[Déchirure][Ori & Ætinis] Voyage diplomatique

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Depuis la Déchirure jusqu'à la création de l'Empire et de la Bretonnie, revivez ces âges passés de légendes.

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Ætinis Verteflèche
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Re: [Ori & Ætinis] Voyage diplomatique

Message par Ætinis Verteflèche »

Comme cela était prévisible et comme Ætinis l’avait imaginé, la discussion ne se passa pas très bien. Pourquoi Lance Ardente ferrait-elle confiance à une troupe armée ? Pourquoi, en position de force, ne leur imposait-elle pas ses conditions ?

Verteflèche n’aurait su le dire, mais elle sentait toujours sa fin approcher. Elle ne comprenait pas d’ailleurs pourquoi Morani était si longue, la mettant au supplice. En dépit de son rang – car devant la mort ils étaient finalement tous égaux-, elle aurait aimé lui hurler qu’ils étaient bien des partisans du vrai roi, Malékith, et qu’ils voulaient rallier à leur cause les Velanor. Et donc qu’elle avait toute légitimité pour les tuer ou les capturer.

La jeune elfe ne voyait d’ailleurs pas comment la chevaucheuse de dragon ne parvenait pas à une conclusion aussi simple, aussi facile à faire. Même une enfant serait pourtant facilement arrivée à déduire quels étaient leurs projets en voyant une troupe armée arriver de Nagarythe en Tiranoc, et apprenant qu’ils allaient en direction de Tor Velanor pour « des affaires politiques ».

Il était évident que leur affaire politique n’allait pas être sans importance vu l’escorte. A quoi il fallait leur destination, leurs vêtements et le fait que cette personne semblait assez importante dans l’autre camp et ne les connaissait pas. Or la plupart des familles nobles locales, qui n’étaient pas si nombreuses, auraient dû se connaître au moins de nom. En voyant qu’elle ne les connaissait pas, elle aurait dû se douter de quelque chose.

C’était bizarre. Ou bien cette Morani était une guerrière idiote comme ses pieds et très crédule, quelqu’un de vraiment très stupide et naïve, ou bien elle avait une autre raison de les laisser passer, mais franchement, Ætinis n’aurait pas su dire laquelle, car aucune raison logique ne lui paraissait valable. Il n’y avait aucune raison logique pour qu’une ennemie aide ses adversaires à se faire des alliés, et c’était exactement et très clairement ce qu’ils étaient en train de lui demander.

En admettant même que ce fût une pacifiste convaincue, ce qui semblait extrêmement improbable puisqu’elle commandait une unité militaire fortement engagée dans un camp, pourquoi leur aurait-elle fait confiance ? Non, cela ne tenait pas debout.

Si ça avait été elle, Ætinis, que l’on avait chargée de surveiller la frontière, toute violation du territoire pour de telles raisons aurait immédiatement été sanctionnée par la peine de mort, ou, en cas de reddition, par la capture et l’emprisonnement des intrus. Après tout, c’était eux qui étaient en tort. C’était eux qui objectivement, avec une troupe armée, violaient un territoire sur lequel ils n’avaient aucun droit et même plutôt hostile, même s’ils n’étaient pas en guerre ouverte. Cela, elle voyait très mal comment une militaire adverse pourrait le tolérer.

La solution proposée par le seigneur Ori Aen Elle ne paraissait pas du tout être satisfaisante pour exactement les mêmes raisons. La situation était exactement analogue à celle d’un voleur pris la main dans le sac par un policier, et qui lui demanderait de pouvoir continuer son larcin sous la surveillance de celui-ci, puis s’en aller. Ætinis n’espérait même pas que la commandante l’écoute. Ils avaient pénétré et violé un territoire adverse en se fichant complètement de ses lois, et avec des hommes armés, et cela dans le but à demi-avoué et on ne peut plus facilement devinable de nouer des alliances contre ce dernier.

Ætinis savait pourtant que son seigneur faisait du mieux qu’il pouvait, mais qu’il n’avait rien à proposer d’autre. Aucun gage. Ils étaient pris la main dans le sac, qu’auraient-ils pu faire ? A part peut-être lui livrer Cyrielle en otage. Un sourire sadique éclaira le visage de l’archère à cette pensée, mais elle savait que son seigneur aurait préféré mourir ou s’offrir lui-même comme prisonnier plutôt que la traitresse blonde dont il s’était follement entiché. A cette pensée, une petite vague de déception l’envahit et elle soupira.

Mais d’une certaine manière, pensa-t-elle aussi, l’offre de son maître était rigolote. En effet, l’habile politicien était en train de vendre du vent à la monteuse de dragon, rien de plus. Car dans l’hypothèse même où ils ne le lui auraient pas fait cette offre, mais où elle les avait quand même suivis sur son monstre, ils n’auraient rien pu faire pour l’en empêcher.

En somme, Ori était en train de lui proposer quelque chose qu’elle pouvait déjà obtenir de toute façon qu’il le veuille ou non.

Non, l’esprit cartésien et forestier de notre archère, très terre-à-terre, ne se serait pas laissé berner par de telles paroles. Elle aurait fait son devoir en bonne soldate. Comme devrait le faire aussi cette personne si importante dans la hiérarchie militaire et noble adverse. A moins que Morani ne soit réellement bien plus stupide et naïve que la moyenne, ou une traitresse à son camp. Dans tous les cas, si elle les laissait passer, il était certain qu’elle ne conserverait pas son poste longtemps, ou alors c’était réellement que le camp adverse avait de piètres commandants, et qu’il serait extrêmement facile de les vaincre, surtout qu’ils avaient l’avantage de la légitimité et du nombre pour eux, dans des proportions écrasantes (du moins Ætinis le croyait-elle dur comme fer). Et puis, Ori était un charmeur, cela pouvait jouer.

Mouais, pas grand chose à dire pour moi et donc pas très content de ce post. Comme on le voit, Ætinis est très sceptique sur nos chances, et j'avoue qu'en tant que joueur je le suis tout autant sinon encore plus. Si Lance Ardente a ne serait-ce qu'1 doigt de jugeote, de réflexion ou même aucun mais qu'elle s'en tient à ses ordres, c'est mort !

Mais qui sait elle est peut-être réellement idiote et peu disciplinée, et peut-être qu'elle prendra une initiative contre la logique et ses ordres, espérons le en tous cas (:lol: si elle fait ça elle se retrouva à récurer les WC du camp de Calédor pendant le reste de sa vie, et c'est long, une vie d'elfe). Même Ætinis ne l'aurait pas faite, cette erreur (à 42 ans seulement, ce qui est super jeune pour une elfe, et sans expérience ni formation hein! :P).

Et mine de rien beau boulot d'Ori pour essayer de négocier alors que franchement, on n'a rien à lui offrir qu'elle ne peut pas prendre ou deviner assez facilement elle-même.

Non, je vois comment on pourrait passer cette fois, surtout pour aller négocier aussi ouvertement une alliance avec le camp opposé, mais qui sait. Alea iacta est !
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 06 sept. 2016, 06:54, modifié 1 fois.
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Ætinis Verteflèche, voie de l'archère elfe
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Equipement de combat:
-Lame en or marin : 14+1D8 dégâts, 15 parade
-Arc elfique : 30+1D8 dégâts Malus de -2 TIR tous les 36 mètres, précise : (quand vous utilisez une telle arme lors d'une attaque localisée, vous gagnez un bonus de +2 ATT/TIR. Vous pouvez combiner ce bonus avec celui qui est associé au talent Coups précis/Tir précis...)
-Coutelas : 12+1D6 dégâts, 6 parade.

