Vous voilà dégroupées: Lucretia continue ici, Dokharia déménage
« Ma dame… Je veux pas vous alarmer.. Mais ça va pas bien ici. Y a un, deux, trois jours l’Inquisition est v’nue en ville. Ils cherchent un homme dangereux, qui a laissé tomber la bonne religion, si vous voyez c’que j’veux dire. Et ici, on a une ptite histoire avec ces gens là. Y s’ont peur – tous – d’une nouvelle histoire avec les “puissances” [de la ruine]… Nous, à la garde, on nous met tout sur le dos: protection du tournoi, surveillance des nobles, patrouilles des égouts… C’est des trucs pas plaisants à faire. J’reviens chez moi, tout crotté, parce qu’ils ont un tête que l’fou va se cacher chez les dédaleux ou sous sol… Et on nous dit rien et on nous dit de n’rien dire! Enfin, j’vous laisse savoir parce que c’est vot chevalier et ce serait pas bon de vous priver… Les hommes de Fromm – dites pas que je vous l’ai dit d’ailleurs – on sait pas bien comment ils marchent, just’ qu’ils existent. De temps en temps ils s’ramènent nous donnent des ordres – fais ci, fais 9a – et pis y’cassent. Et on nous laisse faire tout le sale boulot. Eux parlent aux nobles ou à l’Inquisition, chais pas… J’pense que la plupart du temps y sont dans l’donjon… Pour des renseignements, tout ça. »
D’un air inquiet, il réitéra « dites pas qu’vous l’ai dit hein! J’ai des gosses et une vache de femme, ça m’ferait du mal de pas faire mon boulot bien [auprès de sa famille] ».
Il fallut un peu de temps pour assimiler ce flot d’information. Après s’être excusée auprès du garde, Lucretia avisa les coulisses. Il semblait y avoir de l’agitation. Les gardes, ou plutôt ces fameux hommes de la police secrète, s’y étaient engagé. Mais certains en sortaient déjà.
Les offices de la police secrète étaient établis un peu partout: ils étaient organisés en petite cellules. Fromm était logé non loin de la comtesse, mais travaillait ces derniers temps beaucoup dans le sinistre donjon de fer.