[Lucretia] Sylvanian Diplomacy

Message par **[MJ] Abhorash** » 15 déc. 2014, 23:44

Vous voilà dégroupées: Lucretia continue ici, Dokharia déménage

Ce garde-ci était un bon filon: il semblait facilement prêt à ignorer ses ordres pour une “bonne cause”. La jeune femme qui lui faisait face semblait être en proie à une telle détresse que ne pas l’aider, la pauvre, aurait été inhumain. Elle rêvait sans doute d’amour et le garde, peut-être lui-même un romantique, ne se sentait pas prêt à barrer la route aux deux jeunes gens. Et quelle situation tragique! A peine son futur amant trouvé, il avait été arraché de cette belle dame! Pourtant, il lui peinait de donner ses informations à la lahmianne.

« Ma dame… Je veux pas vous alarmer.. Mais ça va pas bien ici. Y a un, deux, trois jours l’Inquisition est v’nue en ville. Ils cherchent un homme dangereux, qui a laissé tomber la bonne religion, si vous voyez c’que j’veux dire. Et ici, on a une ptite histoire avec ces gens là. Y s’ont peur – tous – d’une nouvelle histoire avec les “puissances” [de la ruine]… Nous, à la garde, on nous met tout sur le dos: protection du tournoi, surveillance des nobles, patrouilles des égouts… C’est des trucs pas plaisants à faire. J’reviens chez moi, tout crotté, parce qu’ils ont un tête que l’fou va se cacher chez les dédaleux ou sous sol… Et on nous dit rien et on nous dit de n’rien dire! Enfin, j’vous laisse savoir parce que c’est vot chevalier et ce serait pas bon de vous priver… Les hommes de Fromm – dites pas que je vous l’ai dit d’ailleurs – on sait pas bien comment ils marchent, just’ qu’ils existent. De temps en temps ils s’ramènent nous donnent des ordres – fais ci, fais 9a – et pis y’cassent. Et on nous laisse faire tout le sale boulot. Eux parlent aux nobles ou à l’Inquisition, chais pas… J’pense que la plupart du temps y sont dans l’donjon… Pour des renseignements, tout ça. »

D’un air inquiet, il réitéra « dites pas qu’vous l’ai dit hein! J’ai des gosses et une vache de femme, ça m’ferait du mal de pas faire mon boulot bien [auprès de sa famille] ».

Il fallut un peu de temps pour assimiler ce flot d’information. Après s’être excusée auprès du garde, Lucretia avisa les coulisses. Il semblait y avoir de l’agitation. Les gardes, ou plutôt ces fameux hommes de la police secrète, s’y étaient engagé. Mais certains en sortaient déjà.

L’un d’entre eux hocha la tête d’un air convenu avec l’un des membres de la police qui était resté à l’entrée des coulisses pour les garder: “ça y est, ils sont partis au donjon”. Après quelques banalités sans grand intérêt, le garde qui venait de sortir des coulisses reprit son chemin. Son collègue se trouvait donc seul: une cible parfaite.

Sans trop d'efforts, la vampire l’emporta sur le ‘policier’. Elle reprit les questions qu’elle avait posé au garde. Celui-ci confirma ses propos, tout en apportant quelques précisions sur la situation exacte: le danger venait en effet d’un individu extrêmement dangereux. On pensait qu’il agissait seul mais ce qui venait de se passer créait des peurs qu’il ait trouvé appui parmi un groupe de cultistes. Hélas, Nuln était loin d’être immunisée au Chaos: au contraire, des scandales avaient déjà secoué jusqu’aux cercles plus les intimes de la comtesse (en effet, Lucretia semblait se rappeler d’histoires de ce genre). Le plus gros de l’effort était fourni par la police secrète, selon lui, qui devait redoubler d’efforts pour plaire à la comtesse et à Fromm, qui voyaient d’un mauvais œil la présence de l’Inquisition. En effet, ces derniers n’hésitaient pas à abuser de leur pouvoir de façon fort déplaisante pour des hommes habitués à donner les ordres et non pas à les recevoir. Mais ils avaient besoin de leur aide: la garde ne s’était toujours pas remise de la dernière incursion armée du Chaos.
Les offices de la police secrète étaient établis un peu partout: ils étaient organisés en petite cellules. Fromm était logé non loin de la comtesse, mais travaillait ces derniers temps beaucoup dans le sinistre donjon de fer.

Le long entretien de la noble avec le garde avait éveillé la suspicion de son collègue, qui revenait dans leur direction. Heureusement, Lucretia avait entendu, grâce à ses sens aiguisés, des bruits de pas se rapprochant d’elle. Elle avait donc l’initiative et ne se ferait pas surprendre par l’arrivée du collègue de l’homme qu’elle avait interrogé.

Ce garde était un amour, et il se discernait de sa personne une parcelle d’humanité bien plus grande que ce qu’avaient à proposer ses comparses. L’homme comprenait les besoins juvéniles de la jouvencelle qui se tenait devant lui, l’assaillant d’un flot de questions qui, si l’on prenait un peu de recul, ne pouvait que vous parer d’un sourire compréhensif et bienveillant. Il était évident que les questions politiques n’intéressaient aucunement cette jeune femme qui ne souhaitait que retrouver ce chevalier, ce charmant jeune homme avec lequel elle avait échangé quelques regards, un début de conversation, mais qu’un tragique destin avait rattrapé. Mais au derrière de ce triste fatum, ne pouvait-on pas y voir la chétive étincelle d’une grande histoire d’amour, laquelle ne demandait qu’à être nourrie et à s’enflammer pour de bon ?
Tout cela, le garde l’avait compris.