Compétences de combat :
-Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR quand utilise un arc.
-Tir en mouvement : annule le malus pour les tirs en mouvement.
-Tir à déclenchement rapide : Sur un test d'HAB réussi, permet de tirer deux projectiles par round au lieu d'un seul (maximum 2), avec un malus de -1 à chaque tir dans ce cas.
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[MJ] Le Gob'
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Re: [Ori & Ætinis] Voyage diplomatique

Message par [MJ] Le Gob' »

La proposition formulée par Ori ne sembla pas remporter l’assentiment de la dénommée Morani Lance Ardente, qui affichait toujours une moue suspicieuse après qu’Ori ait terminé d’exposer sa proposition. Il aurait de toute façon paru étonnant qu’elle acquiesce, comme l’avait craint Ori, et comme l’avait prédit Aetinis : accorder le passage à une compagnie en arme, toute réduite fut-elle, était complètement contraire à la mission de patrouille frontalière que semblaient accomplir ces « Vigiles Draconiques » de Tor Anroc. Le refus de cette proposition impliquait toutefois un sérieux contretemps pour l’entreprise diplomatique d’Ori, et constituait un réel coup du sort.

Toutefois, loin de se contenter d’un silence éloquent, la monteuse de dragon reprit la parole d’un ton sentencieux, toisant la compagnie d’un regard froid.

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« Une telle garantie n’est pas satisfaisante.

Ne vous reste donc que deux solutions, prince de Nagarythe : vous défaire de votre escorte pour la durée de votre voyage diplomatique, ou rebrousser chemin avec l’intégralité de votre troupe.

Je ne laisserai point passer une troupe en armes sur les terres de Tiranoc.

Réduisez votre compagnie de moitié, ou disparaissez de ma vue. »
Ori se devait d’obtempérer, s’il souhaitait poursuivre sa route. Tenter de passer en force semblait exclus. Mais qui renvoyer ? L’option la plus probable et pratique consisterait à renvoyer quelques patrouilleurs de son oncle à A’vallach. Mais peut-être tenait-il à son escorte en l’état, auquel cas convenait-il de revoir son plan d’approche, et feindre de renoncer, pour chercher une voie échappant à toute surveillance depuis les cieux.


A l’arrière de la troupe déployée en arc de cercle, Nalthaël, un peu moins livide que précédemment, se pencha de sa selle, pour confier à Aetinis sa vision des choses.

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« Je ne sais pas ce que cela t’inspire, mais cela ne me dit rien qui vaille…

On dirait qu’elle essaie de nous diviser, pour mieux nous piéger.

On doit pouvoir progresser sous couvert des bois : la forêt s’étend le long des Monts Anulii. Je pense qu’on pourrait atteindre Tor Velanor sans trop d’encombre. »
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


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"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

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En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
Qui du forum régit le Bien et le Mal :
Le Modo, en vérité, créature fort espiègle."

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Un gobelin douteux a écrit :

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Ætinis Verteflèche
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Re: [Ori & Ætinis] Voyage diplomatique

Message par Ætinis Verteflèche »

Ætinis était réellement persuadée de leur prochaine fin à tous. Elle s’y était résolue, mais malgré son aplomb de façade –enfin, il était clairement visible qu’elle était pâle et n’avait pas l’air bien du tout-, intérieurement, elle était terrorisée.

La jeune elfe, si elle avait été seule, se serait peut-être même rendue en implorant la pitié de la monteuse de dragon. Mais une telle solution n’était pas envisageable en l’espèce et l’exposerait, non seulement à l’humiliation et au déshonneur, mais également à un échec personnel. Qui plus est, une action aussi lâche aurait jeté l’opprobre à tout jamais sur sa famille et elle-même, et Verteflèche n’aurait plus jamais pu se regarder dans une glace. Non, elle avait des principes. Des principes forts. Oui, elle crevait de trouille, mais non, pour rien au monde elle n’aurait trahi ce en quoi elle croyait.

La philosophie de la famille, très traditionnaliste et proche de la pensée d’Ænarion après qu’il ait tiré l’épée de Khaine, était qu’il fallait accepter de se battre pour faire le bien, accepter certains sacrifices pour parvenir à quelque chose de meilleur. Evidemment, ni Ætinis, ni aucun membre de sa famille n’aurait jamais pu imaginer ne serait-ce qu’une seule seconde le pouvoir corrupteur et maléfique de l’épée du Dieu du meurtre. Ils ignoraient dans quelle sorte de folie était tombé le héros tragique de la race elfe, une soif inextinguible de sang et de batailles, prêt à tous les sacrifices, non pour le plus grand bien comme Caledor qui fut son meilleur ami [l’archimage qui s’était sacrifié pour créer le vortex qui avait sauvé le Monde, pas son descendant qui disputait le trône de Malékith], mais pour satisfaire au fond son égo et sa soif de sang.

Tel avait été le destin du héros maudit, et bien peu en étaient encore conscients à l’époque d’Ætinis. Seuls quelques rares survivants de la fin de sa vie, les derniers elfes qui avaient connu et participé à la guerre contre les démons, s’en souvenaient toujours. Et encore, il fallait pour cela qu’ils aient eu à l’époque la clairvoyance de déceler la part de démon en leur illustre Roi Phénix. Valarion était sans doute de ceux-là, mais très peu pouvaient en dire autant. En réalité, ces temps troublés préfiguraient, avec le crépuscule de la dernière génération d’elfes à avoir connu l’âge originel du Défenseur, le pire cataclysme qu’ait jamais connu la race des elfes.

Nul ne pouvait le soupçonner, mais cette guerre qui se préparait, lorsqu’elle se déclencherait, causerait non seulement des dizaines de milliers de morts elfes directs et indirects sur Ulthuan mais également dans leurs colonies, mais aurait en plus des effets au long terme irréversibles et gravissimes. Environ moitié de la superficie de l’île-continent, la partie la plus riche, la plus herbeuse, la plus plane serait engloutie à jamais pas les eaux, rasant sur le coup des villes entières et massacrant des populations entières, innocentes et civiles. Fous de rage, les partisans de Malékith, qui serait le perdant, ne s’avoueraient jamais vaincus et ce qui devait être une guerre se transformerait en véritable schisme, un conflit entre les elfes si profond et si puissant que la haine mutuelle des deux camps ne s’éteindrait pas au cours des millénaires suivants. Une nouvelle civilisation, forte et sans pitié, mais, plus froide, plus cruelle et plus violente que jamais serait fondée, bâtie sur le sang de millions d’esclaves de toutes les races, et avec pour unique but le massacre de ceux qui étaient devenus leurs ennemis jurés.

Oui, Ætinis Verteflèche et Ori Aen Elle ne le savaient pas, pas plus que les plus grands sages et astromanciens d’ailleurs ne pouvaient le prévoir, mais ils vivaient le crépuscule de l’âge d’or des elfes. Bientôt, leur race entière plongerait dans la nuit, et l’aube qui suivrait serait rouge, baignée des larmes d’Isha, la Déesse mère des elfes, et du sang réclamé par Khaine, le Dieu elfe aux deux aspects, à l’image de leur race.

Seuls quelques pacifistes visionnaires, idéalistes et extrêmement minoritaires, percevaient confusément le danger. Et encore, ils ne pouvaient se douter de ce qui arriverait, mais penser seulement éviter une guerre. Si seulement alors leurs voix avaient pu être entendues et écoutées, la pire tragédie d’une race entière aurait pu être évitée... Et tout cela seulement pour un trône, une couronne et un titre. Les elfes auraient beau, plus tard, se moquer de la gaminerie et de la soif de pouvoir des humains, au fond, ils n’étaient pas différents. Leur longévité supérieure leur permettait juste d’ourdir des plans à plus long terme, mieux camouflés.

