les cartels mafieux sur Malfi n’arrêtaient pas de changer, entre être activement combattus ou simplement ignorés par les pouvoirs nobiliaires en place. Tout n’était que question d’équilibre et de discipline…

Livia, un poing sur la hanche, pérora :

« Vous pouvez vous éloigner, monsieur le substitut. Nous souhaitons une discrétion entière… »

Le substitut fit un signe à un de ses Arbitres, qui s’approcha de la vitre, et fit tourner une molette ; ainsi, la luminosité se réduisait, et il devenait maintenant impossible de voir ce qui se passait à l’intérieur. Le même Arbitre tendit ensuite à Livia une paire de clés retirées d’un de ses trousseaux de ceinture qui en comptaient quelques dizaines — probablement les clés de la cellule et des menottes de Räzell. Enfin, les autorités s’éloignèrent, laissant les trois dames seules.

« Hé bah, pauvre gars…
Nous avons besoin de le convaincre de travailler pour nous, ce qui ne sera vraiment pas dur, vu les traitements qu’il a subit. Mais surtout, nous avons besoin d’obtenir de lui toutes les informations qui sont nécessaires à notre travail dans la Cité-Raspail…
…Enkidu, veux-tu t’en charger ? »
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