Les informations qu’il lui glissa alors recélaient leur lot d’importance. L’inquisition était parmi eux, dissimulée çà et là dans la masse grouillante de la foule. Mieux valait s’en méfier, toute cachée qu’elle était. Mais la populace se révélait être une arme à double tranchants ; si celle-ci lui permettait de soustraire sa présence aux yeux du monde, la personne qu’elle recherchait activement ne dérogeait pas à cette même règle ; elle aussi se faisait engloutir par l’anonymat de la plèbe. Et ce au même titre que Lucretia, qui, si elle le voulait bien, perdrait son identité en se mêlant au commun des mortels, ou au plus courant des nobliaux. Toutefois, un tel engagement, un tel dénigrement de sa personne, de sa fierté, de son honneur, et de son caractère, n’avait jamais tenu longtemps, face à ses foucades et à ses humeurs. Non, qui que l’inquisition cherchait, la baronne de Bratian ne se déroberait pas tant que le danger n’était pas véritablement présent, et ce d’autant plus que, pour une fois, ces gens à l’esprit fort chagrin et très rigide n’étaient pas là pour elle.

Le Chaos avait fait son apparition à Nuln, s’il fallait en croire les dires du garde. Ou plutôt, songea la jeune femme, il ne venait que de trahir de nouveau sa présence dans la capitale du Wissenland. Il ne fallait pas être de la région pour avoir eu vent de sinistres cabales et des complots ourdis dans l’ombre, lesquels entremettaient de sombres dieux à de puissants nobles. Les soirées à la privauté certaine dont la simple mention faisait frémir les camérières, parlant de mystérieuses présences, de funestes incantations, de langages inconnus, et pire encore. Des conspirations que l’on traînait dans l’ombre où l’on contait la présence de grimoires recouverts de peau humaine, de femmes et d’hommes dénudés aux attributs plus qu’irréels, de parchemin gribouillés de lettrines sanglantes… N’avait-on jamais entendu dire que la comtesse elle-même frayait avec de telles entités ? Le sibyllin nom de Slaanesh résonnait parfois d’entre des lèvres que l’on disait closes, murmurés au détour d’un couloir, dans la pénombre d’une alcôve éteinte, et l’on se demandait, parfois, si Emmanuelle von Liebewiz ne tenait pas sa jeunesse et sa beauté de ces puissances interdites. Médisances, fustigations, ou demi-vérité, le mystère restait entier.

Comme cela, les hommes de Fromm s’étaient emparés du chevalier pour le conduire en lieu sûr, le soustrayant à la foule afin de mieux enquêter sur les puissances de la destruction. Pour autant qu’elle en sût, Lucretia ne voyait que deux choses. Ses connaissances tirées de son érudition, témoin d’un passé embouquiné, lui permettaient d’émettre l’hypothèse que le jeune homme, afin de triompher de chacun de ses adversaires, s’était vu accorder les faveurs du dieu du sang. L’autre se reposait sur le fait que son mal soudain fut le fruit du seigneur de la maladie. Pour un peu, et elle en eût affiché une mine dubitative ; affirmée de la sorte, cette histoire s’avérait capillotracté. Lucretia nota également la mention du donjon, avant de remercier chaleureusement le garde, dans son sourire le plus ravissant et le plus sincère qu’elle eût à offrir. Un mari et un père de quelques enfants ; pas étonnant que l’homme se fût montré si réceptif à ses déboires et à ses amourettes. Elle lui promit également qu’elle ne dirait rien, et s’en fut.

Les coulisses, cette partie réservée qu’aux initiés, et dans laquelle la foule ne pouvait aller. Bien entendu, l’entrée en était surveillée de près par l’un de ces gardes noirs, dardant sur les diverses personnes qui baguenaudaient un regard suffisamment intimidant pour qu’ils se tinssent éloignés. Quelques rumeurs aux échos répercutés sur les murs de pierre et qui s’échappaient de l’escalier vinrent titiller l’ouïe de la jeune femme, laquelle patienta quelque peu. Des hommes semblaient remonter des entrailles de l’arène. Et elle avait bien fait ; une poignée de ces mêmes gardes crevaient la surface, derrière le gardien de la ruelle. Ils s’arrêtèrent, échangèrent quelques mots, quelques paroles, et Lucretia entendit de nouveau cette fameuse allusion au donjon ; ils, et un petit quelque chose lui murmurait dans le coin de son esprit que le chevalier faisait partie de ce tout, venaient de se mettre en route à destination de la haute tour. Suite à ce menu échange, la petite troupe mit les voiles. Il n’en resta qu’un seul. Saisissant sa chance, Lucretia marcha à sa rencontre.

La baronne de Bratian avançait, avançait même vite, droit sur lui, d’un pas altier qui n’admettait aucune réplique, aucun ordre. Et elle le regardait droit dans les yeux, de son regard inquisiteur qui, d’une certitude et d’une confiance absolues, en pétrifiait plus d’un. Et fidèle à ses prédécesseurs, l’homme tiqua. Il la voyait bien, la jeune femme qui s’avançait à sa rencontre ; il la voyait bien, la noble femme au délicat minois qui ne le quittait pas du regard. Ses lèvres s’entrouvrirent alors qu’il clignait des yeux, prêt à faire éclater un ordre, une sommation dans la venelle désertée. Il n’en eut pas le temps ; déjà, la volonté de la jeune femme l’avait submergé, le noyant dans une soumission sans précédent. S’attaquant à son âme, à sa raison, à chacune des résistances qui défendaient sa réflexion, l’esprit acéré de la Lahmiane les rongea avec une prestesse surprenante qui le laissa aussi docile qu’un pantin aux ficelles pendantes. Et la danse des questions reprit aussitôt.