Quoi qu’il en fût, notre héroïne était donc morte de peur, mais refuser de céder sur ses principes. On lui avait toujours enseigné que la seule chose nécessaire au triomphe du mal était l’inaction des gens de bien. Et devant ce qu’Ætinis percevait comme le mal, « l’usurpateur Caledor, sa soif de pouvoir et ses exactions » (du moins en était-elle persuadée), elle voulait se dresser comme un rempart pour le bien. Comme son frère avant elle. Elle agissait pour ne pas vivre en esclave, pour ne pas voire son monde détruit et remplacé par ce qu’elle imaginait être une dictature tyrannique et devoir avouer un jour à ses enfants, morte de honte, qu’elle n’avait rien fait pour l’empêcher. Elle se serait alors sentie responsable.

Mais attaquer un dragon frontalement n’était cependant pas la meilleure idée, surtout en l’absence de guerre déclarée. Il fallait éviter de jeter de l’huile sur la poudrière. Le simple groupe de soldats d’Ori pouvait déjà passer pour une violation et une intrusion armée, une provocation inacceptable susceptible de produire une étincelle aux conséquences terribles. Non, il fallait à n’importe quel prix parvenir à calmer le jeu pour l’instant, mais désespérée et désemparée, Verteflèche ne voyait pas comment faire. Résignée à mourir, elle attendait le plus stoïquement possible, mais souffrait à chaque souffle de savoir la mort si proche, d’être dans le couloir de la mort et de devoir l’attendre était une véritable torture, un supplice. Elle ne souhait qu’une chose : que cela cesse vite.

C’est alors que son ami, Nalthaël, aux côtés duquel elle se sentait réconfortée d’être pour sa mort imaginaire, se révéla extrêmement précieux. Finalement, le plus courageux du groupe n’était peut-être pas l’un des nobles, ce n’était peut-être même pas le super-soldat de la princesse Cyrielle Nagaril, ni la mystérieuse Yrin ou son frère aux pouvoirs magiques.

Non, la solution viendrait peut-être de l’elfe qu’elle avait invité sur sa demande. Le courageux archer avait su faire marcher ses méninges durant ce temps et imaginé un plan potentiel susceptible de les faire survivre et remplir leur mission à la fois. Il était relativement simple, mais pourtant, sans doute obnubilés par la présence terrifiante du dragon, nul autre ne semblait y avoir pensé. Il fallait à tout prix transmettre cette idée géniale à Ori Aen elle, et cela, c’était à elle de le faire. Non pas qu’elle veuille s’approprier la paternité ou la gloire de l’idée de son ami, mais parce qu’elle était la garde du corps de ce dernier et qu’en tant que tel elle se devait d’agir, de prendre les risques.

Rassurée par ce qu’elle percevait comme une mission à remplir et qui la galvanisait, notre héroïne salua Nal’ en s’inclinant et lui répondit à voix basse, mais reconnaissante :


-Aujourd’hui plus que jamais, je suis honorée d’être ton amie, Nal’. Ton idée peut nous sauver la vie, à tous. Je ne l’oublierai pas, et même s’il y a peu de chance que ces hypocrites reconnaissent ta valeur, moi je sais ce que je te devrais, ce que nous te devrons tous.

En parlant d’hypocrites, elle pensait surtout à Cyrielle Nagaril, son champion et par-dessus tout à l’œil de faucon Vanir qui s’était montré si méprisant, si injuste envers Nal’.

Encourageant son cheval avec des compliments pour qu’il ose s’approcher d’avantage du dragon, elle le poussa légèrement plus en avant jusqu’à arriver au premier rang, juste à côté de son protégé. Afin de ne pas sembler agressive ou brusque, elle était allée sans précipitation et n’avait pas d’arme sortie. De toute façon, elle ne savait pas se battre à cheval, ses armes lui auraient donc été totalement inutiles.

En faisant cela, la forestière mal à l’aise avait bien attiré toute l’attention sur elle. Une simple soldate, qui se permettait comme cela de prendre des initiatives comme celles là, de rompre la formation et d’interrompre la négociation de nobles ? Même la curiosité de Lance Ardente ne faisait guère de doutes à son égard. Avec son accent à couper au couteau, la fille de bûcheron parla d’une voix très mal assurée et tremblante. Elle claquait des dents, suait et était très pâle, la peur transpirait de chacune de ses gestes et de chacune de ses paroles, et ses yeux étaient rivés sur la dragon qui s’il l’avait voulu aurait pu l’avaler en un coup de dent à la distance où elle était :


-Pardonnez-moi, seigneur Lance Ardente, mais en tant que sa protectrice, j’aimerai dire un mot en privé à mon seigneur, Ori Aen Elle.


Pour ne pas fâcher Lance Ardent, Ætinis avait délibérément choisi de montrer sa peur et même de l’amplifier, ce qui n’était pas très compliqué face à un dragon ennemi. En temps normal, son éducation lui aurait fait cacher ses faiblesses. Ses parents étaient de fiers Nagarythiens, dans le respect des traditions dures de leur province datant d’Ænarion, ils n’appréciaient pas les faibles. Mais en l’occurrence, elle souhait se servir de cela à leur avantage, montrer qu’elle était terrifiée et même accentuer cet effet. Elle prit également un air paniqué pour parler en privé à voix très basse avec son seigneur, air totalement paniqué et énervé, à la limite de s’enfuir, comme si elle l’exhortait vivement à fuir. L’objectif était de faire croire à Morani qu’elle était réellement si terrorisée qu’elle tentait par tous les moyens de l’inciter à choisir de rebrousser chemin. Il ne fallait pas que la chevaucheuse de dragonne puisse soupçonner que l’archère manigançait quelque chose. Pourtant, ses paroles étaient autres que son comportement :

-Seigneur Aen Elle, mon ami vient d’avoir une idée que je souhaitais vous soumettre avant que vous ne preniez une décision. Il prétend que Lance Ardente cherche à nous diviser. Mais Nalthaël a grandi dans le coin et connaît assez bien la région. Il connaît un autre chemin, invisible depuis les airs, qui passe par la forêt au pied des Monts Annulii. Libre à vous de décider, seigneur, mais sachez qu’il y a peut-être un moyen de concilier notre survie et notre mission si nous faisons semblant d’obtempérer et de rentrer pour emprunter ensuite ce chemin sous les frondaisons, caché à la vue des volants.

Puis l’archère se tût, attendant la réaction de son maître, et l’incitant du regard à jouer son jeu pour la crédibiliser. Peu lui importait de passer pour une lâche et une peureuse aux yeux de tous, du moment que le seigneur Ori était sauf et qu’il pouvait accomplir sa tâche, ses deux missions actuelles seraient remplies. Et puis, la guerre exigeait des sacrifices, non ?

Détruire sa réputation, passer aux yeux de tous pour une personne qu’elle-même aurait détestée, c’était cela son sacrifice à elle. Mais elle le faisait volontiers si cela pouvait leur permettre de survivre et de faire ce qu’ils devaient faire. La mission passait avant les intérêts personnels. Si cette alliance était forgée, alors des milliers de partisans rejoindraient sa cause et soutiendraient le souverain légitime, Malékith, comme elle. Si en revanche l’alliance n’était pas forgée, ou pire encore, que les Velanor s’alliait aux Caledoriens, ce seraient des milliers d’ennemis et d’adversaires potentiels en plus contre lesquels lutter.

Face à tant d’enjeux, auxquels venaient s’ajouter la survie du groupe, que pouvait bien peser dans la balance l’égo et l’orgueil de notre héroïne ? Tant pis si elle devait ruiner définitivement sa réputation et ses rêves de gloire. Ori Aen Elle, lui, saurait qui elle était réellement, ainsi que Nal’, cela lui suffisait. A cet instant, Ætinis n’avait que faire du regard des autres ou de comment on la considérerait à l’avenir.
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 02 nov. 2016, 18:31, modifié 1 fois.
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Ætinis Verteflèche, voie de l'archère elfe
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-Coutelas : 12+1D6 dégâts, 6 parade.

