Scuzz était venu ici la première fois en position de force. A présent, il avait cruellement conscience d'être à la merci de son interlocuteur. Celui-ci était toujours allongé sur sa litière: il ne semblait pas avoir bougé depuis leur dernière rencontre. Il ne regardait même pas l'Eshin-Eshin. Le seul signe qu'il était réveillé était sa queue, qui s'agitait nerveusement de droite à gauche. Scuzz finit de parler dans un silence complet... Rhyis se tourna alors un peu sur sa litière, pour mieux lui faire face, et ouvrit paresseusement les yeux.
« Eshin-Eshin... Tu es venu me dire que tu as échoué-choué ta mission? On ne dira-ra pas que les Pestilens maltraitent leurs invi-invités, mais tu ne mérites pas notre res-respect. Tu n'en fais pas de preuve pour le grand Rhy-Rhyis. Tu as tué deux des nôtres, tu mènes des intrus à nos portes et tu nous proposes en échange un objet volé-lé. Si tu respectais Rhyi-Rhyis tu lui aurais offert la pierre-pierre. Les fiers Eshin-shins... Pourtant incapables de tuer une simple proie » railla le gros Pestilens.
« Je ne sais pas quoi faire de toi Eshin-shin... Ton attitude, ton manque d'habi-bilité ne seraient pas tolérés chez nous. Je ne peux pas te laisser tuer ta proie-proie sans rien en échange... Cela révélerait notre présence aux choses-hommes... Et tu n'as rien à m'offrir. Dans ma grande magnanimité, l'un des miens te montera le chemin que tu cherches, après que tu nous aie défendu des bêtes que tu as ramené ici. »
Rhyis semblait relativement fier de lui: certes, Scuzz ne lui avait pas permis d'arriver à ses fins, mais il ne s'y attendait sans doute pas. Il avait, en échange, gagné un objet intriguant qu'il s'était empressé de mettre autour de son cou. Scuzz se sentait lesé mais aussi débarrassé d'un certain poids, maintenant que l'amulette était hors de ses pattes. Pas de doute, elle était chargé d'un certain pouvoir... mais ce n'était pas forcément une bonne chose. Il se surpris à espérer qu'un jour, elle soit la cause de la perte de Rhyis.
Mais un danger plus pressant relégua cette mauvaise pensée à l'arrière de l'esprit de Scuzz. Manifestement, les Pestilens avaient décidé que l'attaque imminente était de sa faute et qu'en conséquence il devrait se battre en première ligne. Rhyis avait peut-être donné des indications derrière les coulisses sur la façon dont la défense serait organisée mais c'était Morskin qui dirigeait le tout sur le terrain. Ils étaient sortis ensemble de la tanière du grand chef et, aussitôt, Morskin avait d'un couinement autoritaire rameuté tous les Pestilens que Scuzz avait pu voir jusqu'à lui. Ils s'étaient rangés en un demi-cercle faisant face au lieutenant de Rhyis.
En quelques mots, Morskin leur mit au courant qu'ils étaient en danger (précisant que l'Eshin-shin,
l'intrus, en était responsable) et qu'ils devaient être alertes. Il n'était pas sûr qu'ils seraient attaqués mais, au cas où, tous devaient s'équiper d'armes (Scuzz remarqua cependant que la plupart semblaient déjà armés) et se mettre à leur postes. Quelques skavens entrèrent dans l'armurerie, d'autres dans leur tanière. Ceux qui étaient allés dans leur tanière en ressortirent avec des pièges et des cordes. Scuzz n'était pas sûr de ce qu'il devait faire... Morskin le tenait à l’œil.
Après une dizaine de minutes cependant, Morskin retourna dans la tanière de Rhyis. Scuzz était donc seul dans le village.
Le skaven décida donc de commencer par camoufler son odeur en s'enduisant du contenu des tunnels des égouts. Il lui fallut quelques minutes pour enduire son pelage suffisamment pour qu'il ne sente plus lui même. Il n'osait pas se jeter dans le flot du canal, davantage de peur de ce qui pouvait s'y trouver que du faible courant.
Test de Chance (pour trouver une planque) (4 ou moins=réussite): 19 (raté)
Il retourna ensuite au centre du "campement" Pestilens. Il se savait surveillé, mais pas forcément suivi... Il fit donc un tour rapide des tanières afin de trouver un endroit où se faufiler pour prendre de survivre les chiens. Hélas, toutes les bonnes planques semblaient déjà être prises par des Pestilens à l'air hostile... L'accès à l'une d'entre elle lui avait été catégoriquement refusée par un petit groupe de Moines Pestes. Il dut donc se résigner à partager une cachette (une tanière) avec cinq autres skavens, tous armés, bien qu'ils n'aient pas l'air de combattants. Ils ne semblaient pas disposé à se rapprocher afin de lui donner de la place (peut-être à cause de son odeur nauséabonde): il se retrouva donc au plus près de la porte avec tous les autres dans son dos.
Test de rationalité (INT): 7 (réussi)
Le temps passait, interminable aux yeux du skaven... Et pourtant pas de cris. Il entrouvrit la porte pour essayer de voir si les chiens étaient passés par là: rien. Il décida donc de s'aventurer à l'extérieur. Pas de signe des chiens du chaos. Ils n'avaient pas l'air de l'avoir suivi... Une sorte d'hystérie s'était saisie de tous les skavens à l'idée d'une attaque imminente, mais elle n'avait pas l'air d'être fondée. Quelques Pestilens lourdement armés étaient de patrouille. Ils étaient sur leurs gardes, sans être nerveux. Scuzz commençait à devenir nerveux: comment atteindre sa proie si son aide, qu'il avait tenté de "vendre" à deux reprises, ne servait à rien?
Néanmoins, il pouvait peut-être saisir cette occasion... Il était la source du renseignement selon lequel les chiens du chaos devaient venir ici. Il n'était pas impossible d'imaginer qu'il ait été responsable pour leur absence.