L’homme ne lui en apprit pas davantage que ne l’avait déjà fait ce bon garde qu’elle avait soumis à ses disquisitions. A cela prêt qu’il en connaissait plus sur la menace qui pesait sur Nuln ; l’on parlait d’un individu potentiellement très dangereux et qui se serait entouré d’une secte de cultiste, comme ces grands gourous n’avaient que trop coutume de le faire lorsqu’ils servaient leurs dieux impies. Enfin, si l’inquisition était effectivement présente, cette dernière et la police secrète ne semblaient pas pouvoir s’entendre et travailler de concorde, les uns agissant avec condescendances sur les autres, sans tenir compte de la possible sensibilité de leurs interlocuteurs. Oui, telle était l’inquisition, qu’elle fût dans le vrai ou dans le faux. A tout hasard, Lucretia lui avait également demandé la direction de ce fameux donjon, dont elle avait déjà eu vent par deux fois avant même d’interroger ce dernier garde. Et lorsque la jeune femme entendit que quelques pas se rapprochaient de sa position, insidieusement, elle coupa court à l’échange et s’en fut à son tour.

A mesure qu’elle prenait de la distance et louvoyait entre les différents citoyens de Nuln qui croisaient sa route ou la doublait, Lucretia pourpensait avec acharnement. Et elle en vint à une nouvelle conclusion ; indépendamment de tout ce qui pouvait bien se tramer dans les environs, elle n’en serait que davantage mieux perçue si elle parvenait à lever le voile sur cette affaire, là où même la police secrète rencontrait son lot de bissêtres. La baronne de Bratian connaissait déjà la comtesse Emmanuelle, et cela était réciproque, quand bien même ne s’en remembrait-elle plus. De l’eau avait coulé sous les ponts, depuis qu’elle avait quitté Nuln. Toutefois, cela pouvait jouer en sa faveur. Et elle savait comment intéresser et la comtesse, et ce qui s’apparentait le plus à son conseiller secret. Ne lui avait-on pas dit que Fromm passait le plus clair de son temps dans le donjon. Suivant les instructions du garde qu’elle avait dominé de son esprit, Lucretia s’employa à s’y rendre.

Quoi qu’elle y trouvât, certainement quelques gardes en interdisant l’accès, la jeune femme demanda à ce qu’on la conduisît devant Fromm ; elle avait des informations sur ces étranges puissances qui couraient librement dans Nuln, informations qu’elle ne révélerait qu’en la présence de leur chef.

Message par **[MJ] Abhorash** » 19 déc. 2014, 01:34

Déterminée à arriver au fin mot de l'affaire (et ne doutant pas une seconde de son habilité a y arriver), Lucretia se dirigea vers le donjon de fer. C'était une structure qui lui était familière: énorme tour qui surplombait Nuln, c'était là que l'on envoyait tous les criminels. La comtesse n'était guère portée sur les chasses au sorcières, et l'activité y avait été réduite depuis son arrivée au pouvoir. Néanmoins, c'était le symbole glaçant de l'arbitraire de l'état impérial. Lucretia s'y rendit donc, traversant une grande partie de la ville. La voilà qui dépassait une sorte d'elfe, bloqué par plusieurs gardes.

Son coche* fût lui aussi vite arrêté par des gardes. Il fallait une sorte d'autorisation pour y entrer. Lucretia s'y attendait bien sûr, et expliqua patiemment, avec cet air d'ange dont elle avait le secret, qu'il fallait qu'on la mène chez Fromm.

Et, bien sûr, les gardes ne résistèrent pas longtemps devant Lucretia. Il s'agissait de quelque chose d'urgent? Qu'on la mène donc dans son "bureau" et qu'elle y attende qu'il revienne du bal de la comtesse. On ouvrit les lourdes portes du donjon. Le rez-de-chaussée était réservé aux gardes: on y trouvait donc une petite dizaine en train de se reposer en jouant aux cartes et aux dés. Chaque étage au-dessus était occupé par des prisonniers. Le manque d'intérêt de la comtesse pour ses affaires avait laissé une bonne quantité de cellules vides, et celles qui étaient prises l'étaient par des criminels de bas-étage, des voleurs plutôt que des meurtriers (ou en tout cas des prisonniers brisés par leur temps passé dans leur cellules, le plus souvent assis à même le sol, à ne rien faire, l'air terriblement vide). Il y avait beaucoup d'escaliers: vite, le garde chargé d'escorter Lucretia était à bout de souffle. Elle dût feindre, elle aussi, la fatigue.
Enfin, on arrivait de nouveau à des quartiers de gardes. Les avoir mis au haut d'une tour était assez absurde: on lui répondit que Fromm s'y était installé à cause de la vue. La montée et la descente étant particulièrement fatigante, lorsqu'il allait dans le bureau qu'il avait ici, il s'assurait que c'était pour une bonne raison et y passait le plus de temps possible. Il avait refusé un système de cage d'ascenseur activée par des poulies par peur qu'un prisonnier puisse un jour tenter de l'utiliser pour s'échapper.

Le bureau de Fromm, situé un étage au-dessus des (autres) quartiers de garde, était spartiate: il avait l'étage entier pour lui, et pourtant seule une petite portion (environ un quart de l'espace) semblait être occupée. Il avait trois bibliothèques, pleines de lourds volumes dont elle doutait que le chef de la police secrète avait pu avoir le temps de consulter. Une carte de Nuln était épinglée sur un mur, et couverte de notes diverses. Il avait un bureau de chêne massive, couvert de parchemins empilés les uns sur les autres sans logique discernable. En somme, il s'agissait là d'un bureau hautement fonctionnel et impersonnel. La seule petite "touche" était peut-être les rideaux que Fromm avait fait installer aux quatre fenêtres de son étage, au demeurant les seules de la tour.
Lucretia remarqua après quelques minutes d'attente qu'elle n'avait nulle part où s'asseoir, la seule chaise était celle de Fromm.

« Il vous faudra attendre qu'il arrive, et qu'il finisse de s'agrémenter avec le sieur Heinz. Il sera sans doute désolé du retard... surtout vu la plus haute importance de vos renseignements. » lui fit son garde, qui avait remarqué la légère déception de la vampire lorsqu'elle avait vu que Fromm n'était pas là.