Compétences de combat :
-Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR quand utilise un arc.
-Tir en mouvement : annule le malus pour les tirs en mouvement.
-Tir à déclenchement rapide : Sur un test d'HAB réussi, permet de tirer deux projectiles par round au lieu d'un seul (maximum 2), avec un malus de -1 à chaque tir dans ce cas.
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Ori Aen Elle
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Re: [Ori & Ætinis] Voyage diplomatique

Message par Ori Aen Elle »

Bien que l'idée proposé par Ori était audacieuse, elle n'eut pas l'effet escompté, une telle chose était prévisible, car la monteuse de Dragon, en bon soldat désirait remplir sa mission, et ne pouvait accepter que des étrangers, armés qui plus est, puisse entrer à Tiranoc. Mais malgré cela, elle proposa une alternative : Elle acceptait de les laisser passer, si le jeune noble se détachait de la moitié de son escorte... Le fils de Azurö défia la jeune femme d'un regard sombre, cherchant à comprendre les motivations d'une proposition plus que suspecte... En même temps elle refusait de laisser passer des hommes armés, mais de l'autre serait prête à faire exception si les hommes de Ori étaient diminués... Tout cela n'était tout simplement pas logique et en même temps plus que étrange.

Ori se demanda alors, si Tiranoc n'avait pas eut vent de l'arrivée d'un prince de Nagarythe, une chose possible, car après tout, espions et traîtres existaient dans ce triste monde. Il était fort probable que les nombreuses personnalités ayant participées aux petites mondanités chez les Aethil, aient pu avoir vent des futurs affaires du jeune homme qu'il était, se pavanant avec Cyrielle Nagaril accroché au bras, il n'avait rien fait pour ne pas attirer l'attention. Dans tout les cas, si des informations avaient fuité, cela allait compliqué les affaires du Aen Elle.

Plongé dans la réflexion, sachant pertinemment qu'il ne pouvait se permettre de se détacher de la moitié de ses hommes, par crainte pour sa sécurité, mais aussi pour celle de la fille du seigneur Dranduil dont il avait la charge, il devait trouver une idée. Entrer par un chemin différent était une chose sûrement possible, mais avant de partir, le jeune noble n'avait en aucun cas étudié une quelconque carte de la région, et donc, ses connaissances du terrains étaient bien limité.
Mais, la solution lui vint d'une autre personne, la dernière à laquelle il puisse s'attendre, non pas parce qu'elle était idiote, loin de là, mais disons qu'à ce moment, le jeune Ori se sentait entouré de personnages assez exceptionnel, comme le protecteur de Cyrielle ou encore Yrin qui eux auraient selon lui pu l'aider...
Aetinis vint donc à lui, attirant l'attention de tous, de part son audace d'interrompre une conversation de personnalités importantes, elle expliqua vouloir s'entretenir avec son maître, en faisant preuve du plus de respect possible. Le jeune homme l'observa avec attention de ses yeux violets, il pouvait voir en elle, une crainte et une terreur assez expressive, vis à vis de la créature ailé, chose normal, mais même le noble pouvait voir qu'elle cherchait à démontrer sa peur plus qu'elle ne l'était en réalité, sûrement pour faire croire à la domination de lance Ardente.
Elle lui révéla discrètement une information assez importante, il semblait en effet que le soldat du seigneur Nahël, connaissait bien la région, et pouvait guider le contingent par un autre chemin, loin de la vision d'un Dragon, à couvert des forêts environnantes. Bien que l'idée de s'infiltrer en douce à Tiranoc ne plaisait guère au fils de Azurö, il ne voyait guère de meilleur solution que celle qu'on venait de lui proposer.


"Et bien, je vois bien là que ma sécurité prime avant tout aux les yeux de ma protectrice."

Il avait dit cela dans le but de faire croire à la dresseuse de Dragon, que la jeune femme lui avait tout simplement conseillé de ne point accepter sa requête pour sa propre sécurité.

"Il semble que je ne puisse satisfaire à votre demande, Morani Lance Ardente, et bien que je regrettes une telle tournure, il semble que je n'ai guère le choix de rebrousser chemin, dans le but de revenir avec une autorisation du seigneur de Tiranoc d'entrer sur ces terres. Sur ceux, je vous salue."

Pour compléter ses paroles, il leva son bras, dans le but de faire signe à ses patrouilleurs de se remettre en position de marche, et de faire le chemin parcouru en sens inverse, personne ne broncha, car en effet, il était probable que l'idée de fuir ce dragon, était la chose la plus importante de leur vie à cette instant

La formation fut donc reprise, non sans que les patrouilleurs ne jettent de temps à autre un regard craintif derrière eux, pour voir la créature ailé s'éloigner au fur et à mesure des pas du contingent. Une fois une distance plus que convenable les séparant de la bête et de sa maîtresse, assez pour qu'ils ne soient plus dans son champs de vision, Ori fit signe au dénommé Nathaël ainsi qu'au capitaine Vanir de venir à lui.


"Capitaine, il semble que l'homme de main du seigneur Nahël, connaisse la région, et soit capable de nous trouver un chemin sûre et à l'abri des patrouilles de Dragon. Dans ce cas, Nathaël et l'un de vos hommes allez ouvrir la voie, et ainsi reconnaître ce fameux itinéraire, dans le but de voir si il est ou non praticable. Pendant ce temps, le reste du contingent suivra vos traces à une allure assez tranquille."

Le choix d'envoyer le soldat de Nahël avec l'un de ses propres patrouilleurs, était une idée réfléchit, permettant ainsi d'ouvrir la route et d'éviter les mauvaises surprises, et aussi de vérifier les dires de Nathaël. Il n'avait en effet rien contre le soldat en lui même, mais ne pouvait oublier pour qui il travaillait : un noble aussi intelligent et fourbe qu'un renard... Le petit fils de Valarion.
Attendant que le capitaine Vanir désigne l'homme de son choix, le jeune homme se retourna vers Cyrielle, avec qui il ne s'était guère entretenu depuis quelques minutes déjà.


"Pardonnez moi Cyrielle, il semble que la situation dans la région, soit assez différente de celle qu'on ma décrite, et je m'excuse de devoir vous confrontez à quelques dangers, et à ce changement d'itinéraire inopiné..."

Il afficha un sourire à la jeune femme, espérant que l'itinéraire futur, échapperait à la surveillance de cette maudite rouquine à dos de dragon.
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 02 nov. 2016, 18:33, modifié 1 fois.
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Ori Aen Elle, Voie de l'aristocrate
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 14 | Int 11 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | NA 1 | PV 55/55
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[MJ] Le Gob'
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Re: [Ori & Ætinis] Voyage diplomatique

Message par [MJ] Le Gob' »

Bon, c’est reparti avec un rythme correct. Vil Gob’ et ses instabilités informatiques :Oo:
Tout fut fait tel que l’avait ordonné Ori, le petit groupe battant en retraite sur de longues miles avant d’oser modifier sa trajectoire, cherchant à échapper dans un premier temps à la surveillance de la capitaine des Vigiles Draconiques. Ce ne fut qu’après presque une heure de repli en bon ordre qu’Yrin reprit la parole pour briser le long silence qui s’était installé, s’adressant à Ori, les yeux levés au ciel :
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« Je ne vois plus trace du dragon, seigneur Ori. »
Dans leur dos, Urian Vivelame eut une moue d’assentiment, observant à son tour les nuées, scrutant l’horizon à la recherche d’une silhouette reptilienne avant de confirmer d’un ton qui trahissait une sensible indifférence au caractère dangereux de leur situation.
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« Les cieux sont déserts. »
A son côté, Cyrielle Nagaril se tenait droite sur sa monture, le visage neutre, silencieuse depuis le début de leur mésaventure lors de leur rencontre inopinée avec la chevaucheuse de dragon. Le titan ailé ne semblait pas l’avoir terrorisée outre mesure, mais peut-être cachait-elle tout simplement bien son jeu, les habitudes courtisanes aidant.

Quoi qu’il en soit, suivant son propre plan, Ori put alors ordonner à la troupe de bifurquer, et de s’enfoncer dans les bois bordant les versants des Monts Anulii. L’idée du prince était simple, mais aussi prometteuse que risquée. La forêt était en effet suffisamment épaisse en ces lieux pour dissimuler leur progression aux regards venus du ciel, de sorte que leur petit groupe puisse franchir la frontière entre Nagarythe et Tiranoc. Restait la probabilité de patrouilles terrestres, mais le prince semblait déterminé à prendre le pari s’il existait une chance pour eux d’atteindre sans encombre leur destination, située plus au Sud, nettement au sein du royaume de Tiranoc.

Comme ils passaient la lisière des bois, gagnant ainsi le couvert convoité, et rejoignaient un sentier forestier assez bien entretenu, sur lequel deux cavaliers pouvaient chevaucher de front, Urian Vivelame fit une remarque, à haute et intelligible voix :

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« La visibilité dans ces bois est quasi nulle, et notre chevauchée en sera ralentie. Nous devrions décider de la route à suivre : devons-nous suivre ce sentier forestier au risque de faire de mauvaises rencontres, ou couper à travers bois, direction plein Sud, au prix d’une progression encore moins rapide ? »
Un bref silence. Puis le vétéran ajouta, adressant un regard impavide au jeune prince qui prétendait courtiser sa protégée.
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« Compte tenu des circonstances, il est sage de dépêcher des éclaireurs. »
Le ton adopté faisait sonner cette phrase comme un jugement, ou comme un assentiment à la décision donné à la décision prise par Ori, plutôt que comme un conseil. Du coin de l’œil, Ori put voir Yrin se raidir imperceptiblement : nul doute qu’elle n’appréciait guère tant de libéralisme dans un discours adressé au neveu de son seigneur. Mais la jeune femme garda le silence, et ce fut contre toute attente l’œil de faucon Vanir qui prit la parole, commençant à donner les ordres coutumiers en ce genre de situation. Le chef d’unité pensait probablement bien faire en relayant la décision d’Ori, mais s’exposait toutefois à des contre-indications de la part de son prince si d’aventure celui-ci changeait d'avis quant à la marche à suivre.
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« Verteflèche et l’Æthil peuvent prendre les devants, et partir en reconnaissance. Revenez vers nous sitôt qu'un danger se présente. »
Alors que les intéressés s'apprêtaient à se mettre en mouvement, Yrin rapprocha sa monture de celle d'Ori, se rapprochant de son prince, un mouvement qui contrastait avec la froideur et la distance que la "main" de Tyrosh entretenait habituellement avec son entourage. C'est dans un murmure inaudible, et d'un ton froid, à peine perceptible d'Ori malgré leur proximité physique, qu'Yrin lui adressa un début de phrase bien sibyllin :
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« Seigneur, ce Vivelame... »
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


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"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

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En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
Qui du forum régit le Bien et le Mal :
Le Modo, en vérité, créature fort espiègle."

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Un gobelin douteux a écrit :

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Ori Aen Elle
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Re: [Ori & Ætinis] Voyage diplomatique

Message par Ori Aen Elle »

La fuite du groupe fut longue, en effet échapper aux yeux d'un dragon était loin d'être une chose aisé, et il leur fallu bien une heure entière pour enfin ralentir la cadence des chevaux, et ainsi offrir un peu de repos aux braves bêtes dont la vision de la créature ailé les avaient terrifié. Vivelame ainsi que Yrin continuèrent tout de même de scruter le ciel, même si le danger semblait passé.
Cyrielle n'avait plus prononcé un mot depuis le début de ce voyage depuis un moment déjà, et le jeune Ori ignorait si cela était en lien avec la terrible rencontre qu'il venait de faire, après tout, la peur était une chose tout à fait normal face à un dragon, ces monstres majestueux étaient de véritables machines à tuées sur un champs de bataille, et les contes et légendes à leur sujet, ne faisaient que participer à la peur qu'ils inspiraient. Mais dans tout les cas, la jeune blonde gardait le visage fermé, sûrement son rang lui interdisait de montrer qu'elle était capable de craindre quelque chose, elle était après tout la fille du seigneur Dranduil...

Selon les instructions du jeune Aen Elle, la troupe bifurqua en direction des bois longeant les Monts Anulii, il était en effet resté fixé sur son plan, comptant sur l'homme de main des Aethil pour les guider vers un chemin capable de les mener vers leur but. Bien évidement, le couvert des bois donnait désormais un camouflage presque total envers toute patrouille aérienne, mais si des patrouilles terrestres avaient été placé dans ces bois... Alors il faudrait espérer ne pas en croiser une seule, sinon de graves ennuis pourraient arrivés.

Désormais dans les bois et suivant un sentier nettement délimité, le garde du corps de la dulcinée du Aen Elle fit une remarque, considérant que à la vue du terrain, leur route serait ralentit à dos de montures, et la décision à prendre était de continuer sur le sentier, où bien s'enfoncer dans les bois, mais de ralentir encore plus la progression.
Dès lors, comme Ori pensait le faire, il proposa d'envoyer des éclaireurs en tête de groupe, le ton de la voix de Vivelame indiquait une sorte de jugement envers le seigneur Ori, une chose qui n'échappa en rien au jeune noble, il était probable que le garde du corps n'apprécie que très peu le jeune homme, pour des raisons diverses et variées. Dans tout les cas, ces remarques n'échappaient pas non plus à la jeune Yrin, qui n'appréciait en rien ce ton si familier avec le neveu de son seigneur et donc par définition son prince. Mais la jeune femme garda le silence, ne voulant sûrement créer quelques dissensions au sein du groupe.

Puis, contre toute attente, ce fut oeil de faucon qui donna ses ordres de son propre chef, celui ci semblait avoir enfin reprit son sang froid, suite à la vision cauchemardesque du dragon. Etant chef des éclaireurs, et étant doué en milieu forestier, il pouvait dès lors démontrer le talent dont il était capable, Ori ne doutait en rien qu'il était un guerrier exemplaire, surtout quand on savait qu'il lui avait été recommandé par son oncle Tyrosh.

D'un signe de main, il accorda l'ordre donné par Vanir à destination de Verteflèche et son ami, ils avanceraient ensemble dans le but d'ouvrir la voie et de prévenir tout danger plus en avant, mais le jeune noble ne comptait pas s'arrêter là, n'oubliant que la sécurité de dame Cyrielle était sa plus grande priorité pour l'heure.


"Capitaine Vanir, dîtes à vos hommes de s'enfoncer de part et d'autre du sentier, à couvert des arbres, tout en s'enfonçant légèrement pour couvrir plus de distance. Qu'ils gardent visuels sur ceux progressant sur le sentier, c'est à dire vous, moi, Yrin, Cyrielle et son protecteur, notre ami mage, ainsi que Verteflèche et l'homme des Aethil qui seront plus en avant de notre progression. Toute autre présence sera considéré comme hostile, mais ils n'ouvriront le feu que sur mon ordre, où si leurs vie sont en danger."

Il laissa oeil de faucon retranscrire ses ordres, puis il sentit la présence de Yrin prêt de lui, la jeune femme brisa l'espace d'un instant la froideur et la distance dont elle avait fait preuve depuis le début, puis elle prononça quelques mots en signe d'avertissement à l'encontre de Vivelame.
Ori savait que la jeune femme ne semblait en rien apprécié ce personnage, aussi le jeune Aen Elle tenta de la rassurer murmurant aussi à son égard quelques mots.