Nuln n’était pas la capitale du Wissenland pour rien, et sa vastité n’était sans doute pas étrangère à cette qualification, en sus de sa richesse et de son opulence. Traverser la ville pouvait être tout un périple si l’on ne savait pas comment s’y prendre, et les chances étaient élevées que le quidam se retrouvât piégé dans un labyrinthe de venelles qui s’entrecroisaient les unes aux autres. Les grands bâtiments et les multiples tours, les manoirs imposants et les bastides entourant les divers quartiers de la ville vous dissimulaient l’horizon et vous interdisaient tout point de repère. Le moyen le plus sûr pour rejoindre l’endroit voulu, lorsque l’on se lançait dans un grand trajet, était encore de faire appel à un coche. Si fait, Lucretia s’attela à balayer de son regard smaragdin les artères principales de Nuln, là où étaient le plus à même de se trouver quelque calèche attendant patiemment le chaland. A force de perlustration, la jeune femme parvint à en repérer une, et la héla aussitôt.

Elle lui désigna la destination du donjon de fer, et si un regard interloqué et étonné se braqua sur sa personne alors même qu’elle en fit mention, la petite somme qui changea de mains et d’escarcelle fit immédiatement taire la curiosité déplacée de l’homme. La baronne de Bratian prit pied sur la première marche et, après être montée à bord, s’installa bien tranquillement sur la banquette arrière. Le véhicule se mit en route, et ils déambulèrent dans les rues de la capitale. Le long du trajet, Lucretia put de nouveau constater de la beauté et de la magnificence de l’architecture, des gracieuses statues qui dardaient un regard marmoréen sur les badauds, et des encorbellements stylisés qui s’avançaient majestueusement sur les rues, protégeant les citoyens des intempéries.

Son voyage toucha bientôt sa fin lorsque des vitupérations et des éclats de voix belliqueux et menaçants se firent entendre, aux abords du donjon. Des échos de sincérité, une quête inachevée, et une volonté certaine de vouloir retrouver la même personne que Lucretia elle-même était en train de tenter de débusquer. Et, ajouté, à cela, un frisson mystérieux, provenu d’au-delà du monde des mortels, qui lui parcourut la peau ; l’un des protagonistes n’était pas étranger aux forces de l’Aethyr. Elle demanda au coche de s’arrêter.

Du point de vue des gardes et de l’elfe, qu’elle identifia immédiatement comme étant comme tel après s’être penchée par la fenêtre, ce fut une apparition sibylline et impériale qui s’offrit à eux. La vision d’une jeune femme à la grâce immarcescible et à la noblesse certaine qui, après avoir ouvert la porte de son coche, désigna Thornaël Sombrecime d’un doigt effilé que pour mieux déclarer d’une voix inquisitrice, sans concession ni préavis : « Il vient avec moi. »

Si l’ordre fut interprété comme selon sa volonté, et si telle fut celle de l’elfe, Lucretia le fit grimper dans son coche sans mot dire, pour le peu de chemin qu’il leur restait encore à faire. Le trajet restant eût très bien pu être fait à pied, mais il se dénotait une certaine suffisance, une certaine dignité, dans le fait de reprendre la route pour continuer jusqu’au bout du pont, quelques vingt mètres plus loin, que Lucretia ne put se permettre de se refuser.
Aux portes du donjon de fer, la jeune femme mit pied à terre, descendant une à une les marches du véhicule qui la séparaient du parvis.

Accompagnée ou non, la baronne de Bratian suivit ce garde qui s’était improvisé guide. Elle traversa une grande salle dans laquelle se perdait la tâche de geôlier au détriment de celle de joueur de dés et de gageur, et des rires, des grognements, des insultes et des exclamations tapissaient l’air morne et renfermé tantôt d’allégresse, tantôt de colère. Au-dessus, à l’étage suivant et aux autres qui s’amoncelaient plus en hauteur, des rangées de cellules claquemurant des prisonniers, de solides barreaux d’acier rencognant des voleurs, d’épais cadenas séquestrant des charlatans, et autant de visage ternes et vides auxquels l’ennui avait ôté toute vitalité. Fussent-ils simples voleurs, filous ou souteneurs, et non pas meurtriers, violeurs ou cultistes, la détresse et le désœuvrement étaient palpables, prenants. Mais mérité. Lucretia n’était plus dans les rues pleines de liesse, assistant à quelque spectacle de troubadours ou de jongleur ; elle était présentement dans le donjon de fer, s’apprêtant à rencontrer le conseiller secret de la comtesse Emmanuelle von Liebewitz. Il n’y avait plus de place pour la jeune fille éplorée qui s’était assotée d’un chevalier bretonnien avec lequel elle avait échangé une seule parole, suite à un tournoi. Elle laissa tomber cette mascarade pour emprunter ce masque de splendeur et de dignité intransigeante, altière, qu’elle aimait à revêtir. Insensible au sort du vulgum pecus, elle passa outre la misère de ces cages.

Vint enfin le bureau de Fromm, l’homme qu’elle lequel elle avait demandé à s’aboucher. Celui-ci n’était pas présent, lui expliqua-t-on, et il la rejoindrait sitôt qu’il aurait cessé ses affaires pressantes. La noble contempla le garde d’un regard qui ne laissait place à aucune ambiguïté, mais même sa propre personne ne pouvait altérer la présence ou non d’un tiers. Elle ne pouvait que se résigner à l’attente.
Elle parcourut les lieux ; il s’agissait d’une salle propre au travail et à la réflexion, éloignée de tout, et la quelque centaine de marches qu’ils avaient dû gravir offrait une protection amplement suffisante face au pécore incertain de ses actions et de ses sources. Si l’on voulait trouver Fromm, il fallait escalader l’interminable escalier en colimaçon, tâche que nul n’effectuait à la légère.