"N'ai crainte Yrin, je reste vigilant à l'égard de cet homme, mais celui ci nous a été imposé par le père de Cyrielle, je ne peux donc que me plier à ces exigences."

Il afficha un sourire rassurant à la jeune femme, et le groupe sembla donc prêt à repartir.
Voila on reprend tranquillement, donc tous mes éclaireurs se place à droite et gauche du sentier, s'enfonçant légèrement dans les bois, tout en gardant visuel sur nous qui progressons sur le sentier (comme ça ils peuvent nous couvrir de nombreux angles) Quand à verteflèche et son camarade, ils partent plus en avant en éclaireur. Voila voila.
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 02 nov. 2016, 18:33, modifié 1 fois.
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Ori Aen Elle, Voie de l'aristocrate
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Ætinis Verteflèche
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Re: [Ori & Ætinis] Voyage diplomatique

Message par Ætinis Verteflèche »

Ætinis Verteflèche était plutôt satisfaite de la tournure prise par les évènements. Finalement, ils avaient décidé de fuir le dragon et de tenter un contournement, suivant le conseil de Nalthaël. Il fallut rebrousser chemin sur un long trajet avant d’enfin pouvoir emprunter de nouveau la direction de Tor Velanor, sous le couvert de la forêt. Ce qui était sûr, c’était que lieu si familier à notre héroïne la rassurait. Elle s’y sentait à son aise, c’était son élément, et elle ne doutait pas, dans un tel environnement, de pouvoir aisément se cacher, tirer et disparaître à nouveau si cela se révélait nécessaire.

En revanche, la pratique de l’équitation, comme elle le découvrit, était beaucoup moins agréable dans les endroits fortement boisés. Déjà qu’à la longue, il devenait fatigant de se tenir toujours en équilibre sans bouger sur le dos du coursier, avec les racines, et les petits virages incessants du sentier qu’ils suivaient, c’était bien pire. A vrai dire, s’ils avaient quitté le sentier, c’eut été encore pire, mais pour l’instant, l’archère subissait sans se plaindre. Quand on venait d’échapper à un dragon, on ne se plaignait pas d’un mal de dos et de fourmis dans les jambes.

Pourtant, il lui démangeait de mettre pied à terre pour courir parmi les arbres. D’autant plus que le sentier qu’ils empruntaient était bien entretenu, signe qu’il devait fréquemment servir. Si c’était effectivement le cas, il était probable que le groupe tombe sur d’autres elfes, qu’il s’agisse de gardes, de bandits ou de voyageurs.

Tout au cours du voyage, Ætinis avait pu remarquer que certains de ses compagnons se donnaient volontairement un genre, ou avaient un caractère qu’elle n’appréciait que très moyennement. Si l’œil de faucon Vanir était un harceleur insupportable, les personnalités d’Yrin et du garde du corps de « la princesse » ne lui étaient guère plus sympathiques.

Très semblables entre eux, ces deux elfes semblaient très sûrs d’eux, totalement imbus de leurs personnes et persuadés de leur supériorité sur les autres membres du groupe. A tel point que l’un comme l’autre se permettaient des remarques aussi évidentes que stupides aux yeux de notre jeune et immature héroïne.

Elle ne put se retenir de penser, aux remarques d’Yrin et d’Urian :
*Oui, merci bien, on l’avait remarqué !* Ce dernier ce paya même le luxe de distribuer des conseils à son seigneur comme si c’était lui son précepteur ou son commandant. Oh, comme elle aurait aimé, à cet instant, qu’Ori lui rabatte le claquet et lui montre pourquoi c’était lui, le noble, qui commandait et non pas ce vétéran aussi effrayant que rustre ! Elle ne doutait pas qu’il soit un as en combat, mais pour réfléchir et prendre des décisions, elle préférait s’en remettre aux seuls maîtres légitimes, aux guides du peuple elfe, à sa hiérarchie, bref, aux nobles. Elle ignora donc purement et simplement les paroles de Vivelame, n’y réagissant pas, faisant comme si elle ne l’avait pas entendu. Elle ne bougerait pas sans un ordre de son seigneur.

D’ailleurs, à son grand désarroi, ses chefs légitimes, Vanir puis Ori Aen Elle se hâtèrent de prendre une décision relativement semblable. Pourtant, envoyer des éclaireurs était logique, et à vrai dire elle aurait adoré jouer ce rôle où elle aurait pu prouver toute sa valeur dans son élément. Et puis, elle aurait pu passer un peu de temps seule avec Nal’, au lieu de subir les discriminations et le harcèlement des autres membres du groupe, ou les remarques vaniteuses d’Urian et d’Yrin. Ce genre de types qui ne parlaient presque jamais en général voulaient faire croire que le peu qu’ils disaient était intéressant, mais il n’en était souvent rien. Vanir semblait pourtant être tombé dans leur piège, car il avait retransmis le conseil d’Urian sous forme d’ordre. Et Verteflèche allait l’exécuter, lorsque son seigneur en personne intervint.

Elle reçut de lui instruction, non pas d’éclairer le sentier, mais bien de rester en simple position d’avant-garde, à portée de vue des autres qui se déploieraient en cercle autour des deux nobles. Immédiatement, notre archère obéit à celui qu’elle idéalisait encore, tout en répondant avec zèle :


-Comme vous voudrez, seigneur Aen Elle !

Une fois la nouvelle formation adoptée elle consacra son énergie à scruter l’avant de la route, à l’affut de tout signe de vie. Elle avait compris les conditions d’engagement. N’ouvrir le feu qu’en défense ou sur ordre, mais considérer tout présence vivante comme hostile. Seuls restaient au milieu du dispositif les « favoris » de son maître, dont la détestable et détestée Cyrielle Nagaril, celle qu’elle considérait comme une traîtresse, mais qui par un maléfice inconnu aveuglait son héros pourtant si clairvoyant d’habitude, Ori Aen Elle ! Mais tôt ou tard, Ætinis ne perdait pas espoir de la confondre aux yeux de son seigneur, et alors, elle prendrait plaisir à l’humilier, à la rabaisser, et à lui faire subir le sort que méritaient les traîtres à leur patrie de ses propres mains, le tout sous le regard reconnaissant de son maître qui la récompenserait pour sa fidélité et lui avoir ouvert les yeux sur la vraie nature de la fourbe sorcière qui s’était jouée de lui et l’avoir protégé envers et contre tout, y compris lui-même !

Il était très rare que Verteflèche ait ce genre de pensées. Les seules fois de sa vie où elle avait eu envie de faire du mal à quelqu’un, c’était très récemment, lors de leur séjour à Tor Æthil. Mais alors, elle s’était vite rendue compte que c’était mal, et avait ressenti un sentiment de culpabilité qui l’avait poussée au repentir intérieur. Cette fois-ci, elle souriait sinistrement en s’imaginant faire subir les pires horreurs à « la blondasse » sous les yeux d’Ori, et ne se rendait même pas compte de l’immoralité de son désir, ne ressentant aucune culpabilité, juste de la satisfaction à cette évocation mentale.

Mais alors que son esprit divaguait, ses yeux, eux, restaient en alerte, scrutant chaque recoin, chaque arbre, chaque trou, chaque futaie, chaque buisson, et même de temps à autres les frondaisons en quête de quelque chose d’inhabituel. Si elle repérait quelque chose, elle stopperait immédiatement sa monture et ferait signe aux autres de s’arrêter sans faire de bruit. Puis elle ferait son rapport et mettrait pied à terre pour se préparer à agir si nécessaire.
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 02 nov. 2016, 18:32, modifié 1 fois.
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Ætinis Verteflèche, voie de l'archère elfe
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Equipement et compétences de combat:
Equipement de combat:
-Lame en or marin : 14+1D8 dégâts, 15 parade
-Arc elfique : 30+1D8 dégâts Malus de -2 TIR tous les 36 mètres, précise : (quand vous utilisez une telle arme lors d'une attaque localisée, vous gagnez un bonus de +2 ATT/TIR. Vous pouvez combiner ce bonus avec celui qui est associé au talent Coups précis/Tir précis...)
-Coutelas : 12+1D6 dégâts, 6 parade.

Compétences de combat :
-Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR quand utilise un arc.
-Tir en mouvement : annule le malus pour les tirs en mouvement.
-Tir à déclenchement rapide : Sur un test d'HAB réussi, permet de tirer deux projectiles par round au lieu d'un seul (maximum 2), avec un malus de -1 à chaque tir dans ce cas.
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[MJ] Le Gob'
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Re: [Ori & Ætinis] Voyage diplomatique

Message par [MJ] Le Gob' »

Jet de rencontre caché.
Tout fut fait ainsi que l’avait ordonné Ori, la petite compagnie adoptant une formation de sorte à pouvoir gérer toute situation imprévue, dusse-t-elle se présenter au détour du sentier. Mais cette première partie de leur voyage à travers bois, qui devait les mener jusqu’à Tor Velanor, débutait sous de bons auspices. En effet, plus d’une demi-heure après leur passage de la lisière, aucune alerte ni incident n’était à noter. Le sentier emprunté semblait pour le moins désert, ce qui pouvait paraître une aubaine de nature à rasséréner nos aventuriers après leur rencontre avec un intimidant dragon. L’ambiance dans le groupe était calme, quoique tendue du côté de certains combattants, du fait de leur situation irrégulière en ces terres. Mais chacun des patrouilleurs s’acquittait de sa tâche avec application, ayant recouvré cette discipline qui avait pu leur faire défaut lors de l’apparition inopinée du monstre reptilien, quelques temps plus tôt.

Ori était quant à lui dans une situation assez particulière, car leur groupe resserré, qui formait le cœur de leur petite troupe, l’empêchait désormais d’avoir une conversation à mots couverts avec l’un ou l’autre de ses lieutenants : ils étaient trop proches les uns des autres, et une oreille attentive aurait pu glaner des informations indiscrètes. Yrin avait dû remarquer cet état de fait, car son visage s’était fermé depuis sa remarque au sujet d’Urian ; elle semblait dorénavant absorbée par la surveillance des environs, et ne prêtait plus guère attention à la solitude relative d’Ori, perdu dans l’œil du cyclone, dans un silence pesant qui s’éternisait depuis de longues poignées de minutes.

Urian Vivelame ne semblait pas désireux d’engager une conversation, davantage concentré sur l’aspect strictement tactique de leur progression, mettant son expérience guerrière à profit afin de renforcer la capacité de guet de leur petite compagnie. Il ne paraissait pas non plus soucieux d’entretenir une conversation avec Cyrielle Nagaril, elle-même plongée dans ses pensées, le regard perdu dans le lointain. Peut-être la fille de Dranduil regrettait-elle ce voyage, qui ne débutait pas tel qu’elle l’avait espéré ? Ou peut-être planifiait-elle ses prochaines stratégies de séduction. Cette situation s'éternisa, et ils progressèrent quelques heures ainsi.

Ce fut finalement Valeth, le mage, qui vint chevaucher au côté d’Ori, se plaçant sur sa gauche, Yrin progressant déjà sur la droite du noble. Lorsque le mage prit la parole, s’adressant à Ori, son ton était mesuré, son regard perdu dans le lointain, et son visage impassible, le tout contribuant à donner l’impression qu’il était plongé dans une sorte de transe.

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« Seigneur, si vous le permettez, je crois que vous portez sur vous un objet enchanté par une magie de nature à vous nuire. »

Pendant ce temps, à l’avant du convoi, Nalthaël et Aetinis arrivèrent en vue d’une petite clairière, en bordure du sentier forestier. En son sein, un spectacle pour le moins macabre s’offrait à eux. Plusieurs elfes gisaient au sol, inertes, leurs armes tombées de leurs doigts gourds. Aetinis en dénombra trois. Il n’était pas aisé de juger de leur état à cette distance, mais aucun ne semblait bouger, et plusieurs semblaient être tombés face contre terre. Nulle trace de combat ne marquait la clairière, et la livrée blanche des soldats ne portait pas de trace évidente de sang. Au côté d’Aetinis, Nalthaël fit un signe du menton, désignant l’arbre central de la clairière, au pied duquel était prostrée une quatrième forme enveloppée dans une quelconque ample couverture de tissu gris sombre. La scène semblait figée dans le temps, mais un sentiment de malaise envahit rapidement les deux elfes. L’air semblait particulièrement lourd, et Aetinis avait déjà connu cette impression dans un passé proche…
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


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"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

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En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
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Un gobelin douteux a écrit :

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Ori Aen Elle
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Re: [Ori & Ætinis] Voyage diplomatique

Message par Ori Aen Elle »

Les directives du jeune seigneur Aen Elle furent respectées à la lettre, et sous le commandement de œil de faucon, chaque patrouilleur trouva sa place dans le dispositif. Il semblait que les différents guerriers avaient enfin retrouvé leur calme et leur sérieux suite à la terrible rencontre qu'ils avaient fait face au dragon. Désormais Ori ne doutait pas un seul instant qu'il avait des hommes de confiance sous son autorité et prêt à se battre si les choses se corsaient.
Il semblait que le plan proposé par le soldat de Nahël pouvait porter ces fruits, car sur le chemin qu'ils avaient décidé d'emprunter, il n'y avait aucune trace de passage ou de patrouille ennemi, une bonne chose, car il aurait été regrettable pour le jeune seigneur de ne pas pouvoir s'acquitter de la tâche qui était la sienne en arrivant au terme de son voyage diplomatique.

Désormais, le groupe des personnalités les plus importante, était dans une formation empêchant toute confidence ou discussion sérieuse sans que des oreilles indiscrètes ne puisse aussi les écouter. De ce fait, Yrin s'était de nouveau enfermé dans un silence glacial. Urian lui, à son habitude, jouait son rôle de protecteur et était plongé dans une surveillance accru des environs, il était certain qu'il tenait à cœur la protection de Cyrielle.
La jeune femme blonde, elle aussi s'était murée dans un mutisme total. Il était d'ailleurs regrettable pour Ori qu'il doive laissé la charmante créature aussi seule, ne pouvant discuter avec elle, comme il avait tant aimé le faire lors de leur rencontre à Tor Aethil. Elle semblait en tout cas perdu dans ces pensées, et le jeune homme ne pouvait en déchiffrer les rouages pour connaître son état d'esprit actuel.

Le voyage se passa donc dans le plus grand des silence, pendant de longues heures...

Ce fut alors Valeth, le mage dépêché par son oncle Tyrosh, qui plaça sa monture à la gauche du jeune homme, en effet, les deux hommes n'avaient pas pu discuter depuis le début du voyage, l'attitude du mage semblait étrange, comme coupé du monde, il semblait plongé dans une sorte de transe. Puis il lança une mise en garde envers le jeune prince, semblant détecter que Ori possédait un objet magique pouvant lui nuire.
Sans avoir besoin de réfléchir longtemps, Ori sortit le petit anneau magique que le mage Narion Il'Ithar lui avait confié, lui expliquant que la babiole servirait à pouvoir le contacter si Ori était dans le besoin. Encore jeune dans le monde politique, il ne s'était méfié de rien, mais une nouvelle fois, les apparences pouvaient être trompeuses...


"Voila que tu piques ma curiosité Valeth... Il semble que l'objet dont tu me parles est ce petit anneau, donné par le mage Narion Il'Ithar, peut être pourrais tu m'éclairer sur ce personnage ?"

En effet, il ne savait que peu de chose de cet homme, omis qu'il lui avait semblé sympathique. Il ne savait même pas quel seigneur il pouvait bien servir d'ailleurs... Dans tous les cas, il donna l'anneau en question à Valeth.