Lucretia n’avait que cela à faire ; elle s’appuya sur le bureau du conseiller de la comtesse, s’impatronisant dans cette salle et ce donjon qui n’étaient pas siens, et farfouilla dans les notes, déroula les parchemins, observa la carte et ses nombreuses annotations, cherchant tout ce qui pourrait l’aider dans sa quête. Si Thornaël s’avérait toujours présent, elle lui demanda, le plus simplement du monde, ce qu’il s’avait sur cette affaire en cours, et pourquoi recherchait-il lui aussi le chevalier.

Mes excuses pour le retard. :/ Surtout que cela me fait rater, à quelques heures près, un tour. è_é Mais je me remets en piste.

Message par **[MJ] Abhorash** » 31 déc. 2014, 02:39

En l'absence de réponse de Thornael, je te laisse explorer le tout seule.
Mais d'abord, un test de chance (1d10): 6 (rien ne se passe, tu as le temps de bien tout explorer)
Test de Fouille/Chance (moyenne d'INT&INI): 9 (très bien réussi)

La vampire commença d'abord par le bureau: c'était sans doute sur l'espace de travail de Fromm qu'elle trouverait les informations les plus pertinentes. Il s'agissait d'une tâche délicate, car il ne fallait pas trop déranger "l'ordre" dans lequel il semblait être organisé, de peur de susciter les soupçons de l'un des hommes les plus importants de Nuln. Ces parchemins étaient rédigés dans une écriture peu lisible. Cependant, ils étaient pour la plupart écrits dans le même format. Il semblait y avoir là un rapport pour chaque prisonnier se trouvant dans le donjon: leur nom, leur âge présumé, une courte description physique, une histoire des crimes et un résumé de la sentence. A priori, les prisonniers avaient été envoyés ici à cause de leur lourd bagage judiciaire: ils étaient caractérisés par le nombre, plutôt que la gravité, de leur crimes.

Enfin, de sous cette pile de documents inintéressants, Lucretia extirpa une lettre écrit sur du velin assez précieux. L'écriture y était nette et précise. Bien qu'elle ne fut pas directement adressée à Fromm, il n'y avait nul doute qu'il en était le destinataire. Son cachet avait été brisé, mais on pouvait deviner qu'elle avait été scellée avec une bague gravée d'un "I".

Il y avait également là une carte ancienne des souterrains de la ville. Le parchemin était très fin et troué par endroits. Il fallait le manipuler avec beaucoup de précaution pour ne pas le déchirer par inadvertance. Fromm y avait noté quelques remarques: l'une d'entre elles (envoyer pat. 12x/j (am. entraînement)) avait été mise au centre de la carte et des flèches en partaient pour rejoindre d'autres notes, plus explicites (cathédrale, mutants, hommes-rats???). A côté du titre de la carte, Fromm avait écrit, en majuscules, "TROUVER MARCHé NUIT!!!" puis, en dessous, "déb. rumeurs".

Elle se dirigea ensuite vers la grande carte de Nuln. On y avait tracé des "x" en différentes couleurs (rouge, bleu et jaune) qui, à priori, ne faisaient pas beaucoup de sens. Des prénoms avaient parfois été notés à côté de ces x: des victimes de crimes? des criminels? des personnes d'intérêt? Il y avait là une masse d'information impossible à digérer sans connaître les clés des codes de rédaction de Fromm. L'une des notes (cathédrale) avait été gribouillée près de l'université de Nuln. Il ne faisait pas de doute pour Lucretia, qui connaissait la ville et avait vu la carte des souterrains, qu'il s'agissait là d'une référence au systèmes des égoûts de Nuln.

Après avoir vu cela, il ne lui restait plus qu'à examiner les bibliothèques. A priori, chacune d'entre elles était classée par grand thème: l'une pour l'histoire de Nuln, l'autre pour l'art de la criminologie et la dernière pour des descriptions des menaces pesant sur l'Empire.

Tu as le temps d'examiner deux livres plus en détail (j'éditerais mon poste). Attention: certains livres ne servent à rien, d'autres ont l'air de ne servir à rien mais contiennent des informations utiles...
Je te laisse ensuite le choix entre répondre immédiatement ou faire avancer d'une unité de temps, et voir ce qui se passe ensuite

Je n'ai pas ressenti cette présence avant qu'elle ne me dépasse. Et pourtant, elle suinte du coche comme un lourd parfum, aux odeurs mélangées de grâce, de sauvagerie et de sang. Lorsque s'ouvre la porte, et que ces deux yeux me fixent, s'élève en moi la crainte. Si parmi ces être pouilleux se réjouissant dans la fange je pouvais me sentir dominant, cette femme m'écrase de son aura. Ses prunelles luisent d'une irrévérence certaine. Cette âme est libre, et les contraintes de la civilisation et de l'ordre n'ont aucune emprise sur elle.

Sans trop hésiter, je monte avec elle. Je ne parle pas, bien trop intimider par un tel ressenti de puissance. Nous descendons arrivés devant les portes bardées de fers, qui s'ouvrent devant ma bienfaitrice. Toujours en restant silencieux, je la suis au travers de salles dans lesquelles s entassent des hommes, tantôt soit disant libres jouant aux dés, leurs visages reflétant leur ennui et leur résignation à une telle vie, tantôt emprisonnés dans de sombres caveaux sentant l'humidité, la souffrance et le désespoir. Et ainsi jusqu'à ce que celle que j'ai cru comprendre être baronne ne m'adresse la parole, me demandant ce que je savait de ce chevalier et de cette "affaire".

Et c'est dans un Reikspiel hésitant que je lui réponds, sans tout fois savoir ce qu'elle entend par "affaire".

Dame, je ne suis pas sur de ce qui se passe en cette ville. J'ai eu plusieurs visions, qui m'ont enjointes à rejoindre cette ville puante. J'ai été attiré par les arènes en arrivant, et j'ai tout comme vous été témoin de cet événement étrange. Et, alors que je tentais de m'élever en lavant mon corps de la puanteur de cette ville et de ses habitants dans le fleuve, j'ai subi une sorte de vision, qui m'a attiré vers cette tour. L'odeur du chevalier est ici présente, mais celle de la mort aussi, et une mort barbare, contre nature. De la souffrance gratuite. Ghur ne m'a sans doute pas guidé ici pour rien, j'ai donc essayer d'en apprendre plus...

A peine le garde avait-il disparu de son champ de vision, regagnant les étages inférieurs, que Lucretia, après avoir jaugé d’un œil observateur la totalité de l’amoncellement de papiers, de cartes, et de notes, se mit à farfouiller dans le bataclan de paperasseries. Elle attaqua le bureau, mémorisant rapidement l’empilement des feuilles, les numéros de pages, les côtés déchirés, afin d’être capable de tout remettre en ordre en temps voulu. Les parchemins glissèrent un à un entre ses mains, étant soulevés par des doigts agiles et précautionneux, et les secrets qu’ils contenaient furent absorbés par un esprit affuté.

Dans un premier temps, la jeune femme n’y trouva pas grand-chose qui pût l’aider dans ses disquisitions ; rien que des listes de prisonniers aux méfaits plus ou moins graves, triés par leur prénom, nom, âge, et numéro de cellule. Lucretia les parcourut rapidement du regard, cherchant une mention de quelque action chaotique que ce fût. Mais rien ne fut à sa convenance, et la liste se révéla inexorablement inutile, presque traîtresse ; toute cette pile manqua de dérober une lettre qui avait toutes ses chances de contenir des éléments importants dans l’étrange enquête au sein de laquelle s’était endiguée Lucretia.

Ce fut la qualité du parchemin et la fine calligraphie qui attirèrent son attention. Le papier était aussi blanc et complet que l’écriture apparaissait fluide et toute en lettrine gracieuse, et détonnait allégrement au sein des parchemins tachetés et griffés. Le cachet de cire coupé en deux, portant un « L » enluminé, n’était pas sans lui rappeler le sceau de la comtesse, dont l’initial de Liebewitz correspondait tout à fait.

Les informations qu’elle y trouva s’avéraient déjà bien plus intéressantes. L’on y faisait mention d’actes plus ésotériques, plus sombres, en la présence d’adepte de magie démoniaque, de mage lumineux s’étant tourné vers des puissances bien plus noires que celles envers lesquelles il s’était engagé, et, surtout, l’un de ces inquisiteurs devant qui tout le monde devait s’employer à faire des courbettes et à laisser le champ libre. Cette même personne qui représentait la figure d’autoritaire de ceux contre lequel le garde en noir avait pesté. L’homme avec lequel Fromm était en train de dialoguer.

A côté, une carte annotée, gribouillée de partout, gisait dans des éclats ternis de vieux parchemin, si ancien que l’on craignait de l’effriter entre des doigts maladroits. Lucretia put y lire quelques envois de patrouille et directive de gardes, là où des croix manifestaient d’un crime ayant été commis sur ces lieux. Des flèches partaient dans tous les sens, entrecroisant des noms de bâtiments, de ruelles, et de créatures que les répurgateurs aimaient à faire taire. Rien que par cette vieille carte, des légendes ressurgissaient des ténèbres ; les hommes-rats sortaient des égouts pour se répandre en flux grouillants dans le fond vos pensées obscurcies.

La carte de Nuln, bien plus récente, n’était pas sans lui rappeler celle qu’elle venait de quitter, notamment par ses marques tout aussi singulières et sibyllines. Et reprenant une fois de plus la mythologie et les mystères des skavens, beaucoup d’éléments semblaient être centrés sur les égouts de Nuln.

Elle passa enfin à la bibliothèque. Les étagères s’embouquinaient de livres étranges et envoûtants dont les appels incessants menaçaient de faire flancher la volonté des chétifs d’esprit, et il était aisé que comprendre pourquoi ces ouvrages interdis avaient été claquemurés dans pareille tour. Mais tous n’arboraient pas des titres cabalistiques, tous ne refermaient pas des connaissances occultes qu’il ne fallait pas laisser entre toutes les mains ; certains n’étaient rien d’autres que de simples traités de criminologies, d’essais historiques et de textes instructifs.

Il y avait aussi cette étrange personne que la jeune femme avait amenée avec elle, au sein de son coche, et qui l'avait suivie tout au long de son ascension. Ils n'avaient pas échangé la moindre parole jusqu'à ce qu'elle lui demandât son point de vue sur la situation. Les apparences pouvaient être fort trompeuses lorsque l'exigeait la situation, mais il n'y avait de vérité que l'Aethyr ne sût cacher ; l'un comme l'autre, ils se savaient capables de transcender les frontières de la réalité. Toutefois, lorsque l'elfe lui répondit, il y eut quelques termes qu'elle ne comprit pas, mais fit l'impasse sur les éléments occultes de son discours. Lucretia l'observa, le contempla, et l'écouta.

« Je comprends votre ressenti. Les choses sont anormales, effectivement. Je vous ferai court en vous disant qu’il y a une possible présence chaotique en ville. Observez donc les cartes et les annotations ; l’on parle d’hommes rats, de cultistes, de mutants. Peut-être y verrez-vous plus clair que moi. J’ai cru comprendre q’un individu particulièrement dangereux rôdait dans les environs, que la police secrète de Fromm est sur l’affaire, tout autant que l’inquisition. Regardons dans les livres si nous pouvons trouver quelque chose. »

Joignant le geste à la parole, Lucretia se tourna en direction de tous ces volumes, et en choisit deux ; De l’étendue de la corruption au sein de l’exécutif impérial, et Menaces Chaotiques.

Je n’avais pas vu que tu avais posté neuf minutes avant moi. J’édite donc en insérant quelques mots te concernant. Désolée. ^^’

Message par **[MJ] Abhorash** » 02 janv. 2015, 06:10

La vampire ouvrit donc le premier des deux recueils ayant attiré son attention, "De l'étendue de la corruption au sein de l'exécutif impérial". Le livre était divisé en plusieurs parties: une courte introduction, présentant le problème de la corruption, puis une description détaillée de plusieurs provinces impériales - dont le Wissenland. Un encadré était consacré à Nuln. Lucretia survola le résumé de l'histoire de la ville, qu'elle connaissait bien, pour se concentrer sur des détails spécifiques.