"C'est pour ce genre de chose que j'ai demandé un mage prêt de moi, dans le but d'obtenir conseil et enseignement. Quand tu dis que cet objet peut me nuire, que veux tu dire ? Sache dans tout les cas, que je ne l'ai jamais porté au doigt."

L'objet en question était il si dangereux que cela ? Aurait il pu blesser Ori ou pire le tuer ?!... Si telle était le cas, alors cela voudrai dire que déjà des gens ne voyaient pas le jeune homme qu'il était d'un bon œil. Une nouvelle fois, il manquait d'information...
Mais alors qu'il attendait des réponses, il vit que le binôme de tête, constitué de Aetinis et Nalthaël, venaient de stopper sa progression. A la vue de cela, le jeune noble leva son bras en l'air tout en ayant le poing fermé, ce simple signe permettait que tous stop leur progression, et que les patrouilleurs éveillent leur sens, car cette soudaine halte pouvait signifier que quelque chose avait été détecté, et que donc le danger pouvait venir à tout moment.
Le jeune elfe, de la distance où il était, ne pouvait pas voir grand chose, mais il semblait que des masses étaient au sol... Des corps peut être ?!

Il resta en place, attendant le rapport de sa protectrice.
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 14 nov. 2016, 12:39, modifié 1 fois.
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Ori Aen Elle, Voie de l'aristocrate
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 14 | Int 11 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | NA 1 | PV 55/55
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Ætinis Verteflèche
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Re: [Ori & Ætinis] Voyage diplomatique

Message par Ætinis Verteflèche »

NB : Des éléments de ce post m’ont été transmis par le MJ en privé.
En dépit du fait qu’il soit bien entretenu, il semblait finalement que le sentier que la petite troupe avait décidé d’emprunter était complètement désert. Ils avaient franchi la frontière depuis un certain temps maintenant, et pourtant, il n’y avait nulle trace d’ennemis dans les parages. Cela était étrange, certes, mais Ætinis n’allait certainement pas s’en plaindre. La très jeune archère ne baissa pas sa vigilance pour autant, presque consciente que quelque chose n’allait pas.

Cette mauvaise impression fut bien vite confirmée lorsqu’ils arrivèrent en vue d’une petite clairière où gisaient un certain nombre de corps inanimés. Immédiatement, à cette vue, la forestière fit un signe de la main à son seigneur pour qu’il s’arrête. Puis elle descendit souplement de sa monture, mettant pied à terre avec un petit sourire de satisfaction. Enfin elle pouvait marcher, ce n’était pas trop tôt !

De là où il était, Ori Aen Elle ne voyait pas ce qu’elle ferait si elle s’avançait plus. Et d’une certaine manière, c’était tant mieux car cela signifiait qu’il était à l’abri. Notre héroïne échangea un regard avec son ami et frère d’armes au service des Æthil, et tous deux comprirent qu’ils avaient la même idée. Un unique arbre, un feuillu magnifique appartenant à la famille des chênes, trônait au centre de la petite trouée. Un phénomène bien connu de notre fille de bûcheron et de menuisière. Là où la lumière était plus abondante, et où il n’y avait pas l’ombre et la concurrence de leurs congénères, les arbres pouvaient déployer leur plein potentiel de croissance.

Mais ce qui importait en l’occurrence n’était pas ledit chêne, mais plutôt la forme qui y était « adossée », si l’on pouvait dire, cachée sous une couverture. Et il y avait encore cette sensation bizarre qu’elle ressentait en présence de magie. Il faudrait faire attention. Tous sens en alerte, il ne fallut que quelques secondes à Verteflèche pour se décider sur la conduite à tenir. L’elfe tenait là une occasion en or de prouver à tous, et à elle la première, qu’elle était courageuse, qu’elle méritait son rang et sa place dans l’armée ! Se tournant vers Nal’, elle lui murmura d’un ton décidé :


-Couvre-moi le temps que je m’approche.

Glorieuse mais méfiante, notre héroïne se saisit de son arc d’une main ferme, et attrapa une de ses flèches empennées de plumes vertes de l’autre. Elle encocha silencieusement et s’aventura prudemment dans la clairière, à pas de loup, fixant d’abord le corps le plus proche, prête à ouvrir le feu au moindre signe d’agression. Mais l’elfe en question était mort et bien mort, tout comme ses deux congénères, d’ailleurs. Pourtant, un rapide examen lui révéla qu’ils n’avaient pas été blessés par une arme. Les pauvres étaient asséchés, fripés, émaciés. Ils semblaient avoir été vidés, drainés de leur énergie vitale par quelque maléfice. Un sort terrifiant, horrible et probablement atrocement douloureux qu’Ætinis ne souhaitait à personne, pas même à sa pire ennemie, en l’occurrence Cyrielle Nagaril.

Une grimace de dégoût teinté d’horreur sur le visage, il fallut toute sa concentration à notre héroïne pour ne pas vomir, et continuer à avancer vers la chose au pied de l’arbre central. Proche comme elle l’était, Ætinis était maintenant certaine que « cela » bougeait sous la couverture grise. Mais quoi, elle n’aurait su le dire. Elle jeta un regard à Nalthaël resté à l’orée de la clairière, l’arc bandé pour la couvrir, et lui fit signe que pour l’instant, tout allait bien pour elle en se désignant la poitrine de l’index et levant le pouce vers le haut. Puis elle pointa les trois hommes et fit passer son index sous sa gorge pour lui faire comprendre qu’ils étaient morts.

Après quoi, la soldate réunit tout son courage pour franchir les quelques mètres qui la séparaient de la couverture. Là, devant ce morceau de tissu gris qui cachait quelque chose qui s’agitait, elle retint son souffle. A moitié portée par la curiosité, à moitié par le sentiment de devoir, bandant son arc, elle approcha la pointe de sa flèche encochée et l’utilisa pour repousser les bords de la couverture et découvrir ce qu’elle cachait. Au moindre signe d’attaque, elle n’aurait qu’à relâcher la corde de son arc et la flèche qu’elle avait taillée elle-même, empennée de vert, irait de ficher à bout portant dans l’ennemi. A cette distance de toucher, rater serait quasi-impossible, à moins que son bras soit détourné avant qu’elle n’ait le temps de réagir, et la force à l’impact serait maximale. Ætinis espérait que cela suffirait à tuer un éventuel agresseur… Toute sa concentration était focalisée sur ce qu’elle faisait, ses jolis yeux verts aux sourcils froncés fixaient ce qui était sous la couverture qu’elle enlevait, la lèvre inférieure mordue entre ses dents, comme toujours lorsqu’elle était stressée. Et enfin le tissu glissa, révélant…
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Ætinis Verteflèche, voie de l'archère elfe
Profil: For 8 | End 7 | Hab 11 | Cha 9 | Int 9 | Ini 11 | Att 9 | Par 9 | Tir 11 | NA 1 | PV 55/55
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ertefleche

Equipement et compétences de combat:
Equipement de combat:
-Lame en or marin : 14+1D8 dégâts, 15 parade
-Arc elfique : 30+1D8 dégâts Malus de -2 TIR tous les 36 mètres, précise : (quand vous utilisez une telle arme lors d'une attaque localisée, vous gagnez un bonus de +2 ATT/TIR. Vous pouvez combiner ce bonus avec celui qui est associé au talent Coups précis/Tir précis...)
-Coutelas : 12+1D6 dégâts, 6 parade.

Compétences de combat :
-Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR quand utilise un arc.
-Tir en mouvement : annule le malus pour les tirs en mouvement.
-Tir à déclenchement rapide : Sur un test d'HAB réussi, permet de tirer deux projectiles par round au lieu d'un seul (maximum 2), avec un malus de -1 à chaque tir dans ce cas.
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