Un enquête poussée avec des membres hauts-placés de la police de Nuln a mis au jour un nouveau point de vue sur la corruption. Pour ces officiels, il s'agit d'une taxe officieuse sur des comportements jugés nuisibles moralement par la population mais ne pouvant être totalement endigués. La corruption permet alors de complémenter le salaire des membres de la police, tout en encourageant la création d'un monopole criminel. Les monopoles ont l'avantage de concentrer le pouvoir économique dans seulement quelques mains: l'effet est généralement une hausse dans les tarifs de biens illicites et une baisse dans la vente des-dits biens. De plus, les confrontations violentes entre bandes criminelles deviennent plus rares, éliminant une cause d'insécurité et de violence dans les quartiers défavorisés.

Les bribes sont le plus souvent acceptées pour les crimes dits "sans victimes", telles que la prostitution ou le jeu. L'un des officiels interrogés a dit encourager ses subordonnés à "se concentrer" sur certaines offenses "prioritaires", en particulier le meurtre. D'autres tâches, plus délicates, sont aussi l'objet d'une attention particulière des officiers de Nuln: la profession d'égoutier y est en particulier plus développée que dans les autres provinces.

[...]Il n'est pas rare d'observer dans le quartier dit du "Dédale" des trafics divers faits en plein jour. La présence policière y est minimale. La création d'associations criminelles permet alors de créer un système d'auto-défense très localisé. Cependant, cette affirmation est grandement contestée en particulier par les officiels de Nuln, qui disent préférer avoir affaire à un système "bien organisé et coordonné" plutôt qu'un ensemble de micro-groupes hétéroclites.

Les mots "monopole" avaient été soulignés plusieurs fois, avec une note écrite par Fromm lui-même: "cartel? source? rum. cath. Lien avec TO."
De même pour "un système": "Toile O. Très étendu. Symbolisme poussé (or, soleil, etc). 4-5 ans? Tiléen. Source de l'argent??? Bcp + d'influence réc. Lien avec bourge, comm., etc. (pas de preuves!) Chercher pq."
Le second livre, sur les "Menaces Chaotiques", contenait des informations plus sensibles. Être surprise ce livre entre les mains pourrait sans doute lui coûter cher, bien que le livre soit très généraliste: la plus grande partie du livre était consacrée à la description des quatre Dieux du Chaos. Vers la fin, une liste des différents types de cultistes que l'on pouvait rencontrer y était faite, ainsi qu'une carte du Chaos à travers le monde. Fromm avait du survoler ce livre - seules une poignée de page contenaient des notes. L'une d'entre elle retint l'attention de Lucretia.

Les cultistes du Chaos existent sous une variété de formes: il n'y a pas de format "typique" aux Chaotiques. Les barbares du Nord voyageront par bandes, centrées autour d'un homme ayant reçu la bénédiction de leur(s) dieu(x), se battant pour le contrôle d'étendues de terre, tandis qu'un culte impérial tentera de survivre le mieux qu'il peut. La caractéristique la plus marquante des cultes Impériaux est donc leur nature variable: il est d'ailleurs courant que les membres du culte ne soient pas au faitde la nature exacte de leurs agissements! Coutumes locales et dieux mineurs forment un terreau particulièrement propice à ce genre de groupuscules, profitant du manque de dogmatisme du culte de Sigmar.

Il est d'ailleurs faux, contrairement à ce que beaucoup pensent, que les cultes ne touchent qu'une partie de la population. On les retrouve dans toutes les classes sociales, dans toutes les provinces de l'Empire. Le Chaos n'épargne personne.

[...]Il est important de surveiller tout rassemblement ayant lieu en-dehors du sein du culte de Sigmar. Il est en effet plus facile pour un agitateur Chaotique de subvertir une organisation déjà mise en place que de prendre le risque de la former par soi-même. Des individus charismatiques et radicalisés s'infiltrent au sein d'un rassemblement quelconque et y recrutent alors de nouveaux disciples. Ils mettent alors en place des coutumes à l'apparence bénigne, qui ont en vérité pour but de banaliser les rituels chaotiques.

Fromm avait écrit sur le bas de la page: "la surveillance doit être totale, à travers société, surtout noblesse (cf dernière fois) et guildes marchandes. ne rien laisser s'échapper. prévention plus facile que guérison" et "mettre en place réseau (mais comment faire si org. sont nids à Chtx?)".

Tandis que Lucretia était trop concentrée sur ses lectures pour prêter autant d'attention qu'elle aurait voulu à ses environs, l'elfe, lui, entendit un bruit de pas se rapprochant d'eux. Deux hommes montaient les escaliers vers l'étage de Fromm. Ils portaient (au vu du bruit clinquant qui les accompagnaient) sans doute des armures moyennes et des armes. Leur pas était caractéristique - différent de celui des gardes. Thornael en avait la certitude: Fromm, accompagné d'un autre homme, serait là dans quelques minutes à peine.

Lucretia: note que c'est un "i" (I), pas un "l" - c'est la police d'écriture qui donne cette impression (ou j'ai fait une typo)
Thornael, je considère que toi aussi tu as tout fouillé -> tu as eu accès aux mêmes informations que Lucretia dans le poste précédent

Ils arrivent dans le prochain poste: profitez de ce moment de répit pour 1) tout ranger/planquer, 2) parler entre vous, en "différé" (à la MJ Bonnepierre si besoin est) et 3) anticiper vos questions/dialogue

Les livres que Lucretia avait ouverts n’avaient pas été choisis au hasard ; au contraire, comme la question ne cessait de tourner autour de quelques menaces chaotiques, la jeune femme avait tout naturellement dirigé ses recherches sur les sujets éponymes. La corruption au sein de l’Empire n’était assurément pas étrangère à l’insurrection chaotique dont la puissance et le nombre semblaient croître à chaque jour, jusqu’à se révéler être un danger qu’il fallait absolument prendre au sérieux. Elle pensait trouver des indices dans les écrits de l’ouvrage, mais fut quelque peu surprise et désappointée ; le volume ne lui avouait que des formulations génériques sur les différents groupuscules que l’on pouvait trouver au sein de l’Empire, agrémentées par-ci par-là de quelques détails concernant la formation de la secte ainsi que d’autres précisions indiquant les raisons pour lesquelles cette dernière s’était-elle développée de la sorte. Rien de transcendant.

Non, Lucretia fut surtout surprise en voyant que les sources principales d’informations n’étaient pas tant les écrits du livre lui-même que les différentes annotations et les apostilles laissées par Fromm. Une fois de plus, la cathédrale semblait être désignée du doigt par diverses rumeurs, même si le « TO » ne signifiait rien aux yeux de Lucretia. Ce ne fut qu’un peu plus tard au cours de sa lecture qu’elle fut en mesure que de comprendre la première initiale de cet étrange « TO », là où le « T » signifiait « Toile ». Restait à savoir la signification de la voyelle. Ou s’agissait-il du mot Organisée ? Une Toile Organisée qui s’avérait très étendue, délimitée par des symboles… Voilà qui ne demeurait pas très clair.

Le second livre, en revanche, paraissait prometteur. Mais après l’avoir ouvert et feuilleté rapidement du regard, la jeune femme s’aperçut qu’l n’y avait là rien qui valût la peine d’être noté. A l’instar du premier ouvrage, tout était généralisé, mais contrairement au ce premier, toujours, aucune annotation n’était en mesure de l’aider. Elles ne témoignaient, lorsqu’il y en avait, que de l’impuissance de Fromm à agir au sein de ces milieux déjà organisés et contre lesquels il était bien difficile de lutter. Fronçant les sourcils, s’engonçant dans sa concentration et dans sa quête d’indices, Lucretia n’entendit pas les pas escalant une à une la longue série de marches qui menaient jusqu’au sommet de la tour, là où elle-même et l’elfe se trouvaient présentement, nez dans des écrits qu’ils n’auraient jamais dû ouvrir. Ce fut ce dernier qui prévint la jeune femme de leur arrivée.

Ils rangèrent aussitôt les livres ; il n’y avait que cela à ranger, et la tâche s’avérait des plus aisées lorsqu’il ne suffisait que de glisser un tome dans le trou que son retirement avait ouvert. Lucretia avait pour elle cette faculté pointilleuse pour, lorsqu’elle se livrait à quelques fouilles interlopes, toujours remettre en ordre les affaires d’autrui directement après les avoir dérangées. Cela permettait de gagner du temps lorsqu’elle en venait à cruellement à en manquer. Comme actuellement.

Elle se tourna vers son vis-à-vis, se rendant compte qu’elle ne connaissait toujours pas nom prénom.
«Pour faire simple ; Lucretia von Shwitzerhaüm. Et vous ? »

Demeurait la question de savoir quoi dire à Fromm.
«Avez-vous quelques idées à prononcer ? Je pensais lui dire que nous ne sommes ici que depuis quelques heures et que nous en savons à peu près autant que lui au sujet de ce qui se passe en ville. Si fait, il pourrait lui être utile que de nous laisser enquêter sur le sujet… Surtout s’il veut avoir une chance de trouver les coupables avant que l’Inquisition ne leur mette le grappin dessus. »

Même si la lecture s'avère particulièrement ardue, ces livres me permettent de comprendre un peu mieux l'organisation de Nuln. Et une fois de plus, preuve est faite que la civilisation n'apporte que peu. Les dirigeants ont apparemment du mal à gérer le "Dédale", ce qui n'est pas si étonnant que ça... L'homme passe sa courte vie à chercher le bonheur en possédant, et en concentrant les reclus dans un espace ridiculement petit, pas très étonnant qu'ils s’étripent. Cependant, les informations tirées du second ouvrage sont bien inquiétantes... Le Chaos gangrène donc à ce point l'Empire. Étonnant que ce dernier tienne encore debout.

Bruits de pas dans l'escalier. Deux hommes. Armés. Fromm, et un autre. Pas un soldat.

"Fromm arrive Baronne, nous devons ranger."

Tout en m'empressant d'essayer de redonner aux tables leurs apparences précédentes, je réponds à Lucretia.

"Les miens me nomment Fëanturi Dagnir al Thorn'æl, Thornaël du Lion Blanc dans votre langue, membre du Conseil Sauvage d'Athel Loren."

"Je dois vous avouer que je ne suis pas à l'aise dans les discutions... Je pense devoir vous laisser cette tâche ardue. J'aimerais cependant en apprendre d'avantage sur ce qui se passe. Je ne sais pas qui est l'homme qui a été enlevé, ni quel est cette endroit, et encore moins le lien qu'ils ont avec l'Inquisition."

Warforum JDR: forum JDR gratuit dans l'univers Warhammer®

[Lucretia] Sylvanian Diplomacy

Re: [Lucretia & Dokhara] Sylvanian Diplomacy

Re: [Lucretia & Dokhara] Sylvanian Diplomacy

Re: [Lucretia] Sylvanian Diplomacy

Re: [Lucretia] Sylvanian Diplomacy

Re: [Lucretia] Sylvanian Diplomacy

Re: [Lucretia] Sylvanian Diplomacy

Re: [Lucretia] Sylvanian Diplomacy

Re: [Lucretia] Sylvanian Diplomacy

Re: [Lucretia] Sylvanian Diplomacy

Re: [Lucretia] Sylvanian Diplomacy

Connexion • S’enregistrer